Il est bien triste de voir qu’après plusieurs années d’une éducation chrétienne, tant de personnes de l’un et de l’autre sexe se laissent entraîner par le torrent du monde, on dirait presque sans crainte et sans remords ; mais ce qui est plus affligeant encore, c’est de savoir que bien souvent les parents eux-mêmes sont les premiers à perdre leurs enfants. […] Il consacra ses dernières années à le réparer. […] Encore quelques années et vous serez si contentes, si heureuses d’avoir résisté à toutes les sollicitations du siècle. […] Louis Riccobonni déclare donc qu’après une épreuve de 50 années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière des spectacles .
Duperron de Castera, donna, il y a quelques années, la traduction de plusieurs pieces du théatre Espagnol, il ne réussit pas ; M. […] Le Pere Tournemine Jésuite, entousiasmé de Corneille, écrivit en Espagne pour savoir en quelle année Calderon avoit composé sa piece, & s’il étoit venu en France ; on ne se souvint pas de l’année de la composition, mais on lui apprit celle de l’impression, après 1647, que l’Heraclius de Corneille fut joué ; mais avant son impression, on lui marqua que Calderon étoit venu à Paris, y avoit fait des vers à l’honneur d’Anne d’Autriche, qu’il avoit pu voir représenter, & avoir retenu plusieurs traits de Corneille. […] C’est l’idée que donne, de cet événement comique & tragique, l’Avocat général, qui l’a le mieux connu, & dont la sincérité lui fait le procès à lui-même sur ses désordres, dans un tems où depuis plusieurs années la passion & la cabale avoit quitté la plume & le burin.
16, rapporte ce trait : nous avons besoin de veiller à toute heure, pour avancés que nous soyons dans la perfection, d’autant que nos passions renaissent, même quelquefois après avoir vécu long-tems en réligion, & avoir fait un grand progrès dans la vertu : comme il arriva à Silvain, Réligieux de Saint Pacôme, dans le monde il étoit comédien de profession, & s’étant converti & fait Réligieux, il passa plusieurs années dans une mortification exemplaire, sans qu’on lui vit jamais faire aucun acte de son premier métier ; vingt ans après il pensa pouvoir faire quelque badinerie, sous prétexte de récréer ses Freres, croyant que ses passions fussent tellement amorties, & qu’elles n’eussent plus le pouvoir de le faire passer au-delà d’une simple récréation ; mas le pauvre homme fut bien trompé, car la passion de la joie se réveilla tellement, que des badineries, il passa aux dissolutions, de sorte qu’on résolut de le chasser ; ce que l’on eût fait, sans un des Réligieux qui demanda grace, & se rendit sa caution, promettant qu’il se corrigeroit, ce qu’il fit, & veçut depuis très-saintement : Naturam expelles furcâ tamen usque recurret. […] Si ce n’est pas une invention du Gazettier ; il faut que le Directeur des spectacles, qui donnent chaque année quelque sujet de l’Ecriture, soit tombé par hazard sur celui là, sans aucune affectation, & n’ait pas fait attention aux circonstances qui auroient dû la faire suprimer. […] Le dernier Evêque de Cahors (du Guesclin) homme de bien, qui s’étoit fait bâtir une cellule dans la Chartreuse de sa Ville Episcopale, où il alloit passer en méditation une partie de l’année, avoit donné toute se confiance à un Grand-Vicaire fort remuant, littérateur, jaloux de la gloire littéraire : qui gouvernoit à son gré ce vaste Diocèse. […] Le vin de Cahors vaut bien le théatre de Moliere ; l’hiver rassembla le peuple dramatique, que l’automne avoit dispersé : pour réparer le tems perdu, on joua tous les jours, fêtes & dimanches ; la coterie n’auroit pu fournir à un si grand travail, si elle n’eût été renforcée par une troupe de tabarins, que le bon vin de Cahors, & la grande réputation de la scéne Quercinoise attirerent, au nombre de vingt-cinq gens peu faits d’ailleurs pour amuser la bonne compagnie, qui n’avoient encore que débité de l’orviatan sur des théatres ; mais reçus avec enthousiasme, ils se sont évertués, ils ont pris, l’essor, par une noble émulation, & ont essayé des piéces régulieres ; on a dit qu’ils réussissoient, & la recette a été bonne, quoique la Ville soit déserte, misérable, chargée d’impositions, qu’elle ait souffert depuis bien des années, de grandes calamités, les bourses fermées aux pauvres, se sont ouvertes pour des charlatans, qui ne savent pas même leur métier, tant l’amour du théatre est une aveugle ivresse.
Leur salaire augmenta avec leurs années ; ils ne savaient pas lire ! […] Je veux parler d’une pantomime, jouée il y a une quinzaine d’années, sous le titre de la Famille savoyarde 7. […] Le Sérail à l’Encan 40, la Vierge du Soleil 41 et le Château du Diable 42, sont je crois les trois premiers enfants de cette bâtarde43, qui accoucha quelques années après de deux enfants, l’un avoué par le malheur, et l’autre par le bonheur44, et d’un Diable et d’une Bohémienne 45, qui furent à leur tour, avec une certaine Marguerite46, servante chez un moine, les pères et mères du tendre comique, pathétique ou cruel, quelquefois même féroce ; mélodrame de nom, tragédie en prose avec toutes licences. […] Selon le titre d'une autre édition publiée la même année « chez tous les marchands de nouveautés », il a écrit son opuscule pour répondre à un concours de l'Académie de Lyon : De l'Influence des théâtres et particulièrement des théâtres secondaires sur les moeurs du peuple, prix proposé sur cette question par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, par M.
Les Règlemens defendent les spectacles à certains jours de l’année, de même que dans les temps d’une affliction ou calamité publique. […] L’Impératrice-Reine défendit en 1754 les Comédies, Opéras, Concerts, & autres Spectacles publics ; 1°. tous les vendredis de l’année ; 2°. dans l’Avent, à commencer au 14 Décembre ; 3°. le jour de Noël, tout le Carême, le jour de Pâques, les jours des Rogations ; 4°. les jours de la Pentecôte, Trinité, Octave de la Fête-Dieu ; 5°. les Fêtes de la Sainte-Vierge & leurs veilles, quand même ces dernières ne seroient point fêtées ; 6°. les jours des Quatre-Temps, de la Toussaint & la veille des Trépassés, des Rois ; 7°. le premier Octobre & le 14 Novembre, jours anniversaires de la naissance & du nom de l’Empereur Charles VI ; le 28 Août & 19 Novembre, jours de la naissance & du nom de l’Impératrice Elisabeth ; & le 20 Octobre, jour de la mort de l’Empereur Charles VI.
C'est le nom qu'eurent les premiers Acteurs des Jeux Scéniques, parce que les Etruriens, dont les Romains les empruntèrent durant plusieurs années, donnaient en leur langue aux Joueurs de bouffonneries le nom d'Ister « Quia Ister Thusco verbo vocabatur nomen Histrionibus inditum. » Tit. […] souffert de semblables durant plusieurs années sous le nom de la Fête des Fats ou des Fous, et qui fut depuis abolie par le conseil de nos Théologiens, sur la Lettre qu'ils en écrivirent à tous les Évêques de France.
Toute sa vie pendant bien des années n’est qu’un tissu de querelles littéraires, de bons & de mauvais succès de ses pieces, des éloges ou des critiques, des remerciemens ou de satyres. […] C’est dans ces années critiques qu’il eut le bonheur de s’occuper de son salut. […] Lucrece, comme tous le monde fait, est un athée, un blasphémateur, qui nie la Providence, insulte la Divinité, un matérialiste qui croit la matiere éternelle & infinie, & fait éclorre tous les êtres du mouvement nécessaire des atomes d’Epicure, auquel il ajoute un clinamen pour accrocher les atomes ; un libertin qui attribue tout à la volupté, remplit son livre d’obscénités, & fait l’apologie du vice ; un fou dont l’esprit fut dérangé pendant plusieurs années, & se tua lui-même à la fleur de son âge, dans un accès de fureur, qu’on attribue à un philtre amoureux que lui donna sa maîtresse.
Quelque année après, Boursaut mit à la tête de son théatre une lettre apologétique qu’il avoit surprise du P. […] Il faut que le désordre soit bien grand, puisqu’il a cru la réforme nécessaire, par une expérience de quarante années d’exercice. […] Depuis plusieurs années j’avois beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le théatre.
