Le sieur le Kain, acteur célebre, dont le ton tragique, & la déclamation énergumene en imposeroient à ceux qui oseroient penser différemment, a fait l’annonce de la piéce, & témoigné au nom des comédiens : leurs sentimens d’admiration, de reconnoissance, de pieté filiale envers leur pere, leur bienfaiteur, l’homme de génie, qui a illustrè la scène Françoise ; il a déclaré en même-tems, que le produit de la représentation de cette piéce étoit destiné, par les comédiens, à ériger la statue de Moliere, & qu’ils esperent le secours de la nation pour consommer ce grand ouvrage ; démarche & quête mesquine ! […] Les loix civiles & ecclésiastiques, le déclarent infame ? […] Un fils dénaturé, qui fait déclarer sa propre mere adultere, pour faire régarder ses freres comme illégitimes, & exclure ses neveux ; un Parlement assez lâche, pour prononcer un arrêt injuste & bisarte, puisqu’en la condamnant comme coupable, pour les autres, il assure qu’elle n’a été fidele que pour Richard, afin d’établir son droit au trône : une guerre sanglante contre la maison de Lancastre, dans laquelle y périt, son propre Général, qui le méprise, jusqu’à le trahir, & passe dans l’armée ennemie, pendant la bataille, ce qui la lui fait perdre ; il avoit de l’esprit, de la valeur, de la fermeté ; mais ses bonnes qualités sont effacées par ses crimes, les plus grands que l’Angleterre eût encore vu, toute accoutumée qu’elle y étoit. […] Le premier acteur, sans récueillir les suffrages, prend la parole, à la fin de la piéce, c’étoit dans son rôle, s’érigeant en juge souverain, il prononce sur son mérite, & la déclare digne de la plus brillante couronne, une couronne de laurer descend du Ciel, le premier acteur la reçoit, & la pose sur la tête du poëte, qui s’y étoit préparé, & l’attendoit avec humilité ; il la reçut avec joie.
Quelque juste que soit la guerre littéraire que je déclare au théatre, je sens que les passions qui y sont si vivement et si agréablement étalées, me raviront un grand nombre de suffrages. […] bientôt on renouerait les dangereuses liaisons avec les ennemis auxquels il aurait déclaré la guerre. […] Sans s’embarrasser de la balance d’or qui entraîne les dieux et l’avenir, il l’a mariée à un homme du pays qui n’est point du vulgaire couronné, déclaré indigne d’elle, mais du vulgaire non couronné, qui lui est mieux assorti, quand l’auteur amant remerciait son protecteur de sa générosité, qu’il ne pensait pas devoir tomber sur un autre. […] Le naturel, la naïveté même qui déclare ses sentiments sans art et sans détour, peut être respectueuse.
et voir en même temps le scandale qu’a donné cet ouvrage, sans en être sensiblement affligé ; et j’ai cru même qu’il était de mon devoir pour l’édification de l’Eglise, et pour l’honneur de mon ministère de déclarer publiquement que cette Lettre n’est point de moi, et que je n’y ai aucune part, que je n’en ai rien su qu’après qu’elle a paru, et que je la désavoue absolument.
Sans doute : qui oseroit s’en déclarer le panégyriste ? […] On ne disputera pas ce titre à Bossuet : le sieur Chamfort, ne se déclarera pas son rival, & son discours, quoique couronné, ne balancera pas le suffrage de l’Évêque de Meaux. […] Un si léger repas déclare la stérilité du poëte qui ne fait que coudre des mots, & la frivolité d’un amateur assez imbécile pour en être enchanté, & trouver Moliere divin parce qu’on l’a comparé à Appollon. […] Il est si plein de cette matiere, qu’il a oublié de parler du spectacle, contre lequel il est très-justement déclaré, & sur lequel l’indulgence de Fenelon lui donnoit plus de prise. […] On en a été si vivement & si justement frappé à Toulouse, que l’Académie a rétracté sa scandaleuse proposition, & dans un nouveau programme a déclaré que par des raisons particulieres elle a changé le sujet du Discours, & qu’à la place de l’Eloge de Baile, elle propose l’Eloge de S.
Jurieu cependant est un ennemi déclaré du théatre, il dit l. 2, c. 3 : une personne qui revient du bal ou de la comédie est très-mal disposé à la dévotion ; on a beau dire qu’on a rendu le théatre chaste, qu’on n’y entend plus que des leçons de vertu, que les passions n’y paroissent animées que pour la défense de l’honneur, qu’on n’y produit que des sentimens de générosité ; pour moi je dis que les vertus du théatre sont des crimes selon l’esprit de l’Évangile, & que si on y entendoit quelque chose de bon, il est gâté par l’impureté des lèvres & des imaginations à travers lesquelles il passe. […] Il se plaint de la Bruyere ; C. de la comédie ; il est vrai que ce fameux moraliste, comme tous les autres, est déclaré contre le théatre, mais l’endroit cité est moins une censure morale qu’une critique littéraire indirecte du Tartuffe qu’il ne nomme pas, après le portrait d’un vrai dévot dans le Duc de Beauvilliers. […] Godeau fut aussi partisant déclaré de la morale sévère & opposée aux Jésuites, lié avec St.
A mesure que le goût s’en répandit, ils devinrent communs, & grace à la loi Chrétienne, qui déclare le mariage indissoluble, la comédie est forcée de se borner aux séparations, dont l’usage parmi les amateurs est journalier. […] Mais ce sont des idées gothiques qu’on n’oseroit sur la scène seulement laisser entrevoir, sous peine d’être déclaré imbécille ou tartuffe, & régalé de mille sifflets. […] Elles permettent de déshériter les enfans qui se marient sans le consentement de leurs parens ; elles déclarent, quant aux effets civils, ces mariages invalides, & les enfans illégitimes.
Elle en est l’ennemie déclarée, & de tout ce qui tient à lui. […] Cyprien déclare que quelque innocente qu’elle se flatre d’être, la meurtriere de la chasteté dans les autres ne peut passer pour chaste elle-même : Si somptuosiùs comas te, & oculos juventutis allicias, etsi ipsa non pereas, alios perdis, gladium & venenum es illis, excusari non potes ut casta. […] Mais s’aveugler jusqu’à méconnoître & justifier sa malice, s’en faire un trophée, blasphemer la sainteté de Dieu qui le condamne, sa justice qui le punit, se préparer la liberté de pécher sans remords, applanir aux autres la toute du crime, les y engager, en vouloir faire disparoître l’horreur, s’en déclarer l’apologiste, c’est une malice consommée, c’est un péché contre le Saint Esprit qui ne se pardonne pas, c’est le péché d’un Auteur, d’un Acteur, d’un amateur du théatre, qui contre toutes les loix, contre ses lumieres, contre son expérience, commet, fait commettre, a l’impudence de vouloir justifier un péché dont tout lui démontre & dont il connoît lui-même l’énormité : Tergens es suum, dicit, quid feci ?
un Empirique arrive et se fait fort de les rendre à la vie, pourvu que le public déclare qu’il est content d’eux. […] Cassandre, vieux & gouteux, déclare entermes formels son impuissance pour les plaisirs. […] Colinette déclare que déjà elle a mordu dix ou onze fois à La grappe en cachette ; et Dieu sait de quels gestes elle accompagne ce calcul.
Il élevait un Théâtre, mais moral : un Théâtre qui tournât au profit du cœur et de l’esprit ; qui formât des Citoyens, des Pères et des Mères de famille, des Enfants et des Sujets dociles ; qui ne respirât que l’honneur et la probité ; qui rectifiât les fausses idées et les remplaçât par de plus justes ; qui mît un frein aux passions et apprît à les régler ; qui fût ennemi déclaré du vice et épargnât le vicieux : persécuteur infatigable de tout ce qui conduit au détriment de la Société : protecteur zélé de ce qui en serre les liens ; qui montrât le crime et le vice dans toute leur difformité, et la vertu dans tout son lustre : en un mot, qui ne proposât que de bons exemples, et couvrît de confusion les mauvais. […] Pour moi, et j’en connais qui sans être de notre état pensent de même, j’admire autant leur courage à se déclarer hautement contre une aussi singulière extravagance, que cette valeur intrépide qui leur inspirait de fondre sur l’ennemi, et de prodiguer leur vie pour la défense de leur Patrie.
