Voilà, Mademoiselle, le grand cheval de bataille de votre habile Jurisconsulte, il auroit dû jetter les yeux sur la Glose qui est en marge ; elle établit une différence décisive entre celui qui représente pour son plaisir, & ceux qui montent sur le théâtre pour en tirer du profit ; ceux-ci sont tous notés d’infamie, sans exception, parce qu’ils divertissent le monde à prix d’argent, par le spectacle de leur personne, quia mercedis causâ ludibrium sui faciunt : Il n’en est pas de même des Musiciens qui jouent des instrumens en présence de plusieurs personnes, dès qu’ils le font gratuitement pour s’amuser, comme le Roi David, cet exercice ne les deshonore pas.
Cest là qu’il a établi son empire.
Ce même Auteur suivant la disposition dans laquelle il était d’élargir la voie du salut, contre la parole expresse de l’Evangile, excepte encore le cas de la coutume ; permettant la danse aux jours de quelques fêtes particulières, lorsque l’usage en est déjà établi : Mais ceux qui seront véritablement entrés dans les sentiments de l’Eglise, et qui seront animés de l’Esprit qui l’a conduite dans l’institution de ces solennités, souffriront encore moins cette exception, que les autres ; Car ils seront persuadés que les témoignages de la joie Chrétienne, qui est une joie toute spirituelle, et toute en Dieu, ne sauraient s’accorder avec ces danses mondaines.
Que s’il faut justifier mon Ouvrage en particulier, il me suffit du moins pour établir l’unité morale que ce commerce qui est entre la Ville et le Camp pour l’exécution de ce qui se passe sur la Scène, se puisse faire vraisemblablement dans moins de temps qu’il ne faut pour satisfaire à la règle de vingt-quatre heures ; et d’ailleurs cette unité de Scène se doit expliquer plus favorablement pour mon Ouvrage, puisque la proximité du Camp et de la Ville était absolument nécessaire dans les Sièges du temps de Judith où l’on ne pouvait battre les murailles de la Ville assiégée, qu’avec des machines.
c'est une volupté interdite aux Chrétiens ; mais surtout dans les chapitres 28, 29 et 30 de son traité contre les spectacles, il établit merveilleusement quels doivent être les plaisirs des Chrétiens, par opposition à ceux dont il prétend leur défendre l'usage.
à peine les traces impures de ce premier passage étaient effacées, que l’esprit immonde est revenu ; qu’il s’est comme mis en possession de cette Ville ; qu’il y établit ses opérations, et qu’en quelque façon il s’y perpétue, si nous ne résistons à cette introduction dangereuse, et si nous ne troublons cette paix avec laquelle il prétend régner sur nos Diocésains.
Pour tirer ce grand art de la foule des métiers roturiers, il établit sa noblesse en remontant à son origine. […] Aux fureurs près, que, grace à la garde sagement établie par la police, on voit rarement parmi nous, l’Auteur n’a rien à regretter du côté du libertinage. […] Qu’a-t-on imaginé de plu ingénieux dans la musique, de plus élégant dans les habits, de plus favorable dans la parure, pour établir toutes les graces des deux sexes. […] On y verra un nouvel ordre exécuté à l’avant-scène, avec la manière d’accoupler les colonnes doriques, & celles dont j’ai su unir la bascule, des loges établies sans poteaux, & sans séparations apparentes.
contre une autre de leurs troupes, qui s’étoit établi dans la même ville de Paris, malgré la défense de cette Cour souveraine. […] Dieu a établi tous les états différens de la vie qui sont honnêtes & légitimés ; mais il n’a jamais établi la comédie.
On en est peu à peu revenu au concile de Constance, et il est aujourd’hui généralement établi qu’on n’est obligé d’éviter les excommuniés qu’après une dénonciation expresse, quelque notoire que soit leur censure, à l’exception néanmoins de la percussion notoire des Clercs, sur laquelle ni le concile, ni la France n’ont point changé l’ancienne discipline. […] Pour diminuer le nombre des théâtres, et en empêcher la multiplication à l’avenir, Louis XIV, par un brevet du 21 octobre 1680, réunit toutes les troupes des Comédiens en une, et défendit à tous autres Comédiens Français de s’établir dans Paris. […] Ils disaient qu’ils n’étaient ni Comédiens, mais simples farceurs ; ni Français, mais un ramassis de toutes les nations ; ni établis dans Paris, mais une Troupe errante, qui campait sous des tentes pendant la foire ; qu’ils ne jouaient point de pièces régulières, mais des fragments et des scènes détachées ; que la foire avait joui de temps immémorial de la liberté des spectacles, comme d’une branche de commerce ; et que les Comédiens n’ayant point de lettres patentes, mais un simple brevet non enregistré, ils n’étaient pas personnes capables d’ester à droit et de faire des poursuites légales (comme M. l’Avocat général en convenait).
Si je ne démontre point, dit-il, par des preuves bien établies, par des faits matériels et incontestables, qu’il a l’âme fausse et perverse, que sa conduite est celle d’un de ces brigands déguisés et heureux qui troublent le repos des honnêtes gens, et entretiennent les malheurs de mon pays, qu’en réparation de la calomnie, et pour un exemple aussi salutaire, je sois moi-même traité comme un perturbateur ; que j’en sois banni pour toujours de ma chère patrie, et que le désert le plus lugubre devienne le lieu de mon exil et de ma sépulture !
D’autres le tournent d’une autre manière, mais qui va toujours à même fin, puisqu’il demeure pour assuré que les délices et la gloire du Sabbat est de mettre son plaisir en Dieu : et maintenant on nous vient donner le plaisir de la comédie, où les sens sont si émus, comme une imitation du repos de Dieu et une partie du repos qu’il a établi.
Ils jettent dans l’esprit des idées, et dans le cœur des mouvements de vanité qui ruinent les saintes dispositions que nous voulons établir dans une âme dévote.
Le Théologien prétendu veut justifier la Comédie par des passages de saint Thomas ; il fait aussi ses efforts pour établir que les saints Pères n’ont condamné les Spectacles des Païens, qu’à cause de la seule idolâtrie.
Ces hommes frivoles les trompent, les abandonnent, les méprisent, les décrient ; ou si elles s’établissent, un faux goût donnera la préférence au flatteur sur le vrai, au petit maître sur l’homme sage, au libertin sur le vertueux. […] Tout mensonge est un péché : il offense les perfections de Dieu, sa sagesse qui voit la vérité, sa justice qui hait la tromperie, sa providence qui établit la bonne foi : il combat les intérêts du prochain, trouble son repos, se joue de sa crédulité, abuse de sa confiance.
Dans la ville de Genève, où les mœurs sont plus pures, parce qu’on n’y souffre point le théâtre, les mariages sont plus nombreux, plus heureux, plus féconds, que dans les villes où il est établi. […] Dans les premiers temps de la République, où la comédie était inconnue, tous les citoyens s’établissaient et peuplaient l’Etat ; le divorce, quoique permis, y fut inconnu pendant cinq siècles.
Soyons encore assurés que ce n’est point le caprice qui établit les règles Théâtrales, mais l’étude réfléchie de ce qui est véritablement digne de nous plaire, & des événemens qu’amènent la Nature.
Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.
Elle interdisait aux pénitents tous les exercices qui dissipent l’esprit ; et cette règle était si bien établie, qu’encore au treizième siècle, Saint Thomas, comme on voit, n’en relâche rien.
Cirques et les Amphithéâtres, dont on montre encore aujourd’hui les débris dans les principales Villes de France, qui ont été les premières sous la domination des Romains, ne laissent aucun lieu de douter, qu’après leurs conquêtes des Gaules, ils y établirent tous les jeux, et tous les spectacles qui étaient en usage à Rome.
