maintenant soutenir le ciel sur ses épaules :Lact[ance], li. 1. c. 9. […] Si ne veux-je pas toutefois défendre tellement et soutenir les fables Poétiques que je les veuille toutes approuver et louer. […] mais la douceur de leur beau parler, et la joyeuse souvenance que j’ay d’eux, m’ont contraint d’être plus long : et mêmes ne me semblait raisonnable de ne les point soutenir et protéger, L’auteur fort affectionné à la Poésie.
On ne saurait le nier, l’oisiveté, de concert avec l’avarice, leur à donné naissance ; le libertinage seul a pu les soutenir jusqu’à ce jour. […] Un style pur, facile & soutenu, voilà ce qui séduit l’esprit & le flate. […] Quelle main invincible & ennemie peut donc les soutenir ? […] Si au contraire elles sont du second genre, il est absurde, encore un coup, de soutenir que ces seules Pieces ou extravagantes, ou ordurieres, conviennent au bas Peuple. […] Les Trétaux supprimés, nous verrons le luxe, la vanité, la paresse & la débauche, qui, après avoir perdu en eux leurs asylez & leurs soutiens, seront forcés de fuir loin des murs de cette Capitale.
Mais il soutient avec cela que le Théâtre ne laisse pas d’être défendu sous d’autres termes plus généraux où il se trouve enveloppé : et il apporte pour exemple le premier verset du premier Psaume, où il est dit, « Que celui-là est bienheureux qui ne se trouve pas dans la voie des pécheurs, et qui ne s’assied point avec les moqueurs et les méchants. […] Saint Cyprien dans son Livre des Spectacles, répond aussi bien que Tertullien à certains libertins, qui pour ne pas se déprendre du plaisir des Spectacles, tâchaient de se couvrir de l’autorité des Ecritures, ou en tout cas soutenaient que les Spectacles n’y étaient pas défendus. […] Mais il soutient que tout cela ne regarde que les excès de la Comédie ancienne, et qu’ainsi on n’en peut tirer de preuves contre celle d’aujourd’hui. […] Son entêtement va encore plus loin : il ne respecte pas plus les Fêtes et les Dimanches que le Carême : il tâche même de faire entrer la Comédie dans la sanctification des Fêtes et des Dimanches : et il abuse encore de l’autorité de saint Thomas pour soutenir cette vision, comme il a fait pour la précédente. […] [NDE] patrociner = maintenir, défendre, soutenir.
Mais, du centre de la bassesse & de l’ignominie où elle s’est dégradée, qu’on leve les yeux vers le plus grand roi qui fût alors dans le monde, le plus rempli de sa grandeur, le plus jaloux de son rang, pour ne pas dire le plus fier des hommes, & qui pendant près de quatre vingts ans a le mieux soutenu la majesté du trône ; il vient terminer ses jours, déposer ses lauriers & son diadême aux pieds de la veuve Scarron, adorer & recevoir dans ses bras les restes d’un vil poëte, aussi burlesque dans sa personne que dans ses vers Qui peut mesurer cette distance & comprendre cet anéantissement de la majesté royale. […] Sans cela le couvent seroit-il supportable, Si quelquefois d’un air aimable On n’assaisonnoit ses rigueurs, En pourroit-on soutenir les horreurs ?
Faites-lui voir aussi que ce qu’on appelle esprit dans les Poètes ne se soutient pas toujours ; et que souvent il leur est échappé des choses que le parterre sifflerait. […] Ce lui sera une leçon qu’il ne pourra jamais soutenir une mauvaise cause sans être mauvais Orateur ; puisqu’il ne peut y avoir d’évidence dans la fausseté.
Deux Princesses de Condé soutiennent une espece de siége à Montrond : mais, ne se sentant pas assez fortes, elles s’enfuirent à travers champ, traverserent plusieurs provinces, & enfin vinrent se divertir à Bordeaux, où le Parlement & les Jurats leur donnerent le bal & la comédie, & jouerent eux-mêmes une farce singuliere. […] La Reine vient avec une armée faire le siége de Bordeaux, on le soutient quelque-temps, il y eut des escarmouches, des manifestes, des arrêts, des lettres de négociations, des députations de la Cour du Parlement à la Cour de la Reine. […] Ce Héros si grand dans le combat, s’oublioit & se négligeoit dans la vie civile, chancelant, irrésolu, ne sachant point se soutenir dans l’occasion . […] Rien de plus édifiant : on y voit une ame élévée, touchée de Dieu, qui passe par les épreuves de la vie spirituelle, gémit de ses égaremens, & soutient courageusement, par la force de la grace, les combats que le démon, la chair & le monde lui livrent. […] Elle perdit M. de Turenne, presque toute sa famille, son mari, ses enfans, sa belle-fille, ses freres, sa belle-sœur qu’elle aimoit tendrement, ses neveux, ses nieces, & soutint tout avec le plus grand courage.
Oseroit-t-on soutenir que ce n’est pas le but de l’Auteur, qu’il ne l’a pas atteint, & que cette leçon n’est pas utile ? […] J’ignore si un homme de génie peut inventer un genre de pieces, préférable à ceux qui sont établis ; mais ce nouveau genre, dites-vous, auroit besoin des talens de l’Auteur pour se soutenir, & périroit nécessairement avec lui. […] Oseroit-on soutenir, qu’ainsi que tout autre artiste, le Comédien ne soit pas honoré, lorsque les applaudissemens publics couronnent ses efforts ? […] Un Orateur à Rome gratifié pour soutenir le droit de ses parties, par conséquent aussi peu desintéressé que le Comédien, qui représentoit, ainsi que lui, des passions qui n’étoient pas les siennes, pour persuader ses juges, & les déterminer à favoriser une prétention quelquefois légitime, quelquefois injuste, & le plus souvent problématique, qui s’exposoit en public, qui payoit de sa personne, qui couroit le même risque que le Comédien, dont la réputation n’étoit fondée que sur ses succès, ambitionnant les applaudissemens, & redoutant le blâme public, en méritoit-t-il moins l’estime ? […] Il y a vingt-quatre ans qu’il y a eu une troupe de Comédiens établis à Geneve ; & ces dernieres années, plusieurs troupes ne pouvant y être admises, représenterent à Grange-Canard, aux portes de la ville, & s’y sont très-bien soutenues par l’affluence de vos compatriotes.
Quoiqu’il en soit, si notre Pégase manque de vigueur et d’haleine, il fait de vains efforts pour se soutenir, il retombera toujours, pour m’exprimer de la sorte, dans la boue et dans la fange. […] Alcesimarchus de son côté ne saurait soutenir l’absence de Silenium ; il se trouble, il s’emporte, il menace : mais sa passion n’éclate qu’en discours vagues : il n’en trace nulle image, il n’en désigne aucune particularité messéante. […] Ce n’est pas là ce que je prétends ; mais je soutiens qu’on ne doit pas instruire de tout : car les hommes doivent-ils tout savoir ? […] c’est à savoir que la Religion de son pays n’était qu’une imposture soutenue de l’artifice et de l’ignorance, et que quand les hommes revenus de leur assoupissement ouvriraient les yeux, ils ne seraient plus si fous que de faire des dépenses en sacrifices pour les Dieux. […] En effet, si l’on examine bien ses Poèmes, on trouvera que les caractères n’y sont point propres, ou n’y sont point uniformes ; que d’abord il y entre mal, ou qu’il ne les soutient pas.
Mais ce n’est pas seulement contre les horreurs du besoin et de la misère, que l’orateur chrétien nous soutient et nous rassure. […] bientôt avec le ministre éloquent qui le soutient et le console, au milieu des plus grandes afflictions, et comme ce roi puissant dont la fidélité fut mise à une épreuve si douloureuse et si terrible, il s’écriera, « je suis sorti nu du sein de ma mère, et j’y rentrerai nu. […] Rousseau va plus loin ; il soutient que le théâtre de notre premier comique est même une école de vices et de mauvaises mœurs. […] Il n’est donc pas vrai que la licence, l’immoralité, l’irréligion soient absolument essentielles au succès des jeux de la scène, et qu’elle ne puisse se soutenir en France sans le dangereux prestige qu’elles y entretiennent si abusivement. […] La débilité de ses forces ne saurait même le rendre totalement étranger à ses nobles fonctions : s’il est dans l’impuissance de soutenir les fatigues du combat, par ses écrits lumineux, il enseigne, aux autres le secret d’y triompher.
Il se fatiguoit promptement dans les disputes de la conversation, & il quittoit sagement la partie ; il n’avoit meme ni assez de connoissance, ni assez d’esprit pour rien soutenir : il n’étoit rien hors de la Scène ; & il disoit, pour couvrir ses foiblesses, en style du Pont-neuf : Que feroit la Raison avec un filet de voix contre une gueule qui défend la Sotise ?
