Ce préjugé soutenu par des savans, par des Poëtes du premier ordre, ne nous paroît pas difficile à détruire ; & nous nous croyons obligés de nous en charger, avec d’autant plus de raison, qu’il est impossible de rendre quelque éclat à la Scène Françoise, si on ne remet pas le Comédien à sa propre place, & les Auteurs & le public dans leurs droits.
La Comédie n’est donc autre chose qu’une école, qu’un éxercice de vices, puisqu’elle oblige nécessairement ses Acteurs à réveiller sans cesse des passions vicieuses.
Peut-être que cette faveur était de ne point quitter leurs masques sur le Théâtre quand ils étaient sifflés et moqués du peuple, pour avoir joué quelque mauvaise pièce, ou fait quelque faute signalée en jouant, comme il me semble avoir lu que tous les autres y étaient obligés : mais je n'en suis pas assez bien éclairci pour l'assurer.
Il fut accueilli, dans ses premiers succès, par le prince de Conti, qui lui donna des appointements, et pensionna sa nouvelle troupe ; mais ce seigneur comprit depuis le danger de la comédie, et, pour réparer en quelque sorte la faute d’avoir donné asile au plus grand comédien, il se crut obligé d’écrire contre le théâtre.
Il ne le faut point, et comme ils ne peuvent vous commander chose qui soit contre la loi et volonté de Dieu, aussi n’êtes-vous pas obligé de leur obéir, s’il y a du péché.
Un an après l’ouverture du Théâtre de la Réforme, les Comédiens de Province seront obligés de se soumettre à la même Réforme ; ceux qui voudront suivre la Profession auront soin de se conformer en tout au Théâtre de la Capitale, qui leur fournira des Copies de toutes les Pièces ou anciennes ou nouvelles qu’il aura adopté, à mesure qu’il en aura fait usage.
Charles Borromée se sont vus obligés de réduire leur zèle à demander au Ciel la patience pour supporter les scandales qu’ils ne pouvaient abolir. « Il est quelquefois nécessaire de tolérer quelque folies du peuple, dit Théodoric, roi d’Italie, pour l’empêcher de donner dans de plus grands écarts. […] Dans le premier cas, le confesseur est obligé de condescendre ; dans le second cas, il ne le peut pas, et voilà comment s’explique la différente manière d’agir des confesseurs. […] Telle est encore la conduite des confesseurs à l’égard des personnes, qui n’ont pas de raison d’aller au théâtre et à l’égard des personnes qui en ont, comme nous le verons dans ce qui suit : Faut-il condamner les personnes, qui par les devoirs de leur état ne doivent pas abandonner la personne auguste de leur souverain et qui par conséquent sont inviolablement obligées de les accompagner aux spectacles publics ? […] que de tristes réflexions ne se présentent pas à notre esprit, réflexions que nous sommes obligés de supprimer pour ne pas scandaliser nos lecteurs !
Et d’ailleurs Votre Altesse, ne doute point que le vœu que nous avons fait au Baptême de renoncer au Démon, à ses pompes, et à ses œuvres, ne nous oblige aussi à renoncer à la Comédie. […] Que plus les Princes sont grands, et élevés devant les hommes, plus ils sont obligés de s’humilier devant DieuS. […] Enfin qu’ils sont obligés de faire observer ses commandements, et de ne pas laisser impunies les offenses qui se commettent contre sa divine Majesté ; comme ils sont obligés de pardonner celles qu’on commet contre leurs personnesS. […] C’est pourquoi les Princes sont obligés de régler leur temps pour pouvoir s’acquitter de leurs devoirsCassiodorus, livre 1, épitre 46. […] Mais comme il n’en parle que superficiellement, et sans beaucoup de discernement ; J’ai été obligé de faire quelques observations sur le premier et sur le second chapitre de sa Dissertation.
L’Eglise obligera dans peu de jours les Chrétiens à jeûner ; il faut prévenir ce jeûne par des excès, et des repas qui feront autant de débauches. […] Et en quelle part de l’Evangile trouve-t-on qu’il y ait des jours dans l’année où le précepte de se mortifier, d’éviter les dangers, de vivre en Chrétien, de mener une vie pure et exemplaire, et d’avoir les maximes du monde en horreur, oblige moins qu’en un autre temps ?
Il ne sert de rien à l’Auteur de dire, que tout le scandale qui se trouve à la Comédie, est un scandale passif, et non pas actif, sur le vain prétexte, qu’on n’oblige personne d’y venir. […] C’est un scandale actif de mettre dans un Jardin public Venus nue, ou quelqu’autre Statuë déshonnête, quoique personne ne soit obligé d’entrer dans ce Jardin. […] Il faut représenter aux très pieux Empereurs, qu’on ne doit point contraindre les Chrétiens d’assister aux Spectacles, ou d’en être les Acteurs : Car il ne faut persécuter personne pour l’obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu. […] Je trouve que les Comédiens vous sont bien obligés des efforts que vous faites pour les relever de cet état d’infamie dans lequel on les a toujours réduits dans les temps qui nous ont précédés, et de ce que vous leur faites espérer qu’ils pourront un jour avec les Cabaretiers parvenir à être traités d’honorables hommes. […] Le Théâtre Italien est ici bien obligé à la Langue Françoise, d’être si chaste, qu’elle ne permet pas d’entrer dans le moindre détail des paroles et des actions indécentes.
Et quoique ce soit une extravagance insigne que de prétendre qu’on soit obligé à la créance intérieure du fait de Jansénius, et qu’on puisse traiter comme hérétiques ceux qui n’en sont point persuadés, cela ne se fait pas sentir, et ne divertit pas comme les décisions des casuistes. […] Si ce n’est là tout le contraire de l’Évangile, j’avoue que je ne m’y connais pas ; et il faut entendre la religion comme Desmarets entend l’apocalypse, pour trouver mauvais qu’un chrétien et un théologien étant obligé de parler sur cette matière, appelle ces gens-là des « empoisonneurs publics », et tâche de donner aux chrétiens de l’horreur pour leurs ouvragese. […] Pour l’histoire du volume de Clélie, peut-être qu’en réduisant tous les solitaires à celui à qui on envoya ce livre de Parish, et le plaisir que vous supposez qu’ils prirent à se voir « traiter d’illustres », à la complaisance qu’il ne put se défendre d’avoir pour celui qui l’obligea de voir l’endroit dont il s’agit ; peut-être, dis-je, qu’elle approcherait de la vérité : mais je ne vois pas qu’en cet état-là elle vous pût servir de grand-chose.
Leur Confesseur veut les obliger à s’en abstenir entièrement, et leur déclare qu’il ne leur donnera pas l’absolution, s’ils ne lui promettent de n’y plus aller. […] Revenons au cas proposé et concluons de tout ce que nous venons de dire qu’Aristobule et Marianne sont obligés en conscience de renoncer à la Comédie pour toujours et d’obéir au commandement que le Confesseur leur en fait. […] que la différence qu’il doit y avoir entre les habillements ordinaires qui sont propres aux deux sexes, et qu’il ne spécifie pas le changement qui s’en fait dans la représentation des pièces de théâtre ; mais la maxime qu’il établit, en disant, que c’est une chose mauvaise de sa nature, de se vitiosum est, que les hommes se travestissent en femmes, ou les femmes en hommes, suffit pour condamner cette pratique, excepté dans le cas de nécessité, où la Loi n’oblige pas.
Elles étoient obligées de s’y rendre à dix heures du matin & d’en sortir à six heures du soir en hiver, & à neuf heures en été : défense absolue d’exercer leur métier ailleurs que dans leurs clapiers, même chez elles. […] Il termine sa dissertation par ces paroles où il y a du vrai : Elles furent abolies en 1560 par l’ordonnance d’Orléans ; leur nombre ne diminua pas, quoique leur profession ne fût plus regardée comme un état ; en leur défendant d’être nulle part, on les obligea de se répandre par-tout. […] J’avoue qu’un faiseur de farces n’est pas obligé de savoir l’Ecriture & les canons ; mais il doit avoir la prudence de ne point parler de ce qu’il ignore, & de ne pas se jouer de la religion qu’il professe. […] Par le plus abominable complot, pour l’obliger à se soumettre, & justifier parmi le peuple la terreur des excommunications, un Abbé substitua à la place de l’enfant dont la concubine étoit accouchée, un monstre qui avoit le cou & la tête d’un canard. […] Un Curé n’a pas droit d’excommuniet, la menace seroit très-répréhensible ; on n’est obligé d’aller communier à sa paroisse qu’à Pâques, & l’on ne peut empêcher les fidèles de communier chez les Religieux à la Toussaints, ni le reste de l’année.
