Si les uns & les autres voulaient suivre mon sentiment, ils abandonneraient toute idée de supériorité ; ils s’éfforceraient d’être amis.
L’entrée du Louvre en carrosse pour le Prince de Marcillac son ami, & le tabouret pour sa femme, furent encore des faveurs qu’elle sollicita le plus vivement : toute la Cour se remua pour si peu chose ; les hommes eurent la facilité de se joindre aux femmes. […] Elle y eut recours dans la suite ; elle n’y trouva qu’un ami de cour, qui refusa de la recevoir. […] Elle s’y soumit, & fit son amie d’une belle-sœur qu’elle ne daignoit pas regarder. […] Dés qu’ils eurent pris l’épée, leur mere alla porter au Roi leur démission, sans rien demander pour ses amis & pour ses créatures. […] On ne peut , dit-elle, se faire des amis aux dépens de sa conscience.
« Entrainé par ses amis à l’amphitéatre Vous pouvez, leur dit Alipe, faire violence à mon corps & me placer parmi vous ; mais vous ne disposerez pas de mon esprit ni de mes yeux, qui ne prendront assurément aucune part au spectacle.
Je vous dis, mon ami, que le meilleur de ces comédies ne vaut rien, et quand bien je vous concéderais que le corps serait bon, il y a trop de danger d’y assister.
Le mari, parce qu’il se rendrait ridicule à ses amis, s’il refusait d’y aller avec eux : la femme, parce que son mari veut qu’elle y aille.
Il n’y a guére d’homme qui n’ait un ami, & vingt ans fourniront à peine un spectateur doué des qualités que nous supposons ici. […] Délivrons Hypermnestre, amis Secondez-moi.
Il se trouve dans les Hameaux, comme dans les Villes, des hommes méchans ; c’est le petit nombre : des hommes tièdes, qui ne semblent ni bons ni mauvais, & que les circonstances poussent tantôt vers le bien, & tantôt vers le mal ; c’est le grand nombre : des hommes droits, amis de l’ordre, & de toute chose honnête ; ils sont en plus grand nombre que les tout-à-fait méchans ; & ceux-ci, dans les campagnes, sont admirables ; ce sont les hommes par excellence. […] Votre Paysan écrit avec humeur, mon amie ?
Cher écrivain, de peur qu’en travaillant à vous attirer cette réputation d’homme de bien, vous ne perdiez celle que vous avez d’être fort habile homme et plein d’esprit, je vous conseille en ami de changer de sentiment. […] En cela je suis pour vous ; je ne me mets jamais si fort dans les intérêts de mes amis que je ne me laisse plutôt guider par la justice que par la passion de les servir.
« Nous en avons un bel exemple dans Alipe, ami de saint Augustin : il avait autrefois passionnément aimé les spectacles, et saint Augustin l’avait guéri de cette passion. Ses amis lui proposèrent un jour d’aller avec eux à l’amphithéâtre ; il résista à leur invitation et à leurs pressantes sollicitations : ils l’y entraînèrent de force.
Ses amis voudraient bien se revancher ; mais il faut qu’ils prennent quelque autre voie. […] « Qu'une femme fût dans le désordre, qu’un homme fût dans la débauche, s’ils se disaient de vos amis, vous espériez toujours de leur salut : s’ils vous étaient peu favorables, quelquei vertueux qu’ils fussent, vous appréhendiez toujours le jugement de Dieu pour eux. […] Je crois, Monsieur, qu’il est bon de vous avertir que si les meilleurs amis de ceux de Port-Royal les voulaient louer, ils ne diraient que ce que vous dites.
J’en appelle sur ce point, aux témoignage de tout homme sensé, de tout ami de l’honnêteté & des mœurs, de tout homme, en un mot, qui, né avec un esprit observateur & une saine judiciaire, réfléchit sur les conséquences de chaque chose. […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point. […] Je connais de ces maisons où les jeunes demoiselles, qui y travaillent avec assiduité, reçoivent de la part des Maitresses, qui sont leurs amies, des exemples de sagesse & d’honnêteté, dont elles ne s’écartent point. […] L’ami du Prince & de la Patrie, ou le bon Citoyen, par M. de Sapt. […] Dans l’ami du Prince & de la Patrie.
L’ origine de ces combats imitez, & de ces funestes Galanteries est duë à la devotion des anciens Asiatiques qui croyoient honorer les Manes de leurs amis & de leurs parens par la seule effusion du sang humain. […] Ils immolerent sans reserue & sans choix sur les tombeaux de leurs amis, tous les esclaves qu’ils avoient pû prendre à la guerre. […] Mais d’ailleurs le plaisir agissant sur les esprits avec autant de force que la Religion, plusieurs particuliers regalerent leurs amis ; pendant ou apres les Festins, d’une ou deux paires d’Athletes, ou de plus grand nombre selon la depence qu’ils en vouloient faire.
Partout ils rencontrent des esclaves accoutumés à fléchir sous l’autorité la plus despotique, à servir les passions les plus honteuses ; mais ils ne voient point d’amis qui s’intéressent à leur véritable gloire, et qui osent plaider généreusement aux pieds du trône la cause de l’innocence et du malheur. […] En rendant à l’église ses prêtres et ses lévites, il a rendu à la patrie ses défenseurs naturels ; il lui a donné de vrais amis, dont l’éloquence, tout à la fois persuasive et brûlante, peut seule dessécher dans les cœurs ulcérés ou corrompus, jusqu’à la racine de ces passions funestes qui désorganisent la société. […] et quelque sages que soient les remontrances d’un ami, d’un oncle, d’un père, de toute une famille alarmée d’un projet de mariage extravagant, ne répondra-t-il pas à chaque argument, comme Germeuil dans son délire : Que m’importe votre aveu, votre amitié, votre malédiction même ? […] Mais j’aime à me réformer à cet égard, et la nécessité de le faire pour rendre justice à la vérité, est d’un présage heureux pour les amis sincères de la religion et doit les consoler. […] Oui, c’est là qu’on retrouve l’image de ces anciens corps de magistrature qui honoraient l’Empire Français, en se montrant les amis et l’appui de leur barreau.
…… Adieu, mon amie.
C’est précisément comme si dans la Comédie de l’Avare, la cassette ne se retrouvait pas,13 et que lors du dénouement de la Pièce le Roi envoya à Harpagon pour le consoler du vol qu’on lui a fait, quatre fois autant d’argent qu’on lui en a pris : ou que dans la Comédie du Joueur un ami donnât à Valère deux mille pistoles, pour le mettre en état de jouer encore, et de regagner ce qu’il a perdu.