& d’être informé d’un pas de trois, dansé à Vienne, d’une ariette chantée à Berlin, d’une décoration de Madrid, & c. il en est ainsi des établissemens dramatiques, il s’en fait de tous côtés ; en France, théatres publics, théatres de société, salles de spectacles, coliesées, vauxhal, académie de danse, académie de musique, salles de Bal, manufactures de fard, troupes d’acteurs, lottereis d’amateurs, sociétés d’actionnaires, imprimeurs, colporteurs, libraire de comédie, peinture, décoration, & c. enfin, il vient de se former, ce qu’on n’avoit jamais vu encore, une académie de Pactes-comiques, dont l’unique étude, l’unique emploi est d’examiner & de composer des comédies ; ils s’assemblent chaque semaine pour cet unique objet ; ils ont avoir des lettres-patentes, tous les Parlemens les attendent avec impatience, pour les enrégistrer avec honneur, la souscription est ouverte pour établir des couronnes en faveur de la meilleure piéce, & tous les papiers publics sont gagés pour l’annoncer. […] Un fils dénaturé, qui fait déclarer sa propre mere adultere, pour faire régarder ses freres comme illégitimes, & exclure ses neveux ; un Parlement assez lâche, pour prononcer un arrêt injuste & bisarte, puisqu’en la condamnant comme coupable, pour les autres, il assure qu’elle n’a été fidele que pour Richard, afin d’établir son droit au trône : une guerre sanglante contre la maison de Lancastre, dans laquelle y périt, son propre Général, qui le méprise, jusqu’à le trahir, & passe dans l’armée ennemie, pendant la bataille, ce qui la lui fait perdre ; il avoit de l’esprit, de la valeur, de la fermeté ; mais ses bonnes qualités sont effacées par ses crimes, les plus grands que l’Angleterre eût encore vu, toute accoutumée qu’elle y étoit. […] Un voyage nouveau auCap de bonne Esperance, écrit d’une maniere intéressante, en parlant des Hollandois qui sont établis à ce fameux Cap, dit, le peuple content du bonheur domestique que donne la vertu, ne l’a pas encore mis dans les romans, & le théatre. […] Des hommes faits doivent s’occuper des choses utiles, ce théatre quoique fort élagué, est encore dangereux ; mais combien doit être souverainement pernicieux un corps de spectacle, toujours subsistant ; des corps d’acteurs & d’actrices établis, soudoyés, protégés, favorisés ouvertement, qui passent leur vie à donner tous les jours des leçons, des objets, des modeles, des occasions, des exemples de tous les vices.
Quoique l’Action qu’il imite soit véritable, il n’est pas moins créateur & auteur de sa Fable, parce que l’œconomie avec laquelle il l’a disposée, est ce qui en établit la vraisemblance. […] Une Action ne cesse pas réguliérement quatre fois, pour recommencer quatre fois ; mais les Intermedes ont été établis pour la variété du Spectacle, le délassement des Spectateurs, & le repos des Acteurs. […] Comment peut penser ainsi un homme qui s’établit juge de la Poësie ? […] Après ce que je viens de dire sur la Musique ajoutée à la Tragédie ; & après avoir établi dans tout ce que j’ai dit jusqu’à présent sur la Poësie Dramatique, qu’elle a deux objets, ou de faire pleurer ou de faire rire, dans quelle espece mettrai-je une Poësie qui aidée de la Musique, ne produit aucun de ces effets ?
Je pense qu’on ne sera pas faché de trouver ici une définition précise & plus étendue du mot Opéra-Bouffon ; elle le rendra familier à des gens qui se flattent mal-à-propos de l’entendre ; elle servira sur-tout à démontrer pour quel motif le nouveau Théâtre est établi.
à peine les traces impures de ce premier passage étaient effacées, que l’esprit immondef est revenu ; qu’il s’est comme mis en possession de cette Ville ; qu’il y établit ses opérationsg, et qu’en quelque façon il s’y perpétue, si nous ne résistons à cette introduction dangereuse, et si nous ne troublons cette paix, avec laquelle il prétend régner sur nos Diocésains.
C’est, Monseigneur, ce qui me fait prendre la liberté d’écrire à VOTRE GRANDEUR vous reconnassant pour mon Juge né et d’institution divine en matière de Doctrine, comme vous l’êtes aussi de tout le Troupeau qui vous est confié, dont je me fais honneur d’être, et auquel le saint Esprit vous a donné pour Pasteur, établi par Jésus-Christ même, et me tenant par cette raison obligé de faire cette déclaration de mes sentiments entre vos mains, pour la rendre publique sous votre autorité, si vous le jugez convenable.
La Religion Anglicane n’est ni Protestante, ni Catholique ; c’est un mêlange monstrueux du Luthéranisme, du Calvinisme, du Papisme, & des délires d’Henri VIII, elle le trouva ébauché par son père & son frère, elle le perfectionna, c’est-à-dire, l’accommoda à son goût, elle l’établit pendant un long règne ; il subsiste encore. […] Depuis dix-sept siècles on n’a vu dans toutes les Églises chrétiennes, même d’Angleterre & dans les pays où l’on n’observe point la loi salique pour la succession au trône, ni Pape, ni Évêque, ni Prêtre, que des hommes ; de quel droit l’Église Anglicane change-t-elle l’ordre établi par un Dieu, suivi sans exception dans tout l’univers, & par elle-même jusqu’à la débauche d’Henri VIII, suivi encore par elle-même & par toutes les communions Protestantes pour les Ministres inférieurs y auroit-il plus d’inconvénient qu’une femme fut Chef & Gouvernante de l’Eglise particulière de Cantorbery sous le nom d’Archevêque, qu’il n’y en a qu’elle soit Chef & Gouvernante de toute l’Église Anglicane, dont l’Église de Cantorbery ne fait qu’une partie. […] Quoique plusieurs Evêques Protestans demandassent à la couronner, selon le rit Anglican : d’Edouard, elle se fit sacrer par un Evêque selon le cérémonial romain, & elle s’en moque, l’anéantit & établit une nouvelle liturgie ; & dans le temps de la cérémonie la plus auguste, la Comédienne & l’impie percent sans pudeur. […] Ce successeur n’étoit alors qu’un enfant de treize mois, elle mit a profit le temps de son enfance pour gouverner despotiquement l’Écosse, & y établir la Religion Protestante, elle lui donna un Tuteur & un Précepteur, lui forma un Conseil à son gré, qui n’agissoit que par ses ordres, sur-tout & contre la volonté de sa mère ; elle le fit élever dans la Religion Protestante, & une si entière dépendance de l’Angleterre qu’il n’osa ni venger sa mère, ni se plaindre quand elle fut décapitée. […] Les circonstances singulières où elle se trouva de l’ébranlement de l’Europe, des guerres de Religion où elle entra, des mariages qu’elle refusa firent toute sa célébrité, & les Sectaires qu’elle protégea par intérêt ; tous ses éloges ; le reste du monde la méprisa, elle essuya de grands revers, eut de grandes foiblesses, fit de grandes fautes, commit de grands crimes ; elle étoit fourbe, dissimulée, parjure, sans foi, libertine, vaine, orgueilleuse, cruelle, emportée, avare & prodigue, sans Religion sans pudeur, sans probité ; elle établit par le fer & le feu une Religion scandalense & absurde.