Et lorsque par toi seul soutenu, rassuré, Il voit monter sa gloire au suprême degré ; Tu disparais, tu veux faire un plus noble usage Des talents que le ciel t’a donnés en partage.
Ils eussent bien mieux fait de suivre constamment et de soutenir généreusement la doctrine des anciens, appuyée sur la discipline de l’Eglise, et animée de son esprit, et de réprimer par la force de la vérité la licence effrénée des Chrétiens relâchés et vicieux, que de leur apprendre une voie large qui favorise leurs convoitises, et qui par conséquent ne peut que les conduire au précipice, par des opinions nouvelles, qui n’ont aucun fondement dans la doctrine de l’Eglise, ni dans celle des Saints.
Y a-t-il une Ecole d'athéisme plus ouverte que le Festin de Pierre, où après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée, qui a beaucoup d'esprit, l'Auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ; Et il prétend justifier à la fin sa Comédie si pleine de blasphèmes, à la faveur d'une fusée, qu'il fait le ministre ridicule de la vengeance divine; même pour mieux accompagner la forte impression d'horreur qu'un foudroiement si fidèlement représenté doit faire dans les esprits des spectateurs, il fait dire en même temps au valet toutes les sottises imaginables sur cette aventure.
» Cette seule défense, quand elle ne serait soutenue d’aucune raison, ne devrait-elle pas suffire à des Chrétiens pour les détourner de la Comédie, puisque nous devons une obeissance aveugle à l’autorité de l’Eglise, et que nous avons renoncé à ces divertissements dans le Baptème ?
Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple.
Car je suis si extraordinairement paresseux en ces sortes de choses, que bien loin de vouloir soutenir un endroit judicieusement repris comme celui-là, j’abandonnerai tout le livre à la plus injuste censure, plutôt que de prendre de la peine à le défendre.
Il est vrai que la pudeur est un fard innocent, qui donne un nouvel éclat & de nouvelles graces aux personnes les plus aimables ; il est vrai que c’est un puissant secours que Dieu a préparé aux femmes, pour soutenir leur foiblesse, communément plus grande que celle des hommes. […] Elle est la plus foible ; elle lui est soumise ; elle est confiée à ses soins ; c’est à lui à la ménager, à la soutenir, à la défendre ; faut-il qu’il lui tende des piéges, qu’il cherche à briser en elle le joug de la vertu, pour en faire sa proie ? […] Dans le cours ordinaire, elles n’ont ni de grands combats à soutenir, ni de grandes difficultés à vaincre. […] Mais il n’est pas douteux que la chasteté ne doive soutenir tous les assauts, sacrifier tous les biens, souffrir tous les tourmens & la mort la plus cruelle même.
On pourroit en faire une bonne de ce grand évenement, en renvoyant l’exécution derriere le théatre : car il n’y a que des yeux anglois, accoutumés aux horreurs de Shakespear, qui pussent soutenir l’excès de celle-ci. Cet adoucissement fait soutenir la barbarie des autres ; puisqu’il n’y en a point qui ne soit barbare. […] Les bons magistrats, les vrais nobles qui soutiennent leur dignités par leur mérite, n’en furent jamais ni ne peuvent en être l’objet. […] Peres, ont condamné les spectacles, en fasse les frais, en offre l’hommage à un prince étranger, & pour lui faire honneur, y assiste en habits de cérémonie, comme à une these savante soutenue sur les bancs.
C’est ainsi que MM. l’Ecluse et Malter, les premiers entrepreneurs des Variétes, se sont ruinés ; que ceux actuels ont eu beaucoup de peine à faire prospérer cette entreprise, dont le succès seroit peut-être encore incertain sans l’heureuse situation de leur salle : c’est ainsi que le théâtre des éleves de l’opéra a tombé, que Torré et les entrepreneurs du colisée ont fait banqueroute, que les Beaujolois peuvent à peine se soutenir, et que le Cirque et le Panthéon auront le même sort. […] Ils comptent donc bien peu sur leurs talens, sur cette tradition qu’ils prétendent posséder seuls, s’ils ne se croient pas en état de soutenir la concurrence ? […] Mais c’étoit sur-tout quand les gentilshommes de la chambre vouloient soutenir une mauvaise actrice, qui avoit pour eux des talens particuliers, qu’on déployoit toute la puissance des baïonnettes. […] un roi, maître suprême, En qui vous révérez la Divinité même : Des grands, que son pouvoir a seul rendu puissans ; Du bras qui les soutient, apuis reconnoissans : Un peuple doux, sensible….. une famille immense, A qui le seul amour dicte l’obéissance ; Qui laisse tous ses droits à son pere asservis, Sûre qu’il veut toujours le bonheur de ses fils.
Il est vrai que le Clergé, soit Séculier ou Régulier, n’est pas un léger obstacle aux prétentions des Poètes : par le ministère sacré la Religion se conserve, les vérités éternelles se perpétuent et la vertu se soutient. […] Un discernement exquis et sûr qui saisit les choses du côté de la nature, et de l’usage, ne l’abandonne jamais : une force de raison soutenue et une vivacité d’imagination modérée, règnent également dans ses ouvrages : son bel esprit ne s’évapore point en idées vaines et chimériques, et sa fureur poétique ne l’entraîne jamais au-delà des règles. […] Créon accuse Tirésias de haute trahison, et d’avoir formé le dessein de vendre son Prince à prix d’argent : le Prêtre soutient alors sa dignité, répond d’un air grave et majestueux à l’injuste accusation, appelle le Roi, son Fils ; et lui annonce son infortune prochaine. […] Shakespeare se donne la liberté de faire entrer des gens d’Eglise dans plusieurs de ses pièces : mais il en soutient d’ordinaire la dignité, et ne leur attribue rien qui ne soit dans les règles.
Un des motifs qui fait que les Comédiens jouent rarement cette pièce c’est qu’ils savent que la plupart des Spectateurs sont révoltés si fort de l’horrible cruauté d’Atrée, qu’ils ne peuvent que rarement soutenir une seconde représentation de cette pièce. […] « Oui je soutiens et j’en atteste l’effroi des Lecteurs »ci . […] , p. 48 : « Non… je le soutiens, et j’en atteste l’effroi des Lecteurs, les massacres des Gladiateurs n’étaient pas si barbares que ces affreux Spectacles. » cj.
L’Avocat, dans une longue consultation, soutenue d’un long mémoire, tranquillise la conscience timorée de la Clairon, dont il élève jusqu’aux nues la noblesse, les talents, les grâces, la religion, la vertu, la supériorité des sentiments, se répand en invectives contre l’Eglise, qu’il déclare n’avoir pas même le pouvoir d’excommunier les Acteurs, gens, selon lui, les plus utiles à l’Etat, les plus distingués, etc. […] Qui peut soutenir ces innombrables répétitions de mots, de pensées, de phrases, qui font la moitié de cette assommante production ? […] La question touchant l’excommunication encourue par le seul fait d’Acteur de la comédie, sur laquelle il appartient également au Théologien et au Jurisconsulte de donner son avis, mais qui doit être traitée par l’un et par l’autre avec autant de sagesse que de lumière, cette question, disons-nous, est soutenue affirmativement, et décidée audacieusement en faveur des Comédiens par la consultation, fondée uniquement sur de faux principes, avancés dans des Mémoires à consulter, et sur des maximes odieuses hasardées dans les autres pièces qui la précèdent, notamment dans la lettre à l’Actrice, la Clairon, conçue en termes les plus outrés et les plus scandaleux.
Il paroît en effet soutenir ce caractere dans son Discours sur la Poésie4. Il y soutient qu’en général dans la Poésie, la morale étoit tellement subordonnée à l’agrément, qu’on n’en pouvoit attendre aucune utilité pour les mœurs ; que tous ces Poëmes, qui sont des chefs-d’œuvre de l’antiquité, n’avoient été faits que pour plaire, & non pour être utiles. […] Tels furent les fruits de l’oisiveté à laquelle la Grece se livra, lorsqu’elle n’eut plus de guerres à soutenir, comme le dit Horace. […] Cet Auteur qu’on appelloit le Zoïle des Erudits, y soutient que les Romans sont utiles : mais il eut lieu de se repentir d’avoir soutenu cette these, & il donna, pour en être l’antidote, un autre écrit intitulé, l’Histoire justifiée contre les Romans. […] On soutint qu’eu égard aux progrès de l’art dramatique, il n’y avoit rien à craindre pour les mœurs.
Il y a une autre sorte de plaisirs mondains desquels le monde soutient l’innocence, parce que le crime n’y est pas si visible : quelques innocents qu’on les dise, et qu’ils pussent être, ils deviennent bientôt criminels par l’abus, et tous peuvent être de grands obstacles à la dévotion, pour peu qu’on y devienne sensible.