S’il ne nous est point permis de changer les mœurs dans les choses essentielles, au moins sommes nous obligés de rapprocher le cérémonial et les formalités. […] Quoique le Poète ait la liberté de changer quelques circonstances de son Histoire, d’en supprimer une partie, d’en ajouter de nouvelles ; il ne lui est pas permis cependant d’altérer les événements principaux, et qui sont connus de tout le monde : Il n’est pas cependant obligé de suivre mot à mot la vérité de l’Histoire, pourvu qu’il ne la corrompe pas dans les points essentiels, et qu’il ne confonde point par des changements notables les idées du spectateur. […] De même ce serait une absurdité insoutenable de faire mourir tranquillement César au milieu de son Palais, dans les bras de son épouse ; puisque tout le monde sait qu’il fut poignardé au milieu du Sénat : Mais on n’est pas obligé de dire, qu’il s’enveloppa de sa robe, ni qu’il fit des reproches à Brutus ; au contraire, le Poète peut faire parler César, pour se plaindre de son ingratitude, parce que ce changement n’est pas considérable, et qu’il n’altère pas le point essentiel de l’Histoire. […] On obligeait les Comédiens qui voulaient embrasser la Foi chrétienne, de renoncer à leur métier ; et si après avoir reçu le Baptême, ils reprenaient l’exercice de la Comédie, on les excommuniait, et on les retranchait du nombre et de la société des Fidèles. […] Il serait inutile de vous dire plus nettement ce que je pense sur cette matière ; mon suffrage n’est pas d’un grand poids, et je n’aime pas à décider : Mais si vous vouliez absolument, Madame, que je vous en parle selon mon cœur, je crois que les Chrétiens sont obligés de s’abstenir du Théâtre, comme de bien d’autres plaisirs : Il faut apporter tant de précautions pour conserver son innocence, que le plus sûr est d’y renoncer entièrement.
Les Magistrats de la Ville qui destinaient à d’autres usages les revenus de Sosibius, furent obligés de se soumettre à l’Edit de l’Empereur. […] Peut-être la gardèrent-ils de telle sorte que le monde qui ne va point par dévotion à la Comédie, se dégoûtant bientôt de ces jeux dévots, déserta le Théâtre, et obligea les Auteurs de le fermer. […] Les nouveaux mariés envoyaient aux Clercs des troupes de Jongleurs et d’Histrions, et les obligeaient de leur faire des présents. […] La corruption du monde oblige quelquefois de tolérer des choses qui font gémir les Saints. […] [NDE 1731] On a traité encore plus sévèrement la célèbre le Couvreur, morte en 1730. sans avoir reçu les Sacrements ; on a été obligé de l’enterrer à la Campagne, M.
Ce qui se passe sous nos yeux nous oblige à n’en point douter.
On ne comprend pas que des Chanoines assemblés puissent donner l’autorité de gouverner leur Diocèse à un Evêque qui n’est pas encore déchargé du soin qu’il est obligé de prendre du sien.
Au lieu que maintenant que nous ne les connaissons pas, nous sommes plus obligés de nous tenir sur nos gardes, et de tâcher de nous avancer dans la vertu… La règle de ce Père qui ne regarde pas précisément la matière dont nous parlons, peut bien y être appliquée.
Il ne faut pas du moins, que nos faiblesses nous empêchent de reconnaître la sainte rigueur de sa loi, ni d’envisager le maintien austère de la vertu chrétienne ; au contraire, il faut toujours voir la vérité toute entière, afin de reconnaître de quoi nous avons à nous humilier, et où nous sommes obligés de tendre.
M. l’Archevêque, informé du scandale que causait cette Lettre, éclaircit le fait, et obligea ce Religieux qui n’en était pas pourtant l’unique Auteur, à la désavouer ; ce qu’il fit avec toute la sincérité possible.
, le serment est le plus grand lien qui puisse obliger une bonne ame, vous avez promis d’être homme de bien, dit ce Philosophe, souvenez-vous que vous étes lié par serment, & que vous ne pouvez sans sacrilege manquer à vôtre parole. […] , je quite & j’abandonne derechef ce monde ; pour nous apprendre qu’il a abandonné deux fois le monde ; la premiere fois à sa naissance ; & la seconde fois à sa mort ; dés le moment de sa naissance il commença de quiter le monde en se separant de luy, de ses maximes & de ses coûtumes, par la saintete de sa vie, & par un dégagement de cœur & d’affection, & iterum relinquo, & à sa mort il se separa tout à fait de luy, de sa presence visible & corporelle, & par un abandon de cœur & d’esprit ; & afin d’inspirer son esprit à ses Apôtres & à ses élûs, & les obliger à suivre son exemple, voicy la belle leçon qu’il leur fit avant que de mourir. […] Et comme la comedie en est la plus agreable, & son plaisir le plus enchanté, je soûtiens que vous étes autant obligez de renoncer à cette pompe du monde, que vous étes obligez de renoncer aux voluptez de la chair, & de resister aux tentations du diable, puisque toutes ces sortes de plaisirs vous sont également defendus, & que vous y avez pareillement renoncez par les vœux du Baptême,Tertull. ibid. c. 24. […] QVand je considere l’état d’un Chrétien je trouve que tout ce qu’il y a de plus grand & de plus inviolable dans sa profession, l’oblige à une parfaite innocence de vie, & à une eminente sainteté de mœurs. Premierement, il est obligé à la sainteté, parce qu’il est membre du corps mystique de l’Eglise, dont la sainteté est le propre caractere, sancta Ecclesia.
Quoi de plus propre à décourager les bons, à faire valoir les mauvais, & à les obliger de se dégrader jusqu’à consulter le goût d’une troupe insolente, dont on veut ménager les suffrages ? […] Je fus obligé de gâter la piéce pour les contenter ; sans cela, proscrite par les actrices, elle n’eût jamais été reçue.
Charles ne tarda pas à parodier les comédies d’Auguste par une comédie fort différente : il lui fit signer son abdication du trône de Pologne, en faveur du Roi Stanislas, & l’obligea de lui écrire de sa propre main une lettre de félicitation : ce qui est le comble de l’humiliation. […] Enfin, obligé de partir, il voulut étaler la pompe d’un grand Roi, quoique dans la misere d’un fugitif : il s’avisa d’envoyer à Constantinople une brillante ambassade, pour prendre dans les formes congé du Sultan.
Mais qui vous oblige à entretenir un débauché & un infame ? […] Vous ne sauriez sans rougir, vous ne pourriez sans crime, les entretenir de ce que vous avez vu & entendu, vous êtes obligé de garder honteusement le silence ; en revenant de l’Eglise au contraire, vous racontez avec confiance & avec fruit ce que vous ont appris, ce que vous ont inspiré de bon & d’utile la voix des Prophètes, l’enseignement des Apôtres, l’oracle de la loi divine, la réception des sacremens.
Obligé de fournir quatre Piéces, pour être Représentées de suite dans les jours destinés aux Combats poëtiques, il avoit travaillé pour que ces Piéces fussent admises dans le nombre de celles qui seroient jouées, & une Piéce quoique couronnée, pouvoit ne plus paroître sur le Théâtre. […] Nos Poëtes obligés depuis la suppression des Chœurs à donner plus d’étendue à l’Action, & ne pouvant soutenir le même feu des Passions dans une Action étendue, ont réuni ces deux espéces de Tragédie, dont l’une étoit appellée par les Grecs Pathétique, & l’autre ηθἱκη ; ils nous occupent par les peintures de ces grands caracteres, soutenus depuis le commencement jusqu’à la fin, par des délibérations que font tranquillement entre eux, des Personnages assis, comme Auguste avec ses Conseillers, Ptolomée avec les siens, Mithridate avec ses Fils, Scenes que ne connoissoit point la Tragédie Grecque, où il y a plus de mouvemens que de discours.
On le soupçonna d’aimer la bonne chère, et il pratiquait le jeûne le plus rigoureux, il venait à jeun aux repas de cérémonie qu’il était obligé de donner à sa Cour. […] 1.), où par l’exemple d’Abraham, à qui Dieu fit quitter son pays, de Loth, que les Anges obligèrent de sortir de Sodome, de Moïse, qui s’éloigna de l’Egypte, des Apôtres, qui abandonnèrent leur famille pour suivre Jésus-Christ, il prouve combien nous devons soigneusement éviter les dangers infinis du vice, qui se trouvent sur tous nos pas dans le siècle.