Le peuple l’accabla de railleries piquantes, parce qu’il n’avait reçu aucun présent de Maxime, quoiqu’il eut été déclaré Empereur dans leur Ville. […] Sénèque l’a ouvertement déclaré, en nous disant qu’il en revenait toujours plus dissolu, plus ambitieux, plus avare : Avarior redeo, ambitiosior, luxuriosior. […] déclara Ritual. […] » C’est déclarer bien ouvertement que jusqu’en 1657. qui est la date de son Livre, les Comédiens étaient infâmes. […] Ces personnes se trompent, bien fort, si elles croient qu’on déclare excommuniés ceux qui manquent trois fois d’aller à la Messe de Paroisse.
» Car Dieu nous déclare lui-même par la bouche du Sage, que c’est de sa main qu’on reçoit une femme prudente, et vertueuse. […] Cette supposition, dis-je, est visiblement fausse, parce que les Saints Pères déclarent formellement, qu’encore que les Comédies ne fussent point souillées d’Idolâtrie, elles ne laisseraient pas néanmoins d’être criminelles, à cause qu’elles ne peuvent servir qu’à corrompre les mœurs. […] L’Auteur de la Dissertation déclare dans le 2. chapitre pag. 51. et 52. qu’il faut juger de ces matières selon les sentiments que les Théologiens, les Philosophes et les Gens d’esprit en avaient ; et non pas selon la croyance du petit peuple ignorant et grossier. […] N’est-ce pas pour cela qu’elles déclaraient infâmes les acteurs des SpectaclesL. […] Car c’est au contraire pour cela que les raisons dont se servaient les anciens Pères pour condamner l’Idolâtrie, servent encore aujourd’hui pour condamner les Spectacles du Théâtre, parce qu’ils sont des restes de l’Idolâtrie, comme le Synode de Milan le déclare.
&c. ils devraient se dire ; « Nous déclarons donc que nous n’écrivons que pour le Comédien ?
Ceux qui se déclarent les défenseurs de la comédie, lui attribuent une fin si utile, et si honorable ; mais ils se trompent.
Ne sentez-vous pas qu’il y a des choses, qui sans avoir des effets marqués, mettent dans les âmes de secrètes dispositions très mauvaises, quoique leur malignité ne se déclare pas toujours d’abord ?
Quelle jouissance pour lui et pour ses semblables, si un réquisitoire terrible, digne des siècles d’ignorance et de barbarie, me déclarait impie et sacrilège, et provoquait ma condamnation, d’après des imputations aussi injustes qu’odieuses !
Qui oublie plus essentiellement la vertu et ses devoirs, que celui qui se déclare affirmativement l’ennemi de la société ?
Diderot en est l’inventeur, & s’en déclare le partisan. […] Ce que je dis ici n’est point pour me déclarer en faveur de ceux qui soutiennent que le dénouement peut être connu sans préjudicier à l’intérêt ; c’est seulement pour avertir qu’on est libre de le faire des deux façons.
Que Dryden, Poëte Dramatique Anglois, se soit déclaré l’ennemi de notre Poësie Dramatique ; que Gravina qui avoit fait cinq Tragédies, qu’il trouvoit bonnes, n’ait point admiré les nôtres, & que M. […] Il déclare qu’il excelle par la peinture des Passions, l’art de les émouvoir, la beauté des expressions, & la pureté du langage : mais il nous reproche à tous en général de faire parler à la Françoise, les Héros de l’Antiquité, de même que nous les faisons paroître sur le Théâtre avec des parures Françoises, ensorte qu’on les pourroit appeller selon lui, M.
A plus forte raison des Religieux qui font une profession déclarée de régularité et d’éloignement du monde. […] Il condamne hautement la comédie, surtout pour les Ecclésiastiques, qu’il déclare encourir les plus grandes peines, s’ils y assistent.
Un champions se présenta, & se déclara ennemi de Shakepear, ce qui forma une scéne très-vive & très-gaye, qui amusa beaucoup, & dont on sent bien que Garrik sortit vainqueur. […] Le même livre en rapporte un autre du Marquis de Bussi contre la Mereuil ou Lécluse, aussi danseuse de l’opéra, qui lui vouloit donner un enfant qu’elle avoit eu, on ne sait de qui ; il y déclare les manœuvres de cette héroïne pour faire des conquêtes, & voler leurs amans tandis qu’elle se livroit à d’autres, en grand nombre. […] Autant l’Eglise est déclarée contre les spectacles, parce qu’ils sont opposés à l’esprit du christianisme ; autant la police voit avec peine leur interruption, à cause du désordre que cette interruption peut entraîner ; ainsi par une de ces contradictions si fréquentes dans notre morale, ce qui corrompt les mœurs, sert donc à réprimer leur corruption, du moins à substituer aux passions fougeuses qui troubleroient l’ordre public des passions, plus douces & plus tranquilles.
Il en fit les plus vifs reproches aux Théatins, & le Pere Caffaro qui vraisemblablement n’avoit aucune part à à cette manœuvre de théatre, en parut aussi surpris & indigné que les autres, & se hâta de donner au Prélat & au Public, une rétractation authentique, qui fut répandue par-tout, en latin & en François, & insérée dans tous les Journaux, Mercures & Gazettes du tems, où il désavoue absolument ce libelle, déclare qu’il n’a pu apprendre qu’on l’aye cru auteur, sans en être sensiblement affligé, qu’il n’y a aucune part, & qu’il n’est rien qu’il ne fit pour réparer le scandale. […] Tout d’une voix unanime se déclara contre le théatre. […] Antoine étant venu en Orient, il se déclara pour Antoine, contre Auguste ; mais Antoine ayant été défait à la bataille d’Actium, il se livra à Auguste, & malgré la diversité de leurs intérêts & de leur caractere, il sçut les gagner par ses basses flatteries ; partout la dissimulation, la calomnie, la trahison, les fourberies étayerent ses entreprises.
Pendant qu’un Prince du milieu des délices de la Cour, se déclare par ses écrits contre le Théâtre profane, et en découvre les désordres ; un Religieux du fond de son Cloître en prend le parti, et ranime son zèle pour les Spectacles. […] Mais quoique le crime soit égal en tous, et que l’Eglise les ait souvent rejetés avec la même indignation, parce que les uns et les autres demeurent dans des habitudes mortelles, elle ne se déclare hautement néanmoins que contre ceux qui font profession publique de faire triompher les passions ; elle refuse à ceux-là publiquement et invariablement sa Communion, parce qu’elle sait que l’amour des biens célestes ne peut subsister dans le cœur de cette sorte de Chrétiens qui lèvent, pour ainsi dire, l’étendard pour l’orgueil et la sensualité. […] Il faut ici parler haut à notre Théologien, et sur son témoignage scandaleux lui déclarer qu’il ne connaît pas assez l’homme, ni les impressions que les objets sensibles font sur nous, pour se mêler de direction.
Vous convenez vous-même qu’en 4 matière de Religion plus qu’en aucune autre, c’est sur ce qu’on a écrit qu’on doit être jugé, & non sur ce qu’on est soupçonné mal à propos de penser ou d’avoir voulu dire : cependant, pour justifier l’accusation de Socinianisme que vous intentez aux Théologiens de Genève, vous déclarez les avoir jugés d’après des ouvrages, d’après des conversations publiques, où ils ne vous ont pas paru prendre beaucoup d’intérêt à la Trinité ni à l’Enfer, enfin d’après l’opinion de leurs Concitoyens & des autres Eglises Réformées.
Vous êtes chrétienne, du moins vous le déclarez ; mais à quoi bon ce titre, si votre état est opposé aux devoirs qu’il impose ?
Lucien, qui se déclare aussi zélé partisan de l’art des Pantomimes, dit qu’on pleurait à leurs Représentations, comme à celle des autres Comédiens.
» Le Cardinal de Richelieu qui était un grand Théologien, un grand Evêque, et un grand Ministre d’Etat, se serait-il si hautement déclaré le Protecteur de la Comédie, et de ceux qui écrivaient avec succès pour le Théâtre, s’il eût trouvé ce Divertissement indigne d’un Chrétien : et la Sorbonne, qui lui est redevable de tant de bienfaits, peut-elle condamner ce qu’approuvait ce grand Homme, sans donner une atteinte à sa mémoire ?
On n’a pas en vue d’insinuer par là que notre Théâtre est actuellement aussi déréglé que celui de nos voisins : on déclare au contraire sans restriction qu’il s’en faut bien que les choses en soient à ces termes.
Quelque sensible que je paraisse à la perte de la bonne Comédie, telle que la possédaient les Anciens, et surtout les Grecs qui passent pour l’avoir portée à la plus haute perfection ; et avec quelque vivacité que je me déclare contre la Comédie moderne, je ne pense pas pour cela qu’il faille abolir entièrement la Comédie.
