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88. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Plus la peinture en est vive, et la satire accablante, plus le spectacle est applaudi. […] Si les traits en sont altérés, affaiblis, effacés par des habitudes vicieuses, quelle morale plus vive, plus sensible, plus pénétrante que celle du théâtre, peut en renouveler l’empreinte ? […] comme si les vives images d’une tendresse innocente étaient moins douces, moins séduisantes, etc. […] Et quand les hommes seront capables d’un sentiment délicat et vif, ils n’auront pas à redouter la séduction de ces goûts frivoles. […] Quand je viens d’entendre et d’admirer Lise, Constance ou Cénie, j’oublie la cause, la seule cause de l’intérêt vif et tendre, dont je suis encore tout ému ?

89. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Notre chant héroïque offre une beauté noble & sérieuse, qui peut ne pas convenir à tout le monde ; il doit pourtant de nos jours avoir plus de partisans qu’autrefois, puisqu’on commence à le rendre plus vif & plus varié qu’il n’était.

90. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Il est pourtant nécessaire que le Musicien soit instruit, pour être en état de sentir ce qu’éxigent telle pensée, telle situation ; & pour peindre avec de vives couleurs ce que le Poète ne fait souvent qu’indiquer.

91. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

C’est peut-être, qu’elle était languissante dans le même sens que l’on dit : Qu’un discours est languissant, lorsqu’il est froid et n’a rien de vif.

92. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Regardera t-on désormais comme l’effet d’un zele outré les descriptions vives que nous avons faites de cette foule de dangers qu’on court aux Spectacles ?

93. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Car dans cet état même elle ne plaît que parce qu’elle représente d’une manière vive et touchante ce que peuvent les passions de l’amour, de la vengeance et de l’ambition, dans leurs plus grands emportements ; et il est vrai qu’on ne prend plaisir à la représentation de ces passions, que parce qu’on aime les passions mêmes.

94. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Dei c. 27 et ibi Vives. […] Dei c. 27 et ibi Vives.

95. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

N’est-ce pas là que, par des peintures vives qu’on y fait, les passions s’excitent dans notre âme, et que le cœur, bientôt capable de tous les sentiments qu’un acteur exprime, passe tour à tour de la tristesse à la joie, de l’espérance à la crainte, de la pitié à l’indignation ? n’est ce pas là qu’il se sent attiré au crime par les pièges qui lui sont tendus ; que, se laissant prendre aux amorces les plus dangereuses, il s’abandonne aux transports les plus déréglés, aux saillies les plus vives ?

96. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Tout ce qui est ajouté à l’action pour la rendre plus brillante et plus vive, s’appelle Episode : lorsque le sujet est choisi, qui doit être un trait éclatant de la Fable ou de l’Histoire, on tâche d’y ramener toutes les actions connues de ses personnages, et de se servir de toutes les idées qui en peuvent naître. […] Sentiments, c’est tout ce qui fait la matière du discours ; tous ces traits vifs et éclatants, qui excitent les passions. […] Le nœud d’une Tragédie comprend les desseins des principaux personnages, et tous les obstacles propres ou étrangers, qui les traversent : Il va ordinairement jusqu’à la fin du quatrième Acte, et dure quelquefois jusqu’à la dernière Scène du cinquième ; ce qui est une extrême beauté dans une pièce, qui est d’autant plus vive et plus intéressante, que l’esprit du spectateur est toujours suspendu sur l’événement. […] En un mot, il faut exposer son sujet avec art ; se hâter de faire agir ses personnages, amener des événements extraordinaires, qui se combattent et se produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulles images, nul esprit hors d’œuvre, des chutes brillantes, des Scènes vives et courtes, heureusement tournées, beaucoup de feu et de mouvement, peu de récits, une action continuelle et qui se précipite à sa fin. […] On ne s’intéresse aux aventures des misérables, ou des personnes de la lie du peuple ; ainsi il faut que le sujet de la Tragédie soit l’action de quelque Roi, de quelque Prince, de quelque Princesse, ou de quelque personne considérable par son rang, ou par ses emplois, parce que les personnes infiniment élevées au-dessus des autres, produisent des effets bien plus étranges, et que leurs malheurs font une plus vive impression sur l’esprit, et causent un plus grand étonnement.

97. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

D’illustres Modernes, à l’imitation de ce fameux Philosophe, se sont éfforcés de répandre une vive clarté dans la pénible carrière du Théâtre ; ils ont fait en sorte que les couronnes de lauriers du Poète Dramatique ne se fanassent jamais.

98. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Ils voyent que rien n’est inutile dans la Nature ; qu’une simple fleur a des propriétés qui relèvent encore l’éclat de ses vives couleurs.

99. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Il atteint vingt-deux ans, est assez bien fait ; il a l’œil ardent plutôt que vif, le caractère sombre ; je crois que ses passions seront intraitables : l’amour les absorbe toutes aujourd’hui, heureusement pour un objet capable de lui faire aimer la vertu !

100. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

La manière de parodier qu’on peut laisser sur le Théâtre de la Réforme, sera, ou une imitation fidelle & bien calquée ; ou une critique, dont la plaisanterie sera bonne, vive & courte, & dans laquelle on évitera l’esprit d’aigreur, la bassesse d’expression & d’obscénité.

101. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Desmares m’est parfaitement inconnu ; en second lieu j’éprouve une vive satisfaction à vous entretenir de la question qui s’est agitée entre nous et à vous faire juge des dires de chacun : mon plus grand bonheur serait d’obtenir votre approbation ; j’y attacherais, je vous assure, un prix infini. […] Dans ce passage de votre réponse on voit pêle-mêle les adulations d’une foule d’étourdis auxquelles une demoiselle est exposée dans les bals ; les hommages imposteurs et les protestations mensongères, les vives émotions et les riches parures, les illusions ambitieuses et le prestige des signes de l’honneur, l’apparat de la puissance et les regards d’un grand seigneur, un corsage indiscret et une guirlande de roses déjà flétries… M. le Laïc (qui n’êtes point abbé), je m’humilie devant votre éloquence, et les mères de famille répondront pour moi à ce beau morceau qui fournirait en vérité le texte d’une mission toute entière.

102. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

L’admiration nous laisse dans la tranquillité, & nous allons au Spectacle pour être arrachés à notre tranquillité, par une vive image de nos Passions. […] Les Poëtes toujours occupés de l’Harmonie, cette partie essentielle de la Poësie, suivoient, dans les Vers faits pour être recités, une autre mesure, que dans les Vers faits pour être chantés : ils preféroient dans les premiers l’Iambe trimettre au tetramettre, & souvent ils y changeoient de mesure, quand la Passion en demandoit une plus vive.

103. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Ce Saint blâme cette musique molle, efféminée, vive, légère, dont Lulli réchauffa la morale lubrique de Quinaut ; il ne veut pas même qu’on la souffre dans les Offices divins, dans les motets, dans les orgues, parce qu’elle flatte l’oreille, amollit le cœur, dissipe l’esprit de piété : Nec permittendum misceri cantiones, balatas verba vana. […] Qu’eût-il pensé de l’opéra, où, selon l’expression de Voltaire, un art magique de cent plaisirs fait un plaisir unique, où la symphonie la plus harmonieuse, où les voix les plus mélodieuses, & selon Boileau les plus luxurieuses, chantent avec le plus grand art les airs les plus voluptueux & les plus tendres, où les Actrices les plus belles, les plus exercées, les plus complaisantes, expriment de la maniere la plus passionnée tout ce que l’amour a de plus séduisant & de plus vif ? […] une aventure amoureuse, où l’intrigue, les obstacles, les moyens, le succès, le dénouement, les sentimens, les discours forment un vrai roman ; une galanterie continuelle, mise artificieusement en action, assaisonnée de chants efféminés, de danses lascives, d’attitudes indécentes, de décorations licencieuses, de passions les plus vives, de crimes applaudis, exécutée par des Actrices immodestes, libertines, dans la parure la plus rafinée, environnées dans les loges de spectatrices enivrées de plaisir, armées des artifices de la plus décidée coquetterie, & dans le parterre de l’irréligion & de la débauche, où la vertu la plus affermie se perd dans une forêt de pieges, où la séduction est au comble par le plaisir le plus exquis & la pompe la plus éblouissante.

104. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Le précepte du sabbat, dans la loi écrite, ne saurait être plus précis, les châtiments de la transgression plus rigoureux, les reproches plus vifs : « Memento ut diem sabbathi sanctifices. » Quel est l’enfant Chrétien qui ignore les commandements de Dieu et de l’Eglise : Les dimanches tu garderas, etc. […] Mais un divertissement si vif, si long, si suspect, si opposé à la sainteté, ne fut jamais cette joie sainte que Dieu recommande, cette honnête recréation qu’il permet : Gaudate in Domino semper. […]  74.) fait les plus vifs reproches à un Gouverneur de province qui avait donné le spectacle un jour de jeûne, et S.

105. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Je sais que, depuis quelques siècles et presque depuis l’établissement du Théâtre moderne, tout ce qui a été écrit, soit pour blâmer les Spectacles en général, ou pour les corriger, n’a pas été favorablement reçu du Public : et que c’est une entreprise qui a toujours essuyé les plus vives contradictions : je ne serais donc pas surpris de voir le Lecteur indisposé contre moi sur le seul titre de mon Livre.

106. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

La passion d’amour fait impression sur tous les hommes, et non seulement une impression vive, prompte et indélibérée, mais encore une impression durable et permanente, pendant que les autres passions ne font qu’une impression passagère, comme si la passion d’amour, plus homogène et naturelle à l’homme, tenait de plus près que toute autre à l’humanité.

107. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

vive & saillante, fut dangereuse en Grèce ; elle y fut un art qui servit également au plaisir, à la religion, aux forces du corps, au développement des graces, à l’éducation de la jeunesse, à l’amusement de la vieillesse, & à la corruption des mœurs. […] Il n’en est point de trop vive, de trop libre, de trop difficile de trop fatigante pour elles ; elles sont de tout, elles sont communément mieux & vont plus loin que les hommes ; elles en sont venues jusqu’à danser sur la corde, ce qui est le comble de l’indécence, ainsi que de faire descendre du haut des plafonds des femmes sur un nuage avec des cordes & des poulies. […] Ce n’est pas sans raison que des maris vigilans sur la conservation de ce précieux trésor, ont pris les plus vives alarmes. […] Le Mercure de septembre 1769 (art. de l’Opéra) distingue les danses vives & voluptueuses (dans le langage reçu voluptueux est le sinonime gazé de licentieux).

108. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il y fait une sortie des plus vives contre Racine, sur l'amour dont il a infecté toutes ses pièces ; et les parcourant en détail, il montre que cet amour est fade, inutile, faux, puérile, ridicule, absurde, contre toute vraisemblance : « Repugnante ætate, adversante fortuna, reluctante religione, reclamante historia, vel ipsa resellente fabula, puerilis, ineptus, ridiculus, portentosus. […] Ses passions ne sont pas moins vives. […] Ils voulurent bien ne pas s'apercevoir que des Actrices si saintes, dans un sujet si saint, cherchaient à plaire, s'applaudissaient de leurs succès et de leurs conquêtes, et allumaient dans les cœurs les feux les plus vifs, que des spectateurs, plus attentifs aux grâces qu'à la pièce, y formèrent des passions qu'il fallut terminer par des mariages. […] Il serait injuste de mettre tous ces défauts sur le compte de leurs maîtresses, qui pleines de mérite, de talents, de piété, ne leur donnent que de sages leçons et de bons exemples ; mais les liaisons de cette maison avec la Cour, qui y attire ce qu'il y a de plus grand, l'air de magnificence qui y règne, la familiarité avec des compagnes de la plus haute naissance, les idées de leur noblesse, tout peut et doit faire les plus vives impressions sur de jeunes cœurs susceptibles de tout.

109. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il a du naturel, de la facilité, de l’enjouement, des images vives, riantes ; il inspire de la gaieté, même en parlant de la goutte dont il étoit dévoré. […] Sa vive imagination prodiguoit dans sa douce ivresse Des beautés sans correction, Qui choquoient un peu la justesse, Mais respiroient la passion. […] Une production médiocre eût-elle subitement produit de vifs transports ? […] Le Voyage d’Italie de l’Abbé Coyer est plein de réflexions plaisantes, toutes vives, dans son style badin & caustique. […] Ses plaisanteries sans nombre, justes, vives, fines, naturelles, qui le faisoient admirer & craindre, rechercher & haïr, tout a été sacrifié.

110. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

.… ta sublime vertu se rend petite avec moi ; elle s’enveloppe & se cache sous la livrée de ma misère ; ce n’est qu’avec ton estimable compagne qu’elle brille de cette vive & pure lumière, dont mes faibles yeux ne pourraient soutenir l’éclat.

111. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

C’est horreur d’y voir représenter les parricides et les incestueux exprimés et dépeints au vif par personnages : de peur que ce qui a été une fois commis et perpétré, ne se puisse oublier.

112. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Aug[ustin]. li. 4. ch. 12. de la Cité [de Dieu] avec les annot[ations] de Vives. […] « Aristophane, Eupolis, et Cratin, Entre les Grecs eurent l’esprit certain, A composer Comédies m »ordantes, Et autres vieux, qui de langues piquantes, Peindaient au vif en grande liberté Les malfamés pleins de méchanceté, Comme larrons, adultères, paillards, Voleurs, meurtriers, et semblables pendarts. […] Aug[ustin]. li. 4. ch. 12. de la Cité [de Dieu] avec les annot[ations] de Vives.

113. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Julien avoit été bien élevé, ses ouvrages supposent des connoissances, il aimoit les sciences & les savans ; son style étoit rapide & facile, son esprit vif, aisé, fécond, énergique. […] Licence très-indécente dans un prince, dans un philosophe, cruelle dans un souverain, qui blesse jusqu’au vif des sujets à qui il n’est pas permis de se défendre.

114. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

F. avec la plus vive douleur, le scandale qui vient de paroître dans cette Ville, par le séjour d’une Troupe de Comédiens ; de ces hommes pervers, qui n’emploient leurs talens qu’à corrompre les cœurs, & à répandre le poison dont ils sont infectés.

115. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

, et qu’aussi vive à sa manière que la comédie, elle veut intéresser son lecteur dans les actions bonnes et mauvaises qu’elle représente.

116. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Celui-ci a respecté la Religion dans ses écrits : c’est dommage qu’une imagination vive, un esprit, un style de Théatre ait répandu l’ivraie au milieu du bon grain, & gâté un bon fonds. […] Ici git ou plutôt fretille Voisenon, frere de Chaulieu : A sa Muse vive & gentille Je ne prétens point dire adieu ; Car je m’en vais au même lieu, Comme cadet de la famille. Ce fretillement, cette fraternité avec Chaulieu & Voltaire, cette Muse vive & gentille, montrent l’idée qu’en avoit le monde, & ne font l’éloge des mœurs, de la religion, de la sagesse, ni de l’Ambassadeur, ni de l’Ecclésiastique, ni de l’Evêque qui l’initia, ni de l’Evêque qui le députa, ni de l’Académie qui le reçut, ni des Journalistes qui en ont fait le panégyrique.

117. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

« Et sa tranquillité ne vaut pas ses tourments » : c'est le goût d'un Néron. « N'allons-nous pas aussi pleurer avec Zaïre, gémir avec Monime, ou frémir de terreur quand Œdipe nous offre un spectacle d'horreur » : il est plaisant qu'on compare le théâtre à la Grève pour en faire sentir les beautés. « L'homme que frappe alors une vive peinture, avec plaisir en soi sent souffrir la nature » : et il n'est pas cruel ! […] Le même la Mothe, dans l’Ode sur la fuite de soi-même, cherche un homme, comme Diogène, et demandant où l'on peut le trouver, dit : « Le chercherai-je aux théâtres, Vive école des passions, Qui charment les cœurs idolâtres De leurs vaines illusions, Où par des aventures feintes, On nous fait à de fausses plaintes Prendre une véritable part, Où dérober l'homme à lui-même Fut toujours le talent suprême Et la perfection de l'art ?  […] Les passions réelles en causent toujours de très vives dans l'acquisition, la possession, la perte de leurs objets.

118. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Le Spectacle-Satyrique, rempli d’une Musique vive, enjouée, achéve de nous assurer que notre Opéra ne fut point ignoré des Anciens.

119. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

La magnificence du spectacle, la parure des femmes qui s’y trouvent, la parure des comédiennes, la peinture vive des passions qu’on y représente, nommément celle de l’amour, qui règne dans toutes les pièces, sont autant d’objets dangereux qui laissent dans l’esprit et dans le cœur des spectateurs des sentiments de volupté et des impressions qui les disposent peu à peu d’abord au relâchement, ensuite au libertinage.

120. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Ils ajoutent que ces mêmes Pères ne pouvaient imaginer, pour lors, que les Spectacles prendraient quelque jour une autre forme et deviendraient des Ecoles de la vertu, tels enfin que des Chrétiens pourraient les représenter ou y assister, sans blesser en rien ni leur conscience, ni leur religion : d’où ils concluent que les vives déclamations des Anciens Pères, contre le Théâtre de leur temps, ne prouvent rien contre les Spectacles d’aujourd’hui.

121. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

De même que le bien est l’objet immédiat de la volonté, la vérité l’est de l’entendement, il est fait pour elle comme elle est faite pour lui, et il n’y a rien à quoi il se porte avec des transports plus vifs et plus impétueux. […] A l’image animée de ces passions, il ne manque guère de s’en élever de pareilles du fond de corruption qui est en nous, tel est l’empire d’une représentation vive sur le cœur humain, lorsqu’elle est accompagnée de discours passionnés, tout y concourt, la déclamation, le port, la geste, les ajustements, la symphonie, n’est-ce pas là jeter de l’huile sur du feu, et aplanir le chemin à un torrent ?

122. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Il en est de même des autres passions que l’action imitée par le Poëte Tragique, réveille dans notre ame ; & sans en dire davantage sur un sujet si connu, il est certain qu’une passion vive & agréable qui ne coûteroit rien à satisfaire, & qui ne seroit suivie ni d’un mal réel, ni même d’aucun trouble importun, passeroit dans l’esprit du commun des hommes, si elle pouvoit être durable, pour l’état le plus heureux de cette vie. […] Il sçait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la Vérité, avec le plaisir que la surprise leur cause, & il tempére avec tant d’art le mêlange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses Héros n’est ni lente ni précipitée, & le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-mêmes une révolution semblable à celle que le Poëte nous présente. […] La Décoration est trop peu de chose par rapport à tout le reste pour mériter que je m’arrête à observer que par son rapport & sa convenance avec l’action représentée, elle rend la représentation plus vive & plus animée, qu’elle en lie & en unit toutes les parties, & qu’elle y ajoute un nouvel ornement. […] Je comparerois volontiers cette espece de prestige que l’une & l’autre exercent sur nous, à l’artifice des Lunettes d’approche qui efface la distance des objets, & qui me met en état d’en recevoir une impression si vive & si distincte, que comme c’est par cette distinction & cette vivacité que je juge de leur proximité, je crois voir la Lune au bout du Télescope au travers duquel je l’apperçois ; il ne fait que la placer à la portée de mes yeux, & après cela c’est la Lune même que j’observe, c’est sa lumiere qui agit sur moi, & quelquefois si fortement que j’en suis ébloui. […] Aussi l’Imitation qui se fait des rapports intelligibles par les nombres de l’Arithmétique, par les lettres de l’Algebre, ou même par les lignes de la Géométrie, trouve peu d’admirateurs, au lieu que la plûpart des hommes courent après celle des rapports sensibles qui se fait par la Peinture ou par la Poësie, parce que pour y exercer son jugement, il ne faut y porter que des yeux & des oreilles, avec une imagination vive & un cœur facile à émouvoir.

123. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

« L’éloquence plus vive et plus emportée dans une République, dit le Père Brumoy, est plus douce et plus insinuante dans une Monarchie »1  ; cette différence résulte de celle des Gouvernements. […] Voilà les motifs qui rendent l’éloquence dans une Monarchie moins vive, mais plus douce et plus insinuante. […] L’Orateur en ce cas est un juge qui ne connaît rien au-dessus de lui que les lois, qui peut parler aussi fortement qu’il le juge à propos pour le bien public, parce qu’il a le droit de le faire, et qu’on n’en a aucun de lui refuser tous les éclaircissements qu’il demande, voilà pourquoi l’éloquence est plus forte et plus vive dans une République ; ici l’Orateur parle en maître, dans une Monarchie c’est un sujet qui doute, qui remontre, qui supplie, ici c’est un client qui parle à son Juge, là c’est un Rapporteur qui l’instruit. […] La charge ne consiste effectivement que dans le laps de temps dont la brièveté ne laisse pas supposer l’assemblage actuel d’un si grand nombre d’incidents, mais elle n’est pas capable d’altérer la vérité des traits ; c’est au contraire l’assemblage de ces traits vifs et vrais qui rend le tableau plus frappant, et qui force le spectateur d’apercevoir les inconvénients du Vice ou du ridicule que l’on joue : comment donc voulez-vous que cette manière d’instruire soit capable d’entretenir le Vice au lieu de le corriger et que le cœur des méchants en tire parti ? […] Des Chanteurs habitués à voir le Public en larmes quand ils peignent par leur chant la tendresse ou le désespoir dans les Tragédies, qui, par la naïveté, le goût et la légèreté de leurs sons portent la joie la plus vive ou la délicatesse la plus pure du sentiment dans l’âme des spectateurs, lorsqu’ils chantent des Pastorales ou des Poèmes comiques, ont-ils pu lire avec plaisir un gros livre pour prouver qu’ils n’étaient capables de rien, et que le Public était imbécile de se laisser toucher ?

124. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Il est très-bon, comme je l’ai dit, d’exciter en nous la Pitié, & d’entretenir cette sensibilité que la Nature nous a donnée pour les malheurs de nos semblables ; mais les Poëtes Tragiques plus empressés d’amuser que d’instruire, pour exciter dans les Spectateurs une violente émotion, faisoient retentir les plaintes de malheureux qui s’abandonnant à la plus vive douleur, loin d’apprendre à supporter les maux de la vie, & les injustices avec patience, étoient les modeles de toute l’impatience d’une Nature irritée, & qui demande vengeance.

125. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Cette idée dans une Danseuse de théatre a besoin d’explication, c’est à-dire, qu’elle étoit plus posée, plus sérieuse, moins composée que les autres ; car pour les nudités, le fard, les regards tascifs, la voix licentieuse, les airs voluptueux, les gestes impudiques, la peinture la plus vive des passions, elle n’imaginoit pas que tout cela fût contraire à la décence. […] Peindre les choses les plus licencieuses de la maniere la plus séduisante & la plus vive, témoin la peinture du Serrail & des amours du Sultan, que nous avons rapporté d’après Cahusac dans le chap. de la Danse ; dans la religion c’est un scandale horrible ; c’est au théatre avoir des mœurs & de la décence. […] Les autres Danseuses ses compagnes, & celles qui l’ont suivie, en savent bien autant qu’elle pour la danse proprement dire ; elles ont autant de force, d’agilité, de finesse, mais il y en a bien peu qui sachent si bien réussir & accommoder, varier & proportionner ses mouvemens à l’action & au chant, qu’elles fassent en dansant une scene pittoresque, sans dire mot, qui soit aussi vive, & peut-être même plus vive que les paroles, & sur-tout comme elle composer, créer des pas, des gestes, des attitudes, des mouvemens, des figures, & danser de génie, & toujours d’accord avec l’orchestre & la scene.

126. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Quand ils s’y rendirent, il leur donna les armes de David, couronna Ioas, & fit crier vive le Roi. […] Voilà un homme qui est intrépide, & qui à ce même Officier plein de foi, reproche son peu de foi, & lui fait une vive réprimande. […] Une telle peinture ne seroit pas assez vive pour frapper la multitude qui s’assemble dans les Théâtres, parce que ce seroit leur peindre une chose très-éloignée de leurs Mœurs : le Poëte Dramatique se sent peu de génie pour exprimer cette tranquillité d’ame. […] Et elle essuie aussi-tôt cette vive réprimande, Quoi !

127. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Nous nous sommes assis sur le gazon ; il s’est mis à mes pieds… Je ne savais comment me défendre de ses caresses : elles étaient bien vives de la part d’un frère ; elles étaient bien respectueuses de la part d’un amant. […] La neuvième offre une agréable variété ; on peut mettre les Pièces de ce genre dans la bouche des nouveaux Acteurs, mais en modérant un peu ce qu’elles ont de trop sémillant, de trop vif. […] Dans ce siècle, le moins miraculeux de tous, on a vu plus d’une merveille, qui ont étonné & satisfait ; on les doit aux vives lumières qu’a répandu la Philosophie, & qui se sont élevées jusqu’au Trône. […] J’appèle Modelemens, les enseignemens que l’Auteur insère dans sa Pièce, pour en déterminer la pantomime, les silences, le vif, le tendre, en un mot la manière d’être dans les différentes situations du Drame, tout le jeu muet, & le mode du jeu parlé. […] si l’émotion était toujours aussi vive que M. 

128. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Sa Musique est vive brillante, enjouée.

129. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Néanmoins ces espèces sont mortes et trop limitées, pour rendre nos sens et nos esprits satisfaits ; c’est pourquoi les Théâtres entreprennent d’achever, ce qui manque à tous ces arts, et de nous faire voir les choses éloignées, avec des expressions plus vives, qui emportent même quelques avantages sur le naturel.

130. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Une image vive & flatteuse de nos foiblesses n’est point le remède qui nous en guérit. […] Un auteur en qui la fougue de l’âge, l’ivresse du succès, l’illusion des plaisirs, n’avoient point étouffé les sentimens de Religion & de piété qu’il tenoit de ses premiers maîtres, a dû sans doute, quand ces mêmes sentimens eurent repris dans son cœur la place qu’ils y avoient autrefois occupée, témoigner de vifs regrets d’avoir non-seulement travaillé pour le Théatre, mais d’en avoir augmenté même la séduction & le danger par quelques unes de ses Tragédies. […] Cependant qu’y a-t-il au monde de plus vif, de plus passionné que le quatrieme livre de l’Enéïde ? […] Que l’intérêt en est vif & soutenu ! […] Mon ami, m’a-t-il dit, va-t’en dire à Madame Que Rome ne veut pas qu’elle vive ma femme.

131. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

La blancheur de la poudre ordinaire se fond, s’incorpore avec le teint, & semble n’être que la continuation de la peau, elle releve les couleurs vives, artificielles ou naturelles ; dans les Pays où la blancheur est une beauté, elle doit être à la mode ; mais dans l’Afrique & dans l’Amérique, où d’autres couleurs plaisent d’avantage, cette poudre est inconnue ; on doit en employer d’une autre couleur en France ; la consommation en est étonnante. […] Les differents visages demandent des traitemens différents, pour embellir la nature, ou réparer ses disgraces, concilier le ton de la chair avec la couleur de l’accommodage ; comme un peintre il faut connoître les nuances, l’usage du clair obscur, la distribution des ombres, pour donner plus de vif au teint, & d’expression aux graces. La blancheur de la peau sera rélévée par la teinte rembrunie de la chevelure, & l’éclat trop vif sera modéré par la couleur cendrée dont nous peindrons les cheveux.

132. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Les uns & les autres doivent éviter le grand jour, c’est-à-dire, ceux-là, les rayons du soleil, une lumiere trop vive ; une chambre sombre est un confident discret. […] Sans consulter les livres de phisionomie, on lit le vice sur les joues, écrit avec les traits les plus vifs. […] Une femme est réellement, & se croit une idôle, dont tout adore les charmes ; elle est sa premiere & sa plus dévote adoratrice, & prêtresse ; son autel est son miroir, & son image l’objet de ses transports réligieux, elle en attend d’aussi vifs de tous ceux qui la voient, & pour les obtenir elle épuise tout ce qu’elle croit pouvoir l’embellir, & le fard lui en paroît un moyen assuré ; l’idolâtrie de son côté, croyoit ne pouvoir mieux honorer ses Dieux, qu’en les embéllissant, les fardant, les enluminant comme les femmes.

133. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

On en faisoit aux Chrétiens les plus vifs reproches, & bien loin de s’en défendre, ils s’en justifioient sur la corruption de ces jeux. […] Qu’il est agréable au goût savourez les délices de ces passions vives, de ces tendres sentimens, de ces intrigues amoureuses, de cette musique voluptueuse, de ces commerces que vous y formez : Ad vescendum suave. […] Peu vif dans l’entretien, craintif, distrait, rêveur, Aimant sans m’asservir (célibataire libertin), jamais brune ni blonde, Peut-être pour mon bien, n’ont captivé mon cœur : Chansonnier sans chanter, passable coupletteur (métier important) Jamais dans mes chansons on n’a vû rien d’immonde ; (peut-être absolument grossier, mais par-tout du galant.)

134. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Des danses de toute espèce, vives, graves, enjouées, folles, grotesques, par une infinité de figures diversifiées, symétrisées, & artistement entrelassées, les mettront dans toutes les attitudes & tous les jours aux yeux des deux sexes entremêlés & enthousiasmés : Possedi servos & ancillas, delitias filiorum hominum. […] Une preuve évidente que le théatre & tout ce qui le compose, déclamation, danse, geste, chant, parure, &c. excitent les passions les plus vives, & plus même que la beauté, c’est qu’on voit entretenues avec profusion, aimées avec fureur, des Actrices, des danseuses, des chanteuses d’une beauté très-médiocre, d’un esprit très-mince, souvent laides & sottes, qu’on ne daigneroit pas regarder, à qui le théatre prête des charmes. […] Le burin transmit ses graces a la postérité ; elle attira tout Paris au théatre Italien par son jeu vif & spirituel.

135. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

D’abord, je m’étois proposé d’aller vous communiquer de vive voix mes réflexions, mais elles sont en grand nombre, et j’ai craint d’en omettre quelques-unes ; j’ai appréhendé encore que, dans une conversation rapide et toujours superficielle, nous ne puissions, moi, approfondir la matière, vous, peser mes raisonnemens ; enfin, pour vous donner les lumières que vous consentez à recevoir de moi, il faut que je sois méthodique : tout m’a déterminé à écrire. […] Une vive indignation s’empara de moi, qand j’entendis les leçons que l’on donnoit à ces petits garçons et à ces petites filles. […] Malheur à eux si, au troisième tour ils ne sont pas hors d’haleine, les yeux étincelans, les joues colorées d’un rouge vif.

136. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Dans son Epître à Donat, chef-d’œuvre d’éloquence, où le saint Martyr fait le tableau le plus vif de la corruption du siècle, il met la fréquentation du théâtre au nombre des plus grands désordres dont il fait le détail. […] On ne trouve dans la piété, ni ce brillant du style, ni cette harmonie des vers, ni cette émotion de l’âme, ni cet amusement de l’esprit, ni cette légèreté de la danse, ni cette mélodie des airs vifs ou tendres qui enchantent sur le théâtre. […] » Ceux qui s’y plaisent en reviennent l’imagination pleine des plus vives images de ces folies : « Evidentes domi imagines imprimant. » Ceux même qui en sont peu touchés perdent du moins leur temps à des plaisirs fort inutiles.

137. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Plus on peut faciliter au Spectateur les moyens de s’imaginer que ce qu’il voit est réel, plus on est certain que son plaisir est vif, & qu’il s’intéresse à l’action ; or on est sur d’y réussir lorsqu’on racourcit le tems prescrit à la Comédie. […] Il est de la nature de notre Opéra d’acourcir ainsi l’unité de tems : son intrigue étant éxtrêmement vive & pressée, il s’en suit qu’elle éxige un tems peu considérable, & qu’elle doit bien-tôt se terminer.

138. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Serait-on supportable, si toujours monté sur le ton de la plaisanterie, on ne parlait que d'une manière vive, légère, badine, riant de tout, ne cherchant qu'à se réjouir, faire des contes, dire ou apprendre des nouvelles, comme les Athéniens, selon S. […] La danse n'est pas parmi nous une simple effusion vive et naturelle de joie, qui s'exprime par des mouvements cadencés.

139. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire, la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. […] Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend ; afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs qui sont des personnes du monde qui en ont les maximes et l’esprit. […] Il est évident et cela n’a pas besoin de preuves, que la représentation de la Comédie, est bien plus vive et fait beaucoup plus d’impression que celle d’un tableau ; et quand elle est jointe avec toutes les circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle est bien plus dangereuse que ne serait une peinture. […] Les sujets en sont bien plus purs : la modestie du Théâtre est bien plus grande, les passions en sont moins vives et moins violentes ; les circonstances enfin du lieu, du temps auquel les Tragédies se jouent, et encore des personnes qui s’y trouvent fournissent bien moins d’occasions d’offenser Dieu, par conséquent elles sont bien moins dangereuses, et on ne doit point en faire comparaison avec les Comédies dont il s’agit. […] On ne peut point appeler des ouvrages tout à fait honnêtes, dans lesquels on voit des intrigues d’amour, de vengeance, d’ambition ; que l’on commence, que l’on continue, que l’on achève avec beaucoup d’artifice, et d’adresse d’esprit, que l’on accompagne de belles paroles, que l’on représente avec des actions vives avec une prononciation agréable, ce qui imprime plus facilement, et plus fortement le mouvement de ces passions dans le cœur des spectateurs.

140. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Elles trouvent l’un & l’autre dans la musique, qui donnant un cours moins vif aux esprits, répare leur force épuisée.

141. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Vif, enjoué, malin, c’est l’enfant gâté de la folie & des plaisirs.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

A fin de terminer ce cinquième Livre par quelque chose d’utile, je vais hazarder des réfléxions sur les divers sentimens qu’éprouvent les Spectateurs d’un Poème dramatique ; je vais tâcher de découvrir les causes de l’intérêt qu’ils prennent aux aventures fabuleuses représentées sur la Scène, & au plaisir qu’ils ressentent à une Tragédie, quoiqu’elle les pénètre de la plus vive douleur, & qu’elle leur fasse souvent répandue des larmes.

143. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

Nous avions quelquefois de vives inquiétudes : l’instant d’ensuite, nous ne doutions pas du succès le plus flateur.

144. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Votre âme, bientôt éprise des plaisirs trop vifs du théâtre, trouverait les plaisirs innocents trop froids et trop insipides, et ne sentirait plus que du dégoût pour la piété.

145. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

J’espère qu’on ne me trouvera plus cette âpreté qu’on me reprochait, mais qui me faisait lire ; je consens d’être moins lu, pourvu que je vive en paix.

146. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ces défauts étoient moins sensibles sous la figure d’un homme ; le juste-au-corps, le chapeau, le plumet étoient son rouge & ses mouches ; elle n’aimoit pas la toilette, se regardoit peu dans un miroir, elle avoit raison, elle n’y voyoit rien qui pût la flatter, elle avoit la parure à sa manière dont elle n’étoit pas moins jalouse qu’une coquette ordinaire l’est de ses pompons, elle ne vouloit pas moins plaire, mais par des traits vifs, étant dépourvue des autres, c’est toujours la même foiblesse, elle ne fait que changer d’objet, cependant on s’y accoutumoit, & après la surprise que causoit une bisarrerie si révoltante ; elle devenoit assez agréable, on pouvoit dire d’elle comme de Madame de Bavière, Dauphine, sauvez le premier coup d’œil. […] Il ne reste de cette Savante que quelques bons mots qu’on a retenu, & des lettres dont on a fait un recueil, il y a des traits ingénieux, des réparties vives, quelques réflexions judicieuses, quelques tours heureux. […] Chanut, ami du Philosophe, Ambassadeur de France, ce qui est confirmé par une des lettres de cette Reine ou pour s’excuser de sa facilité à croire & à embrasser une nouvelle Religion, elle avance que depuis sept à huit ans, elle avoit des remords, de vives lumières qu’elle cherchoit à éclairer, & que Descartes l’avoit dessillée en bien de choses ; l’un & l’autre est possible, quoiqu’il en soit de l’aurore de ce grand jour & des Apôtres qui en ont ouvert la barrière à ses yeux ; ce n’est pas la peine de disputer à personne la gloire d’une si médiocre conquête, qui dans la vérité n’est ni honorable à l’Église, ni utile à personne ; dans la vérité comme dit Baile, quoiqu’elle professât le Luthéranisme à Stocholm, la Religion Catholique à Rome, elle n’étoit Luthérienne ni Catholique, elle n’avoit aucune Religion ; c’étoit une Actrice qui jouoit la comédie. […] Les Etats vouloient que leur Reine se mariât, & lui destinoient le Comte Palatin son héritier présomptif qui lui succéda en effet, ce mariage fort convenablement au bien de l’État, fut plusieurs fois proposé à la Reine avec les plus vives instances.

147. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Le témoignage de cet allemand fait le plus vif reproche à ceux qui osent déprécier Moliere, y trouver un nombre infini de grossieretés, de platitudes, de mauvais vers, de fausses rimes, de bouffonneries, d’obscénités, que l’académicien brande-bourgeois n’a pas sans doute apperçu, ou plutôt qu’il a pris pour des beautés. […] Cette contradiction est encore plus bizarre à l’opera, où l’on veut absolument des vers, & où la musique anéantit encore plus la mesuré & la rime, qui d’ailleurs, dans des petits vers & des vers libres le sont encore moins que dans les vers héroïques à rimes plates de quelques écrivains distingués, les endroits pathétiques, les sentimens vifs, les maximes, les endroits communs & de remplissage. […] C’est une femme qui n’aime point son mari, quoiqu’elle l’estime & vive décemment : mais elle aime un Sylphe, à qui elle rêve nuit & jour, à qui elle dit & de qui elle croit entendre mille douceurs. […] Il faut que celles de ce poëte soient bien vives : il ne le dissimule pas.

148. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Les traits de l’objet y sont plus frappants, la tentation plus délicate ; la conversation la plus libre, le livre le plus licencieux n’eurent jamais des couleurs aussi vives que celles d’un tableau, & n’oserent ni ne peurent parler comme la toile. […] Un homme fastueux y étale la magnificence, un homme modeste y répand la simplicité ; les couleurs sombres ou des couleurs vives, décelent la gayeté ou la mélancolie ; un homme de bonne chere voudroit de grotesques, des figures bachiques, qui présentent des plaisirs à la table.

149. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Une amante affligée exprime sa langueur, une autre avec des yeux vifs et un air passionné dévore des yeux son amant, qui la dévore de même. Toutes ces passions sont peintes sur le visage, et exprimées avec une éloquence qui n’en est que plus vive pour être muette.

150. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

nous l’apprendra dans le beau portrait qu’il a fait de l’Opéra, où il montre aux maris d’une manière également vive et naturelle l’impression que peuvent faire les spectacles dans l’esprit et dans le cœur de leurs Epouses, quelque pieuses qu’elles soient : « Par toi-même bientôt conduite à l’Opéra Satire X. […] Là de nos voluptés, l’image la plus vive, Frappe, enlève les sens, tient une âme captive, Le jeu des passions saisit le spectateur, Il aime ce qu’il hait, et lui-même est Acteur ; D’un Héros soupirant là chacun prend la place, Et c’est dans tous les cœurs que la Scène se passe.

151. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

C’est un peintre qui donne à son portrait des couleurs plus vives, plus fraiches, plus agréables que celles de la personne qu’il peint. […] Les femmes se sont rangées sur son passage, & non contentes de crier avec transport, Vive le Prince Charles, elles se sont décoëffées & ont jetté leurs coëffes en l’air. Le Prince a jetté son chapeau, en criant, Vive les Varrieres.

152. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

, inventée par les Grecs pour reprendre librement les vices des plus grands Seigneurs, et pour les en corriger… On y doit peindre le vice avec les plus noires, mais avec les plus vives couleurs, pour le faire craindre. […] Il n’est pas difficile de concevoir que dans cette disposition générale du genre humain ceux qui ont eu le cerveau propre à recevoir des images vives et nettes ont eu beaucoup d’avantage sur les autres : aussi ne les ont-ils pas épargnés, et ils ont su donner à leurs Critiques tant de différents tours, que ceux mêmes qui en étaient l’objet ne s’y sont pas reconnus, et qu’il a été facile de les assembler pour les jouer en leur présence. […] Ces femmes si bien peintes et si parées, ces Abbés si galants, ces Plumets si vifs et si animés viennent de travailler à des affaires sérieuses et importantes.

153. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

L’une plus occupée à toucher le cœur qu’à recréer l’esprit, a sçu répandre d’un bout à l’autre de sa pièce un intérêt si vif, si bien ménagé, qu’on se plaît dans le trouble & dans les allarmes où elle jette.

154. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Nous n’exagerons point la Pompe de leur appareil, ny ce qu’une vive Image de la guerre pouvoit y permetre de galanterie, ny ce que la dépence pouvoit déguiser d’une veritable guerre.

155. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Durand, les rôles de caractère vifs & légers……… 11 ans.

156. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Comme ils n’avaient que des gestes à faire, on conçoit aisément, que toutes leurs actions étaient vives & animées : aussi Cassiodore les appelle des hommes, dont les mains discrètes avaient pour ainsi dire une langue au bout de chaque doigt ; des hommes qui parlaient, en gardant le silence, & qui savaient faire un récit entier sans ouvrir la bouche ; enfin des hommes que Polymnie avait formés, afin de montrer qu’il n’était pas besoin d’articuler des mots, pour faire entendre sa pensée.

157. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Toutes ces passions ne plaisent qu’autant qu’elles sont senties, et que le sentiment en a été plus vif et plus profond.

158. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Tout cela ne plaît qu’autant qu’il est senti, et l’on est content à proportion de ce que le sentiment a été plus vif et plus profond.

159. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

L’amour est une autre passion, la plus vive, la plus universelle dans tous les cœurs, et dont chacun fait gloire, d’être possédé par excellence.

160. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Le Sieur Bernard est plus vif, craint moins l’étude & le travail ; il paroît même aimer ce travail & cette étude. […] Ceux, dit-il, à qui une conscience délicate fait craindre l’ombre du danger, ceux qu’un sentiment trop vif rend plus suseptibles des plus légères impressions, feront encore mieux de ne pas le lire ; je leur conseille d’éviter avec soin tous ce qui pourroit non-seulement blesser, mais même allarmer la vertu . […] Son poëme, dont le style est élégant, varié, souvent noble, sa narration intéressante, semée de jolis portraits, des descriptions vives, des sentimens honnêtes, n’est dans le fond qu’un fumier couvert de fleurs : c’est l’ouvrage le plus absurde qui ait paru. […] Le potier fort fâché lui fit de vifs reproches de ce qu’il en usoit ainsi envers un homme qui ne lui avoit fait aucun mal.

161. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Et que dans le Festin de Pierre on fait dire des impiétés d’une manière vive, éloquente, et très propre à persuader. […] Mais le plus grand de tous, (et c’est ici la première réforme qu’il faudrait y faire) c’est la peinture si vive, si bien variée, que l’on y fait de l’amour cette passion funeste à tous les cœurs, à tous les sexes, à tous les âges. […] Là, de nos voluptés l’image la plus vive Frappe, enlève les sens, tient une âme captive. […] Nicole, non seulement des passions dans les Comédies, mais il en faut de vives et de violentes. […] Aussi piquant qu’Aristophane, quelquefois aussi peu retenu ; aussi vif que Plaute, de temps en temps aussi bouffon ; aussi fin que Térence, souvent aussi libre dans ses tableaux : Molière fut-il plus grand par la nature ou par l’art ?

162. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Le démelé le plus vif fut avec l’Abbé des Fontaïnes qui l’avoit maltraité dans ses feuilles, & à qui il promit par vengeance une Epigramme chaque jour, ce qu’il exécuta jusqu’à soixante Epigrammes. […] Mais, supposant avec lui que tout languit, que tout est triste sans les femmes, que le souverain bonheur est cette jouissance physique, & dans le fonds il est vrai que cet amour pur est bien rare, quoique les apologistes du Théatre nous aient quelquefois bercé de cette chimere, puisqu’en effet les femmes ne plaisent & ne cherchent à plaire que par les sensations, & qu’elles excitent les plus vives, surtout au Théatre, qui est le regne du seul plaisir physique, dont tous ses amateurs sont épris, que c’est leur vie, leur béatitude, qui les jette dans l’ivresse & le délire ; est-il moins vrai, dans les principes de la Religion, qu’il n’est pas permis d’exciter, de goûter, de désirer, d’attendre ce plaisir physique, d’y penser même volontairement, hors d’un légitime mariage ; par conséquent que le Théatre, où tout le fait naître, où tout s’en occupe, où tout s’en repaît, est le lieu du monde le plus dangereux pour la vertu, & où se commet le plus de péchés ?

163. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Ils n’approuvent pas les gestes un peu vifs des Prédicateurs, goûteraient-ils les convulsions des Acteurs, les lazzi des Italiens, les minauderies des Pantomimes ? […] Les invitations, les promesses, les menaces du Gouverneur, que la résistance rendait plus vif, ne purent en gagner que trois, qui furent aussitôt exclues de la Sainte Famille.

164. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Ainsi écarte-t-on le danger des spectacles ordinaires : mélange des sexes, parures, nudités, attitudes efféminées, discours libres, tendres, galants, passions vives, vivement rendues, qui toujours se récitant en français, font peu d’impression dans une langue étrangère. […] Au défaut de paroles, elle s’exprime par l’énergie de ses pas ; son air enjoué et modeste, vif et réglé, fait entendre le reste.

165. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Que le Roi vive, qu’il vive éternellement, pour le bien de l’Église, pour le repos de l’État, et pour la félicité de tous les peuples.

166. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Il n’y aura point de femme dans la Troupe qui ne soit mariée, et dont le mari ne vive avec elle, soit qu’il fasse la profession de Comédien, ou non : et, à l’égard de la conduite des Actrices, on suivra la méthode des Hollandais ;8 pour le moindre scandale qu’elles donneront on les congédiera ; lorsqu’elles sortiront de cette manière, elles ne jouiront que de la moitié de la pension ; et elles la perdront en entier, si elles continuent à faire mal penser d’elles, même après leur sortie de la Troupe.

167. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

vive à jamais.

168. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Que penseront nos neveux, s’ils apprennent que quand des acteurs & des actrices avoient mérité d’être punis, (le Kain, la Clairon) ils avoient jusque dans leur prison, une espece de cour, (à l’Abbaye de Saint-Germain) que leur maladie, (Molé) cause la plus vive tristesse, que leurs confreres ne pouvoient ouvrir la scéne qu’auparavant ils n’eussent dissipé nos allarmes par des nouvelles consolantes. […] Faire remarquer comment ce beau génie a su animer ce squelette décharné, lui donner des chairs vives, & des couleurs naturelles. […] Ravaillac ténaillé, Cartouche rompu vif !

169. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Elles occasionnoient encore de vives & fréquentes querelles entre le Roi & son frere, d’un caractere fort différent. […] Je n’examine pas ici le dérangement intérieur que doit opérer, ou plutôt que suppose nécessairement cette expression volontaire, vive, rapide, facile, de toutes les passions, qui caractérise les bons Acteurs, puisqu’on ne peut bien rendre que ce qu’on sent bien. […] Un si vif désir d’être femme annonce-t-il une vierge ?

170. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

La sainteté la plus affermie & la plus consommée, tremble & ne croit pas être en assurance dans les retraites les plus écartées ; & de jeunes personnes, avec une vertu très-foible, avec des passions fort vives & un cœur fort tendre, se croiront assez fermes pour s’exposer à un danger si certain & si évident ? […] C’est un assemblage vif & séduisant de tout ce qui peut plaire, qui ne tend qu’à enchanter l’esprit & les sens par mille charmes, & attendrir le cœur par tout ce que les passions ont de plus insinuant & de plus dangereux. […] N’est-ce pas là que par des peintures vives qu’on y fait, les passions s’excitent dans notre ame, & que le cœur bien-tôt capable de tous les sentimens qu’un acteur exprime, passe tour à tour de la tristesse à la joie, de l’espérance à la crainte, de la pitié à l’indignation ? N’est-ce pas là qu’il se sent attiré au crime par les piéges qui lui sont tendus ; que se laissant prendre aux amorces les plus dangereuses, il s’abandonne aux transports les plus déréglés, aux saillies les plus vives ? […] Enfin, quand par mille sentimens divers & mille mouvemens contraires qu’on aura eu l’art d’exciter même malgré vous dans votre cœur on aura su vous intéresser pour le Héros le plus passionné, sous prétexte de punir le vice & de récompenser la vertu ; quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la passion la plus ardente & la plus vive, rien de puni que l’insensibilité & le défaut d’ardeur : & n’est-ce pas là le dénouement de tout théâtre ?

171. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire : la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. Si l’on appréhende que ces passions dont nous parlons ne fassent impression sur les faibles, il faut leur défendre d’aller à la Comédie, et non point aux autres ; ou bien l’on peut insérer dans la Comédie quelques traits forts et vifs qui donnent le dessus à la vertu en condamnant le vice, à l’imitation de Virgile, qui ayant dépeint Neptune dans l’impétuosité de sa colère, lui fait prendre ensuite le parti de la douceur : cela se pratique dans beaucoup de Comédies d’à présent ; ou si l’Auteur de la Comédie ne le fait point, le spectateur le peut faire lui-même. […] Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend : afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs, qui sont des personnes du monde, qui en ont les maximes et l’esprit. […] Il est évident que cela n’a pas besoin de preuves, que la représentation de la Comédie est bien plus vive, et fait beaucoup plus d’impression que celle d’un tableau ; et quand elle est jointe avec toutes les circonstances qui l’accompagnent, elle est bien plus dangereuse que ne serait une peinture. […] On ne peut point appeler des ouvrages tout à fait honnêtes, dans lesquels on voit des intrigues d’amour, de vengeance, d’ambition, que l’on commence, que l’on continue, que l’on achève avec beaucoup d’artifice et d’adresse d’esprit, que l’on accompagne de belles paroles, que l’on représente avec des actions vives et avec une prononciation agréable, ce qui imprime plus facilement et plus fortement le mouvement de ces passions dans le cœur des spectateurs.

172. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Ils ont leurs bons mots, leurs graces vives, animées & amusantes. […] Il est certain qu’étant plus vives, plus vindicatives, plus artificieuses, & leur foiblesse ne leur permettant point de manier d’autres armes, elles doivent être plus exercées, plus rusées, plus animées, plus opiniâtres dans cette sorte de guerre.

173. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Faites-vous ouvrir les porte-feuilles de mille gens du monde ; vous y trouverez des milliers de lettres pleines des plus vives images de l’amour. […] Que ses expressions étaient vives !

174. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Toutefois, encore qu’il doive estre plus hardy & plus vigoureux, que celuy de la Dance commune, dont on use dans les Bals & dans ces Dances ordinaires & domestiques, que les femmes aussi bien que les hommes se piquent de bien executer ; encore, dis-je, qu’il doive avoir quelque chose de plus vif & de plus guay, il ne laisse pas d’avoir ses regles ou ses loix qui le rendent parfait ou defectueux, selon qu’il s’en aquite ou qu’il s’en dispense. […] Dans la Peinture l’œil agit autant que la main, & la dexterité de celle-cy n’est qu’une suite de la direction de l’autre ; J’en dis le mesme de la Poësie ; encore qu’elle parte d’une source toute spirituelle, qu’elle puisse passer pour la quintessance des plus vives imaginations & des pensées les plus galantes. […] Qui pour lors se serviroit d’un air enjoüé vif, & subtil, feroit une incongruité & une disconvenance non seulement desagreable, mais encore embarassante pour le Spectateur & pour le sujet. […] Il y faut de la vive, de la legere, & de l’industrieuse, l’habitude mesme est encore à adjoûter, pour fortifier encore plus le temperament du Danceu, le mettant en halene, le rompant sur les differans pas, & sur les divers sauts qu’il faut faire. […] Toutefois comme ce petit Ouvrage peut passer les Monts, & instruire les Estrangers, il est à propos de ne point oublier un exemple, qui vaut mieux que tous nos preceptes, qui laissera une Idée mieux peinte & plus vive dans l’esprit, & qui n’a besoin que d’yeux pour estre entenduë.

175. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Ces effets tiennent du prodige ; cependant ne seroit-on pas dépourvu de sens, si, l’encensoir à la main, on rendoit de vives actions de grace à cette machine, à cet amas de bois, de fer, de terre & de pierre ?

176. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

circonstance qui prouve ce que j’ai avancé : car outre qu’à cet âge l’imagination est vive, l’esprit dissipé, le cœur volage, les sens ouverts & subtils, dispositions fatales, & propres à donner entré au peché, c’est qu’on est sans experience, sans crainte, sans défiance, sans preservatifs ; faute d’experience tout plaît, tout touche, toute attache : faute de crainte on ne sçait ce que c’est que de se menager, que de s’arrêter a propos, que de reculer ; on envisage avec joye le precipice, où l’on va se perdre, on cherche même a se perdre : faute de défiance loin de tenir sur ses gardes, & de se mettre en disposition de repousser l’ennemi du salut, on se dépouille (si j’ose parler de la sorte) de ses armes, & sent-on la tentation, on est hors d’état de se defendre.

177. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Il est des Autheurs des Comedies d’aujourd’hui, comme il a été de tout tems ; ils ont souvent recours à des saletés, parce qu’ils ne sçauroient plaire autrement : car comme l’interieur de la plûpart de ceux, qui s’y trouvent aujourd’hui, est aussi sensuel que dans les siécles de ces Peres, aussi voit-on, qu’aujourd’hui les Autheurs de ces piéces viennent à ce qu’ils ont de commun avec leur auditoire, & qu’ils en flattent la sensualité par des discours, qui passent d’ordinaire sous le titre d’expressions vives, parce que ces expressions allument un feu dangereux, & qui ne peut jamais être assez amorti.

178. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a commencé de les attaquer de vive voix et par écrit : Les Prédicateurs les ont condamnées dans leurs Chaires, et quelques Gens doctes ont animé leur plume contre ce divertissement qui a donné matière à plusieurs Livres.

179. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

On arrête & on amene à Henri un Courier dépêché par la Ligue à la Cour d’Espagne, & dans ses papiers on trouve une lettre qui porte : On peut ajouter foi à tout ce que le Courier dira de vive voix. […] c’est sur-tout, c’est au Théatre qu’on voit tout l’effet que ton nom produit sur un peuple idolâtre ; quand on chante, vive Henri IV, tous les cœurs sont à l’unisson. Sur quoi il cite la Partie de Chasse de Collé, où il y a quelque vaudeville dont le refrain est, vive le Roi que tout le parterre répete. […] Ne crie-t-on pas, vive le Roi, si quelqu’un commence ?

180. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Il y a quelques années qu’un discours de reception de M. le Franc de Pompignan, d’un goût différent, en faveur de la religion, lui attira la plus vive persécution & un déluge de sarcasmes aussi dépourvus d’esprit & de sel que de décence & de justice, & ces traits partoient de la main de quelques Académiciens. […] On n’y mettra point M. de Languet, Archevêque de Sens, Académicien encore, qui à la réception de M. de Marivaux, parlant à la tête & au nom de l’Académie assemblée, en qualité de Directeur, fit une sortie si vive contre le Théatre & les pieces du nouveau reçu, qui pourtant n’avoit jamais parlé aussi indécemment que Moliere, & n’avoir jamais paru sur la scène. […] Mais, quoiqu’on doive marquer chaque passion dans son plus fort degré & par les traits les plus vifs, pour en mieux marquer l’excès & la difformité, on n’a pas besoin de forcer la nature & d’abandonner la vrai-semblance. […] De là le combat toujours renaissant du penchant de l’homme contre les plus hautes difficultés de la vertu, l’écueil toujours reproduit des qualités sociales de l’imagination la plus vive, de l’ame la plus tendre, qu’il n’avoit ni la puissance ni le vouloir de rejeter.

181. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Vives ibid. […] Ca. 5 bz , qui fit mettre secrètement sur l’Echafaud, le corps de son fils, mort peu auparavant, afin qu’étant incité par son propre deuil, il en représentât mieux celui, que portait son rôle ; ce qui lui advint, se trouvant saisi d’une si grande, et vive douleur, à la vue de ce corps mort ; qu’il en perdit contenance, et par ce moyen trompa généralement tous les spectateurs, les un en une façon, les autres en une autre : Tellement, que si c’est à bon droit, que Clément Alexandrinca, et quelques autres, appellent la peinture Art tromperessecb ; le métier des Comédiens mérite ce nom beaucoup plus justement ; Et si les Juifs comme témoigne Origène ne souffraient ni Peintre, ni Sculpteur, en leur République pour ne donner occasion à l’Idolâtriecc ; Les Chrétiens devraient encore moins endurer les farceurs en l’Eglise, pour ôter la matière, et l’occasion de tant de dissolution. […] Si l’introduction de tels jeux, faites par Jason à Jérusalem2 Mac. 4 dm , sous la tyrannie d’Antiochus, était une marque du changement de la Religion Judaïque en la Païenne ; l’on n’en peut rien espérer de bon en l’Eglise Chrétienne : De fait, entre les jeux, que les Païens jouaient à l’honneur de leurs faux dieux, et ceux que les Papistes jouent quelquefois aux fêtes de leurs saints, il n’y a pas plus de différence, qu’entre la vieille et la nouvelle Idolâtrie, au jugement de Vives mêmeCommen. in civi. […] Vives ibid.

182. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Les impressions vives et touchantes dont nous prenons l’habitude et qui reviennent si souvent, sont-elles bien propres à modérer nos sentiments au besoin ? […] Dans les mauvais temps, les chemins ne sont pas praticables ; et comme il faudra toujours, dans ces temps-là, que la troupe vive, elle n’interrompra pas ses représentations. […] Si le moindre objet de luxe ou de faste était attaqué, tout serait perdu ; mais, pourvu que les grands soient contents, qu’importe que le peuple vive ? […] [NDA] Il ne suffit pas que le peuple ait du pain et vive dans sa condition. Il faut qu’il y vive agréablement : afin qu’il en remplisse mieux les devoirs, qu’il se tourmente moins pour en sortir, et que l’ordre public soit mieux établi.

183. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Les intermedes étoient remplis par des flûtes, & la Musique étoit vive ou sérieuse, légere ou grave, & relative non seulement au sujet, mais encore aux jours de représentation. […] L’une représente une intrigue conduite à sa fin par toutes les nuances, les finesses & l’art du dialogue : l’autre, en s’exprimant dans un degré d’éloignement qui suppose dans le spectateur l’impossibilité d’entendre les interlocuteurs, ne lui devient intelligible que par les situations & par des intérêts assez grands & assez vifs, pour que les gestes puissent suppléer au défaut des paroles. […] Les personnages ne doivent entrer sur la scène, y rester & en sortir qu’animés & transportés des sentimens les plus grands, les plus vifs & les plus délicats : alors les interlocutions du dialogue deviennent peu de chose, toutes les scènes ne sont plus qu’un composé de monologues enchaînés avec art l’un à l’autre ; la fin de chaque acte amene naturellement des fêtes & des danses, & l’ensemble de ce spectacle doit former une illusion d’autant plus parfaite, qu’il joint à la cadence des vers & aux charmes de la poésie, la mélodie du chant, l’harmonie des accords, & tout l’enchantement de la Musique, soutenu par l’éclat brillant & le prestige de la peinture.

184. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le pâté fut reçu aux plus vives acclamations, & ouvert avec la curiosité qu’on apporte à une piece nouvelle. […] L’Auteur doit se posséder jusques dans les plus vifs mouvemens, ce que ne fait pas un homme emporté par une passion réelle, qui ne sait ce, qu’il dit & ce qu’il fait.

185. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Il n’y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs, la simplicité et la bonté naturelle du peuple, et qui a d’autant plus d’effet que leurs paroles, gestes, mouvements, actions, sont conduits avec tout l’artifice possible, et laissent une vive impression dans l’âme. […] Quand elle voulut se donner entièrement à Dieu, ses remords devinrent plus vifs, il fallut consulter son Directeur, l’Evêque de Chartres : « Une des premières choses que je demandai à M.

186. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

En donnant à la Musique un mouvement plus vif & une gaieté qui la caractérise, sera-ce faire reparaître la gravité monotone de l’ancien Chant français ?

187. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Il n’est pas nécessaire de faire valoir cette raison : nous conviendrons aisément que la Tragédie nous procure un plaisir plus vif que celui de la Comédie.

188. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Nos hommes d’Etat doivent donc avoir un vif regret d’être forcés d’abandonner l’Espagne à ses horreurs, sans y porter un remède efficace.

189. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Le siècle précédent en vit naître une des plus vives entre les personnes les plus spirituelles & les plus sçavantes : avec quel feu & quelle chaleur ! […] Les conversations, toûjours moins gênées que les écrits, en avoient toute la vivacité ; & même la liberté qui regne dans les cercles, rendoit le combat plus intéressant & plus vif. […] Mais enfin, le Poëte Dramatique en seroit-il moins sensé, à votre avis, parce qu’il ne nous assiegeroit pas dans les formes, parce qu’il s’y prendroit d’une maniere un peu moins vive pour nous ramener sans effort au goût de la vertu & de la verité ? […]   Car enfin, Messieurs, si certains exemples lûs seulement dans l’ombre de la solitude ne laissent pas de paroître lumineux, quoiqu’exposés aux yeux de l’esprit sans autres couleurs, sans autre appareil, sans autre ornement que les expressions muétes dont ils sont revétus, combien paroîtront-ils plus brillans, lorsque le sens le plus vif les sentira réalisés dans la lumiere éclatante du Theatre, représentés par des Acteurs, revêtus de toute leur pompe, colorés de tous leurs traits, distingués par les ornemens qui leur surent propres, personnifiés (si je puis le dire ainsi,) au milieu de toute la magnificence de la Scene ? […] Aussi piquant qu’Aristophane, quelquefois aussi peu retenu ; aussi vif que Plaute, de tems en tems aussi bouffon ; aussi fin dans l’intelligence des mœurs que Terence, souvent aussi libre dans ses tableaux ; Moliere fut-il plus grand par la Nature ou par l’Art ?

190. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ce sont des conversations très-communes, souvent basses & grossieres, dont le seul mérite est d’être naturelles, vives, naïves, semées de saillies plaisantes, de mots bouffons, qui font rire ; ce sont les fourberies d’un valet, les intrigues d’un jeune homme, les reproches d’un père, la foiblesse d’un malade, &c. […] Les harangues de la place Maubert en disent cent fois d’aussi vifs, d’aussi justes, d’aussi plaisans, que Moliere même alloit écouter, qu’il a inserés dans ses pieces, dont il faisoit juge sa servante, & que personne ne traite de sublime.

191. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Les grands Auteurs, qui savent cela, ne risquent donc rien de violer avec discernement la règle établie de faire triompher la Vertu et de punir le Vice, parce qu’ils s’imposent alors celle de rendre leur personnage si odieux, qu’il résulte de sa félicité une horreur plus vive pour les crimes qui la lui ont procurée. […] Cette nouvelle me pénétra du chagrin le plus vif.

192. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Le Parlement a cessé ses vives poursuites, et se borne à en réprimer les abus, sans pourtant l’avoir jamais approuvée. […] Il le connaît mal ; Port-Royal a toujours condamné le théâtre, et Racine dans deux lettres a fait contre Port-Royal la plus vive attaque, et en particulier le Mémoire attribue l’excommunication des Comédiens au Cardinal de Noailles, et c’est en effet par ses ordres que les Curés de Paris ont refusé les sacrements et la sépulture ecclésiastique aux Comédiens.

193. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

C’étaient des instructions vives, animées, amusantes, intéressantes. […]  267.), fait de vifs reproches à Henri IV et à son Ministre sur ce qu’ayant retranché beaucoup de dépenses à la Cour, pour payer les dettes de l’Etat, il laissait subsister la pension des Comédiens, « de toutes les dépenses la plus inutile, et la première à supprimer ».

194. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Sa Poèsie douce, noble, élégante & vive, se prêtait à tout ce que la musique éxige. […] On y voit de simples mortels & des Hèros ; des Guerriers & des Prêtres ; des Bergères & des Princesses ; des Nations entières & des Rois ; des Démons & des Dieux ; des Magiciens & des Enchanteresses : d’horribles déserts sont remplacés par des campagnes riantes ; des jardins magnifiques sont changés tout-à-coup en des rochers arides, en des gouffres affreux ; une sombre forêt est suivie d’un palais superbe ; la nuit la plus obscure succède au jour le plus vif ; l’enfer paraît dans des lieux où l’on admirait l’Olimpe. […] Les causes que je viens de rapporter de la sensation moins vive que fait ce beau Spectacle, & qui nous donnent peut-être lieu d’appréhender un jour sa décadence, toutes dangereuses qu’elles paraissent, ne sont encore rien en comparaison de la dernière dont je vais parler.

195. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Que leurs maladies nous causoint la plus vive tristesse, & que leurs Confréres ne pouvoient ouvrir la scène qu’auparavant ils n’eussent dissipé nos allarmes par des nouvelles consolantes ?

196. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

On a raison de dire, que ce Plan entraîne d’énormes dépenses ; Mais cet inconvénient se réduit presqu’à rien, lorsque l’Etat exécute au-dedans, des travaux dont le coût ne lui fait rien perdre, puisqu’il n’a d’autre effet que de rendre plus vive la circulation des espèces.

197. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Sans rechercher curieusement l’origine de cette louange, que l’Église a donnée aux femmes ; l’on peut assurer que leur piété leur a mérité l’avantage d’être si glorieusement distinguées des hommes : Mais l’on peut aussi demander d’où vient que la dévotion, ce sentiment vif et ardent de la Religion, s’est plus établie entre elles que parmi nous ?

198. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Quelquefois même8 pour rendre les jeux plus vifs, on convenait de prendre « des armes à outrance et à fer émoulu », enfin on disposait si bien toutes choses qu’on pouvait se blesser à mort et demeurer sur le carreau.

199. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

voilà ces grands jugeurs, modernes Cyclopes, queis collo fistula pendet ; qui vont, armés de clefs forées, siffler l’ouvrage d’autrui, pour faire jouer le leur, et qui, s’ils le pouvaient, feraient ronfler du canon au parterre : car, pourvu que l’on vive, qu’importe l’existence d’autrui, la jouissance de l’homme tranquille et le progrès du bon goût !

200. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Elle est, par exemple, d’un temperament doux & tres-sensible ; elle a un cœur, qui prend aussi-tôt feu ; l’imagination en est vive & forte, pour conserver la molesse, & l’impureté des images ; la volonté en est naturellement foible, & facile, pour se laisser aller à toutes ces representations ; elle a l’experience de ces desordres secrets, qu’elle a plûtôt aimez, qu’elle n’a combattus.

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