Non, Madame ; & pour vous en convaincre, je dis, que les personnes les plus reguliéres, qui font dans une reputation de probité la mieux établie, ou qui à raison du frequent usage qu’elles font de la sainte Communion, ou du rang qu’elles tiennent, sont obligées de donner exemple aux autres, péchent, lors qu’elles authorisent le divertissement de la Comedie par leur présence, & qu’elles y portent les autres, qui se reglent sur leur conduite : car c’est proprement donner du scandale, dont on ne peut pas être cause dans une chose même indifferente, & assez innocente d’elle-même, sans commettre un peché : parce que c’est contribuer au peché & à la perte des autres, dont nous sommes redevables devant Dieu. […] Mais afin que ce Pere n’attire pas sur lui & sur sa Fille les malheurs, que Dieu répand ordinairement sur les Peres, qui par leurs exemples, & par le mauvais usage de leur empire perdent les doux fruits d’un saint Sacrament ; je supplie ce Pere qu’il se souvienne, que la providence Divine ne lui a pas donné cette Fille pour lui, mais pour elle-même ; que, si cette fille est le gage de l’amitié de Madame son Epouse, elle est aussi le fruit du Sang de Jesus-Christ ; que, si elle est noble par sa naissance, elle est Chrêtienne par son Batême ; que cette seconde qualité lui est plus avantageuse, plus necessaire, & plus glorieuse que la prémiere, & qu’ainsi il n’est pas seulement obligé de l’élever en Fille de condition, mais qu’il est encore plus obligé de l’élever en Chrêtienne, & qu’il doit plus travailler à lui inspirer l’esprit de l’Evangile, que l’air, & les manieres du monde.
Mais les jeunes estoient obligez de se rendre à leur Quartier deux fois le jour, pour faire autant de fois leurs Exercices, pour se metre, ou pour se tenir en halaine, ou pour apprendre à vaincre les divers charmes de la Paix, comme l’oisiveté & la molesse.
Mais que sont autre chose la plupart des Comédies d’aujourd’hui que de continuelles bouffonneries, qu’il n’est point permis à des chrétiens d’aller entendre ; puisqu’il ne leur est pas permis de les dire ; et qu’ils sont obligés d’avoir leurs oreilles aussi chastes que leurs bouches doivent être pures.
L’autorité séculière se crut enfin obligée de mettre un terme à tant de désordres scandaleux, et, d’accord avec les lois canoniques, elle régla le sujet des pièces de théâtre, et ordonna que la scène théâtrale serait transportée hors des églises et placée dans des salles construites pour cet objet.
Or, il arrive quelquefois que les Auteurs au lieu de copier la nature la défigurent : et de l’autre côté que les Acteurs la font tellement grimacer que le Spectateur qui la cherche ne peut la reconnaître ; Mais lorsqu’un Auteur est parvenu à bien peindre la nature et que les Acteurs récitent la Pièce dans son véritable ton, en sorte que l’esprit séduit agréablement, prenne la fiction pour la vérité même : alors on est obligé de convenir qu’une représentation Théâtrale est un amusement supérieur à tout autre Spectacle public tel qu’il puisse être, parce qu’en satisfaisant les yeux, il intéresse le cœur et l’esprit.
Si elle ne l’est pas, pourquoi veut-il obliger les autres à l’observer ? […] Dans divers traités avec la Pologne où elle a reconnu ses droits, elle lui a promis fidélité, garantie & secours contre ses ennemis, & aujourd’hui elle se met à leur tête pour lui envahir ses provinces où elle n’a & n’eut jamais aucuns droits, où au contraire elle est obligée de défendre son Seigneur. […] Mais les soldats prussiens sont aussi obligés au célibat dans le temps de leur service. […] En fait de royaume, on prend où l’on peut ; on n’a jamais tort que quand on est obligé de rendre.
Le Conseil ne les obligea qu'à rembourser le prix de la vente, parce qu'une force majeure les obligeait à résilier le contrat, et d'un autre côté les vendeurs, qui connaissaient leur qualité, pouvaient facilement s'attendre à de pareils revers. […] Les garçons sont destinés à des emplois qui les obligent à parler en public, les gens d'Eglise, de robe ou d'épée ont besoin de l'exercice de la déclamation : les filles sont destinées à la retraite, leur vertu est d'être timides, leur gloire d'être modestes. […] Cyr rapportent dans les provinces des airs de hauteur, un goût de luxe, un fonds de paresse et d'oisiveté, des sentiments de mépris pour les petits détails du ménage, d'autant plus déplacés que la plupart, d'une fortune très médiocre, sont obligées avec toute leur noblesse de vivre très bourgeoisement.
Je me crois obligé d’ajouter ici une observation, quelque danger qu’il y ait pour moi de la faire, puisqu’il s’agit d’attaquer un préjugé auquel on ne peut toucher sans qu’on paraisse manquer aux bonnes mœurs.
J’admirais ce prodigieux aveuglement dans des personnes d’ailleurs si éclairées, et je le regardais comme un triste exemple de la vanité de l’homme, lequel pour se faire un nom dans le monde pour se donner la réputation d’homme d’esprit, s’applique à des choses qu’il n’est permis ni de voir, ni de lire, au moins selon les Pères auxquels je m’en rapporte, et auxquels je crois que nous sommes obligés de nous en rapporter.
« Quia tunc daretur ratio sufficiens peccatis aliorum sic remotè cooperandi et cuidem periculo se exponendi. » C’est d’après cela, ajoute-t-on, qu’il est permis d’aller aux spectacles non obscènes, aux femmes mariées, pour ne pas déplaire à leurs maris qui exigent d’elles cette complaisance ; aux domestiques, pour servir leurs maîtres ou leurs maîtresses ; aux enfants, sur l’ordre de leurs parents ; aux magistrats et aux gens de police, pour le maintien du bon ordre ; aux rois et aux princes, afin de se concilier l’affection de leurs sujets ; aux hommes de cour, qui sont obligés d’accompagner le prince, etc., pourvu que toutes ces personnes aient une intention pure et ne consentent à aucune délectation charnelle. […] C’est donc une profession incompatible avec le salut ou la sanctification chrétienne, puisqu’on est obligé d’y faire renoncer les acteurs et les actrices à l’article de la mort, qu’ils soient aujourd’hui excommuniés ou non. Mgr Gousset, bien qu’il ne paraisse pas les regarder comme excommuniés, ne les oblige pas moins à cet acte de renonciation à l’article de la mort.
Les accroissements de la Ville de Paris obligèrent les Comédiens, pour la commodité publique, de se séparer en deux Troupes. […] Cette licence était parvenue à un tel point, que le Magistrat de Police fut obligé d’y mettre la main pour en arrêter le progrès. […] Cela l’obligea d’associer à son privilège une personne de qualité d’un génie très singulier pour les machines de théâtre, et le Sieur Champeron qui était fort riche.
Créon peut-être déterminé par des vues d’intérêt et de politique à s’attacher Jason, en lui faisant épouser sa fille, ce qui l’oblige à répudier Médée ; mais, dans tous les temps et dans tous les pays, le spectacle d’une fille qui se détermine à épouser un homme marié, et cela plutôt par passion, que par devoir, ne peut être que d’un très mauvais exemple, et doit révolter les Spectateurs. […] De cette façon, le vice serait blâmé, et la vertu exaltée comme elle doit, et comme on est indispensablement obligé de faire en toutes occasions dans la societé, mais particulièrement sur le Théâtre. […] Dans mes examens précédents j’ai placé, parmi les Pièces que je conserve, des Tragédies qui, sûrement, ont encore plus besoin que celles de Jugurtha, d’une recherche exacte et rigoureuse, pour être purgées de quelques expressions trop vives, j’aurais donc pû conserver celle-ci telle qu’elle est ; mais des gens plus délicats que moi trouveraient peut-être quelque chose à reprendre dans les Scènes d’amour qui se passent entre Artemise, Ilione et Adherbal : c’est ce qui m’a obligé de la mettre dans le rang des Tragédies à corriger, après l’avoir examinée avec la dernière sévérité.
je vous demande pardon, je ne m’attendais pas à ce trait ; je vous suis obligé, me voilà totalement convaincu… la peste ! […] Les Sacrificateurs subalternes & journaliers, moyennant dix sols, s’obligent à me rendre favorable tel ou tel Saint ; que je double le salaire, j’aurai dans ma manche tous les Saints des deux sexes, passés, connus, inconnus. […] Personne n’ignore le trait de l’illustre le Couvreur, Comédienne célèbre : apprenant que l’Alcide de Fontenoy était privé d’argent en Curlande, elle mit dans l’instant sa vaisselle & ses bijoux en gage, par le seul motif d’obliger. […] Le Gouverneur outré de ce refus, leur promit qu’il n’y aurait plus de Spectacles ; mais au bout de quelque têms ils ne purent s’en passer, & le demandèrent avec tant d’instance qu’on fut obligé de céder. […] Les Turcs, au nombre de 80000, furent obligés de lever le siège au bout de quatre mois, après avoir perdu 20000 Combattans.