Année séculaire de Moliere. […] L’Eglise a imité cet usage dans le Jubilé de l’année Sainte, espece de fête séculaire qui revenoit tous les cent ans, qu’on a depuis reduit à cinquante, & enfin à vingt-cinq ans, pour multiplier un si grand bien. […] Un buste, un pied d’estal pour un si grand Dieu, ont quelque chose de bien mesquin ; il faudroit une statue entiere, & même un colosse comme celui de Rhodes : aussi les comédiens qui se sont fait tant d’honneur, il y a quelques années, en rendant hommage à Corneille, non par une fête séculaire, mais en donnant à sa niéce le profit d’une représentation, & après avoir payé un tribut si noble & si légitime (à très peu de frais) au pere de la tragédie, viennent de faire éclater leur reconnoissance, (à aussi bon marché) envers leur pere, le créateur & le modèle de la bonne comédie, par un grand effort, ils ont réservé le profit de la premiere & de la derniere représentation des deux farces faites pour lui, l’Assemblée, & la Centenaire, les destinent à lui faire élever une statue ; mais il s’en faut de beaucoup que cette foible somme, (je la croyois grande, puisqu’on fait tant valoir la générosité des comédiens,) que cette foible somme soit suffisante, pour les frais du monument ; il y a lieu de croire qu’ils seront sécondés par une nation sensible & généreuse, qui ne permettra pas qu’un projet, qui l’honore, soit comme tant d’autres, vainement annoncé. […] Si ou n’eût pas voulu les prendre tout d’un coup, on pouvoit partager la levée en plusieurs années, on le pouvoit aisément. […] Nous avons souvent parlé des spectacles de la Chine, voici ce que nous apprend de ceux du Tonquin, le dernier & vingt-neuvieme tome des Lettres édifiantes & curieuses, des missions étrangeres des Jésuites, dont le travail utile & agréable est interrompu depuis plusieurs années.
Sur la fin de cette année, il se fit un changement dans les deux troupes. […] Le désœuvrement, le luxe & l’ennui, plus que l’attrait du plaisir & de la nouveauté, conduisent aux deux salles de Comédies, trop peu suffisantes pour la Capitale du Royaume ; & les acteurs, contens d’une recette & d’un gain considérable, sans autre peine que celle de débiter toujours les mêmes rôles de quelques pièces, une ou deux fois la semaine, plusieurs années de suite, n’ont plus l’émulation de leur état. […] L’établissement de ce spectacle national seroit d’une éxécution facile, si, loin qu’il ait rien de méprisable, il peut servir au contraire à conduire aux honneurs & aux dignités, & s’il est ordonné que nul ne pourra être admis à aucune place publique à la Cour, dans le Ministère, ou dans la Robe, sans avoir donné des preuves de ses talens dans les premieres années de sa jeunesse, sur ce Théâtre de la Nation. […] Ces chants alors devoient être fort peu de chose, puisque ce ne fut que vers l’année 1026, qu’un Moine d’Arezzo, nommé Gui, inventa l’harmonie & la Musique à plusieurs parties : avant lui on ne connoissoit que la mélodie ou le chant. […] On doit entendre ici la belle pantomime, dans le genre du Spectacle de Servandoni, donné aux Thuilleries il y a quelques années.
Les Hollandois donnent l’année 1561 pour l’époque de l’établissement de leur Théatre, qui fut aussi très-grossier dans son commencement. […] L’art de l’Imprimerie découvert peu d’années auparavant, devint bientôt florissant par les soins des Aldes, plus dignes encore du nom de Sçavans que de celui d’Imprimeurs célebres. […] On pourroit bien faire remonter vers l’année 1313 l’époque de ces sortes de représentations publiques ; mais alors elles n’étoient pas ordinaires. […] On vit paroître vers l’année 1588 deux nouvelles troupes de Comédiens. […] le Beau se sont bornées à l’âge brillant du Théatre Grec, c’est-à-dire depuis la quatrieme année de la soixante-troisieme Olympiade jusqu’à la troisieme année de la quatre-vingt-treizieme Olympiade ; ce qui renferme un espace de 119 ans.
Quelque fois les années entieres. […] Si notre Ciel plus constant, & moins pluvieux ne rendoit une grande partie de l’année nos promenades impraticables, il présente d’abord une très-grande cour, ornée de portiques en treillages, une belle façade décorée des mêmes ornemens.
Ce saint Docteur, fils d’un Préfet du Prétoire des Gaules, la première dignité de l’empire d’Occident, y suivit plusieurs années le barreau, exerça la charge de Conseiller Assesseur du Préfet du Prétoire, et fut enfin Gouverneur de deux provinces consulaires, l’Emilie et la Ligurie ; avec les honneurs de Consul, magistrature suprême dans l’Empire. […] Plusieurs de ces lois regardaient nommément les Magistrats, comme celles qui leur défendaient d’aller à la comédie après dîner, de faire aux Acteurs d’autres largesses que d’une somme modique qui était taxée ; de paraître aux spectacles que deux ou trois fois l’année, le jour de la naissance et du couronnement de l’Empereur ; de transférer pour leur satisfaction les Acteurs, les décorations, les chevaux, d’une ville dans une autre, afin de se donner ce divertissement dans le lieu de leur séjour, etc.
Ce Seigneur regna moins que les Consuls Romains ; il ne finit pas son année, ayant déplu à sa Compagnie, il fit par désespoir, démission de sa place ; il s’en répentit inutilement ; le Roi ne voulut plus de lui. […] Ses vues bienfaisantes furent exécutées ; on assembla toutes ces filles & leurs fiancés, dans le Consistoire de l’Hôtel-de-Ville, les Capitouls les conduisirent à l’Autel, où M. de la Galaistere, l’un des Grand-Vicaires (à l’absence de M. de Lomenie, Archevêque, qui demeure depuis plusieurs années à Paris, & qui, sans doute, se seroit fait un plaisir d’assister à la cérémonie ;) après un discours où il joignit à une exhortation convenable, l’éloge le plus vrai, du Magistrat, auteur de la fête, leur donna la bénédiction nuptiale ; de l’Autel, les époux avec chacun quatre de leurs parents, passerent à la salle où on leur avoit préparé un repas, après lequel on leur permit de danser à leur maniere, jusqu’au soir ; la plus grande décence, & une parfaite tranquilité accompagnerent la franche & agréable gayété qui y regnoit. […] Turpin, Histoire de Siam, rapporte qu’il est un jour dans l’année où l’on choisit une femme flétrie par ses débauches ; on la porte sur un brancard, dans toute la ville, au son des tambours & des hautbois, tout le monde lui vomit des injures, lui jette de la boue ; après l’avoir bien promenée, on l’abandonne sur un fumier ou sur un buisson, hors des remparts, avec défense de jamais rentrer.
Trois autres comédiens non moins fameux furent inhumés en l’église des Grands Augustins, et plusieurs d’entre eux avaient exercé leur profession pendant plus de cinquante années.
Du temps de l’Empereur Charlemagne, plusieurs Conciles en France voulurent arrêter le cours des Jeux scandaleux que représentaient les Farceurs dans les places publiques ; mais tous leurs efforts n’aboutirent qu’à empêcher les Ecclésiastiques d’y assister : Charlemagne, non seulement approuva le décret des Conciles ; mais, par une Ordonnance de l’année 813, il abolit tout à fait ces Jeux.
Crébillon déclarant à l’auteur de Mahomet qu’il lui est impossible d’approuver cette Pièce, Crébillon suffit pour suspendre, pendant plusieurs années, la représentation du chef-d’œuvre. […] Lorsque dans ses dernières années, affoibli par l’âge & par les chagrins, lassé d’une puissance arbitraire exercée pendant plus d’un demi-siècle, il traînoit les restes de sa vie entre son Confesseur Jésuite, & sa maîtresse Janséniste, il n’est pas probable qu’il eût pris plaisir à voir tourner en ridicule les charlatans de dévotion, & leurs cris auroient infailliblement étouffé, près du vieux Monarque, les réclamations du Philosophe. […] On a vu Voltaire, luttant à chaque nouveau chef-d’œuvre contre la foule des envieux & des fanatiques, forcé de ménager des Courtisans qu’il méprisoit, déplorant la pusillanimité de ses Concitoyens, disant la vérité par vocation, par besoin, par enthousiasme pour elle, se rétractant, se reniant lui-même pour échapper à la persécution ; admiré sans doute, mais dénigré, mais haï, mais enfermé deux fois dans les cachots de la Bastille, exilé, contraint de vivre éloigné de sa patrie, osant à peine venir expirer dans cette ville qui se glorifie de l’avoir vu naître, jouissant des honneurs d’un triomphe, & trouvant à peine un tombeau ; avant ce dernier opprobre poursuivi, pendant trente années, jusqu’au pied du Mont-Jura, par des mandemens & des réquisitoires ; flattant sans cesse & les Flatteurs & les Maîtresses du feu Roi ; & laissant à la postérité, avec un exemple de force, un exemple de foiblesse, qui déposera moins contre lui, que contre son siècle, in ligne encore, à bien des égards, d’être éclairé par un si grand homme. […] La représentation de Tartuffe, ce chef-d’œuvre de morale comique, n’a-t-elle pas été suspendue pendant plusieurs années, tandis que la Femme Juge & Partie, ne souffroit aucune difficulté ?