La médaille d’or, prix dramatique établi depuis peu sur le modèle des prix académiques, ce qui peut-être a donné à l’Académie l’idée de proposer l’éloge de Moliere pour sujet de son prix, fut donnée au sieur Belloi par le Duc de Fronsac, premier Gentilhome de la Chambre en survivance, alors en exercice, en grande pompe de la part du Roi, en plein foyer, au milieu des Poëtes & des Actrices, c’est-à-dire sur le Parnasse & l’Olimpe réunis. […] Jamais Galien n’est venu en Syrie, jamais les Guebres ne s’y sont établis, jamais Empereur Romain n’a défendu ni permis leur religion. […] Le but de l’Auteur est d’établir la loi naturelle & l’indifférence de religion. […] Pour remercier Dieu de cette grace il fut établi qu’on feroit à perpétuité à pareil jour (le 17 mai) une procession générale dans les mêmes rues par lesquelles les Hugenots s’étoient enfuis, ce qu’ont imité presque toutes les villes dont ils ont été chassés. […] (Ils vont aussi, quand on veut, pour de l’argent jouer dans les maisons les pieces qu’on leur demande ; cet usage est établi dans toute l’Inde.)
Vous avez établi des lois sages et sévères contre ces monstres de nature qui trafiquent de leurs enfans, qui sacrifient le sentiment précieux de la paternité à la bassesse de l’intérêt. […] Trop fière de sa dignité, pour se compromettre avec les erreurs dominantes, avec la fougue entraînante des préjugés, avec la loi absurde de l’usage, elle n’a garde d’attaquer dans ce temps de vertige et de déraison, l’existence même des spectacles, tels qu’ils sont généralement établis parmi nous. […] Nos jeunes seigneurs ont établi des jeux de barre et des courses à pied dans les Champs élysées, promenade charmante, vaste et replantée depuis quelques années, à l’extrémité de la ville près du jardin des Tuileries.
(Il faut rémarquer qu’il n’y avoit alors en Italie, & qu’il n’y a encore à Rome de spectacle public, que dans le carnaval,) & pour débiliter les forces du diable ; il avoit établi des pratiques de dévotions, depuis la Purification jusqu’au Carême ; On exposoit le Saint Sacrement dans toutes les Paroisses, on le portoit en procession, il demeuroit toujours exposé à la Cathédrale, & toutes les communautés réligieuses y envoyoient, par tour, passer plusieurs heures en prieres. […] Paris n’a peut-être jamais été aussi peuplé qu’il l’est aujourd’hui, on le remarque par le concours qu’on voit à tous les spectacles, (mauvaise preuve, il en résulte seulement que le nombre des gens frivoles est devenu plus grand ;) il s’y présente journellement un si grand nombre de personnes, qu’on est obligé de réfuser des billets, faute de places ; on parle à cette occasion, d’établir deux nouvelles troupes de comédiens, une dans le quartier du Marais, à l’Arcenal, l’autre au fauxbourg Saint Honoré ; il en faudra un aussi à la rue d’Enfer, & au fauxbourg Saint-Laurent, sans compter les théatres du centre de la Ville, & les théatres de société. […] Il y eut un Professeur établi au Seminaire, qui chaque jour faisoit des conférences, où il traduisoit, expliquoit les auteurs, interrogeoit les Seminaristes.
Depuis que Thalie a établi son empire sur les rives de la Garonne, cette belle vertu est montée aux cieux : les Actrices la souffriroient-elles ? […] Tout est à leurs pieds & les adore ; pour elles on célèbre des fêtes, pour elles on chante des cantiques, pour elles se débite une morale de leur goût & un langage qui ne fait qu’établir leur empire. […] On a long-temps amusé le public du projet qu’avoit formé le Roi de Pologne d’établir la comédie Françoise à Varsovie, de ses invitations à la Clairon, du triomphe de celle-ci, dont la réputation avoit volé aux extrémités de l’Europe, & qui quoique retirée du théatre faisoit les délices des plus grands Princes, & devoit être vengée chez les Sarmates des injustices des François ; ce qui n’est pas sans vrai-semblance.
Qu’on parcoure toutes les lois qui établissent l’infamie, on n’y trouvera jamais l’esclavage. […] 10.), de faire venir pendant les repas des Actrices et des chanteuses, pour animer la débauche : « Pessime luxu, fidicines, plastrias, citharadas, timpanistrias, delectationis causa in conviviis adhibitas inter lasciviæ et luxuriæ instrumenta fuisse. » Le même usage est établi dans le royaume de Golconde et dans toute l’Inde. […] Cette tolérance dans les lieux où elle est établie ne s’étend pas jusqu’à ce qu’elles attrapent par fraude, par surprise, par sédition, ce qui n’est pas rare, le vol fut toujours défendu, même entre pécheurs, ni jusqu’aux femmes mariées, aux Religieuses, aux filles d’une honnête famille, à qui il ne fut jamais permis de quitter leur mari, leurs parents, leur couvent, pour se livrer publiquement au vice, non plus qu’aux personnes assez corrompues pour séduire les autres, crime qui n’a jamais été toléré.
Les Citoyens de Babylone au contraire ne songent qu’à se bien établir sur la terre eux et leurs enfants ; parce qu’ils la considèrent comme leur Patrie, et ne pensent nullement au Ciel. […] Voici la manière dont elles commencèrent à s’établir dans Rome, selon ce que nous en dit T.
Tout cela demande des changemens dans les desseins, des irrésolutions, des pauses mêmes qui établissent une division fort naturelle entre les parties d’une action.
Le Poète éxaminera soigneusement si son sujet est vraisemblable ; les principes que je viens d’établir pourront peut-être l’éclairer ; il éloignera tout ce qui rendrait merveilleux les incidens de son Drame ; il fera ses éfforts afin de s’approcher de la Nature.
serait-elle établie éxprès pour modérer la vanité d’un Poète qu’on applaudit ; de même que les Romains chargeaient un homme d’injurier les Hèros qu’ils honoraient du triomphe, afin de leur rappeller qu’ils ne devaient point trop se livrer à l’orgueil ?
Grégoire7, qui a toutes les vertus nécessaires au Sacerdoce, le reçoive y étant contraint, et que celui qui ne les a pas ne le reçoive pas quand même on l’y voudrait contraindre. » Le Concile tenu à Aix en 816 s’est servi de ces paroles de ce Saint Pape pour établir la nécessité de la vocation contre les Ecclésiastiques ambitieux, et qui s’ingèrent d’eux-mêmes dans les charges.
Ces trois qualités ont Dieu pour auteur : mais c’est au milieu de cet ouvrage de Dieu, que l’attache forcée au plaisir sensible et son attrait indomptable, c’est-à-dire la concupiscence introduite par le péché, établit son siège.
Si, malgré sa vigilance et ses exhortations, la danse s’introduit et s’établit dans sa paroisse, il doit la tolérer, sauf les cas suivants : 1° Un confesseur ne peut absoudre ceux qui persistent à vouloir fréquenter les danses regardées comme étant notablement indécentes, soit à raison des costumes immodestes qu’on y porte, « mulieribus nempe ubera immoderate nudata ostendentibus », soit à raison des paroles obscènes qu’on s’y permet ; soit enfin à raison de la manière dont la danse s’exécute, contrairement aux règles de la modestie.
Ce partage de vérités et d’erreurs que chacun établit arbitrairement, soutient opiniâtrement, et veut faire accepter avec tyrannie, est la preuve caractéristique de la plus honteuse ignorance.
Ce sont eux qui, les premiers, ont établi l’amour le principe de toutes les actions des hommes, et de généreux Français que nous étions, nous ont rendus de véritables Sybarites.