Mais afin que l'on ne s'imagine pas que je tire de moi-même cette conséquence des choses que j'ai dites aux Chapitres précédents, je veux rapporter ici les paroles des plus illustres Chrétiens de l'antiquité, et les obliger de nous découvrir eux-mêmes quels ont été leurs sentiments, quand ils ont condamné les Jeux du Théâtre. […] « Combien avons-nous, dit-il, employé de discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres et les désordres qui s'y font, sans qu'ils en aient rien fait ; Ils ne laissaient pas de courir aux Danses publiques qui leurs sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l'Eglise de Dieu.
Il y a des fidèles, qui par simplicité ou par défaut de docilité, ont peine à croire qu'ils soient obligés de se priver du divertissement des Spectacles, parce, disent-ils, qu'il ne paraît point dans l'Ecriture sainte que cela soit défendu aux serviteurs de Dieu. […] Quelque bon et modéré que soit l'usage que les hommes peuvent faire des Spectacles, selon leur dignité, selon leur âge, ou même selon la condition de leur nature, néanmoins leur esprit n'est point si insensible qu'il ne soit agité de quelque passion secrète: nul ne reçoit de plaisir sans affection; et il n'y a point d'affection qui ne soit accompagnée de ces circonstances, qui l'excitent: Que si quelqu'un assiste à la Comédie sans affection et sans plaisir, il ne laisse pas d'être coupable du péché de vanité, allant en un lieu où il ne profite de rien; Or j'estime que la vanité ou l'occupation en des choses inutiles est un péché dont nous devons nous éloigner: Mais d'ailleurs celui qui assiste à la Comédie, ne se condamne-t-il pas lui-même, puis qu'en ce qu'il ne voudrait pas être semblable à ces Acteurs, il confesse qu'il les déteste: Quant à nous, il ne nous suffit pas de ne commettre rien de semblable; mais nous sommes encore obligés de ne point favoriser de notre consentement, et de notre approbation ceux qui commettent ces crimes: si vous voyez un larron, dit le Roi Prophète, Ps. 49. v. 18.
Les prêtres, une fois devenus les maîtres, se croiraient autorisés légalement à refuser arbitrairement la sépulture, à entraver ou empêcher les mariages, et à tracasser les citoyens pour l’enregistrement des actes de naissance ; que de vexations inquisitoriales, que de refus de sépulture qui ne sont déjà que trop nombreux, que de troubles, que de désordres, n’en résulteraient-ils pas dans l’ordre social, et toujours, d’après ce principe affreux que nous venons de citer, que c’est par la violence et par les punitions, et même par les supplices, qu’on doit obliger chaque particulier à se soumettre aux pratiques des religions qui furent si souvent vides de charité ! […] D’obtenir le rétablissement légal des jésuites régicides, que chacun alors serait obligé de respecter ; 2° la proposition d’un nouveau projet de loi pour accorder au clergé les registres de l’état civil et le constituer comme formant une espèce de magistrature séculière, chargée d’enregistrer les actes de mariage, de naissance et de mort, et dans le mariage, d’exiger que l’acte religieux ou sacrement précède l’acte civil ; 3° d’adopter de nouvelles mesures, soit pour détruire la liberté de la presse, soit pour la museler de plus en plus par de nouvelles lois de tendance, ou par de nouvelles ordonnances qui envahiraient l’imprimerie et la librairie, etc., etc.
Ceux qui voudroient absolument l’interdire comme vne chose qui ne regarde pas directement le salut, seroient obligez d’en retrancher vne infinité de cette nature, où il y auroit plus à redire qu’à la Comedie, & que l’on soufre aisement. […] Mais au fond nous sommes plus obligez aux Espagnols qu’aux Italiens, & n’estant redeuables aux derniers que de leurs machines & de leur musique, nous le sommes aux autres de leurs belles inuentions Poëtiques, nos plus agreables Comedies ayant esté copiées sur les leurs. […] Mais ce ne sont pas les seuls sujets qui obligent les Comediens de s’assembler, Ils s’assemblent encore quand ils iugent à propos de dresser vn Repertoire, c’est à dire vne liste de vieilles pieces pour entretenir le Theâtre durant les chaleurs de L’Esté & les promenades de l’Autonne, & n’estre pas obligez tous les soirs qu’on represente de deliberer à la haste & en tumulte de la piece qu’on doit annoncer. […] Les premiers deniers sont toûjours pour eux, & ils sont seruis auant les maîtres ; ce qui les oblige de bien faire leur deuoir. […] Ie suis persuadé, Monsieur, qu’en toutes choses vous n’auez que des sentimens tres justes, & quand il n’y auroit que le respect que ie vous dois, & le pouuoir absolu que vous auez toûjours eu sur moy, c’en est assez pour m’obliger de vous obeïr & de satisfaire à ce dernier article que vous me marquez.
pourquoi m’obliger d’entrer dans ses peines, si un instant après vous cherchez à me faire rire ?
L’Evangile nous oblige de combattre et de mortifier nos passions : et rien ne les excite davantage, que la fréquentation des Spectacles. […] La vie d’un Chrétien est une vie de prière et de recueillement ; et, dès qu’une personne commence à se pénétrer du véritable esprit du Christianisme, elle se croit obligée de s’interdire pour toujours les Spectacles, comme les plaisirs qui en éloignent le plus. […] C’est une école et un exercice de vice, qui obligent les Comédiens à exciter et à imprimer en quelque sorte en eux-mêmes des passions vicieuses, pour les exprimer extérieurement par les gestes et par les paroles. […] Mais, comme cette nécessité ne vient que de leur mauvaise disposition qu’ils sont obligés de corriger, on peut dire que la Comédie n’est nécessaire à personne, et qu’elle est dangereuse à tout le monde. » « Eh !
Ils couvroient à peine le bout du pied, on étoit obligé de les attacher par-dessus avec des rubans : Plantarum calces tantùm infimæ tegantur, cetera nuda tevetibus babenis vincta. […] On aime les petits pieds & les grands talons On en met aux souliers d’une hauteur énorme, qui donnent une haute taille, & obligent de tenir le pied si droit qu’il fait presque une ligne perpendiculaire avec la jambe. […] Le Diacre & le Soudiacre y étoient obligés par la même raison.
Attaqué & vaincu de nouveau, il fut obligé de prendre la fuite, il fut poursuivi ; il eut beau se déguiser & se cacher, les odeurs le trahirent, il fut découvert à la trace comme le gibier dont le chien de chasse suit la piste ; il fut pris & mis à mort. […] La république Romaine en fit de même ; les Censeurs Sicinius Crassus, & Jules César les obligèrent de sortir de Rome comme des corrupteurs des bonnes mœurs ; ils y revinrent en foule sous les Empereurs où le luxe fut porté jusqu’au comble, Neron, Othon, Comode, Héliogabale monstres détestables de molesse & d’incontinence se baignoient, pour ainsi dire, dans les odeurs. […] Mais on a beau faire, l’homme est destiné à souffrir & à mourir pour punir ses péchés, tous ses efforts ne retarderont pas d’un instant le coup de la mort, & n’empêcheront pas que l’odeur qui s’exhale de leur cadavre, n’oblige à les enfoncer bien avant dans la terre, pour n’en être pas infecté ; & c’est souvent au moment de leur dernier soupir, que comme Antiochus, leur corps tombe en pourriture, écarte leurs plus chers amis qui ne peuvent en approcher.
Quel compte doit-on donc renir à la comédie d’une pruderie de paroles qui n’est que le sauf-conduit & la gaze légère de ses mauvaises mœurs, parce que les grossieretés étant passées de mode, elle est obligée, pour n’être pas choquante, de donner un coup de rabot à ses termes, hypocryte vernis d’obscénité, dont le tartuffe se dédommage par la plus grande dépravation, & dont il secoue le joug toutes les fois qu’il trouve jour à s’en débarrasser ? […] Dans les principes de la religion & de la vertu on appelle licencieux, on craint comme dangereux, tout discours qui fait naître des idées impures, quoique voilé de termes équivoques, à moins que la nécessité n’oblige à les tenir, comme les Médecins, les Confesseurs, &c. […] Le spectateur, par quelque faux jour, par l’éloignement, l’embarras de la foule, en perdît-il quelque trait, l’Acteur qui joue avec elle, saisit tout, il est obligé par son rôle de se repaître de cet objet, de lui marquer la plus vive passion.
Et si au contraire tout y est mauvais, on se verra aussi obligé de dire qu’elle est mauvaise et qu’elle ne peut être indifférente. […] Un Chrétien est aussi obligé de procurer en toutes choses le salut de son prochain : « Unicuique mandavit Deus de proximo suo. » Mais un Comédien peut-il dire qu’il a cela en vue ? […] On voit dans les anciens Canons que ceux qui conduisaient les Chariots dans le Cirque, et les bouffons qui représentaient par leurs gestes ce qui était exprimé par les vers des Comédiens, étaient obligés de renoncer à ces métiers en se faisant Chrétiens.
