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78. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est vrai que le Tartuffe n’a peut-être pas été infructueux envers ceux qui se sont le plus courroucés contre lui, & que les gens d’Eglise pouvoient avoir alors un extérieur affecté, & une ardeur à se mêler des affaires des familles, que l’on ne remarque plus en eux à présent. […] Un Livre peut être bon ou mauvais ; c’est l’affaire des Censeurs de n’en point permettre de mauvais. […] A l’égard de l’Opéra, qui paroît être-plus difficile à justifier, c’est encore l’affaire des Censeurs de le rendre plus digne du titre honorable qu’il porte d’Académie Royale de Musique.

79. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Je ne redirai point l’affaire à mon époux. […] Son ami, dit-il, A violé pour moi, par un pas délicat, Le secret que l’on doit aux affaires d’État. […] Que d’affaires pour si peu de temps !

80. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

qu’il serait quelquefois à souhaiter qu’un tiers ne se mêlât pas de nos affaires !

81. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Continuellement enfermé dans sa bibliothéque, il faisait répondre à ceux qui venaient lui parler d’affaires, qu’il étudiait.

82. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Elle n’est point suspecte, elle étoit à la tête des affaires, tout lui rendoit compte, elle se mêloit de tout ; elle n’avoit aucun intérêt à décrier le Roi de Prusse. […] Il se tourne contre l’Impératrice, qui avoit acheté son alliance ; il tâche d’allumer contr’elle la guerre dans toute l’Allemagne, s’empare de la Boheme comme de la Silesie, & pour la seconde fois de la Saxe, malgré son alliance avec l’Electeur, Mais, comme il ne peut s’empêcher de mêler à tour du comique, tandis qu’il épuise le pays par ses contributions, qu’il perçoit tous les revenus du Prince, qu’il fait des levées de troupes, se sert des armes, des arsenaux, prend les munitions de guerre & de bouche, enleve jusqu’aux manufactures & aux archives, & commande par-tout en Souverain, il déclare par ses manifestes à l’Europe étonnée, qu’il n’est pas l’agresseur, mais le Protecteur de la Saxe, qu’il la tient comme un dépôt sacré ; qu’il n’a pour but que la manutention du Corps Germanique ; qu’il rendra le pays quand les affaires le lui permettront. […] Les affaires font-elles si délabrées qu’on ne puisse les rétablir ? […] On épargne beaucoup, on ne fait pas moins ses affaires.

83. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Son père Gustave étoit trop sérieux & trop sage pour s’amuser de ces folies, & occupé dans la guerre qu’il fit en Allemagne n’avoit pas de temps à y perdre ; ses prédecesseurs n’en connoissoient pas même le nom : sa fille Christine fit à Thalie une réparation authentique du mépris de sa nation & de sa maison, elle bâtit un théatre, fit venir à grand frais & soudoya des troupes de Comédiens, fit jouer toute sorte de piècces, y passoit des temps considérable ; des dépenses & des occupations si frivoles qui nuisoient à toutes les affaires de l’État, furent une des raisons qui dégoûtèrent de son gouvernement, & enfin l’obligèrent d’abdiquer. […] Ce Bourdelot, espèce de bouffon & d’Arlequin, qui avoit toute sa confiance & gouvernoit les affaires de ses plaisirs, lui donnoit la comédie, & dirigeoit les Comédiens ; il étoit Ecclésiastique & Médecin, & disoit avoir un bref du Pape qui lui permettoit d’exercer la Médecine, il en avoit sans doute un autre qui lui permettoit aussi de jouer la comédie quoiqu’ecclésiastique. […] Le théatre fut l’époque de tous ses malheurs, sa légéreté, sa vie libertine, ses folles dépenses, son inapplication aux affaires, sa conduite indiscrette qui en furent les fruits, aliénèrent une nation peu galante, à qui les folies dramatiques étoient inconnues, & qui n’a pas à beaucoup près pour les femmes les adorations des complaisans de Paris. […] Ces Visigots avoient la barbarie de confondre tout sous le nom de grammaire, & disoit grossièrement que la Reine alloit au Collège, que la Suède étoit gouvernée par des Grammairiens, qu’on ne pouvoit l’aborder qu’à travers une armée de pédans, ni obtenir d’elle un moment d’audience ; on prétend même que Moliere la joua dans les Femmes savantes, & il est vrai qu’il y joua l’Abbé Menage, l’un des protégés & des plus zélés panégyristes de Christine, mais pourtant d’une manière couverte ; elle eut pu se plaindre à la Cour & lui faire des affaires ; ce qui choquoit le plus les Suédois, c’est que les finances qui sont médiocres en Suède, se dissipoient en pensions & en présens pour des étrangers auxquels les Sujets n’avoient point de part, & il est vrai que le trésor se trouvoit épuisé lorsqu’elle quitta le Royaume pour courir après les Savans ; il n’y avoit point de quoi payer la pension qu’elle se réserva, & qu’on croyoit fort mal employée pour eux. […] Imprudence qui déplut à toute la Cour où on ne vouloit pas un mariage si mal assorti ; ensuite elle alloit dire à Madame de Montpensier : Il faut vous marier avec le Roi, je veux en parler & ménager cette affaire.

84. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Mais est-il croyable qu’il quitte les plus grandes affaires, pour s’embarrasser des amours d’une bourgeoise, où son cœur ne prend aucun intérêt ? […] Sire , dit-il, quand votre père me faisoit l’honneur de me consulter, nous ne parlions d’affaires qu’après avoir fait passer dans l’anti-chambre les baladins & les bouffons. […] Dans un temps de guerre, assiégé par un ennemi redoutable, on envoie des couriers avec des dépêches sans chiffres, on les instruit du secret des affaires ; un homme aussi défiant que Philippe, donne sur le champ sa réponse. […] Le Régent voulant consulter le Chancelier sur quelque affaire importante, le dit à la Cour, tout le monde garda le silence, personne ne voulut paroître lié avec un homme disgracié. […] Il est vrai que le Pape ne se charge de rien : il ne juge pas, il ne fait que donner commission aux Evêques d’examiner l’affaire & de prononcer.

85. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Tout ce qui est dans la nature n’est pas bon à mettre sur le Théâtre, 58 Critique des Ouvrages d’Aristophane, et son autorité nulle pour l’affaire présente, 59 Le témoignage de ce Comique contre lui-même, 79 Autorités de Ben Jonson, 83, et suiv.

86. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

La passion du Duc pour les spectacles étoit si connue à la Cour de France, que toutes les fois qu’il y vint négocier quelque affaire, ce qui arriva souvent, on ne crut pas trouver des meilleurs moyens pour le gagner, ou pour lui marquer sa satisfaction, après le traité, que de lui donner la comédie. […] Malgré le peu de temps qu’il fut à Madrid, & les affaires importantes qui l’appeloient ailleurs, il forma une intrigue avec la fille d’un Grand d’Espagne, dont il devint subitement amoureux. […] Il a soin d’ajuster aux courses de cet avanturier tous les événemens du temps, les affaires de Ladislas, de Casimir, de Michel, de Sobirski en Pologne, de Cromvel, de Charles II à Londres, du Duc de Guise à Naples, de Philippe IV à Madrid, de Mademoiselle de Montpensier, du Cardinal Mazarin en France, &c.

87. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Le Sénat ne se mêloit point des affaires des Vestales ; le Collège des Pontifes connoissoit seul de leur punition. […] Le prétendu crime se commet à minuit, une novice le découvre par hasard, fait lever toute la maison, on avertit le Grand Prêtre, on le fait lever, il vient au Temple, parle à la prévenue, fait son information, convoque les Pontifes & les Sénateurs, leur conte l’affaire, recueille les suffrages, prononce la sentence, revient au Temple, fait préparer la fosse, a une longue scène avec sa fille & son amant, & fait exécuter la sentence avant le lever du soleil. […] Toute la ville étoit en mouvement, toutes les affaires cessoient, le Sénat prenoit le deuil, les femmes éplorées & échevelées couroient les rues, on craignoit tout pour la République, la destinée de l’Empire paroissoit y être attachée.

88. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Et qui ne riroit de voir une troupe imbécille aller admirer tous les ressorts de la politique & du cœur humain mis en jeu par un étourdi de vingt ans, à qui le moins sensé de l’assemblée ne voudroit pas confier la moindre de ses affaires ? […] Platon ne veut pas dire qu’un homme entendu pour ses intérêts & versé dans les affaires lucratives, ne puisse, en trafiquant de la Poësie ou par d’autres moyens, parvenir à une grande fortune. […] Il est vrai qu’on pouvoit alléguer à Platon l’exemple de Tirtée ; mais il se fût tiré d’affaire avec une distinction, en le considérant plutôt comme Orateur que comme Poëte.

89. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Ses graces naturelles, sa brillante parure fixerent sur elle tous les regards ; elle fut enivrée de l’encens qu’on lui prodiguoit, ne pensa plus à sa vocation, se livra au monde, fréquenta la comédie, se jetta dans le tourbillon des affaires, & ne conserva avec les Carmelites qu’une liaison de politesse, par quelques visites & quelques lettres. […] La Princesse inconsolable fit agir toute la Cour : ce fut une affaire d’Etat. […] S’il n’y avoit pas eu du sang répandu, l’affaire de la Fronde ne seroit qu’un tissu de farces, qui fourniroient la matiere de plusieurs volumes au Theatre de la Foire. […] Toute la grande affaire de la Fronde n’étoit dans le fonds qu’une guerre de femmes : les hommes qui y figuroient n’en différoient gueres que par l’habit. […] Après quelques mots, on parla politique : l’état des affaires ne pouvoit gueres l’amuser.

90. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Mais la rareté même de ces sortes d’exemples dans ce Poète est une preuve efficace pour l’affaire présente ; et son témoignage est d’autant plus fort qu’il est plus précis. […] Cependant, son exemple ne conclut rien pour l’affaire présente : j’ai de mon côté la nature de la chose, l’usage, le sentiment de gens plus habiles et plus sensés qu’Aristophane. […] Des puérilités conviennent-elles à un homme de cette trempe et à l’affaire dont il était question ? […] De petits bouffons sont-ils propres à régler les affaires importantes de l’Etat, et à donner de l’autorité aux lois ? […] lorsqu’il comparaît devant Æacus, ce Juge sévère le traite avec hauteur et examine par une bastonnade ses prétentions à la Divinité ; Bacchus hurle sous les coups et gâte par là son affaire.

91. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer.

92. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Pour les affaires de la Religion, qui ont si fort agité tout ce regne, sur lesquelles il n’est pas permis d’être neutre, quand l’Eglise a parlé : ce n’est pas seulement de la neutralité, c’est une vraie indifférence. […] Les comédiens dans les affaires sont aussi ridiculement déplacés que les magistrats au théatre, en changeant leurs robes ils se rendent également ridicules & coupables. […] de Maurepas ce sage ministre plein de religion, de vertus, consommé dans les affaires par l’expérience, l’âge & l’adversité ; que le Roi a rappellé pour l’aider de ses conseils, & qui est si capable de lui en donner. […] L’Etat , dit-il, avoit besoin d’un tel homme : il falloit débrouiller le cahos des affaires des vautours de l’Etat, rogner leurs serres, discerner les cœurs vrais des cœurs intéressés , &c.

93. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Un homme du monde qui fait du jeu sa plus commune et presque son unique occupation, qui n’a point d’affaire plus importante que le jeu, ou plutôt qui n’a point d’affaire si importante qu’il n’abandonne pour le jeu ; qui regarde le jeu non point comme un divertissement passager, propre à remettre l’esprit des fatigues d’un long travail et à le distraire, mais comme un exercice réglé, comme un emploi, comme un état fixe et une condition ; qui donne au jeu les journées entieres, les semaines, les mois, toute la vie, (car il y en a de ce caractere, et vous en connoissez.) […] Réglez votre jeu, ne donnez au jeu qu’un reste de loisir que Dieu n’a pas refusé à la nature et que la nécessité requiert ; mettez avant le jeu le service du Seigneur et les pratiques de la religion ; avant le jeu, la priere, le sacrifice des autels, la lecture d’un bon livre, l’office divin ; avant le jeu, le soin de votre famille, de vos enfants, de vos domestiques, de vos affaires ; avant le jeu les obligations de votre charge, les devoirs de votre profession, les œuvres de miséricorde et de charité ; avant le jeu, votre avancement dans les voies de Dieu, votre perfection et tout ce qui y doit contribuer ; quand vous aurez satisfait à tout cela, vous pourrez alors chercher quelque relâche dans un jeu honnête et borné, vous pourrez vous y récréer avec la paix du cœur, et même, si je l’ose dire, avec une espece de bénédiction de la part du ciel. […] Parce qu’il faudroit diminuer de son jeu, si l’on vouloit compter exactement avec des domestiques et les satisfaire, on reçoit leurs services, on les exige à la rigueur, et du reste on ne veut point entendre parler de récompenses ; c’est une matiere sur laquelle il ne leur est pas permis de s’expliquer, et un discours dont on se tient offensé ; des paroles, on leur en donnera libéralement ; des promesses, on leur en fera tant qu’ils en demanderont ; ils ne perdront rien dans l’avenir, mais à condition qu’ils perdront tout dans le présent, et que cet avenir à force de le prolonger ne viendra jamais : les affaires ne permettent pas encore de penser à eux, et cependant elles permettent de jouer.

94. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Cette affaire est fort détaillée dans le Journal des Audiences (Tom. 5.) et dans le dixième tome des Causes célèbres. […] Petite pluie abat grand vent : une somme d’argent a terminé cet importance affaire, on joue à la Foire de petites pièces toutes entières, et les Comédiens ne verbalisent plus, on les a rendu taisantsq. […] Ce n’est plus qu’une affaire de décence et d’édification, savoir si l’Eglise fera mieux de le refuser ; ce que S.

95. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

exemples de plus loin, on sait que dans les derniers temps les Spectacles étaient en si bonne estime, et si fréquentés qu'il y avait deux places d'honneur dans le Théâtre, l'une à la main droite pour le Pape, et l'autre à la main gauche pour l'Empereur, et que les Vénitiens ayant fait l'accommodement d'Alexandre III et de Frédéric II reçurent du Pape plusieurs privilèges, en reconnaissance de la retraite qu'ils lui avaient donnée, et de la pacification des affaires d'Italie, et entre autres le droit d'avoir la troisième place pour leur Duc du Théâtre du Pape.

96. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

[NDE] Les mémoires de l’abbé Louis Le Gendre (1655-1733), rédigés à la fin de sa vie, n’ont été publiés qu’en 1863 : Le passage cité, sur les dessous de l’affaire Caffaro, se situe au Livre IV, p. 189-194.

97. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Je crus qu’un homme qui se mêlait de railler tant de monde, était obligé d’entendre raillerie, et j’eus regret de la liberté que j’avais prise dès qu’on m’eut dit qu’il prenait l’affaire sérieusement.

98. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Nous avons tous besoin de cultiver notre naturel, et de le former à tous les devoirs de la société : L'étude et les affaires nous jettent insensiblement dans une humeur un peu dédaigneuse, et si nous ne veillons sur nous-mêmes, nous trouverons que plus nous sommes retirés, moins nous sommes hommes. […] Cette belle et savante harmonie se fait pour tous les hommes, il en est peu pourtant qui se donnent le loisir d’y prêter l’oreille ; car qui est-ce qui se veut tirer de la presse des affaires pour entrer dans la solitude ? […] D’abord il se présenta de si bonne grâce, et parut si sage en ses réponses qu’il gagna le cœur du père et de la fille, mais il ruina toutes ses affaires en dansant ; il y montra tant d’adresse, et mania son corps en tant de différentes figures, que le Roi en fut dégoûté. […] C’est pourquoi d’abord qu’il commençait le Jeu, il mettait bas la majesté et la parole de Roi ; ainsi avec un peu de joie il adoucissait l’amertume des affaires fâcheuses, qui viennent à la foule dans la Cour des plus grands Princes : Le Jeu finissait du même air qu’il avait commencé : on ne le continuait point au-delà d’une juste réjouissance. […] L’affaire du bal et du jeu étant déjà expédiée, et l’un et l’autre étant déjà banni de la conversation Chrétienne, il est aisé de conclure que le déguisement en doit être retranché tout à fait ; il en est de plusieurs sortes ; mais il n’en est point de bons : Les uns déguisent leur sexe, les autres leur visage, quelques-uns leur parole, et tous leur habit et leur condition.

99. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Il est des vices contre lesquels les Loix n’ont point sévi ; l’ingratitude, l’infidélité au secret & à sa parole, l’usurpation tacite & artificieuse du mérite d’autrui, l’intérêt personnel dans les affaires publiques, échappent a la sévérité des Loix : la Comédie satyrique y attachait une peine d’autant plus terrible, qu’il falait la subir en plein Théâtre : le coupable y était traduit, & le Public se fesait justice. […] Les révolutions que la Comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des Peuples & dans la forme des Gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des Chefs, étant l’objet principal de l’envie, & de la censure dans un Etat démocratique, le Peuple d’Athènes, toujours inquiet & mécontent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernement ; les prévarications des Magistrats, les fautes des Généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre & séduire.

100. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Qu’on compare sans prévention deux familles, de même état, de même fortune, dont l’une fréquente, l’autre fuit le spectacle : quelle différence, je ne dis pas pour la religion et les mœurs, la probité, la sagesse, elle est immense, je dis pour l’éducation des enfants, l’union des époux, l’arrangement des affaires, le crédit, l’aisance, l’estime, la confiance du public, celle-ci fût-elle moins riche. […] Ceux mêmes qui allument le flambeau de l’hymen, énervés par la débauche, dissipés par une vie frivole, dégoûtés du travail et des affaires, n’ont la plupart, ne peuvent ni ne veulent avoir des enfants, n’ont aucun soin de ceux que le hasard leur donne ; ils ne savent leur donner qu’une éducation théâtrale, qui ne forme ni Magistrat, ni Militaire, ni artisan, ni laboureur, ni aucun genre de citoyen, mais des hommes frivoles, à charge à la société.

101. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.

102. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Et nous désirons avec tant d’ardeur que cette Ordonnance soit observée, que nous voulons que celui qui la transgressera, ou en assistant aux spectacles un jour de fête, ou en faisant quelque acte de justice, sous prétexte des affaires publiques ou particulières, en soit puni par la dégradation, et par la confiscation de tous ses biens. » Et infra.

103. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Ils s’écrient comme Boileau, touchant à tes lauriers craindroit de les fletrir  : Comme ce n’est que par modestie que l’auteur traite de canevas une piéce si bien travaillée, il continue son exposition, & rassure les acteurs, il veut faire revivre Moliere, & veut que sa présence idéale, sans doute ; car il ne prétend pas faire le miracle d’une résurrection réelle, elle n’arrivera qu’au jour du jugement, où les hommes auront alors bien d’autres affaires que l’apothéose de Moliere ; il veut donc que cette présence inspire de nouveau les poëtes, & leur apprenne l’art qu’il avoit d’observer & de peindre les caractères comiques : il doit recourir à une magicienne pour évoquer l’ombre de ce grand homme. […] Quoiqu’il en soit, l’auteur aussi embarrassé que son héros, ne sachant comment se tirer d’affaire, dit, d’un ton attendrissant, n’ayant rien trouvé pour bâtir une comédie, nous ne pouvons honorer un bon pere, qu’en lui présentant ses-enfans tous bien pauvres, n’ayant que la robe que ce bon pere leur donna il y a cent ans, elle est bien usée. […] Le François est le seul qui de la frivolité fasse un affaire sérieuse, jusqu’à avoir des correspondans dans les Villes étrangeres, se faire instruire de ce qui se passe à leur théatre, & se charger au défaut des Journaux de la nation, d’en instruire toute l’Europe, comme s’il importoit beaucoup à cette partie du monde, de savoir le début de la Hus ; de la Rancourt, de la Facchinetti, & c. […] Ce n’est pas que les Hollandois n’aient des spectacles, il y a des théatres à Amsterdam, à la Haye, mais c’est plus pour les étrangers que pour eux ; leur caractère sérieux & modeste, simple & laborieux, les éloigne de ces folies ; les affaires du commerce les occupent trop pour leur en laisser le loisir ; mais ils esprésentent à la frivolité, à la pétulance des François qui sont chez eux en grand nombre, & à l’habitude qu’ils ont prise de la comédie ; ils ont porté leurs antiques mœurs dans leurs colonies, & n’ont pas voulu y introduire cette cause de libertinage, comme à Geneve, où malgré l’éloquence de M. d’Alembert, les mœurs un peu Suisses, n’ont jamais souffert le théatre, non plus que dans les Cantons.

104. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Le Clergé de France n’avoit pas encore décidé la supériorité du Concile, & d’ailleurs personne n’a jamais appelé du Pape au Concile pour des affaires particulieres. […] Un enfant d’un au influe-t-il dans les affaires ? […] Tandis que tête à tête on y traitoit d’affaires d’Etat, les Ambassadeurs & les grands Seigneurs s’impatientoient dans la chambre voisine, & se désennuyoient par des bons mots sur l’importance des affaires qui leur faisoient trouver le temps long, & fort court à la Princesse. […] La Reine répondit : Si vous m’aimez autant que vous le faites paroître, soyez persuadé que je n’ai pris, ni ne prendrai aucune part aux affaires, que pour votre gloire.

105. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Toutes deux intriguantes se mêlant de toutes les affaires des Royaumes voisins ; mais en deça de la mer entretenant la guerre civile, on évitoit les guerres étrangères pour ne pas risquer son crédit ; au-delà de la mer pour se conserver en étaignannt la guerre civile, & occupant la nation à des guerres étrangères. […] Philippe promettoit dela demander, & sans doute l’auroit obtenue ; mais c’étoit renouveller l’affaire de Catherine d’Aragon, belle-sœur d’Henri VIII, qu’il avoit épousée sur une pareille dispense, & reconnoître la légitimité de son mariage, & par conséquent l’adultère d’Anne de Boulen, on pouvoit lui faire quelque jour la même difficulté, & Philippe la répudier, la Reine d’Ecosse l’attaquar, les Sujets se révolter sur ce prétexte, & voir son trône ébranler par les mécontens. […] Il est vrai que tous les cœurs étoient changés, jusqu’aux Protestans, les Calvinistes aussi opposés que les Catholiques à la Religion Anglicane, faisoient plus du bruit qu’eux, & menaçoient d’un soulevement général ; elle s’imaginoit qu’un mari pourroit rétablir ses affaires, appaiser ou contenir les mécontens ; quand elle vit manquer cette ressource, elle tomba dans une espèce de désespoir ; & dans sa maladie, lorsqu’on lui présentoit des remèdes, elle disoit avec douleur ces mots singuliers qui la trahissoient & démontroient ses éloges dont on la combloient encore : Laissez-moi mourir en repos, les Anglois sont las de moi, & je suis lasse d’eux, il est temps de nous séparer. […] Quand la Reine eut passé soixante ans, son esprit baissa sensiblement, fatiguée de tant d’affaires dans un si long règne, elle ne pensoit plus à rien, ne se mêloit de rien, étoit lasse de tout, mais son faste & sa vanité ne la quittèrent jamais, toujours pompeusement habillée, & soigneusement parée comme dans sa jeunesse ; sa toilette la suivit au tombeau ; on se moquoit d’elle, elle ressemble au Paon , disoit-on, dont la chair devient dure dans la vieillesse, mais qui n’est pas moins amoureux de ses plumes, quoique son esprit s’affoiblisse, son corps est toujours vigoureux ; elle en a grand besoin pour soutenir le poids de ses riches habits dont une autre seroit accablée . […] Je devois au Comte tous mes succès & ma gloire ; la perte de ses conseils & de son bras m’attire tous mes malheurs, mes affaires vont en décadence, depuis qu’il n’est plus je me suis laissée entraîner à l’envie & à l’imposture qui en vouloient à ses jours ; j’ai perdu ma réputation, l’estime & l’amour de mes peuples.

106. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Vous m’avouerez, Monsieur, qu’on serait embarrassé à moins, et que ce n’est pas une petite affaire de décider une Question dont les sentiments sont si partagés : Car dites-moi, je vous prie, de quel côté se tourner ? […] La raison qu’il en apporte est, que l’homme fatigué par des actions sérieuses a besoin d’un agréable repos, qu’il ne trouve que dans les jeux ; et pour fortifier son sentiment, saint Thomas y joint celui de saint Augustin, dont il rapporte ces propres paroles : « Je veux enfin que vous vous ménagiez, car il est de l’homme sage de relâcher quelquefois son esprit trop appliqué à ses affaires ». […] Mais qu’ai-je affaire de vous rapporter des exemples tirés de l’Histoire Profane, à vous qui la savez à fond : c’est à vous que je m’en rapporte moi-même. […] Il n’est rien de plus juste ni de plus nécessaire que de relâcher un peu l’esprit, fatigué par des affaires sérieuses : sans cela il succomberait au travail, et pour se trop appliquer, il ne pourrait plus rien faire ; « Sumitur ergo relaxatio etc. »Cassianus, coll. 24. c. 21. […] Elles commencent à cinq ou six heures, quand l’Office Divin est achevé, Prières terminées, le Sermon fini ; quand les portes des Eglises sont fermées, et qu’on a eu assez de temps à donner à ses affaires et à ses exercices de dévotion ; et elles finissent à huit heures qui n’est pas un temps trop long, mais raisonnable, pour divertir, non pas à entendre des Chansons déshonnêtes, comme on faisait autrefois, mais à voir des actions divertissantes et tournées avec esprit ; autant pour le profit des hommes que pour leur récréation.

107. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

La Gazette Ecclésiastique, du 5 Octobre 1772, pour décrier les Jésuites, qu’il y a de la cruauté à poursuivre après leur proscription ; cette Gazette fait le plus long, le plus minutieux & le plus ennuyeux détail des affaires temporelles du Seminaire Romain, qu’ils gouvernoient depuis deux cens ans, des revenus, des dépenses, des pensionnaires, des directions, des domestiques, des achats, des ventes, &c. […] Les autres Dames de la Ville entrent dans la querelle, on forma un tribunal de femmes pour juger ce grave procès, comme Héliogabale créa un sénat de femmes pour prononcer sur les affaires importantes de la galanterie & de la toilette ; on instruisit la cause en regle, on porte plainte, on ouit des témoins, on cite, on décrete les prévenus, on recole, on confronte ; enfin on prononce. […] Tel autrefois le Sénat des femmes, créé par Héliogabale, avec la haute jurisdiction sur les affaires de galanterie ou de toilette ; mais depuis que le théatre est devenu le sage mentor & le souverain des François, l’autorité des femmes est devenue souveraine : elles donnent des loix, prononcent des arrêts & des oracles, & sont des Divinités, à qui tout rend un culte réligieux.

108. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Tout se ressent de cette oisiveté : famille, devoir, affaires, emploi, exercices de piété, tout en souffre. […] Ces amusemens étoient devenus pour lui des affaires plus importantes que l’administration de la justice, & le gouvernement de l’Etat ; ils avoient leurs temps marqués, & remplissoient toutes les heures de la journée. […] rapporte une grande affaire entre un Abbé Commandataire & le Prieur de ses Religieux.

109. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Levez-vous de bonne heure, allez assister au lever du soleil, en dirigeant votre promenade le long de ces boulevards qui bordent les murs de Paris ; chaque groupe d’hommes que vous verrez sortir des barrières, au nombre de quatre ou de six, redingotes croisées, l’air occupé, marchant deux à deux, et cherchant à éviter tous regards indiscrets, affaires d’honneur ! […] me dit mon borgne, en m’interrompant avec un sourire digne d’un Spartiate défendant un reste de vie : vous n’entendez rien aux affaires ; nous avons satisfait à l’honneur, nous emportons tous deux un certificat de bravoure ! […] » — « On dit qu’ pour établir son despotisme, il a paralysé l’ vrai genre qui convenait à c’ théâtre qui, d’ premier pour le mélodrame, est d’venu l’ dernier pour le vaudeville ; mais du reste, l’acteur et l’ directeur font d’assez bonnes affaires, les actionnaires… » J’allais en apprendre davantage, lorsqu’un équipage vint réclamer l’office du porteur de médaille, qui me planta là pour sa besogne journalière.

110. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Le premier avantage, celui même qui engendre tous les autres, est de ramener les Lettres à l’esprit de leur véritable institution : elles n’ont point pour objet, comme on pourroit le penser d’après l’abus qu’on en a fait dans ces derniers temps, de procurer un stérile amusement, ni de servir de pâture à quelques hommes peu propres au maniement des affaires publiques. […] Les gens en place trouveront à leur tour, dans le second ordre des Citoyens, des premiers Commis, des Secrétaires, des hommes de confiance, propres à les soulager dans le détail des affaires.

111. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Quelqu’un a dit qu’il se maria ; mais l’Abbé de Longuerue, dans sa description de la France, prouve la fausseté de ce fait, & nous apprend qu’après avoir arrangé toutes les affaires, pendant le séjour de trois ou quatre ans, il revint dans son monastère, & y mourut saintement. […] L’Archidiacre qui a donné le branle à tout le Clergé, & un homme grave & savant, pieux, respecté, consulté de tout le Diocèse ; Official, Grand Vicaire, & non Grand-Vicaire ad honores, mais Grand Vicaire de confiance, chargé de toutes les affaires, décisionnaire de tous les cas de conscience, & gouvernant absolument le Diocèse, qui, à la vérité, n’est pas un monde ; car le Prêlat passe agréablement son tems à Saint-Chignan, jolie Bourgade où il y a un joli château, dans un climat plus doux, & une campagne bien cultivée, où il n’y a pas des carrieres de marbre.

112. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Voici sa thèse : « Saint Augustin dans le second Livre de la Musique, dit à celui à qui il parle : Je veux que vous vous ménagiez ; car il est convenable au sage de relâcher quelquefois son esprit de l’application qu’il a aux affaires : or ce relâchement se fait par des paroles et des actions divertissantes. […] Mais ce que je ne puis souffrir, par le desir que j’ai de leur salut, est que vous assuriez tellement leurs consciences, et mettiez les affaires de leurs âmes dans un si grand repos, que s’ils vous en croient, ils n’ont qu’à rejetter toutes les pensées de conversion que Dieu ne manque pas de leur envoyer de temps en temps, et à mourir en paix dans un état où ils ne peuvent attendre que la damnation. […] Dieu disait autrefois aux enfants d’Israël par son Prophète : Qu’ai-je affaire de vos Victimes ? […] Mais de plus, le métier de Comedien n’est pas tel, quoiqu’on en dise, qu’un homme se puisse partager entre Dieu et soi-même ; en sorte qu’il se retrouve quand il lui plaît, et ramasse à propos toute l’application de son esprit pour les affaires de son salut, et la fréquentation des Sacrements : Ce métier demande son homme tout entier, s’il y veut réussir : il ne lui reste guère de temps pour penser à des affaires plus sérieuses ; et quand il est sur le Théâtre, on ne voit que la moindre partie de ses travaux. […] Celui qui y entre a dessein d’en goûter le plaisir tout entier, il y abandonne son âme : et au lieu qu’on voit souvent se retirer du jeu par prudence, ceux qui s’apperçoivent qu’ils sont prêts d’y faire mal leurs affaires ; on ne voit point sortir de la Comédie ceux qui commencent à en goûter le plaisir fatal.

113. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Malgré ces heureuses conjectures, j’engage monsieur de Longepierre, qui paraissait disposé à attendre la Tante de mademoiselle De Liane, & à charger son Neveu de ses affaires ; je l’engage, dis-je, à s’en rapporter à mon mari, & à ne pas laisser repartir seul monsieur D’Alzan.

114. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

115. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

L’esprit saisit bien une pensée, il s’en amuse, mais le profit en appartient au cœur, et la principale affaire est de le mettre de la partie.

116. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

L’importance de l’affaire et la vénération du Poète pour ces sortes d’endroits n’en seraient-elles pas les raisons ? […] Et quand ils ont mis leurs affaires dans cette situation, ils peuvent conclure qu’ils sont en bon chemin pour arriver à une haute fortune. […] Lorsqu’un homme est mal dans ses affaires, il ne s’agit plus pour lui d’écouter la voix de la conscience, ni de se chicaner par des vues d’honneur ou de devoir. […] Lovelace, Amanda et Berinthie n’entrent pour quoi que ce soit dans l’affaire capitale. […] A ces témoignages, je joins ceux de quelques Poètes qui sont des Juges compétents pour l’affaire dont il s’agit.

117. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Un Sénateur dont on implore la justice, au lieu de donner audience, ne parle que de théâtre, de danse, de mascarade, renvoie les plaideurs et les procès, et déclare qu’il n’a d’autre affaire que son plaisir. […] Les affaires sont diversifiées, multipliées, compliquées à l’infini.

118. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

C’étoit une dérifion des affaires de Parme, où les personnes les plus respectables, & les choses les plus sacrées étoient insultées. […] L’affaire de la régale étoit terminée par l’acceptation des Evêques ; le Roi n’avoit aucun intérêt actuel à remuer la doctrine des quatre propositions. […] M. le Président d’Ormesson (exilé pour les affaires du Parlement) a la permission de venir voir chaque semaine son fils, qui est malade, & plusieurs jeunes Conseillers relegués près de Paris, se sont procuré le plaisir des bals masqués de l’opera, pendant le carnaval.

119. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les Lettres Juives 2 & 12 peignent ainsi le goût de la parure : les femmes & les petits maîtres le poussent à un point surprenant, un Général d’armée ne délibère pas avec plus d’attention dans un conseil de guerre sur le succès d’une bataille ; qu’une coquette examine avec ses femmes de chambre la bonne grâce de sa robe & de sa coëffure ; le succès d’une mouche placée au coin de l’œil pour le rendre plus vif, ou auprès de la lèvre pour la rendre plus vermeille, c’est une affaire qui mérite la plus profonde attention ; vingt miroirs sont consultés avant de choisir sa place. […] Un petit maître a eu la direction de mon habit, il l’a fait faire sur le modèle du sien qui passe pour un chef-d’œuvre ; il m’a protesté qu’il a revé plus d’un mois à la seule façon des manches, & que le reste l’avoit occupé tout l’Été : vous avez donc lui ai-je dit, bien peu d’affaires, puisque vous consumez tant de temps à de pareilles bagatelles. […] Deux grands liens parmi les hommes, deux grands ressorts dans les affaires, deux grands mobiles dans les mœurs & dans les passions autant que renfermées dans de justes bornes, ils annoncent la vertu de celui qui les porte, & l’Empire à ceux qui les voyent, autant l’excès, l’immodestie, l’affectation par un effet contraire décélent la corruption de celui qui s’y livre, & la répandent dans ceux qui s’en laissent toucher, ils entretiennent l’orgueil ou l’humilité, la modestie ou la légèreté, la molesse ou l’austérité ; & par conséquent des exemples continuels & des objets frappans de vertu ou du vice, des grâces séduisantes ou des invitations édifiantes ; c’est une espèce de sermon éloquent.

120. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

L’affaire parut assoupie, une nouvelle piece a tout reveillé. […] Le vénérable Sénat se souvint de l’ancienne affaire, rejeta les corrections & même la piece, & refusa de la jouer. […] Ce défaut dans les femmes est fort rare, on devroit bien plutôt attaquer les femmes ignorantes qui ne savent pas les élemens de la religion, ni les affaires de leur ménage, & ne connoissent que l’art de la parure, les jeux, les spectacles, la coqueterie ; elles sont en très-grand nombre, & font un très grand mal.

121. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Il ajoute que les Poètes s’attiraient autrefois de l’admiration pour les grands services qu’ils rendaient : ils instruisaient de tout ce qui avait rapport à la Religion et à l’Etat : ils polissaient les mœurs, modéraient les passions, perfectionnaient l’esprit, et apprenaient aux hommes à devenir habiles pour leurs affaires personnelles et pour les emplois publics. […] « L’affaire essentielle du Poète est de réjouir. […] Gomez qui soupçonne Dominique d’avoir été corrompu par argent pour une affaire nullement honorable, lui répond : « Hé, oui PèreLa pointe roule sur le mot Angel qui signifie en Anglais et un Ange et une monnaie valant deux écus.

122. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

[NDE] bons ménagers = qui gèrent bien leurs affaires (ici employé ironiquement).

123. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

vie des femmes est un développement continuel de leurs mœurs, au lieu que celle des hommes, s’effaçant davantage dans l’uniformité des affaires, il faut attendre, pour en juger, de les voir dans les plaisirs.

124. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Le temps est tout ensemble et trop lent et trop vite pour l’amour que les hommes portent aux affaires de ce monde, car il n’en donne la jouissance, qu’après beaucoup de remises, et puis il la réduit bientôt au rang des choses passées.

125. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Le sieur Lonvai porte son affaire au Châtelet. les Comédiens la font évoquer au Conseil, & renvoyer aux premiers Gentilshommes de la Chambre & aux Intendans des Menus, chargés de la police du Théatre de la Cour ; mais qui ne sont point chargés des autres Théatres ; & il y a cent exemples des sentences du Châtelet, d’arrêts du Parlement sur les procès des Comédiens : ils ont même un conseil d’Avocats & Procureurs au Châtelet & au Parlement. […] A ces grands mots ne diroit-on pas qu’il s’agit de quelque affaire d’Etat entre des têtes couronnées ? […] La débauche, le libertinage, la séduction, l’adultere étoient des affaires sérieuses. […] Le crédit des courtisannes est incroyables ; protection, honneurs, graces, emplois, dignités, c’est par elles que tout s’obtient ou se refuse ; d’elles dépend le gain des procès & le succès des affaires. […] On y voit les détails de cette grande & importante affaire, avec tout l’appareil des loix, ordonnances, réglemens, arrêts qui n’y ont jamais pensé.

126. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Pour moi qui ne suis point de Port-Royal et qui n’ai de part à tout ceci qu’autant que j’y en veux prendre, je crois que sans vous faire d’affaire avec le P. du Bosc, ni avec M. de Marandéb, je vous puis dire un mot sur le sujet de votre lettre. […] Mais vous n’y regardez pas de si près ; et d’ailleurs c’est là tout le nœud de l’affaire.

127. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Les règles des Jésuites y sont absolument contraires, ces règles célèbres, si bien combinées pour un gouvernement despotique, que le Cardinal de Richelieu, ce grand politique, disait qu’ « il n’en voudrait pas davantage pour gouverner tout un monde », et pour cette raison ne donna aux Jésuites aucune entrée, ni dans sa conscience, ni dans les affaires de l’Etat, et fit renvoyer de la Cour le P. […] Il était réservé à notre siècle de voir de semblables horreurs, et à la Société de les enfanter, etc. » Ce n’est pas à nous assurément à entrer dans les affaires des Jésuites ; nous ne rapportons ce morceau que pour faire voir ce que les Magistrats pensent de la comédie, même des collèges, combien ils la croient opposée au respect dû à la religion, à la pratique des vertus chrétiennes, et à la bonne éducation de la jeunesse.

128. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Le but du Gouvernement en imposant silence à la Comédie sur certains états, est sans doute d’empêcher les peuples de sortir du respect & de la soumission qu’ils doivent à ceux qui gerent les affaires publiques.

129. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Ils n’épargnent ni peine, ni soins, ni frais pour attirer le public. « C’est assez l’ordinaire, dit l’Auteur du Comédien, que des enfans adoptifs, aient plus d’attention que nos vrais enfans, à se rendre dignes de notre tendresse. » Les connoisseurs poussent si loin la délicatesse sur ce point, que les habits même des Acteurs les réfroidissent, s’ils savent qu’on leur en ait fait présent, ou que l’Acteur, mal dans ses affaires, n’ait pas du en avoir de si magnifiques.

130. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

On loue, il est vrai, quiconque se dépouillant de ses préjugés a recours aux oracles légitimes, & fait en conséquence un sacrifice généreux, brûlant ce qu’il avoit adoré : une telle disposition est toute différente de la vôtre ; dans une affaire d’où votre salut dépend, vous devriez agir avec plus de prudence, votre choix n’est nullement digne de la sagesse chrétienne.

131. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

« Il faut s’abstenir, dit ce Souverain Pontife, les jours des Fêtes de toutes les affaires séculières, afin que l’âme Chrétienne puisse plus librement et entièrement les passer dans l’Eglise, et s’entretenir avec Dieu par des Psaumes, des Hymnes, et des Cantiques spirituels. » « Idcirco in diebus festis ab opere mundano cessandum est, ut liberius ad Ecclesias ire, Psalmis, Hymnis, et Canticis spiritualibus insistere, orationi vacare, etc. valeat Christianus. » Il est donc évident par l’autorité de ce Pape, et par plusieurs autres que nous en avons rapportées, que le fondement général de toutes les prohibitions qui regardent la solennité des Fêtes, est l’obligation de les sanctifier, qui nous est imposée dans l’Ecriture sainte, et par le commandement de Dieu même.

132. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

les affaires de l’Etat n’occupèrent jamais tant d’Imprimeurs, de colporteurs et de lecteurs.

133. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Jaloux des agrémens & de l’élegance des mœurs, qui en annonce presque toujours la ruine, il sembloit ne se mêler des affaires de la République, que pour se délasser des plaisirs. […] Le Mercure de novembre, qui rapporte ce grand événement comme une affaire d’Etat, ne fait pourtant qu’un éloge modeste de cette Actrice : Elle est utile, agréable, joue avec aisance, avec agrément, avec distinction, mais ne t’éleve point à l’énergie des passions. […] Le dégoût des loix, le retardement des affaires en sont la suite.

134. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Comme il donnoit des conseils au Peuple sur toutes les affaires de la République, il devint un homme si important, que le Roi de Perse demanda un jour à l’Ambassadeur de la Grece des nouvelles de ce Poëte qui rendoit ses citoyens redoutables à ses ennemis. […] Les Comédiens se mêloient des affaires de l’Etat, & ce fut un Comédien qu’on députa à Philippe pour Ambassadeur : ce qui faisoit dire à Démosthene, qu’un Comédien abusant de l’impunité que son art lui avoit obtenue, portoit des coups mortels à la République, & y tournoit tout au gré de la République à qui il étoit vendu.

135. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

C’est ainsi que le monde remplit les ames d’une negligence si dangereuse, qu’elles font voir par là, que leur salut n’est pas leur affaire capitale ; negligence, que le Saint Esprit condamne dans les saintes Ecritures, quand il dit : Proverb. 3.

136. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

[Acta Ecclesiae Mediolanensis, p. 6]  : ne jugeant pas que les chrétiens, dont les affaires sont si graves, et doivent être jugées dans un tribunal si redoutable, puissent trouver de la place dans leur vie pour de si longs amusements ; quand d’ailleurs ils ne seraient pas si remplis de tentations, soit grossières, soit délicates, et par là plus périlleuses ; ni se passionner si violemment pour des choses vaines.

137. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

L Es princes de tous côtés se déclarent ouvertement pour le théatre, la scène est aujourd’hui une affaire d’état, toutes les gazettes & les journalistes en font régulierement mention à côté des affaires de la guerre & de la paix : A Vienne en Autriche le 3 mai 1766. […] Ces villes sont un monde où l’embarras des affaires est accablant : il faut faire de longs voyages, pour trouver ceux dont on a besoin, dispersés au loin de toutes parts, on ne se connoît pas d’une rue à l’autre, le théatre lui-même y est coûteux & difficile, quelque vaste que soit la salle, à peine peut-elle contenir la millieme partie des habitans, elle ne suffit pas même aux oisifs embarrassés de leur existence, inutiles & à charge au public & à eux-mêmes, pour qui on dit être nécessaire un amusement devenu pour eux insipide. […] L’aventure de l’évêque qui fait porter la croix devant lui pour se faire saluer, est un conte fait à plaisir ; ce droit qui n’est accordé qu’aux archevêques, est une affaire d’étiquette postérieure à ce temps.

138. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Augustin : « Je veux que vous vous ménagiez, car il est de l’homme sage de relâcher quelquefois son esprit appliqué à des affaires. » Cet Ange de l’Ecole indique ensuite l’espèce de plaisirs qu’il conseille de prendre.

139. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Les hommes d’état généralement parlant, furent de tout temps des hommes choisis et remarquables par leur génie, leurs talents, leur habileté et leur dextérité à manier les affaires politiques.

140. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

» Ne peut-on pas se procurer des divertissements plus décents et plus utiles à la santé, dans les promenades champêtres, où l’on se repose de ses travaux, où l’on se remet de l’étourdissement des affaires, « où l’air infecté des spectacles est remplacé par un air bienfaisant, travaillé des mains de la nature ; où, au lieu des émanations léthifères de toute espèce concentrées dans un espace étroit, on ne respire que le parfum de plantes salutairesbi ? 

141. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Considerant, comme elle le fait, l’homme sous trois rapports, c’est-à-dire, ou comme pris solitairement & réduit à lui-même, ou comme occupé dans le sein d’une famille, ou comme engagé dans les affaires Civiles, elle fait profession de lui donner des regles de conduite pour ces trois Etats : & certes elle ouvre un vaste champ à sa Morale. […] Nous le sommes en effet : nous voulons des Medecins qui sçachent & qui sentent qu’ils ont affaire à des hommes. […] D’où vient que l’immortel Richelieu, aussi superieur à l’homme par l’élevation du genie, qu’au sujet par l’étendue de l’autorité, ne dédaigna pas (dit-on) de délasser en traçant des vers Tragiques, une main qui tenoit le timon de l’Europe, & de donner à la réforme & à la perfection de la Scéne des soins qu’il déroboit aux affaires de la guerre, de l’Eglise & de l’Etat ? […] Des oisifs de toute espece, des paresseux de profession, dont l’unique affaire est de ne rien faire ; l’unique soin, celui de n’en point prendre ; l’unique occupation, celle de tromper leur ennui : passant de la table aux cercles ou au jeu, & de là aux Spectacles, pour y assister sans goût, sans discernement, sans fruit ; fort satisfaits au reste d’avoir rempli le vuide d’un temps qui leur pesoit. […] Des gens plongés dans des emplois laborieux, accablés d’affaires soit publiques, soit particulieres ; agités par les flots tumultueux de mille soucis, emportés par le tourbillon de la fortune.

142. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Elle eût été plus utile que celle des Femmes savantes, & même une troisieme des Femmes ignorantes, vice très-commun & bien plus pernicieux que celui des savantes ; il en est qui ignorent, & affectent d’ignorer les premiers principes de la Réligion, des affaires du ménage, les loix de la politesse, de la bienséance, & s’en font gloire, & sont hors d’état d’élever leur famille, de veiller sur leur maison, & de remplir leur dévoir. […] La Reine Glorieuse apprendroit à son mari à lui obéir, cela seroit d’un bon exemple pour les nôtres ; mais pour un bien qu’elle nous seroit, il en arriveroit bien de maux, si nous avons une Reine pleine de vanité, elle tiendra tous les matins conseil de beauté, pour inventer des modes, & tous ces conseils n’avanceront point les affaires de l’Etat.

143. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Ce réglement est sage, il seroit bien à souhaiter qu’on en fît l’application au Théatre, & que les Ecclésiastiques ne se mêlassent pas plus de galanterie & de Spectacle que des affaires d’Allemagne. Ces sujets sont infiniment plus étrangers à l’Eglise que les affaires de l’Evêque de Spire ne le sont à un François, & leurs liaisons avec les actrices plus dangereuses & plus suspectes que leurs intelligences avec les Cours Germaniques.

144. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Et tous les noirs chagrins des maris & des pères Ont toûjours des galans avancé les affaires. […] L’un fait beaucoup de bruit qui ne lui sert de guères ; L’autre en toute douceur laisse aller ses affaires, Et voyant arriver chez lui le damoiseau, Prend fort honnêtement ses gands & son manteau.

145. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

On seroit étonné de voir la sainteté d’une si vénérable assemblée si peu respectée, si on ne savoit que les Comédiens ne respectent rien ; mais on auroit tort de tirer avantage de son silence, pour autoriser le théatre, soit dans le mystère donné à l’Empereur, auquel vrai-semblablement grand nombre de Prélats assistèrent, parce que ce spectacle, jusqu’alors inconnu, fut regardé dans les idées du siecle comme un acte de religion, soit pour les Batteleurs & les Courtisannes, qu’on ne le soupçonnera pas sans doute d’avoir approuvé, parce que ces saintes assemblées, uniquement occupées des affaires de religion, n’ont jamais prétendu avoir inspection sur la police. […] Les Évêques se bornent à défendre dans le for de la conscience, à excommunier, à exhorter, à faire prêcher ; le reste est l’affaire du Magistrat.

146. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Mais comme sa famille, autrefois protestante, avait quitté le royaume, et que la branche aînée, qui s’était établie en Allemagne, y avait emporté tous les titres, Floridor demanda un délai d’une année pour les faire venir ; ce qui lui fut accordé, et l’affaire en demeura là. […] Le Conseil du Roi, qui ne voulait pas nuire à une famille innocente et distinguée, lui donna le délai qu’il demandait, et cette affaire en demeura là.

147. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cette difficulté sur le mariage des Comédiens a occasionné bien des affaires singulières. […] Ne quittons pas ces deux affaires, sans recueillir des plaidoyers des Avocats des traits réjouissants qui servent à caractériser le théâtre.

148. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Le châtiment est l'affaire d'un moment, c'est le dénouement de la pièce, dont l'idée à peine saisie est effacée dans l'instant par la farce qui suit. […] [NDE] Utilisé au parlement de Paris pour signifier la chambre chargée des affaires criminelles j.

149. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Cette affaire ne me regarde pas, il est vrai, mais je vois les intérêts de l’Art, & il est permis, je pense, à tout galant homme, surtout à un Amateur de Spectacles, de les soutenir, & même de les défendre envers & contre tous, & l’on ne peut que lui en savoir bon gré.

150. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Moliere avance qu’elle fut conçue, composée, apprise, exécutée en quinze jours ; on peut dire de cette fanfaronade, ce que lui-même fait dire au Misantrope : voyons, Monsieur, le tems ne fait rien à l’affaire , les plaisirs publics cachent souvent les desastres particuliers.

151. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Le Clergé doit savoir d’ailleurs que l’institution d’un ministère des affaires ecclésiastiques est une voie que le Gouvernement a sans doute voulu ouvrir pour faire concorder les lois ou usages de l’Eglise avec les lois ou usages de la nation, et il me paraît tout naturel qu’il eût été du devoir de M. l’archevêque de Rouen, avant de lancer son acte fulminatoire, de prendre conseil du ministre qui est chargé de ce département, et je ne fais aucun doute que, dans le secret du cabinet, son excellence ne l’eût invité ou à modifier, ou à supprimer un pareil acte.

152. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

» De tous les Droicts assez entends l’affaire » Pour exploicter sans long temps pretendu » Au fonds d’enfer je puisse estre pendu » Si en brief temps je ne fais des merveilles » Puis qu’il convient que je souffle es oreilles » Bien tost mourront les coquins de Jesus. » Lucifer aiant partagé entre les Diables ses commissions, Sathan lui parla de la sorte : » Voy Lucifer tous Dyables sont enclins » Par tours souldains mouvemens & declins » Dessus les champs leur deuoir tres bien faire, » Mais au depart pour mieulx nous satisfaire » Ta patte estends sur nos groings dyabolicques » Pour confermer nos esprits drachoniques » Que recevons pour benediction Là même, folio 5. verso.

153. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Il en est d’un genre différent, dont les chefs du gouvernement doivent s’occuper comme d’une affaire qui leur est particulière, et d’autant plus digne de leurs regards, qu’elle regarde la destinée générale des empires. […] Ne permettez pas qu’une destructive frivolité abolisse dans nos villes, dans les campagnes qui les environnent, ces retraites champêtres et solitaires où par des promenades et des divertissemens honnêtes se nourrit l’esprit de société et d’amitié, où la pensée trouve un asyle ; où l’homme se repose de ses travaux ; se remet de l’étourdissement des affaires, se détrompe des illusions essuyées dans le commerce du monde22 ; où l’air infecté et réellement létifère des spectacles23 est remplacé par un air bien-faisant, travaillé des mains de la nature ; où au lieu des émanations morbifiques de toute espèce concentrées dans un espace étroit24, on ne respire que le parfum des plantes salutaires.

154. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Madame Staal étoit à la Bastille pour quelque affaire d’Etat où elle avoit été impliquée ; & on lui faisoit son procès. […] Elle gâteroit toutes les affaires : Flagrantes perfusa genas cui plurimus ignem subjecit rubor.

155. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Un autre délire de Madame de Gomez, Auteur de ces bagatelles, est de se mêler des affaires ecclésiastiques. Qui s’attendroit qu’au milieu de cette multitude d’histoires galantes que débitent cinq ou six amans avec leur maîtresses qui passent quelques jours dans une maison de campagne à jouer, à se promener, à boire & manger, à dire des choses tendres, en un mot des journées amusantes, c’est-à-dire, au milieu de toutes les frivolités dont leur cœur & leur tête sont remplies, on s’avisat de traiter des affaires de la Régale & de Boniface VIII, de faire le procès au Pape Innocent XI de rapporter & d’éplucher les brefs qu’il écrivit, & ce que fit alors contre lui le Clergé de France : risum teneatis amici  ?

156. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Surprise avec lui dans sa chambre, & ensuite pendant la nuit dans un bois, au lieu d’en être couverte de confusion, elle se moque de son mari & l’insulte, & se tire si bien d’affaires par ses fourberies, qu’elle en est récompensée & passe pour une Lucrèce, & le mari est forcé de lui demander pardon à genoux, ainsi qu’à son amant, sous le bâton du beaupère, vieux gentilhomme ridicule, qui avec sa femme porte l’entêtement de sa noblesse à un excès sans vrai-semblance. […] L’épouse, dans l’intention du Créateur, devoit être une compagne fidèle qui partageât les biens & les maux, les devoirs & les travaux, qui consolât dans les peines, soulageât dans les infirmités, aidât dans les affaires ; ce n’est plus qu’un objet odieux, un tyran intraitable, une source de chagrin & d’ingratitude, dont on ne peut trop tôt se débarrasser, dont le trépas est une fête, qu’on craint de retrouver jusques dans les enfers.

157. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

On a beau vanter les délices de la campagne, les plaisirs de la solitude, la volupté d’un repas frugal, le murmure d’un ruisseau, la mélodie des rossignols, un homme étourdi du tumulte de la ville & de la Cour, enivré du plaisir du jeu, de la table, du spectacle, entraîné par les amusemens & le torrent des affaires, peut-il soutenir les horreurs d’un désert ? […] Elle montra beaucoup de courage dans les adversités, & de dextérité dans les affaires.

158. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

20Il y avoit trois genres de Questeurs, d’Vrbains ou de la Ville, qui ne prenoient soin que des deniers publics, de Criminels, pour les coupables, & de Provinciaux pour les affaires estrangeres. […] Auguste, depuis choisit le Temple de Mars ; où cet Empereur ordonna au Senat de s’assembler pour deliberer sur les affaires de la guerre & des Triomphes.

159. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

 » La sixième enfin est, que dans le plaisir on ait égard aux circonstances du lieu, du temps, des affaires, et des personnes, « Non adhibendo ludum negotiis et temporibus indebitis. […] Vous serez sans doute obligé de réduire le nombre de ceux qui vont à la Comédie pour délasser le corps ou l’esprit à quelques gens d’affaires, de commerce, d’étude, de barreau, ou de quelque autre profession laborieuse. […] tout ce que vous pouviez dire, c’est qu’on avait tort dans le monde de la laisser aux Comédiens, puisqu’on l’avait ôtée aux Cabaretiers ; mais ce n’est pas ma faute, et ce n’est pas à moi seul que vous avez affaire. […] Il n’y eut qu’un Officier d’une Province même éloignée de Paris, sans doute mal dans les affaires, qui songea à les accommoder en prenant en mariage la fille plutôt l’argent de La Grange. […] Si MM. les Curés de Paris en usaient de même à l’égard des Officiers que le Roi entretient dans sa Cour ou dans ses Armées, qui ne seraient pas d’ailleurs scandaleux, n’auraient-ils pas raison de s’en plaindre hautement, d’en faire des affaires à MM. les Curés, et d’implorer sur ce sujet la protection du Roi ?

160. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Et le peuple qui se plaisait à la danse d'Hylas s'étant écrié contre Pylade qu'il ne pourrait mieux faire lui-même, il quitta sa place, et monta sur le Théâtre, pour danser cette Poésie ; et étant arrivé à cette parole, qui avait donné lieu à la contestation, il pencha la tête, et l'appuya de la main, à la façon d'un homme qui rêve ; et Auguste qui assistait aux Jeux, lui demandant pourquoi il représentait ainsi le grand Agamemnon, il répondit, parce que la grandeur d'un Roi ne consiste pas en la masse du corps, mais aux soins qui le font sérieusement penser aux affaires de son Etat.

161. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Ceux qui sont obligés de se livrer à des affaires pénibles qui leur causent trop de dissipation, ont-ils besoin de se livrer ensuite à des divertissements tumultueux qui attachent trop fortement leur esprit et qui les remplissent de folies ?

162. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

J’entens par le mot de Fable le tissu [ou le contexte] des affaires. […] Les Grands Poëtes Tragiques d’Athenes avoient en vue dans leurs Piéces les affaires publiques. […] Ce n’étoit pas pour nous que les Poëtes écrivoient ; ils étoient occupés des affaires des Athéniens : & il y a grande apparence qu’ils songeoient plutôt à cette utilité particuliere, & au Gouvernement d’Athenes, qu’à la Morale en général.

163. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Orosmane en devient jaloux, puis il condamne cette foiblesse, rend justice à Zaïre, & sort pour aller penser une heure aux affaires de l’État.

164. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Mais les comédiens & les comédiennes sont si occupés, ils ont tant d’affaires ?

165. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

En effet, dans le fort & le plus grand danger de la guerre, le Czar & Auguste, pour prendre de concert leurs mesures, convinrent d’une entrevue sur la frontiere de la Pologne ; &, aulieu de s’occuper de leurs affaires, ils passent quinze jours ensemble dans les plaisirs, se livrant à tous les excès de la débauche.

166. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

« Allez, dit cet éternel Chasseur, dont le caractère est un des mieux travaillés de la Pièce ; qu’Alworthy vienne tout-à-l’heure, c’est pour affaire pressée ; s’il ne peut quitter, j’irai moi-même. » Où pourra-t-on rencontrer une manière plus rigide d’observer les règles ?

167. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Ainsi je ne crois pas que l’instruction fût l’objet principal des Poëtes Dramatiques de l’Antiquité : ils songeoient plutôt à dire des choses qu’on pouvoit appliquer aux affaires présentes du Gouvernement : cette utilité étoit leur principal objet.

168. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Jeux Romains furent célébrés et dans le Cirque et dans la scène, par Cornelius Scipion et Manlius Vulson, Ædiles Curules, avec beaucoup de magnificence et de joie pour le bon succès de leurs affaires.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

On l’accusait d’avoir du goût pour les combats et la chasse des bêtes féroces, et il les fit tuer toutes à même temps : « Omnes feras uno momento jussit interfici. » On disait qu’il aimait les jeux du cirque et du théâtre, il n’y parut plus, il ne les permit plus, même les jours solennels de sa naissance et de son couronnement, où ils étaient d’usage : « Ne solemnibus quidem natalibus, vel imperialis honoris gratia putabat celebrandos. » Tant il savait être son maître, et dans l’âge le plus tendre égaler la force et la sagesse des vieillards : « Adolescentem videres senilem ferre sententiam. » Il y avait à Rome une Courtisane d’une beauté parfaite, qui corrompait la jeune noblesse, d’autant plus dangereuse que c’était une Comédienne (car dans toutes les affaires de galanterie il se trouve toujours quelque héroïne de théâtre) : « Scenicæ cujusdam forma et decore Romæ adolescentes nobiles deperire. » Valentinien ordonne qu’on la fasse venir à la Cour.

170. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal. […] Et bien loin encore que toutes ces éternelles leçons qu’ils écoutent de sang froid, comme ne les concernant pas, ou dont ils rient eux mêmes et font des applications à leur gré, les aient corrigés ; elles ne les ont pas même intimidés ; on a vu constamment ces chicaneurs déhontés, ces embrouilleurs d’affaires, ces fléaux des familles, couverts de la dépouille de la veuve et de l’orphelin, se multiplier, aller la tête levée, se présenter avec assurance, faire baisser les yeux aux honnêtes gens, parler de délicatesse et de justice plus haut que les de La Haye et les Valton.

171. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Il faut laisser au coufessionnal ces sortes d’affaires, & ne pas se livrer à une infinité de personnes qui se prévalent de tout. […] Caligula, Claude, Néron, Othon, Vitellius regnerent si peu, ou eurent tant d’autres affaires, qu’on ne pensa plus aux Juifs, que pour les exterminer par les mains de Vespasien & de Tite ; & les Juifs dispersés par toute la terre, ont si bien conservé l’horreur pour le théatre, comme opposé à la loi de Moyse, qu’il leur est défendu d’aller à la comédie, & qu’en effet ils n’y vont point.

172. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

tout ce qui est contenu dans les annales & les archives galantes de l’univers, toutes les affaires amoureuses des quatre parties du monde, & tout cela sans bouger de son fauteuil, où tout venoit lui rendre hommage, & lui protester, comme de raison, qu’elle étoit la plus belle, qui fut sous le soleil. […] Les femmes partout folles de la couleur de leur peau, partout se fardent ; mais ce n’est qu’une affaire de fantaisie, leur visage comme leurs habits & leurs meubles, présentent des variétés innombrables.

173. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Pierre, qui au milieu de bien des visions politiques, dit pourtant des vérités, mais les dit quelquefois brutalement, attribue à la comédie le peu d'éducation de Louis  XIV, et sa négligence pour les affaires dans les premiers jours de son règne, ainsi que son goût pour le luxe, le plaisir et la dépense, et tout cela par l'ambition du Cardinal Mazarin, qui pour gouverner sans obstacle, amusait ainsi ce jeune Prince (Annal polit. tom. […] « Ce Cardinal n'avait rien de mieux à faire que de laisser le Roi s'amuser tous les jours des plaisirs de son âge, et l'éloigner lui-même de toute sorte d'affaires ; il avait vingt ans qu'il ne savait que des danses, des mascarades, des tournois, des comédies, des jeux de cartes, etc.

174. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Je prie Nosseigneurs du Parlement de Paris d’en être les protecteurs & les exécuteurs, & que l’affaire soit décidée à la derniere audience du mois de décembre. » La singularité de ce testament, la multitude des objets, la difficulté de juger, en ont empêché l’exécution : l’intention est louable apparemment. […] Le Roi vint à passer, & ayant vu cette scène comique, il se mit à rire, & dit pour les consoler : Il vaut mieux que ce soit eux que d’autres ; ils ont bonnes jambes, ils se tireront mieux d’affaire : mais je doute que sur un tel théatre ils puissent jouer comme il faut. […] & vous seront de mauvaises affaires : on ne peut prendre trop de précautions pour ne se pas brouiller avec des personnes de ce rang.

175. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

        De mille affaires la victime,         Qui peut jamais lui faire un crime,         Quand il viendra tenir son coin Dans un délassement modéré, légitime ?

176. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

» Il répond qu'il ne s'agit pas des lieux, et que l'on peut aller même dans leurs Temples, pourvu que ce soit pour des raisons de la vie commune, qui ne regardent point les affaires pour lesquelles ils sont établis.

177. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

C’est une hérésie antichrétienne des plus manifestes, de la part de l’ultramontanisme, de vouloir s’ingérer dans les gouvernements de ce bas monde ; d’affecter une espèce de suzeraineté terrestre au-dessus de tous les trônes de la terre ; d’avilir les couronnes et les placer au-dessous de la tiare ; d’entretenir dans tous les Etats une foule de prêtres et de moines qui si souvent dans les affaires temporelles se montrèrent désobéissants envers l’autorité séculière ; d’entretenir enfin auprès des cours l’espionnage jésuitique des enfants de Loyola, afin de tâcher, par des moyens de corruption et par toutes sortes d’intrigues criminelles, influencer et régenter les ministres d’Etat, dans les opérations politiques qui ne doivent dépendre que de la volonté du prince.

178. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Pour éviter ce ridicule, elles ont abandonné les livres, et se sont lancées dans les affaires ; leurs boudoirs ressemblaient à des cabinets d’agence ; elles voyaient des hommes d’état, des politiques ; on les rencontrait souvent aux audiences des ministres ; mais leurs démarches, qui étaient souvent heureuses et utiles, ont été qualifiées de menées, et leurs personnes traitées d’intrigantes et encore tournées en ridicule. Enfin, elles ont essayé de prendre un parti mixte, en retournant aux sciences, particulièrement à l’histoire naturelle, surtout à la botanique, sans négliger l’affaire du luxe, les frivolités de la coquetterie.

179. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Les feuilles périodiques en sont pleines, début d’une actrice, déclamation d’un acteur, ariettes, pas de trois, décoration, c’est la nouvelle de chaque jour ; les affaires de l’Etat intéressent moins. […] Trop de femmes étoient intéressées dans cette cruelle affaire, la piéce entiere a été punie du crime de quelques vers ; il est vrai que c’étoit fort imprudemment parlé contre ses juges, & le procès n’en a pas été mieux jugé.

180. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Henri III pendant vingt années esclave de ses Mignons, livré avec eux à la plus infame débauche, occupé des jeux les plus indécens, & les plus puériles, joua le rôle de l’Actrice la plus dissolue & du plus vil baladin, & plein de l’opinion de sa suffisance méprisoit tous les sages conseils, & plongé dans les plaisirs & l’indolence abandonnoit aux mains les plus méprisables toutes les affaires de ses Etats dans les temps les plus orageux & les plus critiques. […] A-t-on le loisir de penser à ses affaires, à son mari, à ses enfans, à ses domestiques ?

181. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Le judicieux Législateur, dont les vûes profondes en pénétroient les funestes suites, lui dit, frappant la terre de son bâton : Tu te trompes, ces jeux sont plus pernicieux que tu ne penses ; après avoir appris à mentir par amusement, nous nous ferons un jeu, une habitude de mentir dans les affaires les plus importantes.

182. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Lorsque vous revenez chez vous plein de l’image et épris des charmes d’une femme étrangère, votre propre femme vous paraît sans agréments, vos enfants vous sont à charge, vos serviteurs incommodes, votre maison ennuyeuse ; les soins journaliers de vos affaires vous fatiguent et vous pèsent, tous ceux qui vous approchent vous choquent et vous blessent.

183. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Maître de la République Romaine, qu’il ne tint qu’à lui de détruire, toutes ses affaires allèrent en décadence, il fut obligé de quitter l’Italie, et enfin perdit et sa patrie et sa gloire dans les plaines de Zama, où il fut vaincu par Scipion.

184. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Quelle nécessité que tant de monde apprenne si fort à danser, à chanter, à jouer des instruments, le dispute aux danseurs et aux musiciens de profession, emploie à grands frais les années entières à des exercices pour le moins inutiles, et néglige les études sérieuses, les devoirs de son état, ses propres affaires ?

185. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

L’empire du Mexique dans l’Amérique septentrionale, peut être aussi puissant que celui du Pérou, n’étoit pas aussi bien policé quand il fut conquis par Fernand Cortez, soit que les peuples y fussent moins spirituels & moins traitables, soit que les Princes eussent été moins heureux, & moins Philosophes que les Incas ; peut-être que n’ayant pas eu d’Historien comme Garcilasso de Vega, du sang royal, fort instruit des affaires du Pérou, nous ne connoissons point l’histoire du Mexique ; du moins est-il certain par tout ce que nous en savons, qu’on n’avoit point à Mexico, comme à Cusco & à Lima, un théatre régulier, où l’on représentât de vrais drames selon les regles de l’art, soit dans le genre noble entre des grands & des Héros, les seuls que permettoient les Princes Péruviens, soit dons le genre subalterne, bourgeois & bousson, comme en ont tous les théatres d’Europe. […] Le spectacle n’étoit pas au Mexique, non plus que dans tout l’Orient, une affaire sérieuse comme en Europe, où l’importance qu’on lui donne, la perfection qu’on y exige, l’attention qu’il faut y avoir pour en saisir les beautés, en goûter l’exécution, en font un exercice aussi fatigant qu’amusant.

186. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Le tragique fait penser profondément, s’occupe d’objets sérieux, fait parler des personnes graves, décentes, élevées, raisonne dans le conseil des Princes d’affaires importantes, & traite de grands intérêts. […] Moliere joua toute la Cour, mais ce ne fut que les vices & les ridicules des Courtisans, jamais il ne parla politique, ni ne s’avisa de raisonner sur les affaires de l’Etat.

187. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

le salut est préférable à tout, c’est l’unique affaire. […] Alexandre, aux prises avec Porus, l’ennemi le plus redoutable, voit par hasard une Indienne, en est subitement épris, quitte son camp et ses affaires pour aller mettre sa personne et son royaume à ses pieds.

188. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

L’Action, ou Fable, est le tissu, le contexte des affaires, la composition des choses : c’est par ce tissu, cette composition, par l’art de disposer sa Fable, que le Poëte est, suivant Aristote, plus Poëte, c’est-à-dire plus créateur, que par ses Vers. […] « La plus belle des Reconnoissances est celle qui étant tirée du sein même de la chose, se forme peu à peu d’une suite vraisemblable des affaires, & excite la terreur ou l’admiration, comme celle qui se fait dans l’Œdipe de Sophocle & dans l’Iphigénie : car qu’y a-t-il de plus vraisemblable à Iphigénie que de vouloir faire tenir une Lettre dans son Pays ?

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