D’autres soutiennent au contraire que la comédie d’aujourd’hui, tout épurée qu’elle est des infamies de l’ancienne, est encore une école très dangereuse, et que ce qu’on y voit et ce qu’on y entend ne peut que corrompre les mœurs ; et effectivement on y voit et on y entend tout ce qui peut fasciner les yeux, tout ce qui peut charmer les oreilles, tout ce qui peut séduire le cœur.
Or il n’y avait alors que les ouvrages d’Hédelin pour la soutenir en France.
Le Chef du Corps-Municipal vint de Besançon avec les Compagnies bourgeoises, se rendit chez la Rosiere où se trouverent les Juges & le cortege tout formé, la prit par la main & la mena à l’Eglise avec celle qui avoit l’accessit : le Curé la reçut à la porte de l’Eglise & lui fit ce petit discours : Vous avez grand sujet de vous réjouir, ma chere fille, puisque ce jour est pour vous un jour de triomphe, mais votre joie doit être sainte ; c’est moins à vous qu’à la vertu qu’on rend hommage, & vous devez l’honorer en vous par une modestie soutenue. […] (La Marquise de Segur,) destinée au soutient des mœurs & à venger ce siecle du reproche qu’on lui fait de les corrompre, méritoit de paroître dans une Paroisse où des hommes pleins de sagesse & de zele donnent l’exemple & la leçon de toutes les vertus, qui illustre un Ordre aussi precieux à l’Eglise qu’à l’Etat, (les Bénédictins qui ont une maison à saint Ferjeux,) le suffrage éclaïré, impartial & libre de vos compatriotes, vous défère la couronne.
L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures, et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir. […] Si vous voulez faire réflexion sur le livre de Tertullien, vous m’avouerez qu’il suffirait de le transcrire et de le traduire, sans y rien ajouter, pour former la bouche à tous ceux qui trouvent mauvais qu’on blâme le Bal et la Comédie, et qui soutiennent qu’on y peut aller sans intéresserk l’innocence et la piété.
Toute la dialectique de notre auteur Pygmée, est renfermée dans un cercle vicieux, qui se réduit à soutenir naïvement, que la vérité est vraie, et que celui qui ose nier la vérité de notre religion, qui est vraie, (et à cet égard son antagoniste ne le contestait pas), mérite sans rémission d’être puni dès ce bas monde, et d’y jouir par anticipation des douceurs de l’enfer. […] Voulant ensuite, à tout prix, accorder aux vérités qui sont vraies, la terrible prérogative de vérités légales, il soutient, avec la même force de logique, que les autres gouvernements, non catholiques, ne peuvent pas obtenir le privilège ni le droit, d’avoir aussi des vérités religieuses légales.
» Ces affreux contrastes ne sont pas rares même de nos jours : l’humanité peut-elle soutenir et dans le camp des assiégeants et dans les murs des assiégés l’éclat des bombes, le tonnerre des batteries, réunis avec les violons et les flûtes, les vaudevilles et les ariettes ? […] Rien de plus nuisible aux militaires, et de plus opposé à l’esprit de leur état, que le luxe et la mollesse du théâtre : il les affaiblit, les énerve, les rend lâches, en fait des femmes, incapables de soutenir les dangers, les travaux, les combats, les blessures.
Je pense comme eux, pourvu qu’ils ne soutiennent pas qu’elle y soit essentielle, & voici mon sentiment. […] Minturnus soutient qu’aucun Sujet n’est plus touchant ni plus lamentable. […] Qui ne voit qu’un tel sentiment ne peut se soutenir, & que les Poëtes doivent travailler au contraire à augmenter en nous cette sensibilité, qui ne peut nous porter qu’à des actions vertueuses ? […] Il y soutient que pour rendre l’homme heureux, il est nécessaire de remuer ses Passions ; que la Raison seule ne sert qu’à nous affliger par ses réflexions & ses remontrances, & que la tranquillité de l’Ame, qui est l’ouvrage de la Raison, est un état de langueur qui conduit à la tristesse. […] Mais, ajoute cet Auteur3, depuis la décadence de la Poësie Dramatique, par la mort de Corneille, & par la vieillesse de Racine, la jeunesse Françoise s’est avilie, son courage s’est relâché & s’est amolli, depuis qu’il n’a plus été soutenu & enflé par les mouvemens héroïques de la Tragédie.
Vous dites cependant : « Pour peu que Molière anticipât il avait peine à se soutenir, le plus parfait de ses ouvrages tomba dans sa naissance. »h Observez qu’il se releva peu de temps après et qu’on ne tarda pas à préférer Le Misanthrope au Médecin malgré lui : un Philosophe comme Molière n’était pas homme à se décourager pour la chute actuelle de son chef-d’œuvre, il prévoyait bien que la force de la raison subjuguerait le mauvais goût, et c’est ce que les bons Auteurs qui lui ont succédé ont osé prévoir comme lui, en attaquant des vices, des ridicules, et des opinions du jour qu’on avait trop ménagées avant eux. […] « Les chefs-d’œuvre de Corneille et de Molière tomberaient aujourd’hui, et s’ils se soutiennent, ce n’est que par la honte qu’on aurait de se dédire, et non par un vrai sentiment de leurs beautés ; une bonne pièce, ajoutez-vous, ne tombe jamais que parce qu’elle ne choque pas les mœurs de son temps. »s Après vous avoir fait distinguer ce que Molière et Racine ont bien fait de ménager dans nos mœurs, il est question de vous prouver maintenant que Molière surtout n’a pas à beaucoup près respecté ce qu’il y avait réellement de vicieux en elles. […] Mais si vous me prouvez qu’un avare en devient plus avare pour avoir vu représenter celui de Molière, un Roi pacifique et bienfaisant, un Tyran détestable pour avoir vu représenter Atrée, un de nos Marquis plus ridicule qu’à son ordinaire pour avoir vu donner des nasardes à l’Epine dans le Joueur, et des coups de bâton à Mascarille et à Jodelet dans les Précieuses Ridicules, je conviendrai de bonne foi que le spectacle non seulement est mauvais pour les méchants, mais même je soutiendrai qu’il est dangereux pour les bons. […] Chrysaleaf dans Les Femmes savantes est l’homme que vous dites à la grossièreté près qui n’est bonne à rien, c’est un homme dont le rôle est si bien soutenu, qui dit des choses si simples et si peu galantes, si analogues à la situation dans laquelle il est, qu’il faut l’admirer malgré qu’on en ait. […] La citation exacte de Rousseau est la suivante : « Pour peu qu’il anticipât, ce Molière lui-même avait peine à se soutenir ; le plus parfait de ses ouvrages tomba dans sa naissance […] » i.
On pourrait avancer, sans soutenir une opinion bisare, qu’il n’y a que l’observation des règles en tout genre qui promette de véritables succès.
On est éxcusable de soutenir qu’il faut actuellement des décorations.
En un mot, chaque genre de Poésie Dramatique avait des masques particuliers, à l’aide desquels l’Acteur paraissait aussi conforme qu’il le voulait au caractère qu’il devait soutenir.
De sorte que si cet excès est un péché, les Histrions devraient être toujours dans un état de péché mortel, comme aussi tous ceux qui se divertiraient par leur entremise, ou qui soutiendraient cet art par leurs libéralités.
IX, cap. x, qu’il traduit ainsi : « Pauci amici propter delectationem sunt habendi, quia parum de delectatione sufficit ad vitam quasi pro condimento, sicut parum de sale sufficit in cibo. » La thèse que soutient saint Thomas en cet article est énoncée en ces termes : « Qui in ludo talem defectum committunt ut et ipsi nihil delectabile proférant et delectabllia moderate ab aliis prolata rejiciendo molesti sint, peccant quidem, minus tamen iis qui in ludicris excedunt. » aq.
On y emploie tous les ressorts, toutes les machines et toutes les décorations qui peuvent le plus l’augmenter et l’embellir, afin que le merveilleux qu’on s’attache à y faire briller puisse soutenir les spectateurs dans la douce illusion qu’ils viennent y chercher.
Les Palamites, ou plutôt Hélicastes, étoient des Moines quiétistes du quatorzieme siecle, qui soutenoient bien des erreurs sur l’essence, la lumiere, l’opération divine, singulierement sur la lumiere qui environna Jesus-Christ à la transfiguration. […] Ce Prélat, homme habile, homme à talens, de la plus haute naissance & de la plus grande réputation, qui soutint avec éclat au Concile de Trente les intérêts de la France dont il étoit chargé, devoit-il être si grossierement calomnié d’après un misérable libelle que Dufresnoi a jugé à propos d’insérer dans son recueil sur la Ligue ? […] Les Moines qui les enlevoiens, soutenoient un siege plutôt que de rendre leur proie ; & s’ils se voyoient trop pressés, ils portoient sur la brêche des reliques de quelque Saint, & les assaillans pleins de respect se retiroient. […] Il étoit trop religieux, trop vertueux, trop sage, pour imiter un homme dont le principal mérite, qui l’a tant fait louer depuis quelques années, a été d’avoir toléré, favorise, soutenu, professé la religion protestante, ou plutôt de n’avoir pas eu de religion.