On a joué les tartufes de sincérité et d’amitié ; combien nous sommes devenus sincères et bons amis ! […] et l’on doit sentir parfaitement enfin que, dans tous les intérêts, il est temps de mettre quelque frein à toutes ces mascarades des vices déguisés en vertus, courant les théâtres pour se faire voir et bafouer par le peuple convoqué ad se invicem castigandum ridendo ; et ce peuple érigé en tribunal de mœurs, je développe l’observation que j’en ai faite, est rassemblé confusément et en toutes dispositions, c’est-à-dire comprenant avec leurs passions, leurs goûts, leurs vices, leurs préjugés différents, leurs opinions, leurs systèmes et préventions diverses, tous les rangs, tous les états, tous les âges, les deux sexes, les amis, les ennemis, les parents, les enfants, les régnicoles, les étrangers, les clercs et les laïcs, les disciples de toutes les religions, pour les mettre alternativement aux prises ensemble, ou pour livrer ceux-ci à la risée de ceux-là, et vice versâ, afin de les corriger tous, les uns par les autres au moyen d’impressions ou mouvements intérieurs si divers, si brouillés, et du conflit bizarre de tant d’éléments contraires ; c’est presque à dire, afin de les entre-choquer de telle manière que le monde moral sorte tout façonné de ce nouveau chaos, ainsi que Descartes fait sortir le monde physique de ses tourbillons. […] Il n’y a que ce concert renouvelé de tous les amis de la morale qui puisse arrêter ces désordres et opérer à la longue une progression rétrograde. […] Mais puisque ces vampires ne sont pas chimériques, qu’ils existent trop réellement, que tout le monde est convaincu de leur brigandage, et qu’une multitude de faibles victimes sans argent, sans interprètes, dont les plaintes isolées ne sont pas entendues, en peut fournir des preuves incontestables, pourquoi des écrivains sensibles, amis de l’ordre et protecteurs énergiques des opprimés, n’en pourraient-ils prendre fait et cause ?
Il est aisé de deviner que les amis de Voltaire diront, après lui, saisis du même étonnement : le Maréchal de Saxe allant aux pieces de Voltaire, laissoit le public en suspens quel des deux étoit le plus grand, quel des deux fait plus d’honneur au regne de Louis XV. […] Après sa mort, ses amis rendirent & au public & à lui le mauvais service de ramasser & de faire imprimer ses œuvres, ou plutôt ses fragmens, car la plume & sa tête ne finissoient rien. […] Dans les siecles grossiers on le servoit à decouvert, aujourd’hui on l’assaisonne, on le déguise : il n’en est que plus dangereux Moliere étoit ami de Cyranno. […] Tout est commun entre amis. […] Amis, voici notre toilette ; C’est un remede à la pâleur : Vîte du rouge, que j’en mette.
Une amatrice du théatre, amie de ce poëte, ne le quitta point dans sa derniere maladie, sans doute pour le préparer à une sainte mort, à la place du curé dont on ne parle pas : les les amies du théatre sont fort dévotes. […] Je ne puis , dit-elle, quitter mon ami qui est à l’agonie, mais je tâcherai de m’échapper un moment. […] Madame, comment se trouve votre ami. […] Admirez le prodige de l’harmonie & la constante fidélité des amitiés du théatre ; la musique recommence, les larmes s’essuient, on est charmé de la beauté des chacones, on ne pense plus à son ami, il est mort.
Oui, c’est à ce titre honorable que j’ai cru pouvoir exprimer mon vœu personnel pour l’entier rétablissement de la Morale et des Lois, sous un Gouvernement paternel, également ami des Arts et des Mœurs ; mais où la doctrine de nos Poètes dramatiques ne peut plus être désormais qu’en harmonie parfaite avec celle de la Chaire et du Barreau qu’il vient de rappeler à leur gloire primitive.
L’homme Chrétien seul véritable ami, 112, et suiv.
Il fut que cette fille & sa mere étoient invitées à un repas chez un de leurs amis ; il s’y rendit, & demanda tout haut à la mere de parler tête à tête à sa fille, seulement pendant le temps qu’il pourrait tenir un charbon ardent dans sa main. […] Ces deux Princes, pleins de valeur, de courage, de graces, mais tous deux inconstans, Comédiens, libertins, ambitieux, infideles à leurs promesses, tantôt amis, tantôt ennemis de la France & de l’Espagne, finirent dans l’obscurité une vie trop célebre, en bien & en mal. […] Il crut retrouver à Naples ses anciens amis, y ménager des intelligences & y reprendre la souveraineté.
Comment ce fou d’Olvide a-t-il su l’heure d’Ericie pour venir la surprendre, & disposer ses amis, ce souterrain, cette entrée à point nommée ? […] Du moins ce vaillant champion la relève au plus vîte avec ses amis qu’il dit être venus pour le seconder ? […] n’ont-elles pas des Confesseurs, des Supérieurs, des Evêques, des Magistrats, des amis, des parloirs ?
Le Comédien Roscius, l’ami de Cicéron, avait par an plus de cent mille francs de gages. […] *** Voila, mon aimable sœur, ce que j’examinerai dans un autre cayer Je t’embrasse, mon amie, de tout mon cœur. […] Sois heureux ; jouis des biens qui te sont prodigués par la Nature ; goûte l’inexprimable volupté d’être homme & le roi de la moitié de la création ; aime tes parens, ton ami, ton concitoyen ; chéris celle dont le chaste sein renferme le plus grand des trésors, des hommes qui te devront le nom de père ; vis avec elle, dans une tendre, une paisible union ; voila les seules bonnes œuvres qui plaisent à l’Éternel, à ce Brama que tu révères.
Est-ce là, me direz-vous, faire à la vertu des amis désintéressés ? […] J’avoue que sans ce fond de malice, qui fait qu’on s’amuse des ridicules d’autrui, la comédie serait insipide, et par conséquent infructueuse : aussi ne serait-elle pas soufferte dans une société toute composée de vrais amis. […] Qu’il s’emporte sur tous les désordres dont il n’est que le témoin… mais qu’il soit froid sur celui qui ne s’adresse qu’à lui ; qu’une femme fausse le trahisse, que d’indignes amis le déshonorent, que de faibles amis l’abandonnent, il doit souffrir sans en murmurer ; il connaît les hommes. […] Faut-il être un Bossuet, un Milton, pour être bon citoyen, bon parent, bon ami ? […] Mais quiconque aime tendrement ses parents, ses amis, sa patrie et le genre humain, se dégrade par un attachement désordonné qui nuit bientôt à tous les autres, et leur est infailliblement préféré.
Mais qu’est-ce que le Traducteur prétendu d’un poëme que personne n’a vu, un Cassendiste qui a été trois ou quatre fois dans sa vie s’amuser aux conférences d’un Philosophe qu’il n’a jamais entendu ni n’étoit capable de l’entendre, un ami de Lafontaine, qui a dit de lui en riant, le bonhomme ira loin .
Il aurait mieux valu aussi leur rappeler que de bons parents, avant de se révolter et d’en venir à des extrémités fâcheuses contre leurs enfants ingrats et dénaturés, souffrent long-temps, meurent quelquefois de chagrin ; que de bons enfants, qui ont moins droit d’exiger, ne sont pas obligés à moins de combats et d’égards pour leurs parents indifférents et injustes, dont, au reste, l’insensibilité ne résiste pas toujours aux efforts constants de la tendresse, ou du respect filial ; et que probablement leur père se souviendra enfin qu’ils sont ses enfants, s’ils n’oublient pas qu’il est leur père ; et puis ajouter que si, en attendant que l’amour paternel se réveille dans son cœur, ils se trouvent dans le besoin, alors ils doivent penser qu’appartenant à un père disgracié de la nature, il est raisonnable qu’ils s’assimilent aux enfants d’un père disgracié de la fortune, et suivent les exemples qu’ils en reçoivent de se servir soi-même, de se contenter de peu, de ne pas désirer de superflu, de travailler s’il le faut, se rendre utile aux autres, tirer parti de ses talents et de son industrie ; ou de se jeter dans les bras de sa famille, de ses amis, invoquer leur appui. […] Il est aujourd’hui peu de bourgeois, de commis, d’artistes et ouvriers même, qui ne commencent par avoir une maîtresse, une bonne amie, qu’ils entretiennent ou aident pendant quelque temps, qu’ils déshonorent, qu’ils avilissent et abandonnent ensuite ordinairement. […] Que si même, aurait pu ajouter le prudent ami, les circonstances, votre talent et votre goût, vous portent à mêler à vos instructions une certaine dose de raillerie, de finesse, de pointes ou d’ironie, de la gaîté, du comique, même de la poésie, en un mot un peu de comédie, faites-le à la manière d’Horace, de Pascal et de Michel Cervante. […] Fut-il jamais une époque à laquelle il y eut plus de familles indigentes, plus de pauvres honteux, qui ont besoin d’un protecteur généreux, d’un ami obligeant, et, à défaut de ceux-là que vous dites vous-même être bien rares, d’un interprète quelconque, d’un voisin hypocrite, d’un tartufe de bienfaisance en un mot, qui fasse connaître leur situation, qui soit du moins l’affiche de leur misère, l’écho de leurs gémissements vis-à-vis des personnes vraiment sensibles et prêtes à leur tendre une main secourable ?