Phèdre à la vérité déclare ouvertement sa passion, elle en avoue la violence, et est bien moins sage dans Sénèque que dans Euripide. […] Socrate alors instruit son disciple Strepsiade d’une nouvelle Religion et lui déclare qu’il ne reconnaît point les Dieux suivant la notion commune. […] Le Conseiller d’Etat des oiseaux continue et avertit qu’après avoir achevé la cité suspendue, et fortifié l’air d’alentour, leur premier soin doit être de réclamer leur ancienne souveraineté : que si Jupiter est sourd à leur juste prétention, il faut lui déclarer et aux autres Dieux confédérés une sainte guerre ; et couper incessamment toute communication entre le Ciel et la terre. […] » Gaspar-Main, si je ne me trompe, dit quelque chose de semblable ; mais Fletcher nous en dira davantage ; c’est dans son Prologue de l’Ennemi du sexe où le Poète parle en personne, et déclare franchement à l’assemblée ce qu’elle doit attendre de lui. « S’il est quelqu’un parmi vous qui vienne ici pour entendre des sottises, il peut se retirer : car je vous annonce au grand regret de la canaille, que vous n’entendrez rien de ce genre.
Le bonhomme, pressé par les raisonnements de son Beau-frère, auxquels il n’a rien à répondre, bien qu’il les croie mauvais, lui dit adieu brusquement, et le veut quitter sans autre réponse ; ce qui est le procédé naturel des opiniâtres : l’autre le retient pour lui parler de l’affaire du mariage, sur laquelle il ne lui répond qu’obliquement sans se déclarer, et enfin à la manière des bigots, qui ne disent jamais rien de positif, de peur de s’engager à quelque chose, et qui colorent toujours l’irrésolution qu’ils témoignent de prétextes de Religion. […] C’est un homme qui, à la manière obligeante, honnête, caressante et civile dont il aborde la compagnie, soi-disant venir de la part de Monsieur Panulphe, semble être là pour demander pardon, et accommoder toutes choses avec douceur, bien loin d’y être pour sommer toute la famille dans la personne du chef, de vider la maison au plus tôt : car enfin comme il se déclare lui-même, « il s’appelle Loyal, et depuis trente ans il est Sergent à verge en dépit de l’envie ». […] Avant que je vous le déclare, permettez-moi de vous faire remarquer, que l’esprit de tout cet Acte, et son seul effet et but jusqu’ici n’a été que de représenter les affaires de cette pauvre famille dans la dernière désolation par la violence et l’impudence de l’Imposteur, jusque-là qu’il paraît que c’est une affaire sans ressource dans les formes ; de sorte qu’à moins de quelque Dieu qui y mette la main, c’est-à-dire de la Machine, comme parle Aristote, tout est déploré. L’Officier déclare donc que « le Prince ayant pénétré dans le cœur du fourbe par une lumière toute particulière aux Souverains par-dessus les autres hommes, et s’étant informé de toutes choses sur sa délation, avait découvert l’imposture, et reconnu que cet homme était le même, dont sous un autre nom il avait déjà ouï parler, et savait une longue histoire toute tissue des plus étranges friponneries et des plus noires aventures dont il ait jamais été parlé : que nous vivons sous un règne, où rien ne peut échapper à la lumière du Prince, où la calomnie est confondue par sa seule présence, et où l’hypocrisie est autant en horreur dans son esprit, qu’elle est accréditée parmi ses sujets ; que cela étant, il a d’autorité absolue annulé tous les actes favorables à l’Imposteur, et fera rendre tout ce dont il était saisi ; et qu’enfin c’est ainsi qu’il reconnaît les services que le bonhomme a rendus autrefois à l’État dans les armées, pour montrer que rien n’est perdu près de lui, et que son équité, lorsque moins on y pense, des bonnes actions donne la récompense ». […] Or tous les galants qui se servent des mêmes persuasions que Panulphe, sont en quelque degré dissimulés et hypocrites comme lui ; car il n’en est point qui voulût avouer en public les sentiments qu’il déclare en particulier à une femme qu’il veut perdre : ce qu’il faudrait qui fût, pour qu’il fût vrai de dire, que ses sentiments de tête-à-tête n’ont aucune disconvenance avec ceux dont il fait profession publique, et par conséquent aucune indécence ni aucun ridicule : et le premier fondement de tout cela est ce que j’ai établi dès l’entrée de cette réflexion, que la providence de la Nature a voulu que tout ce qui est méchant eût quelque degré de ridicule, pour redresser nos voies par cette apparence de défaut de raison, et pour piquer notre orgueil naturel, par le mépris qu’excite nécessairement ce défaut, quand il est apparent comme il est par le Ridicule : et c’est de là que vient l’extrême force du ridicule sur l’esprit humain, comme de cette force procède l’effet que je prétends.
D’Aubignac semble déclarer en termes éxprès, que c’est avec raison que notre nouveau Spectacle employe le langage de la populace, car ce qu’il dit de la Comédie est plus analogue au Spectacle moderne. […] Mais outre que Monsieur Blifil le déclare à propos de botte, & peu naturellement ; on dirait plutôt qu’il annonce sa fidélité d’une façon très-immodeste.
Et comment peut-on dire dans les trois premières lignes d’une lettre, qu’on ne se déclare point pour Desmarets, et qu’on laisse à juger au monde lequel est le visionnaire de lui ou de l’auteur des Hérésies imaginaires ? En vérité, tout homme qui peut parler de cette sorte est bien déclaré.
Il avoue ensuite qu’il avait fait une Dissertation Latine sur la Comédie, depuis dix ou douze ans, et qu’il y avait pris le parti de la justifier sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de jeunesse ; il déclare qu’on a ajoute à son Ecrit ce qu’il n’y avait pas énoncé, savoir l’Approbation tacite de Monseigneur de Paris, et l’air méprisant avec lequel on a traité les Rituels dans la Lettre du Théologien ; il reçoit avec soumission la discipline des Rituels, et la doctrine qui en fait le fondement. […] On y trouve trouve aussi deux Titres, dont l’un déclare infâmes les Comédiens qui font métier de monter sur le théâtre, Tit. 3.
Ce n’est pas que j’ignore que mon Lecteur, s’il a retenu tout ce qu’il a lu jusqu’à présent, ne soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la passion d’amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’il aura raison : cependant, autant que je suis contraire à cette passion, lorsque la représentation en est nuisible, et qu’au lieu de guérir une maladie, elle ne fait que la rendre plus dangereuse ; autant suis-je éloigné de l’exclure du Théâtre, toutes les fois qu’elle y pourra paraître avec utilité, et d’une manière qui tende à en corriger les inconvénients. […] Racine savait très bien ce qui convenait à la Tragédie ; et, je le répète encore, s’il n’eût pas craint de révolter le Public, en critiquant le goût général de son siècle, il aurait dit ; « que les tendresses et les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi le majestueux, l’intéressant et le lugubre d’une action tragique. » Racine savait et sentait à merveille cette vérité ; mais, par malheur pour le Théâtre moderne, non seulement il n’eut pas la force de la déclarer dans la Préface de sa Thébaïde ; il n’osa pas même la pratiquer, si ce n’est dans Esther et dans Athalie : il se livra, malgré ses lumières, à la corruption générale de ses prédécesseurs et de ses contemporains : il ne se contenta pas même de mettre de l’amour dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi, de cette malheureuse passion, la base de tous les sujets tragiques qu’il a traités.
Celui qui est savant aux Mathématiques fait gloire de nous en déclarer les plus belles opérations ; un autre apporte les décisions du Droit et du Code : Il s’en trouve qui discourent très ingénieusement des Aphorismes de la Médecine. D’autres fois un voyageur nous débitera si bien ses aventures, et nous déclarera ses allées et ses venues avec un si bel ordre, que si nous voulons l’écouter avec application nous apprendrons à l’aise, et avec plaisir tout ce qu’il n’a su qu’avec peine et beaucoup de dangers. […] N’a-t-il pas beaucoup dit quand il a déclaré que la Danse était très dangereuse, et qu’elle ouvrait la porte à plusieurs péchés ? […] Un homme ne peut être pourvu légitimement d’un bénéfice, depuis qu’il a commencé de fréquenter les Brelansam ; s’il en était déjà en possession auparavant, il en doit être privé et déclaré incapable d’aucune fonction Ecclésiastique, s’il avait quelque ordre de Diacre ou de Sous-diacre, il le faut arrêter là et ne le laisser point passer plus avant. […] Comme on ne savait à qui s’en prendre, on chargea la maison où cela s’était passé de toute la faute ; on la déclara criminelle, et par un jugement solennel elle fut condamnée à être abattue, et rasée sans que la considération de la Reine Blanche qui l’avait fait bâtir, lui pût obtenir aucune grâce.