L’ Essai sur le Mérite & sur la Vertu, qui parut en 1745, n’a été fait que pour établir le Théisme ; c’est-à-dire, la Religion naturelle. […] Les petites villes, les familles laborieuses ne font pas les heureux climats où la Scène a établi son plus brillant empire ; elle y est presque inconnu : mais les villes capitales où le remede souverain de tous les désordres est le mieux préparé & le plus accrédité par les habiles médecins du vice, ou les comédiens & les comédiennes sont le mieux payés & le plus suivis. […] Montagne est un Pyrrhonien qui doute de tout, un cinique qui se moque de tout, un libertin qui sans aucune descence parle licencieusement & même grossiérement de tout ; c’est l’idée qu’en donne Pascal, Nicole, Malebranche, plus grands Philosophes que lui ; trois grands hommes qui valent mieux que lui, même du côté de l’esprit, & sont de tout un autre poids dans la morale & la religion ; il établit la vérité contre l’athéïsme & diverses erreurs. Comme il établi ces erreurs contre la vérité, comme Bayle dans son dictionnaire.
Page 158 Cordon sanitaire religieux à établir entre l’Espagne et la France. […] Page 163 L’ordre actuellement établi pour la tenue des registres de l’Etat civil, ne blesse en rien la puissance ecclésiastique, ni l’efficacité des sacrements de mariage et de baptême.
Le Père Thomassin, qui établit fort solidement cette doctrine (Disciplin. […] Il y avait à Alexandrie, sous le nom de Parabolani, une espèce d’Ecclésiastiques fort nombreux, qui n’avaient d’autre fonction que de veiller et de soigner les malades, surtout les pauvres, à peu près dans le goût de nos Sœurs grises, qui vont leur porter le bouillon, et dans celui des compagnies de Pénitents blancs, noirs, gris, bleus, rouges, jaunes, etc., établis dans les provinces méridionales de France, qui vont chaque semaine visiter les pauvres malades.
Enfin après plusieurs mouvements, elle fut établie et s’est toujours soutenue. […] Cependant comme le Prince ne s’est expliqué sur la tolérance que pour la capitale, quoiqu’il le laisse en effet dans tous les lieux où on le veut, il est du devoir d’un Magistrat d’empêcher son établissement partout où il n’est pas encore, et jamais ne le favoriser, arrêter les dépenses des villes qui voudraient l’établir, et refuser les permissions de représenter aux troupes de Comédiens qui voudraient l’introduire.
Un Acteur Ex-Italien vient d’établir un Spectacle à-peu près dans le genre de l’Opéra & du Théâtre des Bamboches : mais où l’on découvre plus de moyens de perfection, puisque ce Théâtre réunit trois genres différens : Une sorte de Déclamation, rendue par des Enfans : Des Marionnettes, au Jeu desquelles il manque peu de chose pour opérer une certaine illusion : & la Pantomime exécutée par les jeunes Acteurs.
Je confesse que j’ai usé en ces rencontres et en quelques autres pareilles, du privilège accordé à tout Traducteur ; ce privilège étant aussi établi et aussi consacré que ce qu’on appelle, le Droit des Gens.
Leur théâtre fut établi en 1580, sur la table de marbre dans la grande salle du palais, et jamais les clercs de la Basoche ne furent excommuniés pour avoir joué la comédie.
Les maximes établies avec plus de soin sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et, si un vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant et plus dangereux.
Les maximes qui y sont établies avec plus de soin, sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et si le vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant, mais plus dangereux.
Il faut qu’il y vive agréablement, afin qu’il en remplisse mieux les devoirs, qu’il se tourmente moins pour en sortir, et que l’ordre public soit mieux établi : les bonnes mœurs tiennent plus qu’on ne pense, à ce que chacun se plaise dans son état.
Encore une fois, la modestie est le caractère propre du sexe ; c’en est l’ornement ; c’en est le rempart : elle a été établie par la Providence comme garde de la vertu ; et afin qu’elle ne manque jamais au besoin, elle est entée, pour ainsi dire, sur la disposition naturelle du corps ; elle est même proportionnée aux différents âges, et plus agissante dans les jeunes gens lesquels ont les passions plus vives. […] La Majesté du Souverain Etre que nous reconnaissons, la sainteté de ses Ordonnances et l’attente d’un avenir éternel établissent une différence infinie entre eux et nous. […] En effet, le Théâtre avait alors un frein, il redoutait les Censeurs publics ; et l’office de celui qui présidait au Chorus était établi pour arrêter la licence des Dramatiques. […] A la vérité lorsque le libertinage s’établit par principes, il en plaît davantage pour l’ordinaire :Les Poètes Anglais sont ici indiqués.
Les Comédiens, qui oseroient aller s’y établir, en seroient chassés comme corrupteurs. […] Enfin cette coutume, qui s’étoit établie contre les sages Statuts de l’Université, étoit une vieille erreur à détruire96. […] Solon établit à Athenes le Temple de l’Amour impudique. […] de B*** soutient, est trop bien établie par l’expérience. […] Quelle vraisemblance y a-t-il à attribuer à des personnages dont la sainteté est si bien établie, des opinions que les PP.
Pour établir son corps de doctrine erronnée, Fagan avance des principes également faux ; 1.° le théatre est un danger ordinaire qu’on trouve partout, qui ne nuit qu’à ceux qui succomberoient également ailleurs ; 2.° le danger des ames foibles est bien récompensé par l’avantage qu’en tirent les forts ; 3.° il faut sacrifier le salut des ames à l’avantage temporel du public. […] Dans les délires de la jeunesse on se laisse entraîner à établir des principes qu’on n’a point.
Corneille qui mit de l’Amour dans toutes ses Tragédies, même dans les Saintes, même dans Œdippe, ne lui donna pas à la vérité la premiere place, il établit même pour régle qu’il ne devoit occuper que la seconde : en quoi il se trompoit, puisque cette Passion étant froide, quand elle n’est qu’à la seconde Place, il faut ou qu’elle n’en ait aucune dans la Tragédie, ou qu’elle occupe la premiere ; il faut ou qu’elle ne paroisse point ou qu’elle regne. […] Soit que cet Ouvrage soit parfait, comme le dit Riccoboni, soit qu’il soit seulement, comme le dit M. de Voltaire, le plus approchant de la perfection, un consentement unanime me paroît le mettre à la tête de toutes les Tragédies modernes : il nous procure donc l’avantage d’établir sans contestation notre supériorité sur nos Voisins.
Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu, de se taire dans une occasion où sa Gloire est ouvertement attaquée, où la Foi est exposée aux insultes d’un Bouffon qui fait commerce de ses Mystères, et qui en prostitue la sainteté : où un Athée foudroyé en apparence, foudroie en effet tous les fondements de la Religion, à la face du Louvre, dans la Maison d’un Prince Chrétien, à la vue de tant de sages Magistrats et si zélés pour les intérêts de Dieu, en dérision de tant de bons Pasteurs, que l’on fait passer pour des Tartuffe, et dont l’on décrie artificieusement la conduite : mais principalement sous le Règne du plus Grand et du plus Religieux Monarque du Monde : cependant que ce généreux Prince occupe tous ses soins à maintenir la Religion, Molière travaille à la détruire : le Roi abat les Temples de l’Hérésie, et Molière élève des Autels à l’Impiété, et autant que la vertu du Prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses Sujets le Culte du vrai Dieu par l’exemple de ses actions ; autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits, par la licence de ses Ouvrages. […] Et où a-t-il trouvé qu’il fût permis de mêler les choses saintes avec les profanes, de confondre la créance des Mystères avec celle du Moine Bouru, de parler de Dieu en bouffonnant, et de faire une Farce de la Religion : il devait pour le moins susciter quelque Acteuro pour soutenir la Cause de Dieu, et défendre sérieusement ses intérêts : il fallait réprimer l’insolence du Maître et du Valet, et réparer l’outrage qu’ils faisaient à la Majesté Divine : il fallait établir par de solides raisons les Vérités qu’il décrédite par des railleries : il fallait étouffer les mouvements d’impiété que son Athée fait naître dans les Esprits : Mais le Foudre p.