Il se rendoit justice, il n’osoit avancer ces pieces, & les faisoit paroître sous le nom de la Tuilerie, son grand ami, cet homme peu fait pour être l’ami intime d’un Prêtre que la débauche mit au tombeau dans la fleur de son âge. […] Il secoua le joug, & composa contre eux des satyres les plus ingénieuses à la vérité, mais les plus ameres & les plus indécente, qui condamnoient ses meilleurs amis, tant le théatre fait perdre aux meilleurs cœurs, les sentimens les plus justes de respect, d’amour, de reconnoissance, aussi bien que les vertus chretiennes. […] Lasare son ami appelloit ce menagement & cette conversion, Le fruit tardif d’une rude vieillesse.
Qu’une femme fausse le trahisse, que d’indignes amis le déshonorent, que de faibles amis l’abandonnent : il doit le souffrir sans en murmurer. […] L’ami d’Alceste doit le connaître. […] Allons, ferme, poussez, mes bons amis de Cour. […] L’hiver, temps consacré au commerce privé des amis, convient moins aux fêtes publiques. […] Vois-tu ces bons Genevois ; ils sont tous amis, ils sont tous frères ; la joie et la concorde règne au milieu d’eux.
Voyez-vous toutes ces mixions-là, elles sont contraires à notre franchise Gauloise ; pour la sœur, sa parure & sa beauté sont aussi simples que son cœur, c’est la Reine qu’il nous faut. » Il y a plusieurs traits plaisants sur les vapeurs des femmes, sur les qualités du vin, sur l’envie qu’ont les filles de se marier, sur les amis de Cour, &c. […] Une femme qui plait, un ami qui trahit, blessent le cœur. […] Si j’étois au gré du monde, disoit Saint Paul, je ne serois pas serviteur de Jesus-Christ ; qui se déclare ami du monde, se déclare ennemi de Jesus-Christ.
Ses voisins, autrefois ses amis & ses alliés, aujourd’hui ses conquérans & ses maîtres, ont hâté sa chûte. […] Ils sont même tous deux législateurs : chacun a fait son code, pour assurer la paix, les droits, la propriété, le bonheur des hommes ; & ces Salomons du Nord, ces amis de l’humanité & de la liberté, qui veulent si bien conserver à chacun son champ & sa vigne, envahissent les provinces, établissent des subsides, détruisent le commerce des villes voisines pour le transporter dans leurs états. […] & autres personnes de différens états & conditions, & une troupe de musiciens, de fiacres & autres gens de la plus basse espece, vous avez fait bien avant dans la nuit, à la lueur des flambeaux, une irruption dans la maison du Sérénissime Prince Weroninski, Nonce du même Palatinat de Braclaw, dont sont les Princes Czerseverstizki, & que m’y étant présenté à vous ; Amplissime Seigneur Poninski, vous m’avez attaqué par des paroles injurieuses à mon honneur, à ma réputation, vous avez même fait effort pour porter la main sur ma personne, & m’avez calomnié en ces termes : Voici mon ennemi, toujourt contraire à mes sentimens, que je méprise comme indigne d’être mon ami.
Dans l’une c’est un ami, dans l’autre un frère, qui combattent le goût du jaloux ; dans toutes les deux une jeune fille qui s’enfuit de la maison pendant la nuit, & va se réfugier dans les bras de son amant. […] Sans doute il va gagner sa maîtresse par des caresses & des fêtes, corrompre ses domestiques par des promesses & des présens, faire agir des amis par des sollicitations, employer des hommes d’intrigue, tromper les parens, se déguiser, cacher sa marche, &c. […] On célèbre la fête par des repas honnêtes, où l’on invite les parens & les amis.
Dans l’oraison pro Quintio, parlant du fameux Roscius, son ami, homme dans le métier de Comédien aussi unique par sa vertu que par son talent, il fait son éloge avec autant d’esprit que de vérité. […] Ce grand homme vit avec tant de dégoût des objets si frivoles, qu’il félicite son ami, à qui il écrit, d’avoir préféré la tranquillité de la campagne, et la douceur de la lecture, aux fêtes bruyantes dont l’éclat frappe le peuple, mais ne peut plaire à un homme sage : « Lætor te animo valuisse ut ea quæ cæteri mirantur, neglexeris. » Dans le livre de la corruption de l’éloquence, que quelques-uns attribuent à Cicéron, et qui n’est pas indigne de lui, on assure que le théâtre est une des principales causes de cette corruption. […] Ces deux théâtres, depuis un siècle plus rivaux qu’amis, n’ont cherché qu’à se décrier et à se nuire.
On vient d'être enchanté d'une Actrice, en aime-t-on mieux sa femme, ses enfants, ses amis, ses domestiques ? […] Cet époux, cet ami qui vous mène à la comédie, cette fille, cette amie que vous y menez, y périssent à vos yeux par le péché.
On s'ennuie à la Cour, à la ville, à la campagne, avec ses supérieurs, ses amis, sa famille. […] quelle mère chrétienne le laisserait voir et entendre à ses enfants, et leur donnerait des valets, des soubrettes, des amis, des confidents tels que ceux de la comédie, ou même en voudrait pour soi ? […] Voici un trait de ce Plutarque que Molière (Femmes savantes), croyait n'être bon qu'à enfermer des rabats. « Les Poètes comiques, dit-il, (comment discerner le flatteur de l'ami ?)
Un ami qui veut désabuser, une soubrette qui gâte sa maîtresse par ses conseils, un rival supposé, se trouvent par-tout. […] Le Marquis Algarotti, indigné contre ces manœuvres trop fréquentes, sur tout à Venise, a fait deux comédies, ou plutôt une comédies fort longue, qu’on peut partager & jouer à deux fois, sous le nom de l’Ami sage, pour tourner en ridicule ces Tartuffes & les maris crédules qui s’y fient. […] Cet ami véritable ne prêche que la vertu : il préserve la femme & la fille de son ami des attaques de la galanterie & des ruses des Sigisbées, Le Sigisbeat est un métier qui fait vivre bien du monde, & quelquefois faire fortune. […] Les amis communs ont travaillé à négocier un traité de paix entre les couronnes, & engager M. […] Trouveroit-il même un croyant parmi ses admirateurs & ses amis ?
le besoin pour la mesure du sentiment , & par une suite toute naturelle, des amis de plaisirs, d’argent, d’intrigues d’esprit & de malheurs , qu’à nous inspirer la haine & la vengeance au mépris des loix divines & humaines ? […] Ami de toute Religion paisible (pag. 4, 5.) […] Pourquoi donc la pure vérité se tairoit-elle sous le regne d’un Prince autant l’Ami de la vérité que le Pere de son peuple, & sous des Magistrats également défenseurs de l’une & de l’autre ? […] C’est pour nous mettre d’accord avec nous-mêmes que ce véritable ami des hommes a dressé son plan de réformation du Théatre : si jusqu’ici l’exécution n’en a pas été tentée, c’est que peut-être ce plan ne remplit son objet que trop peu. […] En bonne conscience on ne dira jamais de lui ce qu’Horace disoit à Virgile sur la mort de Quintilien leur ami commun : Cui pudor & justitiæ soror, Incorrupta fides nudaque veritas Quando ullum inveniet parem ?