Eleve, ami, enthousiasmé d’Arnaud, de Pascal, de Nicole, livré à la doctrine de Port-Royal, ennemi déclaré du theatre, pouvoit-il ne pas en connoître les dangers, & en approuver l’indécence ?
Aux Muses dans son Louvre il accorde un Asile ; De ces Filles du Ciel se déclare l’Appui ; Veut que pendant son Règne elles règnent sous lui ; Et par une bonté qui jamais ne le quitte Du haut de sa Grandeur tend la Main au Mérite.
Saint Augustin qui assista à ce concile en avait conservé tout l’esprit, lorsqu’il déclarait que les dons faits aux gens de théâtre ne sont point au rang des libéralités honnêtes : « Donare res suas histrionibus, vitium est immane, non virtus36. » Le concile de Trulle, ainsi nommé parce qu’il se tint dans le dôme du palais à Constantinople, l’an 692, s’explique en ces termes : « Le saint concile défend les farceurs et leurs spectacles, et les danses qui se font sur le théâtre.
C’est une espèce de zone torride, dont les habitants, toujours brûlés par le feu de la passion et de l’enthousiasme, ne parlent qu’avec transport des productions de leur climat, à moins qu’ils ne se déclarent avec la même vivacité contre quelque fruit amer à leur jalousie.
Sans prétendre qu’il arrive dans les hommes une métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par les motifs que j’ai présentés plus haut : quant à ceux qui ne goûteraient pas ces motifs, je suis réduit à les plaindre de ce qu’ils n’ont pas la force de secouer le joug d’une mauvaise habitude : j’avoue cependant qu’il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du Théâtre suffira, pour soutenir la dépense, avec ses propres fonds, et tous les autres secours que nous marquerons plus bas.
Il ne faut pas s’imaginer que Tertullien condamne ici les devoirs qu’on rend aux défunts suivant la sainte, et constante pratique de l’Eglise ; puisqu’il veut qu’on fasse des prières et des oblations pour eux, ainsi qu’il le déclare ailleurs : de coronat. milit. c.
» Enfin Dominique est déclaré infâme, chassé honteusement du Théâtre, et poursuivi par les huées de la canaille. […] Lorsque les Troyens délibèrent sur ce que l’on fera du cheval de bois, et que quelques-uns veulent qu’il soit placé dans les enceintes de la ville ; Laocoon à la tête d’un parti nombreux se déclare contre cet avis : il harangue avec beaucoup de jugement et de résolution ; et d’un coup de lance il sonde la trompeuse machine. […] Tirésias déclare à Créon l’alternative de la mort de son fils, ou de la perte de la ville : Créon se possède de et n’éclate point en ces cruelles circonstances : après même que son fils s’est tué, il ne fait ni des plaintes aux Dieux, ni des reproches à leurs Ministres.
Quelqu’efforts que fissent les libertins de Rome, comme ils font parmi nous, pour accréditer les spectacles, en montant eux mêmes sur les treteaux, le sénat proscrivit les Comédiens, & déclara infames ceux qui auroient quelques liaisons avec eux. […] Cet Auteur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles. « Je crois, dit-il3, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere.
Esther étoit déclarée, non Madame de Maintenon. […] Les plus grands Philosophes ne furent pas plus épargnés qu’ils le sont aujourd’hui ; mais heureusement pour eux, ils n’avoient pas contre-dit leur philosophie jusqu’à se déclarer défenseurs du théatre.
Les prétendus défenseurs de la Divinité voulant établir leur puissance et leur autorité, se déclarèrent les cruels vengeurs de Dieu. […] Il est temps qu’il déclare franchement qu’il n’a aucune autorité directe sur la puissance terrestre des souverains dans ce bas monde, et que c’est à tort qu’on voudrait l’accuser de prétendre avoir le droit de disposer de la vie, et de la couronne des princes.
» Il est rare qu’on déclare à confesse la circonstance du jour de la fête. […] Mais lorsque le péché dure les heures entières, comme le bal, la comédie, les lectures mauvaises, il n’est pas douteux que la circonstance ne doive être déclarée, comme mortellement aggravante.
C’est pareillement un péché de regarder ces représentations, ainsi que saint Augustin le déclare dans ses Commentaires sur saint Jean, et sur le Psaume 102, d’où l’on tire le Canon Donare distique 86. […] Entre autres articles que fit ce grand Prélat pour maintenir la discipline de son Diocèse, il y en a un par lequel il prive les Comédiens de l’usage des Sacrements ; il déclare leur profession infâme et indigne d’un Chrétien, il les prive de la sépulture Ecclésiastique, s’ils ne la quittent avant que de mourir. […] Celui de Senez de l’année 1678, page 372. « Nous déclarons pour excommuniés, ceux qui vaquent aux jeux des Spectacles et Farceurs. […] La Morale de Grenoble tome 3, page 175, déclare infâmes et incapables d’être Parrains ; et page 290, elle déclare incapables de la sainte Communion les Farceurs, Bateleurs et les Comédiens.
L’amour, cet ennemi redoutable, à qui vous avez déclaré la guerre, y joue presque toujours le rôle principal ; mais ou il est innocent, comme dans Mithridate, Iphigénie, Inès, Didon, Pénélope, Héraclius, & tant d’autres, & pour lors il n’est point à craindre ; ou il est criminel, comme l’amour de Varus, pour Marianne ; de Phèdre, pour Hyppolite ; d’Œdipe, pour Jocaste ; alors, loin d’être peint avec ce coloris qui fait chérir la vertu, il paroît dans toute sa noirceur : Varus le déteste & en triomphe : Phèdre succombe après avoir longtemps combattu ; mais, loin de se glorifier de sa défaite, elle trouve le poison trop lent pour se délivrer d’une vie qu’elle a souillée par les plus noirs forfaits : enfin, Œdipe se prive pour jamais du jour, dès qu’il trouve une mère dans une épouse tendrement aimée.
Si les Grands se déclarent pour les premieres, la toile respirera pour elles ; les atteliers deviendront comme des asyles de la vertu : & l’innocence impatiente en quelque forte de sortir du sein du marbre, sourira au ciseau de l’Artiste qui l’aura embellie.
Quoique ce roman ne soit qu’un tissu de scènes du théatre de la Foire, il est déclaré contre la comédie.
Barthélemy, Carmélite, s’étant trouvée en bas âge dans une compagnie du monde où se trouvant, contre son gré pourtant, sur le point de danser avec les autres, notre Seigneur s’apparut à elle tout couvert de plaies, de sueur et de sang, lui déclara les douleurs extrêmes qu’il avait souffertes pour elle, et lui témoigna qu’il n’était pas content qu’elle se divertît en tels passe-temps : cela la fit rougir et résoudre quant et quant d’éviter telles occasions à l’avenir. 6.
Il est vrai que l’Athée y est puni à la fin, mais le but de l’Auteur est de réjouir les spectateurs, comme il le déclare dans sa Préface ; et non de leur inspirer une véritable horreur de l’impiété et du crime.
Que de jeunes personnes de deux partis, de deux religions contraires, de deux conditions fort inégales, s’aiment & veuillent s’épouser malgré la défense de leurs parens, ces amours ne sont pas impossibles : mais que, dans le temps qu’elle déclare son amour, cette bourgeoise dise hautement, par un gasconnade de grenadier, j’épouserai plutôt le dernier soldat de Henri que le Duc de Mayenne lui-même ; que le pere de l’amant change & permette à son fils d’épouser une royaliste qu’il lui avoit défendue ; que, dans le même temps, il lui ordonne de venir dans l’armée de la Ligue, & de combattre le parti de sa maîtresse, la brutalité de ses déclarations, la contradiction de cette conduite sont-elles vraisemblables ? […] Tous les Evêques qu’il nomma pendant tout son regne étoient si bien ultramontains, que peu d’années après sa mort, aux Etats généraux de 1614, tout le Clergé de France, de concert avec le corps de la Noblesse, se déclare contre le Parlement, le Cardinal du Perron à la tête, dont la harangue imprimée se trouve par-tout, sous les yeux & de l’aveu des Etats, de toute la Cour & de la Reine Régente : ce qui seroit aujourd’hui un crime de leze-majesté. […] C’étoit à la veille d’une bataille, que leur retraite lui auroit fait perdre : il revient à lui-même, & sent combien il est de son intérêt de les ménager ; il l’appelle & lui dit : il n’est pas juste que j’emporte l’honneur d’un brave gentilhomme comme vous ; je déclare donc que je vous reconnois pour un homme de bien incapable d’une lâcheté . […] On dit que Henri doute, & se propose d’embrasser cette Religion : il n’en parle pas moins en impie à Elisabeth d’Angleterre, & continue à son retour à verser le sang de ses sujets, sans se déclarer.