15,) ce n’est point assez, Mademoiselle, la Communion Romaine est indispensable ; il faut une chaire principale pour établir l’unité de l’Eglise, l’Evêque de Rome est notre chef, tous les Prélats du monde qui sont de droit divin, sont toutefois soumis à ce Pontife Œcuménique.
[NDE] Saint Cyprien de Carthage, De spectaculis, texte établi et traduit par A.
Ce qui est encore expressément marqué dans les Livres des constitutions Apostoliques, qui nous apprennent que les jours des Fêtes ne sont établis que pour le culte de Dieu, et afin que nous nous souvenions de sa naissance dans la chair, de sa mort, et de sa résurrection, et qu’étant remplis d’une joie toute spirituelle dans la vue de ses inestimables bienfaits, nous l’honorions par des actions de grâces, et par des œuvres de vertu.
Et quand bien même les Offices divins, et les exercices pour lesquels les fidèles s’assemblent, ne rempliraient pas entièrement le temps ; les Constitutions de l’Eglise ne permettraient pas néanmoins qu’on l’employât au jeu et à la danse, parce que la raison principale et fondamentale, pour laquelle on doit retrancher ces divertissements, subsiste toujours, qui est l’obligation de sanctifier les Fêtes, établie dans la loi de Dieu même.
Enfin le Sauveur établit cette différence essentielle entre ses disciples et les partisans du monde, que ceux-ci se réjouiront, tandis que les chrétiens vivront dans la tristesse.
Pour mieux établir cette doctrine, nous irons chercher des preuves chez nos adversaires, et prendre des armes dans le camp ennemi, sans négliger l’autorité infiniment plus respectable des Pères et des Docteurs de l’Eglise.
Il me paraît que, lorsque la réformation du Théâtre serait décidée, le Souverain ou la République, qui l’aurait entreprise, pourrait établir une espèce de Conseil des personnes suivantes.
Voilà l’usage des exorcismes bien établi dans l’église dès le commencement du troisième siècle : quoique le protestant Junius tâche d’expliquer autrement ce passage.
Ce n’est point pour flatter les passions des hommes que le spectacle est établi, c’est au contraire pour les régler. […] « Le spectacle, dites-vous, se borne à charger et non pas à changer les mœurs établies, et par conséquent la Comédie serait bonne aux bons et mauvaise aux méchants. »aa Il faut opter : le changement que la Comédie porte dans les mœurs est bon ou mauvais, la charge est une addition qui ne peut qu’être utile ou préjudiciable : or vous ne pouvez démontrer que les Auteurs Dramatiques, en respectant par exemple le penchant des Français à l’amour, aient présenté ce que cette passion a de vicieux, comme l’agrément le plus flatteur qu’elle puisse procurer, auquel cas le spectacle serait également mauvais pour tout le monde. […] C’est ainsi que l’art, à force de nous émouvoir, établit en nous par l’habitude d’être remués, une disposition à l’être plus facilement ; et quiconque fréquentera les spectacles, ne peut qu’accoutumer son cœur à se laisser toucher en faveur des honnêtes gens infortunés, et concevoir une horreur plus forte pour l’injustice, la tyrannie et les autres vices qui les persécutent. […] En ce sens il semblerait que cet effet, se bornant à charger et non changer les mœurs établies, la Comédie serait bonne aux bons et mauvaise aux méchants. » ab.
Leur Societé ne s’est établie que sur ces deux fondemens, l’honneste diuertissement, & l’vtile instruction des Peuples ; mais je ne sçais si cela se peut dire également de tous les Comediens de l’Europe, des Italiens, des Espagnols, des Anglois & des Flamans. […] Coûtume tres loüable, qui n’auoit lieu cy deuant que dans la Troupe Royale, & que celle que le Roy a établie depuis peu veut prendre pour vne forte base de son affermissement. […] La Troupe du Palais Royal fut établie sur la fin de l’année 1659. apres que les principales personnes qui la composoient eurent fait connêtre leur merite quelques années auparauant, à Paris sur les fossez de Nesle & au quartier de S. […] Le merite extraordinaire de Iean Baptiste Moliere qui la soûtenue à Paris quatorze ans de suite auec tant de gloire, luy donna vne entiere facilité à s’y établir. […] Il y a aussi vn homme établi pour tenir nette la place deuant la porte de chaque Hostel, il en va à peu pres de la méme sorte dans tous les deux pour tous ces articles, & la difference n’y est pas grande.
Mais voici comme vous le faites raisonner et parler page 21. « Dieu, dit Tertullien, a établi toutes choses, et les a données aux hommes, et par conséquent elles sont toutes bonnes », comme le Cirque, les lions, les voix, etc. […] avec quelle pudeur et quelle religion pouvez-vous faire dire à Tertullien que Dieu a établi le Cirque ? […] 21 » L’emploi des Comédiens, dit Saint Thomas, qui n’a rien, en soi, « secundum se », d’illicite, est celui qui a pour fin de donner du soulagement aux hommes ; ce qui est différent de ce que vous faites dire à Saint Thomas, « Que l’emploi des Comédiens qui est établi pour le soulagement des hommes est permis » : comme si cet emploi était véritablement et uniquement établi pour cela ; ce n’est pas la pensée de Saint Thomas, « quod ordinatur » ne veut pas dire seulement « qui est établi », mais « qui doit être établi », ou « qui a pour fin ». […] Il n’y en a guère dans votre Lettre qui ne soit captieux ; et si j’avais voulu les examiner tous par les règles de la Logique, j’aurais fait voir qu’il n’y a presque point d’espèce de Sophisme que vous n’ayez employé pour établir votre sentiment. […] Ou si on ne peut pas s’imaginer qu’il les ait ignorés, qui pourra l’excuser d’en avoir été si peu pénétré, et d’avoir eu l’esprit plus rempli de Comédies que de l’Evangile et des Epîtres de Saint Paul, qu’il faudrait que je copiasse, si je voulais rapporter tout ce que ce grand Apôtre a dit pour établir ces vérités fondamentales de la Religion ?
Le changement de maîtresses, si conforme à la passion qui les fait rechercher, n’ayant pas de frein, est devenue une mode, ou un régime ; elles passaient de l’un à l’autre ; à tout âge, avec de l’argent, on était sûr de ne pas en manquer ; il s’était même établi des courtiers des deux sexes qui en procuraient, qui en faisaient commerce ! […] On voit que ces assemblées postérieures se sont fait remarquer par la morale la plus relâchée, par le mépris de tous les principes qui font les bases des bonnes mœurs : on voit qu’elles ont fini par tirer vanité de leurs excès ; elles avaient pour centre et pour point de ralliement, dit un historien éloquent, un certain nombre de maisons opulentes, rendez-vous habituels de ce que la société avait de plus brillant dans les deux sexes ; elles étaient autant d’écoles de bon ton, de politesse et d’urbanité ; mais on y établissait de fausses bienséances sur les ruines des véritables devoirs. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.
Pour la satisfaction des hommes, Dieu avoit établi chez les Juifs une eau de jalousie, qu’une femme soupçonnée étoit obligée de prendre ; épreuve délicate si elle n’étoit pas innocente : sa mort honteuse étoit certaine. […] Dans la Parisaïde, une infinité de fictions & de portraits, la plupart ingénieux, donnent en peu de mots, le caractère des habitans des Provinces de France ; l’abrégé de l’histoire de plusieurs Rois, enfin, après en long voyage on arrive à Paris, où le héros établit son séjour. […] Les femmes n’auront plus d’Autel & de Temple ; la toilette & les loges de la comédie leur en fourniront : il n’est pas permis de les adorer en effet ; mais on continuera de le leur dire ; ce langage est établi , & la folie de l’amour est un vrai culte .