Caffaro, Sicilien, Théatin comme lui, & son professeur, homme distingué dans son ordre, qui, depuis quelques années étoit venu à Paris enseigner la Théologie & exercer le Saint Ministere, & que Boursaut Pere, appelle son Confesseur, chose rare & vrai Phénomene au théatre. […] C’étoit une condamnation du refus qu’il avoit fait quelques années auparavant de la sépulture Ecclésiastique à Moliere. […] Le théatre a eu depuis peu d’années deux adversaires d’un grand poids, Gresset & Rousseau, deux grands maîtres, célebres dans la République des lettres, gens de beaucoup d’esprit, en état d’en juger, tous deux amateurs déclarés, tous deux compositeurs distingués, & qui en ont par eux-mêmes senti le danger, & se sont déclarés hautement contre lui, deux phénomenes bien dignes d’attention, l’un par des principes de Réligion dont il fut toujours rempli, qu’il suivit d’abord en se consacrant à Dieu dans un ordre Religieux, qu’il a suivi de nouveau après quelque éclipse, en embrassant dans le monde la vie la plus édifiante ; l’autre, malgré les préventions de l’irréligion manifestée à l’Europe, de la maniere la plus éloquente & la plus scandaleuse ; mais entraîné malgré ces ténébres par la force de la vérité. […] Il mourut rongé de vers & accablé de dettes, la cinquante-quatrieme année de son âge.
J’ai connu un homme en place qui avoit à ses gages des rubanniers de Paris, & achetoit des échantillons de tous les rubans qui paroissoient chaque année : il les colloit sur la feuille d’un grand livre. […] ce génie créateur, cet écrivain inimitable, si fécond, si charmant, si amusant, il faut des ordres pour le faire jouer, des invitations pour le faire écouter quatre ou cinq fois l’année ! […] C’est un fort petit mérite de travailler à des romans avec une dame qui, après avoir fait profession & vécu plusieurs années en religieuse, quitte son état pour se livrer au monde, & composer des romans. Dame aureste, qui traitoit de bêtes les beaux-esprits dont elle se servoit, & sa petite cour de sa ménagerie, & leur donnoit chaque année des culottes pour étrennes. […] Une seconde troupe quelques années après, une troisieme ensuite, une quatrieme que Henri IV.
Je disois, il y a quelques années, à une Actrice, à l’occasion d’une Tragédie où elle avoit bien fait, qu’il étoit dommage que cette Piéce fût écrite foiblement.
Les mêmes accidens, le ravage des années, qui nous ont privés de son Traité des passions, pourraient bien nous avoir enlevé ses discours au sujet de l’Opéra-Bouffon, ainsi que je le démontrerai plus bas.
Lui dira-t-il, Seigneur, j’ai passé quarante ou cinquante années à composer des pièces pleines d’amour, d’ambition, de vengeance de bouffonneries, etc.
Aristophane, Eschyle, Sophocle, Euripide préparèrent à Philippe, qui vint peu d’années après eux, la conquête de la Grèce et la servitude d’Athènes.
Il vêcut avec elle plusieurs années, il s’en dégoûta, épousa la Princesse de Cantecroix, & prétendit que son mariage avoit été fait par force, se dégoûta de même de celle-ci, en épousa une troisieme. […] Son dernier mariage avec Madame d’Apremont fut bisarre ; il avoit soixante deux ans, & quoique d’un tempéramment vigoureux, il s’étoit usé par tant de guerres, de travaux, de débauches ; elle étoit dans sa troisieme année. […] Ce Prince, sorti des prisons de Tolede à la paix des Pyrenées, passa par Madrid, se pressa de revenir chez lui après une absence de cinq années ; il n’y demeura que peu de jours, & se rendit en poste à S.
Les premiers Empereurs de Rome s’étaient trouvés assez souvent parmi les troupes de Comédiens pour leur plaisir ; et à leur exemple il n’y a point de doute que les enfants des meilleures et plus nobles familles eussent embrassé cette condition, si par le frein des lois on n’eût su dextrement arrêter la violence de cette inclination qui les y poussait, aussi bien qu’elle en pousserait encore beaucoup de notre temps, qui au lieu de s’occuper aux grandes et héroïques actions, où leur noblesse les destine, les ferait passer leurs meilleures années dans la douceur de cette vie voluptueuse. […] Bannir les Comediens de la vie civile et commune, ce serait ôter les histoires des livres, les belles femmes du monde, la foire Saint-Germain du cours de l’année, les confitures des galeries de l’Hôtel de Bourgogne, et le Gros-Guillaume de la Comédie même.
Mais le Parnasse Florentin prit tout au tragique ; il se livra à son ressentiment, comme quelques années après le Cardinal de Richelieu se livra à la jalousie contre Corneille, en faisant censurer le Cid. […] Après avoir amusé le public par des scènes ridicules, cette dispute académique est tombée dans l’oubli qu’elle méritoit ; & quelques années après, le Tasse étant venu à Florence avec la protection du Grand-Duc, l’Académie aussi courtisanne que vindicative, fit les plus grands honneurs à celui qu’elle avoit si fort insulté, La Jérusalem délivrée, si solemnellement décriée, fut réintégrée dans ses priviléges. […] Il avoit communié de très-bonne heure & très-fréquemment dans ses premieres années : sa serveur se renouvella aux approches des derniers momens. […] la derniere année de sa vie, presqu’au lit de la mort, épousa sa concubine & légitima les enfans qu’il en avoit eu, dont il la laissa tutrice. […] Cette occupation étoit fort de son goût, & il disoit que c’étoient les plus heureuses années de sa vie.
Arcère qui a remporté le Prix de Poésie au jugement de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse, en l’année 1748 », in Desprez de Boissy , éd. 1771, 1re partie, p. 622-631. […] Prônes pour tous les dimanches de l’année, 2 vol. ; II. […] Éditions modernes • (avec Anonyme , Récit touchant la Comedie, 1607) : « Conviction véritable du récit fabuleux divulgué touchant la représentation exhibée en face de toute la ville de Lyon, au collége de la Compagnie de Jésus, le 7 d’aoust de la présente année 1607. […] Suffren, L’Année Chrestienne, 1640 • Suffren, Jean (16..-17.. ; SJ) : L’Année Chrestienne ou le Sainct et profitable employ du temps pour gagner l’Eternité. Où sont enseignées diverses practiques é moyens pour s’occuper durant tout le cours de l’Année, conformement à l’ordre de l’année, inspiré par le S.
Dans une année, où la main de Dieu vient de s’appesantir sur nous, en nous ôtant la récolte qui fait la principale ressource du païs : dans un tems de calamité, où nous ne devrions penser qu’à fléchir sa colére par des œuvres de pénitence, n’attirez pas par de nouveaux crimes, de nouveaux traits de vengeance.
Et le temps qui est spécialement dédié à la dévotion, ne comprend pas seulement tous les Dimanches de l’année, mais toutes les Fêtes qui sont d’obligation ; parce que suivant la doctrine commune, nous sommes obligés de les passer aussi saintement, que le jour même du Dimanche.
Or il faut avouer de bonne foi que la Comédie moderne est exempte d'idolâtrie et de superstition: mais il faut qu'on convienne aussi qu'elle n'est pas exempte d'impureté ; qu'au contraire cette honnêteté apparente, qui avait été depuis quelques années le prétexte des approbations mal fondées qu'on donnait à la Comédie, commence présentement à céder à une immodestie ouverte et sans ménagement, et qu'il n'y a rien par exemple de plus scandaleux que la cinquième Scène du second Acte de l'Ecole des Femmes, qui est une des plus nouvelles Comédies.
Dans quelques années, quand on aura joui de cette liberté, on ne concevra pas plus qu’elle aie pu éprouver des obstacles, que l’on ne conçoit aujourd’hui comment, dépuis vingt ans, on n’a pas un second théâtre. […] Elle appartiendra donc au public un certain nombre d’années après la mort de l’auteur. […] Pendant plusieurs années on a joué aux Associés toutes les pieces du théâtre François, sous d’autres titres : Le Pere de Famille, s’appeloit les Embarras du ménage, Béverley, la Passion du Jeu, Zaïre, le Grand Turc mis a mort, et le peuple suivoit tellement ce spectacle, qu’en peu d’années les directeurs, qui avoient commencé sur des treteaux, ont a été en état de faire bâtir une assez jolie salle.