Le Grand-Prêtre qui soutient sa Dignité par une foi intrépide, ne songe point à avoir recours aux Officiers ni aux Principaux de Juda, afin que dans ce grand événement, le doigt de Dieu se manifeste davantage. […] Tout espérance paroît perdue, le Grand-Prêtre qui ne la perd jamais, se prépare à soutenir l’assaut, & lorsqu’il va partir avec le jeune Roi pour aller combattre, Abner envoyé par Athalie, vient lui offrir la paix à condition qu’on lui livrera l’Enfant & un Trésor dont on lui a donné connoissance. […] J’avoue que le Poëme Dramatique est fait pour être représenté, & je soutiens en même tems qu’il n’est jamais bon, quand il ne se fait pas lire. […] Il songe moins aux paroles qu’il chante, qu’aux modulations de sa voix, qui ne sort de sa bouche qu’avec une contrainte qu’elle n’auroit pas, si la Nature seule, agitée par la Passion, la faisoit sortir : c’est ce qui fait que la voix d’un homme qui chante va toujours en s’abaissant, si elle n’est soutenue par un instrument, au lieu que dans une conversation animée, notre voix va toujours en s’élevant.
Convient-il, Mes très-chers Frères, d’étaler sur des théâtres un attirail de vanité; d’y jouer des Scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjoncturesh où chaque citoyen doit prier pour son Prince j ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute-puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes ; et touchék d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière Prières ordonnées partout.
On y voit les premières complaisances, d’une beauté qui se terminent en des adultères, en des sacrilèges, en des jalousies enragées ; l’on y déploie tous les artifices de la perfidie, toutes les fureurs du désespoir ; tous les massacres, tous les venins de la cruauté, toutes les horribles cérémonies des démons ; les éléments sortent de leurs places, les furies de l’enfer, les morts des sépulcres, les Dieux de leur trône ; on va chercher les autres mondes pour soutenir les intérêts de cette funeste et malheureuse passion.
c’est qu’en effet vous ne connoissez le théâtre que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos passions vous en donne. […] Le monde a-t-il rien nulle part de plus amusant pour l’esprit par l’ordre & l’économie qui les soutient ? […] Voulez-vous donc, Messieurs, soutenir encore que le théâtre n’est point la cause nécessaire de la corruption des mœurs ?
Quels feux criminels ne peuvent point allumer les objets qu’on y voit, les discours passionnés qu’on y entend, les principes suborneurs qu’on y établit, soit qu’ils ne soient exprimés que par la voix d’un acteur qui paroît lui-même embrâsé de ces feux profanes, & qui les peint par ses gestes, son ton, ses regards ; soit que pour rendre la séduction encore plus efficace, ils soient soutenus & entremêlés d’une musique molle & voluptueuse ? […] Si cela est ainsi, louez la miséricorde du Seigneur, qui vous a soutenus sur le penchant d’un précipice où vous vous étiez témérairement engagés : le miracle qu’il a opéré en votre faveur, n’est guère moins extraordinaire que celui par lequel il a autrefois préservé les trois jeunes Hébreux des flammes dont ils étoient environnés. […] Vous n’ignorez pas que les riches de ce monde exposent souvent dans leurs palais des statues ou des tableaux dont un œil chaste & modeste ne peut soutenir la vue.
Il fait voir l. 2, c. 1, combien les plaisirs des sens, les plaisirs du monde sont opposés à l’Évangile, & c’est le langage de tous les Chrétiens ; il distingue les plaisirs grossiers, les crimes énormes qu’on n’entreprend pas de défendre, quoiqu’on s’y livre, & les plaisirs qu’on traite d’indifférends : la danse, le jeu, la comédie, les spectacles, les intrigues, le commerce de galanterie qui sont des acheminemens aux plus grands vices ; & il soutient avec toute l’Église qu’ils sont défendus. […] Tels sont les romans, les pièces de théatre, les ouvrages de galanterie, on y admire la finesse des pensées, la délicatesse de l’expression, la variété des images, regardez-y de près ; le cœur y est bien plus touché que l’esprit, le plaisir vient sur-tout du vice qu’on y a délicatement répandu, qui flatte une imagination gâtée ; on ne sauroit soutenir la vue d’un objet grossier, montré à découvert, mais nous sommes bien aise qu’on nous le fasse entrevoir à travers un voile délié, qui le laisse voir ànu à l’imagination, qui s’y applique avec un plaisir extrême, & lève aussi-tôt le voile, & il ne faut pas un grand effort pour le lever au théatre où il est des plus transparens. […] Si cette façon de s’unir trouve les hommes contraires, il faut sans balancer refuser leur compagnie (il n’y a rien à craindre) ; les hommes ne pouvant se soutenir sans elles (ni elles sans les hommes), ils seroient forcés à suivre leurs loix pour les posséder (par sympathie encore) ; le succès de ses leçons fut prompt, les hommes furent attaqués par les regards (purement spirituels), dont les feux embrasent leurs ames, ils furent animés d’une ardeur que n’inspire point la gloire (toute à la pointe de l’esprit) ; dès ce moment les mortels ne connurent point de bonheur plus parfait que d’aimer & d’être aimé.
C’est dans cet état qu’il composa dix comédies, ou plutôt dix farces, pleines de bouffonneries, dont il est difficile de soutenir la lecture. […] Il n’a jamais fallu interdire la guerre aux femmes ; elles ne peuvent en soutenir les travaux, en courir les risques : une femme guerriere est un phénomène. […] Je ne crois pourtant pas qu’une loi expresse y fût nécessaire ; le ridicule de la décoration, l’impossibilité de la soutenir long-temps, les qualités, les inclinations, les goûts différens que la providence a sagement départi à chaque sexe, qui l’enchaînent naturellement à ses devoirs, sont un préservatif suffisant contre ces excursions condamnables.
Il n’y a que des yeux familiarisés avec le vice qui puissent en soutenir les nudités. […] Si on daignait les recevoir, malgré ce titre d’exclusion, méprisées, persécutées, tournées en ridicule, pourraient-elles s’y soutenir ? […] « Je soutiens que deux ou trois cents Courtisanes souffertes à Rome sont moins pernicieuses à l’Etat que les filles de l’Opéra.
ne paraissez pas plus marcher sur les traces de ces hommes ombrageux et aveuglés par leur passion ; modérez la fougue de vos sentiments tendres, repoussez par un air calme les méchants et leurs propos malins, ne vous faites pas remarquer, ne vous affichez point par des plaintes éclatantes, ou des démarches insensées, ne laissez même pas apercevoir vos inquiétudes, si vous en avez ; mais faites avec prudence tout ce qui dépend de vous pour prévenir le mal ; soutenez la faiblesse de votre épouse contre les séductions qui l’entourent, écartez tout doucement les dangers qui la menacent, encouragez-la, répétez lui souvent que sa vertu vous est bien chère, qu’elle fait votre bonheur, comme elle vous porte à faire le sien, ce que vous devez lui prouver par vos bons procédés, et puis observez-la silencieusement, croyez à son innocence jusqu’à ce que vous ayiez acquis la preuve certaine de votre malheur, que, selon les circonstances, en homme sage, vous dévorez encore secrètement, et vous ne serez jamais regardé comme un jaloux ; parce que vous n’en aurez aucune apparence. […] L’élite des hommes éclairés de la Grèce, les juges d’Athènes blâmaient tellement le dernier que d’après un réglement appelé Mos civitatis, ils refusaient même d’entendre à leur tribunal, comme exaltant aussi l’imagination, égarant la raison, les discours trop fleuris, ornés de figures, ou soutenus de toute autre magie oratoire ; ils voulaient qu’on leur présentât la vérité en style simple et sévère, afin de pouvoir toujours prononcer avec l’esprit et le cœur libres.
Porée, traitant la question des spectacles, soutient qu’ils pourroient être une école de vertu ; mais il ajoute en même-temps que, par notre faute, ils ne sont que l’école du vice. […] On soutient contre lui, que la comédie préserve de beaucoup de défauts & même de vices.
De fameux Auteurs soutiennent qu’elle est nécessaire aux Drames. […] La raison d’une pareille faute vient, sans doute, de ce qu’on craindrait d’ennuyer, si l’on ne soutenait ce genre de Pièce par un grand Spectacle.