La richesse, la chaleur du pays, le mêlange avec les Barbares, le service des esclaves de toutes les couleurs, l’éloignement du Prince, la tolérance nécessaire du Gouvernement, le changement continuel des Vices-Rois, l’esprit primitif des Pyzarros & des autres usurpateurs qui n’étoient que des avanturiers, des libertins, des corsaires, sans mœurs, sans religion, sans probité, sans humanité, qui eurent & avec les habitans & entr’eux les guerres les plus cruelles ; cet esprit qu’ils y apportèrent, qu’ils y établirent, & qui subsiste encore, quoiqu’adouci par un gouvernement régulier, par la religion, par le Clergé, par l’état religieux, tout doit nécessairement entretenir dans le pays la plus grande débauche. […] En voici quelques traits pris de Garcilasso de la Vega, Auteur Peruvien du sang royal des Incas, témoin de ce qu’il raconte, qui après la révolution fut transféré en Espagne où il s’établit. […] Il craignoit tout pour sa vertu ; il la mit dans un Couvent, & lui paya sa pension pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’elle s’établît honnêtement.
Cette fille couronnée, qu’on appelle la Rosiere, ne tarde pas à se bien établir, chacun s’empresse à la demander ; la rose est une dot rare & précieuse. […] De cette fête établie pour célébrer la plus pure vertu, on a fait une intrigue galante & licencieuse. […] C’est un petit maître étourdi & peu délicat, qui dispose despotiquement de la rose, contre l’avis des sages vieillards établis pour Juges, & qui la donne à celle qui la mérite le moins.
Non, Madame ; & pour vous en convaincre, je dis, que les personnes les plus reguliéres, qui font dans une reputation de probité la mieux établie, ou qui à raison du frequent usage qu’elles font de la sainte Communion, ou du rang qu’elles tiennent, sont obligées de donner exemple aux autres, péchent, lors qu’elles authorisent le divertissement de la Comedie par leur présence, & qu’elles y portent les autres, qui se reglent sur leur conduite : car c’est proprement donner du scandale, dont on ne peut pas être cause dans une chose même indifferente, & assez innocente d’elle-même, sans commettre un peché : parce que c’est contribuer au peché & à la perte des autres, dont nous sommes redevables devant Dieu. […] Qu’elle ait donc pris son parti : je n’examine point si ce choix a été uniquement fait pour Dieu, & si c’est pour y mieux faire son salut, qu’elle s’est determinée de s’établir dans le monde.
Si le sentiment intérieur, & l’amour propre, luttant avec zèle contre l’empire des passions, sont l’unique source de la contradiction où nous sommes avec nous-même, on en peut conclure que la réforme établie au Théatre par les Comédiens, s’y seroit introduite d’elle-même, comme elle a fait dans la société.
L’établir leur juge, c’est donner au moucheron le prix de la force, au préjudice de l’éléphant.
Le livre de l’Evangile est l’asile le plus assuré des peuples et des rois ; en le méditant, chacun y rencontrera le doigt d’un Homme Dieu, qui a su établir des droits et prescrire des devoirs ; comme homme il a senti combien l’indulgence et la miséricorde étaient nécessaires aux autres hommes ; comme Dieu il a offert, par les principes qu’il a tracés, les moyens de trouver le bonheur ici-bas, et de s’ouvrir la voie à une vie plus longue et plus glorieuse.
On dit qu’un grand Seigneur aimait si fort ce divertissement, qu’il voulait faire établir un Professeur pour la Poésie du Théâtre, comme il y en a pour l’Eloquence et pour les Mathématiques ; Qu’il entendait que celui-ci instruisît les Poètes qui voudraient faire des Comédies ou des Tragédies, afin qu’ils n’y missent rien qui ne fût convenable.
Ils ont quelque préférence : mais aussi ils achettent ces honneurs, les droits sont plus considérables ; & c’est pour cela même, pour le profit des professeurs que la distinction est établie. […] Vous suivrez des pythonisses, vous immolerez vos fils & vos filles aux démons, vous établirez publiquement des comédiens & des chanteuses effrontées, & vous vous associerez à toutes les abominations des païens. […] On a établi un Bureau de Charité dans notre ville. […] Aucun des systèmes d’éducation dont on est inondé n’a imaginé d’établir Polichinel instituteur de la jeunesse.
Il voudroit qu’on établît des censeurs éclairés & vertueux, qui eussent ordre de retrancher,4 tant des Pieces anciennes que des nouvelles, toute grossiereté, toute équivoque, tout endroit capable d’offenser le moins du monde la modestie ou la pudeur. […] Si ce que j’ai avancé des Pieces qu’on représente, & du méchant effet qu’elles produisent, est exactement conforme à la vérité ; par une suite naturelle, les principes que j’ai établis sont vrais. […] Il est bon d’un côté que les hommes voyent dans leurs semblables les excès où les portent souvent l’injustice & la passion ; & de l’autre, que les Ecrivains les plus jaloux de leur gloire sachent que les talens les plus décidés, le génie le plus supérieur, la réputation la mieux établie, ne sont pas à l’abri des caprices de l’ignorance, ou du préjugé. […] Maffei n’étoit point fait pour établir dans sa patrie d’injustes préjugés.
Apres l’avoir ainsi supposéed, ou, pour mieux dire, solidement établie contre tous ceux qui la voudraient disputere ; lisez, je vous en prie, avec attention ce que ce grand Docteur enseigne de la Comédie, dans la Seconde partie de sa Somme 2. quaest. 168. […] Ainsi l’emploi des Comédiens établi pour donner aux hommes une recréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérité d’être défendu, et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération, c’est-à-dire qu’ils ne disent ou ne fassent rien d’illicite ; qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. […] « Dieu, dit-il, a établi toutes choses et les a données aux hommes, et par conséquent elles sont toutes bonnes, comme le Cirque, les Lions, les Voix, etc. […] L’Académie de Musiqueu, qu’il a plu à Sa Majesté d’établir pour diversifier les plaisirs de ses Sujets, n’a-t’elle pas le privilège de conserver la qualité de Nobles à ceux qui ont l’avantage de l’être ?
Il en est des marchands sans nombre, des magasins immenses ; on les promene dans les rues, on en tapisse les carrefours ; on a établi plusieurs académies, plusieurs écoles de peinture, de sculpture, de dessein, avec des prix. […] C’est un espece d’Inoculation du péché, pour sauver les ravages de la petite vérole ; le théâtre est comme l’hôpital de Londres, établi pour cette opération ; les actrices sont des Inoculatrices, plus habiles que tous les Médecins Anglais. […] On a établi des censeurs des livres, on défend l’impression des mauvais, on les supprime, on les fait brûler ; pourquoi n’est-il pas aussi des censeurs des tableaux ?
Cet usage étoit établi à l’Opéra, mais à la Comédie on laissoit l’Acteur & le spectateur se reposer dans l’intervalle des actes. […] Il a si bien établi son empire, que les Acteurs & les Actrices, à l’aide de la bourse des amans & des maîtresses, éclipsent les plus grands Seigneurs. […] De là dans ses pieces cette multitude d’enfans de famille de l’un & de l’autre sexe, révoltés contre leurs parens, qui les trompent, les bravent, les insultent, s’établissent enfin malgré eux, ce qui dans la société est un des plus pernicieux exemples.
C’est un usage tout établi sur notre Théâtre que les Acteurs se lancent des imprécations horribles, et se souhaitent réciproquement la possession du démon, l’enfer, les plus grands malheurs de ce monde, et les plus cruels tourments de l’autre vie. […] Il paraît bien que suivant la Logique de certains esprits, une raison prise de l’Athéisme en vaut plus de dix établies sur l’Evangile. […] « Pleuside souhaiterait que les Dieux eussent établi un autre ordre des choses par rapport à quelques circonstances particulières : il voudrait que les hommes sincères, équitables, généreux vécussent longtemps, et que les fourbes, les injustes, les avares mourussent fort jeunes.