Vain prétexte, dit Libanius, ces occasions n’arrivent qu’une ou deux fois l’année, et vous n’êtes obligés d’y donner que quelques moments de la matinée ; au lieu que sans nécessité et avec scandale, vous qui vous dites accablés d’affaires, et vous donnez pour les protecteurs de la veuve et de l’orphelin, on vous y voit matin et soir, nuit et jour, vous vous en faites gloire, quand vous en sortez vous vous entretenez de ce qui s’y est passé. […] Il existe au milieu du Palais un corps formé de ses propres suppôts, qui non seulement dans ses cavalcades, ses habits d’ordonnance, le titre pompeux de ses Officiers, donne au public un spectacle comique, mais qui encore a été pendant deux ou trois siècles une troupe de Comédiens, représentant des pièces de théâtre, et obligé de les représenter certains jours de l’année à l’honneur du Prince et de ses amis et féaux les gens tenant la Cour du Parlement, auxquels ils allaient les inviter par des réveille-matin et des aubades, avec des fanfares et des instruments de musique. […] La mémoire du vénérable Prélat, qui pendant nombre d’années a gouverné ce diocèse avec autant de sagesse que d’édification, est traitée avec mépris, et même calomnieusement offensée, son refus du sacrement de mariage aux Comédiens est traité de scandale, ainsi que le refus de la sépulture ecclésiastique.
Ce Père porte la sévérité jusqu’à priver de la communion ecclésiastique un homme qui sans être Comédien lui-même, s’occupait à instruire, à former, à exercer les Comédiens, comme les Régents dans les collèges passent une partie de l’année à préparer les jeunes Acteurs. […] Toute l’Eglise y a applaudi, et malgré la corruption des mœurs, qui dans tous les temps a conservé et fréquenté le théâtre, peu de lois dans la discipline qui soient plus connues, contre lesquelles on ait moins réclamé, que l’excommunication des Comédiens ; on ne l’a attaquée que depuis peu d’années, où les mêmes mains qui n’ont pas respecté la religion, ont osé, non pas révoquer en doute, mais traiter d’injuste ou de nulle, une peine dont ils reconnaissaient la vérité : « Quid de Histrionibus qui in suæ artis dedecore perseverant ? […] Laurent, plus zélés pour les pauvres, offrirent de donner sans abonnement, sans déduction des frais, le sixième de leur entière recette, si l’on voulait leur permettre de jouer de petites pièces ; ce qui forma la matière d’un grand procès avec la Comédie Française, lequel dura plusieurs années, occasionna bien des arrêts, et ne fut enfin terminé que lorsque abandonnant (par charité) l’intérêt des pauvres, les Acteurs forains traitèrent avec la Comédie Française, et en obtinrent la permission de représenter de petites pièces, qu’ils achetèrent très chèrement.
Son inventeur est aussi incertain que les années de sa naissance.
Nous voyons encore Charlemagne, à l’instar des empereurs romains ses prédécesseurs, rendre une ordonnance, en l’année 789, qui rangeait au nombre des personnes infâmes cette espèce de comédiens histrions auxquels il n’était pas permis de tester, ni de former des accusations en justice.
La même année, Des Fontaines fit jouer la vraie suite du Cid.
Nous nous ferons beaucoup de plaisir de profiter dans cette occasion des Règlements si sages et si chrétiens qui ont été faits depuis quelques années sur ce même sujet dans une des Universités du monde la plus fameuse et la plus célèbre, et d’en tirer une partie de ceux que nous croyons devoir faire pour notre Diocèse, et que nous ordonnons que l’on y observe.
, et nonobstant la clameur universelle de tous les prédicateurs de Paris, lesquels continuent encore journellement de s’en plaindre, mais en vain, n’ayant pu pour tout obtenir sinon une défense de jouer durant une année, pour recommencer au bout de l’an plus que devant.
car en l’année 389. […] L’année suivante sous le Consulat de C.
Enfin, les Acteurs ne sont point riches, ils n’obtiennent des pensions qu’après vingt années de service ; les contraindre à quitter avant ce terme, c’est les exposer à manquer de subsistance ; ils ne sont point assurés que l’on permettra leur retraite, s’ils l’exécutent sans être avoués, ils ne seront pas pensionnés.
Car les grandes choses ne paraissent ordinairement au monde, que dans des longueurs pour quia la vie d’un seul homme ne suffit pas ; leur suite est souvent interrompue par le silence, ou par le tumulte des affaires : les faux bruits, les feintes, les passions particulières en déguisent la vérité, et sont cause que l’on prend les circonstances pour le principal, mais les théâtres recueillent ce qui sert pour la parfaite intelligence d’un sujet ; en moins de deux heures, il font voir la naissance, le progrès, les difficultés, la fin des aventures qui exercèrent le monde durant plusieurs années et plusieurs siècles.
Les heures, les journées, & selon l’expression poëtique, l’année se passe à se parer ; tout le reste est compté pour rien : Dùm comantur, dùm pinguntur annus est. […] On mene une vie très-dure pour recouvrer la santé ; on travaille, on rampe les années entieres pour faire fortune, pour acquérir un emploi, un bénéfice. […] Il s’en faut bien qu’ils aient procuré autant de momens de beauté qu’ils ont produit d’années de laideur.
Les jours de fêtes, le triomphe est encore plus brillant, & depuis quelques années les Dignitaires & les Chanoines ont changé la couleur de leurs habits, & viennent certains jours, non-seulement dans la plus élégante parure, mais le uns en soutane rouge & les autres en habits violets. […] L’état religieux depuis quelques années donne bien des scènes qu’il ne faut pas lui imputer : elles sont l’ouvrage de ses réformateurs. […] Les écoliers font à la fin de l’année des Exercices littéraires en public : ce qui est très-utile, & leur donne de l’émulation.
Les deux dernieres années de sa vie c’étoit un cadavre ambulant dont il ne restoit plus rien que le nom. […] Il étoit encore jeune : mais aux ames bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années . […] Son fils lui survécut plusieurs années, porta de tous côtés la double guerre qui l’a rendu célebre, & vint mourir à Chambort d’une sueur continuelle & putride.
A l’exception des premieres années de son règne, qu’il donna à la religion, ce Prince fut presque toujours dans l’ivresse des passions, parce qu’il fut dans l’enchantement du théatre. […] On pense en Europe comme aux Indes : les mœurs des François ressemblent fort à celles des Mogols ; on voit chaque année dans toutes le villes, le jour des Cendres, un convoi grotesque qui va enterrer Carnaval. […] On peut compter sur douze fois l’année, & souvent plusieurs fois chaque mois, ce qui dans vingt ans d’exercice fait deux cents quarante recueils d’adulation bien comptés.
On a exécuté il y a quelques années, à Saint Jean-en-Grève, un Te Deum, de M.
La mémoire du vénérable Prélat qui, pendant nombre d’années, a gouverné ce Diocèse avec autant de sagesse que d’édification, est traitée avec mépris, est même calomnieusement offensée.
Les désordres infinis du clergé de France excitèrent les craintes de la nation et du roi Henri III, aux états de Blois, tenus en 1588 ; le garde des sceaux de Montholon prononça dans cette assemblée, au nom de ce prince, un discours dans lequel on remarque le passage suivant : « Sa majesté demande donc d’abord au clergé puisqu’il est chargé de la réformation des autres, qu’il commence par se réformer lui-même, et donner bon exemple aux autres ordres de l’Etat. » Cette mercuriale, justement méritée et justement appliquée, devait porter le clergé à écouter la parole royale et le vœu de la nation, et à rentrer de lui-même dans les principes de l’Evangile et dans les dogmes apostoliques, qui indiquent et ordonnent aux ministres du culte une soumission entière à la volonté du prince ; mais loin de produire un effet aussi salutaire, aussi conforme aux préceptes de la religion, cette mercuriale ne fit qu’allumer le feu de la vengeance dans le cœur du clergé, et le prince qui l’avait ordonnée fut cruellement assassiné l’année d’ensuite par Jacques Clément prêtre et dominicain !
Voici le nom des conciles que j’ai osé citer, savoir : ceux d’Arles, années 314 et 1234 ; de Carthage, en 349, 397 et 398 ; de Chalon-sur-Saône, en 813 ; de Cologne, en 1536 ; d’Elvire, en 300 ; de Mayence, en 813 et 888 ; de Nice, en 300 ; d’Oxford, en 1222 ; de Pavie, en 850 ; de Reims, en 813 ; de Rome, en 744, 787 et 1059 ; de Salzbourg, en 1420 ; de Tolède, en 589 ; de Tours, en 813 et 1239.
Rousseau, pour le Théâtre, doit, ce me semble, être écouté dans cette cause, du moins autant que lui ; et je finis par une Lettre, que j’écrivis il y a bien des années, dont je retrouve par hasard le brouillon.
