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152. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

» La Suivante revient d’abord à l’incommodité de sa Maîtresse, par trois fois est interrompue de même, répond de même, et revient de même, ce qui est la manière du monde la plus heureuse et la plus naturelle de produire un caractère aussi outré que celui de ce bon Seigneur, qui paraît de cette sorte d’abord dans le plus haut degré de son entêtement : ce qui est nécessaire, afin que le changement qui se fera dans lui quand il sera désabusé (qui est proprement le sujet de la pièce) paraisse d’autant plus merveilleux au Spectateur. […] Qualité commune presque à tous les bigots, qui, pour l’ordinaire, ayant peu de moyens et beaucoup d’ambition, sans aucun des talents nécessaires pour la satisfaire honnêtement, résolus cependant de l’assouvir à quelque prix que ce soit, choisissent la voie de l’hypocrisie, dont les plus stupides sont capables et par où les plus fins se laissent duper. […] La Religion a ses lieux et ses temps affectés pour ses sacrifices, ses cérémonies et ses autres mystères ; on ne peut les transporter ailleurs sans crime : mais ses vérités qui se produisent par la parole, sont de tous temps et de tous lieux ; parce que le parler étant nécessaire en tout et partout, il est toujours plus utile et plus saint de l’employer à publier la vérité et à prêcher la vertu, qu’à quelque autre sujet que ce soit. […] Or non seulement la galanterie de Panulphe ne convient pas à sa mortification apparente et ne fait pas l’effet qu’il prétend ; ce qui le rend ridicule, comme vous venez de voir : mais cette galanterie est extrême aussi bien que cette mortification, et fait le plus méchant effet qu’elle pouvait faire, ce qui le rend extrêmement ridicule, comme il était nécessaire pour en tirer le fruit que je prétends. […] Ceux qui ont étudié la nature de l’âme, et le progrès de ses opérations morales, ne s’étonneront pas de cette forme de procéder si irrégulière dans le fond, et qu’elle prenne ainsi le change, et attribue de cette sorte à l’un ce qui ne convient qu’à l’autre : mais enfin c’est une suite nécessaire de la violente et forte impression qu’elle a reçue une fois d’une chose, et de ce qu’elle ne reconnaît d’abord et ne juge les objets que par la première apparence de ressemblance qu’ils ont avec ce qu’elle a connu auparavant, et qui frappe d’abord les sens.

153. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Aux considérations générales sur la comédie, le Législateur en ajouta de particuliéres aux Actrices ; parce que l’amour qu’elles inspiroient, n’avoit pas des suites moins funestes que la passion pour le Théatre, & qu’il n’étoit pas moins nécessaire de réprimer l’un que l’autre. […] Et un peu plus bas : Il est nécessaire que celui qui se fait craindre de plusieurs personnes, en craigne aussi lui-même plusieurs.

154. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Voltaire avoue que cette cérémonie est bizarre ; mais il la croit nécessaire, & qu’elle étoit utile pour le peuple Russe. […] L’Ambassadeur avoit ordre d’emprunter un million au Grand-Seigneur ; le Grand-Visir répond : Mon Maître sait donner quand il veut ; mais il est au-dessous de sa dignité de prêter : on fournira abondamment au Roi de Suede tout ce qui est nécessaire pour son voyage, on lui fera des présens.

155. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Après ce beau galimatias qui ne conclut rien, ce charitable donneur d’avis veut, par un grand discours fort utile à la religion et fort nécessaire à son sujet, prouver que les pièces de Molière ne valent rien, pource qu’elles sont trop bien jouées et qu’il sait leur donner de la grâce et en faire remarquer toutes les beautés. […] Il n’en dit pas deux mots de suite, il ne veut pas que l’on lui en parle, et si l’auteur lui a fait dire que « deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit i », ce n’était que pour faire reconnaître qu’il était athée, pource qu’il était nécessaire qu’on le sût, à cause du châtiment.

156. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Sully n’aurait vu dans les spectacles que ce que tous les gens sages y voient : un délassement utile et nécessaire, le seul digne d’occuper des gens sensés et de leur faire moins regretter le loisir qu’ils sont forcés de donner à la réparation de leurs forces, et de la tête et de l’esprit. […] En supposant d’ailleurs que le vin fasse éclater les mauvais desseins qu’un méchant couvait à jeun, il faut donc regarder comme un malheur qu’il se soit enivré, car il aurait peut-être toujours couvé, dans son sang-froid, un projet funeste dont l’exécution lui aurait paru dangereuse, tant qu’elle n’aurait pas pu être accompagnée de certaines circonstances que sa prudence lui faisait juger nécessaires, au lieu que l’ivresse l’aveuglant sur les dangers de l’entreprise, sa témérité lui fait tenter avec succès ce qu’un homme à jeun n’aurait pas osé tenter.

157. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Ce sont encore choses du monde auxquelles il n’osent dire qu’ils eussent renoncé, et qu’elles ne soient nécessaires. […] Je dirai encore et pour fin, qu’ès jeux la qualité d’iceux et des personnes, ne les rend pas seulement mauvais mais aussi le tropaf, ou importunité de ceux qui autrement ne seraient pas mauvais : car il faut qu’il y ait une grande modéranceag et qu’ils soient faits par nécessité comme nous avons dit du dormir et non pas si souvent, parce qu’il n’est pas tant nécessaire.

158. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Nos entre-Actes sont quelquefois vraisemblables : mais il n’est pas vraisemblable, que dans toute Action Dramatique, il soit nécessaire que les Acteurs disparoissent tous de concert, regulierement quatre fois. […] Ainsi elle n’avoit rien que de grave, & elle étoit si nécessaire que dans l’Ajax de Sophocle, dont le Chœur est composé de Soldats qui sont censés ne savoir pas danser, le Poëte suppose que dans un transport de joie, ils invoquent le Dieu Pan, celui qui regle les danses des Dieux, pour qu’il leur inspire une danse, Parce que, disent-ils, dans un pareil sujet de joie, il faut nécessairement que nous dansions. […] Les fonds nécessaires aux frais de ces Représentations, furent assignés sur les fonds de la Guerre, & on décerna la peine de mort contre celui qui proposeroit de restituer ces fonds au besoin de l’Etat.

159. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Nous sommes : être agréablement est le but de tous nos soins, le terme de tous nos vœux, de tous nos appétits : cet ambitieux que vous voyez remper, ne s’abaisse que parce qu’il espère parvenir par-là, à maîtriser : il semble qu’il essaye jusqu’où il pourra ravaler un jour impunément la triste humanité : l’avare qui se refuse le nécessaire, ne le fait que parce qu’il a mis tout son bonheur plutôt dans le pouvoir de goûter les plaisirs, que dans leur jouissance : l’Indien & le Japonois qui se déchirent en l’honneur de Fo, espèrent en souffrant des douleurs horribles, se rendre plus sensibles aux voluptés qui les attendent ; ils ressemblent à ces gourmands qui ne se livrent à de violens exercices, que pour exciter vivement l’appétit, & goûter ensuite avec plus de sensualité le plaisir de le satisfaire. […] A la bonne heure : admettons le plaisir comme délassement nécessaire ; les danses & la Musique comme procurant ce délassement : les Drames Français, comme renfermant toujours quelque leçon utile, comme éclairant l’esprit, formant le cœur, nous apprenant à nous tenir sur nos gardes ; le Théâtre de la Nation comme une Ecole du monde, où les jeunes-gens achèveront leur éducation avec moins de danger qu’au milieu de bien des cercles. […] Si la Pièce est sage, instructive, comme le Misanthrope, le Menteur &c. en elle-même, elle doit corriger, épurer les mœurs : Si l’Acteur, si l’Actrice ont un autre but que de seconder le but du Drame ; si l’envie de plaire, de séduire leur fait chercher à réveiller dans les sens une volupté dangereuse ; si leur conduite expose à la dérision les maximes que le Poète met dans leur bouche, c’est alors l’Histrionisme qui devient contraire aux mœurs ; c’est lui qui ne peut manquer de vicier & d’anéantir l’effet naturel qui devait suivre le Drame ; non que ce soit un inconvénient réel, que la plupart des Spectateurs se trouvent attirés aux représentations dramatiques par le plaisir que donne le jeu de tel Acteur ou de telle Actrice ; cet attrait non-seulement augmente leur nombre, mais contribue infiniment à leur faire goûter la morale & les leçons : cependant s’il est nécessaire que l’attente ne soit pas trompée, & qu’on trouve ce genre de plaisir à nos Théâtres, il est clair en même-temps qu’une Pièce est bien imparfaite, & loin du but où doit tendre la bonne Comédie, lorsque son Auteur, sacrifiant le principal à l’accessoire, n’a cherché qu’à donner le plaisir résultant de la Représentation : la Pièce est dangereuse, lorsqu’elle nous divertit par des scélératesses* dans le Drame ; elle est inadmissible, lorsqu’elle ne plaît que par la volupté qu’y réveillent à chaque mot les mines provoquantes de l’Actrice, ou le jeu libre & sémillant de l’Acteur.

160. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Mais les Empereurs Chrétiens ne connaissaient rien de plus nécessaire que le culte et la loi de Dieu. […] 1.° La servilité de l’œuvre n’est pas douteuse pour tous les ouvriers qui travaillent au théâtre, aux décorations, aux habits, aux machines, aux chandelles, à habiller, parer les Acteurs et les Actrices les heures, les journées entières, et pour des objets qu’on ne peut certainement traiter d’absolument nécessaires ; pour tous ceux qui enseignent à chanter, à danser, à réciter, à jouer des instruments. […] Ce qui peut excuser, c’est que la plupart des péchés étant bientôt commis, ils n’emportent pas le temps qui serait nécessaire pour qu’une œuvre servile fût une transgression mortelle.

161. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Il n’est pas nécessaire de m’en occuper.

162. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Cette réserve et ces ménagements m’avaient paru nécessaires ; mais enfin je donnais mon dernier Ouvrage qui a pour titre, Réflexions historiques et critiques sur les différents Théâtres de l’Europe d ; c’est là où je dévoile mes sentiments, en faisant voir le besoin qu’ont tous les Théâtres d’être réformés, et en promettant au Public l’Ouvrage que je donne aujourd’hui.

163. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Vous qui savez & si parfaitement mainte chose peu nécessaire, ne saurez-vous jamais comme on aime un amant ? […] Il l’a pris pour son modele ; mêmes intrigue, confidences, situations, dénouement, craintes, remords, même rivalité en faveur d’une autre maîtresse, Biblis est calquée sur Phedre, & semble n’en être qu’une traduction libre, quoiqu’il y ait beaucoup de pensées propres au Comte, & même des traits plus beaux que dans Racine, semés sans doute à dessein, pour déguiser le plagiat, Précaution peu nécessaire au-delà des monts, où Racine n’est connu que de quelques amateurs. […] S’il portoit indiscretement son zele dans le tribunal de la Pénitence, où l’homme n’a point de voix (car il se confesse sans parler), jusqu’à traiter au nom de Dieu cette récréation si nécessaire & si légitime, de péché horrible, qu’il ne faut absoudre qu’après des épreuves préalables & éclatantes de repentir & de correction ? […] Ces abus sont-ils une suite naturelle & nécessaire de la chose ?

164. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Or ces trois précautions nécessaires selon saint Thomas, pour rendre un divertissement bon et louable, se trouvent-elles dans la Comédie d’aujourd’hui ? […] Après l’heureuse opération faite sur la personne sacrée de sa Majesté, tout le monde s’efforçant d’en faire paraître sa joie, le Te Deum fut chanté dans toutes les Eglises de Paris en action de grâces d’une santé si souhaitée, et si nécessaire à l’Etat. […] Quelques personnes croient que les Tragédies qui ont été introduites depuis, ne sont nullement nécessaires pour cela, leurs raisons sont fortes. […] Ces actions, disent-ils, nuisent beaucoup aux Régents, et à leurs disciples ; Aux Régents en ce qu’elles leur ôtent trois ou quatre mois du meilleur temps qu’ils aient, soit pour composer quelque nouvelle pièce, soit pour exercer les Acteurs ; et aux Ecoliers, en ce qu’elles dissipent leurs esprits, interrompent le cours de leurs études ; et non seulement les rendent plus paresseux à s’acquitter ensuite de leurs devoirs, mais aussi beaucoup plus fiers et plus indociles ; parce qu’ils s’imaginent qu’ils sont nécessaires, et qu’on ne peut se passer d’eux. […] Quoique le divertissement soit nécessaire à l’esprit, comme la nourriture l’est au corps, il ne s’ensuit pas qu’un chrétien puisse se proposer pour fin le plaisir des sens qu’on cherche particulièrement dans la comédie.

165. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Plusieurs embarras survenus à l’Auteur pendant l’impression de cet Ouvrage, ne lui ayant pas permis d’en voir les Epreuves, il s’y est glissé quelques fautes considérables, qui rendent cet Errata absolument nécessaire, dans lequel on trouvera en outre quelques Additions importantes.

166. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

J’espère cette grâce, Madame ; elle est nécessaire à celle qui veut être éternellement, &c.

167. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Mais comme la morale évangélique a dû me servir de base et d’objet de comparaison, il était naturel autant que nécessaire que je commençasse par considérer l’influence de la Chaire dans la société civile.

168. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Puisque les danses sont d’elles-mêmes indifférentes ; il est nécessaire que nous examinions les conditions et les circonstances qui les peuvent rendre mauvaises : commençons par la qualité des personnes.

169. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

En un mot, un seul événement suffit pour animer le Drame de notre Opéra : encore n’est-il pas nécessaire que cet événement soit essentiel & considérable : il suffit même de copier la moindre petite action de la vie de son principal personnage ; & souvent rien du tout. […] Autant qu’il est nécessaire de chercher un sujet facile, bas & sans intrigue, autant est on obligé de le rendre court & précis une fois qu’on a eû le bonheur de le rencontrer.

170. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

on rentre chez soi avec un cœur blessé, qui porte encore le trait empoisonné ; on a perdu le goût de la vertu & de la pudeur ; les plaisirs légitimes deviennent insipides ; le crime devient un assaisonnement nécessaire pour les rendre agréables & piquans ; on méprise tout ce qui ne porte pas écrit sur le front le caractere du vice, tout ce qui n’est pas marqué au sceau du démon. […] Lorsque les spectacles sont une occasion prochaine de péché mortel, quoiqu’on ne s’y trouve qu’à regret & par nécessité : c’est, dis-je, un péché mortel dans ce premier cas, 1°. parce qu’on autorise les acteurs par sa présence ; 2°. parce que l’on contribue à leur entretien, & que l’on coopere par conséquent au péché qu’ils commettent en représentant : s’il n’y avoit point de spectateur, il n’y auroit point d’acteur ; 3°. à cause du scandale ; 4°. à cause de la perte du tems ; 5°. par rapport au mauvais emploi de l’argent, qui est dû aux pauvres, s’il est superflu, ou aux autres besoins, s’il est nécessaire ; 6°. parce qu’on s’y expose presque toujours à l’occasion prochaine, & au danger presqu’inévitable d’offenser Dieu ; 7°. parce qu’en s’exposant ainsi à l’occasion prochaine de pecher, on tente Dieu ; 8°. parce qu’on fait une action que l’on ne peut rapporter à Dieu, & qui est directement contraire à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de vigilance, de priere, de recueillement, de pénitence ; 9°. parce qu’on viole les loix de l’Eglise, qui condamnent les spectacles & ceux qui les représentent.

171. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Cette considération n’a pas peu contribué au rétablissement de la Comédie, on l’a jugée un mal nécessaire ; cependant les Monarques ont de tems en tems renouvellé sa condamnation, étant contraints par la force de la vérité.

172. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Leurs besoins sont si pressans, leur nombre est si prodigieusement multiplié, qu’il devroit vous engager jusqu’au sacrifice d’une partie de votre nécessaire.

173. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Et quand bien en ces jours consacrés à la gloire de Dieu, on ne danserait qu’en secret, on ne serait pas exempt de péché ; Car encore que le scandale ne s’y trouve pas, on s’oppose manifestement, non seulement à l’ordre ; mais à l’esprit de l’Eglise, qui est celui de Dieu même ; puisqu’on perd par des actions séculières, le temps qu’elle avait marqué pour la mortification, et pour les autres exercices spirituels nécessaires à la sanctification des âmes.

174. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer.

175. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Les habits du Serail ont encore un avantage, ils rendent l’indécence nécessaire, comme une partie du rôle qu’on joue. […] Il est nécessaire que j’aille , disoit le grand Pompée, mais il n’est pas nécessaire que je vive. […] Puisqu’on croit le Théatre nécessaire, on ne risque pas de le voir tomber.

176. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

La richesse, la chaleur du pays, le mêlange avec les Barbares, le service des esclaves de toutes les couleurs, l’éloignement du Prince, la tolérance nécessaire du Gouvernement, le changement continuel des Vices-Rois, l’esprit primitif des Pyzarros & des autres usurpateurs qui n’étoient que des avanturiers, des libertins, des corsaires, sans mœurs, sans religion, sans probité, sans humanité, qui eurent & avec les habitans & entr’eux les guerres les plus cruelles ; cet esprit qu’ils y apportèrent, qu’ils y établirent, & qui subsiste encore, quoiqu’adouci par un gouvernement régulier, par la religion, par le Clergé, par l’état religieux, tout doit nécessairement entretenir dans le pays la plus grande débauche. […] Nos Lullis ne font pas de si grands prodiges, ils ne sont plus nécessaires ; les amans ne se tiennent pas sur les collines prochaines. […] Il n’est pas nécessaire d’avertir que Paris, le théatre & les Actrices sont l’original de ce portrait fidèle, Les Persans ont un esprit vif, un penchant enjoué ; ils aiment la poësie pour laquelle ils ont un genie particulier, & sont naturellement Acteurs. […] Dès que je me vis nécessaire je voulus partager les profits, & être en société avec le Directeur, ce qui me fut accordé.

177. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Dans une piece tirée des Contes soi-disant moraux de Marmontel, où le Poëte, apparemment peu fécond, rapporte mot pour mot le conte Annete & Lubin, deux paysans cousins germains : circonstance peu nécessaire, & qui n’est mise que pour fronder la loi de l’Église, qui défend le mariage entre parens, & sa bonté, qui accorde quelquefois la dispense de cet empêchement, Annete & Lubin se trouvent seuls à la campagne, sur le théatre & dans le livre, & prennent toute sorte de libertés criminelles. […] Il n’est jamais permis de s’exposer librement au péril dans une chose qui n’est pas nécessaire, tout est relatif & personnel en matiere de tentation. […] Son état seul rend la corruption nécessaire.

178. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Voilà l’air de famille de toutes ses pieces ; car parmi les éloges que l’Auteur se donne par-tout d’un air nonchalant, il fait beaucoup valoir que dans toutes ses pieces il n’y a pas une scène superflue, ni rien de superflu dans les scènes ; qu’au reste c’est un grand mérite, qu’il est plus difficile qu’on ne pense de traiter une action simple sans écart, sans remplissage, avec les seuls Acteurs absolument nécessaires, & ne faisant dire à chacun que ce qu’il doit précisément dire ; qu’il y a tant de variété & de fécondité dans son théatre, que les pieces n’ont pas même un air de famille. […] Le verbiage, les écarts, le remplissage, les longues & ennuyeuses tirades sont communes au théatre, & assez ordinairement l’unique fonds de bien des Auteurs ; mais il faut convenir que dans des pieces aussi courtes, dont il faudroit deux ou trois pour faire un bon acte, il seroit surprenant qu’on mît des répétitions, des longueurs & du superflu, puisqu’à peine y a-t-il assez de place pour le nécessaire. […] Sur-tout quand on ne veut faire que de petits riens d’un acte même assez court, & dont une bonne partie ne sont que des liaisons monosyllabiques, nécessaires pour soutenir la charpente, & qui ne coûtent rien, ce n’est point là du génie.

179. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Qui s’attendroit à voir dans l’événement le plus grand, le plus mémorable, les conquêtes d’Alexandre, les deux misérables passions d’amour d’Alexandre & de Porus, qui défigurent le caractère héroïque de l’un & de l’autre, & qui n’aboutissent qu’à nous insinuer que dans les plus grands hommes, au milieu de leurs plus belles actions, l’amour non-seulement est excusable, mais nécessaire ? […] Au-tour du théatre sera un bâtiment où logeront tous les Acteurs & Actrices, & les Comédiens retirés ; une salle pour le Conseil, & des boutiques pour les artisans nécessaires. […] Le public doit fournir les fonds nécessaires à ces dépenses, & acheter les habits & décorations jusqu’à ce que la caisse de la recette puisse y pourvoir.

180. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Il fut toujours nécessaire pour une bonne comédie de caractère d’aller chercher au fond du cœur le tableau des mœurs & le jeu des passions ; l’impudence, quelque grande qu’on la suppose, ne donne qu’une idée vague, superficielle, & souvent équivoque de la corruption des hommes. […] Le prélude même l’annonce, & le donne pour motif de sa sévérité. 1.° Les Actrices & les Danseuses ne laisseront entrer dans leurs loges que les personnes nécessaires (tout y entroit auparavant, leur toilette étoit un lieu public, & le premier spectacle). 2.° Elles ne pourront rester sur le théatre & dans les coulisses que pour jouer leur rôle, & se retireront d’abord après (c’étoit auparavant le rendez-vous où se passoient d’autres scenes). 3.° Les Acteurs & Danseurs qui viendront ivres, payeront six livres d’amende la premiere fois, & seront chasses la seconde, &c. […] Il y avoit encore bien de l’ouvrage à faire, & Favart a plus contribué que personne à y attacher la décence, si nécessaire à tous les amusemens publics, qui ne peuvent qu’y gagner, quoi qu’en disent les libertins.

181. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Il n’est pas malheureusement nécessaire de s’éfforcer beaucoup à nous la faire chérir. […] La magie du Spectacle, la vue d’une aimable Actrice ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des Drames dont l’intrigue agréable & galante, dont le stile léger & délicat, nous invitent à nous livrer à la tendresse. […] Qu’il est nécessaire de rapporter quelques endroits de Pièces modernes, qui sont les plus licencieux.

182. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Enfin le plaisir des sens qu’on se propose en allant à la Comédie, ne peut encore servir de légitime motif à un Chrétien pour y aller Car quoi que le divertissement soit quelquefois nécessaire à l’esprit pour renouveller sa vigueur, comme la nourriture l’est au corps pour réparer ses forces ; il ne s’ensuit pas pour cela, qu’on puisse aller à la Comédie pour se divertir et en faisant consister uniquement sa fin dans le divertissement. […] Ainsi elle est tout à fait opposée à l’esprit de prière, qui est si nécessaire aux chrétiens durant le pèlerinage de cette vie. […] que Nehemie étant animé de l’esprit de Dieu, reprit fortement les chefs des Juifs, de ce qu’ils souffraient qu’on profanât la sainteté du Sabath, en apportant en ce jour à Jérusalem des choses qui étaient nécessaires à la vie.

183. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Comment de jeunes gens, sans habitude au Théâtre et qui ne montraient encore que les dispositions nécessaires pour s’y distinguer un jour, auraient-ils pu faire cette impression sur des auditeurs consommés au Spectacle, et maîtres eux-mêmes du Théâtre, si la pièce n’était une de celles qui toucheraient le cœur le moins sensible, quand bien même on la débiterait comme on lit la gazette ? […] Pour fortifier un jeune homme dans ses exercices, pour le former et lui procurer la vigueur nécessaire, on doit lui proposer un but auquel il ne semble pas naturel qu’il puisse atteindre, afin qu’en multipliant ses efforts et ses tentatives, il acquière la force et l’adresse nécessaires pour y parvenir dans la suite.

184. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon.

185. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Or, on trouve ici la preuve, s’il était nécessaire, qu’il y avait des prêtres comédiens, et de l’autre, que les pèlerins et les confrères de la Passion, malgré les abus qu’ils introduisirent dans leurs comédies, ne pouvaient pas être excommuniés ; en effet, ils étaient trop bien protégés par le clergé lui-même : mais d’un autre côté, ils devaient être réformés et régularisés dans leur conduite, et c’est ce qui a été effectivement opéré par les gouvernements et sanctionné par le pape.

186. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Ce Théâtre, dira-t-on, qui, par tant de motifs, est devenu un divertissement si nécessaire et si chéri du Public, doit donc toujours être soutenu et protégé par les Souverains, et par les Magistrats.

187. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Il est quelquefois nécessaire de se divertir. §. 1. […] Le travail nous est nécessaire, mais il en faut adoucir l’amertume par le mélange du repos et du divertissement. […] Outre le poids des voix le nombre n’y doit point manquer, ni une, ni deux ne rempliraient pas l’oreille : Ces deux choses sont nécessaires, et néanmoins elles ne suffisent pas ; il est besoin que toutes les voix s’accordent et soient réglées par une même mesure. […] J'avoue que les mariages sont nécessaires à la conservation du monde, et que le public est intéressé à les faire subsister : Mais il ne se peut dire que le bal en soit le père, ou il faut accorder qu’il est plus jeune que ses enfants, car les mariages sont plus âgés de trois mille ans que lui. […] C’est flatter le vice de parler ainsi : Il n’est point nécessaire d’avoir une mauvaise intention pour commettre un péché ; c’est assez que la chose que vous faites ne se devait point faire.

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

La plus-part des Poètes du nouveau Spectacle paraissent avoir raison de se persuader que le stile est très peu nécessaire pour faire valoir les ouvrages d’esprit. […] Je remarquerai pourtant qu’il est nécessaire de bien écrire un Drame au risque de n’être pas entendu pendant la représentation, ainsi que je le prouverai ailleurs.

189. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Ces grands politiques oublient-ils que ces intervalles de délassement, indépendamment du grand objet de la religion et de l’instruction des peuples, sont nécessaires à la santé du corps, qu’un travail continuel accable ; à la vigueur de l’esprit, que la continuité des occupations rend triste et sauvage : à la douceur de la société, dont ces moments de liberté et de plaisir resserrent les liens ; au travail lui-même, dont on se lasserait et se dégoûterait bientôt ? […] « C’est par là que Molière illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût emporté le prix ; Si moins ami du peuple en ses doctes peintures, Il n’eût point fait souvent grimacer les figures, Quitté pour le bouffon l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. » M’écouterait-on, si je représentais que l’esprit d’irréligion, si funeste à tout le monde, et si commun au théâtre, se répand plus facilement dans le peuple, moins en garde contre la séduction, moins en état d’en repousser les traits et d’en démêler les pièges, lui dont la piété moins éclairée et plus simple confond aisément les objets, tient beaucoup plus à l’extérieur, et par conséquent peut être ébranlée à la moindre secousse, surtout quand on lui arraché les appuis nécessaires de l’instruction et des exercices de religion, en substituant le spectacle aux offices, et lui faisant oublier dans ses bouffonneries le peu qu’il sait de catéchisme, qu’on l’éblouit par le faste du spectacle, qu’on l’amollit par les attraits des Actrices, qu’on le dissipe par la science du langage ?

190. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Dans une Monarchie le peuple a déposé tous ses droits dans les mains d’un seul, il lui a remis toute l’autorité nécessaire pour la conduite des affaires, et ne lui a donné d’autre juge que sa conscience. […] Le spectacle leur offre ce modèle, il est donc très sage de les exhorter à venir souvent l’y voir, pour leur faire contracter l’habitude de ces idées qu’ils n’admirent en lui que parce que la nature leur a donné les dispositions nécessaires à les admirer. […] Ce n’est peut-être qu’aux scènes ingénieuses si souvent décochées contre les Procureurs qu’on doit l’attention que nos intègres Magistrats font maintenant à leur conduite, on n’a pas sûrement attendu qu’ils fussent devenus honnêtes gens pour jouer leurs manœuvres en plein Théâtre ; si l’on n’a pas corrigé les Financiers de leur voracité, les Procureurs et les autres Commis subalternes de la Justice de leur friponneries, au moins par les avis qu’on a donnés au Public, aux Magistrats et aux Ministres, a-t-on suggéré à ceux-ci l’attention nécessaire pour y mettre ordre ; c’est ainsi qu’on a trouvé les Administrateurs du remède. […] On doit se moquer également des lâches et des Spadassins : les uns et les autres peuvent être joués avec succès sur la scène, et l’on y peut faire admirer un vaillant homme qui refuse d’exposer pour sa cause personnelle une vie nécessaire à l’Etat : on l’applaudira au contraire de son mépris pour le préjugé. […] Vous n’affectez apparemment cette opinion que pour faire croire que la bravoure gâte les mœurs de la nation ; je sais bien que si tous les hommes étaient bons et sages, la valeur serait la plus inutile de toutes les qualités : mais puisque l’ambition, l’injustice, l’oppression, la cruauté l’ont rendue si nécessaire depuis Nimbroth al jusqu’aujourd’hui, et que probablement elle ne le sera guère moins dans les siècles à venir ; il est très sage de la faire aimer et de la nourrir par de grands applaudissements.

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Mais il est des cas où ce que je demande serait très nécessaire.

192. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

La même reflexion a dû faire sentir à tous leurs Poëtes, que puisqu’ils vouloient imiter une Action, il falloit que l’imitation rendît l’Action telle qu’on l’eût vue se passer, si on y eut été présent : de-là les trois Unités, tellement nécessaires, que si l’une manque, toute vraisemblance disparoît.

193. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Cerci nouveau Vice-Légat reçut d’elle avant de partir de Rome les ordres nécessaires pour y remédier.

194. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.

195. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

 : « spectacula vitanda pœnitenti »: et non seulement ceux qui sont mauvais de leur nature, « dont ils doivent s’abstenir plus que les autres » : mais encore ceux qui « sont utiles et nécessaires à la vie », parmi lesquels il range la chasse.

196. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes, » Bossuet voulut un jour éprouver quel pouvait être l’effet de ce jeu d’instrument qu’on appelle le coup d’archet.

197. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

La corruption du goût, celle des mœurs, & le desir de jouir de ces mêmes arts sans peine, a éloigné de l’amour de l’étude & du travail nécessaires pour les approfondir & les perfectionner. […] L’extrême inégalité des fortunes entre les citoyens d’une même classe, fondée non sur la mérite & les talens, mais sur les fonds d’avance, les crédits, & les intérêts des retards toujours cumulés avec les bénéfices ordinaires du commerce, fait que d’un côté le mariage aujourd’hui confond plus souvent les rangs par les mésalliances, loin de servir à les distinguer ; tandis que d’un autre côté des obstacles sans nombre éloignent de cet engagement, & entraînent avec eux le relâchement & la corruption des mœurs, suites nécessaires du luxe & de la misere. […] La partie de l’Etat qui prête, fait nécessairement retomber tout le poids de l’impôt sur celle qui n’a pas eu les facultés nécessaires pour pouvoir en faire l’avance, & ôte en même tems à cette dernière, dans le commerce, la ressource de ces mêmes emprunts. […] Le dérangement de la fortune publique entraîne nécessairement avec lui celles des particuliers ; & il n’est pas plus nécessaire, comme quelques-uns le prétendent, qu’un Etat se doive à lui-même, qu’il ne l’est qu’un pere de famille soit le débiteur de ses enfans.

198. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

16 Combien d’hommes victimes de cet Art dangéreux mais nécessaire, ont cimenté de leur sang, ou par la perte totale de leur bien, la réputation éclatante de ces Elèves de Patru. […] « Pour les Spectacles qui consistent autant dans les discours que dans les actions, comme furent autrefois les disputes de Théâtre entre les Poètes Epiques ou Dramatiques, ils sont non seulement utiles, mais absolument nécessaires au peuple pour l’instruire, & pour lui donner quelque teinture des Vertus morales. […]  12, parce qu’elle sert à la récréation de l’Homme qui est nécessaire pour sa vie, n’est pas défendue d’elle-même. […] St Bonnaventure dit, les Spectacles sont bons & permis s’ils sont accompagnés de précautions & de circonstances nécessaires. […] ils le sont sans contredit, mais ils sont nécessaires pour mettre à couvert la pudeur des Femmes respectables, qui se verraient sans cela la proie de la brutalité du premier passant.

199. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Il y a une Providence qui veille à nos besoins essentiels ; celui qui nourrit les animaux, qui habille les fleurs de la Campagne, n’oublie pas une créature qu’il a faite à son image & pour sa gloire ; c’est entre ses bras qu’une Actrice doit se jetter, en renonçant aux secours qu’elle recevoit d’une main criminelle ; le nécessaire ne lui manquera pas : si les délices lui sont enlevés, elle doit s’en consoler, puisqu’elle rentre dans l’état d’où elle n’auroit jamais dû sortir.

200. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

., où son opinion est si clairement exprimée dans ce peu de mots : « Et hæc sunt scenicorum tolerabiliora ludorum, comœdiæ scilicet et tragœdiæ » ; oubliant aussi que saint Thomas d’Aquin, à l’exemple du grand saint, avait considéré l’art dramatique, qu’il appelle histrionatus ars, comme nécessaire et indispensable à la société : « Necessarius ad conversationem vitæ humanæ »(art. 3, in resp. ad 3, quæst. 168) , et enfin ignorant peut-être, ce que nous ne voudrions pas admettre, que saint Antonin lui-même, appuyé de l’autorité de saint Thomas, dit dans suæ Summæ, tit. 8, cap.

201. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les jeux publics étaient chez eux des actes de religion que leur superstition leur rendait aussi nécessaires que la sainteté de notre morale nous les fait regarder comme dangereux ; car pour les pièces dramatiques qui n’étaient que de pur amusement, elles furent toujours, comme remarque Tertullien, blâmées par les Censeurs et par le Sénat.

202. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Thomas, il n’y a rien de si facile que de résoudre les questions morales et les cas de conscience, quand on les considère en la thèse ou selon la théorie, dans leur genre ou dans leur espèce, parce qu’une action morale n’est bonne, mauvaise ou indifférente en son espèce, que par le rapport qu’elle a à son objet, selon qu’il est bon, ou mauvais, ou indifférent ; mais il n’y a rien de si malaisé que de résoudre ces mêmes questions en particulier et en hypothèse, parce qu’une action n’est pas bonne en l’individu seulement par son objet, mais par l’assemblage de toutes les circonstances nécessaires, et qu’il ne faut que l’absence d’une bonne circonstance, ou la rencontre d’une mauvaise, pour rendre vicieuse une action qui de soi serait bonne ou indifférente : Bonum ex integra causa, malum ex quolibet defectu.

203. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Il est nécessaire de subvenir à la faiblesse des uns, en les instruisant ; et de prévenir l’opiniâtreté des autres, en détruisant leurs raisons vaines, par d’autres vraies et solides, que nous puiserons en premier lieu de l’Ecriture S. et de l’Analogie de la foi ; en après de la doctrine des Anciens, pour montrer par leurs témoignages, le consentement de l’Eglise primitive, et la pratique des premiers Chrétiens, qui allaient aux Théâtres bien d’une autre manière, et pour une autre fin, à savoir, pour y glorifier Dieu, pour y sceller de leur sang la vérité de l’Evangile, combattant et surmontant par leur constance, la rage de Satan, et la cruauté des Tyrans ; non pour contrister le S.  […] Je dis donc, que, si cela est permis ; il faut que la parole de Dieu le permette, ou en termes exprès, ou en conséquence nécessaire, ou par l’approbation de quelque exemple, ou pour le moins par son silence, selon lequel nous tenons en autres choses, pour permis, ce qui n’y est pas défendu. […] Les Comédiens des Païens, avaient une fin beaucoup plus spécieusecj, utile, et nécessaire, en apparence, pour les Républiques, et pour les familles ; à savoir, la réformation des mœurs, et l’étude de la vertu ; à laquelle un chacun s’adonnait, par la crainte qu’on avait, d’être échafaudéck en public, par les Comédies ; où du commencement, les Poètes avaient toute licence, de brocarder celui, qui avait commis quelque chose de déshonnête ; et toutefois l’abus y croissant, on n’y put remédier autrement, qu’en abolissant la chose même ; comme firent lors les Grecs pour le regard de la Comédie, qu’on appelle Ancienne : d’autant, comme dit Cicéronlib. 4. de Rep. apud August. […] de , qui met en même rang, la cruauté du sable, c.à.d. les combats des gladiateurs, et la vilénie des Scènes, c.à.d. des Jeux Comiques ou Tragiques, qui se jouaient aux Théâtres ; lesquels n’étant que de gazons, du commencement, que l’on mettait les uns sus les autres, pour voir plus à l’aise, devinrent puis après de marbre, et enfin furent couverts et revêtus d’or ; l’équipage, et tous les instruments qu’y étaient nécessaires, d’or semblablement, avec des voiles de pourpre, parsemés d’étoiles d’orDio Cass. in Ner. […] [NDE] comprendre : qu’ils remettent ces déguisements jusqu’à ce qu’ils soient absolument nécessaires.

204. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Les fonctions de Barbiers Perruquiers sont bien différentes ; tondre une tête, acheter sa dépouille, donner à des cheveux qui n’ont plus de vie, la courbe nécessaire avec le fer & le feu, les tresser, les disposer sur un simulacre de bois, employer le secours du marteau comme celui du peigne, mettre sur la tête d’un Marquis la chevelure d’un Savoyard, se faire payer bien cher la métamorphose, barbouiller un visage pour le rendre propre, enlever au menton de l’homme l’attribut de son sexe, &c. […] Rien n’étoit plus nécessaire, aucun n’est plus soumis à l’inconstance des modes. […] C’est une suite nécessaire, de leur amour pour le corps.

205. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Il rendit nécessaires les fameuses loix sulia contre le célibat & l’adultère. […] L’usure énorme qu’on prête au père, & qui n’est pas dans les mœurs ordinaires, est un grand mal sans doute ; mais l’énorme prodigalité du fils, qui pour contenter sa passion, emprunte de toutes mains, à tout prix, est un mal plus grand & plus commun, qu’on excuse pourtant sous prétexte de l’extrémité où le réduit l’avarice du père, ce qui ne l’autoriseroit pas, quand il seroit vrai, & ce qui est démenti par la piece même, où le père fournit décemment le nécessaire à ses enfans, & ne leur refuse que le superflu qu’ils voudroient pour leur vanité & leur débauche. […] C’est un commerce de galanterie qui prépare, une promesse qui assure, un malheur qui rend nécessaire, un enlèvement concerté, un mariage secret qui s’accomplit : conduite aussi honteuse que funeste, dont on devroit écarter jusqu’à l’idée, & donner la plus grande horreur, qui fait le sel & le dénouement de la piece.

206. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Ces lois sont peu nécessaires pour les honnêtes gens ; les mœurs des Comédiens sont si généralement décriées, que ce serait se décrier soi-même que de les fréquenter ou de faire leur apologie. […] En France donc, où bien loin de tolérer ces femmes, on les punit et les chasse honteusement, elles ne peuvent s’approprier que ce qui est absolument nécessaire à leur subsistance ; le surplus doit être distribué aux pauvres. […] Si quelqu’une de ces femmes, après avoir obtenu la liberté sous prétexte de religion, profane cette religion sainte, et quoiqu’éloignée du théâtre, elle en suive l’esprit, « animo scenica », en se livrant à l’ordinaire au désordre, « turpibus volutate complexibus », qu’on la fasse revenir à son premier métier, jusqu’à ce que la vieillesse la rende hideuse et ridicule, « donec anus ridicula et deformis : ; que même alors elle n’en soit pas délivrée, quoiqu’une chasteté forcée lui soit devenue nécessaire.

207. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

que votre manière d’agir ne ressemble pas non plus à la sienne ; faites un usage raisonnable de vos richesses, ne soyez pas aussi avide ou si passionné à les accumuler, ne tenez pas aussi honteusement à des biens superflus ; employez-en du moins une partie à faire des bonnes œuvres, à prouver que vous êtes bon citoyen, bon père et bon ami, et surtout à soulager ceux qui manquent du nécessaire ; ils vous béniront, et vous recevrez de tout le monde les louanges dues à un homme sensible et libéral. […] Mais ce plaisir ne m’a jamais empêché de voir le côté dangereux de la leçon ; c’est pourquoi je n’en demeure pas moins convaincu que sous le rapport que je le considère, l’art dramatique, bien que le plus ingénieux et le plus piquant que l’esprit humain ait inventé, divertit mieux qu’il n’instruit, mieux qu’il ne réforme, si l’on veut ; que l’amusement qu’il procure a coûté infiniment aux mœurs ; qu’il est un obstacle à leur restauration, et que, par conséquent, il est nécessaire au retour de l’ordre si ardemment désiré, non pas de le proscrire, comme il y en a qui le prétendent, je crois cela aussi difficile à présent que de faire reculer la civilisation, mais d’en modifier le système, d’en borner et régler plus sévèrement la jurisdiction, pour arrêter ici la tradition de ses mauvais résultats.

208. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Les plus fortes digues peuvent à peine arrêter le torrent ; peut-on juger nécessaire un divertissement, où il est au contraire nécessaire de prendre les plus grandes précautions, pour prévenir les excès continuels de ceux qui s’y rendent.

209. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Il n’est pas nécessaire de dire qu’un comédien, un amateur n’écoutent ni la probité, ni la religion. […] Voici ce passage : Il faut faire mourir les plus puissans & les plus riches, parce qu’ils peuvent se soulever contre le tyran ; il est aussi nécessaire de se défaire des grands esprits & des hommes savans, parce qu’ils peuvent par leur science trouver les moyens de ruiner la tyrannie.

210. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Il faut supposer ici une vérité qui est incontestable ; à savoir, que les Chrétiens durant toute leur vie sont des Voyageurs, qui doivent s’avancer incessamment vers leur véritable patrie, qui est le Ciel, et que Dieu leur a donné le temps, comme un moyen nécessaire pour y pouvoir arriver. […] car si vous perdez de l’or, il se peut recouvrer : mais il est bien difficile de recouvrer le temps perdu ; on nous le donne fort court durant la vie, et si nous ne l’employons en des choses absolument nécessaires, que dirons-nous pour nous excuser, quand nous comparaîtrons devant Dieu ?

211. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Un Médecin4 compte la Musique parmi les précautions nécessaires à un bon régime, et en fait une partie de sa Thérapeutique. […] J’appelle bravoure une vertu qui nous engage à toute entreprise au-dessus des forces communes et ordinaires pour un objet honnête, utile, important, nécessaire : qui nous fait prendre les mesures les plus justes pour y réussir, nonobstant un danger très apparent qui nous expose à perdre quelque chose de précieux, et qu’il nous est très intéressant de conserver.

212. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Mais si vous avez un son de voix plus agréable, un langage plus poli, des sentimens plus délicats, cette maniere de flatter les passions est nécessaire, relativement aux gens qui vous écoutent ; la populace n’entendroit rien aux maximes que vous débitez & les sottises des Histrions choqueroient les personnes qui fréquentent vos Spectacles ; il faut un aliment préparé selon le goût respectif des Convives que l’on veut regaler.

213. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Est il nécessaire que la Parodie s’attache avec malignité à ce qui nous paraît le plus digne de notre admiration ?

214. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il est nécessaire qu’ils ne soient composés que de peu de paroles ; les passions èxtrêmes ne sont point de longue durée ; & d’ailleurs, le Musicien fait plus valoir un seul mot dans pareille circonstance, qu’un grand nombre de paroles.

215. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Dans un siècle, éclairé, le siècle des Sciences, de la Philosophie, de l’humanité, l’on doit abolir tous les abus, perfectionner tout le bien existant, diminuer tout le mal nécessaire, porter l’attention sur tous les états, & travailler pour tous les âges.

216. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Grégoire7, qui a toutes les vertus nécessaires au Sacerdoce, le reçoive y étant contraint, et que celui qui ne les a pas ne le reçoive pas quand même on l’y voudrait contraindre. » Le Concile tenu à Aix en 816 s’est servi de ces paroles de ce Saint Pape pour établir la nécessité de la vocation contre les Ecclésiastiques ambitieux, et qui s’ingèrent d’eux-mêmes dans les charges.

217. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

218. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Augustin, la sûreté de ceux qui vivent dans les usages du monde par état, et par vocation, consiste à vivre dans la vigilance Chrétienne, et à prendre toutes les précautions nécessaires pour se garantir des pièges dont il est plein.

219. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

qu’ils s’imaginent que le monde est heureux, lorsque ceux qui l’habitent, ne travaillent qu’à embellir leurs maisons ; et qu’ils ne font pas d’attention à la ruine de leurs âmes, lorsqu’on s’amuse à bâtir des Théâtres magnifiques, et qu’on détruit les fondements de la vertu ; lorsque les riches dans l’abondance des biens où ils se trouvent, mettent leur gloire à entretenir les débauches des Comédiens, pendant que les pauvres gémissent dans la misère, et que les choses les plus nécessaires à la vie leurs manquent.

220. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Les divers sentiments, que nous avons de la nature des choses, peuvent donc n’être que des illusions, puisque ce ne sont point les objets qui nous les procurent immédiatement, que ce ne sont point eux dans leur réalité, et qu’ils ne sont pas même nécessaires.

221. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Si nos modernes ont introduit le mauvais exemple, et souvent même le scandale jusque dans la Comédie de caractère, qui est la plus instructive et la plus propre à la correction des mœurs, il faut convenir qu’il est absolument nécessaire de réformer le fond de notre Comédie, soit d’intrigue, soit de caractère.

222. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Mais cet examen ne me paraît pas nécessaire, après celui que nous avons fait des caractères. […] « Je crois, dit-il, qu’un Poète a autant droit d’avoir une place dans votre maison qu’à la Comédie : il contribue à faire subsister l’une et l’autre : il est aussi nécessaire à des personnes comme vous, pour assembler des dupes au Théâtre, et vous les amener, que les Chanteurs publics sont nécessaires aux filous, pour profiter de la presse. […] Voilà les plaisirs raisonnables, les vrais plaisirs de l’homme Chrétien : et tout exquis, tout nécessaires qu’ils sont nous les avons toujours à notre disposition ; vu que le Seigneur de sa part ne cherche qu’à nous les procurer. […] Cet éloquent Docteur de l’Eglise est fécond sur ce chapitre : j’y puiserais de faire un volume ; sans que j’aime la brièveté, et que je me borne à ce qu’il est exactement nécessaire de dire. […] » Je pourrais m’étendre davantage sur saint Augustin : mais je suis fort pour la brièveté, lorsque les longs discours ne sont point absolument nécessaires.

223. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

C’est pour tenter la conversion du coupable, c’est qu’il est nécessaire de l’entendre ; en cas de refus, il est condamné par contumace. […] Les Souverains ne sont plus aujourd’hui dans le cas des censures Ecclésiastiques ; Jean XXII. accorde1 à certains Moines le privilége de n’être pas excommuniés ; combien plus faut-il supposer une semblable prérogative attachée à la personne des Rois ; mais ils la tiennent des mains de l’Eglise qui l’a jugée nécessaire, sa puissance lui ayant été donnée pour l’édification des peuples.

224. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Les livres de droit, de Théologie, de Médecine, de Mathématique, n’ont que les figures nécessaires pour faire entendre les questions qu’on y traite. […] Un peintre péche en prenant pour modele des nudités ; on peut être bon peintre sans prendre de tels moyens ; mais quand il seroit nécessaire, il vaut mieux être meilleur chrétien, & moins bon artiste.

225. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Cette distinction pour la magistrature est nécessaire. […] Ils le doivent plus que d’autres ; les dangers pour eux sont plus grands, les devoirs plus difficiles, les lumières, les grâces plus nécessaires, l’obligation d’édifier plus étroite.

226. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Mais ne leur est-il pas permis de se délasser quelquefois par des promenades, par des conversations ou par quelqu’un de ces divertissements, qui d’eux-mêmes sont indifférents, et qui sont même quelquefois nécessaires de peur que l’esprit et le corps ne succombent sous une application, et des fatigues continuelles ? […] Serait-il en effet nécessaire d’entrer en discussion avec un homme, qui connaissant, à ce qu’il dit, quelle est sur les spectacles la Tradition de l’Eglise manifestée par tous les Pères et les Conciles depuis le premier jusqu’au dernier, laisse à l’écart tous ces Pères et ces Conciles, « pour se rendre, dit-il, à la droiture de la raison », et à une autorité supérieure qu’il croit trouver dans quelques Scholastiques. « Si je m’abandonne à la rigueur avec les Pères de l’Eglise,ce sont ses termes23 , et que j’invective contre la Comédie, comme contre une des plus pernicieuses inventions du Démon, je ne puis lire nos Théologiens, ces grands hommes si distingués par leur piété et par leur doctrine, que je ne me laisse adoucir par la droiture de leur raisonnement, et plus encore par la force du leur autorité. 

227. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Par une suite nécessaire des mœurs Angloises, ces formes sont beaucoup moins vexatoires, beaucoup moins infâmes qu’en France ; mais elles sont toujours arbitraires, & par conséquent tyranniques. […] Cependant je suis occupé sans cesse de ces loix si importantes, qu’il est nécessaire d’établir sur la publication de la pensée. […] Mais si, quand il faut de puissans remèdes, on nous donne des palliatifs ; si l’on veut ménager encore les prétentions arbitraires, & cet empire de l’habitude, cette autorité des anciens usages ; si l’on se contente de remplacer un Gouvernement absurde par un Gouvernement supportable ; si l’on ne fait que perfectionner le mal, pour me servir de l’expression du vertueux Turgot ; si, quand il faut établir une grande constitution politique, on s’occupe de quelques détails seulement ; si l’on oublie un instant que les loix doivent également protéger tous les Ordres de Citoyens, que toute acception de personne ou d’état, est une chose monstrueuse en législation, que tout ce qui ne gêne point l’ordre public doit être permis aux Citoyens, & que par une conséquence nécessaire, il doit être permis de publier ses pensées, en tout ce qui ne gêne point l’ordre public, de quelque manière, sous quelque forme que ce soit, par la voie de l’Impression, sur le Théâtre, dans la Chaire & dans les Tribunaux ; si l’on néglige cette portion importante de la liberté individuelle ; la France ne pourra point se vanter d’avoir une bonne constitution : les ames fières & généreuses, que le sort a fait naître en nos climats, envieront encore la liberté Angloise que nous devions surpasser : nous perdrons, peut-être pour des siècles, l’occasion si belle qui se présente à nous, de fonder une puissance publique ; & les Philosophes François, écrasés, comme autrefois, sous la foule des tyrans, seront contraints de sacrifier aux préjugés, ou de quitter le pays qui les a vu naître pour aller chercher une Patrie ; car il n’y a point de Patrie sans liberté.

228. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Cette même cour favorise si fort les spectacles, & les croit si nécessaires, que peu de tems après, les grands Vicaires permirent de travailler toute la semaine sainte & les trois fêtes de Pâques, que le théatre vaquât, à réparer la salle, les décorations, les habits, &c. pour pouvoir représenter d’abord après les fêtes, afin que la comédie ne manque pas un seul jour, & pour adoucir l’abstinence du spectacle pendant la quinzaine ; abstinence plus rude que celle du carême, qu’on ne connoît pas. […] Il est d’usage parmi nous de s’accorder une indulgence réciproque, en matière de galanterie ; cette discrétion politique est absolument nécessaire à l’intérêt commun, sans cela nous serions tour-à-tour les dupes de nos vangeances, & les hommes cesseroient d’être les nôtres. […] Les Apologistes du théatre, qui le jugent nécessaire pour empêcher de plus grands maux, ont sans doute en vue la vertu de ce spécifique.

229. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Le repos du septième jour n’est point le repos absolu du corps, l’immobilité de la machine, mais bien le repos de l’esprit, la distraction si nécessaire après plusieurs jours d’un travail assidu. […] Ainsi, chaque nuit de chaque jour vient apporter au travail de chaque jour le soulagement qui lui est nécessaire, et un sommeil bienfaisant vient chaque nuit étendre sur ses membres fatigués un baume réparateur, et qui lui permettrait de continuer son travail même tous les jours. […] Ce bruit, ce tumulte, sont une compensation nécessaire à l’inertie qui, le plus souvent, a cloué l’ouvrier sur son banc, sur son établi, auprès de son métier.

230. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Il pourrait encore arriver que quelquefois nos Poètes se trouvassent peu accommodés des avantages de l’esprit et n’eussent pas toujours le fonds nécessaire pour un genre d’écrire auquel ils ne sont pas appelés. […] Après tout, Sancho qui ne sait pas ce que c’est qu’un Héraut d’armes, sait pourtant ce que c’est que le style laconique : connaissance bien moins nécessaire et ordinaire à sa profession que celle des emplois différents qui la composent. […]  » La rareté de la vertu dans les hommes pouvait et devait être exprimée autrement : il n’était pas nécessaire d’insulter pour cela tout le sexe, et encore moins de condamner par un insigne blasphème la conduite du Créateur.

231. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Quoique ce que rapporte Baronius348 après Joseph, que le Poète Théodecte fut frappé d’aveuglement pour avoir osé mêler l’Ecriture Sainte dans une Tragédie, ait donné lieu de demander, si on peut approuver qu’on prenne des Histoires de l’Ecriture Sainte pour en faire des pièces de Théâtre ; nous pourrions nous dispenser de traiter cette question, parce qu’elle n’est pas nécessaire pour l’éclaircissement du second siècle que nous venons d’achever, ni du troisième que nous allons commencer Spond. 183. […] Quelqu’un nous dira peut-être que l’Ecriture qui contient des instructions si mortifiantes pour ceux qui aiment le monde, contient aussi des Histoires admirables et qui peuvent plaire à toutes sortes de personnes : Qu’il n’est pas toujours nécessaire d’intimider les pécheurs, et que c’est toujours un bien de leur faire trouver de la joie dans le récit de l’Histoire Sainte. […] C’est assurément plus qu’ils ne devaient espérer, qu’on les ait laissé vivre aux dépens du Public, dans un temps où la cherté des vivres, et le besoin pressent des Pauvres, demandait que l’argent ne fût employé qu’à des dépenses nécessaires.

232. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] Je prétends que non : et si je le prouve, il faudra que le Révérend Père tombe d’accord qu’il s’est mépris grossièrement lorsqu’il a confondu nos Comédies avec les divertissements nécessaires pour délasser un Esprit ordinairement appliqué à des affaires sérieuses et importantes ; qu’il s’est oublié lorsqu’il a ditIbid. […] Mais il n’est pas nécessaire de s’être beaucoup usé les yeux sur l’Antiquité pour savoir que les gens de Théâtre ont toujours été réputés infâmes : et si les Rois, les Prêtres et les Religieux Ibid.

233. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Les Comédiens se croiront toujours en droit de circonscrire le Néomime dans les bornes les plus étroites : Mais le Gouvernement donc la sagesse est toujours au-dessus des petites vues des particuliers, verra sans doute que le Théâtre-Ephébique, loin de nuire aux autres Spectacles, peut leur devenir utile : il verra que pour opérér cette utilité, il est nécessaire que le Néomime puisse faire jouer les Pièces Tragiques, Comiques, & des Opéras, mais toujours par des Enfans ; qu’il serait à propos que le premier Acte de l’Ambigu fût, par exemple, un rapproché, intelligemment fait d’une Pièce du Théâtre Français, où, en conservant les plus beaux vers, les situations les plus intéressantes, on réduise la Pièce à la longueur d’un seul Acte ; que le second fût une Pièce en un Acte (ou si elle était en plusieurs, réduite comme la première) du Théâtre des Ariettes ; que le troisième fût un Opéra, une Pastorale en un Acte comme le Devin-de-Village, on réduit, si c’était Roland, Armide, &c. enfin que la Pantomime simple & dansante précédât & suivît ces trois Pièces.

234. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Il falait avoir recours à un expédient triste pour le Gouvernement, qui ne cherchait que les moyens d’amuser le Peuple, en lui fournissant du pain, & en lui donnant des Spectacles ; mais cet expédient devenu nécessaire, était de faire sortir de Rome tous les Pantomimes.

235. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Y a-t-il, mes frères, de Spectacles plus beau, plus agréable, et plus nécessaire, que de contempler sans cesse l'objet de notre espérance, et de notre salut ?

236. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

L’une de ces Sociétés commença à mêler dans ces pièces différents événements, ou Episodes, qu’ils distribuèrent en Actes, Scènes, et en autant de différents personnages, qu’il était nécessaire pour la représentation.

237. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Valère promet de lui obéir en tout : le reste de la Scène fera les expositions nécessaires à la Pièce, et les autres Scènes suivront le plan de la première à l’égard de Valère et d’Elise.

238. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Ils auront beau regarder les Rois de la Terre comme les dépositaires de l’autorité de Dieu même, comme des Divinités sensibles, ils enseigneront en vain qu’il est donc nécessaire de s’y soumettre non seulement par la crainte du châtiment, mais aussi par un devoir de conscience. doctrine seule véritable & qui affermit le bonheur des Rois & des Peuples . […] Son jugement ne peut que nous être le plus avantageux : quant à l’exécution, l’un ou l’autre lui est également facile ; point d’obstacle qui ne soit un ombre, un phantôme ; pour le dissiper, il ne sera pas nécessaire d’employer le fer, & l’on ne dira pas : (p. 28.) […] Vérité, guide de la Justice, Justice, appui de la vérité, votre concours nous fut-il jamais & peut-il jamais nous être plus nécessaire ? […]  à faire honneur au génie de la nation par l’étendue de leurs connoissances, & si capables de servir la Patrie par la multiplicité de leurs découvertes, comme par une infinité de notions utiles sur les arts & sur les sciences  : les autres (au mot Geneve :) si nécessaires au progrès & au soutien des arts par le soulagement dont ils seront pour les esprits occupés, & plus nécessaires encore par l’occupation décente qu’ils procureront aux desœuvrés.

239. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Je n’envisage, ici, que les enfans de nos Bourgeois, qui sont les plus assidus à ces Spectacles Forains, & cette jeunesse forme la classe la plus nombreuse, & en même-tems la plus nécessaire à l’Etat. […] On avance, en second lieu, que tous les accidens, tous les abus & les vices dont j’accuse les Trétaux d’être la cause, sont également les suites nécessaires des Spectacles de la Nation. […] Comment peut-il se faire, par exemple, qu’un jeune homme ne prenne pas pour autant de principes sûrs & nécessaires, des propos obscenes & scandaleux, des portraits ébauchés sur la Scene, par fois réalisés dans la Salle, & toujours applaudis dans l’un ou l’autre cas36 ? […] Morus ; c’est un changement heureux, qui sera la suite nécessaire & infaillible d’une police plus parfaite, sans doute, puisqu’elle fera le bien du plus grand nombre. […] S’ils sont un mal, comme ce mal est devenu nécessaire, il ne s’agit plus que d’en tirer le meilleur parti possible.

240. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Mais pour cela il est nécessaire de faire comparaison de l’une à l’autre : et parce que notre Docteur, à qui le temps est précieux, prétend que ce serait le perdre que de faire cette comparaison ; il peut s’en abstenir et se reposer un moment, pendant que je lui en épargnerai la peine. […] « Saint Bonaventure, dit-il, a enseigné que les Spectacles sont bons et permis, s’ils sont accompagnés des précautions et des circonstances nécessaires » : il fait dire la même chose à Albert le Grand ; et il fait principalement valoir certaines paroles de saint Antonin sur le sujet des Farceurs et des farces qui lui ont touché le cœur, et que je veux bien rapporter ici pour lui faire plaisir. […] Il n’en va pas de même que de celle des Cabaretiers et des Médecins : les Cabaretiers et les Médecins exercent une profession nécessaire dans la République et à la vie ; ainsi elle peut être réduite aux termes de la nécessité, et en ce cas loin d’être infâme, elle devient louable, et on doit même quelque honneur à ceux qui l’exercent. Mais la profession des Comédiens n’est nullement nécessaire ; c’est un métier qui n’est pas l’ouvrage de Dieu, et qui n’a été inventé du Démon ou des hommes que pour la volupté, et que pour une volupté piquante et toute sensuelle ; en sorte qu’il faut rire ou pleurer de joie à la Comédie, ou enfin y être transporté agréablement de quelque autre passion, sans quoi le Théâtre serait désert, et la Comédie ne serait plus Comédie. […] On s’abstiendra en Carême des choses les plus innocentes et presque nécessaires à la vie, comme de viande, d’œufs, de laitage, et on ne s’abstiendra pas de la Comédie, qui est une chose de soi criminelle, ou tout au moins très dangereuse, et qui n’a été inventée que pour le plaisir, vrai antipode de la pénitence ?

241. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Il faut que le désordre soit bien grand, puisqu’il a cru la réforme nécessaire, par une expérience de quarante années d’exercice. […] Cependant, deux pages après, Fagan dit qu’elles sont trois ou quatre mois par an sans paroître sur la scène, & dans le temps le plus rempli la plus nécessaire ne paroît que trois fois la semaine.

242. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Il est encore nécessaire que le refrein du Vaudeville contienne en substance toute la morale qu’on peut tirer de la Pièce ; ce refrein doit être si bien choisi, qu’il devienne proverbe ou l’ait toujours été. […] Autant qu’il est nécessaire d’amener le chant à propos, autant faut il avoir soin que la ligne de Prose qui précède l’ariette, ou tout autre morceau de musique, renferme en substance ce qu’on va dire & èxprimer dans le chant ; en sorte qu’il ne soit qu’un développement, une èxplication étendue de ce qu’on vient de dire en abrégé.

243. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Il n’est pas nécessaire de dire qu’il n’y avait point de femmes, qu’on n’y représentait que des choses saintes, que le prologue était une heure de méditation. […] Thomas et tout le monde, d’après la loi de Moïse, qui est expresse, c’est une chose mauvaise de se masquer, à moins qu’il ne soit absolument nécessaire pour sauver son honneur ou sa vie ; à plus forte raison d’un sexe à l’autre, d’une personne consacrée à Dieu à un Comédien. 3.° Qu’il n’est pas permis à un Religieux de quitter son habit, même pour peu de temps et pour sa commodité, comme pour jouer à la boule ; à plus forte raison par bouffonnerie. 4.° Qu’il est aussi peu convenable de cacher ses habits et de les couvrir des livrées du vice, et faire un mélange indécent et ridicule du sacré et du profane. 5.° Que ces récréations toutes mondaines ne conviennent point du tout à des personnes consacrées à Dieu, qui font une profession solennelle de renoncer au monde, et qu’elles les exposent à beaucoup de dissipation et de mollesse.

244. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre Il faut avouer qu’il est bien difficile de plaire à tout le monde, et qu’un homme qui s’expose en public, est sujet à de fâcheuses rencontres : il peut compter autant de Juges et de Censeurs, qu’il a d’Auditeurs et de Témoins de ses actions ; et parmi cette foule de Juges, il y en a si peu d’équitables et de bien sensés, qu’il est souvent nécessaire de se rendre justice à soi-même, et de travailler plutôt à se satisfaire, qu’à contenter les autres. […] Je laisse là ces Critiques qui trouvent à redire à sa voix et à ses gestes, et qui disent qu’il n’y a rien de naturel en lui, que ses postures sont contraintes, et qu’à force d’étudier ses grimaces, il fait toujours la même chose ; car il faut avoir plus d’indulgence pour des gens qui prennent peine à divertir le public, et c’est une espèce d’injustice d’exiger d’un homme plus qu’il ne peut, et de lui demander des agréments que la Nature ne lui a pas accordés : outre qu’il y a des choses qui ne veulent pas être vues souvent, et il est nécessaire que le temps en fasse perdre la mémoire ; afin qu’elles puissent plaire une seconde fois : Mais quand cela serait vrai, l’on ne pourrait dénier que Molière n’eût bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces.

245. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Monsieur, était-ce à vous de chercher à dégrader un art si noble, un art pernicieux peut-être à Genève, mais utile et même nécessaire parmi nous ? […] [NDA] Je m’étendrai cependant sur plusieurs articles beaucoup plus qu’il ne serait nécessaire, si je n’avais à persuader que des philosophes comme vous, parce que j’écris pour tous ceux qui fréquentent notre théâtre, et que j’ai dû également leur épargner la peine de consulter eux-mêmes les ouvrages que je cite ; et les mettre en état de juger, entre nous, d’après leur propre sentiment.

246. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Un lieu déterminé ne lui est pas moins nécessaire que les personnages.

247. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Qu’un Héros se tue dans le désespoir, il paroît mourir noblement : toutes les piéces tragiques sont remplies de cette sorte de fureur qu’on nomme force d’esprit, & qui n’est au fond qu’une foiblesse occasionnée par un chagrin qu’on n’a pas le courage de supporter1 ; on s’en délivre par le suicide : c’est-à-dire, par une action lâche, dictée par la folie2 ; si l’on consultoit l’Evangile, on souffriroit volontiers les disgraces de la fortune, on mépriseroit les injures, on iroit au devant des humiliations, on embrasseroit les travaux de la pénitence, captivant son cœur, son esprit, ses sens sous le joug d’une mortification utile & nécessaire.

248. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

La Danse, considérée comme l’art de porter le corps avec grâce, avec aisance, dégagement, & le moins de fatigue possible, est un Art libéral, & une science nécessaire dans une bonne éducation : la Danse considérée, comme l’Art représenter par des mouvemens & des attitudes, quoique moins utile & moins louable, a son degré de mérite, comme fesant partie du Comédisme : il est une troisième sorte de Danse, qui consiste à voltiger sur une corde, avec ou sans contrepoids ; cette Danse était connue des Grecs 1345 ans avant J. 

249. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Il ne faut pas non plus s'imaginer que les Comédies et les Tragédies aient jamais fait partie essentielle et nécessaire des Jeux Scéniques ; car ils furent institués et joués sans elles durant cent cinquante ans ou environ, depuis le Consulat de Stolon, jusques au temps de Plaute et de Nevius, devant lesquels je ne trouve point que Rome les ait connues, et si tôt qu'elles eurent acquis de l'estime, on les fit passer dans la célébration de tous les Jeux pour en augmenter la magnificence et le plaisir, comme on sait que les Comédies de Térence ont été représentées aux Jeux Megaliensc, Romains et autres.

250. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Les petites villes trouvent des fonds pour bâtir des salles de spectacles, et s’abonnent avec des troupes de Comédiens, malgré la misère publique, qui rend et nécessaire et presque inutile, exerce et décourage le zèle des personnes charitables.

251. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Je pense donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est pas nécessaire de renouveller les hommes ; laissons-les tels qu’ils sont, et souffrons qu’ils viennent au monde comme la nature les forme : il suffit de ne les pas pervertir par une éducation dangereuse et par de mauvais exemples.

252. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Aujourd’hui que je me vois forcé de l’examiner sur l’article des mœurs je ne puis me dispenser de faire précéder une remarque qui me paraît aussi juste que nécessaire.

253. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle avoit assez de beauté pour inspirer de grandes passions, tout le manège de la coquetterie pour les agacer, un esprit vif & enjoué, une imagination agréable pour les entretenir, un libertinage décidé pour les satisfaire, & toute l’irréligion nécessaire pour lever les scrupules. […] Elles suffissoient pour lui donner un amusement, qu’on prétend nécessaire à l’oifiveté d’une grande ville. […] C’étoit des exemples, des discours de piété, qui entretenoient la religion parmi un peuple grossier, à qui il faut des images & des discours à sa portée, à qui la perfection enleve ce même spectacle, qu’on dit lui être nécessaire. […] Je vous jure (serment bien nécessaire) que je n’en ai nommé nulle qui ne fut fort belle & agréable, & toutes brulantes pour mettre le feu par tout le monde ; aussi en ont-elles bien brulé une bonne part, autant de nous autres Gentilshommes de Cour, (& Abbés) que d’autres qui approchoient de leurs feux.

254. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Mais si elle ne peut nous persuader de cette utilité, nous l’écouterons, mais avec toute la précaution nécessaire, & après nous être fortifiés contre ses enchantemens par toutes les raisons que nous venons de dire, de peur de retomber encore dans cette passion que nous avons eue pour elle dans notre jeunesse, & que le commun des hommes a toujours pour elle. […] Mais comme il n’est pas nécessaire, & qu’il est même très difficile qu’elle aille toujours jusqu’à son but, & qu’il suffit qu’elle en approche, il suffit par conséquent qu’elle excite en moi cette émotion que causent la Crainte & la Pitié. […] Il y soutient que pour rendre l’homme heureux, il est nécessaire de remuer ses Passions ; que la Raison seule ne sert qu’à nous affliger par ses réflexions & ses remontrances, & que la tranquillité de l’Ame, qui est l’ouvrage de la Raison, est un état de langueur qui conduit à la tristesse. […] On dit ordinairement qu’elles sont nécessaires pour occuper une multitude de Citoyens oisifs, & que si dans une grande Ville, il n’y avoit point de Plaisirs publics, il y auroit plus de crimes secrets.

255. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Je vous accorde ce que vous dites, j’ajoute même que la Comédie considérée comme un Jeu, revêtue de toutes les conditions que Saint Thomas exige, doit être mise non seulement au nombre des choses indifférentes, mais aussi bonnes dans un sens, et quelquefois nécessaires, soit pour le délassement du corps, soit pour celui de l’esprit. […] D’ailleurs qu’était-il nécessaire que vous découvrissiez par les moyens dont vous vous êtes servi, les excès que les Pères condamnaient ? […] Il n’est pas nécessaire qu’il l’a traîne au précipice, elle s’y conduit elle-même. […] 31 » Il n’est pas nécessaire que Dieu, pour défendre la Comédie, en ait fait un précepte formel dans l’Ecriture : il n’en a pas non plus contre les excès qui peuvent s’y trouver, et que vous condamnez cependant aussi bien que nous. […] Vous voyez par là, qu’il n’est pas fort nécessaire de s’arrêter beaucoup sur cet article, et sur cette condition qui me paraît renfermée dans les autres.

256. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Ces rôles sont nécessaires à l’action : on en voit dans les meilleures pieces, Atthalie, Esther, &c. […] L’illusion est nécessaire à notre bonheur. […] Vous célébrez les chimeres, elles sont de tous les tems, elles nous sont nécessaires, nous sommes des vieux enfans, les erreurs sont nos lisieres, & les vanités légères nous bercent dans nos vieux ans.

257. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Narcisse n’étoit pas nécessaire, il se seroit même épargné un anachronisme ; Narcisse n’étoit plus quand Britannicus fut empoisonné, Agrippine l’avoit fait mourir. […] M. de la Chalotais paroît dans son écrit, avoir peu de Réligion ; il la met au dernier rang des choses nécessaire à l’éducation, & la rélégue à la fin de son ouvrage ; le peu qu’il en dit ; ce n’est même qu’une Réligion naturelle, dont les Déïstes même le piquent. […] C’est pour la commodité du spectateur qu’on fait un partage en divers actes, à peu près de même longueur, comme un sermon dont la division en une exorde & deux ou trois parties égales n’est point naturelle, mais nécessaire à la foiblesse de l’auditoire.

258. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Sans doute, un bon gouvernement doit avoir des loix générales, qui protegent les propriétés et les défendent de la fraude et de l’injustice ; mais cette prévoyance si utile, si nécessaire deviendroit la plus accablante des tyrannies, si elle rendoit les magistrats juges des spéculations particulieres. […] Ces divers théâtres ne pouvoient pas même chanter un pont-neuf ; et quand une chanson étoit nécessaire, l’acteur la récitoit, et les violons en jouoient l’air. […]   Si MM. les comédiens François ont imaginé, en se donnant eux-mêmes un titre exclusif, empêcher la liberté du théâtre, ils se sont trompés ; elle est nécessaire pour les progrès de l’art dramatique, et pour que les Pieces de la Nation soient dignement représentées.

259. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Nougaret, la vue des actrices, les femmes qui remplissent les loges, tout porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des drames dont l’intrigue agréable & galante, le style léger & délicat nous invitent à nous livrer à cette passion. […] Je connois les héros du parti, ils sont comme les femmes irritées qui veulent toujours avoir le dernier mot, je trouve dans la vérité confirmée par l’expérience de quoi me consoler ; pour avoir raison, il n’est pas nécessaire de crier le plus haut, & de forcer les autres à se taire.

260. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Le récit même de la défaite des Maures y est fort ennuyeux, et peu nécessaire à l’Ouvrage, étant certain qu’il n’y avait nulle rigueur en ce temps-là contre les duels, et n’y ayant pas d’apparence que la sévérité du Roi de Castille fût si grande en cette matière contre la coutume de son siècle, qu’il n’en pût bien pardonner deux par jour, même sans le prétexte d’une victoire aussi importante que celle-là. […] c’est le jour du Seigneur, il lui appartient tout entier, et si la faiblesse de l’homme ne lui permet pas de le lui donner absolument par une application actuelle, au moins ne doit-on prendre que les divertissements nécessaires ; encore faut-il qu’ils ne soient contraires ni à la sainteté du jour, ni à celle à laquelle les Chrétiens sont obligés.

261. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Outre qu’il n’y a rien en tout cela qui fasse présumer la moindre des qualités nécessaires à fixer le prix d’un Poëme ; cet art est peu de chose en soi, & n’est pas ignoré du dernier des Auteurs.

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