Aristote tâche d’y remédier par je ne sais quelle purgation que personne n’enteend ; mais il est ridicule d’établir une science qui donne sûrement la maladie, pour en former une autre qui travaille incertainement à la guérison. […] Cet ordre de Prêtresses, établi depuis long-temps à Albe avant la fondation de Rome, y fut introduit par Numa Pompilius, qui lui donna des règles, des cérémonies, & beaucoup de considération & d’éclat dans le monde.
Non ; le Dieu de l’Univers est le Père des hommes, & non leur tyran : point de Religion qui puisse établir ce dogme affreux, Que nous devons vivre dans l’angoisse, & ne manger qu’un pain arrosé de nos larmes *. […] C’est de-là que sont venus les Spectacles établis chez presque toutes les Nations.
Timée rapporte que des Lydiens sous la conduite de Tyrrhène étaient venus s'établir en Toscane, et y avaient apporté avec bien d'autres superstitions, les spectacles, comme des actes de religion, d'où ils ont passé à Rome. […] Quel nombre infini d'idoles, de tableaux, de chariots, de couronnes, de sacrifices, de Prêtres, d'Augures, dans cette grande ville où les Démons ont établi leur demeure !
Les Poètes qui ont retranché Créon de cette Tragedie n’ont pas senti de quelle importance était ce personnage, sans lequel ils ne peuvent suivre la maxime généralement embrassée et établie par les premiers Maîtres de l’art : ils prétendent, ces Maîtres (mais en ce point je ne sais si leur avis est bien sûr) ils prétendent, dis-je ; que lorsque le Héros de la Pièce doit succomber à une infortune qu’il n’a pas méritée, il faut adroitement mettre des bornes à la compassion des Spectateurs, en la diminuant par quelque trait qui donnent atteinte ou à la vertu, ou au caractère de ce personnage. […] A l’égard de la compassion que l’on peut avoir pour les personnages qui meurent, elle ne doit point balancer l’horreur que l’Auteur de tant de carnage inspire ; et c’est, comme je l’ai déjà dit et comme je le pense, l’horreur du crime, ou l’amour de la vertu, qui établit la catastrophe.
Je dis plus ; il serait à souhaiter qu’on établît deux Comédies françaises, deux grands Opéras1 ; & ainsi du reste.
C’est donc, suivant un ordre établi par la Nature, que nous sentons du plaisir, comme le dit Lucrece, à voir nos pareils dans un malheur dont nous sommes exemts ; & nous trouvons un autre plaisir dans la compassion que nous avons pour eux.
Et qu’en arrive-t-il, des suites déplorables pour des familles : c’est par ce moyen que le diable établit son empire, et cause de terribles desolations dans l’Eglise.
Cette hypothèse que je viens de supposer, est celle au moyen de laquelle on serait parvenu à détruire tous les clubs des disciples de Loyola, à en disperser les membres, à les faire rentrer dans l’ordre social sans qu’ils puissent y nuire, à établir au plutôt une manufacture dans la belle maison de plaisance de Montrouge, dans cette trop fameuse jacobinière jésuitique, où résident les matadors dépositaires, en France, d’une portion de la souveraineté universelle du terrible Monarque des solipses qui pèse sur le globe terrestre.
Il ne faut donc qu’un peu de vrai Christianisme ; il ne faut qu’un peu de zèle pour son salut et pour celui des autres, afin de bannir ces ennemis de la vertu et de l’honnêteté : que Messieurs les Magistrats se donnent la peine d’entendre le Saint Esprit, qui leur parle et qui leur crie, « apprenez Juges, ouvrez, les oreilles, vous qui tenez sous votre autorité, les multitudes, et qui vous plaisez dans les pouvoirs que vous avez sur les Troupes, apprenez deux choses, la premières que toute votre puissance vient de Dieu, la seconde que ce même Dieu vous demandera compte de toutes vos œuvres, et fondera jusqu’à la moindre de vos pensées, par la raison que vous ayant établi les Ministres de son Royaume, vous n’avez point observé la Loi de la Justice ni marché selon sa volonté : ce qui fait qu’en peu de temps il vous apparaîtra d’une manière terrible, et vous fera demeurer d’accord que le jugement contre ceux qui président aux autres, sera effroyable » : Que répondra donc à Dieu le Juge qui aura contribué à la perte des âmes, par la permission injuste qu’il aura donnée à ces persécuteurs de la vertu ?
« Un barbare à qui l’on vantait la magnificence du cirque et des jeux établis à Rome, demanda : les Romains n’ont-ils ni femmes ni enfants ? […] Le duel est un usage barbare ; mais l’usage établi, l’honneur de Don Diègue mortellement offensé, il n’était pas plus permis au Cid de pardonner l’insulte faite à son père, que de lui enfoncer lui-même le poignard dans le sein. […] Il est donc bien établi, dans l’opinion d’un Philosophe, que la supériorité nous est acquise en fait de prudence, je le souhaite ; mais j’en doute encore. […] Je reconnais donc de bonne foi, que les institutions naturelles doivent se plier aux règles établies entre les hommes ; et que ce qui était bon dans les Bois, peut être mauvais dans nos Villes. […] Ce plan une fois établi, l’inclination des enfants contredit souvent les intentions des pères.
Il y a même des prix fondés, comme dans les Académies, pour celui qui y fera les plus heureuses découvertes, bien-tôt on y donnera le degré de Docteur, la licence y est déjà établie ; la morale y est toûjours aussi corrompue, les choses saintes aussi peu respectées. […] Il est encore des provinces en France où chaque sexe a sa place marquée dans l’Église, & on avoit établi cet usage dans toutes les missions sauvages du Canada.
Après avoir fait un pompeux éloge de la morale de Moliere, Fagan, dans son Apologie du Théatre, ajoute : Il y a des exceptions à faire, le Roi a dû établir des Censeurs pour examiner les pieces avant de les représenter, afin qu’elles soient plus châtiées que celles de Moliere. […] Toutes les Troupes de Thalie ont également travaillé à établir les règles de la vertu, & doivent participer au beau titre de réformatrices.
Jésus-Christ n’a travaillé durant toute sa vie qu’à établir le Royaume du Ciel, et vous vous ne vous occupez qu’à le détruire : que vous dirai-je de plus, vous devenez les profanateurs du Temple de Dieu dans autant d’âmes qu’il y en a, dans lesquelles vous tâchez, ou d’exciter des passions criminelles, ou de les réveiller, et de les fortifier. […] Sacrement par cette belle et large rue, où ils se sont établis, depuis qu’ils y sont.
des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse. […] Car, « Ce que dans la jeunesse on prend de liberté, Ne se retranche pas avec facilité. » Voici donc les maximes que ce Législateur diabolique établit.
Les grands Auteurs, qui savent cela, ne risquent donc rien de violer avec discernement la règle établie de faire triompher la Vertu et de punir le Vice, parce qu’ils s’imposent alors celle de rendre leur personnage si odieux, qu’il résulte de sa félicité une horreur plus vive pour les crimes qui la lui ont procurée. […] Avant de m’être procuré l’honneur de connaître M. de Voltaire, la mode de fronder tous ses ouvrages, établie dans tous les cafés de Paris, la commodité d’y recueillir des épigrammes pour en enrichir le texte d’une critique, la rage enfin d’être Auteur et de me faire imprimer, me firent faire une lettre très plate, très ridicule et très sifflable contre la Comédie de Nanine cd.