Il me semble que la vérité et la Politique devaient vous obliger de souffrir cela patiemment. […] Cependant vous égalez ces deux esprits, vous ne mettez point de différence entre leurs ouvrages ; et vous obligez toutes les personnes justes de vous dire avec saint Jérôme, qu’il n’est rien de plus honteux que de confondre ce qui se fait pour le plaisir inutile des hommes avec ce qui se fait pour l’instruction des enfants, « et quod in pueris necessitatis est, crimen in se facere voluptatisaf ». […] Ce ne peut être que par une raison fort mauvaise pour vous, n’obligez personne à la découvrir, et ne dites point de vous-même que l’Auteur des lettres a voulu écrire comme Monsieur Pascal.
Le grand Théodose après ses victoires, donna des jeux au Peuple dans Milan durant plusieurs jours, auxquels il ne put assister, parce qu'il était malade, et obligea son fils Honorius d'y tenir sa place, ce qu'il fit, sans les interrompre par la maladie de son père, qui mourut peu de jours après.
Il ne faut pas croire que tout ce qu’on tolère à cause de la dureté des cœurs, devienne permis ; ou que tout ce que la police humaine est obligée d’épargner, passe de même au jugement de Dieu.
Les conjonctures, quatre ans après, ayant obligé le roi d’en retirer ses troupes, la famille de Caffaro se réfugia en France, où elle a subsisté des pensions que la cour lui donna.
M. le Prince de Conti qui avait fréquenté les Théâtres avant sa conversion, et qui savait les maux qu’ils causent, se crut obligé d’écrire contre la Comédie ; et il le fit d’une manière savante, élevée, et très pressante.
Il arrive cependant sur ce sujet, comme il est arrivé sur tant d’autres, des moments de lumière où la vérité se découvre, et où les excès deviennent si grands et si visibles, que l’on est obligé de parler et de donner des règles pour en arrêter la licence.
Les spectacles excitent les passions que tout Chrétien est obligé de réprimer.Si nous sommes obligés de résister à nos passions dès le commencement, nous ne le sommes pas moins d’éviter avec soin tout ce qui est capable de les inspirer & de les entretenir. […] Ainsi la comédie, par sa nature même, est une Ecole & un exercice de vices, puisqu’elle oblige nécessairement à exciter dans soi-même & dans les autres, des passions vicieuses. […] Qu’il est triste d’être obligé de prouver à des Chrétiens toute l’horreur qu’ils doivent avoir pour les représentations profanes ! […] Les spectacles excitent les passions que tout Chrétien est obligé de réprimer.
Quand la difference des Ieux les obligea de distinguer le lieu des uns & des autres : le nom demeura en son entier pour la chose entiere, & cette élevation de bois ou de pierre, que l’on fit dans une certaine partie de ce grand tout du Theatre, fut apellée Scene. […] Enfin le plaisir reveillant de temps en temps le goust des plus curieux, les obligea de faire des vers bons ou mauvais, jusqu’à ce que l’art & l’intelligence en banirent la negligence & la temerité, & que les Acteurs se piquerent dans leurs ouvrages de beaucoup d’ordre, de soin & de reflexion.
On reprochait à César, comme une grande faute, d’avoir obligé Laberius, Chevalier Romain, qui avait un talent singulier pour contrefaire les gens, et qui avait composé quelque comédie, de monter sur le théâtre et de jouer sa pièce. […] Maître de la République Romaine, qu’il ne tint qu’à lui de détruire, toutes ses affaires allèrent en décadence, il fut obligé de quitter l’Italie, et enfin perdit et sa patrie et sa gloire dans les plaines de Zama, où il fut vaincu par Scipion.
Il est vrai que de temps en temps, et deux ou trois fois, il fait remarquer aux ministres de l’autel, que ce qu’il propose à tous les fidèles les oblige plus que tous les autres : mais cela, loin de décharger le reste des chrétiens les charge plutôt ; et il est clair, tant par les paroles de Saint Ambroise, qu’en général par l’analogie de la doctrine des saints, qu’ils rejettent sans restriction les plaisanteries.
« J’ai été une sorte de Parrain à vôtre égard, dit Charper à Vaine-love : J’ai promis et voué quelque chose en vôtre nom que je vous crois étroitement obligée d’accomplir. […] En un mot, suivant ces principes, l’amitié dépendra des saisons, et nous serons obligés de consulter les baromètres pour y apprendre à quel degré elle en est. […] Babillard voudrait avoir enlevé à Valentin sa Maîtresse : celui-ci témoigne sur ce point son ressentiment en style de Théologien. « Je vous suis fort obligé Babillard ; vous eussiez bien voulu vous placer entre le Ciel et moi ; mais la Providence a mis le Purgatoire dans votre chemin. […] Je suis obligé de taire un article de sa confession, dont le but est d’imputer aux saintes Lettres une saleté : comme le Texte ne peut s’ajuster au Commentaire obscène de Rasor, il en corrompt les paroles ; de sorte néanmoins qu’on y reconnaît encore le sceau de l’Écriture.
Car il faut toujours que dans la Comédie le vicieux soit ou puni, ou changé ; le vernis de ridicule qu’on est obligé de répandre sur lui, fait qu’on ne peut le laisser triompher, comme dans la Tragédie, sans inconvénient. […] D’ailleurs, les jeunes-gens des deux sexes étant obligés de remplir leurs devoirs de Citoyens, à l’exemple des Acteurs Grecs, ils doivent, comme eux, ne jouer que rarement ; l’étude des différentes Pièces de Théâtre ne pourrait que leur rendre impossible l’exercice de leurs emplois. […] Un Amateur du Théâtre, que ses emplois obligent de parcourir le Royaume, assurait un jour, qu’il n’y a plus dans les Provinces de Comédiens en état de remplacer nos bons Acteurs des Français, sur-tout dans le Tragique. […] comment acquerraient-ils la vivacité d’action, eux, que les roulades obligent à déployer lentement les bras, &c. […] On imitera cette règle si sage à des Spartiates, qui donnait aux filles toutes les occasions de paraître & de faire briller leurs attraits ; mais qui voîlait les femmes, & les obligeait à vivre retirées & modestes.
Mais si la solide vertu manque, du moins l’autorité des lois en conservera les dehors, et obligera ses ennemis même à la respecter.
C’est, Monseigneur, ce qui me fait prendre la liberté d’écrire à VOTRE GRANDEUR vous reconnassant pour mon Juge né et d’institution divine en matière de Doctrine, comme vous l’êtes aussi de tout le Troupeau qui vous est confié, dont je me fais honneur d’être, et auquel le saint Esprit vous a donné pour Pasteur, établi par Jésus-Christ même, et me tenant par cette raison obligé de faire cette déclaration de mes sentiments entre vos mains, pour la rendre publique sous votre autorité, si vous le jugez convenable.
Ces préceptes nous obligent à n’aimer que Dieu ou ce qui tend à lui, n’avoir joie, ni tristesse, ni autre passion que pour lui ou pour son service, ne penser qu’à lui ou à ce qui est référé à lui, n’agir que pour lui ou pour ce qui peut réussir à sa gloire ; et vous m’avouerez que ce n’est pas pour Dieu que vous allez au bal, car on n’y pense point à Dieu ; vous n’y avez point d’affection ni de passion pour Dieu, rien ne s’y fait qui tende à sa gloire, ni de près ni de loin, ni médiatement ni immédiatement : vous m’avouerez que l’argent que vous donnez pour les violons, les comédiens et les cuisiniers, soulagerait notablement un pauvre ménage.
Oui ; si quelque chose est capable de nous avilir aux yeux des Sages, c’est l’importance que nous attachons à cet art frivole & dangereux ; c’est de voir que les comédies & les comédiens soient l’objet continuel de nos conversations comme de nos ouvrages périodiques, & qu’on soit en quelque sorte obligé de se bannir de la société, lorsqu’on n’est pas en état d’y rendre compte du bon ou du mauvais succès d’une pièce nouvelle, du jeu d’un acteur, de la figure ou de la voix d’une actrice. […] le sexe le plus tendre & le plus étroitement obligé aux loix de l’honneur & de la retenue, n’y vient il pas lui-même faire l’aveu humiliant de sa foiblesse & de sa défaite ? […] La religion vous oblige de respecter dans les Rois l’image du Très-haut ; elle regarde comme un crime énorme tout attentat contre leur personne ou leur autorité : & vous vous plaisez à voir sur le théâtre le jeu criminel d’une révolte ou d’une conjuration ; vous applaudissez au fanatisme de ces fiers républicains implacables ennemis de la royauté ; vous les voyez sans horreur tremper leurs mains dans le sang du chef de la patrie.