Une Ecole Dramatique, comme une école militaire, pour former de bons Acteurs, & faire répresenter pendant le cours de l’année, avec le plus d’éclat, les piéces qui auront eu la Couronne, ou l’accessit ; on donne les plus grandes facilités. […] Tant de prix académiques de tant d’especes : Science, Eloquence, Poésie, Musique, Peinture, Sculpture, Chirurgie, Agriculture, Dessein, & notamment prix Dramatique, établi depuis quelques années, & accordé pour la premiere fois, au sieur du Beloy ; bourgeois de Calais ; & ces innombrables académies ou écoles, pour toutes sortes d’objets, ont bien pu faire naître dans une Cour toute Française, l’idée d’une école dramatique, pour la représentation ; on y joindra bien tôt aussi l’académie de musique, de la danse, de poésie, on en fera une Université théatrâle, avec les quatre facultés, les assemblées de ce corps gravissime de l’amplissime Recteur, des savantissimes Professeurs, des illustrissimes Docteurs, de ces méritissimes Licenciés, Bacheliers, comédiens, formeront une jolie scéne, qu’ouvrira un bedeau avec sa masse ; on n’y oubliera pas les écolieres & les régentes des actrices, qui ne sont pas moins nécessaires que les acteurs, soit qu’on les incorpore dans les classes & les corps des acteurs ; soit qu’on en fasse une université fémelle, séparée avec ses facultés, ses suppots, ses appartenances, ce qui seroit plus décent, mais qui exerceroient moins les uns & les autres, que s’ils prenoient leurs leçons & faisoient ensemble leurs exercices académiques. […] Cet Ecrivain fécond faisoit chaque année deux drames, malgré ses immenses occupations, comme Andre Tiraqueau faisoit chaque année un livre ; il brille ; sur-tout par la force, & le naturel, par les expressions les sentimens & les images, par l’invention des desseins, des caractères, & des situations théatrales ; supérieur en ce point à son Disciple Metastasio.
Le Concile de Tours en la même année au Titre XI. […] Les plus pieux en effet en sont assez détournés par les principes du Christianisme ; et du temps du Louis XIV, ceux qui voulaient faire leur Cour, l’eussent faite assez mal en allant à la Comédie, où ce Roi n’allait plus depuis plusieurs années.
Le Roi, depuis bien des années, avoit accordé à six Académiciens des places distinguées au théatre de la Cour ; ils y avoient été solemnellement installés avec tous les honneurs bacchiques. […] Chaque année c’est la belle & la noble occupation tous les jours de carnaval, mais on y veut de l’ordre, de l’esprit, de la science, au lieu qu’en France ce sont des chaos. […] Il est des villes, sur-tout dans les provinces méridionales, où la chaleur du climat fait bouillir les humeurs, des villes où à certains jours de l’année les rues sont pleines de ce chaos ; on diroit que toute la ville est dans un accès de démence.
Ces trois Princes se garantissent mutuellement leurs états, & le privilege de leur commerce & le maintien de la paix d’Utrech ; & l’année d’après, ce même Roi de Prusse abandonne ses alliés, & se ligue contr’eux avec leurs ennemis l’Empereur, la Czarine, le Roi d’Espagne ; mais il joue la comédie, il tient le traité caché, fait semblant de persister dans l’alliance pour mieux surprendre ceux qui comptoient sur sa bonne foi ; c’étoit le prologue des comédies que joua son fils dans la suite, qui penserent faite périr les armées françoises, mais qui ne réussirent ni à l’un ni a l’autre. […] La France marche avec plus de lenteur, elle attend qu’un jeune homme se presente, ou elle fait tirer au sort ; le milicien ni le volontaire ne sont tenus de servir que quelques années. […] Voltaire n’étoit pas si complaisant ; aussi je l’ai chassé, & m’en suis fait un mérite auprès de Maupertuis : mais dans le fond je craignois son esprit caustique & intéressé ; un écu de moins par année m’auroit attiré mille coups de patte : d’ailleurs il est difficile que deux beaux esprits respirent le même air.
Il est une époque de l’année, consacrée de temps immémorial aux plaisirs tumultueux de la multitude ; tous les gouvernements, et aussi le gouvernement temporel de Rome, les favorisent ; ils consultent même les effets de cette joie périodique, et plus ces saturnales sont bruyantes et animées, et plus ils sont convaincus que les peuples sont heureux et satisfaits de ceux qui régissent leurs destinées. […] elle a été ternie pendant les dernières années de sa vie, et ce sont les chefs-d’œuvre de Corneille, de Racine et de Molière qui ont valu à son siècle le nom de siècle de Louis XIV. […] [NDE] Le jubilé de l’année sainte 1826 est l’occasion d’un grand mouvement clérical et ultra.
Autre merveille : elle soutient une année entière toute l'austérité de la Trappe, si supérieure à la faiblesse de son sexe et à la corruption de son cœur, sans avoir ni le dédommagement de la passion, puisqu'elle ne se fit jamais connaître à son amant, encore moins le secours de la religion et de la grâce, puisqu'elle fut toujours, dit-elle, « des désordres du cœur la honteuse victime », Quelle idée ! […] Une année se passe dans un silence aussi peu possible à une femme, à une amante, à une folle, qui ne se fait Moine que pour être auprès de lui, que la stupidité d'un libertin, d'un désespéré, qui ne pense qu'à elle, qui voit tous les jours son portrait, qui l'a tous les jours à ses côtés et ne la connaît pas. […] Ensevelir vingt-six ans de misere : dit-on ensevelir les années ?
un Avocat dont les premières années avaient été aussi mal employées. […] Si ce Père, qui avait de la piété, a fait une pareille apologie, ce n'est que par la contagion du Jésuitisme : pouvait-il condamner atrocement la Société, qui partout faisait jouer des pièces, surtout chaque année à Paris, où lui-même en avait composé, et avec un tel éclat, que l'on y invitait toute la ville, que le spectacle durait presque tout le jour, que les enfants des plus grands Seigneurs y étaient Acteurs, que le Mercure et la plupart des Journaux en faisaient une honorable mention, qu'après avoir donné pour la forme quelques scènes Latines, conformément aux constitutions de S. […] Presque toute l'année se passa à apprendre, à exercer, à représenter dans la salle publique des spectacles, que les Magistrats municipaux leur livrèrent.
Un instant, un jour peut faire éclore ce que dix années ont caché ; peut-être l’avez-vous déjà renvoyé dix fois !
Dans les premières années du règne de Tibère, le Sénat fut obligé de faire un Règlement, pour défendre aux Sénateurs de fréquenter les écoles de Pantomimes, & aux Chevaliers Romains de leur faire cortége en public.
dit qu'elle commençait toujours par l'honneur des Dieux, et que c'est un sentiment de Religion de nommer le Théâtre un Temple ou un Sanctuaire et la procession qui se faisait dans Athènes aux Bacchanales pour sacrifier à Bacchus le Bouc dont on avait honoré le Poète vainqueur en la dispute de la Tragédie, était estimée si religieuse, que Plutarque se plaint de ce que la pompe orgueilleuse de son temps avait corrompu la simplicité de son origine ; Car il n'y avait au commencement qu'une cruche pleine de vin, et un cep de vigne au-devant du Bouc, suivi de celui qui portait une corbeille pleine de figues, avec quelques marques de l'impudence de cette superstition ; mais par le cours des années la pompe en était devenue si superbe, que sans s'arrêter aux vieilles cérémonies, on y voyait une infinité de gens masqués, grand nombre de vases d'or et d'argent, de riches habits et des chariots magnifiques, dans la croyance qu'ils honoraient ainsi plus dévotement que leurs aïeux cette Divinité chimérique : Et comme l'institution et la célébration de Jeux du Théâtre n'avait point d'autre fondement que la dévotion des Païens envers leurs Dieux, ils y ont presque toujours représenté leurs personnes, et les miracles qu'ils avaient faits.
Les Empereurs Théodose, et Valentinien, ayant égard aux remontrances des Pères de ce Concile, publièrent cette Loi, qui est rapportée dans le Code de Théodose l'année suivante 425.
Les années ne couvrent point les crimes, et on ne perd jamais le souvenir des mauvaises actions ; elles ont cessé d'être des crimes, et elles deviennent des exemples ; on rend plaisir à voir représenter dans la Comédie ce qu'on y peut faire en sa maison, ou à entendre ce qu'on y peut faire: On apprend l'adultère en le voyant représenter, et le mal qui est autorisé publiquement a tant de charmes, qu'il arrive que des femmes qui étaient peut-être chastes lors qu'elles sont allées aux Spectacles en sortent impudiques.
Est-il permis de se précipiter dans un incendie pour essayer s’il y a un danger réel de s’y brûler, parce qu’on en a retiré des personnes qui vécurent encore plusieurs années après ?
La même année elle eut la petite-vérole ; pour la consoler, le pieux Evêque de Vence lui écrivit : Pour votre visage, on m’a écrit qu’il ne sera point gâté. […] La ville de Toulouse suit l’exemple de la capitale : si la femme d’un Capitoul accouche pendant l’année du capitoulat, le petit prince est appellé le Comte de Toulouse, & toute la ville est en fête. […] Elle en étoit séparée depuis plusieurs années, & l’avoit fui jusqu’aux extrémités du royaume. […] Elle délivra dans une seule année neuf cens prisonniers & nourrissoit quatre mille personnes.