» Cette manière directe et courageuse de terrasser un lâche imposteur paraît aussi à cet homme sensible, qui a déjà donné plusieurs autres preuves de son amour du bonheur commun, la plus sûre pour éviter de compromettre, ou confondre avec de méprisables intrus, audacieux agents d’iniquités, les hommes les plus utiles et les plus chers à la société, des magistrats intègres, des administrateurs et chefs vertueux, justes et vénérables, sincères amis de leur prince, véritables soutiens du gouvernement, qui savent faire respecter les lois en les respectant eux-mêmes.
Ces jetonniers, ayant su à force de fureter que le Père Caffaro s’était vanté à ses amis d’avoir eu part à la critique et que le tiers était de lui, accoururent à l’archevêché y demander justice avec un empressement qui fit rire M. l’archevêque.
J’avoue qu’elles m’encouragèrent à en faire une seconde ; mais lorsque j’étais prêt à la laisser imprimer, quelques-uns de mes amis me firent comprendre qu’il n’y avait point de plaisir à rire avec des gens délicats qui se plaignent qu’on les déchire dès qu’on les nomme ; qu’il ne fallait pas trouver étrange que l’auteur des Imaginaires eût écrit contre la comédie, et qu’il n’y avait presque point de régent dans les collèges, qui n’exhortât ses écoliers à n’y point aller ; et d’autres des leurs me dirent que les Lettres qu’on avait faites contre moi étaient désavouées de tout le Port-Royal, qu’elles étaient même assez inconnues dans le monde, et qu’il n’y avait rien de plus incommode que de se défendre devant mille gens qui ne savent pas seulement que l’on nous ait attaqués.
C’est Boileau, son admirateur, son ami, son panégyriste, qui rend cet hommage à la vérité. […] « C’est par là que Molière illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût emporté le prix ; Si moins ami du peuple en ses doctes peintures, Il n’eût point fait souvent grimacer les figures, Quitté pour le bouffon l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. » M’écouterait-on, si je représentais que l’esprit d’irréligion, si funeste à tout le monde, et si commun au théâtre, se répand plus facilement dans le peuple, moins en garde contre la séduction, moins en état d’en repousser les traits et d’en démêler les pièges, lui dont la piété moins éclairée et plus simple confond aisément les objets, tient beaucoup plus à l’extérieur, et par conséquent peut être ébranlée à la moindre secousse, surtout quand on lui arraché les appuis nécessaires de l’instruction et des exercices de religion, en substituant le spectacle aux offices, et lui faisant oublier dans ses bouffonneries le peu qu’il sait de catéchisme, qu’on l’éblouit par le faste du spectacle, qu’on l’amollit par les attraits des Actrices, qu’on le dissipe par la science du langage ?
Le nouveau ton où l’on se monte, la nouvelle éducation qu’on croit du bel air de donner à la jeunesse, le débordement de danseurs, chanteurs, joueurs d’instruments, Peintres, Poètes, baigneurs, coiffeuses, etc. dont tout est plein, et qu’entraîne la comédie, et qui sont autant d’amis, de compagnons, d’exemples, de confidents, de corrupteurs ; tout cela, j’ose le dire, a changé la face de la nation. […] Avec ses amis et ses égaux on peut être simple et modeste ; on est ici trop mêlé avec le beau monde, pour se renfermer dans la médiocrité de sa fortune et de son état ; on rougirait de la différence, on n’épargne rien pour lutter avec eux, on goûte aisément ce qui flatte, et on se livre au luxe et à la vanité.
Ses mains au tour du trône avec confusion, Semoient la jalousie & la division, Opposant sans relâche avec trop de prudence Les Guises aux Condés, & la France à la France, Et changeant d’intérêt, de rivaux & d’amis, Toujours prête à s’unir à tous ses ennemis : Esclave des plaisirs, mais moins qu’ambitieuse, Infidelle à sa secte, & superstitieuse. […] Cette armée d’Amazones, chargée d’exécuter ses ordres, faisoit sous ses drapeaux la guerre la plus dangéreuse à sa famille, à ses amis, à ses ennemis, & à tous ceux avec qui elle avoit à traiter. […] Elle a traversé & fait manquer ses propres projets ; elle abandonne ses amis, se livre à ses ennemis, suscite des obstacles, change à tout moment, ne sait ce qu’elle veut. […] Par une ambition aveugle & sans bornes elle a voulu diviser pour regner, formé des partis, causé des guerres civiles, occasionné des guerres étrangeres ; elle a brouillé la Cour, la ville, le royaume, les familles, les amis, le frere & la sœur, le mari & la femme : c’est la discorde qui sécoua son flambeau. […] Elle a préparé & fait exécuter le massacre de la Saint-Barthelemi ; elle a eu la barbarie & la bassesse de mener le Roi son fils à la Greve, pour le repaître du spectacle affreux du corps de l’Amiral pendu au gibet, & voir l’exécution de deux de ses amis.
Vous voyez ce palais, dit, dans la prémière Scène, Pilade à son ami Oreste ; c’est la demeure de la Reine Clitemnestre.
Voudriez-vous des Masques sur nos Théâtres, mon amie ?
Il faut que le Prince songe que ce désordre passe aisément de son Palais dans les Maisons des particuliers ; que la Débauche qui donne de la licence aux Conviés, leur fait perdre le respect qui est dû au Souverain, que dans la chaleur du vin toutes les passions se réveillent, que ç’a été dans ces rencontres qu’Alexandre a commis des meurtres et donné sujet à ses amis de conspirer contre sa personne.
Voilà la maîtresse de ton père, dit un étourdi à un de ses amis. […] par quelque maltotier ou quelque vieux Seigneur qui étoit bien aise d’avoir un petit ménage ou souper en liberté avec un ou deux amis. […] Au reste il paroît connoître aussi peu les maximes religieuses des Mahométans, ses bons amis, que celles des Catholiques. […] Clément V, Archevêque de Bordeaux, ensuite Pape, étoit François, ami & créature de Philippe le Bel, qui le fit élire.
L’amour de ce Général des Athéniens, était connu de tout le monde, et Sophocle qui était son intime ami, devait être assez instruit par l’exemple de ce grand homme, de la violence de cette passion, pour en pouvoir faire une peinture délicate dans ses Tragédies. […] Je ne laisse pas que de dire, que les Grecs valent infiniment mieux que nous ; car c’est ainsi que parlent les gens d’esprit, et je suis trop de vos amis pour parler autrement. […] Cependant j’ai lu depuis peu une Histoire qui me semble propre pour le Théâtre, si elle était conduite de la manière dont je l’ai vue décrite par un de mes amis. […] Vous le verriez prendre, sur le point de mourir, le parti de son Persécuteur, contre ses propres amis, qui voulaient non seulement le tirer des fers, mais encore le mettre à la place de ce Tyran.