A Athenes, où d’abord on avoit la liberté de tout dire, les Magistrats furent obligés d’y mettre des bornes, pour arrêter un si grand désordre. […] Paris n’a peut-être jamais été aussi peuplé qu’il l’est aujourd’hui, on le remarque par le concours qu’on voit à tous les spectacles, (mauvaise preuve, il en résulte seulement que le nombre des gens frivoles est devenu plus grand ;) il s’y présente journellement un si grand nombre de personnes, qu’on est obligé de réfuser des billets, faute de places ; on parle à cette occasion, d’établir deux nouvelles troupes de comédiens, une dans le quartier du Marais, à l’Arcenal, l’autre au fauxbourg Saint Honoré ; il en faudra un aussi à la rue d’Enfer, & au fauxbourg Saint-Laurent, sans compter les théatres du centre de la Ville, & les théatres de société. […] Cet homme étoit amateur du théatre, & singuliérement idolâtre de Térence, il vouloit inspirer ce goût à tout le Clergé, à la vérité il ne fit pas bâtir de théatre public, & n’appella point de troupe de comédiens, qui n’ont jamais brillé dans le Querci ; il auroit par un tel éclat, reveillé l’Evêque Chartreux, trop dévot pour aimer la comédie, qui vraisemblablement l’eût condamné ; mais il imagina de faire étudier les comédies de Térence dans le Seminaire ; il fit entendre à l’Evêque que pour faire entendre le Latin d’Akempis à ses Ecclésiastiques, il faloit les obliger d’apprendre les bons poëtes Latins, Virgile, Horace, & sur-tout Térence.
Combien comme le George Dandin de Moliere, où l’on suggère mille inventions pour se dérober aux yeux les plus perçans, & où enfin le coupable blanchi voit à ses pieds le malheureux qu’il a outragé, obligé de lui demander grace, ou se retirer battu & content ! […] 3.) : Ce ne sont point des choses où les enfans soient obligés de déférer aux pères ; l’amour ne connoît personne. […] par mille folies qui font aussi peu d’honneur à l’esprit qu’à la vertu de l’inventeur : & comme si un père qui reconnoît la fourberie, pouvoit être ou obligé d’y souscrire, ou assez fou pour y consentir, & vouloir au prix de ses plus chers intérêts en être volontairement la duppe.
Les Théâtres, depuis ceux du premier ordre jusqu’aux tréteaux de la foire, (C’est ainsi que s’appelaient, il y a quarante ans, les entreprises Nicolet, Audinot et Sallé, privilégiésb, obligés d’avoir spectacle aux enclos, connus sous les noms d’Abbaye Saint-Germain, des Foires Saint-Laurent et Saint-Ovide.) ne sauraient être trop censurés, tant les actions dramatiques, qu’on y représente chaque jour, ont d’influence sur toutes les classes et particulièrement sur la plus nombreuse, qui vient y chercher le délassement de ses travaux, plaisir toujours moins coûteux que ces orgies, qui laissent après elles des suites fâcheuses, mais qui n’est pas non plus sans danger pour tous les âges, et surtout pour les esprits faciles à s’ouvrir aux pernicieuses impressions d’une morale, parfois voisine de la dépravation. […] Là, jadis vingt salles de spectacles s’élevaient en moins d’une heure sur cet emplacement, avec la permission du commissaire du quartier, qui n’avait point encore de loge dans chaque construction, qui consistait en une douzaine de perches et une cinquantaine d’aunes de toile ; un rideau, de même étoffe que l’habit du bouffon obligé, servait de portière à l’édifice dans lequel on était admis pour la bagatelle de deux sous. […] Sbogar 10 et le Duc de Bourgogne11 ne rachètent point à mes yeux le mal qu’ils ont fait, par le bien qu’ils font ; et le personnage obligé de plusieurs ouvrages de l’Ambigu-Comique n’en est pas moins condamnable ; de l’intérêt à l’épouvante, la distance est grande !
Outre les voies criminelles, inconnues, que ces écrivains possédés par la passion de faire preuve d’imagination, de donner du neuf, du fort, des scènes à effet révélèrent continuellement aux méchants et aux fourbes, ils les obligèrent à en chercher aussi eux-mêmes ; c’est-à-dire à changer leurs stratagemes, à rafiner leurs moyens, à user de plus d’industrie dans leurs fourberies, laquelle industrie, toujours secondée et excitée de la même manière, se lègue, ou se perpétue en augmentant, reste avec ses découvertes dans la société qu’elle infecte et désole de plus en plus. […] Cet avis, transmis per aurem, au moyen du récit de quelque fait, pouvait à la vérité ne pas suffire à un aveugle fait exprès, à un têtu sans pareil comme Orgon ; mais il aurait suffi sans aucun doute à la masse des honnêtes gens, pour les engager à se mettre en garde contre ces loups, comme il suffit d’avertir ainsi les laboureurs qu’il y en a d’une autre espèce auprès de leurs bergeries, dans des bois même où ils n’en ont jamais vu, pour les déterminer à veiller nuit et jour sur leurs troupeaux ; en effet, on n’a jamais été obligé pour cela de représenter publiquement une de ces bêtes féroces croquant un mouton.
Des accidens imprévus peuvent bien quelquefois obliger certains hommes de veiller au milieu de la nuit ; mais on aurait tort d’en faire une règle générale. […] La sincérité m’oblige d’avouer que le nouveau Théâtre ne se soumet guères à l’Unité de personne.
Ie seray un peu plus exact sur celuy de Nismes, dont il n’a presque remarqué que le nom de ses illustres ruïnes ; & je le fais d’autant plus volontiers, que j’en ay eu, par la faveur & par les mains de Monsieur Cassaigne Conseiller à Nismes une plaine & parfaite description des principales dimensions & des remarques importantes faites par Monsieur Guiran, qui sans doute a esté un des plus habiles & des plus curieux de son temps, & qui a promis au public une Histoire de son pays, dont tout le Royaume luy sera obligé & deviendra son admirateur. […] Ce qui obligea ce grand homme de chercher quelque chose de nouveau dans un second divertissement où sa curiosité s’arresta à un Loup-servier qu’il fit venir des Gaules.
Il semble qu’on ait été obligé de dérober aux bienséances, ce qu’on donne à l’amour.
Mais la Comédie Françoise n’est point, Mademoiselle, dans le cas de se plaindre, votre Apologiste a beau crier à l’injustice, on n’est point obligé de l’en croire.
Je le répète, la Vraisemblance est d’une nécessité absolue ; sans elle les Poèmes Dramatiques ne sauraient se soutenir : le genre du Théâtre si applaudi de nos jours, l’oblige sur-tout à ne jamais marcher qu’avec elle.
Je ne veux point entrer dans le détail des études aux quelles le Comédien est obligé de se livrer ; ni lui éxpliquer les règles de son art, je ne veux parler que de la beauté de son jeu arrivé à sa perfection, & de son éffet sur la Scène, lorsqu’il est conduit par la Nature.
Il est assez désagréable d’être obligé de s’éfforcer à deviner ce que peut dire l’Acteur qu’on écoute.
Les Ouvriers qui buvaient le Dimanche, quelquefois le Lundi, & qui par-là se trouvaient hors d’état de travailler le Mardi, vont aujourd’hui à la Comédie : ils en retirent cet avantage, que lorsqu’ils buvaient, ils perdaient tout le jour ; au lieu qu’à présent, ils travaillent courageusement le matin, & ne donnent au Spectacle que quelques heures de l’après-midi ; temps le moins précieux, sur-tout en hiver, où l’on est obligé de se servir de chandelle.
Il l'exhorte à retourner dans la solitude, et lui représente les avantages de sa vie qu'il a quittée : « Souvenez-vous, lui dit-il, que par le Baptême vous êtes devenu soldat de Jésus-Christ ; dès lors vous avez fait serment de lui être fidèle, et de n'avoir égard ni à votre père, ni à votre mère quand il s'agirait de son service …… Quelques caresses que votre petit neveu vous fasse pour vous retenir ; quoique votre mère les cheveux épars, et les habits déchirés vous montre le sein qui vous a allaité, pour vous obliger de demeurer, quoique votre père se couche sur le seuil de la porte pour vous empêcher de sortir : foulez-le courageusement aux pieds, et sans verser une seule larme, allez promptement vous ranger sous l'étendard de la Croix.