Aussi je ne crois pas que ce chef-d’œuvre de Molière (supérieur peut-être de quelques années à son siècle) dût craindre aujourd’hui le sort équivoque qu’il eut à sa naissance ; notre parterre, plus fin et plus éclairé qu’il ne l’était il y a soixante ans, n’aurait plus besoin du Médecin malgré lui pour aller au Misanthrope. […] Vous pouvez néanmoins vous souvenir, que des circonstances particulières ayant obligé vos Magistrats il y a quelques années de permettre dans la Ville même de Genève un spectacle public, on ne s’aperçut point de l’inconvénient dont il s’agit, ni de tous ceux que vous faites craindre. […] Ce mot de Sociniens ne doit pas vous effrayer : mon dessein n’a point été de donner un « nom de parti » ac à des hommes dont j’ai d’ailleurs fait un juste éloge ; mais d’exposer par un seul mot ce que j’ai cru être leur doctrine, et ce qui sera infailliblement dans quelques années leur doctrine publique. […] [NDE] Le titre complet de cette tragédie de Saint-Réal est Conjuration des Espagnols contre la République de Venise en l’année M.DC.XVIII.
Je n’ai que faire de citer des exemples : tout le monde sait que l’Opéra, année commune, donne 55000 liv. aux Pauvres ; il en est de même des autres Spectacles. […] Les Collèges, une fois l’année, donnent des pièces. […] Cette Pièce fut jouée à Versailles en l’Hôtel de Conti, pendant le Carnaval de l’année 1702. […] Pour donner une idée juste de cet événement, il est bon de savoir que le siècle était alors si grossier, que l’on croyait pouvoir racheter des années de supplice avec un morceau de papier vendu à vil prix. […] Malgré tant de pertes, suite ordinaire d’un siège opiniâtre, qui dura des années, César n’eut jamais été maître de nos foyers sans la peste & la famine qui desolaient les Habitans [texte manquant].
Il faut que cet Auteur ait une mémoire bien ingrate, puisqu’il ne se souvient pas de tant de bons Ouvrages qui ont été donnés au public l’année dernière, contre la Comédie, où l’on a solidement prouvé que les Comédiens sont excommuniés par l’Eglise : je viens de rapporter l’Abrégé de tous ces Ouvrages. […] On a écrit de Rome, que les Comédiens de Paris qui se présentèrent à la Confession au Jubilé de l’année dernière 1696. croyant que c’était un temps de grâce pour eux, comme pour les autres pécheurs, parce que les Confesseurs avaient le pouvoir d’absoudre des cas réservés ; surpris néanmoins que les Confesseurs leur eussent refusé l’absolution, s’ils ne promettaient par écrit de ne plus monter sur le Théâtre, avaient présenté une Requête au Pape, dans laquelle ils remontrent qu’ils ne représentent à Paris que des Pièces honnêtes, purgées de toutes saletés, plus propres à porter les Fidèles au bien qu’au mal, et inspirant de l’horreur pour le vice et de l’amour pour la vertu ; et ils prient le Pape de répondre si les Evêques ont droit de les excommunier.
Ces Religieux ont coutume de se donner trois ou quatre fois par chaque année la récréation de représenter par eux-mêmes, et entre eux seuls, dans une Salle particulière quelques pièces de théâtre sur des sujets de piété : et pour cela ils se servent des vêtements, dont on use à la Comédie et à l’Opéra, et qu’ils louent moyennant une somme qu’ils paient à celui qui les a en garde. […] Qu’on ne nous dise pas, que ces sortes de divertissements se font d’une manière si secrète, qu’il n’est pas possible que les gens du dehors en puissent avoir connaissance ; car nous savons le contraire : puisqu’un Prêtre qui avait été Religieux dans un Ordre qui a de la réputation, nous a assure que cela s’y pratiquait dans le temps qu’il y était ; et il n’y a pas un mois qu’un Docteur de Sorbonne nous assura, que celui qui est le Maître de ces habits de théâtre, lui dit au mois de Janvier de cette année 1717. qu’il en avait fourni à une autre Communauté Religieuse, d’un Ordre même réformé, pour représenter dans le Convent une pièce de cette nature.
Je suis accoûtumé, Monsieur, à penser tout haut devant vous : je vous avouerai donc que, depuis plusieurs années, j’avois beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le Théâtre, étant convaincu, comme je l’ai toujours été, des vérités lumineuses de notre Religion, la seule divine, la seule incontestable.
J’Ai lû par ordre de Monseigneur le Chancelier, Les Sermons pour les Dimanches de l’Année prechez par le R.
Faites-moy la grâce, Madame, de ne point trembler pour eux : je les satisfis l’Année suivante ; et comme la Princesse de Cléves n’avait paru que deux ou trois fois on s’en souvint si peu un an après que sous le nom de Germanicus elle eut un succès considérable.
[NDE] Ces paragraphes s’inspirent de Jean Croiset, Exercices de piété pour tous les jours de l’année, vol. 10, pp. 414-415 ou de Hyacinthe de Montargon, « Sur les spectacles », Dictionnaire apostolique à l’usage des curés de ville, Paris, 1776, p. 499-500.
La recette entrera toute entière dans la caisse ; et, à la fin de l’année, ce qui restera, tous frais payés, sera employé en œuvres de piété.
Les Régens disent qu’il leur étoient impossible de fournir d’aliment à tant d’années, ils ont imaginé des pieces de théatre, qui donnent de l’occupation à leurs écoliers ; abus qui sollicite fortement l’autorité civile ; il faut admirer malgré qu’on en aie l’adresse de ceux qui sont parvenus à déguiser aux parens le peu de rapport de ces distractions avec l’objet principal, & leur faire approuver cette mascarade de leurs enfans. […] S’il est vrai que cette Dame ait donné le ton pendant plusieurs années, les progrès du vice ne doivent surprendre personne. […] L’année 1753 fut un tems de remontrance.
Germain à l’Opéra comique (le plus chaste des spectacles que sa dévotion fit supprimer la même année) par le rôle de Laurence de tous le plus pieux, qu’on dit qu’elle joua d’original. […] Ces Magistrats municipaux, qui changent tous les ans, communément des étrengers qui achêtent la noblesse, attachée au Capitoulat, & viennent passer une année à Toulouse, plus occupés de police que de littérature, furent flattés d’une épitre dédicatoire qui les combloit d’éloges, quoiqu’ils fussent inconnus à l’Ecrivain, & croyant illustrer leur regne par un ouvrage immortel où leurs noms sont imprimés, accepterent la dédicace, & donnerent au Sieur Durosoi le titre pompeux de Citoyen de Toulouse, ce que plusieurs d’entr’eux ne sont pas, comme la ville de Calais donna le titre de Bourgeois de Calais au Sieur du Belloy. […] Ce Prince, à l’exemple du Roi de France, a établi une Ecole militaire pour 365 éleves, autant comme de jours dans l’année.
Ce peuple conserva quelque temps, & représentoit chaque année une piece dans l’ancien goût. […] Je fus obligé d’abandonner ce métier ; il continua à l’exercer, & je le retrouvai quelques années après à Beziers, donnant des farces sur des treteaux. […] Il craignoit tout pour sa vertu ; il la mit dans un Couvent, & lui paya sa pension pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’elle s’établît honnêtement.
Voilà le désordre de l’iniquité la plus criante : parce qu’on ne peut pas acquitter ses dettes si l’on joue, ou qu’on ne peut jouer, si l’on acquitte ses dettes, on laisse languir des créanciers, on se rend insensible aux cris de l’artisan et du marchand, on use d’industrie et de détours pour se soustraire à leurs justes poursuites et pour leur lier les mains ; on les remet de mois en mois, d’années en années, et ce sont des délais sans fin ; on n’a rien, dit-on, à leur donner, et néanmoins on trouve dequoi jouer. […] Peut-être même quelques-uns, par une sagesse forcée, et cédant à la nécessité, ont-ils enfin dans ces années dures et stériles apporté quelque tempérament à leur jeu ; mais ce tempérament suffit-il ?
Un des plus honnêtes Hommes que le Théâtre ait possédés depuis long-tems,4 proposa, il y a quelques années, un plan de réforme ? […] Porée, il y a quelques années, au sujet des Spectacles ?
On veut mesme qu’il eust lasché le mottemeraire & insensé, & qu’il luy eust promis le Consulat pour la premiere année. […] Ce n’est pas que ce temps ait esté tousiours & regulierement observé, car on les a veu differez dix, & vingt années en certains temps, par un pur libertinage ; & en d’autres par une pure flaterie envers les Empereurs, on les a rendus tres frequens ; & mesme par Arrest du Senat, il fut ordonné qu’on en feroit annuellement & à perpetuité le jour de la naissance d’Auguste.