La question touchant l’Excommunication encourue par le seul fait d’Acteur de la Comédie, sur laquelle il appartient également au Théologien & au Jurisconsulte de donner son avis, (mais qui doit être traitée par l’un ou par l’autre avec autant de sagesse que de lumieres ;) cette Question, disons-nous, est soutenue affirmativement & décidée audacieusement en faveur des Comédiens par la Consultation, fondée uniquement sur les faux principes avancés dans deux Mémoires à consulter, & sur des maximes odieuses, hazardées dans les autres piéces qui la précédent, notamment dans sa Lettre à l’Actrice, conçue en termes les plus outrés & les plus scandaleux : l’uniformité du stile, la répétition fréquente d’expressions singulieres, l’adoption des mêmes idées à sa propre Lettre, font connoître évidemment que le tout est l’Ouvrage du même homme, suivant qu’il en a été convaincu dans la premiere Assemblée.
Les Simphonies qu’on joue actuellement dans les entre-Actes, loin de fixer l’attention sur le Drame qui occupe la Scène, ainsi que le soutient le grand Corneille, dissipent tout-à-fait le Spectateur, parce qu’elles n’ont aucun rapport avec l’action du Poème representé.
Il s’est relevé, troublé, indécis : je n’ai pu soutenir plus longtemps mon personnage ; je me suis précipitée dans ses bras : — Oui, mon ami, me suis-je écriée, je suis Florise… & votre épouse… Votre amante, votre maitresse, votre amie ; celle qui veut tout tenir de vous, ne dépendre que de vous : je vous ai plu sous un nom emprunté, par des talens que vous ne me soupçonniez pas… que faut-il encore ?
Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.
Augustin soutient que c’est faire un péché énorme, que de donner quelque chose aux Comédiens, parce que c’est louer et entretenir le pécheur dans les désirs criminels de son âme, et donner des bénédictions à celui qui fait mal.
Ce partage de vérités et d’erreurs que chacun établit arbitrairement, soutient opiniâtrement, et veut faire accepter avec tyrannie, est la preuve caractéristique de la plus honteuse ignorance.
J’étais malade et triste ; et, quoique j’eusse grand besoin de distraction, je me sentais si peu en état de penser et d’écrire que, si l’idée d’un devoir à remplir ne m’eût soutenu, j’aurais jeté cent fois mon papier au feu.
L’autre, avec un génie moins élevé, moins étendu, moins fort, moins fertile, mais plus soutenu, plus égal, plus doux, avoit trouvé le chemin du cœur & le secret d’intéresser toutes les passions (au profit des bonnes mœurs). […] Bergerac est un écolier médiocre, qui soutient grossiérement des theses de Physique, & ne donne que de vaines paroles pour toute réponse. […] Un homme si frivole, qui ne faisoit que voltiger, n’a pas fait des pieces de Théatre, les bouffonneries étoient au-dessous de lui ; mais le dessein suivi d’une piece noble, l’enchaînement des scenes, le développement d’une intrigue, l’adresse d’un dénouement, la variété des caracteres, bien soutenus, étoient au-dessus de son génie. […] Nous voulions adresser nos Mémoires à l’Académie Françoise, persuadés qu’ayant autresfois soutenus des theses de Logique, vous en saviez assez pour être reçu dans cet illustre Corps, & pour y être loué depuis les pieds jusqu’à la tête à votre reception.
Puffendorf ajoute qu’elle avoit dissipé toutes les finances, & ne trouvoit plus de quoi payer les charges de l’État, ni même soutenir sa propre dépense & ses libéralités excessives. On se voyoit à la veille d’une grande guerre, n’ayant rien pour en soutenir les frais ; les revers si ordinaires à la guerre, pouvoient aisément flétrir ses lauriers, dont les Ministres & la Reine avoient ceint plusieurs fois son front. […] Le célibat volontaire par un principe de Religion, est un acte héroïque, un célibat d’indépendance qui n’est pas soutenu par la pratique des vertus, n’est comme celui de Christine qu’un libertinage condemnable. […] Comment sans ce secours se soutenir sur la trône ou les plaisirs assiégent, où les tentations attaquent en soule, où les occasions les plus délicates s’offrent à tout moment ?
Au contraire, il en est qui pensent que la sublimité du premier se soutient assez par elle-même ; mais que les lieux communs ont besoin d’être montés sur les échasses du Parnasse, pour mériter d’y figurer. […] Il n’y a point de femme assez imbécille pour être la dupe d’un artifice si grossier ; il faut être imbécille soi-même, & croire les spectacteurs imbécilles, pour en composer, représenter, & se persuader qu’on en soutiendra le spectacle, sans se moquer du mari, de la femme & de l’auteur. […] Il en vint une septieme qui s’unit aux comédiens françois, & jouoit avec eux alternativement, on s’en dégoûta Ils s’unirent à l’opéra ; celle-là se soutint plus long-temps : elle fut supprimée en 1697. […] C’est mal soutenir le rôle de panégyriste.
C., diroit l’un, étoit si visiblement Divine, si sa conduite étoit si sainte, si son cœur étoit si bienfesant, comment a-t-on pu soutenir que ses miracles étoient diaboliques ? […] Vous soutenez toujours qu’il n’y a point de mal d’aller aux spectacles, dit un Prélat de ce siécle ; mais qui de vous, ou des successeurs des Apôtres, que vous devez écouter comme J.C.… jugera cette question ? […] Soutiendrez-vous encore après cela, ajouta-t-elle, que c’est un mal d’aller à la Comédie ? […] Soutiendrez-vous encore après cela, que ce soit un mal à cette Demoiselle, d’avoir commerce &c, malgré la défense de Madame sa mere ? […] Par les écrivains les plus célébres, & dont on ne peut récuser l’autorité : par les ennemis mêmes de l’Eglise : par les Auteurs mêmes intéressés à soutenir leur cause : par les génies les plus rares, & qui feront à jamais, l’honneur de la France.
Ce n’est point sur vous en particulier que je fais cette sortie, Mademoiselle, votre talent suffisoit pour vous soutenir dans l’opulence, & vous n’avez eu, je crois, nul besoin d’y employer le commerce de vos bonnes graces ; mais vous devez rougir de votre confraternité. […] Un nouveau Temple s’éleve sur les ruines de l’ancien après le retour des Juifs ; la pureté du culte se soutient, malgré la persécution d’un des Successeurs d’Alexandre : les Machabées chassent ce tyran, reprennent le Sceptre, qu’ils conservent jusqu’à l’usurpation d’Hérode.
Page 215 Crimes des prêtres pour soutenir leurs prétentions. […] Page 217 M. de Sénancourt reproche à l’auteur d’avoir cité les conciles où il est dit que « c’est par la foi que l’évêque soutiendra son rang. — Il doit avoir son petit logis. — Sa table sera pauvre et ses meubles de vil prix ».
Son opinion y est bien expliquée & bien soutenue, & à quelqu’endroit près, la dissertation est fort raisonnable ; mais il n’étoit pas à propos de la faire imprimer, ces sortes de doctrines ôtent la réserve aux ames timorées, & favorisent le relâchement, le libertinage & l’oisiveté des gens du monde. […] La cause de la vertu se soutient d’elle-même, elle est assurée de tous les suffrages, même de ceux qui la contredisent, dont elle réveille les remords & arrache l’aveu secret. […] Pour soutenir cet orgueil insensé, & cette ambition démésurée, & fournir à tant de folles dépenses ; il fallut fouler les peuples par des exactions énormes, & se rendre le cruel tiran de ses sujets ; mais qu’importe qu’il en ait exprimé tout le sang, il n’en sera pas moins grand.
Les Ministres même, pour se soutenir, doivent se prêter à ces foiblesses. […] Ce même Duc avoit un cabinet à plusieurs grands miroirs, qui par le moyen de ces regles de perspective, & des objets artistement rangés, représentoit toute sorte de nudités : abus infame de l’art, dont les plus libertins avoient peine à soutenir la détestable indécence. […] Non seulement on ne l’y aime pas, & la piéce la mieux faite, si elle est décente ; ne peut s’y soutenir, mais encore l’extreme délicatesse des spectateurs, ou plutôt leur corruption, voit le mal par-tout, parce qu’il l’y porte.
Vous ne savez pas que ce philosophe est écouté à Paris comme un oracle, qui ne parle que de mes talens & de mes vertus, & soutient que je suis un héros. […] Il ne faut former ni soutenir des alliances que pour un avantage : il faut la rompre sans scrupule quand l’avantage cesse. […] Mon royaume est tout militaire, c’est pas lui que je puis me soutenir ; j’ai toujours les yeux sur lui, mais je prend bien garde qu’il s’apperçoive du besoin que j’en ai, il seroit trop fier.