On excusera même de tout péché ceux qui ont quelque juste cause d’y assister : « Sic, verbi gratia, potest sine peccato spectaculis assistere mulier conjugata, ne marito imperanti displiceat, filius aut filia, ut patri obediat 6. » Mais ceux même qui sont obligés d’aller au spectacle, comme ceux qui croient pouvoir y aller, doivent se tenir en garde contre le danger.
Si M. de Sénancourt pouvait être soupçonné de remplir la tâche d’un écrivain vénal, et si on avait l’injustice de croire, que le clergé l’eût pris pour en faire son défenseur et son panégyriste, on serait obligé de convenir, que les évêques auraient choisi un avocat bien mauvais et bien malhabile.
Tout le Christianisme nous oblige à nous élever au dessus de ces facultés grossieres, et à nous conduire, non par leurs impressions, mais par la plus pure lumiere de la verité, qui n’est nulle part si vive que dans la parole de Dieu.
Je serais fou de ne pas croire vrai ce que je sens, par quelque organe que ce soit : mais je serais extravagant si je décidais que tout ce qui me paraîtrait être mes semblables, dût sentir comme moi, et si je voulais les y obliger : c’est cependant la prétention de tous ces dogmatistes qui nous inondent de leurs rêveries.
Il a paru de nos jours plusieurs Ouvrages excellents sur cette matière qui tendent à la même fin : Mais, comme la perfection est un bien qu’il est plus facile de désirer que d’obtenir, on est souvent obligé de s’en tenir aux motifs et aux remontrances qui peuvent engager à réformer en quelque chose les désordres ; puisque ce serait en vain que l’on entreprendrait de détruire la racine même de la corruption.
Je considère sa personne : j’admire ses talents : j’aime ses ouvrages : je suis sensible au bien qu’il a dit de mon pays : honoré moi-même de ses éloges, un juste retour d’honnêteté m’oblige à toutes sortes d’égards envers lui ; mais les égards ne l’emportent sur les devoirs que pour ceux dont toute la morale consiste en apparences.
Le nouvel impôt du Palatin de Gnesne a quelque chose d’odieux, il étoit inconnu en Pologne, on l’établit dans le temps le plus misérable de la République où les jeux du théatre sont les plus indécens & les plus onéreux ; c’est un des articles de la nouvelle législation, chargée de rétablir l’ordre dans le Royaume, & qui y établit le désordre à demeure, qui par un abus incroyable de l’autorité qu’on lui a confiée, en fait une loi, un privilège exclusif pour lui-même ; qui l’établit dans son propre Palais, & s’oblige de lui fournir tous les appartemens dont on aura besoin. […] En 1716, du temps de la Princesse Russe Natalie, on vit une vaste grange rangée en salle de spectacle ; cette illustre Princesse se donnoit la peine de travestir elle-même la bible en drame ; il suffisoit de pouvoir apprendre un rôle par cœur pour représenter un personnage respectable de l’ancien testament ; mais il falloit du moins être Officier de l’État major pour aspirer à l’honneur de jouer le rôle d’Arlequin, qui étoit le plus beau de tous & le plus difficile, parce que le Major, le Lieutenant-Colonel ou le Général qui avoit le département, étoit obligé de se jeter au travers des Acteurs, & de les interrompre par des saillies qu’il devoit trouver sur le champ. […] Les Gouverneurs & les Précepteurs des Princes ont eu communément les mêmes idées sur les spectacles, quoiqu’ils ayent tous été obligés, selon l’usage de la Cour, d’y laisser aller & même d’y mener leurs élèves. […] En France on tient le milieu, le théatre est libre ; du moins le Roi n’y a mis aucune imposition, les Actionnaires qui l’ont affermé en quelques villes ne sont que des compagnies particulières qui se sont chargées de cette fourniture ; mais on oblige les Comédiens, dans les grandes villes, de faire part aux Hôpitaux, sur un taux réglé, de la vente de leur marchandise ; les Actrices cependant en sont exemptes, elles gardent pour elles seules le bénéfice de leurs faveurs, sans en faire part aux pauvres.
Je ne dis pas les italiens, l’opéra, les boulevards, qui ne l’ont jamais connu : mais tous les théatres de provinces & de sociétés qui ne jouent que des nouveautés ; l’hôtel même de la comédie françoise s’est cru obligé de faire un réglement pour en donner au public quatre ou cinq pieces par an, & les annoncer long-temps à l’avance. […] Je me vois obligé, dit-il, de servir l’ignorance. […] Si les accessoires & la décoration ne sont qu’en raison de la place que l’on occupe ou du merite que l’on a, bien des gens qui se pavanent au premier rang, seroient obligé d’en descendre, & de se vêtir de la maniere la plus simple. […] L’Amour descend du ciel & couronne leur constance : il change le cœur du protecteur qui s’y opposoit & l’oblige de consentir à leur union, & tout est en fête.
Le Poète est donc obligé de mettre tous ses soins à l’Exposition d’un Drame. […] Tous les Dénouemens du nouveau Théâtre sont fondés mal-à-propos sur un changement de volonté Il faut prendre garde, recommande Corneille, que le dénouement ne vienne pas par un simple changement de volonté, mais par quelque incident qui oblige d’agir ainsi.
Comme ces personnes ne sauraient nier les principes de notre Religion, c'est à elles que j'adresse particulièrement cet ouvrage; j'espère leur prouver que la Comédie, en l'état qu'elle est aujourd'hui, n'est pas un divertissement innocent comme ils se l'imaginent, et qu'un chrétien est obligé de la regarder comme un mal. […] C'est le jour du Seigneur, il lui appartient tout entier, et si la faiblesse de l'homme ne lui permet pas de le lui donner absolument par une application actuelle, au moins ne doit-on prendre que les divertissements nécessaires ; encore faut-il qu'ils ne soient contraires ni à la sainteté du jour, ni à celle à laquelle les Chrétiens sont obligés.
En les exposant, comme autrefois à Rome, aux yeux du public, dans des places honorables, où ils seraient obligés de se rassembler, comme dans toutes les assemblées publiques, que de scandales et d’affronts on leur épargnerait ! […] Coste, dans la clef qu’il a donnée de ce fameux livre en 1746, rapporte sur cet endroit un arrêt du Conseil rendu à la requête de M. de Harlay, alors Procureur général, depuis premier Président du Parlement de Paris, qui oblige les Conseillers d’aller en rabat, comme les Ecclésiastiques, et non pas en cravate, comme plusieurs le faisaient.
On se croit obligé de les représenter avec une certaine convenance qui dépend des modes, des usages & du goût du temps. […] Comme cette réponse, qui a été imprimée, m’y fait soutenir des principes dont j’avois reconnu l’erreur, je me suis vu obligé d’en faire mes plaintes à M. […] Caffaro se seroit-il cru obligé de donner la rétractation la plus authentique de la Lettre dont on ose s’autoriser ? […] Voilà les Spectateurs à qui les Poëtes & les Comédiens sont obligés de plaire dans une Nation caractérisée par le goût de la frivolité & du plaisir. […] Elles y sont obligées par le caractere de leur établissement. « Ces Compagnies, dit M.
Le peuple s’assembla en foule à son enterrement & à son tombeau, & vomissoit contre lui mille malédiction : on fut obligé, pour l’écarter, de lui jetter de l’argent par la fenêtre, sans quoi on n’auroit pu percer la foule. […] Cette affiche semble gêner les comédiens qui s’obligent à suivre cet ordre. […] Non, il suffit que, par les circonstances, elle soit une occasion prochaine de péché, pour obliger un confesseur à l’interdire à son pénitent, & à lui refuser l’absolution, jusqu’à ce qu’il l’ait quittée, quoique la chose ne soit pas mauvaise en elle-même.
L’Eglise voyant les désordres & les crimes de la danse sacrée, fut obligée, pour extirper le mal, d’oser avec outrage la défendre absolument. […] Les Saturnales, où les maîtres étoient obligés de souffrir les insolences de leurs esclaves. […] Néron, dans les beaux commencemens de son regne, se crut obligé de les chasser encore ; mais il devint trop infame pour pouvoir s’en passer, il les rappela pour les associer à ses débauches.
Sur-tout pour les Religieux & les Ecclésiastiques, obligés à l’édification & au travail : Tempus audiendis nugis conterere, cùm Deo vacare necesse sit. […] Il examine ensuite le sentiment singulier d’un Théologien qui croit qu’on n’est pas obligé de fuir, mais seulement de ne pas rechercher les occasions du péché, même les plus dangereuses, parce qu’on est libre d’y résister. […] Une Princesse Chrétienne, obligée malgré elle d’assister aux combats des Gladiateurs, auroit dit de même : Voilà des gens qui s’égorgent pour me divertir ; quel plaisir puis-je goûter à ce spectacle sanguinaire ?