Le théâtre des Jésuites a partout précédé de plusieurs années le théâtre public, et l'a fait désirer. […] Dans les retraites et les missions on en inspire de l'horreur, et chaque année on y invite toute la ville.
Cet Ouvrage parut la même année que le Traité de Monsieur le Prince de Conti ; c’est un petit Livre in 12. […] Mais il se plaint à la fin de cet Ouvrage par ces paroles : « Il est certain que depuis quelques années notre Théâtre se laisse retomber dans sa vieille corruption, et que les Farces impudentes, et les Comédies libertines, où l’on mêle bien des choses contraires aux sentiments de la piété et aux bonnes mœurs, ranimeront bientôt la Justice de nos Rois.
Ce n’est pas qu’en métaphysique, cette séparation soit absolument impossible, ou comme parle l’école, qu’elle implique contradiction : disons plus, on voit en effet des représentations innocentes ; qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée à qui ses maîtres proposent de tels exercices pour leur aider à former ou leur style ou leur action, et en tout cas leur donner surtout à la fin de leur année quelque honnête relâchement ?
L’influence que les ecclésiastiques ont reprise depuis quelques années était utile pour le bien de la religion, c’est une vérité que tout homme sensé reconnaîtra avec empressement, parce que après la révolution funeste que la France a éprouvée, tous les principes de morale se trouvant bouleversés et anéantis, il était salutaire pour la nation qu’un corps respectable dans la société se vouât à leur rétablissement, à leur propagation.
Il est assez singulier qu’un Auteur ait ignoré le succès de ses Pièces dans le temps, et qu’il ait attendu douze années à en être informé par un homme d’Eglise.
Il est vrai que le Cardinal de Richelieu de son temps avait purifié le Théâtre, et en avait entièrement banni les Farces ; mais elles ont recommencé depuis quelques années avec plus de liberté qu’auparavant.
Elles sera livrée le premier janvier à quiconque de quelque condition, âge ou province du royaume qu’il soit, qui, dans le cours de l’année précédente, aura fait, sans pouvoir être soupçonné d’ambition, de vanité, d’hypocrisie la meilleure action dans l’ordre moral & politique, comme un génereux sacrifice de ses intérêts pour un malheureux, la libération d’un prisonnier pour dettes considérables, le relevement de quelque honnête famille, la dotation de quelques orphelins, l’établissement de quelque communauté, la construction d’un pont nécessaire, un acte extraordinaire de piété filiale, d’union conjugal, de réconciliation, de reconnoissance, &c. […] Un chevalier, enthousiaste du Patriarche de Bernai, lisant la nouvelle édition magnifique de cet homme adorable, remarqua que sa Mariamne parut en 1723 ; il en conclut qu’il y a cinquante ans que Voltaire est marié avec la scène, qu’il faut donc célébrer très-solennellement cette année cinquantenaire ou cinquantaine, ou cinquantieme, comme on voudra. Bien des gens font une fête après cinquante ans de mariage, & l’on vient de célebrer la centième année de Moliere, à l’exemple des jeux séculaires des romains. […] Moliere, pendant plusieurs années, avoit couru les tréteaux de cette province, & il y avoit composé plusieurs farces que pour son honneur on n’a jamais donné au public ; il avoit appris le jargon du peuple, comme il y paroît par les scènes gasconnes de Pourceaugnac ; il y avoit acquis la facilité de composer des mots burlesques dont on lui veut faire une mérite : mérite médiocre, commun à toute la populace.
Aprez avoir offert ses premiers vœux, sa premiere estime, ses premiers hommages au grand Moliere, l’Académie Françoise a bien voulu accorder après lui à Fenelon quelque part dans les honneurs qu’elle dispense, en donnant pour sujet du prix l’année suivante l’Eloge de M. de Salignac la Mothe-Fenelon, après l’Eloge de Poquelin de Moliere. […] Il y a quelques années qu’un discours de reception de M. le Franc de Pompignan, d’un goût différent, en faveur de la religion, lui attira la plus vive persécution & un déluge de sarcasmes aussi dépourvus d’esprit & de sel que de décence & de justice, & ces traits partoient de la main de quelques Académiciens. […] Si jamais il y met la derniere main, l’Académie pour le couronner, prendra le prix de trente années. […] L’Académie des Jeux Floraux de Toulouse, qui distribue chaque année plusieurs prix, entr’autres un d’éloquence, dont elle propose le sujet, ne donnoit ordinairement que des sujets de morale.
Elles seront à une livre, comme le Parterre : on les ouvrira aux hommes & aux femmes : il n’y aura de Loges à l’année qu’à ce quatrième rang. […] Ces Théâtres libres seraient substitués à ceux des Baladins ; chaque Archimime viendrait acheter du Directorat du Théâtre national, la liberté de représenter durant le cours de l’année, telles & telles Pièces de rebut. […] Plusieurs fois l’année, sur des Théâtres construits, soit dans les Colléges, soit dans les salles les plus vastes des Couvens, les Enfans des deux sexes, donneront, à l’exemple de la jeunesse de Sparte*, des preuves de leurs progrès dans toutes les Sciences qu’on leur enseigne. […] Celui & celle de tous les Acteurs & Actrices qui, durant le cours de l’année, auront le mieux rendu la nature, recevront un Prix. […] Dans le nouveau Système, où l’on a celles du Théâtre du Marais, avec les Comédies-Ariettes & quelques Opéras-Comiques, on pourra diversifier toute l’année.
François fait régulierement chaque année une descente en purgatoire, pour en tirer les ames de ceux qui sont morts dans l’habit de son ordre. […] Un Curé n’a pas droit d’excommuniet, la menace seroit très-répréhensible ; on n’est obligé d’aller communier à sa paroisse qu’à Pâques, & l’on ne peut empêcher les fidèles de communier chez les Religieux à la Toussaints, ni le reste de l’année. […] Il étoit trop religieux, trop vertueux, trop sage, pour imiter un homme dont le principal mérite, qui l’a tant fait louer depuis quelques années, a été d’avoir toléré, favorise, soutenu, professé la religion protestante, ou plutôt de n’avoir pas eu de religion.
Si vous suivez mon conseil, vous respecterez certains temps en l’année, èsquels pour l’amour de Dieu vous retrancherez le jeu,Certains temps en l’année èsquels il est bienséant de retrancher le jeu. […] Certains temps en l’année èsquels il est bienséant de retrancher le jeu.
Cet ouvrage a couté sept années de travail & plusieurs millions. […] Les Persans célébrent chaque année la mort de Hussein fils d’Ali & de Fatmé fille unique de Mahomet tué avec 72 de ses compagnons par Omar, qui lui disputa la succession du Prophète, ce qui forma les deux grandes branches du Mahométisme, qui se traitent mutuellement d’hérétiques & de schismatiques.
Il semble par quelques Piéces mises sur les différens Théâtres de la Capitale dans ces dernieres années, que des Auteurs amis de la vertu veuillent annoblir la Scene, faire tourner le goût de la Nation du côté des objets que nous avons indiqués, enfin convertir le Spectacle en une École de mœurs, d’humanité, de sensibilité, de bienfaisance.
Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur.
Je soutiens que quand même elle n’aurait que ce mérite, elle doit fermer la bouche à ses Critiques ; Elle en ferait toujours plus que ces Moralistes éternels, qui se fatigueraient une année entiére sans remporter la moindre victoire sur les pécheurs trop obstinés, ou trop faibles.
Un Moderne en a fait une autre aussi grossière, et qui ne peut trouver d'Apologie, bien qu'elle soit dans une Apologie du Théâtre ; Il veut prouver que les Acteurs de l'ancien Théâtre étaient honnêtes gens, et que leur vie n'était point licencieuse comme on se l'imagine ; et sans distinguer les Jeux Scéniques des représentations du Poème Dramatique, ni les Mimes des Acteurs de la Comédie et Tragédie, il dit sur les paroles du grand Pline très mal entendues, que Luceïa et Galéria, donc il fait par une insigne bévue deux excellentes Comédiennes, s'étaient trouvées capables de monter sur le Théâtre ; la première durant cent ans, et l'autre à la cent quatrième année de son âge qu'elle y fut remise comme une merveille ; et posant pour maxime indubitable que la voix ne se peut jamais conserver dans la débauche, il conclut que ces prétendues Comédiennes, ayant conservé la leur si longtemps, avaient été fort honnêtes femmes, et ensuite que toutes les autres leur ressemblaient.
Considérons le cours des années et des siècles, le temps qui s’envole : écoutons le son de la trompette qui va bientôt nous appeler, la voix de l’Ange qui se fait entendre pour nous animer au combat ; les martyrs nous tendent les mains et nous présentent leurs couronnes.