Il peut se faire que content de mettre à couvert le privilège de sa noblesse par cette défaite, les Juges n’approfondirent pas sa conduite ; qu’on ne compulsa point les registres de la comédie, qui peut-être alors encore mal établie n’en avait pas ou les fit disparaître ; que les traitants, à qui l’on donna l’entrée gratis, ne poursuivirent pas un si mince objet, qui d’ailleurs tirait fort peu à conséquence ; et qu’on ne fut pas même fâché de favoriser Floridor, qui était bon acteur, se faisait aimer, et par une espèce de prodige avait conservé de la probité et des sentiments. […] Mais comme sa famille, autrefois protestante, avait quitté le royaume, et que la branche aînée, qui s’était établie en Allemagne, y avait emporté tous les titres, Floridor demanda un délai d’une année pour les faire venir ; ce qui lui fut accordé, et l’affaire en demeura là.
Qu’on établisse de fortes taxes sur la livrée, sur les équipages, sur les glaces, sur les lustres, sur les ameublemens, sur les étoffes & la dorure, sur les cours & les jardins des hôtels, sur les spectacles de toutes especes, sur les professions oiseuses, comme baladins, chanteurs, histrions, en un mot, sur cette foule d’objets de luxe, d’amusement & d’oisiveté qui frappent tous les yeux, & qui peuvent d’autant moins se cacher que leur seul usage est de se montrer, & qu’ils seroient inutiles s’ils n’étoient vus. […] Mais l’usage en est établi, la poësie regne dans le tragique, les chef-d’œuvres de Corneille & de Racine (beaux noms que l’usage met par-tout) sont tous en vers : voilà le ton du jour. […] Nous avons assez parlé de cette scandaleuse doctrine, qu’on tâche d’établir par les artifices du théatre.
Mais supposons encore plus, ou plutôt consultons l’évidence : l’incrédulité n’est malheureusement que trop commune, elle n’est même que trop précoce : elle est d’autant plus dangereuse, elle s’établit d’autant plus fermement, qu’il est très périlleux de paraître incrédule, les Ministres de la Religion s’arment contre la Philosophie du jour, des châtiments les plus terribles de la justice séculière, on n’ose donc communiquer son incrédulité à personne et content de sa manière de penser, on laisse tonner les Orateurs sacrés, mais on s’éloigne de leurs foudres, ils ne prêchent plus que devant ceux qui les croient, et ceux pour qui leurs efforts et leur zèle seroient utiles, sont précisément les seuls qui ne les vont point entendre. […] Gresset a eu en vue lorsqu’il dit qu’au Théâtre on se laisse entraîner à établir des principes qu’on n’a point, et qu’un vers brillant décide d’une maxime hardie, scandaleuse, extravagante. […] Rousseau les moyens de se convaincre que nous sommes pour la plupart d’honnêtes gens, il y aurait une méchanceté atroce de sa part à vouloir entretenir le Public dans la prévention que la Lettre à Mr. d’Alembert peut avoir établie contre nous.
La voilà établie juge du génie, d’une maniere plus honorable que par le sentiment, qui ne laisse rien à faire à l’esprit.
Si les Tragiques Grecs avaient établis la règle des divisions des Drames, pour accorder aux Spectateurs quelques tems de repos, auraient-ils souvent laissé sur la Scène un de leurs principaux Personnages, qui se mêlait quelquefois avec le chœur, ou qui gardait le silence ?
A présent que nos qualités sont établies, souffrez qu’avec mon clinquant et mon oripeau je tâche à soutenir tellement quellement la cause que j’ai embrassée.
C’est Dieu qui est l’Auteur de cette doctrine céleste, et le Maître de cette science salutaire, car il est dit dans l’Ecclésiastique, que « c’est lui qui a établi les Fêtes, et qui en a fait l’ornement du temps et de nos années ; que c’est lui encore qui a rendu ces solennités vénérables et éclatantes par l’ordre magnifique qu’il a donné à son peuple ; afin qu’il les celebrât avec splendeur et avec majesté.
Voudrait-on dire que la Cour et la Ville furent plus réglées, et qu’il se fit moins de crimes sous Henry III. lorsqu’il eût appelé les Comédiens, et qu’il les eût établi à Paris ?
Etablissez de bonnes règles pour nous aider à reconnaître les fous.
Pour établir d’abord l’état de la question, D.
Et des Dames Chrétiennes peuvent-elles y assister, aprés ce qu’ils en ont dit, sans montrer, ou que l’on fait peu d’estime de leur autorité, ou que l’on croit, que Dieu ne les a pas établis dans son Eglise, pour être les oracles des peuples ?
Pour établir d’abord l’état de la question, D.
Les Grecs établirent beaucoup d’ordre pour les Places ; & les Romains les imitèrent.
Je pourrais imputer ces préjugés aux déclamations des prêtres, si je ne les trouvais établis chez les Romains avant la naissance du christianisme, et non seulement courant vaguement dans l’esprit du peuple, mais autorisés par des lois expresses, qui déclaraient les acteurs infâmes, leur ôtaient le titre et les droits de citoyens romains, et mettaient les actrices au rang des prostituées.
Véritablement, il n’est pas nouveau ; depuis que le théâtre est établi, on eut toujours grand soin de nous le dire ; & depuis qu’on le dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les passions, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non pas certainement dans la pratique ; c’est dans les écrits de ceux qui nous en ont donné les regles, non pas dans les ouvrages de ceux qui les ont prétendu suivre. […] Est-ce un Chrétien, soit de l’un soit de l’autre sexe, qui vertueux sans affectation, pénétré de sa foi, fait son unique affaire de se sanctifier par le recueillement, par la réception fréquente des sacremens, par l’ordre qu’il établit dans sa famille ?
C’est, mes Frères, le reproche que faisoit le Prophète Elie à ces foibles Israélites, qui tantôt sembloient vouloir retenir la religion des Saints Patriarches de qui ils tiroient leur origine ; & tantôt prostituoient leur culte & leurs hommages aux vaines idoles que Jeroboam avoit établies, ou adoroient sous le nom de Baal l’esprit d’erreur & de mensonge qui les avoit séduits. […] Quels feux criminels ne peuvent point allumer les objets qu’on y voit, les discours passionnés qu’on y entend, les principes suborneurs qu’on y établit, soit qu’ils ne soient exprimés que par la voix d’un acteur qui paroît lui-même embrâsé de ces feux profanes, & qui les peint par ses gestes, son ton, ses regards ; soit que pour rendre la séduction encore plus efficace, ils soient soutenus & entremêlés d’une musique molle & voluptueuse ?
Cette domesticité établit l’esprit servile dans cette espece de nation plus nombreuse que celle qu’elle sert, & cependant les remplit d’une fierté & d’une ridicule molesse. […] Il est établi que votre sexe doit prendre au nez comme aux yeux.
Ce tribunal établi par Urbain VIII, composé de cardinaux & de prélats, est chargé des affaires ecclésiastiques, exemptions, priviléges, immunités & délits, comme les officiaux le sont en France. […] Entre une infinité de traits répandus dans ses discours, il établit par-tout les principes de morale qui en font la condamnation.
J’ose ajoûter que dans un ouvrage dicté par les bonnes mœurs, où l’on veut rétablir l’honneur du lien conjugal, il est surprenant qu’on n’ait point parlé de sacrement & de religion, le plus fort & le plus respectable de tous les liens, établi & béni de Dieu dès le commencement, & élevé dans la loi nouvelle jusqu’à représenter l’union de Jesus-Christ avec son Église, ce qui est bien supérieur & à tout le sérieux & à toutes les plaisanteries de la scène. […] On abolit toutes les loix si sagement établies pour la décence & la sûreté des mariages, toutes à l’avantage des contractans & de leurs familles ; on y approuve, on y conseille, on y ménage les mariages clandestins, si rigoureusement punis par toutes les loix, pour éviter les surprises de la séduction, & arrêter l’aveugle précipitation d’une jeunesse aussi folle qu’emportée dans ses passions.