Par cette conduite on convertit, dit Saint Thomas3, les productions de l’iniquité en des fruits de salut, on se fait des amis avec un lucre deshonnête ; les indigens que l’on assiste de ces biens, qui sont leur partage naturel, ouvrent aux pécheurs les célestes Tabernacles, quand ceux-ci ayant changé de vie, & fait pénitence, comme Zachée & Saint Mathieu, quittent enfin cette vallée de larmes & de miséres.
., & une épître dédicatoire aux Mânes de son Amie : dédicace lugubre & fort peu intéressante. […] Il sort vîte avec Sulli, pour lui dire sans témoins : Hé bien, mon ami, n’ai-je pas tenu bon ? […] Ce Prince étoit naturellement bon, bon ami, bon père, bon mari, bon Prince. […] D’Aubigné, fameux historien, grand protestant, fort attaché à Henri IV, demeura toujours ami de la Trimouille, malgré sa disgrace & son exil. […] J’avoue , dit-il de l’un, qu’il est mon ennemi, mais c’est précisément ce qui doit suspendre mes poursuites , & lui rendit ses bonnes graces ; & adressant la parole à l’autre : Soyez sans crainte, vous vivez sous un Prince qui cherche à diminuer le nombre de ses ennemis & à augmenter celui de ses amis.
Amis, leur ai-je dit, voici le jour heureux Qui doit conclure enfin nos desseins généreux. […] Mourons, braves amis, pourvu que César meure. Faisons plus, mes amis, jurons d’exterminer Quiconque, ainsi que lui, prétendra gouverner, Fussent nos propres fils, nos parents et nos frères. […] Voici le système bien exposé dans Aristomène, où le héros de la pièce est hautement déclaré contre son Roi, et où sa famille et ses amis se déclarent contre le Sénat. […] c’est à lui à trembler. » Ce dénouement est enfin l’assassinat de deux Sénateurs en plein Sénat par un ami du Héros, et le Héros en fait l’éloge, et le donne à son fils pour exemple de vertu à suivre : « O mon fils, vous voyez le prix de la vertu : A ses pieds tôt ou tard le crime est abattu. » Son Denis le Tyran est empoisonné du même venin ; on y fait même servir la religion à autoriser le tyrannicide.
S’il ne s’accoutume à penser, à sentir noblement chez lui & chez ses amis, si dans les moindres procédés il n’est observateur scrupuleux des bienséances, qui sont l’ame de la société, & le lien de toutes les vertus ; s’il ne vuide son cœur de mille petites passions indignes de l’honête-homme, elles l’arracheront sans cesse à son tâlent, à son emploi, & en feront un comédien corrompu : où sont ces acteurs admirables ? […] Ami Lecteur en sçais tu la raison, Ce que l’on aperçoit de sa folie extrême, Mon cher Lecteur vous vous trompez vous même, C’est que ce fou logeoit aux petites maisons, Rien de si sot que nos petits-maîtres, & nos amateurs de comédie, rien de si ridicule que leur persiflage. […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.
Le parent, l’ami, le domestique, le flatteur, ne le tromperont ils jamais ? […] Ce drame, fort inférieur à celui de Favart, l’ami, le maître, le modele du Marquis, & bien plus indécent, a comme lui métamorphosé les Salenciennes en actrices. […] Dans la vérité, la Rosiere modestement habillée, & coëffée à son ordinaire, accompagnée de sa famille & de ses amies, modestes comme elle, sans souffrir qu’aucun garçon les approche, & suivie de tout le village, se rend à l’Eglise, se met à genoux, fait sa priere, & le Prêtre, après un petit discours, bénit la couronne & la lui met sur la tête : elle s’en retourne chez elle avec la même modestie.
Elle dit n’avoir jamais aimé Madame de Maintenon : elle fut pourtant son amie intime, & l’amitié ne tient pas ce langage. […] Ce pere se tourna d’un autre côté : il traduisit en vers deux comédies de Terence, qui ne sont pas même les plus châtiées : mais, n’osant s’en avouer l’auteur, il les fit passer sous le nom de Baron son ami, & en déguisa les titres sous ceux de l’Ecole des Peres & de l’Homme à Bonnes-fortunes, changemens peu religieux. […] Il ne faisoit point de vers, & n’entendoit pas le latin ; il n’osoit ni faire tire en avouant cet ouvrage, ni manquer à son ami en le désavouant : il faisoit le modeste.
On ne craint chez soi ni la censure du parterre, ni l’animadversion de la police, ni la sagacité du réviseur de la piece ; on n’a que des amis indulgens, des amans passionnés, des libertins décidés. […] Les esprits & les cœurs prennent avec d’autant plus de promptitude & de facilité cette teinte dans les maisons particulieres, que la comédie adoptée & entée dans sa famille, hôte, amie, enfant, commençal, est de tout, & partout, & donne à tout ses idées, ses goûts, ses allures. […] Le fameux Ralaigh écrivit la lettre d’un amoureux à son ami Cacis, espérant qu’on la feroit voir à la Princesse.
Le valet dit entr’autres belles choses, « je vous entens, la demeure de votre ami est dans la porte cochere du troisième, près d’un carrefour qui commence par un 1, Saint-Nicolas du Chardonnet ». […] Un jeune homme entiché de la comédie Bourgeoise, a rejetté de sa troupe bénévole, un de ses amis à qui sans doute il croit peu de talent. […] Mais comment un homme (je peins les faits) qui tous les jours vient publiquement savourer l’infamie, qui, a la face de ses connoissances, de ses amis, de ses parens peut-être, se jette parmi cent prostituées, les attaque de conversation, répond à leurs apostrophes, leur donne le bras, les promène par la ville, à pied ou en voiture ; comment un homme qui ne se respecte plus lui-même, repecteroit-il encore quelque chose ?
On voit dans une de ses Lettres, qu’il prie un de ses amis de lui envoyer un Sophocle & un Euripide, mais Latins. […] Des amis tirerent d’embarras cette Veuve en proposant une souscription pour l’enterrement de Dryden.
Y conduiriez-vous votre famille, vos enfants, vos amis ? […] Rousseau, qui ne frémissent point à la vue du fer meurtrier qu’ils projettent d’enfoncer dans le cœur de leurs amis, même les plus intimes ?
L’Avare rit de la peinture qu’on fait de lui-même, & croit se moquer de son voisin ; la Coquette applaudit à son portrait, & dit tout haut à l’oreille de cinq ou six personnes discretes, qu’elle connaît bien là son amie ; le petit Maître sourit à l’esquisse de ses ridicules, & s’écrie, que le Marquis un tel est peint à ravir.
Il écrit à son ami Héliodore.
Celui donc qui voudra être ami du monde se rend ennemi de Dieu.
Lorsque je vais à l’Opéra (quoique je convienne qu’il n’est peut-être pas aussi bon qu’il pourrait être) mon sang se calme, mon imagination s’adoucit, et mon ami éprouve le même effet.
Ces flâteurs dangéreux, ces amis empoisonneurs, qui sollicitent, pressent, forcent presque, qui par leurs railleries, leurs éloges, leurs exemples, leurs artifices, excitent l’émulation de vanité, ne repondront-ils pas devant Dieu de tant de maux ? […] Les plus grands amis, les plus affectionnés serviteurs sont souvent les ennemis les plus funestes : Inimici hominis domestici ejus. […] Cette femme fait beaucoup de tort à ses amies, à ses compagnes, à ses complices. […] On dit comme l’Empereur Tite, mais dans un sens bien différent, mes amis, j’ai perdu la journée : Amici, diem perdidi.