L Es princes de tous côtés se déclarent ouvertement pour le théatre, la scène est aujourd’hui une affaire d’état, toutes les gazettes & les journalistes en font régulierement mention à côté des affaires de la guerre & de la paix : A Vienne en Autriche le 3 mai 1766. […] Le Grand-Duc à Florence s’est aussi déclaré pour la liberté dramatique. […] C’est à Copenhague une partie de l’éducation nationale Il a déclaré par son édit que l’état de comédien ne dégrade plus, que tous les citoyens honnêtes & de la plus haute noblesse peuvent s’exercer sans déroger, & consacrer leurs talens aux plaisirs du public. […] Cette femme s’enflamme subitement, tant le feu qui brûle Noverre se communique rapidement ; & contre toute vraisemblance encore, lui déclare qu’elle le préfere à Alexandre & à toute sa grandeur.
quoique Chrétien déclaré ne vaut guère mieux que le renégat. […] Berinthie pousse son allégorie soutenue également et de profanations et de saletés : ensuite elle en vient à l’application, elle déclare nettement à Amanda les vues étranges qu’elle a sur elle, et finit par cette horreur : « ç’a, pensez bien à ce que l’on vous dit ; et que le Ciel vous fasse la grâce de le mettre en pratique » ; c’est à-dire, de devenir une prostituée. […] A la fin de la Pièce, le Poète qui parle dans le Chœur expose ces aventures tragiques, en montre l’origine, et déclare que c’est Créon même qui a été puni de la sorte pour ses hauteurs et son irréligion.
Il trouva en sa faveur quelque Casuiste qui, sous divers prétextes, déclara le mariage nul. […] Évremont, comme le titre le porte, ces aveux sont d’autant plus décisifs, que cet Epicutien sans religion étoit un amateur déclaré du théatre, pour lequel il a composé plusieurs pieces, & qui vraisemblablement parle d’après sa propre expérience.
Je dois d’abord, disoit-il à MM. de l’Académie Françoise, déclarer que je ne souhaite point qu’on perfectionne les Spectacles où l’on ne représente les passions corrompues que pour les allumer… Il ajoute : il me semble qu’on pourroit donner aux Tragédies une merveilleuse force, suivant les idées très-philosophiques de l’Antiquité, sans y mêler cet amour volage & déréglé qui fait tant de ravages ***.
D'où vient que Justinien par ses nouvelles Lois, condamne en de grosses peines ceux qui faisaient jurer ces femmes de ne point quitter la scène ; et pour leur donner la liberté de se convertir, il déclare ce serment nul et de nulle obligation.
Je dois donc déclarer que si j’ai dit des vérités incontestables, je suis bien éloigné d’approuver, et encore moins de partager, cet acharnement aveugle de tous les partis, sans en excepter aucun.
Il n’y en eut presque plus dans le quinzième siècle, 210 V Valentinien I. défend aux Gouverneurs les Spectacles, 108 Valère Maxime condamne les Spectacles ; loue les Marseillais de ne point recevoir les Mimes, 139 Verus Lucius Empereur, aime les Histrions, 64 Vespasien Empereur se déclare pour les Comédiens, 59 Vierges Chrétiennes, quel était leur habit, 109 Université de Paris, ses Règlements sur les Pièces de Théâtre, 250. 284 Fin de la Table des Matières contenues en ce Volume APPROBATION.
Ils appellent ainsi la robe que portoit Thamar, fille de David, lorsqu’elle fut violée par Amon, & que le livre des Rois déclare être la robe que portoient les filles des Rois avant leur mariage : Vestis Talaris . […] Par une bulle expresse il déclara que les Caudataires des Cardinaux n’étoient pas dispensés de l’assistance au chœur.
Ce sont plusieurs Odes sous le nom de Philippiques, à l’imitation des Oraisons de Demosthene & de Ciceron qui portent ce nom, & qu’il déclare en commençant avoir prises pour son modele. […] Il déclare qu’il lisoit soigneusement les piéces des Auteurs qui l’avoient précédé, & qu’il ne se faisoit aucun scrupule d’en profiter, & d’inserer dans ses piéces ce qu’il trouvoit de bon dans les autres.
Montagne qui se déclare aussi grand amateur de ces bonnes odeurs, dit qu’il désireroit fort de connoître & d’avoir une pareille cuisine, afin de goûter en même-temps le double plaisir du goût & de l’odorat quand on dépeçoit les viandes, non-seulement toute la table & toute la chambre, mais tout l’appartement étoit rempli de ces odeurs ; elles se répandoient dans la rue, ce qui arrive à toutes les grandes cuisines, dont l’odeur de ce qu’on apprête se répand au loin. […] Le printemps fait éclorre mille fleurs & embaume les campagnes ; l’hiver dépouille de tout, & déclare la guerre à tous les sens.
Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger. […] Voltaire a poutant tort de se moquer de l’Abbé de Voisenon, qui étoit son partisan déclaré : mais il sacrifie tout à un bon mot.
Sera-ce les spectateurs, qui en font leurs délices, & s’en déclarent les apologistes ? […] Est-il possible qu’un Comédien leur admirateur déclaré, ne conserve que cinq pieces de Racine & sept de Corneille, & deux on trois en les corrigeant ?
Un ennemi couvert est bien plus à craindre qu’un ennemi déclaré. […] Pour moi, je vous déclare que mon dessein n’est pas de renoncer au monde.
Un jour que la reconnaissance et le devoir m’avaient conduit chez elle pour lui rendre mes respects, elle me déclara la pièce qu’on m’avait jouée, et m’apprit que M. de Voltaire avait lu ma mauvaise critique. […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.
.), lui qu’on veut faire passer pour favorable aux Comédiens, déclare que l’Eglise ne doit rien prendre d’eux, non plus que des femmes de mauvaise vie, car chez lui Comédien et femme publique sont la même chose : « De Meretricio et Histrionatu Ecclesia non debet recipere. » Cependant cette décision, prise dans une si grande généralité, est d’une sévérité outrée. […] Thomas déclare avec raison être plus convenable, et on ne peut douter que l’Eglise ne suivît cette règle, si ces dîmes avaient lieu.
Ce n'est guère à un Chrétien à se déclarer si fort le partisan de la joie, lui à qui les risques de son salut, la crainte d'une éternité de supplices, des remords de conscience, des péchés sans nombre, la nécessité indispensable de la pénitence, doivent, comme à David et à la Madeleine, faire verser des torrents de larmes. […] » Lui à qui le Sage déclare qu'il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans une partie de plaisir, parce que dans l'une l'homme y apprend sa fin et celle des choses de la terre, et dans l'autre il en perd l'idée : « J'ai regardé le ris comme une erreur, et j'ai dit à la joie, pourquoi me trompez-vous ?
Démosthene tonnoit pour faire déclarer la guerre à Philippe ; Ciceron, pour faire chasser Catilina & Marc-Antoine. […] Et tandis que, sous un air de modération, elle tolere les Religions les plus bizarres, elle déclare une guerre implacable à la Religion chrétienne, la seule vraie, la seule digne de Dieu. […] de B*** déclare assez dans sa Lettre, le jugement qu’on en doit porter comme Littérateur. […] Thomas déclare le gain aussi illicite que celui des femmes prostituées141, & auquel par conséquent il n’est point permis de contribuer. […] L’Académie Françoise a déclaré qu’elle y avoit trouvé de si grandes beautés, qu’elle regrettoit de n’avoir qu’un prix à donner.
M. s’étant fait rendre compte des dépenses qu’occasionne chaque représentation d’un opéra à Versailles, & cédant aux principes d’économie dont elle s’est faite une loi, a déclaré que la Famille Royale se rendroit désormais dans cette capitale, pour jouir de ce spectacle. […] Il se fait connoître, lui déclare sa supercherie, elle lui pardonne, & l’aime enfin à son gré, Cette idée n’est pas nouvelle : il y a nombre de contes & de pieces comiques où, sous un nom, un masque, une figure empruntée, un mari se fait aimer de sa femme, qui en aimoit un autre ; il n’y a de nouveau que l’idée de sylphe, & un air de furie & de merveilleux qui le rend sans vraisemblance & ridicule. […] On a voulu justifier la désobéissance d’un fils, à qui son pere déclare qu’il n’approuve pas un mariage mal assorti, qu’une aveugle passion veut faire, qui lui promet son héritage, s’il abandonne son actrice, le menace de le déshériter s’il désobéit, lui fait promettre d’éteindre sa folle passion.