On fut obligé de l’abolir. […] Décorations profanes, places retenues et payées, motets distribués, comme les pièces au théâtre, rendez-vous, entrevues, causeries, murmures, quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sans autre zèle que d’amuser le peuple, des voix, un orchestre ; m’obligera-t-on d’appeler ce spectacle un office d’Eglise ? […] Mais l’homme, obligé à la religion et à la vertu, ne peut les blesser, même pour se divertir ; les contrefaire, c’est les réaliser.
Il est une seconde classe de jeunes gens, qui, dans une moindre fortune, semblent obligés d’y suppléer en embrassant la profession des Lettres.
Les jeunes Auteurs tremblent, en face des Comédiens ; & les plus hardis sont obligés à bien des démarches désagréables.
Dans les premières années du règne de Tibère, le Sénat fut obligé de faire un Règlement, pour défendre aux Sénateurs de fréquenter les écoles de Pantomimes, & aux Chevaliers Romains de leur faire cortége en public.
Juillet 1547. ordonna que les pauvres enfants qui auraient père et mère, y seraient charitablement reçus, nourris et instruits dans la Religion et dans les Arts ; de même que les orphelins l’étaient en l’Hôpital du saint Esprit : ainsi les Confrères de la Passion furent obligés d’abattre leur théâtre, et d’abandonner leur salle.
Cependant les beautés de cet ouvrage et le fruit que les Spectateurs peuvent retirer du caractère de l’Avare, m’ont obligé à souhaiter qu’elle pût être corrigée.
Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] Elle fait les plus grands éloges du Prince de Condé, & des services qu’il a rendus à l’Etat, de ceux qu’elle a rendu elle-même, entretenant les peuples dans la soumission, tandis qu’elle avoit mis tout en œuvre pour les soulever ; elle déplore les malheurs de sa maison & les siens (dont elle étoit la cause), & prétend avoir été forcée de recourir à la protection des ennemis de l’Etat, pour se défendre des entreprises formées contre elle ; elle assure que son innocence, sa conscience, son devoir l’obligent à sa légitime défense (ces grands mots s’appliquent ce qu’on veut) ; que les personnes les plus distinguées de l’Eglise, de la Cour, de la Robe, de l’Epée, toutes les grandes villes du Royaume, l’ont sollicitée d’être la protectrice de l’Etat ; que le Roi d’Espagne (tant elle étoit une personne importante) l’avoit invitée de le seconder, pour rétablir l’ordre & la paix en France ; sans quoi on auroit une guerre civile qui le désoleroit ; qu’elle étoit seule en état de rémédier à tant de maux, que la Reine étoit aveuglée par son Ministre ; que le Duc d’Orléans, trop facile, négligeoit tout par foiblesse ; qu’en conséquence elle avoit fait un traité avec le Roi d’Espagne, pour joindre leurs forces & agir de concert ; que la paix se feroit surement quand tout seroit réparé ; que jusqu’alors il ne falloit pas s’y attendre. […] Elle écrivoit aussi de tous côtés & entretenoit des correspondance avec les rebelles, avec l’Archiduc & les Ministres d’Espagne, pour continuer la guerre, faisoit des traités avec eux, composoit des manifestes, en innodoit la France, contre le Roi, la Reine, le Duc d’Orléans, le Cardinal Mazarin, se donnoit pour l’unique ressource de l’Etat, invitée par tous les ordres, & obligée en conscience d’entreprendre un dessein si grand, si glorieux ; elle déclare qu’elle veut bien traiter de la paix avec la Reine, mais non avec le Ministre, & qu’elle ne posera point les armes que les Princes ne soient libres, &c.
Malgré la magnificence des habits & des décorations, la sublimité des talens, des ouvrages, de la danse, de la musique, la noblesse de la compagnie, ils sont obligés de se rapprocher des treteaux par leurs farces. […] Sa famille hors d’état de l’entretenir dans son indolence voluptueuse, ne le paya point de ses épigrammes, il fut obligé de chercher fortune.
Lebrun écrivirent, & la Sorbonne prononça, & M. de Harlai, Archevêque de Paris, obligea le P. […] L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne.
Le Philosophe le plus pensif, le plus profond, serait obligé de lire plusieurs fois ces Vers, ainsi que ceux qui suivent, avant de les entendre. […] Nous nous contentons de ce que les choses nous paraissent d’abord : notre fond naturel de gaîté nous oblige à chanter indifféramment toutes les paroles qui sont sur des Airs.
Mais comme cette mélodie dure trop long-tems, & qu’elle ne s’arrête pas toujours à peindre des passions, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spectateur, & qu’elle l’oblige souvent à perdre de vue l’intrigue du Poème. […] Puisqu’on veut absolument conserver les Ariettes dans le Spectacle moderne, disons qu’il peut être aisé aux Poètes & aux Musiciens de les perfectionner davantage, de leur ôter les fautes qui les ternissent, de les rendre plus utiles aux Drames dans lesquels elles sont comme enchassées ; & d’obliger enfin l’homme de goût à les applaudir & à les approuver.
Ce lui est une peine insupportable d’être obligée de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si court et si précieux, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser. […] L’âme ne trouve rien en elle qui la contente ; elle n’y voit rien qui ne l’afflige quand elle y pense ; c’est ce qui la contraint de se répandre au dehors, et de chercher, dans l’application aux choses extérieures, à perdre le souvenir de son état véritable : sa joie consiste dans cet oubli, et il suffit, pour la rendre misérable, de l’obliger de se voir et d’être avec soi.
Tel est par exemple en France le préjugé sur le point d’honneur, qui oblige quiconque a reçu une injure, de risquer sa vie pour en obtenir la réparation, sous peine d’être à jamais deshonoré & méprisé de ses semblables : folie étrange dont il est surprenant qu’on ne soit pas encore revenu !
Ce qu'il répète encore en parlant d'Erotes si mauvais Comédien, qu'après avoir été sifflé par le peuple, et chassé hors du Théâtre, il fut obligé de se sauver en la maison de Roscius, duquel il reçut de si bons enseignements« Qui ne in novissimis quidem Histrionibus erat, ad primos pervenit Comœdos. », que n'ayant pas été jusque là digne d'être mis au rang des derniers Histrions, il se rendit un fort habile Comédien.
En effet, ne voit-on pas dans la lecture des Pères, que les Messes solennelles, les lectures saintes, la psalmodie, les exhortations, et les Sermons, ne donnaient point le loisir aux Chrétiens de vaquer à quelque autre chose, mais les obligeaient d’être continuellement dans les lieux saints ?
En un mot, les poètes sont obligés de mettre dans la bouche des acteurs des paroles et des sentiments conformes à ceux des personnes qu’ils font parler et à qui ils parlent : or on ne présente guère que des méchants et des libertins, et on ne parle guère que devant les personnes qui ont le cœur gâté par des passions déréglées et l’esprit rempli de mauvaises doctrines.
Le saint abbé Nilus, qui vivait dans le cinquième siècle, dit aussi26 qu’une personne zélée pour sa sanctification, et craignant les blessures de l’âme, était obligée de s’interdire les spectacles publics, où la volupté siégeait comme sur son trône.
Une danseuse, une chanteuse des Chœurs de l’Opéra de Paris ne peut assurément pas, avec quatre ou cinq cent livres d’appointement, subvenir aux frais de son entretien, et à ceux qu’elle est en même temps obligée de consacrer au Théâtre. […] De là ces Disputes qui vont quelquefois jusqu’à l’effusion du sang ; ces embarras insurmontables, qui ruinent les Entrepreneurs et qui servent encore de prétexte à sa mauvaise foi, puisqu’il en est souvent l’Auteur ; de là cette paresse des Comédiens qui les soustrait à l’étude et fait fuir le Public, ennuyé de voir toujours représenter la même chose ; de là la misère, qui réduit quelques Comédiens méprisables à employer pour vivre toutes les ressources que la bassesse de leurs sentiments leur suggère ; de là, enfin, les dégoûts, qui prennent à ceux qui pensent mieux et qui quittent un métier dont de tels associés anéantissent tous les agréments, ou les obligent de chercher, dans le pays étranger, à employer leurs talents plus honorablement et plus tranquillement que dans leur Patrie. […] Ils se croient obligés de consulter un Comédien et le plus honnête homme d’entre eux ne manque jamais d’amour-propre ; il est donc probable que ses avis tourneront toujours à son avantage particulier et au préjudice de ses Confrères en général. […] Cette loi, j’en conviens, est terrible ; elle est même injuste en un sens, puisqu’elle semble lier les mains de l’agresseur vis-à-vis de l’offensé : mais c’est dans cette injustice même que consisterait son efficacité ; c’est un remède violent, mais que la nature du mal obligerait d’employer.