Car, c’est là en effet, si je l’ose dire ainsi, leur pierre de touche pour le mérite : et celui qui n’en soutient pas l’épreuve, il est dès là rejeté. […] Dryden commence à ne plus compter pour son apologie, sur la ressource de l’autorité : il avoue à peu près que cette manière de se défendre ne vaut guère mieux que de soutenir une mauvaise coutume par une autre également mauvaise. […] Car il n’est point facile de puiser dans un sujet innocent de quoi réjouir et plaire : on n’y réussit qu’après beaucoup de travaux et de veilles : du vrai bel esprit, des mœurs qui ne blessent point l’honnêteté, un arrangement soutenu de choses ingénieuses, plaisantes, utiles demandent du temps et des méditations.
Autre merveille : elle soutient une année entière toute l'austérité de la Trappe, si supérieure à la faiblesse de son sexe et à la corruption de son cœur, sans avoir ni le dédommagement de la passion, puisqu'elle ne se fit jamais connaître à son amant, encore moins le secours de la religion et de la grâce, puisqu'elle fut toujours, dit-elle, « des désordres du cœur la honteuse victime », Quelle idée ! […] Qui soutiendrait la vue des dissections anatomiques, des opérations de chirurgie, de la question des criminels, du gibet, de la roue, etc. ? […] D'où vient que les bouffonneries licencieuses des farces de l'opéra comique, qu'on ne traitera pas d'ouvrages parfaits, sont toujours courues, et qu'il n'y a guère que les chef-d'œuvres dans la sphère de la vertu, Athalie, Polyeucte, qui se soient soutenus ?
La troupe des Comédiens ayant manqué en 1761, par je ne sais quelle raison, les Etudiants en droit formèrent une troupe, et les Etudiants en médecine une autre, qui par un beau zèle du bien public se chargèrent de fournir tour à tour au théâtre, et par une noble émulation pour soutenir la gloire des deux Facultés, se disputèrent à qui des Médecins ou des Juristes seraient les meilleurs Acteurs. […] Qu'on juge si les écoles furent bien fréquentées, les cahiers bien étudiés, les thèses bien soutenues, les grades bien mérités ; si la religion, les mœurs, le public y gagnèrent. […] Un nom à soutenir, une charge à remplir, un emploi à occuper, un métier à apprendre, réveillent l'attention des parents sur les garçons : une fille bornée à de petites fonctions, qui exigent peu de connaissances, est abandonnée à elle-même ; sa vie désoccupée se passe presque toute dans l'oisiveté ; la toilette, l'amusement, la promenade, les visites, laissent à peine un moment à un travail des mains, qui ne diffère presque pas de l'oisiveté.
Avouez donc, Monsieur, que vous avez péché vous-même contre les régles de critique que vous avez établies ; avouez, que votre jugement a été trop précipité ; avouez enfin que, quand même un Théologien de Genève vous auroit donné dans ses écrits l’occasion la plus forte pour le soupçonner de Socinianisme, vous ne seriez pas plus en droit d’imputer ce sentiment à tout le corps des Pasteurs, que ne seroit ce même corps à soutenir que la doctrine des Escobars & des Busembaums est celle de l’Eglise Catholique.
Mais à peine soutient-elle quelques représentations.
Que votre diction soit serrée & soutenue.
La fausse communion de la Reine, soutenue au moyen d’un faux, etc., in-8° de 24 pages.
Oubliera-t-on que les jésuites, qui proscrivaient alors les Bourbons et appelaient en France l’étranger, étaient les provocateurs et les soutiens les plus zélés de la ligue ?
Entre autres édifices il y avait dans cette maison une grande salle de vingt-une toise et demie de long, sur six toises de large, élevée du rez de chaussée de trois à quatre pieds, soutenue par des arcades, pour la rendre plus saine et plus commode aux Pauvres que l’on y recevait.
» « Quand même on pourrait me disputer cet effet ; quand même l’on soutiendrait que l’exemple de force et de vertu qu’on voit dans Titus, vainqueur de lui-même, fonde l’intérêt de la Pièce, et fait qu’en plaignant Bérénice, on est bien aise de la plaindre ; on ne ferait que rentrer en cela dans mes principes : parce que, comme je l’ai déjà dit, les sacrifices faits au devoir et à la vertu, ont toujours un charme secret, même pour les cœurs corrompus : et la preuve que ce sentiment n’est point l’ouvrage de la Pièce, c’est qu’ils l’ont avant qu’elle commence.
Quel ouvrage d’esprit, et quel autre genre de Poésie pourrait-on imaginer qui fût plus utile à la société, et plus propre à y soutenir les bonnes mœurs que la Comédie, lorsqu’elle aura pour unique objet d’instruire et de corriger généralement toutes sortes de personnes ?
Il s’est passé cinquante ans sans que personne ait osé soutenir une si mauvaise cause. […] Fagan s’étaye de l’autorité de Crébillon, son Censeur, également suspect & intéressé à soutenir le théatre, où il a un nom acquis à peu de frais.
Ils étoient outre cela intéressés à soutenir les Pieces, parce que l’Edile, après les avoir achetées du Poëte, les donnoit quelquefois à examiner au Maître de la Troupe, & lui en faisoit rendre le prix, quand la Piéce avoit déplu au Peuple. […] Pollion & Varius composoient des Tragédies ; Mécenas en avoit fait deux ; Auguste en avoit commencé une, avec une si grande chaleur, que désesperant de la pouvoir soutenir, il effaça ce qu’il avoit fait.
C’est se moquer étrangement que de soutenir qu’il est nécessaire, pour se délasser et se distraire, d’assister à un spectacle de trois heures et de se remplir l’esprit d’extravagances ; ceux qui sentent de semblables besoins doivent considérer cette disposition, non comme l’effet d’une faiblesse naturelle, mais comme un vice de l’habitude, qu’il est instant de corriger en y appliquant le remède d’une occupation sérieuse. […] » « Toutes les personnes qui entrent dans ces lieux profanes, et qui contribuent de leur bourse à les soutenir, quelque modique que soit d’ailleurs la somme, doivent se considérer comme ayant contribué, autant qu’il a été en elles, au succès de ces instruments de corruption, et se sont en conséquence rendues complices de l’exercice public et patent de l’impureté et de la profanation.
Le Théâtre Français où mes heureuses Veilles Ont de tant d’Auditeurs enchanté les Oreilles ; Tant de fois étalé des spectacles Pompeux ; Et de mes Nourissons rendu les Noms fameux ; Par sa stérilité me reproche la mienne, Et n’a plus aujourd’hui d’Appui qui le soutienne. » LA RENOMMÉE.
Si Dina n’était point sortie de la tente de Jacob, son père, sa pudeur n’eût point eu d’assaut à soutenir.
Sans prétendre qu’il arrive dans les hommes une métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par les motifs que j’ai présentés plus haut : quant à ceux qui ne goûteraient pas ces motifs, je suis réduit à les plaindre de ce qu’ils n’ont pas la force de secouer le joug d’une mauvaise habitude : j’avoue cependant qu’il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du Théâtre suffira, pour soutenir la dépense, avec ses propres fonds, et tous les autres secours que nous marquerons plus bas.
Je pourrais d’abord nier la première conséquence, et soutenir que Saint Thomas par le mot « d’Histriones », n’a pas voulu parler de ceux que nous appelons à présent Comédiens. […] Cependant tout cela n’empêche pas que je ne soutienne que la Comédie que vous aviez en vue, et que vous prétendiez justifier par les Pères et par Saint Thomas, n’étant revêtue d’aucune des conditions que ce Saint exige, bien loin d’être mise au nombre des choses indifférentes, doit être réputée mauvaise et très dangereuse. […] J’avoue que ces conditions ne sont pas essentielles à la Comédie prise en général ; mais je soutiens qu’elles entrent dans la nature de la Comédie permise ou défendue, ou que l’on veut permettre ou défendre : ainsi, dès que vous voulez la mettre au nombre des choses permises, vous ne pouvez pas la séparer de ces conditions qui la rendent licite. […] Si vous pouviez porter vos yeux dans les lieux secrets où ces gens-là se retirent, vous verriez qu’il s’y passe des choses que votre vue ne pourrait pas soutenir. « Si possis oculos tuos inserere secretis, recludere cubiculorum obductas fores, aspicias ab impudicis geri, quod non possit aspicere frons pudica. […] N’a-t-on pas raison après cela, de soutenir que dans ce temps aussi bien que du temps de Saint Chrysostome l’attachement qu’ont les Chrétiens pour les Spectacles, leur fait mépriser l’Eglise. « Ut Ecclesiam quoque cortemnant ».