Paul, dans la ville d’Athènes, fut envoyé par le Pape Clément prêcher en France, où, passant par l’Italie il écrivait à un sien ami Romain, d’éviter la présence de ses Bouffons, qui avaient pour lors grande vogue parmi le peuple. […] A Nîmes, où il y a école de Théologie, pour ceux qui étudient au Ministère, il se représenta devant le Sieur d’Aubais et le Baron de la Casaigne Consuls, une excellente Tragédie des conquêtes de Pyrrus o, où les quatre principaux Ministres, à savoir le Faucher grand Controversiste, le Sieur Petit excellent en la langue Grecque, Pérol autrefois Jésuite, grand Philosophe, et le Sieur Roussel qui fut Ministre de Monseigneur de Rohan, assistaient avec quantité de leurs amis : A Montpellier pendant mes études il se fit quelques récréations entre lesquelles il se joua deux pièces, l’une tirée de Joseph, et l’autre de l’histoire de Perse, où plusieurs Ministres des lieux circonvoisins furent, et les deux Ministres de la ville, qui étaient le Faucheur à présent Pasteur en l’Eglise de Charenton et le jeune Gigort.
Par une de ces contradictions qui faisaient son caractère, il défendait la comédie aux Prêtres, et leur menait les Acteurs jusque dans les sacrifices ; il affectait d’aller rarement au spectacle, et ne pouvait se passer de la compagnie des Acteurs ; il se moquait du goût des César pour le théâtre, et de la fureur des habitants d’Antioche, et les Acteurs étaient ses meilleurs, ses plus familiers amis ; aussi firent-ils après sa mort ses honneurs funèbres avec le plus grand éclat. […] A peine laisse-t-on aux Comédiens la liberté de se trouver à l’enterrement de leurs camarades, qu’une sincère conversion a fait rentrer dans l’Eglise ; encore n’est-ce qu’à titre de parent ou d’ami, dont on ignore la profession.
Il n’étoit pas moins ami des autres Dames de la Cour. […] M. de Louvois, à qui il écrivit, envoya des gens affidés en Hollande, qui corrompirent un ami intime de l’Auteur. Cet ami, sans faire semblant de rien, l’engagea dans une partie de plaisir à la campagne, où il y avoit des gens apostés, qui l’enleverent, & le menerent en France.
Horner débite d’énormes saletés : Hancourt trahit un ami qui en a toujours bien usé à son égard. […] Voici donc en raccourci le tableau du vrai galant-homme ; c’est de siffler toutes les vérités chrétiennes, de blasphémer, de dire des infamies au sexe même, de violer toutes les lois de l’amitié, de déchirer ses amis en leur absence et d’en trahir les intérêts. […] Pinacium dans Plaute dit à son amie Panégyrique qu’elles doivent de la fidélité à leurs époux,Stich.
Grégoire de Nazianze, son ami : il y dit que la gravité de ses mœurs et la sagesse de ses discours en firent exempter ce grand homme. […] Cyr, si pieuse, et qui savait si bien et si à propos le paraître, d'autant plus admirable dans sa piété et dans son extérieur édifiant, qu'elle n'avait acquis ni l'un ni l'autre, ni chez les d'Aubigné ses parents, ni chez Scarron son mari, ni chez Ninon de Lenclos son amie, ni chez Madame de Montespan sa maîtresse, mais qui pouvait bien y avoir pris un esprit de tolérance pour les idées du monde, les faiblesses humaines, et les goûts de la Cour où elle régnait, et à qui personne ne contestera beaucoup d'esprit, de prudence, d'adresse et d'élévation, Madame de Maintenon a fait composer pour la maison de S. […] On lui faisait voir que les adoucissements qu'elle mettait aux passions n'en ôtaient pas le danger, puisque, selon M. de Fénélon, son bon ami (de l'Education des filles), « tout ce qui peut faire sentir l'amour, plus il est adouci et enveloppé, plus il est dangereux ».
Deux objets l’occupent également ; le soin d’attirer les regards, & celui de se procurer des amis & un état.
Le grand nombre de gens de qualité & de ses amis qui le suivoient, sont marquez dans l’Histoire : On y fait mention de leurs Chariots, de leur propreté, de leur galanterie, des excez d’yvrognerie & de cruauté où l’Empereur s’emporta dans la chaleur de la débauche.
Mon amie, j’aurai bien du plaisir à les voir.
Un Comédien doit être l’enfant des grâces, le favori des Muses, & l’ami de la vertu.
Je lui envoyai non seulement Esope, mais encore quelques autres Comédies que j’avais faites, que je le conjurai d’examiner sérieusement ; et, s’il était aussi véritablement mon Ami qu’il me l’avait témoigné tant de fois, de faire réflexion qu’il s’agissait du repos de mon Esprit, et peut-être de celui de mon Ame.
Car j’avoue que ce n’est ni un de mes amis, ni une personne de qualité, ni une espèce de défi (discours d’Auteurs si rebattus dans les Préfaces) qui m’ont engagé à ce travail.
Vois-tu ces bons Genevois, ils sont tous amis, ils sont tous frères, la joie et la concorde règnent au milieu d’eux.
Je sais, par le témoignage de tant d’excellents Ecrivains de l’antiquité, que la Comédie est un délassement agréable qui dédommage des fatigues du travail : que Cicéron appella les Poètes comiques, des Poètes amis de l’innocence : que l’on peut rapporter une infinité d’exemples des amusements honnêtes, que les plus grands Hommes ont fait succéder à leurs occupations sérieuses et importantes : que les personnes les plus sages se livrent quelquefois à des moments de loisir et de récréation, qui ne prennent rien sur leurs devoirs.
D’un autre côté l’on entend bien des clameurs contre l’usage et la nécessité d’avoir des Procès : et généralement tout le monde voudrait les éviter en s’accommodant à l’amiable pour ne pas se ruiner et pour ne pas se charger des peines et des inquiétudes d’esprit qu’ils apportent : cependant il n’est que trop vrai qu’il y a des personnes qui ne sauraient vivre sans Procès, qui les cherchent, et qui sur des prétextes très frivoles, attaquent leurs parents, souvent même leurs amis, seulement pour avoir le plaisir de plaider.
Mais il y a autant de différence entre les spectacles publics et les divertissements du cloître, que entre un repas honnête avec des personnes choisies, et les débauches du cabaret ; entre une partie de jeux d’adresse avec ses amis, et les jeux de hasard dans un brelan ; entre un menuet dansé en famille dans sa maison, et un bal nocturne, un bal d’opéra, un charivari ; la même différence que entre les personnes qui le composent ; entre des femmes publiques, et des vierges consacrées à Dieu ; des actrices fardées, à demi nues, et des vierges modestement voilées ; un amas de libertins et d’impies, et une compagnie de gens pieux et réglés ; une profession livrée au vice, et un état sacré dévoué à la religion et à la vertu. […] Laurent, qu’ils y assistent, et qu’ils y ont des places gratis pour eux et pour leurs amis.
La dissipation, l’esprit du monde, l’irréligion, le peu de respect pour les choses saintes, les lectures, les conversations frivoles, qui sont la suite de ce goût, et en éteignent les remords, ont armé leurs ennemis et refroidi leurs amis, et les ont refroidis eux-mêmes et dans les études sérieuses et dans l’amour de la retraite et du recueillement. […] M. l’Abbé Ladvocat, ami des Jésuites, et admirateur de Bossuet (Dict. portatif.
