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99. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IX. Des mouvements déréglés du corps qui se font dans la danse. » p. 36

Des mouvements déréglés du corps qui se font dans la danse.

100. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — introduction » p. 2

A cet effet, entre autres moyens, il a inventé et introduit au monde les bals, les danses et les autres divertissements que les réprouvés appellent innocents, et que S.

101. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [D] »

Voyez aussi les Notes [K] Masques, & [M] Danse.

102. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Un Sénateur dont on implore la justice, au lieu de donner audience, ne parle que de théâtre, de danse, de mascarade, renvoie les plaideurs et les procès, et déclare qu’il n’a d’autre affaire que son plaisir. […] « Multarum delitiarum comes saltatio, vitiorum omnium postremum. » Toutes les danses n’étant pas également criminelles, on ne peut l’entendre que des danses du théâtre, les bals, les ballets, etc. qui ne sont en effet que des folies et des occasions de crime : « Nemo saltat sobrius, nisi forte insanit. » Est-ce une sévérité outrée d’éloigner les Magistrats de la comédie ? […] Après avoir parlé de la parure, de la danse, de la peinture, de la musique, et de tous les aliments de la passion, toujours hérissé de lois et de canons, et émaillé de vers et de contes, il ne pouvait manquer de parler du théâtre, l’aiguillon, et le règne brillant de la volupté, à côté de laquelle ce galant amateur le place au premier rang, avec de grands éloges : place qui n’annonce pas que l’Auteur qui la lui donne, le regarde comme l’école de la vertu.

103. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre V. De ceux qui vont danser avec mauvais dessein. » pp. 26-27

Il est évident que ceux qui vont au Bal, à la Comédie, et aux autres lieux où on danse et où on se divertit avec des désirs déréglés, et avec des dispositions contraires à la Loi de Dieu, se rendent encore coupables de péché mortel : Car si l’intention est criminelle, il faut nécessairement que l’action qui en procède le soit aussi, quelque indifférente qu’elle soit d’elle-même ; comme S.

104. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Mais si cet établissement, dont je ne dispute l’honneur à personne, est un mérite dramatique, il n’est point un mérite moral ; il rend le spectacle plus dangereux, en joignant aux dangers de la piece celui de la danse des femmes, mille fois plus redoutable, selon Ricoboni, que la comédie la plus licentieuse. […] On réunit tous les plaisirs dans cette fête célèbre, tragédie, comédie, pastorale, musique, danse, masque, amour, chasse, promenade, bouffon de Cour. […] Hall veut dire salle, Vaux est le nom d’un particulier de Londres qui fit bâtir cette salle où il rassembloit plusieurs sortes de plaisirs, le jeu, la danse, la musique. […] L’Entrepreneur ayant contracte beaucoup de dettes & manquant de poudre, les créanciers, gens peu sensibles aux beautés de la danse & de la musique, ont dressé contre lui des batteries qui y ont fait de grandes brêches. […] Décoration, rafraîchissemens, danse, musique, tout y est rassemblé avec un goût exquis.

105. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Ne se donnèrent-ils pas en spectacle sur des théâtres où ils jouaient la comédie, ainsi que dans les processions, dans les danses et dans les farces scandaleuses et obscènes, au milieu desquelles trop souvent ils profanaient nos plus saints mystères ? […] C’est dans les farces indécentes et dans les danses souvent obscènes que le clergé, alors ignorant et fanatique, faisait intervenir la caricature de toutes sortes de personnages, sans en excepter le Père éternel, son fils J.

106. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

De tels excès à la véritéPlin. li. 33.ca. 3 dg , nous pourrait garantir la pauvreté ; mais toujours ferions-nous, ce que la vanité nous conseillerait, et ce que la bourse nous permettrait : Car chacun sait, que les Ballets, qui ne se font que pour une après-souperdh, ne sont estimés, que selon le prix qu’ils ont coûté : Ainsi quand tout sera bien considéré, on se trouvera plus empêchédi à cette réformation, qu’à celle des Danses, la conformité des Danses, et des farces étant si grande ; qu’en latin on exprime par un même mot, l’un et l’autredj : On accordait au commencement, qu’il fallait retrancher des Danses, les chansons folles, et sales ; après on trouva qu’il en fallait ôter les occasions, et amorces de toute sale cupidité, et que les femmes ne fussent pas mêlée avec les hommes : On jugea aussi, que si on permettait la danse à une assemblée d’hommes d’un côté, et des femmes de l’autre, que cela ne serait exempt d’inconvénients : que resta-t-il donc ? Que celui qui aurait envie de danser, le pourrait faire tout seul en sa chambre : par ce moyen s’en allaient à vau-l’eau les branles ; ou danses rondes ; auxquelles, comme dit quelqu’un, le Diable fait le centre, et les anges la circonférence ; on faisait aussi évanouir la plupart des autres danses, qui demandent compagnie : et ne se fut pas trouvé grand nombre de danseurs à cette mode ; Encore estimait-on, qu’il ne serait pas trop séant, à un fidèle, combattant en l’Eglise militante, sous l’enseigne de la croix en temps toujours calamiteux, ou pour soi, ou pour les membres d’un même corps ; de sauter, et gambader, comme un fol, en une chambre à part, cela sentant plus son bouffon, ou son ivrogne, que son Chrétien, au jugement même des Païens, l’un d’entre lesquels ditCic. pro Mur. dk , que nul ne danse, s’il n’est ivre ; tellement qu’enfin, il ne se trouva autre réformation propre pour la danse, qu’une entière abolition : Tout de même, se trouverait-il fort peu de Comédiens, s’il ne leur restait de leur exercice que ce qui s’en peut permettre selon Dieu, et faudrait à la fin quitter tout ; ne plus ne moins, que celui qui aurait entrepris de nettoyer une masse d’ordure, il y trouverait toujours de l’ordure, et n’y aurait autre invention que de jeter le tout. […] [NDE] comprendre : on éprouvera plus de difficulté à réformer le théâtre que les danses.

107. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

LE titre contient tout ce qui est du Chapitre lequel défend : d’assister aux banquets, festins, jeux, danses, et bals, ou spectacles déshonnêtes ; Et que ni par ceux de leur famille soit permis de donner ou contribuer quelque chose pour tels vanités.

108. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Rolin parle ensuite de la danse, qui n’est point en usage dans l’Université de Paris, comme en d’autres collèges, et même des Communautés Religieuses où des maîtres viennent tous les jours en donner des leçons, et du déguisement des jeunes gens en femmes. […]  11) dit : « Ces personnes Ecclésiastiques et Religieuses, pour n’avoir pas fait assez de réflexion sur les saintes ordonnances de l’Eglise, font représenter des pièces par de jeunes étudiants, et y entremêlent des danses et des ballets. […] Je suis pourtant persuadé que les innombrables pièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges ; l’idée et le goût du théâtre, qu’ils ont partout inspiré, sans doute sans le vouloir, aux enfants, à leurs familles, au public ; cette espèce de décision pratique de gens très respectables, qui lève insensiblement tous les scrupules ; la connaissance des Auteurs, la lecture des livres dramatiques, qu’ils ont facilitée et accréditée ; ces danses, ces décorations, ces habits, ce jeu, qu’ils ont pompeusement mis sous les yeux ; que tout cela est une des causes imperceptibles de leur suppression. […] Mais y unir la magnificence des habits, la délicatesse des parfums, le dieu de la bonne chère, la danse, etc., c’est en vérité une morale bien singulière ; faire danser sur un théâtre, et faire des remerciements au plaisir, la foi, la mortification, l’humilité, la religion ; je ne sais si l’indécence d’un tel spectacle l’emporte sur le ridicule.

109. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Car alors qu'ils assistent à ces Jeux que les Païens font en l'honneur des Idoles, ils se déclarent Idolâtres, ils font injure à Dieu, et méprisent la véritable Religion ; et l'on ne doit point prétexter ces désordres de l'exemple de David, qui fit des Chœurs de Danse et de Musique en des Processions solennelles ; car il ne dansait pas avec des sauts et des gestes dissolus quelque honteuse fable des Grecs ; ils y célébraient la gloire de Dieu par des Hymnes saintes ; et l'on ne se doit point faire un Spectacle des choses dont l'artifice du Démon a corrompu la sainteté pour les rendre criminelles. […] « Combien avons-nous, dit-il, employé de discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres et les désordres qui s'y font, sans qu'ils en aient rien fait ; Ils ne laissaient pas de courir aux Danses publiques qui leurs sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l'Eglise de Dieu. […] « Nous avons, dit-il, une grande guerre contre des Amalécites, je veux dire, non pas contre les Barbares, mais contre les Démons qui conduisent des pompes célèbres par les places publiques, car ces veilles diaboliques qui se font aujourd'hui, ces railleries, ces injures et ces danses qui se pratiquent toute la nuit, et cette dangereuse impiété des Comédies nous font plus de mal que les troupes de nos EnnemisIdem de David et Saule hom. 3.

110. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — Avis de l’Éditeur, Sur les Notes suivantes. »

Dans [M], de la Danse.

111. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Pour se mettre à la portée du peuple, ce Saint représente la joie, le plaisir, les fêtes des bien-heureux dans le ciel par des idées de danse, de bal, d’instrumens, de musique, &c. […] Ces idées sont folles, ridicules, extravagantes, si on les prend à la lettre sur les danses du théatre, les bals masqués & paré, que nous connoissons. […] Bien loin donc de pouvoir rien concluré de ces expressions en faveur de la danse, c’en est au contraire la condamnation ; puisque ce n’est qu’en écartant toute ressemblance avec cet imput divertissement, qu’on peut en faire l’application. Nous avons ailleurs parlé fort au long de la danse, singulierement de l’idée burlesque de Cahusac, qui fait danser les anges, ce qui est encore plus absurde, puisque les Anges n’ont point de corps, & que les Saints en auront après la résurrection. […] & avec tout son génie, ne porra-t-elle pas au tombeau ce goût frivole de la danse, de la parure, de la galanterie, que les rides de la vieillesse ne purent guérir ?

112. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Tel sera extasié des décorations, tel s’arrêtera à la danse. […] Il en est ainsi de la danse théatrale, elle ne forme pas le corps ; elle le suppose tout formé, & l’éleve à des mouvemens extraordinaires. On n’apprend point à la jeunesse des danses de théatre, on ne les danse point au bal. Les danses des honnêtes gens sont plus unies, plus modestes, moins fatiguantes. […] Aux raisons ordinaires & aux autorités connues des Peres de l’Eglise, il ajoute celles-ci. 1.° Il fait sentir le danger de la danse théatrale, de la musique efféminée, & des instrumens d’un orchestre qui rendent les spectacles de nos jours infiniment plus dangereux que ceux de nos peres, où les attraits enchanteurs du vice n’étoient ni si fréquens, ni porté à un si haut point de perfection.

113. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Imaginez-vous de prétendues comédies sans unités, sans intérêt ; pour tout sel des obscénités claires, ou ce qu’on appelloit autrefois des quolibets et qui se nomme aujourd’hui des calembourgs ; figurez-vous des danses dénuées de caractère, et exécutées par de foibles enfans qui s’excédent, des pantomimes monstrueuses, mélanges de bouffonnerie et d’héroïque, dans lesquelles il y a toujours des duels, des coups de canon, des supplices, et souvent des hommes métamorphosés en chats, en chiens, en ours, en singes. […] Cassandre enchanté de tant de candeur, signe et lui fait signer le contrat de mariage, et s’oblige à un dédit de vingt mille francs ; la nôce se célèbre au milieu des danses. […] « Observez, avec soin, disoit-on à une enfant de onze à douze ans, observez de tourner amoureusement vos regards sur celui qui danse avec vous, et de les ramener avec langueur sur le parterre… N’oubliez pas, après avoir battu deux entrechats, de faire la pirouette et de déployer votre jambe… Le comble de l’art, disoit-on à une autre, est de savoir balancer doucement son corps en penchant le cou, en fermant à demi les yeux, en abandonnant ses bras… Dans l’allemande, ajouta-t-on quelques momens aprés, tout est perdu, lorsque le danseur et la danseuse restent froids. […] Mais aujourd’hui, mais depuis que Monnet, le premier, eût décoré ses loges élégantes de taffetas bleu, bordé de franges d’argent, depuis que ces tréteaux ont eu des orchestres réguliers, qu’on y a eu recours à des danses volupteuses, à des évolutions militaires, à des patomimes ; depuis qu’on a eu la liberté de formes des troupes de comédiens-enfans, depuis enfin qu’au fonds des pièces qui a été constamment le même, c’est-à-dire, essentiellement ridicule, on a ajouté des accessoires propres du moins à flatter les passions, la bonne compagnie a appris le chemin du Préau de l’Abbaye, du fauxbourg Saint-Laurent et de la rue de Richelieu. […] Là sont des danses où l’on retrouve encore l’enfance.

114. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

non seulement il blâme en général le théâtre, mais il condamne en détail chacun des ressorts que les passions font jouer dans cette machine funeste, la danse, les chants efféminés, les masques, les parures excessives, les nudités des Actrices, l’appas, la facilité, les pièges offerts à la jeunesse et à tous les spectateurs. […] On ne trouve dans la piété, ni ce brillant du style, ni cette harmonie des vers, ni cette émotion de l’âme, ni cet amusement de l’esprit, ni cette légèreté de la danse, ni cette mélodie des airs vifs ou tendres qui enchantent sur le théâtre. […] Tel fut le festin d’Hérode, où la danse de la fille d’Hérodias fit couper la tête de Jean-Baptiste, et acquit à cette baladine l’enfer pour héritage : « Herodiadis filia tripudiavit ac Joannis-Baptistæ caput amputavit. » S. […] Je n’en parle qu’avec peine, je voudrais ne pas même les connaître : « Piget malum illud, vel nosse. » On ne peut en rappeler le souvenir sans risque ; les autres péchés ne s’attachent qu’à une partie de l’homme : l’esprit est souillé par les pensées, les yeux par les regards, les oreilles par les mauvais discours ; tout se rend coupable à même temps au spectacle : « In theatre nisi reatu vacat. » L’œil, l’oreille, l’esprit, le cœur, tout est attaqué, saisi, corrompu à la fois ; gestes, attitude, parure, danse, chant, discours, sentiments, tout se réunit pour perdre les cœurs : la pudeur souffrirait d’en tracer le tableau : « Quis integro verecundiæ statu eloqui valeat ?  […]   » De là ces bateleurs, sauteurs, danseurs, tabarins, pantomimes, bouffons, et toute cette vermine malfaisante : « Hinc Mimi, salii, balatrones, palestræ, gignadi, etc. » Ils se sont si bien accrédités que les honnêtes gens les souffrent chez eux : « Quorum adeo error invaluit, ut a præclaris domibus non arceantur. » L’autorité des Pères de l’Eglise ne nous permet pas de douter qu’ils ne soient excommuniés, « communionis gratiam Histrionibus, auctoritate patrum non ambigis esse præclusam », et que ce ne soit un crime de les favoriser ou de leur donner, car c’est se rendre leur complice, puisque c’est les entretenir dans le vice : « Illis fovens in quo nequissimi sunt. » Dans les autres chapitres il parle de la danse, de la musique, des instruments, des masques ; il en fait voir le danger en détail : combien en est-il augmenté par leur union sur la scène ?

115. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 10

Certes, votre confesseur se gardera bien de vous absoudre s’il sait son devoir, ou s’il est fidèle à son maître ; il vous remontrera que ces danses et autres semblables assemblées sont des écoles de tous vices, des fourmilières de mille péchés.

116. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je me rappelle d’avoir avancé, « que le Théâtre pouvait être utile, par ses Drames, par la Musique, par les Danses, par le plaisir qu’il procure ». […] Les agréables accords de la Musique transportent son âme ; ils lui peignent la divine harmonie des productions du Souverain Etre, & le remettent à l’unisson avec tout lui-même : la Danse ajoute à l’agréable sensation que produit la Musique ; ce dernier art est une émanation du premier : il réalise aux yeux, ce que les sons font percevoir à l’oreille ; une joie délicieuse, redoublée se glisse par deux sens à la fois dans son âme ravie. […] Le gouvernement sage des Nations modernes n’a jamais souffert sur nos Théâtres des Drames licencieux comme ceux d’Aristophane & de ses Prédécesseurs ; ni de Danses comme ces Pyrrhiques obscènes, si courues des Romains. […] A la bonne heure : admettons le plaisir comme délassement nécessaire ; les danses & la Musique comme procurant ce délassement : les Drames Français, comme renfermant toujours quelque leçon utile, comme éclairant l’esprit, formant le cœur, nous apprenant à nous tenir sur nos gardes ; le Théâtre de la Nation comme une Ecole du monde, où les jeunes-gens achèveront leur éducation avec moins de danger qu’au milieu de bien des cercles.

117. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

par des intrigues, des danses, des débauches. […] Les mêmes Conciles défendent, les jours de fête, les danses publiques, les jeux de hasard, la fréquentation des cabarets. […] Qui oserait comparer la morale du théâtre avec un sermon, les décorations avec les tableaux d’une Eglise, les chants, les danses, avec des exercices de piété, les actrices, les coulisses, les loges, le parterre, avec des assemblées de religion ? […] Cyrille, d’employer les saints jours au jeu, aux danses, aux spectacles, et se rendre d’autant plus criminel, que les jours qu’on devrait sanctifier, et qu’on profane, sont plus saints : « O cæcam impietatem, diebus festis, cum magis virtutibus est incumbendum, et a sceleribus abstinendum, curritur ad ludos, spectacula, choreas, ad irrisionem divini nominis, et diei prævaricationem, eo gravius fit peccatum, quo tempore sanctiori committitur. » Ajoutons, en terminant ce chapitre, que selon l’esprit et les lois de l’Eglise, on ne doit pas aller à la comédie les jours de jeûne.

118. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Tels sont la fuite des occasions du péché, la contagion des mauvais exemples, le poison d’une danse & d’une musique voluptueuses, les attraits séduisans des femmes étalés sur la scène, les traits perçans, des discours, des gestes, des intrigues galans, la licence des compagnies, les dangers d’une vie oisive, dissipée, frivole, tous ces traits épars dans une forêt, ou plutôt un labyrinthe d’extravagances, sont la condamnation évidente du théatre. […] Sur-tout cette fatale passion de l’amour, qui regne sur le théatre, cette passion si naturelle, si commune, si violente ; quel désordre ne cause-t-elle pas, lorsqu’armée des attraits & de la parure des actrices, de la licence des discours & des gestes, d’une danse voluptueuse, des chants efféminés d’une société libertine, elle livrera les plus dangereux assauts ?

119. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Depuis quand est-ce, que ces festins licentieux, que ces bals, que ces danses molles & lascives, que les premiers Chrêtiens reprochoient aux Idolâtres comme des marques toutes visibles de la corruption de leurs mœurs, de la fausseté même de leur religion ? […] Dites-moi, Chrêtiens pouvons-nous aujourd’hui opposer nos divertissemens aux festes de Turcs & des Indiens, & aprés leur avoir reproché les excez de leurs tables & la legereté de leurs danses, oserions-nous leur proposer pour modele nos bals, nos mascarades & nos festins ?

120. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Mais à quoi servent tant de comédies, d’opéras, de concerts, de Maîtres de danse, de musique, d’instruments, de peinture, etc. cette multitude étonnante de suppôts de théâtre, d’amateurs, de spectateurs oisifs, de compositeurs de farces, de parodies, de parades, de vaudevilles, que réclament les boutiques et les campagnes, et tout ce peuple de beaux esprits qui inonde la France ? […] Ils furent d’abord innocents ; mais les danses y devinrent si lascives, les bouffonneries si indécentes, les représentations théâtrales si licencieuses, qu’on fut obligé de les abolir. […] C’était à Daphné des danses molles et efféminées : que sont les pas de nos danseuses ?

121. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

La fille de Josabet qui quelquefois fait partie du Chœur, & quelquefois parle en son nom, en est le Coriphée : ainsi cette Tragédie est dans toutes ses Parties, la Danse seule exceptée, dans la forme de celle des Grecs. […] L’objet de la Comédie est d’inspirer la joye : l’objet de la Tragédie est d’inspirer la tristesse, & l’on ne remporte pas la tristesse d’un Spectacle qui finit par des danses & des chants. […] Sans être dans une grande douleur, sitôt qu’on n’a pas l’esprit tranquille, on n’aime ni le chant ni la danse, ce que je prouve encore par l’Opera même. […] Evremond, une Sottise chargée de Musique, de Danses, de Machines, de Décorations, sottise magnifique, est toujours sottise. […] Comment pourrions-nous, dans les graves sujets de l’Histoire, admettre la Danse, devenue pour nous une partie si importante de ce Spectacle, qu’en sa faveur on a reçu des Piéces Dramatiques en plusieurs Actes qui n’ont entre eux aucun rapport ?

122. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Dans les grands théâtres même, où les intermèdes sont des Pantomimes et des danses qui ne tiennent point à la Pièce, on voit la même chose : on n’y suit point le précepte d’Horace, qui défend d’ensanglanter la Scène.

123. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Mais comprend-on comment on pouvoit entendre les acteurs & la musique, voir les danses & les gestes, suivre le fil de l’intrigue, le dénouement de la piéce ; car pour les graces des actrices, l’architecture savante des boucles des cheveux, la fraîcheur du rein ; il faudroit un télescope de Londres, au milieu de cette cohue, de ce cahos qui étourdit, qui fatigue, qui assomme l’esprit, l’imagination, les yeux, les oreilles, & fait rire de l’adulation ; qui y trouve un sentiment délicat, & y admire l’éclat des talens & des arts ? […] Et tous dans le goût des ballets, entremêlé de danses, de pas de trois, de dix, de vingt, de trente ; leur Chorégraphie embrasse un très-grand nombre d’actrices, leur orchestre n’est pas si régulier que celui de l’opera ; ils n’ont pas de Francœur pour battre la mesure ; mais ils ont de tambours, de siflets, de flutes, de grêlots, une boëte en machée où l’art a renfermé des bales de plomb, de petites pierres qui en les agitant plus ou moins vite rendent des sons moins harmonieux ; il est vrai que la Chacone de Phaëton, mais qui marque pourtant une mesure à laquelle leurs oreilles sont accoutumées, leurs pas, leurs bras, leurs contorsions, s’accommodent fort exactement. […] Celui-ci s’épuise en complimens, en promesses, en rodomontades, le Prince y répond parfaitement ; il finit par donner un grand festin, en abandonnant tout ce qu’il a dans sa cabane, & le jour se passe en danses, en chansons à son honneur & gloire. […] A la Fête-Dieu, on danse, on saute, on chante autour du saint Sacrement ; on fait mille tours de souplesse.

124. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Il agita aussi la question délicate de la danse, & la permit avec des modifications ; celle des hommes ne peut faire aucune difficulté, mais les danses des femmes seroient dangereuses, on ne sauroit en admettre d’aucune sorte.

125. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Les Athéniens y ajoutèrent des chœurs de musique et des danses réglées. […] Ceux-ci mêlèrent au chant et aux danses les récits d’actions héroïques, tirés de l’Histoire ou de la Fable : tout cela se fit d’abord sans beaucoup d’appareil et sans qu’aucun lieu y fut singulièrement destiné.

126. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

La coquetterie est leur magie, leurs discours tendres & licencieux sont leurs paroles magiques ; le chant, la danse, sont leurs talismans ; la necromancie d’Agrippa n’enseignent point de plus puissant enchantement. […] Leurs filles n’oseroient paroître au théatre, mais elles sont très-exercées à la danse. Elles sont très-exercées à la danse. Elles ont des danses particulieres, qu’elles prétendent leur être venues de génération en génération depuis David, qui dansa devant l’arche, même depuis Marie, sœur de Moyse, qui dansa à la tête des filles après le passage de la Mer Rouge. Les Danseuses de l’Opéra n’ont pas la gloire de faire monter si haut la noblesse de leur extraction, ni la devotion de donner à leur danse cet air de sainteté de la main des Prophêtes.

127. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Toutes les danses, tous les chants des « Opéras », tous les vers, toutes les déclamations des Comédies font-elles naître autre chose en nous que des sentiments profanes, ou directement opposés à la mortification et à l’humilité Chrétienne ? […] Sur ce fondement, « que Dieu non seulement permet les danses et les plaisirs, mais les promet lui-mêmePage 27. […] Trouve-t-on des danses et des symphonies attachées à la pratique de l’Evangile ? […] Il est vrai qu’Albert le Grand considère la Musique et la Danse selon l’usage que David et la sœur de Moïse en faisaient ; et que notre Théologien a pour objet des jeux, où l’esprit du Monde et les passions triomphent : mais Albert le Grand a parlé de jeux, de danses, de Spectacles, c’est assez pour appuyer le Théâtre, et laisser vivre sans remords les Comédiens.

128. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Je ne suis pas religieuse, je n’ai jamais eu l’envie de l’être, mon dessein est d’être mariée, je ne dois pas être recluse comme une carmélite ; si je ne hante le bal, ni les danses, je ne trouverai point de parti, on me laissera là comme une mortepayea.

129. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

O vous, qui gouvernez au grè du spectateur, Les jeux de Terpsicore & ceux de Polimnie, Les pleurs de Melpomene & les ris de Thalie, Lequel de ces plaisirs pourroit, selon mes vœux, Contribuer le plus à faire des heureux ; Tourner vers le spectacle enchanteur & magique, Où l’optique, la danse & l’art de la musique, De ces plaisirs divers ne forment qu’un plaisir. […]         Dans l’Opéra ce Dieu sera le violon ; Du chant, des instrumens, il unira le son         Aux charmes d’une voix sonore,         En y joignant l’illusion         Que met la décoration         A la danse de Terpsicore. […] On peut voir tout ce que nous avons dit fort au long sur la danse. […] Un amateur n’est occupé que de scenes, d’actrices, de décorations, de danses, de musique ; il n’a aucun souci de tout le reste.

130. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Tout cela est suivi d’un cœur & d’une danse de jeunes nymphes à demi nues, autour du jeune homme & de la religieuse ; danse bien propre à inspirer la virginité. […] Pour charmer son ennui, il se mit à danser la danse des Chinois dans l’opéra d’Issé, qu’on jouoit alors, & l’accompagnoit des attitudes grotesques de cette danse. […] Un plaideur qui attendoit le procureur général dans son anti-chambre, le vit habillé en arlequin, dansant la danse d’arlequin, avec tous les lazzis dont l’ornoit Dominique, &, sans lui parler, se retira. […] Danse, musique, orchestre, pas de trois & tout le charivari de l’opéra.

131. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

Mais lorsqu'il condamne quelques désordres dans les représentations Théâtrales, il parle de celles qui étaient accompagnées de danses honteuses, et de gestes impudents, c'est-à-dire, celles des Histrions.

132. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Mais il prétend, ajoutez-vous, que « cela n’excuse point les Chrétiens qui assistent à des danses lascives et à des chants impurs », c’est ce que nous prétendons aussi bien que vous. Doù, poursuivez-vous, il vous est facile de juger que « ce saint Docteur ne condamne pas absolument les Danses, les Chants, les Opéra, et les Comédies » : et moi je trouve plus de facilité à juger tout le contraire, et à dire que puisque Saint Cyprien condamne les Danses et les chants des Spectacles des Gentils, à cause de ce qu’il y avait de lascif, il condamne en même temps les Danses et les chants des Opéra et des Comédies, puisque l’amour profane et lascif y règne et domine presque partout, comme tout autre que vous en demeurera d’accord sans peine. […] Le premier que l’on doit aimer, est, dit-il, celui dont la dévotion est le principe, comme les chants de l’Eglise, les danses de David, de Michol et des autres dont il est parlé dans l’Ecriture. […] Il dit d’abord que la Comédie en sa substance est indifférente ; mais cependant toujours dangereuse, de même que la Danse et les Festins dont on peut faire un bon et méchant usage. […] Vous faites parler Albert le Grand, page 26, et lui faites dire, que « l’Ecriture sainte ne condamne pas les Jeux, les Danses, et les Spectacles ; mais au contraire les justifie en quelque manière, par les exemples qu’elle nous donne de la danse de Marie, sœur d’Aaron, de Benjamin et des autres.

133. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

en parlant de David qui dansa devant l’Arche au son des flûtes, des tambours et des autres instruments, avoue que ce n’est point un mal de danser et de chanter ; mais il prétend que cela n’excuse point les Chrétiens qui assistent à des danses lascives, et à des chants impurs, qui font retentir les louanges des Idoles. D’où il vous est facile de juger que ce saint Docteur ne condamne pas absolument les Danses, les Chants, les Opéras et les Comédies, mais seulement les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles. […] « Pour preuve que l’Ecriture Sainte ne condamne point les Jeux, les Danses et les Spectacles, pris en eux-mêmes et dépouillés des circonstances fâcheuses qui les peuvent faire condamner (ce sont les propres paroles du Bienheureux Albert le Grand). […] Les danses et les plaisirs, conclut Albert le Grand, ne sont donc mauvais que par les circonstances criminelles qu’on y ajoute : et je n’obligerais pas un Pénitent à s’en abstenir, puisque Dieu non seulement les permet, mais les promet lui-même. »Psaume 67, 28. […] , où l’on voit que les danses furent premièrement inventées devant les Idoles, et l’on prouve par là qu’elles ont été instituées par l’idolâtrie pour exciter les hommes à l’impudicité.

134. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

) L’Écriture recommande aux enfants de l’Église qui doivent être sérieux, la gravité et la modestie chrétienne1, et il n’est rien de si contraire que ces mouvements indécents et folâtres qui se font aux danses.

135. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Car à quoi aboutira le soin qu’il prendra de nous étaler avec emphase les infamies du Théâtre pendant le règne de l’Idolâtrie, et de répéter fort souvent que l’Eglise ne condamnait la Comédie, qu’à cause qu’on y blasphémait le nom de Dieu, qu’on y voyait des ordures abominables et qu’enfin « les Pères ne condamnaient pas absolument les danses, les chants Page 18. […] Charles ne manqua pas de citer toutes ces Lois dans le Traité qu’il fit composer contre les Danses et la Comédie. […] , De quel air penses-tu que ta sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces Danses, ces Héros à voix luxurieuse, Entendra ces Discours sur l’amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul Dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la Vertu même : Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer : Qu’on n’a reçu du Ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique, Que Lully réchauffa des sons de sa Musique.

136. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Traité contre les Danses & les Comédies, composé par S. […] On y trouve des armes de toute espece pour combattre avec succès les Apologistes de la Danse & de la Musique voluptueuse. […] Je prétends aussi abolir entiérement la danse des femmes. […] Il n’est pas question ici des lettres de noblesse de la Danse, c’est-à-dire de son ancienneté. […] Voilà l’objet des danses de Théatre.

137. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Puisque l’on prend celle des autres Spectacles dans les danses, dans les fêtes des Anciens, je puis trouver aussi le germe de l’Opéra-Bouffon dans la danse des Rats.

138. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Concile général, tenu à Constantinople en 680. condamne les Comédies et les Danses qui se font sur le théâtre, et prononce contre les contrevenants, si c’est un Ecclésiastique, qu’il soit déposé ; et si c’est un Laïque, qu’il soit excommunié. […] Canon 4. commande expressément aux Chrétiens de fuir les danses, les Comédies et les mascarades.

139. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Comme cette affeterie dont ie parle, n’est qu’vne espece d’air & de tour que l’on donne à ce que l’on fait ; c’est une violence à la nature, & un desordre d’intention, quand elle passe plus outre ; & loing de rendre la Danse gracieuse, elle la rend grimaciere & contrefaite.

140. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Du temps que l’on perd au bal et à la danse.

141. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

Lui donner des salles décentes et une forme régulière, l’orner de musique, de danses, de décorations agréables, et y souffrir des mœurs obscènes et dépravées, c’est dorer les bords de la coupe où le public va boire le poison du vice et du mauvais goût.

142. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

La Musique et la Danse ont été les premiers écueils, où la modestie et la pudeur du sexe ont fait naufrage.

143. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

La lecture des romans, la fréquentation du théâtre, les danses lascives, la mise indécente semblent être de rigueur. […] où il est parlé, tantôt d’un projet d’enlèvement, — tantôt d’une conquête adultère, — d’un duel d’amour — où le Ciel exauce des vœux criminels, où «  le bonheur est dans l’inconstance, » — où dans une romance amoureuse on invoque la Sainte Vierge pour protéger des amours impures ; où l’on apprend à braver le sacrilége ; où une danse voluptueuse de nonnes alarme la pudeur et la religion ; où l’on trouve l’excès, la vengeance et le désespoir de l’amour, et Dieu invoqué au milieu d’impures alarmes ; où enfin après toutes ces intrigues une cathédrale avec le sanctuaire du Dieu trois fois saint est réprésentée ou plutôt profanée sur le théâtre. […] -C. y vienne entendre ces chants lascifs, ces propos obscènes de la bouche des acteurs ; qu’il consente à ces gestes libertins, à ces nudités infâmes, à ces danses, à ces ballets impudiques si opposés à la sainteté de sa morale ? […] Il regarde la musique et la danse, qui en sont l’âme, comme des écueils où la modestie et la pudeur échouent presque toujours.

144. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Que si les mondains s’appliquent particulierement en ce temps, à satisfaire tous leurs sens, par les objets qui leur sont propres, l’on peut dire qu’un de leurs plus agreables divertissemens, celuy qu’ils recherchent avec plus de passion, & qui les occupe le plus agreablement, est la comedie, le bal, les danses, & les autres spectacles, qui sont souvent criminels, & toûjours dangereux ; spectacles opposez à l’esprit du Christianisme, & à la profession que nous avons faite si solennellement de renoncer aux pompes & aux magnificences du monde, puisque c’est s’y r’engager publiquement, que de courir avec tant d’ardeur aux spectacles publics, jusque-là que c’étoit autrefois une marque d’apostasie de sa Foy, & de sa Religion, comme assûre l’éloquent Salvien, Est quædam in spectaculis apostatatio fidei . […] Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & où la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel. […] Je suis même d’accord qu’on a épuré le Theâtre de toutes les obscenitez, qui vont à corrompre les mœurs, que l’on a soin dans les bals & dans les danses, que l’immodestie, & les libertez scandaleuses en soient bannies ; que les paroles, les gestes, les actions ne blessent point ouvertement la bienseance & la pudeur, quoyque je ne tombe pas d’accord que toutes ces regles y soient toûjours si exactement observées. […] C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce penchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, à ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer le plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ?

145. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Cet éloge de la danse adressé à Terpsicore, dans l’opera des fêtes Greques, est juste, & peint parfaitement le danger de la danse tous ses pas, ses mouvemens, ses attributs, ses regards, ses figures peignant & excitent des sentimens, des mouvemens, des rentations d’impureté. Les sentimens ne sont que l’ébranlement des organes, la danse les produit, & les communique aux spectateurs, qui sont montés à l’unisson. Cet effort met en mouvement toute la machine ; beaucoup de danses ne sont précisément que le tableau, l’expression du désordre, & de la satisfaction du vice.

146. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Il fait voir l. 2, c. 1, combien les plaisirs des sens, les plaisirs du monde sont opposés à l’Évangile, & c’est le langage de tous les Chrétiens ; il distingue les plaisirs grossiers, les crimes énormes qu’on n’entreprend pas de défendre, quoiqu’on s’y livre, & les plaisirs qu’on traite d’indifférends : la danse, le jeu, la comédie, les spectacles, les intrigues, le commerce de galanterie qui sont des acheminemens aux plus grands vices ; & il soutient avec toute l’Église qu’ils sont défendus. […] Pierre Viret étoit habile, éloquent, grand Orateur pour le temps, laborieux, Ecrivain, a fait berucoup d’ouvrages, & donné entr’autres un corps de morale considérable en dialogue, où il explique les commandemens de Dieu, l’oraison dominicale, & le symbole des Apôtres ; sa morale est pure, & même sévère, ce qui lui donna du crédit, ce livre seroit utile s’il se fût borné à la morale, mais il y a mêlé toutes les erreurs de sa secte, son langage gothique a de la force, & lui acquit une réputation singulière ; on ne parloit pas mieux alors ; il pensoit comme les Catholiques sur la danse, le fard, le luxe, le jeu ; en voici quelques traits sur le sixième commandement dans le style marotique du temps. […] Il est difficile d’imaginer chose quelconque plus propre à donner occasions à l’impureté que les danses, n’y eut-il point d’instrument qui sonne les notes ? […] Cette idée est une belle chimère que les femmes ont intérêt d’accréditer pour couvrir leur passion d’un voile, & faire croiré qu’aussi respectables que belles, elles sont de ces Venus admirables, qui renfermées dans cette métaphisique de sentimens, joignent aux grâces & à la beauté dont elles se croyent toujours richement pourvues, une vertu sublime, inaccessible aux tentations de la volupté grossière, que quoique tout passe par le corps avant d’arriver à l’esprit, leur esprit & leur cœur ne s’y arrêtent jamais ; que quoique leur toilette ne produise & ne puisse produire que des tentations charnelles, ce n’est pourtant que pour l’esprit qu’elles offrent des nudités, & mettent du rouge ; que ce n’est qu’à l’esprit qu’on adresse la tendresse du chant, le feu des regards, les attitudes, la danse, le langage du geste.

147. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Elzéar & de Sainte Delphine sa femme, qui mettoient dans leurs souliers des coquilles de noix & des pointes de fer, pour amortir le plaisir de la danse ; qui s’imaginoient être parmi les chœurs des anges, & n’entendoient la mélodie des instrumens que pour être ravis en Dieu. Nous pourrions y assister ; mais chacun y portant sa vanité à l’envi, la danse étant une disposition aux mauvaises actions, il faut esquiver de s’y trouver. […] On entame déjà la danse dans les maisons où l’on reçoit des pensionnaires. […] Mais devineroit-on qu’on y reçoive des femmes, que les femmes y interrogent les enfans, & leur fassent des argumens ; que de temps en temps les violons & les flûtes interrompent l’Exercice, & jouent un intermedes & qu’à la fin on y chante des airs d’opéra, on y exécute les plus belles danses, que le président homme grave & en dignité, y applaudisse, & fasse tenir le bal en sa présence.

148. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

C’étoit une des plus enthousiasmées amatrices du théatre, du bal, de la danse ; héroïne de la scène, élève de Thalie, sa vie ne fut qu’une comédie perpétuelle. Sa vie, qu’on a donnée depuis peu en histoire & en lettres, rapporte qu’elle aimoit si fort le Grec & les antiquités, & avoit tant d’envie de paroître savante, qu’elle fit représenter en Grec les tragédies de Sophocle, auxquelles pour lui faire la Cour on applaudissoit sans les entendre, & auxquelles malgré leur beauté les Dames Suédoises s’ennuyoient fort ; que Meibomius ayant donné au public des recherches sur la musique des anciens, & Naudé ayant écrit sur la danse Grecque & Romaine, elle obligea ces deux Auteurs, qui étoient à sa Cour, de réaliser leurs opinions, & de joindre la pratique à la théorie. […] Tout cela ne peut qu’être mauvais, décorations mesquines, Acteurs désagréables, pieces ridicules, sauts au lieu de danse, bouffonneries mêlées à dessein dans les pieces les plus sérieuses, par-tout académies de jeux de hasard, sous le nom de Ridotti, où l’on trouve cinquante ou soixante tables de jeu dispersés dans dix ou douze chambres, & plusieurs cabinets aux environs remplis de Courtisannes. […] Le masque facilite tout ; les aventures qu’il fait naître, qu’il cache, qu’il favorise, le caractère des danses qu’il fait imaginer, l’amusement des préparatifs qui faisoit dire à Fontenelle, au moment qu’on partoit pour le bal, le plaisir est passé, vous l’avez goûté en vous préparant, le mouvement de l’exécution, les équivoques auxquelles l’incognito donne lieu, ont fait le succès de ces folies, & en font l’extrême danger.

149. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Que si les mondains s’appliquent particulierement en ce tems, à satisfaire tous leurs sens, par les objets qui leurs sont propres, l’on peut dire qu’un de leur plus agreables divertissemens, celui qu’ils recherchent avec plus de passion, & qui les occupe le plus agreablement, est la Comedie, le Bal, les Danses, & les autres spectacles, qui sont souvent criminels, & toûjours dangereux ; spectacles opposez à l’esprit du Christianisme, & à la profession que nous avons faite si solemnellement de renoncer aux pompes & aux magnificences du monde, puisque c’est s’y r’engager publiquement, que de courir avec tant d’ardeur aux spectacles publics, jusque-là que c’étoit autrefois une marque d’apostasie de la Foi, & de sa Religion, comme assûre l’éloquent Salvien, Est quædam in spectaculis apostatatio fidei . […] Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & ou la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel. […] Je suis même d’accord qu’on a épuré le Theâtre de toutes les obscenitez, qui vont à corrompre les mœurs, que l’on a soin dans les bals & dans les danses, que l’immodestie, & les libertez scandaleuses en soient bannies ; que les paroles, les gestes, les actions ne blessent point ouvertement la bienseance & la pudeur, quoique je ne tombe pas d’accord que toutes ces regles y soient toûjours si exactement observées. […] C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce panchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, a ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer les plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ?

150. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Ce sont des poisons animés par les charmes des actrices, le feu de la déclamation, la pompe de la décoration, la musique, la danse, la compagnie, qui se glissent dans nos veines par tous les sens à la fois, Est mollis flamma medullas. […] Il pourrait bien y avoir des scènes bien instructives et amusantes, sur l’enthousiasme des amateurs, et le prix excessif qu’ils mettent aux productions ordinairement médiocres, le plus souvent véreuses de ce mauvais terroir, et à peu près comme le maître de danse et de musique du bourgeois gentilhomme, attachent le bonheur et le gouvernement du monde à une ariette ou à un rigodon. […] Dans la danse, figurez, entrelassez des sauts, des pas à droite ou à gauche, tout est fait. […] Tout ce joli monde, qui se mêle avec les acteurs, déclame, chante, danse, jette des fleurs sur la toilette des actrices, fait-il l’apprentissage de la politesse ? […] Leur style chante, danse.

151. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

La Danse, par éxemple, nous enseigne l’art de nous présenter avec grace, & donne au corps de la souplesse & de nouvelles forces.

152. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

La Poésie, la Musique & la Danse furent employées à embellir l’Art dramatique. […] On voit dans le Chapitre de l’Exode, que ce fut par des chants & par des danses que les Israélites rendirent graces à Dieu après le passage de la Mer rouge. […] Ils prostituerent dans leurs Scenes la Musique & la Danse aux Baladins, aux gens les plus méprisables, qui ne s’en servoient que pour réveiller & nourrir les passions les plus vicieuses. […] Ces danses de Théatres s’emparerent tellement du goût public, qu’elles firent dans la suite l’occupation de presque tout le monde. […] La jeunesse Romaine imita ces danses, & y joignit quelques plaisanteries en Vers qu’ils se disoient les uns aux autres.

153. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Les pièces sont communément plus châtiées, et les parures plus modestes ; les danses, les attitudes, les gestes, les regards, le son de la voix, sont moins efféminés et moins voluptueux, le jeu moins séduisant, par conséquent moins dangereux. […] Il est pourtant vrai que cette différence ne consiste que du plus au moins : même pièce, même rôle, mêmes habits, même chant, même danse, mêmes décorations, même spectacle, c'est toujours l'esquisse du tableau, l'essai de la représentation, l'imitation de la réalité, le commencement de l'orage, le prélude de l'acte, le germe de la volupté, l'ébauche de la passion. […] Il a affronté la poussière des bibliothèques, pour déterrer de vieux bouquins, Allemands, Polonais, Espagnols, dont personne ne soupçonnait l'existence, et il oublie les Auteurs les plus agréables, qui sont entre les mains de tout le monde, qu'on sait par cœur, dont on débite sur cent théâtres les pernicieux principes, parés de toutes les grâces de la poésie, de la déclamation, de la décoration, de la danse, de la musique.

154. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

La Danse vous scandalisera-t-elle ? […] Ce ne furent plus des hommes qui avaient fait ces Hymnes versifiées avec art ; cette Musique harmonieuse ; qui avaient inventé ces Danses aussi difficiles que légères ; c’était Dieu qui les avait données à ses favoris. […] Où prit-il une idée de ses Décorations, de ses Chœurs, de ses Danses ? […] C’est ici où l’on doit convenir que le Paganisme était bien plus favorable à la Poésie & aux Arts, tels que le Dramatisme, la Musique, la Danse, la Sculpture, la Peinture, que les Religions modernes. […] C’était eux qui étaient les principaux Acteurs dans toutes les Fêtes publiques : ils exécutaient aussi des Danses, à la manière des Prêtres de Mars.

155. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

C’est pourquoi nous voyons qu’ils leur ont tout à fait défendu les comédies, les bals et les danses.

156. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Musique, danse, beaux habits, belles décorations, orchestre, ballets anciens & nouveaux : rien n’est épargné pour la maîtresse de l’amour. […] On fit de grandes dépenses pour la décoration, les ballets, les danses, la musique ce qui fit doubler les entrées, & valut beaucoup aux comédiens Mais ce qui attira le plus de monde, ce furent les amours de Bacon & de la Chammelé. […] Le chant, la danse, le geste, le ton de la voix, tout cela énerve l’ame, & porte à l’amour ; enervant animos citharæ choreæ, & vox & numeris brachiæ mota suis , tout y en donne des leçons & des modeles, le fond même des piéces n’est que l’amour ; illic assiduè ficti luctantur amantes, actor quid juvet arte docet  : un si grand maître seroit-il suspect ? […] le grand Corneille, le grand Rousseau, le petit Dom-Pelegrin, &c ont exercés leur verve sur ces anciens modeles, des magiciennes du théatre : la peinture, la musique, la danse n’ont eu garde de négliger un si riche fond ; ce n’est, il est vrai, qu’un tissu de forfaits horribles, & assez peu vraissemblables, dans des Princes qu’on n’auroit jamais du représenter ; il n’en sont que plus au goût de la scéne, & des Medées qui les remplissent, qui s’y peignent si naturellement elles-mêmes & leurs Jasons.

157. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Les danses, les chants, le mélange des sexes, les discours libres, les parures indécentes, les postures, les gestes, les mœurs des spectateurs et des auteurs, d’un exercice de religion firent un scandale. […] Les intermèdes, les farces, les danses, le fard, les nudités, les décorations, la Chammelé, voilà le grotesque qui dégrade la religion. […] Tertullien rapporte qu’une femme Chrétienne étant allée à la comédie, y fut possédée du Démon, et que le Démon répondit, quand on l’exorcisait : « J’ai eu droit de m’en saisir, je l’ai trouvée dans ma maison. » C’est dans l’Eglise que la parole de Dieu s’annonce avec fruit, touche et nourrit les âmes, et non pas aux coulisses, aux foyers, à l’orchestre, dans les décorations, les danses, les intrigues. […] Mais la représentation théâtrale réunit tout, enchérit, l’emporte sur tout : ce sont des hommes et des femmes véritables, qui parlent, sentent, agissent ; c’est à la fois la poésie, la danse, la musique, la peinture, la sculpture, mille fois plus vives que sous les plus savantes mains, puisqu’elles sont animées.

158. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

« Ce Cardinal n'avait rien de mieux à faire que de laisser le Roi s'amuser tous les jours des plaisirs de son âge, et l'éloigner lui-même de toute sorte d'affaires ; il avait vingt ans qu'il ne savait que des danses, des mascarades, des tournois, des comédies, des jeux de cartes, etc. […] Les épines d'une langue morte, les ténèbres de la métaphysique, les subtilités de la logique, les profondeurs de la géométrie, le labyrinthe de la jurisprudence, les dégoûts de la médecine, assez insipides par eux-mêmes, sont insupportables quand on est pétri de farces, de danses, de musique, d'Actrices, de décorations. […] Nous n'approuvons pas, il est vrai, ces sortes de pièces ; mais ce serait être injuste de ne pas convenir qu'elles sont très différentes du théâtre public, différentes dans les mœurs des Acteurs et des Actrices, dans le goût et les vues de l'Auteur, dans le choix des spectateurs, dans la séduction des passions, l'indécence des parures, la licence des discours, les décorations, les chants, les danses, le lieu, le temps. […] comment peut-il justifier jusqu'à l'opéra, la danse, la musique, parce qu'on peut faire de beaux motets pour l'Eglise, comme s'il y avait un seul air à l'opéra qui n'inspire la mollesse et la passion, et comme s'il convenait de les chanter à l'Eglise, et de rappeler l'idée de cette morale lubrique que Lully réchauffa des sons de la musiqueo  ?

159. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Danses et les plaisirs ne sont mauvais que par les circonstances criminelles qu’on y ajoute, et je n’obligerais pas un Pénitent à s’en abstenir. » REPONSE. Puisqu’il y a tant d’union entre la Comédie et les bals, et que les vanités et les pompes du diable, auxquels l’on a renoncé dans le baptême, ne paraissent pas avec moins d’éclat dans l’un que dans l’autre, il faut faire ici voir que selon les Pères de l’Eglise, les bals et les danses doivent aussi être interdits aux chrétiens. […] Où se trouvent les livres saints, et les lectures sacrées ; là se trouve la joie des Justes ; et le salut de ceux qui les écoutent, joint à la confusion du diable ; mais où sont les Guitares, les danses et les battements des mains, là sont les ténèbres de l’homme, la perdition des femmes, la tristesse des Anges, et la fête du démon. […] On les voit aujourd’hui chanter des Psaumes dans l’Eglise, conformément à ce que Dieu leur ordonne ; et demain ils iront au bal, et à la danse ensuivant la doctrine du démon. […] Un petit accès de fièvre emportera toutes vos danses et vos frivoles récréations.

160. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Les spectacles sont pour eux des écoles de vice, des lieux privilégiés destinés à irriter leurs passions, des écueils où leur innocence, attaquée par leurs yeux, par leurs oreilles, séduite par les maximes d’une morale lubrique et par des danses lascives, s’expose à des naufrages continuels.

161. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Le beau monde, les jolis Auteurs sont devenus Comédiens, leur style, leur conversation chante et danse, leur plume, leur imagination fait des entrechats, leurs propos forment des ariettes et des pas de trois. […] Tout ce joli monde qui chante, danse, siffle, déclame avec les Acteurs, jette des fleurs sur la toilette des Actrices, prend-il des leçons de politesse, en fait-il l'exercice ?

162. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Voilà une autre singularité : la danse est un exercice salutaire à la santé, comme la promenade : quoi ! […] J’ignore cette dignité conjugale, qui m’empêche de me faire du bien en me divertissant : je ne connais de dignité naturelle que la dignité paternelle, et je danse encore sans croire blesser celle-ci, tout comme ses chers Spartiates, dont il nous donne lui-même les fêtes pour modèle.

163. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

On y trouveroit de leçons de tout, bien mieux que dans la Choregraphie, où l’on trouve les danses écrites. […] Pavanne est le nom d’un air & d’une danse, autrefois en vogue, aujourd’hui peu connue ; danse grave, où l’on dansoit avec l’habit de cérémonie : un Magistrat avec sa robe du Palais, un Militaire en cape & en épée, une Femme avec une robe fort ample & traînante. […] On leur enseigne toutes les sciences & arts convenables à leur profession, sur-tout la musique, la danse, l’art dramatique ; car il est de l’essence d’un bon Guerrier de savoir jouer la comédie.

164. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Il est enlevé par la musique, la danse, les machines, & va se foudre, pour ainsi dire, dans ses délicieuses langueurs. […] De quel œil penses-tu que ta Sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces Héros à voix luxurieuse, Entendra ces discours sur l’amour seul roulans, Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul Dieu suprême, Il faut immoler tout, jusqu’à la vertu même, Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser enflammer, Qu’on n’a reçû du ciel un cœur que pour aimer, Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lulli réchauffa des sons de sa musique ? […] Chrisostome, on dit, voilà nos spectacles, nos danses, nos chansons, nos décorations, nos Acteurs, nos Actrices, nos loges, notre parterre, nos coquettes, nos Marquis.

165. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Augustin s’accuse dans ses confessions, d’en avoir été touché jusqu’aux larmes, seulement en le lisant, & senti le feu de l’impureté s’allumer dans son cœur ; & l’on voudra faire croire que le même événement joué cent fois sur tous les théatres, peint avec les mêmes couleurs, avec tous les vers de Virgile qu’on se fait honneur de traduire, embelli par la décoration, la danse, la musique, l’action, la parure, la modestie des Actrices, fait moins d’impression sur des spectateurs tous bien inférieurs en sévérité, & la plûpart plus corrompus dans leurs mœurs, que ne le fut jamais Augustin ! […] Là, dans le sein de la volupté, elles font au Sultan toutes les agaceries dont elles peuvent s’aviser pour le divertir, & dansent des danses lubriques, que le Mercure lui même appelle voluptueuses, sur des airs très-voluptueux. […] Les excès des Iroquois & des Nègres ; si ces peuples avoient des théatres, ne seroient pas supportables en France, comme leurs chants & leurs danses ne le sont pas : la naïveté grossiere de nos ancêtres révolteroit leurs descendans, comme leurs vertugadins & leurs grot canons : le libertin le plus déclaré ne s’accommoderoit pas des gros mots de la Place Maubert.

166. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

La musique & la danse ont été les premiers écueils où leur pudeur a fait naufrage. Dans tous les temps les danseuses & les chanteuses ont été des femmes de mauvaises mœurs, mises au rang des Courtisanes ; que doivent être les Actrices, qui joignent la déclamation à la musique & à la danse ? […] Pour les Danseuses, on ne peut les tolérer, la modestie leur est impossible, elles sont pires que les Actrices, & la comédie la plus libre est mille fois moins dangereuse que la danse des femmes sur le théatre.

167. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

On avait de plus à reprocher à ces derniers, des processions profanes, mêlées de danses indécentes, et d’autant plus condamnables qu’elles se faisaient en présence du saint-sacrement.

168. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous défendons de joindre à la représentation de ces Tragédies, des Comédies et des Opéra avec des danses qui ne peuvent être qu’une semence de corruption pour une jeunesse capable dans cet âge tendre de toute sorte d’impressions.

169. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

L’entousiasme étoit général, tout étoit en mouvement & chantoit les louanges de l’Heroïne ; le Théatre offre des fêtes plus brillantes, des actrices plus parées, des danses mieux combinées, des voix plus mélodieuses, une musique plus réguliere. […] Ce spectacle champêtre vaut toutes les décorations de Servandoni & les danses de l’Opera.

170. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Le temps ne permet pas de m’étendre sur les désordres et les inconvénients du bal, la plupart des raisons qui prescrivent l’un, condamnent l’autre, les danses sont aussi bien que les comédies un reste du paganisme, car les idolâtres croyaient rendre par là un grand honneur à leurs fausses divinités dans leurs fêtes solennelles. […] Jean est suffisant pour en inspirer de l’horreur, car qui donna occasion à ce meurtre horrible, à ce crime l’un des plus énormes qui ait jamais été commis après l’attentat des Juifs sur la personne du Saint des Saints, ce fut la danse de la fille d’Hérodias, elle plut tellement à Hérode, que s’étant indiscrètement engagé avec serment de lui donner tout ce qu’elle voudrait, il crut ne lui pouvoir refuser la tête de Jean-Baptiste dans un bassin, ainsi la tête du précurseur du Messie, de l’ami de l’Epoux, du plus grand d’entre les enfants des hommes, fut le prix de quelques pas en cadence d’une baladine.

171. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Mais les gratifications immenses qu’ils savent arracher des malheureux que les Actrices séduisent, ou que les Acteurs entretiennent dans la débauche, ce qu’ils gagnent au jeu, ce qu’ils font consumer en parties de plaisir, dépenser à enseigner des chansons et des danses, filouter aux parents, aux maris, aux maîtres etc. c’est une grêle qui ravage, un gouffre qui absorbe le bien des familles. […] Autrefois, pour former le corps et la voix, quelque leçon de danse et de musique suffisaient et devaient suffire : c’était assez de deux ou trois maîtres dans une ville.

172. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Comme l’Opéra & la Comédie Françoise ont des Maîtres de danse, de musique, d’instrumens, de déclamation, pour former les jeunes Actrices, il en falloit bien. […] L’Opéra que le Cardinal Mazatin, autre Italien, fit aussi venir d’au-de-là des monts pour endormir Louis XIV, porta au comble l’empire des passions par l’enchantement des décorations de la musique, de la danse, des Actrices en bien plus grand nombre, d’une galanterie séduisante qui seule s’y fait voir & entendre, & de cette morale lubrique dont parle Boileau. […] Elle inventoit toujours quelque nouvelle danse ou quelque beau ballet (c’étoit un Vestris). […] Elle aimoit fort la danse, & y avoit très-bonne grâce ; la chasse, & se tenoit fort bien à cheval. […] Festins, bals, danses, combats, couremens de bagues, avec une belle comédie sur le sujet de la belle Genieve de l’Arioste qu’elle fit représenter par la Madame d’Angouleme, & par les plus belles Princesses, Dames & Demoiselles de la Cour, qui même la représenterent très bien, & si bien, qu’on n’en vit jamais de plus belle.

173. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Sur ce magnifique Théâtre on voit avec plaisir la peinture disputer à la danse, à la musique & à la Poèsie, la gloire de charmer, de surprendre les Spectateurs.

174. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Ce Spectacle étoit mêlé de chants & de danses.

175. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Les personnages ne doivent entrer sur la scène, y rester & en sortir qu’animés & transportés des sentimens les plus grands, les plus vifs & les plus délicats : alors les interlocutions du dialogue deviennent peu de chose, toutes les scènes ne sont plus qu’un composé de monologues enchaînés avec art l’un à l’autre ; la fin de chaque acte amene naturellement des fêtes & des danses, & l’ensemble de ce spectacle doit former une illusion d’autant plus parfaite, qu’il joint à la cadence des vers & aux charmes de la poésie, la mélodie du chant, l’harmonie des accords, & tout l’enchantement de la Musique, soutenu par l’éclat brillant & le prestige de la peinture. […] Il n’y avoit point de Spectacles à Sparte, mais il y avoit les danses nues des Lacédémoniennes. […] Je n’ai jamais conçu , dit-il peu après, pourquoi l’on s’effarouche si fort de la danse & des assemblées qu’elle occasionne, comme s’il y avoit plus de mal à danser qu’à chanter. […] Il est ridicule qu’à des assemblées où chacun se rassemble sans se connoître, & en achetant seulement le droit de s’y rendre, des gens qui ne se sont point encore vûs & qui ne se reverront peut-être jamais, se livrent aux transports de la joie, dont la danse est l’expression.

176. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

le Concile 8. de Constantinople deffend auec vne aigre piqueure ces ieux, danses & masquarades : le Concile de Basle, la Pragmatique Sanction, le Concile de Coloigne, les Synodes de Salisburg & de Tournay conspirẽt & d’vn commun accord condemnent les festes des fats & des fols que l’on celebroit aux festes de Noel : & le venerable Chapitre de l’Eglise Cathedrale de ceste ville de Clairmont composé de graues personnages, par acte solemnel du 5. de Decembre 1450. les bannit à perpetuel de l’Eglise & de son diocese, & auec regretie suis contrainct de dire que quelques Eglises exemptes les retiennẽt encores au grand desauantage de l’estat Ecclesiastique. […] noz Conciles Frãçois qui possible nous rameneront plustost à nostre deuoir, qui auons tousiours esté & sommes encores vrayement François : ceux d’Orleans 2. de Chaalon sur Saone 1. de Majence 1. de Rome tenu du temps de Clothaire & Louys, & les Capitulaires de Charlemaigne deffendent les danses & masquarades, les chassent bien loing des Eglises, des cemetieres & de leurs dependances : voicy les propres termes de celuy de Braga, Bracarensis ca. […] Si la constante resolution de ces Conciles estrangiers, François, & ordonnances de noz Roys ne nous peut esbranler & retirer des masques & des danses audeuant de l’Eglise, que Carol. […] les statuts de Charles de Bourbon & de Guillaume Duprat nos Euesques de loüable memoire ayent quelque pouuoir sur nous leurs diocesains, qui prohibent disertement les danses dans les Eglises & cemetieres soubz quelque pretexte que ce puisse estre, soit de nopces, de confrairies ou autres : & condamnent toutes coustumes à ce contraires les declarant corruptelles.

177. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Cahusac (de la danse, L. […] Turpin, homme sage & plein de zèle, dans la Préface de la Vie de M. de Condé : L’éducation actuelle de notre jeunesse est l’ouvrage d’un peuple de batteleurs & d’histrions aussi vils que ceux qui les payent ; une fille formée par de tels instituteurs semble être destinée à ranimer un jour les organes engourdis d’un Visir dédaigneux ou d’un Sultan stupide, pour quatre raisons ; 1.° la jeunesse va librement à la comédie, & se lie avec les Comédiens ; 2.° toute la tournure de son éducation la porte à goûter, à apprendre, à jouer la comédie ; 3.° la plûpart de ses maîtres & maîtresses sont dans leurs sentimens & leur conduite de vrais Comédiens ; 4.° tous ceux qui leur enseignent les choses d’agrément, la danse, la musique, les instrumens, la déclamation, &c. sont en effet des gens du théatre. […] ni dans la vue des Actrices, ni dans la douceur de leur chant, ni dans les attitudes de leurs danses, ni dans la liberté de leurs discours, ni dans la lubricité de leurs gestes, ni dans la tendresse de leurs sentimens, ne cherchez-vous, ne trouvez-vous rien qui flatte la sensualité ?

178. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il conserve la danse des hommes, mais ne permet pas celle des femmes. […] Ce ne seront point les Grands, chez qui la danse des femmes & avec les femmes fait une partie si essentielle de la belle éducation. […] Les Opéra se passent presque tous en fêtes & divertissemens, & dans le petit nombre de tragédies qu’ils donnent, le chant, la danse, les décorations éteignent tous les sentimens tragiques.

179. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Les Prêtresses de Cythere, enivrées de délices, dans une douce langueur, par leurs chants, leurs danses, leurs discours, leurs attitudes, exhalent le feu sacré dont elles sont embrasées. […] Le peuple ajouta aux solennités ecclésiastiques, et y ajoute encore en bien des endroits, des chants, des danses, des feux de joie, des illuminations, des représentations muettes, avec des statues, des mystères de Jésus-Christ et des actions des Saints.

180. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Là, une Symphonie enchanteresse, une Musique molle et insinuante, une Poésie forte et harmonieuse, des Danses séduisantes, des Voix mélodieuses, encore embellies par tout ce que l’Art y a pu ajouter d’agréments, se réuniraient pour souffler de toute part un feu contagieux, et exagérer tous les prétendus avantages d’une liberté sans bornes et sans mesure. […] Il condamne en général toute danse, et la regarde comme un exercice aussi contraire au bon sens qu’aux bonnes mœurs.

181. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Le sixième Concile tenu à Constantinople, in Trullo, Canon 51. condamne ceux que l’on appelle Comédiens, et défend leurs Spectacles, comme aussi les danses qui se font sur le Théâtre49. « Si quelque Ecclésiastique, dit-il, contrevient à ce décret, qu’il soit déposé, dit le Concile, que si c’est un Laïc qu’il soit excommunié. […] Si la chaussure de Judith fut capable de ravir les yeux et le cœur d’un homme guerrier, que fera le visage, la taille, la bonne grâce, la danse, le chant d’une femme qui n’a point d’autre dessein que de paraître belle et de plaire pour attirer plus de monde à la Comédie. […] Le Catéchisme de Montpellier de l’an 1687, page 230, met entre les choses qu’il faut éviter pour conserver la chasteté, les divertissements malhonnêtes, les excès de bouches, les bals, les danses, les Comédies, les mauvais livres, etc. Le Catéchisme de Bourges de l’an 1693, page 437, sur le sixième Commandement, marque les choses qui font tomber dans l’impureté : le bal, la danse, la Comédie et les Romans. […] Et quand il parle des bals et des danses dans la pratique, 3e Partie, Chapitre 33, il dit que « c’est une chose dangereuse ; et selon l’ordinaire, façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril » : ce sont les paroles de ce saint Evêque, que l’on peut appliquer à plus forte raison à la Comédie.

182. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Bannissez tant d’abus du Théâtre ; bannissez-en ces danses mesquines, qui ne peuvent avoir de mérite que sur des Théâtres inférieurs.

183. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Vous n’avez pas besoin de ces danses voluptueuses, de ces décorations éblouissantes et de ces enchantements diaboliques pour vous corrompre, cette concupiscence qui est en vous, et qui ne périra qu’avec vous, ne vous en donne que trop souvent l’occasion.

184. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 106 Les prêtres faisaient intervenir, dans leurs farces, dans leurs processions et dans leurs danses, les personnages les plus sacrés, sans en excepter la divinité. […] Page 227 La belle Aspasie enseigne la danse à Socrate.

185. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Tout le monde sait que les jeux de hasard, la danse, la chasse, la fréquentation des femmes, etc., sont défendus aux Ecclésiastiques. […]  51.) défend de regarder les représentations de théâtre, et même les danses, sous peine de déposition pour les Ecclésiastiques, et d’excommunication pour les laïques.

186. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Voici les Noms des principaux : Mademoiselle Eulalie Audinot , fille du Directeur, pour l’Actricisme & la Danse.

187. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Il n’appartient qu’à vous d’écrire contre les femmes, que vous idolâtrés, en faveur de la danse, que vous détestez, & contre les spectacles, que vous aimez à la passion. […] La passion de l’amour tendant à une union légitime, eût alteré les principes de sagesse d’un peuple dont les jeunes gens alloient prendre leurs femmes dans une maison obscure, où les filles renfermées attendoient qu’on vint les épouser sans les voir ; mais en récompense ils avoient des danses publiques, où les filles dansoient toutes nues avec les garçons : aussi avoient-ils des idées si relevées de la décence & de l’honnêté, que vaincus par Aristodeme Roi des Messeniens, qui les avoit taillés en pieces, ils ne firent pas difficulté de prostituer leurs femmes & leurs filles, pour favoriser la population. […] Gervais ; & je me garderai bien d’être assez rigoureux pour trouver mauvais que les Dames de la ville soient sorties de leurs lits pour se mêler à cette danse militaire & bachique. […] Si jamais il vous prend fantaisie de créer une nouvelle Republique, à l’imitation de Platon, admettez-y les histrions de place, les saltinbanques ; protegez, encouragez les tavernes, plaisirs selon vous bien supérieurs aux spectacles, & dont vous celebrez l’innocence ; que ces amusemens exquis fassent les délices de votre colonie, il est beau d’être le fondateur d’une nouvelle secte de Philosophie, & le législateur d’un peuple heureux : dispensez-vous seulement de proposer à vos nouveaux habitans, comme le modele parfait d’un divertissement public, cette danse où les vieillards, les hommes faits, & les enfans, accompagnoient leurs sauts de cette chanson que vous avez traduite de Plutarque, & que je vous rappelle ici : Nous avons été jadis jeunes vaillans & hardis ; nous le sommes maintenant à l’épreuve à tout venant ; & nous bientôt le serons, qui tous vous surpasserons.

188. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Ce spectacle est encore dans son enfance : il n’a fait aucun progrès depuis son institution, Quinault & Lulli n’ont point de successeurs, il a même perdu beaucoup en tout, poësie, musique, danse, chant, déclamation, machines, tout y est foible, par un motif assez bas, mais dominant dans toutes les troupes ; c’est que le poëte, le musicien, l’acteur sont mal payés. […] Cependant cet auteur si rigide veut conserver à l’Opéra deux choses très-dangereuses pour les mœurs, la danse & la musique. […] Il distingue deux sortes de danses [& de même de musiques] l’une imitative. […] L’autre danse est expressive, celle qui rend le sentiment. […] M. de la Joncherie reconnoit que tous les arts de luxe & de volupté ont une influence marquée sur les mœurs, sur-tout la danse & la musique, dans la perfection où elle sont parvenues en France, relativement à la peinture & au sentiment du plaisir, elles ne sont plus indifférentes.

189. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Il est vrai que les Lacédémoniens n’étaient point affectés des danses des jeunes filles nues quoique cet usage, introduit par Lycurgue, soit blâmé universellement, ainsi que son réglement barbare, d’étouffer les enfans qui venaient au monde, qui ne promettaient pas d’être bien faits & vigoureux. […] Il est rapporté par Plutarque « p. 263, il y avait (dit-il) toujours trois danses en autant de bandes, selon la différence des âges, & ces danses se faisaient au chant de chaque bande. […] Une danse de gens égayés par un long repas semblerait n’offrir rien de fort intéressant à voir, cependant l’accord de cinq ou six cens hommes en uniforme, se tenans tous par la main, & formans une longue bande qui serpentait en cadence & sans confusion, avec mille tours & retours ; mille espèces d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des Tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir : tout cela formait une sensation très-vive qu’on ne savait supporter de sang froid. […] La danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassemens, ris, sauts, carresses. […] « On voulut recommencer la Danse, il n’y eut plus moyen ; on ne savait plus ce qu’on faisait, toutes les têtes étaient tournées d’une yvresse plus douce que celle du vin.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Un peuple intrépide, grave et cruel, veut des fêtes meurtrières et périlleuses, où brillent la valeur et le sang-froid ; un peuple féroce et bouillant veut du sang, des combats, des passions atroces ; un peuple voluptueux veut de la musique et des danses ; un peuple galant veut de l’amour et de la politesse, un peuple badin veut de la plaisanterie et du ridicule. […] Les moins coupables sont ceux qui cultivent la musique et la danse, qui sont idolâtres de leur figure, et qui veulent plaire aux femmes en s’efforçant de leur ressembler.

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Qu’on bâtisse de superbes maisons, qu’on les meuble magnifiquement, qu’on fasse de grands repas, qu’on joue nuit et jour, qu’on chante et qu’on danse de tous côtés, que les théâtres soient ouverts, que les femmes de mauvaise vie soient en grand nombre. […] de la Musique) après avoir montré que dans la plupart des Comédiens qui plaisent le plus par leur chant, il y a très peu de science, même de la musique, parce que ce n’est ordinairement que la beauté naturelle de la voix, une routine, un exercice, qui n’est qu’un pur mécanisme, où l’esprit a très peu de part, ce qui est très vrai, de même que dans la danse, les instruments et tous les arts, où l’on voit tous les jours que le plus grand Musicien chante désagréablement, le plus grand Poète débite mal, le plus savant Architecte ne taillerait pas une pierre, qu’ainsi quelque honneur qu’on veuille faire à la poésie, à la musique, les exécuteurs, c’est-à-dire les Comédiens, ne sont que de purs artisans, S.

192. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Que l’on chante, que l’on danse, Rions tous, lorsqu’il le faut, Ce n’est jamais trop-tôt Que le plaisir commence.

193. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Commençons par la considération de l’institution de ces mêmes Fêtes, et des exercices qui sont propres à la sainteté de ces jours ; afin que nous connaissions par là, si le bal, et la danse sont compatibles avec ces dévotions, et avec ces solennités.

194. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Il y a même bien de la différence entre jouer et lire des comédies ; les décorations, les danses, le chant, les gestes, le ton de la voix, la parure des Actrices, la compagnie, en un mot cette multitude de dangers qu’on y rassemble, contre lesquels la plus ferme vertu ne tient pas, ne se trouve point dans la lecture ; on lit les livres des Médecins et des Casuistes, voudrait-on en voir la représentation ?

195. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

D’ailleurs, le P. le Brun devoit-il tant se prévaloir de plusieurs Conciles particuliers, qui ne regardent qu’une certaine Discipline, comme ceux de Tours & de Bourges, en 1683, & 1684, qui défendent les Spectacles les jours de Fêtes, les danses dans les Cimetieres, les danses devant les Eglises, &c ?

196. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Ce spectacle si dangereux, qu’il renferme tous les périls, une musique molle, des danses lascives, des expressions passionnées ; enfin tout ce que l’imagination frappée d’une illusion la plus agréable, peut joindre à l’ivresse des sens, lui paroissent des écueils où la modestie & la pudeur sont forcées d’échouer4. […] Que n’ont pas à craindre les gouvernemens, qui non seulement tolerent, mais encore donnent ouvertement leur protection à des amusemens qui sont ordinairement pour la jeunesse les écoles du vice, des lieux privilégiés destinés à irriter les passions, des écueils où l’innocence attaquée par les yeux & les oreilles, séduite par les maximes d’une morale lubrique, réchauffée par la musique & des danses lascives, s’expose à des naufrages continuels ?

197. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Charles Borromée dans son traité contre les Danses et les Comédies, chap. 14. […] « La Comédie et la Tragédie commencèrent par les danses et par les chansons qui furent faites dans Icarie, l’un des bourgs d’Athènes à l’entour d’un bouc qu’Icarusp avait tué, comme l’ennemi de Bacchus, au milieu d’une vigne, dont il gâtait, et mangeait les fruits. […] , employé des discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres, et les désordres qui s’y font, sans qu’ils en aient rien fait : Ils ne laissaient pas de courir aux danses publiques qui leur sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l’Eglise de Dieu.

198. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ?

199. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Il est vrai qu’elle n’y dansa que des danses graves. […] Sa Majesté aimoit passionnement la danse, & quoiqu’alors dans un âge avancé, se croyoit encore la meilleure danseuse d’Angleterre. La taille, l’adresse, l’agileté, la bonne mine de ce jeune homme, gagnerent si bien son cœur, qu’elle en fit un Ministre, d’abord Vice-Chancelier, & bien-tôt après Chancelier ; dignité éminente, qui en Angleterre, comme en France, suppose d’autres talents que celui de la danse. […] L’inimitié d’Alton venoit de ce que Penot l’avoit plaisanté sur sa danse.

200. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

La Danse, compagne ordinaire des spectacles, vient à peu prés de la même source : d’abord elle était toute naturelle, et telle qu’elle s’est conservée parmi le petit peuple ; mais comme l’on raffine toujours, on en fit un art, et on y mêla une infinité de pas très subtils, et d’agréments, qui ne purent être pratiqués que par un fort petit nombre de gens ; et qui ne contribuent pas peu à amollir et à corrompre le cœur par les postures qui font la principale beauté de la Danse. […] Les danses, la symphonie, les spectacles, les vers tendres et passionnés n’inspirent que des sentiments profanes, et directement opposés aux maximes de la Morale Chrétienne, puisque le but de la Comédie, et la principale intention des Comédiens est de donner du plaisir en remuant les passions, et principalement celle de l’amour ; car c’est celle qui règne davantage dans les Comédies ordinaires.

201. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

La culture démesurée, excessive des arts d’agrément, et particulièrement de la musique quelle qu’elle soit, de la danse et de tout ce qui se dit et se fait au théâtre, peut exercer sur le moral des jeunes personnes une très-fâcheuse influence, en exaltant, en perturbant ou en pervertissant la sensibilité et les fonctions du système nerveux. […] Voyez dans nos opulentes cités la jeunesse énervée, flasque, flétrie, fanée, saturée de plaisirs, de volupté, de musique, de spectacles, de danses, de bals et d’autre chose encore : la source des beaux sentiments est tarie, le caractère est dégénéré et le cœur desséché.

202. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Chacun sait à présent que ce sont des Pièces de théâtre en musique, accompagnées de danses et de machines. […] majesté étant informée qu’au préjudice des défenses qui ont été ci-devant faites aux Troupes de ses Comédiens Français et Italiens, d’avoir dans la représentation de toutes sortes de pièces de théâtre, plus de deux voix qui doivent être de leur Troupe, et six Violons sans aucuns Danseurs ; lesdits Comédiens ne laissent pas de contrevenir aux Ordonnances qui ont été rendues à cet effet, en se servant de voix externes, en mettant un plus grand nombre de Violons, et même faisant faire des entrées de Ballets, et autres Danses : A quoi Sa Majesté voulant pourvoir, Sa Majesté en confirmant ses Ordonnances des trente Avril mil six cent soixante-treize, et vingt-un Mars mil six cent soixante-quinze, a fait très expresses inhibitions et défenses auxdits Comédiens Français et Italiens, de se servir d’aucunes voix externes, pour chanter dans leurs représentations, ni de plus de deux voix d’entr’eux ; comme aussi d’avoir un plus grand nombre de Violons que six, ni de se servir d’aucuns Danseurs dans lesdites représentations, sous quelque prétexte que ce soit ; à peine de cinq cents livres d’amende pour chaque contravention, au profit de l’Hôpital Général de sadite Ville de Paris ; Enjoignant Sa Majesté au sieur De la Reynie, Lieutenant Général de Police, de tenir sa main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera à cet effet publiée et affichée partout où besoin sera.

203. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

le beau geste, le bel accent, la noble démarche, l’élégance de la parure, les grâces de la danse et du chant, la légèreté du dialogue, etc. frivoles avantages, mérite unique de ses amateurs, qui ne forment à l’Etat, ni le Magistrat, ni le militaire, ni le commerçant, ni l’artisan, ni père, ni fils, ni mari, ni épouse, ni citoyens, qui au contraire nuisent à tous les états et à toutes les professions, lorsqu’on les affecte ou recherche trop. […]  7.) parle au long des spectacles, de la poésie, de la musique et de la danse, et condamne absolument le théâtre, comme contraire au bien de la République, gâtant l’esprit, corrompant le cœur, pervertissant la jeunesse, excitant toutes les passions qu’il devait réprimer, portant au mensonge, à l’oisiveté, à la frivolité, à la mollesse, et ce n’est pas même à raison des grossièretés, que ce Philosophe ne soupçonne pas qu’on y tolère.

204. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Charles s’élève contre le bal et les danses qui se faisaient aux jours de Fête et de Pénitence, 199.

205. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

La danse n’est assurément pas condamnable en elle-même, et; si elle a produit quelquefois de funestes effets, tels que le meurtre de Jean-Baptiste et; d’autres forfaits, il n’en faut pas conclure comme les ignorans cagots qu’elle soit criminelle. […] Le premier usage qu’on a fait de la danse a été pour rendre hommage au Créateur. […] J’aurois trop à faire s’il falloit citer tout ce que les Auteurs sacrés et; profanes écrivent en faveur de la danse, il suffit d’ajouter que dans le Roussillon on exécute encore des danses pieuses en l’honneur de nos Mysteres, que le Cardinal Ximenés rétablit à Toléde l’usage de danser dans les Eglises, et; qu’il n’y a pas soixante ou quatre-vingts ans que les Prêtres et; le Peuple dansoient dans le chœur de St.  […] Ceux de mes Lecteurs qui voudront être plus particulierement instruits sur l’origine et; les progrès de la danse, peuvent avoir recours au Traité de Mr. de Cahusac, dont j’ai tiré ces Anecdotes. […] Je ne vous crois point fou de la danse, nous savons bien pourquoi vous l’autorisez.

206. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Je demande à présent que vous semble de la Danse. […] Mais enfin si en écartant bien loin tout air licentieux ou indécent, nous analysons la Danse, que reprendrez-vous dans cette Analyse ? […] Vous admettez donc aussi la Danse ? […]   Donnez-moi un Poëme Lyrique & notablement vertueux ; des Vers coulans, mais sentencieux ; une Musique mâle & agréable ; des danses aisées & severes, legeres & modestes, telles-ment liées au Poëme, qu’elles soient elles-mêmes une Poësie muette. […] La tendresse fait l’unique bonheur de la vie. » Ces maximes exprimées en petits Vers délicats, relevées par un concert d’instrumens, chantées par des Sirenes au milieu d’une danse naïve passent comme par échos, dans la bouche des Bergers & des Nimphes.

207. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Que de scénes piquantes, de danses, de divertissements, d’ariettes elles pourroient avoir ! […] Cette idée me fait souvenir d’un livre intitulé la Danse de Macabré, où dans plus de cent estampes, on voit la mort qui prend quelqu’un par la main, & le fait danser ; à commencer par le Pape & l’Empereur, par l’Imperatrice, le Roi & la Reine, jusqu’au plus petit berger, & à la moindre paysanne ; à chacun desquels la mort annonce qu’il faut mourir.

208. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Les Opéras ne le sont gueres moins : ce sont de petits romans en dialogues, mêlés de danses, de musique & de machine ; il n’y a gueres que deux à trois cens vers, & quel vers ! […] La musique, la danse, la décoration sont plus difficiles, & demandent chacune dans son genre plus de génie que la poësie : elles y dominent, & font la beauté du Spectacle où l’on s’occupe peu des vers.

209. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

La joie la plus vive s'y déploie par toute sorte de ris, de chants et de danses. […] Notre âme y déploie les décorations, fait jouer les machines, lie les scènes, prononce les paroles, dirige les gestes, trace les danses, compose les chants, habille, exerce, fait agir les Acteurs.

210. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Chants, danses, masques, discours, tableaux, intrigues, romans, parures,licence, assemblage de sexe, compagnies, passions, etc. tout s'y trouve à la fois, relève et assaisonne l'un par l'autre ; choix, délicatesse, raffinement, variété, multitude, assortiment, gradation, continuité, magnificence, éclat, profusion, tout y est porté à la perfection par l'esprit, l'étude, les talents, l'exercice, l'adresse. […] Il faut se rendre à ce palais magique, où les beaux vers, la danse, la musique, l'art de tromper les yeux par les couleurs, l'art plus heureux de séduire les cœurs, de cent plaisirs font un plaisir unique.

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