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84. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

C’est que cette grosse Allemande, qui a le poignet fort, sans s’embarrasser des beautés sublimes de Zaïre, de Mahomet, lui fit lâcher prise à grands coups de poingts, sans garder la mesure des vers. […] Tout porte coup dans la bouche des Rois. […] Grand Dieu, votre courroux devient même impuissant ; La mort met à vos coups un éternel obstacle.

85. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Dans le Festin de Pierre c'est le maître, homme d'esprit, riche, noble, qui vomit les blasphèmes, et c'est le valet, sot, méprisable, grossier, chargé de coups, qui défend maussadement la religion et la vertu. […] Ainsi dans les combats que le spectacle livre à la vertu, ou plutôt dans la défaite générale de ceux qui osent s'y exposer, tout ne reçoit pas les mêmes atteintes ; l'impureté, qui y domine, n'est pas toujours l'épée qui porte le coup mortel, chaque passion lance ses traits ; l'arsenal de l'iniquité, le carquois du démon, ainsi que celui de l'amour, sont bien fournis. […] On court désarmé au-devant des coups, on s'applaudit de sa défaite.

86. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Mais est-ce à des mondains, à des pécheurs, à des âmes faibles, qui n'y cherchent que l'amusement et le plaisir, à irriter, à appeler des ennemis toujours vainqueurs, toujours puissants, pour se livrer à leur discrétion et leur donner une nouvelle force, à s'exposer sans défense à leurs coups, à aider la main qui les porte ? […] Je pardonnerais à la comédie de ne troubler la paix du cœur que pour les exciter ; mais sans jugement téméraire on peut lui prêter des vues moins sublimes : la haine d'un mari jaloux, d'un père vigilant, l'orgueil impie ou rebelle contre Dieu ou contre son Roi, la surprise d'un coup de théâtre, la pitié pour un amant malheureux, la joie du succès de quelque fourberie ; tels sont les orages que les vents et les flots de la représentation font éprouver au frêle vaisseau d'une vertu commune. […] Du moins dans une salle d'armes on n'attaque qu'avec le fleuret, et on enseigne à se défendre ; ici l'ennemi seul s'exerce et attaque avec l'épée à deux tranchants la plus acérée : le malheureux spectateur n'apprend qu'à se désarmer et à se livrer avec plaisir au coup mortel.

87. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Le désespoir qui se sert de la propre main de celui qu’il possède pour seh plonger le poignard en son sein, est un coup digne de la mémoire des plus illustres personnages, et d’être le modèle d’une glorieuse mort. […] On ne doit pas s’étonner que les enfants du monde combattent avec tant de chaleur ces sentiments, qui étant des suites nécessaires de la Religion, et inséparables de la vraie piété, sont aussi anciens dans l’Église, que les vérités chrétiennes qui les produisent : Car renversant le Théâtre, et ruinant la Comédie, on détruit tout d’un coup le royaume de Satan, qui ne subsiste, selon l’Apôtre S.

88. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

On verrait alors de nouvelles dragonnades qui, justifiées par des lois d’Etat, iraient de nouveau convertir les protestants à coups de sabre. […] A coup sûr, il signalera le présent écrit, comme une des preuves les plus évidentes, des crimes de la presse.

89. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

la scène serait dans le camp, à la tranchée, au pied de la brèche : que de coups de théâtre n’ameneraient pas les événements de la guerre ! […] Le zèle de Phinées donna à toute cette comédie un dénouement tragique, il perça du même coup le Duc Zambri et la Princesse Cozbi, qu’il surprit jouant leur rôle : « Zambri dux de tribu Simeon, et Cozbi filia Principis Madianitarum. » (Num.

90. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Ceci vous prouve qu’on ne doit pas respecter si scrupuleusement les penchants du Peuple pour qui l’on écrit, il n’est question que de distinguer ceux qu’on doit ménager, et ce sont encore un coup ceux qui sont utiles aux vues du Gouvernement, on ne doit pas surtout prêcher le bonheur des Républicains à des peuples assujettis à la Monarchie, ni la supériorité de puissance des Monarchies sur les Républiques à des Républicains. […] Prouvez encore un coup que nos mœurs sont mauvaises et que nos Drames entretiennent la corruption. […] Ma foi laissons-le dire autant qu’il lui plaira, Au Diantre qui pourtant rien du tout en fera : Quand j’aurai fait le brave, et qu’un fer pour ma peine M'aura d’un vilain coup transpercé la bedaine, Que par la ville ira le bruit de mon trépas, Dites-moi, mon honneur, en serez-vous plus gras ? […] Le Quiétisme Tolérant de la Pennsylvanie ne convient point du tout à la France : on applaudit cependant moins à la bravoure du Cid qu’à la justice du coup qui punit un insolent, vu que l’insulte est faite à un vieillard hors d’état de se venger lui-même. […] Ce n’est pas cependant que je voie comme vous, des coups de canne bien appliqués à M. de Lauzun par Louis XIV, rien n’était plus aisé à ce grand Monarque que d’en donner ; mais pour inspirer à ses peuples le respect qu’il exigeait d’eux pour la Noblesse, il en donnait l’exemple et ne voulait pas que ce Corps illustre eût à rougir du déshonneur d’un de ses membres.

91. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Afin de varier les termes, je désigne sous plusieurs noms le genre de Spectacle si en vogue de nos jours ; je l’appelle quelquefois Spectacle moderne, le nouveau Théâtre, & tantôt notre Opéra, la Comédie-mêlée-d’Ariettes ; Mais il me semble que le nom qui lui convienne le mieux ; est celui d’Opéra-Bouffon, vu qu’il présente tout d’un coup une idée de son vrai genre ; aussi est-ce celui dont je me sers le plus volontiers.

92. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes, » Bossuet voulut un jour éprouver quel pouvait être l’effet de ce jeu d’instrument qu’on appelle le coup d’archet.

93. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

A la vérité le mal que les spectacles produisent, ne se fait pas toujours sentir tout d'un coup.

94. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Cependant nous avons vu tout d’un coup renaître une nouvelle troupe, et s’élever un second théâtre sur les ruines du premier. 

95. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Le vice, toujours plus fort que la loi, a su se maintenir contre elle, et sans pouvoir jamais la fléchir, a rendu ses coups inutiles.

96. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

On attendoit avec impatience & on saisit ce moment pour donner aux florentins un spectacle qu’ils n’avoient jamais vus : mais ce ne fut que le jour ; il ne falloit pas exposer ce coup d’essai aux ténebres de la nuit. […] 9, §. 4, on trouve une loi sur un bœuf blessé par un autre bœuf d’un coup de corne. […] Ce coup de théatre a interrompu la scène & dénoué l’intrigue très-brusquement, d’une maniere inattendue & fort peu amusante. […] Ce n’étoit pas son coup d’essai : Apelles entretenoit chez lui la fameuse Laïs, pour s’en servir continuellement de modele ; & quand il peignit la fameuse Vénus, que ses modeles ont fait imiter, & dont on a fait une infinité d’infames copies, Appelles assembloit plusieurs belles filles, pour prendre quelques traits de beauté de chacune. […] Il parcourt rapidement les peuples de la terre, & donne pour une rare érudition & une profonde philosophie, un coup de pinceau sur leur gouvernement dont il fait l’éloge, & un trait de satyre en deux ou trois lignes sur ceux de l’Europe.

97. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Voltaire fait tirer un coup de canon pour annoncer au Duc de Vendôme la mort de son frere. On se mocqua d’abord de ce coup de Théâtre. […] Cependant comme le coup est imposant, que le bruit frappe & fait peur, que peu de gens savent l’origine de la poudre, & n’apperçoivent pas de tels anacronismes en artillerie, on s’y est accoutumé, & content d’être ému, on fait grace. […] Ce n’est pas la religion, c’est le crime qu’on a condamné ; la créance ne lui a pas fait donner un coup de plus. […] C’est une sorte de lanterne magique qui imite les enchantemens des fées ; un coup de baguette évoque les morts, & les fait rentrer dans le tombeau.

98. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Que la contagion de cet usage s’étende, comme elle s’étendra à coup sûr6, qu’elle s’asservisse les empires et les royaumes, que les troupes mimiques (il y en a aujourd’hui dans presque toutes les villes de l’Europe) s’emparent des enfans que des parens plus féroces que les ogres voudront leur abandonner : que fera l’Etat quand il faudra compulser la partie rédondante de la population pour renforcer ses légions, et repousser les ennemis de la patrie ? […] Je sais qu’il faut de la force pour lutter contre des préventions générales ; qu’il faut des coups violens pour abattre des idoles consacrées par une longue superstition… O dépositaires de la puissance suprême, dispensateurs de la félicité des peuples ! […] Ce qui ne peut sans inconvénient s’anéantir par un coup d’éclat, succombe sans bruit à des atteintes multipliées… Dissimulant, par une humiliante nécessité, cette source de licence dans les grandes villes, empêchez qu’elle ne pénètre dans les petites où l’innocence et la gaieté, sa compagne fidèle, assurent aux habitans des amusemens sages et salubres….

99. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Jodelle, qui suivant les termes de Pasquier, avoit mis l’œil aux bons Livres, par une Tragédie qui parut à la maniere des Grecs, parce qu’elle avoit des Chœurs, enleva tout d’un coup l’admiration de son Siécle, & fut plus heureux dans sa fortune que ne l’a été un de ses Successeurs, véritable imitateur des Grecs. […] Les Ouvrages de ces deux Poëtes soutinrent la Tragédie contre le coup que lui pouvoient porter ces Spectacles entiérement en Musique, dont les Italiens nous communiquerent la passion.

100. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Il n'y a pas jusqu'aux estampes du théâtre, jusqu'aux symboles dont il se fait honneur, par lesquels il se caractérise, qui n'arborent la folie : ces masques, ces cornes, ces habits bigarrés, ces épées de bois, ces attitudes, ces agitations, ces parures, ces décorations bizarres, ces coups de théâtre, etc. il semble qu'on soit dans le délire (on n'y est que trop en effet). […] De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

101. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

J’apprenais de toutes parts qu’il y avait jeté quantité d’idées neuves et vigoureuses sur le danger des Spectacles, tels même qu’on les représente parmi nous, et usé de ces coups de force qui surprennent, réveillent, et donnent enfin ouverture à d’utiles réflexions. […] la bravoure se borne-t-elle à des coups de force qui émanent du corps, et ne renferme-t-elle pas aussi la fermeté d’âme et la vigueur de l’esprit ?

102. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Toute cette gente infernale tourmente le roi Hérode, qui est revêtu d’une espèce de casaque courte, de couleur cramoisi, avec des ornements jaunes ; il a la couronne en tête, et le sceptre à la main ; il cherche autant que possible à se défendre des coups qui lui sont portés. […] « Quand un disciplinant se trouve devant la maison de sa maîtresse, c’est alors qu’il redouble les coups avec plus de furie, et qu’il se déchire le dos et les épaules. […] Au lieu d’applaudissements, on entend à certains endroits les pleurs et les gémissements des spectateurs qui se donnent de grands coups sur la poitrine. […] On sonnait les cloches en carillon ; et d’abord que le dernier coup des vêpres et de la messe était sonné, les enfants de chœur allaient quérir en procession l’évêque en la maison de la maîtrise, ils l’amenaient dans l’église avec la même cérémonie. […] Il y avait aussi une troupe d’ecclésiastiques grotesquement habillés, qui jouaient les prophètes de l’Ancien Testament, tels que Moïse, Aaron, Daniel, etc. ; venait ensuite Balaam monté sur son ânesse, qui s’efforçait à coups d’éperons de la faire avancer, mais un ecclésiastique glissé sous le ventre de l’ânesse disait pour elle à Balaam : Pourquoi me déchirez-vous ainsi avec l’éperon ?

103. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Ce célèbre organiste avoit placé dans la voute de l’Eglise, à diverses distances, une trompette, dont les sons aigus, mais étouffés, saisirent l’assemblée d’une terreur subite ; des tambours & des timbales, dont le bruit sourd imitoit ces coups de tonnerre continus, & qu’il semble qu’on entend dans un grand éloignement.

104. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

… Henri III, frappé d’un coup mortel, profite de ses derniers instants pour adresser à ceux qui l’entourent un discours où il reproduit les malheurs de l’Etat, et dans lequel on remarque ces paroles : « A tant d’attentats mes ennemis ont ajouté le parricide ; et ce qui m’est encore plus cruel que la mort même c’est qu’en deshonorant a jamais le clerge, elle va couvrir d’une eternelle ignominie la nation française, qui jusqu’ici s’est toujours distinguee par son attachement pour ses rois, et par son zele pour la patrie.

105. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Tout à coup l’objet change, ce n’est plus une conjuration, c’est une intrigue amoureuse ; sans à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se résout à s’écarter d’une histoire connue en faveur d’une épisode qui détruit le fonds de son sujet.

106. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Si l’on est exact à observer ces belles règles dans tous les Collèges, les Comédiens n’auront plus sans doute aucun sujet de se plaindre, puisqu’il y aura une différence infinie entre leurs comédies, et celles qui se représentent dans les Collèges : et ce sera alors qu’on y verrait assister sans scandale, non seulement les Religieux des Ordres les plus austères : mais aussi les Evêques qui pourraient juger par ces coups d’essai quel est le fonds et le caractère de l’esprit des jeunes gens de leurs Diocèses, et en quoi ils pourront servir l’Eglise, si Dieu daigne les y appeler. […] Vos pieds qui vous portaient au bal défaillerons tout d’un coup. Vos bras et vos mains perdront leur force, vos yeux s’obscurciront, votre langue ne pourra plus se remuer, et votre voix peu articulée viendra tout d’un coup à vous manquer. […] L’on ne tombe pas tout d’un coup.

107. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Sa Lucrece, après s’être donné un coup de poignard, dit à son Pere, que voulant instruire les Siécles à venir de sa vertu, elle n’a point trouvé d’autre plume qu’un poignard, ni d’autre encre que son sang. […] Cette Lettre tombée de sa poche par hasard, est portée à Cleopatre, qui de désespoir se donne un coup de poignard.

108. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 84 Napoléon, suivant M. de Châteaubriand, gagnait ses victoires à coups d’hommes. […] Page 202 La France menacée de nouvelles dragonnades, justifiées par des lois d’Etat, afin de convertir les protestants, les juifs et tous les mécréants à coups de sabre.

109. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

On va la saisir dans son lit, interrogée sur ce vol, elle répond, je ne suis plus chez vous depuis quelques jours, je ne puis répondre de ce qui s’y passe ; il y a apparence que MM. deux rivaux, ont eu la curiosité de savoir qui regne dans votre cœur, & ont cru le trouver dans vos lettres ; l’un d’eux a fait le coup, voulez-vous, dit le Capitoul, qu’on dresse un verbal de cette réponse ? […] Un plaisant la vit, & alla ramasser une troupe de poliçons qui vinrent chanter ses louanges, avec des huées, & à coups de poing ; on fit des informations, on ne put découvrir les coupables, & qu’auroit-on puni dans des enfans qui n’avoient dit que la vérité ? […] Au jour marqué, parurent sur la riviere d’Arne, un grand nombre de barques chargés d’échafauts, & de personnages qui représenterent l’enfer : on y voyoit du feu, des roues enflammées, divers autres genres de supplices : parmi quantité de dragons & de serpens monstrueux, on voyoit des hommes, dont les uns portoient des figures horribles, des démons ; les autres tous nuds pour représenter les ames des damnés, jettoient des cris & poussoient des hurlemens aussi affreux que s’ils avoient été en effet dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique que ce qui termina cette scene : au moment que le peuple, avide de ces folles représentations, paroissoit le plus attentif, le pont construit de bois, se trouvant trop chargé, tomba tout à coup : tous ceux qui étoient dessus, furent précipités dans les eaux ; & plusieurs y périrent : ceux qui se sauverent, furent la plupart estropiés & toute la ville dans la désolation.

110. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Psiche transportée par le zéphir du haut d’une montague, à travers les airs dans le Palais de l’amour, bâti, meublé, délicieux, magnifique, & d’un coup de baguette, y goûte tous les plaisirs. […] Rien ne lui coûte, un coup de baguette produit un théatre, comme un palais, des acteurs & des actrices, comme des Nimphes, la belle eut le plaisir de voir la comédie dans toute sa perfection. […] Ce denouement ingénieux est la véritable image des mariages qui se font sur la scene, & qu’on donne pour le remede & le correctif, le beau côté de morale du libertinage, venu après coup, quand tout le mal est fait.

111. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Mais replique Bossuet, sans songer à ce prétendu préservatif qui n’arrive pas toujours, qui ne vient que tard, & après coup quand le mal est fait. […] La passion a déjà saisi son objct & commis le péché, sans attendre un remede qui vient après coup, & ne fait aucune impression, & n’arrête pas un penchant qu’elle a mis dans son parti. […] O aveuglement de l’homme, qui trouvant la mort de tous côtés, lui prête de nouvelles armes, ouvre son sein à ses coups, aiguise le poignard, & se le plonge lui-même dans le cœur !

112. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

En revanche il fait danser les Anges dans le ciel, ainsi que Milton dans son Paradis perdu leur fait tirer de bons coups de canon, & jeter des bombes, des grenades & des carcasses les uns contré les autres, quand S. […] Il a fait mettre à la tête du chapitre une estampe qui représente l’enfer ; on y voit une troupe de personnes des deux sexes, dont le feu a brûlé les habits : elles se tiennent par la main, & dansent & sautent en rond au milieu des flammes, ayant un diable à la tête qui mene la danse, & bat la mesure à grands coups de fouet sur les danseurs, tandis que deux autres diables jouent du violon. […] Je m’étonne que dans la multitude de recherches qu’a fait ce grand amateur de la danse, qui n’étoit pourtant pas grand danseur, il n’ait point parlé de la danse du sabbat ; il eût aisément trouvé dans les procès des Curés de Loudun & de Marseille, qu’on fit brûler, & dans tous les livres qui traitent des Sorciers & Magiciens, que dans le sabbat le diable donne le bal, que les sorciers & sorcieres dansent en rond, y font des pas de deux, de trois, des contredanses, des bourrées, des gigues ; que le diable est, comme de raison, le Roi du bal ; que malgré ses cornes & sa queue il se fait admirer par la légèreté de ses sauts, l’agilité de ses caprioles, la souplesse de ses membres, la finesse de ses pates, la justesse de son oreille, ainsi que les violons par la beauté de l’exécution ; que les plus malotrus sorciers & les plus vieilles sorciers, tout à coup changés par la vertu de sa baguette, s’y présentent de la meilleure grace, comme de vrais Adonis ; qu’on y sert des rafraîchissemens, & qu’on y prend toutes les libertés qu’on veut, sans que le diable s’en scandalise, comme l’on pense bien ; mais qu’aussi on en revient bien fatigué, lorsque le matin, à cheval sur un bâton, on retourne chez soi.

113. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Mais vous, vout êtes un homme foible, malade, cent fois vaincu, qui ne savez ni ne voulez vaincre, qui aimez votre défaite, qui ne savez ni ne voulez manier les armées, ou plutôt les prenez contre vous-même, qui vous jetez en téméraire au milieu des coups, qui donnez des forces à vos adversaires, les invitez à vous attaquer, applaudissez à leur triomphe, les aimez davantage quand ils vous ont perdus : Væ soli, quia cùm ceciderit non habet sublevantem se : Si dormierint duo fovebuntur mutuo : Funiculus triplex difficilè rumpitur. […] le coup d’archet met tout en mouvement, on n’écoute pas même le coup d’archet, on va, on vient, on entre, on sort, on s’agite, on se mêle, on se prend, on se quitte : Amictus corporis, risus dentium, ingressus hominis, ennuntiant de illo.

114. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Tout ce qui nuit aux lettres nuit à la république ; mais ce qui corrompt les mœurs, partie la plus essentielle, lui porte un coup mortel. […] C’est comme le feu des volcans renfermé dans le sein des montagnes, que le moindre accident allume tout d’un coup avec le plus horrible fracas, & ravage au loin la campagne. […] Les ruses de l’amour sont infinies, & ce n’est pas par des valets, des gens de la lie du peuple, comme dans quelques farces, c’est par des gens polis, habiles, distingués par la fortune, les places, les talens, des hypocrites d’une vertu apparente, qu’on fait tendre les pieges & porter les coups.

115. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

N’est-il pas singulier que vous mettiez pour ainsi dire dans la balance les gestes, les regards, les efforts de poulmons, les coups de gosier d’un Acteur, avec vos plans, vos situations, vos expressions ?

116. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté.

117. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Tandis que cette belle souveraine regne sur la ville de Paris, ce tendre amant regne sur la souveraine, dirige, suspend, avance, frappe les coups, selon ses intérêts secrets ; car il entretenoit des liaisons avec la Cour, & selon le vent favorable ou contraire qui y souffloit, il faisoit marcher son vaisseau ou le mettoit en panne, prenoit le vent au plus près ou bravoit l’orage. […] Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] La Duchesse mit tout en œuvre pour faire cette brillante conquête ; elle y réussit, & obtint jusqu’à sa confiance qu’elle enleva à sa rivale : coup le plus noir pour un cœur aussi ambitieux, qui l’avoit toujours gouverné. […] La Cour, sa famille, son mari, tout le monde, accoutumés à ses grandes aventures, prirent son changement pour un coup de théatre, & s’en moquerent.

118. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Desmarets après avoir passé sa vie à faire des romans et des comédies, a sauté tout d’un coup jusqu’au plus haut degré de la contemplation, et de la spiritualité la plus fine. […] Desmarets, pourvu « qu’il ne lui porte point de coups qui puissent retomber sur les autres » (car c’est là ce qui vous tient au cœur), et qu’il vous laisse jouir en paix de cette « petite étincelle du feu qui échauffa autrefois les grands génies de l’antiquité », qui vous est tombée en partage.

119. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Souffrirait-on aujourd’hui ce qu’il applaudissait, des scènes où les Evêques se battent à coups de poing sur le théâtre ? […] Mazarin ne portait pas si loin ses désirs et ses vues ; il n’était rusé que pour le moment, comme un joueur qui écarte ou jette à propos une carte ; il savait parer un coup, tendre un piège, trouver un abri dans un orage, et le laisser passer.

120. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Je sais que l’on ne tombe pas tout d’un coup dans l’Athéisme : on ne descend que par degrés dans cet abîme, on n’y va que par une longue suite de vices, et que par un enchaînement de mauvaises actions qui mènent de l’une à l’autre. […] La fureur du Duel qui ôtait à la France son principal appui, et qui l’affaiblissait tous les jours par des saignées mortelles et dangereuses, a été tout d’un coup arrêtée par la rigueur des Edits.

121. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

De pareilles bagatelles, me dira-t-on, ne peuvent porter de grands coups.

122. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

C’est un des coups les plus directs & les plus forts qu’on ait jamais portés aux Spectacles profanes.

123. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Il vous donne aussi, Mademoiselle, quelques coups d’encensoir, & comme s’il avoit tout le corps épiscopal & tout le peuple chrétien dans la cervelle, il assure positivement que la consultation vous rend digne des éloges de l’Eglise elle-même.

124. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Ma divinité seule, après ce coup funeste, De n’éteindre jamais l’ardeur de le venger.

125. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Et après cette clémence, plus que divine, comme l’auteur, par une autre contradiction, le montre lui-même dans son Festin de Pierre, où Dieu engloutit un méchant, recommandée dans le Misantrope envers les agents de tous les désordres de la société, des plus grands maux qui accablent les hommes ; si vous vous rappelez les coups sensibles et redoublés qui ont été portés aux femmes les plus innocentes des malheurs du monde ; si vous réfléchissez à l’extrême rigueur avec laquelle ont été punies par le même auteur dans deux autres pièces fameuses des fautes de grammaire, ou des ridicules, quelques travers à l’égard desquels ses préceptes d’indulgence étaient excellents et obligés ; si vous remarquez encore qu’après avoir ridiculisé les délassements et les plaisirs honnêtes des sociétés les plus décentes de son temps, et avoir renvoyé durement à leurs aiguilles et à leur pot au feu des femmes plus opulentes et plus distinguées que la Dlle de Sotenville, personnage de l’Ecole des Femmes, il donne pour exemple cette dernière qui a des goûts et tient une conduite tout-à-fait opposés à celle qu’il prescrit aux autres ; car c’est bien la proposer de fait pour exemple contraire que de la rendre le personnage aimable de la pièce, et de lui donner raison, la faire applaudir en public lorsqu’elle rejète les remontrances de son époux, qui lui rappelle des préceptes appropriés à celui des aiguilles et du pot au feu, et refuse de se consacrer à son ménage et à sa famille, en déclarant qu’elle ne veut pas s’enterrer, qu’elle n’entend pas renoncer aux plaisirs du monde, qu’elle se moque de ce que disent les maris, qu’elle veut jouir indépendamment d’eux des beaux jours de sa jeunesse, s’entendre dire des douceurs, en un mot voir le monde ; tel est le langage de la maîtresse de cette école (Ariste que Molière rend exemplaire aussi dans l’École des maris est parfaitement de l’avis de donner toutes ces libertés aux femmes ; elles en ont bien joui depuis ces inspirations ; quand on les leur a refusées, elles les ont prises) ; si on fait ces rapprochements ou remarques, dis-je, sans prévention, il est impossible, à la vue de tant de contradictions incontestables et de cette variation de principes et de conduite de ce fameux poète comique, de ne pas soupçonner au moins que son désir d’améliorer les mœurs était aveuglé et dirigé par une verve impérieuse et désordonnée qui le portait à appréhender et fronder à tort et à travers telles classes, telles professions et réunions, ou telles personnes, et de faire rire le public à leurs dépens, et au profit de sa manie et de sa renommée. […] On sentira facilement comment j’aurais été obligé de remonter aussi haut et de généraliser la question, quand même je n’eusse eu en vue que cette démonstration particulière ; il était nécessaire dans les deux cas de combattre, malgré le respect qui lui est dû, la principale autorité sur laquelle les critiques modernes s’appuient dans cette cause, et qui devait m’être opposée par les actionnaires et tous les autres partisans d’un préjugé le plus solidement affermi, naturalisé ; et que, par conséquent les petits coups de hache que je lui porte aujourd’hui ne sauraient renverser de sitôt. […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !

126. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On fait tout-à coup éclore dans son camp, une jeune Indienne qu’il n’a jamais vue ; le voilà subitement amoureux, au milieu du tulmute du camp, des préparatifs du combat, des dangers de la defaite ; un trait des beaux yeux de l’Indienne, perce son foible cœur, il quitte tout pour lui conter des fadeurs. […] La folie aveugle de la passion, & l’espérance imbecille de faire réussir la piéce, par les charmes d’une actrice qui plaît au public, comme si cette actrice pouvoir se multiplier sur tout le théatre, & se perpétuer dans tous les siécles, pour représenter toujours son ouvrage ; comme si dans le succès momentané qu’elle peut procurer, le public ne savoit pas distinguer ce qu’il doit à l’actrice, & ce qu’il doit à l’auteur, ce sont donc les gestes, les regards, les coups de gosier, les traits, les bras de l’actrice qui reglent les plans, les expressions, les situations, les sentimens & tout le mérite de la tragédie. […] Est n’est ce pas se donner déjà le coup de la mort, que de s’exposer à un danger évident de se damner dans quelques jours ?

127. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

mais la passion aveugle se porte à elle-même le coup mortel. […] Le péché leur portera le coup mortel. […] Elles arment leur main, & courent au-devant de leurs coups : Libidinis victima suis flammis, & aliorum oculis comburuntur & comburunt.

128. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Ce sont deux hommes yvres de volupté ; mais l’un s’enivre tout d’un coup par d’énormes rasades d’eau de vie, l’autre s’enivre à petits coups, en s’égayant. […] On s’égare dans un vaste tableau, on en saisit difficilement l’ensemble, tous les traits portent coup dans une mignature.

129. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Celui-ci, après l’avoir indécemment accablé d’injures, l’abandonna à la populace, qui lui fit souffrir toutes sortes de tourmens & d’ignominies, lui coupa une main, lui arracha un œil, le déchira à coup de verge, le promena nud dans toutes les rues sur un chameau, enfin le pendit par les pieds, & deux soldats l’acheverent à coups de lance, & pour comble d’infamie on choisit le théatre pour cette derniere exécution, comme un acteur qu’on poignarde sur la scène, dont la mort est le dénouement de la tragédie, comme dans la plupart des tragédies. […] Le signal se donne, un coup de sifflet se fait entendre, la toile se leve, le taffetas vole, la statue est découverte, comme si tombée du ciel ou crée par un miracle, elle venoit subitement s’offrir aux regards des mortels. […] Que dit un coup de canon ?

130. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

L’Auteur de Don Sébastien porte des coups aux Evêques à l’aide du Musti, et badine sur le nom de Chrétien à l’abri du nom de Turc. […] Arthur où il paraît qu’il n’aime pas les coups. […] Lorsque les Troyens délibèrent sur ce que l’on fera du cheval de bois, et que quelques-uns veulent qu’il soit placé dans les enceintes de la ville ; Laocoon à la tête d’un parti nombreux se déclare contre cet avis : il harangue avec beaucoup de jugement et de résolution ; et d’un coup de lance il sonde la trompeuse machine.

131. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Les coups, comme à l’opéra, sont portés en cadence, & l’on se bat en dansant, au bruit de quelques instruments de musique ; la bataille est terminée par une musique brillante, & des chansons à la gloire des vainqueurs. […] Chapitre 70, rapporte que ce Cardinal étant Légat du Pape à Florence, on y fit des réjouissances ridicules, on fit crier que tous ceux qui voudroient savoir de nouvelles de l’autre monde, en apprendroient le premier Mai sur le Pont de la Ville ; au jour marqué parurent sur la riviere Darne, un grand nombre de barques, remplies de personnages qui représentoient l’enfer, des feux, des fouets, des roues, & divers instrumens de supplices, des Dragons, des Serpens, des démons, des hommes nuds qu’on frappoient, qui crioient & hurloient comme des Damnés dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique, que ce qui termina cette scene, dans le tems qu’on étoit le plus attentif, le Pont qui étoit de bois, trop chargé par la foule immense du peuple, tomba tout à coup.

132. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Elle ajouta à ce pathétique discours un coup de théatre, elle tomba évanouie. […] Jerôme leur Patron, qui se donne des coups de pierre sur l’estomac.

133. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Car ils en faisoient commerce public avec ceux qui vouloient faire quelque magnificence, & ils les loüoient ou vendoient à certain prix & selon le merite des gens, ou selon le peril & les coups qu’ils avoient ou donnez ou receus. […] Nous avons iuré (dit un galant homme,) de souffrir le feu, les fers, les coups, & la mort, comme des veritables Gladiateurs, pourroient avoir juré à leurs Maistres .

134. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Mais l’ame de l’Acteur est fermée à tout autre objet : en sorte qu’il lui seroit impossible, hors du Théatre, de rendre compte de ce qui a plu dans son action ; si l’on excepte quelques coups de Théatre, ou ces grands traits, qui ont, pour ainsi dire, leur fortune faite.

135. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Non, non ; c’est la jalousie qui a conduit tes coups ; & c’est la rage de te voir sans héritier.

136. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il semble que c’est une chose assez inutile de disputer davantage là-dessus, et qu’on peut tout d’un coup retrancher la Question en remontrant, Qu’en ce qui est des Histrions et des Comédiens Romains, Tragiques ou Comiques, les uns ne valaient pas mieux que les autres, et que leurs Pièces les plus modestes avaient des emportements que nous ne saurions approuver ; C’est pourquoi la conséquence que l’on tire de tout ceci en faveur de nos Comédiens, n’est pas fort favorable, de dire, Que puisqu’ils représentent des Tragédies et des Tragi-comédies à l’imitation des Anciens, on les doit tenir dans l’estime comme eux, et assister à leurs Représentations comme à des Spectacles importants ; car si l’on montre que les anciens Comédiens ne faisaient aucune difficulté dans leur Religion de jouer des Pièces de mauvais exemple, on s’imaginera donc que ceux qui sont aujourd’hui de la même Profession prennent une licence pareille ; Que cela se voit dans leurs Pièces les plus régulières, et principalement dans d’autres composées exprès pour être plus libres.

137. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Ce sont autant de tons divers qu’il faut prendre de coup d’œils différens à offrir, de masques qui doivent se succeder. […] Le coup est si rare qu’on ne doit pas y compter. […] Tout prend en un mot le grand jour ; & le vice & la vertu ne sont pas plûtôt sous nos yeux qu’on se sent frappé d’indignation contre l’un, & du même coup épris de l’autre. […] Le Jeu loin de distraire & d’amuser a plus l’air, au contraire, d’un travail & d’une étude : quel soin pour prévenir les coups : quelle attention pour les faire, quel regret de les manquer, quelle inquiétude pour les retrouver, quel chagrin de les souffrir ?

138. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Ils se couurent d’vn fac moüillé & au lieu de s’excuser ils s’accusent dauantage, & ce n’est pas parer aux coups que l’Eglise lance contre les mascarades, c’est se flatter, c’est se plaire en son mal : i’ose dire que te masquant tu faits cõme les Payens : ils masquoient en l’hõneur de leurs idoles croyãt qu’ils fussent vrais Dieux, & roy qui doit croire vn seul Dieu, te masque à la guise des idolatres & ne crois les Idoles, leur foy & creãce les excuse, la tienne t’accuse, en ce que tu fais les actes d’idolatres sans croire les idoles pour Dieux, & au lieu d’honnorer Dieu tu le deshonnore, & en faisant les actes des idolatres tu idolatres, & plus grieuemẽt que les idolatres mesmes : Dieu les auoit priuez de la lumiere de la foy & les auoit faict cheoir aux tenebres des vanitez, Dieu t’a esclairé & tu vis en tenebres. […] Francilion Archeuesque de Tours l’an 3. de son Pontificat, en ceste saincte nuictee avant que d’aller à vigiles commanda qu’on luy donnast vn coup à boire, soudain vn seruiteur luy presenta vn verre de vin, l’ayant beu il rendit l’ame, non sans suspition de venin dit l historien, pour mon regard je croy que c’estoit vn coup du ciel, & la frequence de pareils actes arriuez ceste nuict me le faict croire : & d’autant que le ieusne doit estre aussi bien des voluptez comme des viandes ; ceux qui n’ont commandé à leur appetit desordonné de paillardise ont senty de merueilleux effects de l’indignation diuine : car il est certain que le Dieu viuant pour signaler ceste nuictee tres-saincte d’vne perpetuelle marque de pureté feit creuer tous les Sodomites, & ceste estoille & porte-flambeau surnaturel des trois Roys qui les guida en Bethleem disparut & cheut en vn grand puy, dans lequel les chastes qui ont le coeur pur, net & non souillé d’immondice la voyent, i’ay pour garẽt Greg.

139. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Le spectateur fait bon gré au Poète, de lui épargner la vue des corps sanglants de ces Héros blessés à mort, et expirants sur le Théâtre ; mais un Auteur qui se défie de la faiblesse de son génie, et qui craint de ne se pas assez soutenir dans sa narration, pour produire de grands sentiments dans l’esprit de ses auditeurs, leur met sous les yeux, des corps percés de coups, et mourant, pour les émouvoir par la vue de ces horribles spectacles : Il imite en cela certains Avocats, qui manquant d’art et de génie pour exciter la compassion dans l’esprit de leurs Juges, faisaient peindre les malheurs de leurs Clients, pour obtenir par ces représentations muettes, ce qu’ils ne croyaient pas pouvoir obtenir par la force de leurs raisons, et de leur éloquence. Afin qu’un événement dont l’issue doit être triste et funeste, fasse tout son effet sur l’esprit du spectateur ; il faut que le Poète dans les premiers Actes le remplisse d’espérance, et d’une certaine joie, que lui cause la prospérité de ses Héros ; un revers qui le fait tomber tout à coup dans le malheur, excite de grands sentiments par un retour de passions contraires. […] Il faut dont choisir un sujet, où l’on trouve un mélange de bonne et de mauvaise fortune, et dont le Héros se croyant au comble de ses désirs, est tout à coup précipité dans un abîme de malheurs : ou qui après avoir été longtemps persécuté, et accablé de disgrâces, voit cesser tous ses malheurs par un retour de bonne fortune.

140. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Le dénouement en deviendrait aussi plus touchant ; car, au moment qu’Auguste pardonne aux Conjurés, et propose à Cinna de donner la main à Æmilie, les véritables sentiments de leur cœur se développant tout à coup, ils se livreraient à toute la reconnaissance que mérite leur Libérateur, qui devient leur père dans cette occasion. […] Peut-être ai-je eu tort de l’avoir tant estimée ; et, en effet, il n’est pas impossible que les traits surprenants et les coups de Théâtre, fréquents dans cette Pièce, m’aient fait illusion ; puisque les Acteurs ne courent pas moins le risque d’être séduits, que les Spectateurs.

141. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Qu’un homme soit tué dans la rue, le Peuple accourt pour contempler ce cadavre percé de coups.

142. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Je suis Comédien encore un coup, et votre ouvrage m’avait presque persuadé qu’il n’est pas possible à un Comédien d’être honnête homme.

143. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

A coup sûr, aucun nouveau ministre ne parviendra au fauteuil ministériel s’il n’est congréganiste ou jésuite de robe courte.

144. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

La puissance divine, qui repousse les eaux, les fait sortir à gros bouillons du milieu d’un rocher, pour étancher la soif des Israélites : on voit une pierre dure, parmi les sables brûlants de l’Arabie que les rosées du ciel n’humectent jamais, vomir tout à coup une rivière miraculeuse.

145. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Ce n’est donc pas un si petit péché, ajoute-t-il ; mais en effet un grand crime ; puisqu’il donne à des ames chrétiennes les coup de la mort, en leur faisant perdre la grace Dieu par tant de péchés. […] Il faut voir son ennemi, pour pouvoir le combatre ; & nous n’avons jamais appris à parer des coups invisibles.

146. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Ce sont là des corps de maître, qui lui méritent les bonnes graces de Madame ; mais si c’est un maladroit, un négligent qui ne sache pas la mettre en œuvre, on lui dit ce que le grand Moliere par un coup de génie lui fait dire dans une scene : Allons petit garçon, qu’on prenne ma queue, qu’on la porte noblement & avec esprit, sans quoi vous aurez le fouet. […] Il peut aussi être une comette, dont la queue longue ménace les détracteurs du théatre, & pourroit bien, comme on le craignoit à Paris il n’y a pas longtemps, donner en passant à la terre un grand coup de queue, qui renverseroit les salles de spectacle.

147. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Perse fait allusion à cette couleur, lorsque se moquant d’un amant transi auprès de sa maîtresse qui le méprisoit, elle répondra, dit-il, à vos fleurettes en vous donnant des coups avec sa pantoufle rouge : Solea objurgabere rubra. […] Comment, parmi tant d’autres graces qui rendoient la beauté de Judith incomparable, sa chaussure pût-elle frapper un si grand coup ?

148. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Ce fut pour ce Prince un coup de poignard, quand il apprit ce désastre, il ne pouvoit s’en consoler, & avouoit que la perte de sa couronne lui étoit moins sensible. […] Mais on a beau faire, l’homme est destiné à souffrir & à mourir pour punir ses péchés, tous ses efforts ne retarderont pas d’un instant le coup de la mort, & n’empêcheront pas que l’odeur qui s’exhale de leur cadavre, n’oblige à les enfoncer bien avant dans la terre, pour n’en être pas infecté ; & c’est souvent au moment de leur dernier soupir, que comme Antiochus, leur corps tombe en pourriture, écarte leurs plus chers amis qui ne peuvent en approcher.

149. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ces coups de maître, si l’on veut, ont leur mérite ; mais Longin ne les mettra pas au rang du sublime. […] Il étoit si décrié pour les mœurs, ses pieces licentieuses portent des coups si funestes à la religion & à la vertu, qu’elle croyoit se déshonnorer en l’admettant.

150. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Si tout est à découvert, on est rassasié, il ne reste plus rien à chercher, rien à désirer, & l’on arrive tout d’un coup à la langueur, en croyant courir à la volupté. […] J’eus part à ce friand morceau ; Et c’est de moi que cette belle Reçut le prémier coup de ciseau.

151. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Ce bon Prince voit en un seul jour périr tous ses Enfants, il se trouve tout d’un coup dépouillé de tous ses biens, et réduit à se jeter sur un fumier par l’abandon que tout le monde fit de sa personne. […] Je l’avoue et le confesse avec vous, cependant je ne vois pas qu’on le puisse faire qu’avec le temps : car quel moyen de rompre tout d’un coup les liaisons, les attachements, les alliances et les sociétés qu’on a avec les personnes du monde ?

152. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Il n’aimait sûrement pas la Vertu et voilà tout à coup qu’on la lui fait aimer, et qu’on le force à pleurer pour elle : sondez son cœur dans ce moment, vous verrez qui des deux y triomphe, ou du Vice ou de la Vertu. […] Permettez-moi de vous raconter un fait qui, quoiqu’assez comique, vous fera juger de l’effet que cette excellente Tragédie est capable de produire : tout Marseille vous en attestera la vérité, « Et vous entendrez là le cri de la nature. » Un Capitaine de Vaisseau qui n’avait jamais vu de spectacle, fut entraîné par ses amis à la Comédie, on y jouait Atrée ; notre homme, ébloui par des objets tout nouveaux pour lui, oubliant que c’était une fable qu’il voyait représenter, lorsqu’il entendit Atrée prononcer ce vers qui vous choque si fort et par lequel il s’applaudit du succès de ses crimes, notre homme dis-je, se leva tout à coup avec fureur en criant : « Donnez-moi mon fusil que je tue ce B. là. » Vous jugez bien qu’une pareille scène fit oublier la catastrophe à tous les autres Spectateurs et que bien en prit aux Acteurs que le vers qui mettait le Capitaine en fureur était le dernier de la pièce, car ils auraient eu peine à reprendre leur sérieux après une pareille saillie.

153. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Il s’agit d’examiner si Alceste est un galant homme tourné mal à propos en ridicule ; si la pièce, comme vous vous l’imaginez, est contraire aux bonnes mœurs ; si un homme qui dit durement son avis sur tout, qui ne s’embarrasse jamais de mortifier personne, qui prend le Dé à tous coups, et s’établit orgueilleusement le Juge et le Précepteur du genre humain, qui joint l’insolence à la brusquerie, n’est pas un homme vicieux et blâmable ; et si la probité est un titre qui exclue la politesse et la modestie. […] Les « je ne dis pas cela »dm répétés sont le coup de pinceau que la force du caractère exigeait, et décèlent le grand maître.

154. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Ces mauvais raisonnements, ces imprécations, ces blasphèmes, ces sarcasmes sur les Ministres, ce mépris des choses saintes, quels coups mortels à la religion d’une foule de spectateurs, ou déjà impies, ou du moins libertins, et par conséquent très disposés à le devenir, ou ignorants et trop faibles pour résister aux prestiges d’un sophisme, aux secousses du doute, aux assauts de l’erreur ! […] 6.° La religion reçoit des coups dangereux jusques dans les pièces toutes Païennes.

155. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Mais ce n’était là qu’un jeu auprès des coups que lui allait porter la main la plus respectable, de qui il devait le moins les attendre :  « La qualité de Poète que le grand Armand prétendait réunir à tant d’autres, le rendit jaloux du Cid. […] Tout le sacré vallon se réunit sous un chef si puissant, et fond sur Corneille, le plus petit moineau lui donne son coup de bec : jamais partie plus redoutable, un premier Ministre, et un Ministre de ce caractère ; un bienfaiteur de la Chambre tournelle littéraire, la plupart des Conseillers étaient pensionnés ; un fondateur, l’Académie naissante lui devait l’être et la vie : jamais Juges ne furent plus récusables.

156. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Tout à coup le cabinet s’ouvre, le procureur général sort, & se mit à rire de la saillie du candidat ; ses conclusions ne furent pas données. […] On met dans la confidence un foule de personnes, un coup de baguette fait trouver dans l’appartement de madame des robes, des fleurs, des odeurs ; cette dame est transportée dans les airs à sa maison de campagne, couchée dans un bosquet de son jardin, sans s’en appercevoir ; son sylphe lui parle, lui chante derriere la tapisserie, derriere une charmille, cette femme, jeune folle spirituelle, est comme furieuse de voir son sylphe, prend tout cela pour un rêve, n’a pas la curiosité d’aller regarder derriere la tapisserie & la charmille ; ne connoît pas la voix de son mari qui l’aime à la folie, & ne néglige rien pour se faire aimer, &c. […] Jamais coup de théatre ne fut plus frappant.

157. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Aux maximes, aux grands vers, à la chûte des couplets, aux coups de Théâtre.

158. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Elle cherche Renaud : la rage est dans son cœur ; Ce Renaud, qui bientôt doit être son vainqueur, Est l’objet détesté que poursuit sa vengeance : La cruelle avec joie essayant sa puissance, D’un coup de sa baguette éléve, anéantit ; L’Enfer, les Élémens, et le Jour et la Nuit A ses ordres soumis respirent sa tendresse, Ou servent en courroux sa fureur vengeresse.

159. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

C’est ce qui arriva à saint Augustin, lorsqu’il prêcha avec véhémence à Césarée en Mauritanie, contre ces jeux cruels et extravagants, où les personnes d’une même Ville, parents, amis, citoyens se divisant en deux bandes, s’attaquaient à coups de pierre.

160. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Il fut souvent prêt à tomber sous les coups de ses énnemis.

161. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

On n’est pas tout d’un coup en état de composer des Pièces pour le plus fameux de nos Spectacles.

162. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

« Sitôt, ajoutait-elle, que je vois paraître les premiers acteurs sur la scène, je tombe tout à coup dans la plus profonde tristesse.

163. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Il savoit dessiner : son coup d’essai fut de peindre un luth dans un tableau de la Magdelaine aux pieds du Sauveur, qu’il vit dans une église. […] Il est vrai qu’on lui avoit donné de grandes leçons : on le laissa plusieurs fois pour mort, à force de coups. […] Un jour passant devant la boutique d’un potier, il entendit cet homme récitant & chantant des stances du Roland, livre 1, stance 32, où Renaud crie à son cheval de rentrer, & les récitoit fort mal, l’Arioste fatigué entre dans sa boutique, & à coups de canne casse plusieurs de ses pots.

164. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

c Vous procédez avec ordre, et ne portez pas d’abord les grands coups. […] L’amour-propre qui n’annonce que des prétentions modérées, en déclarant qu’il se borne à l’approbation du petit nombre, est un amour-propre timide qui se console d’avance, ou un amour-propre mécontent qui se console après coup. […] Il me semble qu’ils doivent produire sur tous les gens de goût le même effet qu’un son aigre et discordant qui se ferait entendre tout à coup au milieu d’une musique touchante.

165. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Est-ce que le lieu change tout à coup la disposition de leur cœur, et convertit en objet de plaisir ce qui était un objet d’aversion pour elles ? […] Xanthias en cette même Comédie somme Æacus de lui répondre par Jupiter leur compagnon de coups d’étrivières. […] lorsqu’il comparaît devant Æacus, ce Juge sévère le traite avec hauteur et examine par une bastonnade ses prétentions à la Divinité ; Bacchus hurle sous les coups et gâte par là son affaire.

166. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Je ne m’étonne pas si les coups d’éventail Ne font point envoler cet importun betail ; Il faut pourtant savoir qu’en l’hiver de votre âge, Elles mourront de froid sur votre faux visage. […] La chaleur, l’humidité, un mauvais jour, un coup de pinceau mal donné par la coëffeuse peut devoiler tout le mystere.

167. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

La prudence ne permet pas d’en courir le risque, il est impossible, si la barriere est une fois levée, qu’on ne pousse la malignité à la derniere extremité, en décriant tous les vices, toutes les turpitudes des particuliers, des familles, des coups, qu’on en vienne à des vraies calomnies. […] C’étoit offenser la naissance, la fortune, la prudente, les graces, la Robe & le Clergé ; & c’est le Clergé & la Robe qui portent ces funestes coups, par rivalité ; ni l’un ni l’autre ne s’en embarrassoient guere, mais les Dames poussoient les hauts cris : dévoiler les ridicules mysteres d’une vieillesse galante, & les mysteres sacrés d’une Justice Ecclésiastique, ces forfaits de leze coquetterie ne se pardonnent pas.

168. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Boileau & Madame Dacier n’estimoient pas cette piece du côté littéraire, & il y a véritablement des défauts ; mais ce qui ne sera contesté de personne de bonne foi, & qui seul est l’objet de nos réflexions, c’est que c’est une piece scandaleuse qui porte les coups les plus mortels à la sainteté du mariage. […] Il tâche de l’excuser, en ce qu’il n’a pû réformer le théatre tout d’un coup.

169. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

un coup d’archet fait tout marcher, un coup d’œil, un geste fait voler leur cœur. […] En effet le théatre, qui trouve en elles une matiere si propre à être façonnée, les change tout à coup en entier.

170. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

On se plaît dans les jardins émaillés de fleurs, dans la richesse des habits, la somptuosité des meubles, la magnificence des bâtimens, un coup de sifflet en fait dans un instant le pompeux étalage ; l’art & la nature me prodiguent à l’envi leurs chef-d’œuvres. […] Votre ivresse sera si profonde que vous ne sentirez ni la violence qu’on vous fera, ni les coups qu’on vous donnera : Verberabunt, & non senties. 23. 33.

171. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Les enfans le poursuivirent à coups de pierre ; il se sauva en se jetant dans un lac à demi-glacé. […] Les voleurs, les assassins se déguisent pour faire sûrement leur coup.

172. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Imaginez-vous de prétendues comédies sans unités, sans intérêt ; pour tout sel des obscénités claires, ou ce qu’on appelloit autrefois des quolibets et qui se nomme aujourd’hui des calembourgs ; figurez-vous des danses dénuées de caractère, et exécutées par de foibles enfans qui s’excédent, des pantomimes monstrueuses, mélanges de bouffonnerie et d’héroïque, dans lesquelles il y a toujours des duels, des coups de canon, des supplices, et souvent des hommes métamorphosés en chats, en chiens, en ours, en singes. […] Récemment encore j’ai été aux grands Danseurs, et j’ai vu d’abord le colérique, dont le valet André veut absolument avoir une jambe ou un bras cassé de la façon de son maître, parce qu’on lui a dit, qu’en ce cas il auroit une rente ; mauvaise imitation d’une Arlequinade plus sensée, dans laquelle Arlequin consent à recevoir quelques coups de trique sur le dos, moyennant qu’on lui paye une amende.

173. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Vadé, qui en fut l’inventeur, le perfectionna tout d’un coup ; il mourut à la fleur de son âge en 1757, & son génie la peut-être suivi dans le tombeau.

174. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Nos intérêts nous sont toujours plus chers que ceux d’autrui, et je suis si fort persuadé qu’il est fort peu de gens, dans le siècle où nous sommes, qui n’aidassent au débrisc de leurs plus proches voisins, s’il leur devenait utile ou profitable, que les coups les plus injustes et les plus inhumains ne me surprennent plus.

175. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Et lorsqu’on a une fois de l’eau par-dessus la tête, en ressent-on le poids, on ne devient pas méchant tout d’un coup, la corruption s’insinue insensiblement, et comme goutte à goutte, on n’en est pas moins submergé à la fin, le mal n’est pas encore déclaré, mais il est déjà dans les entrailles, il s’y amasse un levain qui produira dans peu la fièvre et la mort.

176. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Mais la couronne de cet agréable divertissement a été un coup du ciel un trait du Saint Esprit.

177. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Mais pour ne pas chercher la mort, est-on moins en danger d’être percé de coups quand on s’expose à mille traits.

178. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Il ferma constamment les yeux pendant le spectacle ; mais tout à coup, sur la fin, un cri extraordinaire frappa ses oreilles et excita sa curiosité : il ouvrit les yeux.

179. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Je serais véritablement plus ladrec que les ladres dont il parlait, si ressentant ses injurieuses pointes, je ne me plaignais de l’ignorance d’un chirurgien si mal expert que, au lieu de quelque baume ou médicament lénitif propre à la consolidation des plaies récentes, y veut appliquer, comme aux ulcères envieillis, gangrenés, eschionnésd et hors d’espoir de toute guérison, le feu, le rasoir et le cautère ardent du premier coup.

180. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Il entre tout d’un coup en matière ; et après avoir déclaré, que pour guérir le Sieur Boursaut de la crainte scrupuleuse Page 1 où il est, que sa conscience ne soit blessée dans ses Pièces de Théâtre, il s’engage dans une des plus difficiles, mais des plus curieuses Questions qu’un Théologien puisse traiter. […] Qu’est-il donc besoin après cela que l’Écriture parle expressément de Théâtre, d’Opéra, de Comédie, ou de Bal ; puisqu’il n’y a personne qui raisonnant sans se flatter, n’y trouve tout d’un coup la condamnation de toutes ces choses. […] En effet, le savant Lypsius qui a fait un Traité curieux touchant les Combats des Gladiateurs c, nous décrit comment ensuite des Festins, lorsque les conviés étaient à la fin du repas, remplis des viandes les plus exquises, et des vins les plus délicats, on apportait des treillis, ou des balustrades amovibles, que l’on rangeait autour des conviés, pour les tenir hors la portée des coups. […] Mais aprés tout, leur surprise n’a pas duré longtemps ; et le mal s’étant déclaré tout d’un coup, ce que l’on avait d’abord laissé passer comme innocent, a commencé à paraître très pernicieux.

181. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Après ce beau coup, ils le rendent à son pere. […] Un crime, un attentat, une horreur, rien ne l’effraye, excepté les coups de poignard, que sa main n’a pas le courage de porter ; il est capable de tout lorsqu’il s’agit de satisfaire ses passions détestables. […] Encore un coup, qu’auriez-vous fait aux Auteurs des Pièces du Rempart, vous qui auriez chassé de l’enceinte de votre Ville, cet Euripide si célèbre, s’il ne vous eût représenté, qu’à la fin de la Piece on verrait périe misérablement le Panégyriste des richesses ? […] Si au contraire elles sont du second genre, il est absurde, encore un coup, de soutenir que ces seules Pieces ou extravagantes, ou ordurieres, conviennent au bas Peuple. […] Non, l’infame Avarice ne doit plus se flatter de tromper la vigilance paternelle des Maurepas 38, des Amelot, des Miromesnil & des d’Aligre : ces illustres Ministres, dépositaires de l’autorité du plus aimé des Rois, ces grands Magistrats, dont nous chérissons & admirons les vertus patriotiques, vont, sans doute, s’empresser de porter les premiers & les derniers coups à ces Spectacles corrupteurs, dignes, à la fois, de la stupide ignorance & de la grossiereté barbare de ces siecles reculés, dans lesquels, cependant, on chassa du sein de l’Etat, les Farceurs & les Histrions, comme des pestes publiques.

182. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Or l’Eternel des armées m’a déclaré disant, Si jamais cette iniquité vous est pardonnée que vous n’en mouriez, a dit l’Eternel des armées. » Il n’y a rien qui offense Dieu à l’égal de cette stupidité, par laquelle nous nous endurcissons à ses coups, et rions sous sa verge, au lieu de pleurer. […] Nous en avons chez nous-mêmes et en nous-mêmes : mais tels, jusques ici, par une grande patience de Dieu, que s’ils nous rendent sages après le coup ; ce ne sera pas après un coup mortel. […] Et qu’est-ce que nous semblons faire en cela, sinon ce que ferait un homme injurieuxfn à celui duquel il recevrait un bienfait, ou qui dirait des outrages à celui qui lui rendrait tous offices d’amitié, ce qui donnerait un coup de poignard à celui qui le baiserait ? […] Comprendre : et, du coup, (ceux qui reconnaissent qu’il y a du mal) conviennent qu’on corrige les abus… eb.

183. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Ce bel édifice, renversé comme d’un coup de baguette, auroit perdu cet éclat, qui attachoit nos regards, & ne leur offriroit que des décombres informes.

184. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Pouvoit-on porter de plus sensibles coups à celui-ci, que d’exposer aux yeux de tout le monde, les objets de ses désirs ?

185. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

La fameuse Christine, qui avoit régné avant lui en Suede, & abdiqué le trône, par un coup de théatre que ne la place pas au Temple de la Gloire, Christine avoit été livrée à ses jeux dangereux & frivoles : elle en contracta tous les vices & tous les défauts.

186. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Si tout à coup on y montroit l’image d’un Dieu mourant, percé de clous, déchiré de fouets, couronné d’épines, couvert de sang, Acteurs, spectateurs, devenus tout-à-coup désespérés, hors d’eux-mêmes, prendroient la fuite.

187. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

qui ménagera-t-elle, qui s’efforcera-t-elle davantage de surprendre & de gagner, de celui qu’elle a déjà vaincu, ou de celui qui aura su résister à ses coups & se jouer de ses artifices ?

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

C’est rendre vraisemblable ce qui ne l’était guères auparavant ; on devrait s’éfforcer d’imiter ce jeune Auteur, qui dans son coup d’éssai, possède mieux l’art du Dialogue, que la plus-part de ceux qui se regardent de nos jours comme les maîtres du Théâtre.

189. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Combien de gens naturellement polis, bienfaisants et doux, deviennent brutaux, caustiques et durs quand ils ont trop bu d’un coup ?

190. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Personne ne fut la dupe de ce que l’Auteur de sa vie appelle une comédie : « Hac veluti in scena ficte representari, populus non ignorabat. » On jugeait bien qu’un homme qui toute sa vie avait été un modèle de pureté, ne devenait pas tout à coup impudique, et ne le serait pas dans son épiscopat : Nous prenons sur nous votre péché, et nous ne vous élisons pas moins Evêque, s’écria tout le peuple.

191. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

L’amour, traité avec cette espèce d’inaction, ne fera jamais une grande impression sur les Spectateurs, soit pour l’instruction, soit pour le mauvais exemple ; ainsi ce que l’on peut faire de mieux, selon moi, est de ne jamais exposer aux yeux du Public une Pièce dont le fond et le dialogue ne présentent qu’une passion illicite, soit de la part de la Reine, soit de la part de la Duchesse ; quoiqu’elle ne porte pas de grands coups ni en bien ni en mal.

192. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Qui ne serait pas un peu fâché si le filou venait à être surpris ou manquer son coup ? […] Fort bien : mais n’est-il pas plaisant qu’on prétende ainsi régler après coup les mouvements du cœur sur les préceptes de la raison, et qu’il faille attendre les événements pour savoir quelle impression l’on doit recevoir des situations qui les amènent ? […] Rendre le Misanthrope amoureux n’était rien, le coup de génie est de l’avoir fait amoureux d’une coquette. […] Encore un coup, ne cherchons point la chimère de la perfection ; mais le mieux possible selon la nature de l’homme et la constitution de la Société. […] Voilà, selon moi, des coups de canne bien noblement appliqués.

193. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

J’ai choisi, pour mon coup d’essai, le sujet, j’ose le dire, le plus tragique de l’Histoire moderne ; la Saint-Barthélemi. […] On m’a fait une troisième objection qui me seroit bien plus sensible si elle n’étoit parfaitement ridicule, & peut-être indigne de la réponse sérieuse que je vais y faire. « Vous voulez composer des Tragédies nationales ; & pour coup d’essai vous choissez dans l’Histoire de France un fait qui est l’opprobre de la Nation ; vous voulez retracer à vos Concitoyens une époque flétrissante pour eux, & qui devroit être, à jamais, effacée du souvenir des hommes. » Courtisans patriotes, vous croyez donc que le Massacre de la Saint Barthélemi est l’opprobre de la Nation !

194. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal. […] Oui, un épisode, une scène, et même une simple citation, un trait lancé à-propos, en un mot, un coup de plume suffira souvent pour porter ces arrêts imposants dont la sévérité pourra par ce moyen se graduer sur la gravité des délits ou des défauts, ce que les Athéniens ont trop négligé, etc., etc.

195. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

D’un autre côté, le célebre Bossuet, Evêque de Meaux, avec cette force du raisonnement, & le sublime d’expression qui caractérisent ses ouvrages, porte au théatre un dernier coup de massue, dans un traité exprès dont nous parlons ailleurs, qui a demeuré sans réponse, & que n’osent pas même citer ceux qui ont depuis fait des appologies de la Comédie. […] Mais aussi porta-t-il le plus funeste coup à notre Réligion & à nos mœurs, qui ne nous permettent pas d’assister aux spectacles.

196. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Personne ne prit la précaution de faire son testament avant de s’y rendre, Les Dames se firent gloire d’y porter le mousquet : elles savaient bien qu’il n’y avoit pas des coups à donner. […] Mars devient tout à coup éperdument amoureux de Venus, & tombe à ses genoux.

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