D’une part, on m’assure que ces sortes de divertissements sont criminels ; d’autre part, on soutient qu’ils sont exempts de péchés. Ce qui doit résulter de là, c’est qu’ils sont au moins suspects ; et, puisque ceux qui soutiennent que l’innocence y est blessée, sont du reste les plus réglés dans leur conduite, les plus attachés à leurs devoirs, les plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr et plus sage que je m’en rapporte à eux, et que je ne risque pas si légèrement mon Salut ? […] Je le soutiens, et j’en atteste l’effroi des lecteurs, les massacres des gladiateurs n’étaient pas si barbares, que ces affreux spectacles.
Ces drames historiques seroient plus faciles que les drames réguliers, où l’on doit former un plan, nouer une intrigue, lier & filer les scénes, ménager un dénouement, inventer, nuancer, soutenir, contracter des caractères que l’histoire leur donne, & les circonstances où elle les place, comme l’ont fait dans leurs dialogues des morts, Lucien, Fenelon, Fontenelle. […] Les tragédies Angloise offrent communément tant d’horreurs, des meurtres, des crimes, qu’il n’y a que la férocité qui puisse les soutenir. […] Eschile ne put soutenir cet affront, il se retira en Sicile, où il composa des Elégies sur ses malheurs, & y mourut.
C’est contre la vérité & la vraissemblance ; la plupart des événemens comiques se passent entre les bourgeois, sans intervention de personnes titrées ; on ne doit employer ces titres que comme ceux de Conseiller, de Président, de Capitaine, que quand le rôle le demande, ou qu’on veut le rendre ridicule par une qualité empruntée, & mal soutenue. […] Telle la tragedie de Fayel très-tragique certainement ; mais qui par les fureurs & par les barbaries d’un Energumene, soutenu depuis le commencement jusqu’à la fin, n’en est que plus desagréable, & si fort tragique, qu’elle est insoutenable, à la représentation, & à la lecture. […] L’attention ne peut se soutenir une heure de suite, sans quelque relâche.
Ce pot-pourri seroit un petit mal, si les mœurs n’en souffroient ; mais le goût dépravé du peuple dramatique n’a choisi & n’extrait de ces différens poëmes, que les endroits les plus galans & les plus tendres, pour ne faire qu’un tissu soutenu de dépravation, sans un moment de diversion & de relâche. […] Je ne considere point ici les Spectacles d’un œil de religion, mais d’un œil philosophique ; car autrement je dirois qu’il n’y a que l’ignorance ou la folie qui puisse s’autoriser de la Religion pour les soutenir ou même pour les excuser ; je dirois que s’il y un livre qui les proscrive, c’est l’Evangile qui nous recommande de prier sans cesse, de porter notre croix ; que s’il y a un lieu où soient étalées les maximes, les pompes du monde, auxquelles nous avons solemnellement renoncé, c’est sur le Théatre ; je dirois que la vie des comédiens, leurs danses lascives, leurs passions embellies, leurs paroles tendres, équivoques, licencieuses, ne peuvent qu’embraser les jeunes cœurs, déjà trop prompts à s’enflammer ; je dirois enfin que la correction des théatres les rend encore plus dangereux ; car plus les passions sont finement voilées, & les sentimens délicats, plus l’amour profane nous pénetre & nous enchante, cet amour dont on a bien de la peine à se défendre, dans les lieux même consacrés à la vertu. […] C’étoit une soi-disante demoiselle, qui fiere de sa qualité, ne recevoit que des gens de condition, & recommandoit à sa fille de soutenir l’honeur de sa naissance, en ne se livrant qu’à des gentilhommes.
C’est l’imagination la plus noire, qui ne peint que des objets terribles de toute espece, rien de plus hardi, de plus original, de plus rapide que son style, & de plus affreux que ses couleurs ; son pinceau l’emporte & sur Crébillon & sur tous les Tragiques François ; il faut un goût particulier de tristesse pour soutenir cette lecture ; elle plait aux Anglois qui se repaissent d’horreurs ; son génie est plus profond, mais plus boursoufflé, le gigantesque, même le bas, le trivial aussi fréquent que le sublime, sont retrouvés à chaque page, le coloris Britannique, c’est sur-tout le caractere de ses nuits, ouvrage célébre à qui rien ne ressemble, toutes ses œuvres, & singulierement son théatre, est le pendant de celui de Shakespear ; il n’a pas assez de beauté pour être comparé au paradis de Milton. […] Le succès éclatant & soutenu qu’elle eut à la réprésentation, justifia le goût de l’Abbé & le talent de l’Auteur. […] Louis qui est charmante, elle eût eu bien de la peine à se soutenir.
Parmi tant de dangers & tant d’écueils, comment la vertu & l’innocence pourroient-elles se soutenir & se sauver ? […] Quoi qu’on veuille dire que le théâtre ne souffre plus rien que de chaste, & que les passions y sont traîtées de la maniere du monde la plus honnête, je soutiens qu’il n’en est pas moins contraire à la réligion Chrétienne, & j’ose même dire que cette apparence d’honnêteté & le retranchement des choses immodestes le rend beaucoup plus à craindre. […] c’est qu’en effet vous ne connoissez le théâtre, que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos passions vous en donne. […] le monde a-t-il rien nulle part de plus amusant pour l’esprit, par l’ordre & l’œconomie qui les soutient ? […] Voulez-vous donc soutenir maintenant que le théâtre n’est pas la cause nécessaire de la corruption ?
Il faut avouer qu’Homère s’était ici engagé dans un mauvais pas ; aussi n’oublie-t-il rien pour s’y soutenir avec toute la bienséance dont ces sortes de récits sont susceptibles. […] Il faut que le Poète s’étudie à soutenir ses personnages dans ce qu’il en a d’abord prétendu faire. […] C’est apparemment pour soutenir l’allégorie languissante. […] Nier ainsi en face l’évidence d’un fait, c’est comme si l’on soutenait qu’il n’y a point de péché qui s’appelle blasphème ; ce qui est de tous les blasphèmes le plus énorme. […] C’est ainsi que se soutinrent les fondements d’un édifice scandaleux, que le Temple couvrit la honte de la Comédie, et que la discipline du Gouvernement fut jouée par la superstition.
Pour comble de malheur, on y voit des fanatiques soutenus par des moines, des prêtres, des chanoines et des évêques, et armés au nom d’un frère et d’un sujet, contre son frère et son roi légitime : mais on doit croire que ce frère désapprouve lui-même ce parti fanatique et rebelle, qui a l’audace d’oser porter le nom de Carliste. […] Le beau nom de libérateur fera désormais pâlir celui d’empereur et de conquérant ; si Washington soutint la guerre par nécessité, Napoléon la fit par manie.
Supposons qu’ils soient vicieux les uns & les autres ; en ce cas je soutiens que la lecture doit en être plus funeste que la représentation.
Cette multitude de paroles grossieres déplairoit-même dans un portefaix ; un honnête homme ne peut soutenir ces conversations : c’est un des vices de Moliere & de tous les comiques bouffons.
Vous avez le Prince des Orateurs Cicéron, qui soutient et avec raison, que d’appeler un homme danseur, c’est lui faire une injure fort atroce, parce que, dit-il, ce vice ne va jamais qu’il ne soit accompagné de plusieurs autres ; car personne d’ordinaire ne danse étant sobre, si ce n’est qu’il soit fol, ni en solitude, ni dans un festin modéré et honnête : la danse suit volontiers les banquets déréglés, les lieux plaisants et les autres délices.
Qui ne voit donc que la comédie ne se pourrait soutenir, si elle ne mêlait le bien et le mal, plus portée encore au dernier qui est plus du goût de la multitude ?
Le Public relira avec la même satisfaction le voyage et les erreurs de ce nouvel Ulysse chanté dans votre charmante Iliade, aussi excellente dans le genre comique, que celle du Poète Grec dans l’Héroïque, et fort supérieure à son Poème insipide du Combat des Rats et des Grenouilles, dont le style languissant et froid ne saurait être comparé au style vif et enjoué de votre Héros, et dans le ton de la bonne plaisanterie, soutenu jusqu’au dernier vers.
Peut-être n’a-t-il point pensé à l’autre Traité, et il a soutenu le parti des belles Représentations par exercice d’Esprit, de même qu’il avait déjà fait un Livre de la Pratique du Théâtre : Néanmoins on a pris sujet de là d’attaquer son dernier Livre.