Ils en célébraient la dernière année de chacun des siècles.
Avril de la même année, par lesquelles il est défendu à tous Libraires et Imprimeurs, d’imprimer et vendre aucuns Livres composés par ceux de notre Congrégation, sans notre permission expresse, sous les peines portées par ledit Privilège.
Petit à petit tous ceux qui se trouveront dans une passe un peu opulente s’accoûtumeront à venir jouir de la vie chez leurs voisins, pendant cinq ou six mois de l’année. […] Malgré tous les inconvéniens qu’elles ont rencontré ces dernieres années dans la fréquentation d’un Spectacle qu’il faut aller chercher hors la ville, elles n’ont pas laissé de l’honorer de leur présence, dans les tems même d’une chaleur excessive. […] Elle est déja toute faite, puisque, quoique la Comédie n’ait pas été encore admise dans l’enceinte de vos murailles, elle a été jouée pendant fort longtems les années passées et; celle-ci dans vos Fauxbourgs. […] Il n’est pas surprenant que dans la belle saison on se fasse un plaisir d’aller deux ou trois fois à une promenade que le concours du peuple rend vivante et; agréable ; mais cela peut-il suffire pour tenir lieu des amusemens qu’on recherchera pendant l’espace d’une année ? […] Quelques années auparavant, le Consulat avoit accordé aux Augustins la permission de faire bâtir un grand Théatre aux Terreaux, sur les Fossés de la Porte de la Lanterne, pour y jouer la vie de St.
Ainsi ni la succession des années, ni la considération des personnes, ni l’autorité des puissances, ni les priviléges des plus florissantes nations, ne sauroient prescrire contre la condamnation de l’Eglise qui parle au nom & par l’autorité de Dieu, pour rendre légitime ce qu’elle a expressément condamné & défendu : c’est ainsi que parle Tertullien, touchant le voile des Vierges. […] Le troisième Concile de Carthage en l’année 397.
.° Le livre d’Esther fait un détail singulier du goût extrême qu’avoit pour les odeurs le voluptueux Roi de Perse ; on ramassoit dans ses vastes États les plus belles filles, mais avant de paroître devant lui, elles passoient une année entière à se parfumer, comme si on eut voulu leur incorporer les parfums : les premiers six mois se passoient à se baigner dans l’huile de myrrhe pour amollir la chair, ouvrir les pores & les mettre en état de recevoir les aromates dont on les parfumoit les autres fix mois, sex mensibus oleo ungebatur myrrhino, & aliis sex mensibus, unguentis & aromatibus utebantur . […] Les flacons ne sont pas remplis de l’eau de Jouvence ; tous les parfums de l’Arabie n’arrêtent pas le cours rapide des années, l’odeur du tombeau les poursuit ; le musc & l’ambre qu’on appelle pour la chasser la décelent.
LE Royaume de Pologne est depuis plusieurs années le théatre ou plutôt le cahos des passions humaines : elles y sont d’autant plus violamment déchaînées qu’aucun frein ne les arrête, & que les plus grands intérêts les animent. […] Il y a du goût, de l’art, de l’esprit dans ce spectacle : il est difficile de croire que les Russes l’aient imaginé & exécuté ; sur-tout ceux qui étoient en Pologne ne sont que des soldats & des officiers, qui ne faisoient depuis plusieurs années d’autres métier que de piller, de ravager le royaume.
Elles sont d’un homme sage, vertueux, éclairé, instruit par une expérience de quarante années, courageux, qui ose connoître & dire la vérité, quoiqu’avec beaucoup de modération. […] Alors elle sera remise au Conseil, qui seul peut la recevoir. 7.° Toute la recette entrera dans la caisse, & à la fin de l’année ce qui restera, tous les frais payés, sera employé en œuvres de piété. 8.° On ne donnera aucune sorte de spectacle les jours de fête & dimanche, ni en carême.
Dieu l’avait expressément ordonné ; le Grand Prêtre avait seul droit d’entrer dans le Saint des Saints une fois l’année ; l’Arche d’alliance était toujours couverte, il en coûta la vie à cinquante mille Bethsabites pour avoir osé la regarder ; lors de la publication de la loi il fut défendu, sous peine de mort, d’approcher du mont Sinaï. […] Bernard, quoique Protestant (République des lettres, année 1702.), décide d’après Vossius dans sa poétique, dont il donne l’extrait, qu’on ne doit point employer l’Ecriture pour sujet de poème dramatique.
Le jeune Voltaire, qui pouvoir avoit une vingtaine d’années, puisque Chaulieu est mort en 1720, & qui étoit déjà sans mœurs, sans religion, peint ainsi les parties de débauche qu’il faisoit avec lui. […] Il se tue à déchivrer ce manuscrit, à faire des notes, à remplir des lacunes, à donner un sens raisonnable à un écrit presque inintelligible, sans ordre, sans suite, sans goût, fait assez peu de cas de son temps pour y perdre deux années à rajeunir cette guenille. […] Celles de Paris sont très-lucratives & louées par abonnement afin qu’il n’y ait point de vuide dans l’année ; ce profit est réservé aux comédiens ; les auteurs de la piece n’y ont point de part ; c’est un profit net ; il ne contribue point aux frais du spectacle qui se prend uniquement sur la recette de la porte, & diminuent d’autant la portion des auteurs.
Corneille est admirable, parce qu’il n’étoit environné que de très-mauvais modeles, & ces mauvais modeles étoient estimés & récompensés ; il eût à combattre sur-tout ses rivaux, l’Academie & le Cardinal de Richelieu ; la quantité de piéces indignes de lui, qu’il fit quelques années après, n’empêcha pas de le regarder comme un grand homme, c’est le privilege du genie de faire impunément de grandes fautes, il s’étoit formé tout seul : Voilà son vrai merite, car les trois quart de ses poëmes son médiocres, & la moitié au-dessous du médiocre ; mais il a des traits sublimes, & ne les doit qu’à lui-même.
Vengeant sur ton sofa les Français opprimés, Plus que tous nos vaisseaux nuisible à l’Angleterre, Dans le sein de la Paix leur déclarer la guerre : C’est ainsi qu’à Paris au milieu des Plaisirs, Vivant sans embarras, sans projets, sans désirs ; Du tableau du Moment variant la journée, J’attendrai désormais la fin de chaque année.
» Il y a aussi quelquefois des moments heureux, où la grâce de Jésus-Christ opère dans un seul sermon, ce qui pendant plusieurs années avait paru impossible.
je prie Dieu qu’ils dansent toute l’année. […] Toute l’année se passa à danser jour et nuit sans aucune relâche, sans boire, sans manger, sans user leurs habits. […] Quelques-uns des hommes ne tardèrent guère à les suivre ; les autres vécurent un peu plus avec un continuel tremblement de toutes les parties de leur corps ; il serait plus avantageux à nos danseurs d’être punis de la sorte, que d’attendre leur châtiment en l’autre monde : Une mauvaise année est bien plutôt passée qu’une malheureuse éternité. […] Il est de si beaux discours de l’Astrologie, qui nous enseignent en peu de mots ce que nous n’apprendrions de nous-mêmes qu’en plusieurs années ? […] On y acquiert une si éclatante lumière que d’une seule vue on peut pénétrer la suite de toutes les années.
Ce qui fait mieux voir encore l’indignité de ce grand desordre, c’est que l’on donnera plus d’argent une seule fois, pour une place, & pour une loge à la comedie, qu’on n’en donnera toute une année, pour avoir place au Sermon.
On rapporte communément l’établissement des spectacles de Paris à l’année 1398 ; que des bourgeois de cette ville se réunirent pour donner des représentations de la passion de Jésus-Christ, et pour vivre aux dépens de leurs spectateurs.
Cette pièce réformée porterait le nom du Réformateur jusqu’à ce qu’elle fût elle-même un jour réformée quelques années après sa mort ; il est aisé de voir que les ouvrages excellents ne périraient pas faute de quelques retranchements et de quelques additions nécessaires pour les rendre aussi beaux et plus utiles dans le siècle suivant qu’ils l’étaient dans le siècle précédant ; car il faut toujours faire en sorte que les spectacles se perfectionnent à mesure que la raison humaine se perfectionne, et la meilleure manière d’avancer beaucoup en peu de temps vers la perfection, c’est de se servir de ce qu’il y a de bon dans les ouvrages des morts, en diminuant ou corrigeant ce qu’il y a de défectueux, et en embellissant ce qu’il y a de beau.
Les Romains permettoient cependant aux Acteurs d’aller masqués par la ville, mais seulement une fois l’année, le 13 juin, à l’honneur de Cibèle. […] 2. comme d’une troupe de Comédiens, ce qu’elle a été pendant plusieurs années, & qu’elle a cessé d’être depuis qu’on en a réprimé les excès.