Pour prévenir ici toute maligne interprétation, nous déclarons qu’en traitant cette matiére, nous n’avons en vûe que ce public qui abuse chez nous, comme ailleurs, de la liberté des suffrages, pour les prodiguer sans raison, ou pour en faire une mauvaise distribution, de quelque maniere que ce soit.
Dans le siécle de Louis XV, il parle encore de cet événement, pour diminuer la gloire de Louis XIV, en faveur de l’Impératrice qu’il met fort au dessus de ce Prince, dans la guerre pour l’élection de l’Empéreur ; les troupes Autrichiennes prirent la ville de Genes, qui lui avoit déclaré la guerre, le Sénat craignant que la Reine de Hongrie ne demandât une ambassade pareille à celle qui fut faite au Roi de France, & sans attendre les ordres, se hate de la lui offrir.
C’est à ce contre-coup délicat que l’Auditeur se déclare pour le mérite du Poète ou de l’Acteur ; (car ils font souvent bourse commune :) mais je ne veux, pour renforcer ma Thèse, que ces larmes touchantes, que ces extases de douleur et de volupté.
Vengeant sur ton sofa les Français opprimés, Plus que tous nos vaisseaux nuisible à l’Angleterre, Dans le sein de la Paix leur déclarer la guerre : C’est ainsi qu’à Paris au milieu des Plaisirs, Vivant sans embarras, sans projets, sans désirs ; Du tableau du Moment variant la journée, J’attendrai désormais la fin de chaque année.
Il paraît bizarre, que dans un Etat Chrétien, on prêche et on écrive contre la Comédie, qu’on déclare excommuniés ceux qui font profession de monter sur le Théâtre, et qu’une foule de Chrétiens ne laisse pas de s’assembler presque tous les jours pour applaudir à ces excommuniés.
Il déclare dans la préface de son livre (p. 15, 17.) […] En vain cette tendre mere, pour sauver le reste du troupeau, les a-t-elle chassés du bercail : en vain toutes les Loix ecclésiastiques & civiles les déclarent infames ; tout odieux qu’ils sont sous l’anathême & l’infamie, nous avons le courage d’aimer ces hommes (p. 21.) ; disons mieux, c’est foiblesse, puisqu’encore enfans dans la morale, nous n’avons pas la prudence de les fuïr . […] Pour moi j’y renonce : tant au sujet de ce que j’ai dit, que de ce qui me reste à dire, je le déclare avec Pierre de Blois : Nihil de spiritu meo propheto, sed colligo micas quæ ceciderunt de mensâ dominorum meorum. […] Je parle encore ici au nom de tous mes Concitoyens, je n’en excepte que ceux qui composant cette espèce d’hommes, ne méritent pas d’être comptés parmi nous ; mais je leur déclare en même-temps que (p. 6.
Chrysostome en est si frappé, qu’il déclare, qu’il aimeroit mieux voir un Chrétien enfermé dans un cachot, qu’assis au spectacle.
Chrysostome en est si frappé, qu’il déclare, qu’il aimeroit mieux voir un Chrétien enfermé dans un cachot, qu’asfis au spectacle.
Pour prouver ce que tant d’Opéras Français avaient si bien prouvé avant vous, que nous n’avons point de musique, vous avez déclaré « que nous ne pouvions en avoir, et que si nous en avions une, ce serait tant pis pour nous. » Enfin dans la vue d’inspirer plus efficacement à vos compatriotes l’horreur de la Comédie, vous la représentez comme une des plus pernicieuses inventions des hommes, et pour me servir de vos propres termes, comme un divertissement « plus barbare que les combats des gladiateurs ». […] Vous prétendez que dans cette scène du sonnet, le Misanthrope est presque un Philinte, et ses « je ne dis pas cela » répétés avant que de déclarer franchement son avis, vous paraissent hors de son caractère. […] Après avoir dit tant de mal des Spectacles, il ne vous restait plus, Monsieur, qu’à vous déclarer aussi contre les personnes qui les représentent et contre celles qui, selon vous, nous y attirent ; et c’est de quoi vous vous êtes pleinement acquitté par la manière dont vous traitez les Comédiens et les femmes.
JE me donneray de garde, Messieurs, & je m’en déclare d’abord, de rien avancer dans le sujet que je traite, qui ne soit conforme à la plus saine doctrine, & à la plus exacte verité : je suis trop convaincu, que toute exaggeration en matiere de Morale, soit en representant l’énormité d’un crime, soit en exposant le danger qu’il y a de le commettre, que toute exaggeration, dis-je, bien loin de remedier aux excez & aux abus, ne sert souvent qu’à les augmenter, puisqu’on donne par-là le moyen de justifier, en quelque maniere, les desordres, par les réponses qu’on donne lieu de faire aux censures outrées, & aux invectives excessives ; & aprés qu’on s’est efforcé de donner de l’horreur d’un vice, ou de la crainte de le commettre ; tout le fruit que les Auditeurs en retirent, est de se persuader, qu’on les a voulu allarmer pour peu de chose, en faisant le mal, ou le danger plus grand qu’il n’est ; de sorte que lorsqu’un Predicateur a excedé en quelque point, il ne sera plus crû quand il dira la verité toute pure dans une autre matiere, & qu’il s’efforcera de la mettre devant les yeux. […] Non, me direz-vous, car la précaution que vous avez prise, vous ôte tout sujet de croire, que ce soit une occasion prochaine, ou bien un danger évident ; puisque ces spectacles sont tout autres que ceux des Anciens ; qu’on ne peut souffrir qu’on y represente le vice avec cette impudence, qui faisoit rougir alors les personnes qui avoient quelque teste de pudeur ; que dans les comedies mêmes les plus boufonnes, ou les plus enjoüées, on n’y peut supporter les paroles libres & équivoques ; que l’effronterie & l’immodestie ne se souffrent point dans les bals & dans les assemblées, & quoyque ces assemblées soient composées de personnes de different sexe, il est rare qu’on y voye rien qui soit ouvertement contre la bienseance ; & pour ce qui est des comedies, contre lesquelles les personnes zelées se déclarent le plus hautement, ne donne-t-on pas cette loüange à nôtre siecle, d’avoir purgé le Theâtre, de tout ce qui pourroit soüiller l’imagination, soit dans les paroles, soit dans les actions, soit même dans les sujets que l’on accommode au goût & aux mœurs de ce temps ?
Dans son festin philosophique Athenée introduit Socrate le plus sage des Grecs, qui par un zele bien digne de lui, se déclare contre le luxe des odeurs. […] Il doit, en entrant dans l’Eglise, déclarer, comme le Sauveur, qu’il est venu, non pour se faire servir, mais pour servir les autres : Non veni ministrari, sed ministrare .
L’orateur finit en mettant la Rosiere sous la protection du jeune Roi, qui, en montant sur le trône, s’est déclaré pour les bonnes mœurs, & qui sans doute en verra avec plaisir le triomphe. […] La Reine qui aime & protege la vertu, s’est déclarée pour ces filles ; tout le public y a applaudi ; les tribunaux leur ont rendu justice, & condamné les injustes prétentions que deux comédies licencieuses avoient fait former au Seigneur, au préjudice des bonnes mœurs, si heureusement maintenues dans Salenci, par le couronnement de la Rosiere.
Le cardinal Fantuzzi, préfet de cette congrégation, se plaignit hautement qu’on avoit attenté sur ses droits & sur la jurisdiction de l’Immunité ; & comme, selon les canons de l’Eglise, celui qui met sans pouvoir la main sur un prêtre, encourt ipso facto l’excommunication majeure réservée au Pape, il déclara que les trois cardinaux qui avoit porté le décret, le gouverneur de Rome & ses officiers qui l’avoient exécuté, avoient encouru l’excommunication dont ils ne pouvoient être absous que par le Pape futur ; & en conséquence étoient privés de toute voix active & passive dans le Conclave. […] Par-tout se fait sentir son caractere & son style satyrique : hardi, tranchant, quoique fort au-dessous du Pere Bourdaloue, il a de fort bonnes choses ; &, selon les devoirs de tous les ministres & de tous les chrétiens, il est déclaré contre le théatre.
Cette nation ennemie déclarée des bonnes mœurs, les Actrices leur étoient inconnues (on a long-temps suivi cette loi parmi nous) ; ils interdisoient même aux femmes l’entrée des spectacles, jusqu’aux jeux olympiques, quoique moins dangereux, comme le marque Stace (Thebaid. […] Arrivée à la Cour, elle déclare qu’elle ne chantera pas, si on ne la loge dans le château.