Le gouffre des mœurs des Carthaginois, démesurément épris des spectacles, avait absorbé mon ami Alype dans la folie du cirque : « Gurges morum Carthaginentium quibus servent spectacula absorbuerat, etc. » Je regrettais un jeune homme de si grande espérance, qui se perdait par là ; mais je ne savais comment le corriger. […] Est-ce comme ces amis de théâtre ou de cabaret ?
Il est vrai qu’il y a quelque chose de galant dans les Ouvrages de Molière, et je serais bien fâché de lui ravir l’estime qu’il s’est acquise : il faut tomber d’accord que s’il réussit mal à la Comédie, il a quelque talent pour la farce, et quoiqu’il n’ait ni les rencontres de Gaultier-Garguille, ni les Impromptus de Turlupin, ni la Bravoure du Capitan, ni la Naïveté de Jodelet, ni la Panse de Gros-Guillaume, ni la Science du Docteur, il ne laisse de plaire quelquefois, et de divertir en son genre : il parle passablement Français ; il traduit assez bien l’Italien, et ne copie pas mal les Auteurs : car il ne se pique pas d’avoir le don d’Invention, ni le beau Génie de la Poésie, et ses Amis avouent librement que ces Pièces sont des « Jeux de Théâtre, où le Comédien a plus de part que le Poète, et dont la beauté consiste, presque toute dans l’action » : ce qui fait rire en sa bouche, fait souvent pitié sur le papier, et l’on peut dire que ses Comédies ressemblent à ces femmes qui font peur en déshabillé, et qui ne laissent pas de plaire quand elles sont ajustées, ou à ces petites tailles, qui ayant quitté leurs patins, ne sont plus qu’une partie d’elles-mêmes. […] Un Marquis après avoir embrassé Molière, et l’avoir appelé cent fois l’Inimitable, se tournant vers l’un de ses amis, lui dit qu’il n’avait jamais vu un plus mauvais Bouffon, ni une Farce plus pitoyable ; et je connus par là que le Marquis jouait quelquefois Molière, de même que Molière raille quelquefois le Marquis.
Soyons amis, Cinna. […] C’est une Reine qui donne au monde l’exemple de la fidélité conjugale : c’est une Reine qui meurt pour son époux abandonné par des amis ingrats, et de timides Sujets….
J’arrive à la Comédie comme dans un appartement d’ami.
Encouragé par l’indulgence dont le Public a honoré Sidney & le Méchant, ébloui par les sollicitations les plus puissantes, séduit par mes amis, dupe d’autrui & de moi-même, rappellé en même temps par cette voix intérieure, toujours sévère & toujours juste, je souffrois, & je n’en travaillois pas moins dans le même genre.
Mais aussi comme un fidèle mari et lui-même ami autant que plus il aime sa femme, autant en est (dit-il) plus jaloux, ne veut qu’elle prenne principalement plaisir et délectation qui ravît et lie l’âme qu’en lui et avec lui : ainsi notre Dieu veut que nous quittions tous autres plaisirs qu’en lui et avec lui.
Car, mon cher ami, n’êtes-vous pas aussi de ceux qui sont charmés de la Poësie, surtout lorsqu’elle se présente à vous dans Homere ? […] Car c’est un grand combat, ô mon cher Ami, & plus grand qu’on ne sauroit croire que celui qui nous est proposé, dans lequel il s’agit d’être homme de bien ou d’être un méchant. […] Il faut de nécessité que ce soient des actions qui se passent entre amis, ou entre ennemis, ou entre gens qui ne soient ni l’un ni l’autre. […] C’est ce que n’ignoroit point Aristote, puisqu’en parlant de la Pitié dans sa Rhétorique, il rapporte l’exemple d’Amasis, qui voyant conduire son fils au supplice ne pleura point, & pleura à la vue d’un ami réduit à demander l’aumône.
Tout est pantomime, les yeux, les mains, la tête, la posture, le ton de la voix, le tour de la phrase, le souris, la démarche, tout peint, tout est imité ; maîtres, amis, parens, gens graves, stupides, savans, &c. rien n’épargne, rien n’est épargné. […] Le médisant est un lâche qui attaque en son absence un infortuné qui n’a pû ni se mettre en garde, ni parer les coups qu’on lui porte ; un traître, si c’est un ami qu’il flétrit ; un tyran, s’il opprime le foible ; un insolent, s’il ose s’en prendre à son supérieur.
Des amis devenus rivaux s’égorgeant à mon sujet, étoient un triomphe de plus. […] Il est vrai que par ordre du Prélat un Grand Vicaire ad hoc examine toutes les scènes d’opéra qu’on y chante, & pour écarter les mauvaises pensées a grand soin de substituer les mots d’ami & d’amitié aux termes profanes d’amant & d’amour, souvent, il est vrai, aux dépens de la mesure & de la rime, mais au grand profit des bonnes mœurs.
La compagnie y est mieux choisie, des amis et des parents viennent écouter les jeunes gens ; ce ne sont pas les libertins, attirés par le goût du plaisir et les objets de la débauche. […] Qu'aucun d'eux n'ait pour ami un Comédien ou un Danseur.
Pour une juste punition de ce péché, il brisa les Tables, et les mit en pièces, et commanda aux Lévites de se joindre à lui ; pour tuer tous ces danseurs et idolâtres, sans pardonner à frère ni ami ; ce qui fut exécuté sur le champ par les Lévites, qui en tuèrent jusques à vingt-trois mille : ce que Moïse appelle sanctification et sujet de bénédiction à ceux qui témoignèrent ainsi leur zèle.
En finissant cette Lettre, je reçois le Journal de Trévoux, dont le principal Auteur est fort de mes amis, et s’est concilié l’estime générale des savants et des gens de bien par sa modestie, sa sagacité, son impartialité et son désintéressement : le cas qu’il fait de votre Lettre, l’a engagé à la déposer toute entière dans son Journal, comme un monument consacré à la Religion dont il est l’infatigable défenseur contre tous les Ecrivains qui osent l’attaquer.
Sans l’adresse d’un de ses amis, quelqu’un qu’il avoit joué dans l’école des maris alloit l’instruire avec zèle. […] Boileau le lui reproche : Si moins ami du peuple en ses doctes peintures il n’eût point fait souvent grimacer ses figures. […] Le tumulte souvent est ami du mystere.
Il disait à ses amis assemblés autour de son lit : Ai-je bien joué mon personnage sur le théâtre de la vie ? […] Adieu donc, mes amis, battez des mains : « Valete et plaudite. » Il tira le rideau, et rendit l’âme.
Augustin par l’exemple de son Ami, qui devint épris du Spectacle des combats de Gladiateurs, pour avoir vû une fois couler le sang d’un de ces malheureux.
Il en estimoit une surtout, que ses Amis l’ont sagement empêché de rendre publique.
» Le temps que l’on passe au spectacle ne serait-il pas mieux employé en le destinant à la compagnie de quelques amis vertueux, avec lesquels on multiplie, pour ainsi dire, son être, en se communicant réciproquement, dans les tendres épanchements de la confiance, tout ce qui peut intéresser de louables affections ?
Constantin Empereur, sa mort fait suspendre les Spectacles, 101 Conti (M. le Prince) écrit contre la Comédie, après avoir été ami de Molière, 270 Corneille (Pierre) se repent d’avoir travaillé pour le Théâtre, 27 Cornutus Poète et Philosophe, 87 Couvreur (le) Comédienne, privée de la Sépulture Ecclésiastique, 260 S.