Au lieu de se préparer à la mort, de réparer sa mauvaise vie par le repentir, elle saisit ce moment pour tenter, comme un Démon, cette novice fervente, & lui faire perdre sa vocation, en lui donnant de l’horreur pour un état qu’elle a embrasse de bonne foi avec joie, & qu’elle soutient avec ferveur : elle lui en trace le portrait le plus hideux, & le plus faux : Et pour vous abuser sachez qu’on est d’accord : On vous trompe, on vous perd : En se faisant esclave, en prenant cet habit : On ne vit en ces lieux qu’en désirant la mort, & l’on n’y meurt jamais qu’en détestant la vie. […] Elle a la force, ou plutôt la férocité, la scélératesse réfléchie & soutenue de préparer du poison, de le prendre, de venir mourir au milieu de sa famille, sans se repentir de son fol amour & de son désespoir, & elle n’osera pas dire un non ? […] Non, ce cœur soutenu par son devoir suprême, S’armoit à chaque instant, & se domptoit lui-même, Pour premier sacrifice en commençant le jour, J’immole à la vertu ce malheureux amour. […] A mon perfide époux je vas me présenter, Il ne soutiendra pas la fureur qui m’anime, Ou si je ne vous puis dérober à ses coups, Ma fille, ils pourroient bien m’immoler avant vous, De mon bras tout sanglant il faudra l’arracher : Venez, si vous osez, la ravir à sa mère, &c.
Enfin l’œil se lasse à contempler la nature : il n’y a que l’art, qui en se développant, ait le talent de le soutenir. […] Il est nombre de Piéces, qui ne se soutiennent que par le talent singulier des Acteurs. […] quand un caractere est soutenu, on s’éleve par dégrés avec lui, on se prête insensiblement au ton ; loin que cela coûte, il semble que ce soit une marche naturelle. […] Ajoutons à tout cela, l’habileté d’une marche compassée, l’adresse d’un intérêt ménagé, l’attente facile & naturelle d’un denouement préparé : y a-t-il rien de si propre à combattre l’ennui, à soutenir l’agrément, à maintenir l’esprit dans l’état gracieux de la plus douce sérénité.
Pour moi, je soutiens que des monologues tranquilles & longs, tels qu’on en voit une douzaine dans le Préjugé, dont à peine deux sont supportables*,quoiqu’ils soient tous bien amenés ; comme ceux du Jaloux desabusé, moins naturels encore, &c. je soutiens que de tels monologues ne doivent pas être soufferts dans les Drames à composer. […] Il ne sera rien innové dans la manière de donner les Pièces ; c’est-à-dire, qu’une fois reçues, elles seront apprises par les plus excellens Acteurs, & représentées aussi long-tems qu’elles se soutiendront. […] Chez les Anciens c’était autre chose : l’Acteur pour se faire entendre était obligé de le prendre sur un ton élevé, qu’aidait la cadence du vers : on l’accompagnait encore de quelques Instrumens pour soutenir sa voix, & le remettre sur le vrai ton lorsqu’il s’en écartait : mais tout cela avait peu de naturel. […] La simplicité noble sera toujours préférable au feu dérèglé : l’enthousiasme peut soutenir le mauvais Comédien, mais le parfait Imitateur ne s’y livre qu’avec sagesse, & suit toujours une idéalité sévère & réfléchie. […] qui soutiendrait l’homme de peine, indigné de l’arrogance de son semblable ?
Le talent de Moliere n’est qu’un bouillonnement de passions plus long-temps soutenu, ses saillies d’humeur conservées, combinées, mises en œuvre, c’est-à-dire une machine plus agitée, des ressorts plus tendus, des esprits plus exaltés que le commun des hommes. […] Moliere a eu une vogue plus grande, plus soutenue que Corneille, qui lui étoit très-supérieur. […] Le Gouverneur a eu beau se plaindre, y soutenir que les glacis du Château n’étoient pas du ressort du Parlement, comme il est vrai en bonnes règles de fortification, qu’on ne doit rien souffrir sur les glacis des forteresses, le Roi s’embarrassant peu de la compétence, a tiré un coup de canon contre le nouveau bastion qui l’a renversé.
Le spectateur fait bon gré au Poète, de lui épargner la vue des corps sanglants de ces Héros blessés à mort, et expirants sur le Théâtre ; mais un Auteur qui se défie de la faiblesse de son génie, et qui craint de ne se pas assez soutenir dans sa narration, pour produire de grands sentiments dans l’esprit de ses auditeurs, leur met sous les yeux, des corps percés de coups, et mourant, pour les émouvoir par la vue de ces horribles spectacles : Il imite en cela certains Avocats, qui manquant d’art et de génie pour exciter la compassion dans l’esprit de leurs Juges, faisaient peindre les malheurs de leurs Clients, pour obtenir par ces représentations muettes, ce qu’ils ne croyaient pas pouvoir obtenir par la force de leurs raisons, et de leur éloquence. […] C’est sur ce principe, que les Théologiens modernes excusent l’état des Comédiens, et soutiennent qu’ils sont en bonne conscience, pourvu qu’ils n’abusent pas de leur emploi, et qu’ils ne disent rien d’illicite, ou de scandaleux, qui pût blesser les oreilles délicates. […] La Comédie, comme la Peinture, a éprouvé diverses vicissitudes ; on a vu des siècles, où les Peintres étaient si ignorants et si grossiers, qu’après avoir achevé leur ouvrage, ils étaient contraints d’écrire au haut du Tableau, Ceci est un homme ; Ceci est un cheval ; afin qu’on les pût distinguer, tant leurs figures étaient mal dessinées : De même la Comédie dans de certains temps, ne consistait qu’en de simples récits, dont les sujets étaient pris de la vie, ou du martyre de quelque Saint : Ces récits étaient dénués d’ornements, sans être soutenus de décorations, ni de la magnificence des habits, dont les Comédiens ont accoutumé de se parer maintenant.
Comme s’il était également glorieux de soutenir le libertinage au péril de sa vie, et de défendre la foi de l’Evangile jusqu’à l’effusion de son sang ! […] Berinthie pousse son allégorie soutenue également et de profanations et de saletés : ensuite elle en vient à l’application, elle déclare nettement à Amanda les vues étranges qu’elle a sur elle, et finit par cette horreur : « ç’a, pensez bien à ce que l’on vous dit ; et que le Ciel vous fasse la grâce de le mettre en pratique » ; c’est à-dire, de devenir une prostituée. […] Enfin, toute cette Pièce est si misérable qu’Heinsius soutient qu’elle n’a été composée par aucun des Sénèque, mais par quelque Auteur plus récent, et de plus basse classe.
« Songez, continue le sublime écrivain, si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante, et la pudeur toujours offensée, ou toujours en crainte d’être violée par les derniers attentats, je veux dire par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces. » (Traité sur la comédie.) […] Voici ce qu’il en dit : « Comme les fauteurs des comédiens soutiennent que saint Thomas leur est favorable, en ce qu’il semble dire que la profession des comédiens n’est pas mauvaise de sa nature, et que l’on peut même contribuer à leur subsistance pourvu que ce soit d’une manière modérée…, il est nécessaire que l’on sache que ce saint docteur n’entend pas parler des comédies telles que les dépeignent les conciles et les Pères, et telles qu’on les représente encore aujourd’hui, où on ne voit qu’intrigues de mariages, ou d’amourettes et que des paroles équivoques, qui ne tendent qu’à exciter ou à entretenir les passions les plus honteuses.
Le second ordre est Dorique, & les deux ailes présentent deux avant corps, surmontés d’un fronton, dont les timpans sont remplis d’écussons, soutenues de figures. L’avant corps du fonds de la cour est couronné d’un attique dont le fronton circulaire renferme le Blason de la maison d’Orléans, soutenus par des figures ailées.
Il n’est pas possible que dans ce coup d’œil enchanteur, si soutenu, si répété, si bien préparé, l’homme le plus chaste, le plus indifférent, ne tombe dans le désordre. […] Il se plaint beaucoup de l’indécence des habits, & il soutient que la décence exige que les femmes ne laissent voir précisément que leur visage & leurs mains, encore même ont-elles soin de porter des gands.
Cet austere & pieux Religieux soutint que le Théâtre par lui-même étoit une école de mœurs, & que s’il ne l’étoit point, c’étoit par notre faute ****.
Quand Ajax s’est jetté sur son épée, son Frere faisant réflexion qu’il s’est tué avec la même épée qu’Hector lui avoit donnée, dit dans Sophocle : Pour moi je soutiens que les Dieux ont arrangé cet évenement ; ils arrangent tout ce qui arrive ; que ceux qui pensent autrement, gardent leur sentiment, je garderai toujours celui-ci.
La pureté du culte se soutient malgré la persécution d’un des successeurs d’Alexandre.
La Loi qui interdisait les spectacles le jour du Dimanche, ne faisait aucune mention des Fêtes, on les y avait sans doute sous-entendues ; quelques-uns prétendirent qu’elles n’y étaient pas comprises ; les Juifs et les Païens soutenaient, que du moins à leur égard ces Lois, qui avaient pour fondement le Christianisme,L. 5.