Jamais peuple ne l’a plus méprisé ; il a porté des loix qui subsistent encore pour déclarer les Comédiens infames, & Laberius, Chevalier Romain, se crut déshonoré pour avoir été forcé d’y monter une fois. […] & bien loin de déroger en se faisant Fermier, & se mêlant d’un métier dont les Acteurs sont infames, il est décidé, puisque les Actionnaires sont nobles, que la qualité d’intéressé à la ferme du théatre est un titre de noblesse que Malthe, déjà déclarée pour la comédie, ne peut refuser.
Ce n’est pas à nous qu’il faut vous en prendre, si ces lois vous paraissent austères et difficiles, mais à l’Evangile que vous avez embrassé ; cet Evangile qui nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles ; cet Evangile qui nous ordonne de prier sans cesse, et de mortifier tous nos sens si nous ne voulons pas périr ; cet Evangile qui n’appelle bienheureux que ceux qui pleurent et qui souffrent, qui n’offrent le Royaume des cieux qu’à ceux qui se font violence ; cet Evangile qui est le testament d’un Dieu qui n’a vécu que pour nous donner l’exemple, et dont la vie se passa dans les travaux, dans les douleurs et se termina sur une Croix. […] Lisez l’Histoire de l’Eglise, et vous verrez à quelles pénitences on condamnait autrefois celui qui avait assisté aux Spectacles, et vous verrez qu’ils furent toujours regardés par les Chrétiens comme l’école du Démon, et qu’il déclara souvent lui-même, par la bouche des possédés qu’on exorcisait, qu’il s’était emparé de leur esprit, parce qu’il les avait trouvés au Théâtre, c’est-à-dire, dans un lieu qui lui appartenait ; de sorte qu’il n’y a pas lieu de douter que l’Apôtre n’ait voulu parler des Spectacles, lorsqu’il publie qu’on ne peut assister à la table des Démons, et à celle de Jésus-Christ : « Non potestis bibere calicem Domini, et calicem Dæmoniorum.
Et lorsqu’on a une fois de l’eau par-dessus la tête, en ressent-on le poids, on ne devient pas méchant tout d’un coup, la corruption s’insinue insensiblement, et comme goutte à goutte, on n’en est pas moins submergé à la fin, le mal n’est pas encore déclaré, mais il est déjà dans les entrailles, il s’y amasse un levain qui produira dans peu la fièvre et la mort.
Ce n’est pas sans raison qu’en Italie, en France et presque partout les Histrionsa ou Comédiens sont tenus pour infâmes, les lois mêmes les déclarent tels pour plusieurs raisons que chacun sait.
L’entreprise des spectacles étant déclarée Royale par tout le Royaume, les sujets seraient considérés comme pensionnaires du Roi et des Elèves destinés à le servir de plus près, lorsque leurs talents affermis par l’étude et l’exercice, les auraient rendus dignes d’être admis dans la Troupe du Roi. […] « J’adjure comme vous tout homme sincère de déclarer à présent s’il découvre dans notre profession 1a moindre trace d’un trafic honteux et bas de soi-même. »fo « Ces hommes si bien parés, si bien exercés au ton de la galanterie et aux accents de la passion, n’abuseront-ils jamais de cet art pour séduire de jeunes personnes ? […] C’est à cette occasion qu’il aurait déclaré : « Aujourd’hui est mort un homme qui faisait honneur à l’Homme. » fh.
Orosmane lui marque toute la violence de son amour, lui déclare la résolution où il est de l’épouser, au mépris des Loix de sa Nation, & de ne la point gêner par une garde injurieuse.
Quand à Bender, réfugié chez le Turc, & presque son prisonnier, il soutint un siége dans sa maison avec quelques domestiques contre une armée ; quand pour ne pas rendre visite au Grand Visir, il fit le malade, & demeura dix mois dans un lit, sans vouloir se lever ; quand allant à Varsovie, il déclare à la République de Pologne, qu’il prend la qualité de Protecteur du Royaume, comme Cromvel voulut l’être en Angleterre ; quand on voit trente mille hommes attaquer serieusement la maison où il est logé, pour en faire le siége, & le Roi, au milieu de toutes ces attaques, jouer tranquillement aux échets, & selon sa coutume & ses idées guerrieres, qui le faisoient s’exposer à tout comme le moindre soldat, faire marcher le roi du jeu comme un pion, à droite & à gauche, sans précaution ; ce qui le faisoit échouer à tout moment, & perdre la partie : on pense comme cet officier qui se trouva auprès de lui au moment de sa mort, & qui dit, la comédie est finie, allons souper, comme Auguste mourant à ses amis, j’ai bien joué mon rôle, la piece est finie, battez des mains .
Est-ce pour les louer ou pour les confondre que vous les déclarez infames ?
Le triomphe ayant été ordonné en faveur de Marcus Fulvius Proconsul, il en vint remercier le Sénat, et déclara que le jour qu'il prit AmbrasieLiv. l. 39 Ville capitale des Etoliens, il avait pour sa victoire voué les grands Jeux à Jupiter, et reçu de la Province pour cet effet jusqu'à cent livres d'or, qu'il demandait être tirées des grandes sommes qu'il apportait dans le Trésor public ; sur quoi le Sénat manda les Pontifes, pour savoir s'ils pouvaient en conscience faire une dépense si extraordinaire, tant ils craignaient d'offenser la sainteté des Jeux.
J’ai déja déclaré plus d’une fois que que je ne prétendais point examiner les Tragédies dans tous les points qui pourraient mériter d’être critiqués, mais seulement par rapport à la passion d’amour, et à tout ce qui intéresse les mœurs.
Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] Augustin, déclarent qu’il vaudroit mieux labourer que danser, filer la laine qu’aller au bal : Melius arare quàm saltare, & lanam pensiture quàm choreas ducere.
Plusieurs Conciles se déclarèrent avec force, entre autres celui de Bâle, et la Pragmatique sanction (Tit. de Spectaculis tollend. […] « Déclarerai-je ce que je pense d’un beau salut, dit-il énergiquement (Chap. de quelques usages) ?
Cette femme mourante voit son amant parmi ces Religieux, l'appelle, lui parle, et déclare publiquement son sexe, son amour, ses folies, ses crimes, par un discours dont le brillant, la vivacité, les antithèses, la suite artiséea, le long détail, sont aussi contraires à la tristesse et à la faiblesse de l'esprit, que son énorme longueur est au-dessus de la faiblesse du corps d'une agonisante, et surtout répréhensible dans une personne qu'on dit se convertir dans ce moment terrible, et qui s'occupe avec la plus vive passion de ce que sa conversion l'oblige d'oublier, et qui ne peut que scandaliser ceux à qui elle en fait l'étalage. […] Elle se déclare adultère : Son devoirdans le mariage n'est pas d'être fidèle à son mari, mais de mourir pour son amant.
Lazare, moins complaisant que le P. la Chaise, se déclara hautement, écrivit et prêcha sur l'état déplorable des Chrétiens qui se livrent à des plaisirs scandaleux, quoique en apparence innocents. […] Elle doute si elle peut aller à la comédie avec le Roi, il faut que l'Evêque de Chartres lève son scrupule ; elle déclare à Racine que ses filles de S.
Il y est invité, & tout-à-coup il vient déclarer, & se borne à dire des folies. […] Ce parent ne lui a pourtant rien dit pour déclarer sa flamme. […] Cette mère, si sage, si tendre, si bien instruite, si énergique dans ses expressions, si hardie dans ses jugemens, contente d’avoir insulté son mari, décrié les Religieuses & les Prêtres, après tant de bruit se rend avec le plus de lâcheté, dans le temps où son devoir & son cœur lui font une loi de sauver cette infortunée, & déclare qu’en faisant ses vœux elle fait son devoir, que son père a sur elle un absolu pouvoir.
Quoique je parle au Fils de Racine, je lui déclarerai ingénument que son Père n’étoit pas un aussi grand Génie que Corneille. […] On citera toujours comme un chef-d’œuvre la Scène où Phedre déclare son amour à Hippolyte. […] Arnaud des amours d’Hippolyte & d’Aricie dans la Tragédie de Phedre, dont, à cela près, ce Théologien rigide se déclara publiquement l’approbateur, avouant même que des ouvrages dramatiques de cette nature n’avoient rien que de louable, & pouvoient devenir utiles.