» Je sais bien que quelques-uns entendent cette répréhension, de la criminelle conduite des Juges, lesquels pour asseoir leurs Jugements, n’envisagent ni la Loi, ni le mérite de la cause ni leur propre conscience, mais seulement la qualité des personnes : si c’est un homme puissant dont ils puissent attendre du service, un ami qu’ils veulent obliger, un parent pour le favoriser, ou quelque autre dont on espère de la gratification : mais je n’ignore pas aussi, que ces paroles, « jusqu’à quand aurez-vous égard à la personne des pécheurs », ne doivent être expliquées que de l’injustice que commettent ces Messieurs, donnant leur consentement et leur approbation à des pécheurs publics, tels que sont pour l’ordinaire ceux qui tiennent le Théâtre, et qui ne trouvent leur accommodement, que dans la perte des autres.
Mais toute cette troupe qui le rendit ridicule ne parut pas sur le Théâtre, et ne servit qu’à le divertir en particulier avec ses amis qui ne valaient pas mieux que lui. […] Voici ce qu’il en dit, écrivant alors à un de ses amis. […] C’est pourtant à peu près de même qu’en use à présent l’Eglise de Paris à l’égard des Comédiens, et je ne sais comment leurs amis prétendent s’autoriser si fort de ce qu’on les tolère. […] Si vos amis en doutent, priez-les de consulter les Casuistes de notre siècle, le Cardinal Tolec, Navarre et autres. […] » Saint Augustin ne voulut pas recevoir les dons du Comte Boniface son ami[Margin.
Homme aimable dans la société, bon pere, bon fils, bon ami, beaucoup de flegme dans le ministere, de modération dans les affaires ; le caractere de sa poësie est celui de son cœur. […] Il lui donne de très-bonnes leçons, qui confirment ce que nous venons de dire ; tant les hommes sont différens d’eux-mêmes quand ils parlent naturellement à leurs amis, ou au public avec quelque apprêt : Je vous crois guéri de la fureur dramatique dont vous étiez possédé, mais je vois bien que vous êtes aussi Français que moi, & qu’un jour de bon temps vous fait oublier une année de fatigue.
Cet homme fut si frappé de cette conduite, qu’il se jette à ses pieds, & lui avoue qu’il en est l’auteur, la met au feu, & devient son ami & son panégyriste. […] Voltaire est son ami.
où trop ami du peuple, il fait grimacer ses figures, & ne montre que le Tabarin ? […] Ce grand personnage n’auroit pas donné l’éloge de Moliere pour sujet du prix, ni mis Fenelon à coté de Moliere ; il ne feroit pas dans les papiers publics l’éloge de toutes les Actrices : Elle a signalé sur la scène les talens les plus parfaits, l’Europe la nomme la premiere Actrice, les gens de lettres l’ont reconnue pour leur Juge, ceux qui ont le bonheur de la connoître la regardent comme la femme la plus aimable & l’amie la plus intéressante.
L’Auteur de la lettre, qui est sans doute un des grands amis qu’aient jamais eu les Comédiens, fait de grands efforts pour persuader au monde que ce sont d’honnêtes gens. […] Veut-il dire que ce sont des gens d’une conversation agréable, qui reçoivent bien leurs amis, et qui passent doucement leur temps, sans souci et sans chagrin ?
Mais vous croyez avoir grande raison, et vous apportez l’exemple de saint Jérôme comme si ceux de Port-Royal avaient dessein de s’en servir pour justifier une prétendue contradiction dont vous accusez leur conduite « vous nous direz, leur dites-vous,o que saint Jérôme a loué Rufin comme le plus savant homme de son siècle, tant qu’il a été son ami, et qu’il traita le même Rufin comme le plus ignorant homme de son siècle depuis qu’il se fut jeté dans le parti d’Origène. » Vous devinez mal, ils ne vous diront point cela, ce n’est point leur pensée, c’est la vôtre, mais quand ils auraient voulu dire une si mauvaise raison et d’une manière si injurieuse à saint Jérôme, Vous deviez attendre qu’ils l’eussent dit, et alors vous auriez eu raison de vous railler d’eux, au lieu qu’ils ont sujet de se moquer de vous. […] Vous n’avez pas considéré que ni M. d’Urfé, ni Corneille, ni Gomberville, votre ancien ami, n’étaient point responsables de la conduite de Desmarets.
Aurélien en priva un autre, quoique son ami, pour avoir dansé aux noces de sa voisine, disant cela être indigne de la gravité de son état de s’être tant rabaissé. » Il serait à souhaiter qu’on fît une nouvelle édition de ce livre unique, devenu rare, en retranchant un petit nombre d’expressions surannées. […] Il existe au milieu du Palais un corps formé de ses propres suppôts, qui non seulement dans ses cavalcades, ses habits d’ordonnance, le titre pompeux de ses Officiers, donne au public un spectacle comique, mais qui encore a été pendant deux ou trois siècles une troupe de Comédiens, représentant des pièces de théâtre, et obligé de les représenter certains jours de l’année à l’honneur du Prince et de ses amis et féaux les gens tenant la Cour du Parlement, auxquels ils allaient les inviter par des réveille-matin et des aubades, avec des fanfares et des instruments de musique.
Ne se présume être d’entendement fort reposé celui qui des Truands est ami. […] Quand Cadmus édifia la ville de Thèbes en Egypte avec ses cent portes, les Bateleurs lui donnèrent plus que tous ses amis.
Corneille eut la faiblesse d’y paraître sensible, d’y répondre aussi vivement, et de faire écrire ses amis. […] L’Abbé Boisrobert, qui était son ami, fut chargé de l’ambassade, et agit au nom du Cardinal.
Quelques vers du Marquis de la Faré, qu’on trouve à la suite des Poésies de Chaulieu son intime ami & son compagnon de débauche, n’ont d’autre mérite que le libertinage & l’irréligion, il les appelle lui-même présens de la seule nature enfantement de mon loisir ; dans son Ode à la paresse sa bonne amie ; mais c’est un grand mérite, il a fait dire par un Poëte sous le nom d’Apollon : je chantois, la Fare écrivoit . […] Le Maréchal tranquille, sans cérémonie, sans contrainte ne recevoit dans son château que ses amis qu’il invitoit, & afin que personne ne l’ignorât, il avoit fait graver en lettres d’or, sur un beau marbre au-dessus de la porte, nulli nisi vocati, & au-dessous des vers François assez mauvais : Dans ce lieu de repos on ne veut point de bruit, & nul n’y doit en entrer qu’invité ou conduit.
On ne la communique à ses amis que pour jouir de leurs applaudissemens ; si par hasard on fait quelques observations sur les caractères des personnages, on a toujours eu de bonnes raisons pour les leur donner ainsi.
Le soir chez mes amis devenu Parasite, J’entendrai Darnoncourt pénitent Sybarite, Regrettant les erreurs de sa belle saison, Peindre l’art de jouir en prêchant la Raison ; Et nouveau Sectateur des Lois de la Nature, Prétendre en fait d’amour, quoiqu’en dise Epicure ; Que l’instant qu’on oppose aux plus pressants désirs, Mûrit la jouissance, et triple les plaisirs.
C’est ce qui arriva à saint Augustin, lorsqu’il prêcha avec véhémence à Césarée en Mauritanie, contre ces jeux cruels et extravagants, où les personnes d’une même Ville, parents, amis, citoyens se divisant en deux bandes, s’attaquaient à coups de pierre.
Console-toi, me dit ces jours derniers mon ami Corœbus : les pauvres diables, qui ont soif du beau, n’en seront pas toujours privés.