., ou le peuvent laisser, et garder, quand bon leur semble, ayant pleine et entière liberté, de l’un et de l’autre : comme ils peuvent librement manger du lièvre, et du pourceau, ou bien s’en abstenir, selon que bon leur semble : Si le premierar ; tous ceux qui portent habits convenables à leur sexe, Judaïsent ; et n’y aura plus de vrais Chrétiens, que les Bateleurs, qui se déguisent ; Ceux que les lois politiques déclarent infâmes, que l’on ne daignait enrôler au nombre des Citoyens à Rome, auquel lieu toutefois y avait tant de milliers de méchants garnements jouissant de ce droit, seront seuls bourgeois de la cité de Dieu, seuls héritiers du règne céleste, et cohéritiers de Jésus Christ ; mais encore ne sera ce, qu’à la charge, qu’ils soient perpétuellement sur l’Echafaudas ; ou pour le moins, qu’ils se transformeront toujours par les habits, d’hommes en femmes : Si le secondat ; Il est donc en la liberté d’un Ministre, de monter en chaire, en habit de femme, tout aussi librement, qu’en habit d’homme ; comme ils veulent, qu’il soit libre, à un Menestrierau, de monter sur l’Echafaud, en habit déguisé : Et vouloir astreindre le Ministre, à se vêtir d’habit d’homme ; ce sera le contraindre de Judaïser ; ce sera lui ravir la liberté Chrétienne. […] Il faut garder selon la lettre toutes ces choses, et semblables : Ajoute, que entre les Païens, à certaines fêtes de Mars, les femmes portaient l’équipage des hommes ; et aux fêtes de Vénus, les hommes portaient les hardes des femmes, la quenouille, le fuseau, et autres telles choses : Est aussi à noter, que le terme Hébreu, dont use Moïse est plus général, que ne porte ce mot de vêtement ; dont appert, que la défense est encore plus rigoureuse, que nous ne la prenons, la restreignant seulement aux vêtements ; au lieu que Dieu nous déclare, qu’il abhorre généralement toute confusion, jusques à la moindre, qui se commet, quand un sexe s’attribue quelque chose qu’il a ordonné à l’autre. […] » Platon pour ces raisons, chasse de sa République les Poètes impurslib. 2 do , tels que sont pour la plupart, les auteurs des Comédies, Aristote prenant pour chose confessée d’un chacun, que ce sont gens corrompus, et dépravés ; recherche, et déclare les raisons pourquoi ils sont telsdp : Et le Philosophe TaurusA.
Ce Jupiter compte pour peu son triomphe sur Amphitryon, s’il n’obtient encore d’Alcmène qu’elle se déclare hautement contre son époux : il veut qu’elle en perde après cela jusqu’à la pensée, et qu’elle ne se souvienne plus que de son amant ; c’est-à-dire de celui qui l’a déshonorée. […] Mais, pourquoi s’écarter encore de Plaute et de Molière, comme il le déclare lui-même ? […] « Tacite parlant des pensions que Néron faisait à la Noblesse ruinée, pour jouer sur le Théâtre, se déclare contre cet usage ; il trouve qu’il était digne d’un Prince de soulager les pauvres Gentilshommes, et non de les exposer de la sorte ; que la libéralité de Néron eût bien plutôt dû les mettre en état de se passer d’un métier indigne, que de les y engager. […] Un autre Concile d’Afrique déclare ; Ann. 424. […] Ce qu’il y a de plus déplorable, c’est que cette gangrène gagne et devient chaque jour plus maligne ; c’est que la fièvre qu’elle cause se tourne en fureur, et que ceux qui en sont attaqués veulent à peine souffrir qu’on leur touche : et y-a-t-il espérance de guérison lorsque le malade prend parti pour son mal, et se déclare ennemi de tout remède ?
Il s’en est déclaré l’Apologiste ; & il a voulu les venger contre ceux qui ont eu de bonnes raisons pour les condamner. […] L’Auteur de ce solide Ouvrage déclare [page 133] avoir été amateur des Spectacles. « Je ne connois point, dit-il, d’esprit plus opposé à l’esprit du Christianisme que l’esprit de la Comédie. […] Il y a déclaré que suivant les principes de S. […] « Je ne suis, dit-il dans sa Préface, ennemi déclaré ni de la Comédie, ni des Comédiens. […] Il déclare dans le second chapitre, qu’il n’entend parler que des Spectacles usités, tels que la Comédie & la Tragédie, qu’il croit également dangereux pour les mœurs.
Car alors qu'ils assistent à ces Jeux que les Païens font en l'honneur des Idoles, ils se déclarent Idolâtres, ils font injure à Dieu, et méprisent la véritable Religion ; et l'on ne doit point prétexter ces désordres de l'exemple de David, qui fit des Chœurs de Danse et de Musique en des Processions solennelles ; car il ne dansait pas avec des sauts et des gestes dissolus quelque honteuse fable des Grecs ; ils y célébraient la gloire de Dieu par des Hymnes saintes ; et l'on ne se doit point faire un Spectacle des choses dont l'artifice du Démon a corrompu la sainteté pour les rendre criminelles.
Et comme autrefois après que l’on eût fait plusieurs lois, pour arrêter le désespoir des Vierges Milésiennes, qui se précipitaient à la mort, voyant qu’on n’en pouvait venir à bout : Les Magistrats s’avisèrent de publier un Edit, qui déclarait infâmes ces filles et les exposait à la peine d’une honteuse nudité après leur mortc.
Desprez de Boissy 33 : « Que les Théâtres n’y sont pas ouverts pendant toute l’année, que la plupart des acteurs n’y font le métier d’histrions que pendant le temps des folies épidémiques du Carnaval : qu’au reste la tolérance, dont le Gouvernement civil use à leur égard, n’est point partagée par le ministère ecclésiastique ; puisqu’à Rome, comme ailleurs, les Prédicateurs ne cessent de tonner dans les chaires contre ces funestes amusements, et que les Confesseurs instruits n’y ont pas moins de zèle à se déclarer contre ces plaisirs si contraires à la Morale chrétienne. […] Il déclare, qu’après une épreuve de plus de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile, que la suppression entière des Spectacles.
Cependant, à Dieu ne plaise que la manifestation de cette erreur si bien accréditée, et généralement autorisée, renouvelle les chagrins de l’auteur spirituel qui a publié cette dernière satire et à qui l’on a fait payer trop cher l’omission de déclarer qu’il avait emprunté d’un moine, comme il est arrivé autrefois et comme il arrive encore tous les jours aux auteurs de faire des emprunts à d’autres. […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !
Opiniâtre dans la dispute qu’il aimoit fort, ne cédant jamais même à Benoît XIV, plus savant que lui, qui l’avoit élevé à la pourpre, ennemi déclaré du Cardinal Valenti, Secrétaire d’Etat, qu’il n’appelloit que le Pacha ; & à la grand’Messe quand ce Cardinal lui portoit la paix, au lieu de dire pax tecum selon l’usage, il lui crioit tout haut salamala ; mais ce sont des phénomenes dont ses confreres ne sont point responsables. […] Le théatre porte son poison jusque dans Port Royal qui fut toujours son ennemi déclaré.
C’est pareillement un péché de regarder ces représentations ; ainsi que Saint Augustin le déclare dans ses Commentaires sur Saint Jean et sur le Psaume 102. d’où l’on tire le Canon Donare, dist. […] Entre autres Articles que fit ce grand Prélat pour maintenir la discipline de son Diocèse, il y en a un par lequel il prive les Comédiens de l’usage des Sacrements ; il déclare leur Profession infâme et indigne d’un Chrétien, il les prive de la sépulture Ecclésiastique, s’ils ne la quittent avant que de mourir. « Cet Archevêque, dit Synodicon Parisiense an. […] Celui de Senez de l’année 1678. page 372. « Nous déclarons pour excommuniés ceux qui vaquent aux jeux des spectacles, et Farceurs. […] La Morale de Grenoble tome 3. page 175. déclare infâmes et incapables d’être Parrains, et page 290. incapables de la sainte Communion les Farceurs, les Bateleurs, et les Comédiens.
Démosthène tonnait pour faire déclarer la guerre à Philippe ; Cicéron, pour faire chasser Catilina, et Marc-Antoine, Sophocle et Euripide employèrent quelquefois leur art à de pareils objets.
« Si c’est zèle d’amant ou fureur de Chrétien. » Et quoique le Saint déclare lui-même ensuite qu’il n’a agi dans cette occasion que par un motif de générosité chrétienne, cela paraît mêlé de tant de paroles tendres et passionnées, et de tant de circonstances qui tendent à détourner l’esprit de cet égard, et à le porter vers l’amour profane, que tout ce qui reste dans l’esprit des spectateurs est une haute idée pour la forte passion que cet Amant a eue pour la personne qu’il aimait.