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149. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

En effet, il ne faut pas attendre de l’homme qu’il réprime ses injustes penchants, ni qu’il renonce à ses plaisirs, quand nul motif ne l’engagera à se faire ces violences : il ne se mettra guère en peine de la vertu, si elle est sans récompense : la voix de la conscience ne l’inquiétera guère, si ce n’est qu’une idée en l’air, un fantôme, un effet de la mélancolie.

150. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Il n’est pas douteux que, dans l’ordre de la Providence, il ne paraît aucune réclamation en faveur de la vertu sans qu’elle n’ait tôt ou tard son effet pour quelques-uns.

151. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Petavii Rationarium Temporum cum Tabulis Chronologis ; s’il Nous plaisait lui accorder nos Lettres de Privilège sur ce nécessaires, offrant pour cet effet de les faire imprimer en bon papier et beaux caractères, suivant la feuille imprimée et attachée sous le contrescel des présentes.

152. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Il est sans doute que le nõbre de bons Danceurs est capable d’un bel effet, que tous estans adroits vigoureux & intelligens, peuvent faire de belles & d’agreables choses. […] Cette digression quoy que longuette, ne laissera pas d’avoir son effet, sur ce que je croy devoir établir pour le pas de Balet. […] Cét effet est toutefois plus loüable que sa cause, & fait sans doute une des beautez de l’Entrée, sur tout quand le reste s’y rencontre. […] Nous en avons mesme veu le succez sur les tres, & en certaines Entrées particulieres : Ie ne doute point qu’ils ne fissent un merveilleux effet dans une Pastoralle. […] Trop d’art, & trop de force y sont hors de leur lieu, & par consequent sans effet & sans agréement.

153. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

On y fait une critique continuelle de tous les vices qui régnent dans le monde, j’en convient : & ce n’est pas là ce qu’on y condamne ; c’est la maniére de la faire qui est pernicieuse, & qui ne produit jamais que des effets très-funestes à l’innocence. […] Si un simple regard jetté par hazard sur une personne qui se présente & qu’on ne cherche pas, peut produire des effets si dangereux, dans les lieux mêmes les plus saints ; que ne feront pas des regards passionnés dans ces lieux d’une licence effrénée, où l’effronterie est comme de saison, & où l’on ne va que dans le dessein prémédité d’y trouver les objets les plus séduisant ? […] Ce que les comédiens ont de si odieux, consiste en trois choses principales ; 1°. dans la turpitude de leur origine, 2°. dans l’indignité de leur emploi, 3°. dans les funestes effets qui en résultent toujours, & que l’expérience ne fait que trop connoître. […] Il les rend enfin odieux par les funestes effets qui en résultent ; & c’est ma derniére raison que je n’ai pas besoin de prouver par de longs raisonnemens : une funeste expérience les fait assez connoître.

154. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Pour expliquer toutes ces mervilles on a donné au public l’admirable Traité de la Chymie du goût & dé l’odorat par un Marchand de liqueurs & de parfums, qui par ses idées burlesques essaye de donner du débit à sa marchandise ; le reste de son livre a son utilité, c’est un recueil des espèces différentes de liqueurs & des parfums, de leurs bons ou mauvais effets, de leur composition, recette, manipulation, distillation, &c. ce qui se trouve dispersé dans quantité d’autres ouvrages, & qu’il a réuni dans celui-ci, y ajoutant ses propres découvertes ; ce livre peut aider ceux qui composent les Traités des Arts & des métiers que donne l’Académie des Sciences. […] Cette partie du luxe a toujours été condamnée par les sages comme un effet, & souvent un principe de molesse & de dépravation. […] Montagne y donnoit si fort qu’il parfumoit jusqu’à les moustaches, qu’on portoit alors fort grandes, afin d’avoir toujours la cassolette sous le nez ; aujourd’hui qu’on ne porte plus de moustaches, le tabac produit le même effet, on en prend à tout moment sans aucune nécessité ; on en est quelquefois couvert d’une manière dégoûtante. […] Comme il y a des drogues aromatiques, des liqueurs spiritueuses, des alimens échauffans qui allumant dans le sang un feu séditieux, une fermentation tumultueuse, excitent le feu de la concupiscence ; il est aussi des odeurs qui produisent ce dangèreux effet, elles s’élèvent comme une vapeur, & sont comme une espèce d’extrait de cette pernicieuse nourriture, & ce qu’il y a même en elle de plus subtil & de plus capable d’empoisonner, Sinibaldus avec tous les Médecins l.

155. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

La bassesse des nouvelles Actrices, empêchera que leurs charmes ne produisent de dangereux effets : d’ailleurs, elles seront inabordables : les hommes & les femmes auront des mœurs pures, & vivront sous la discipline la plus sévère. […] Outre ces Exercices ordinaires, deux fois la semaine les Acteurs & les Actrices qui lors occuperont les Théâtres de la Capitale, viendront donner des leçons aux Elèves, sur un Théâtre construit à cet effet dans une des Salles du Collége : ce seront ces Acteurs qui décideront, d’après les dispositions des Sujets, à quel genre ils devront s’appliquer, & qui prescriront à chaque Elève la Pièce qu’il doit apprendre. […] On obligerait même deux fois l’année, les meilleures Actrices des Théâtres relevés, à faire chez les Baladins, des Rôles ridicules & bas, afin de les avilir, & de prévenir les dangereux effets de leurs charmes. […] Les Acteurs & les Actrices, une fois admis à l’un des Théâtres de la Capitale, y resteront attachés pour tout le temps qu’ils seront en état de remplir leurs rôles ; ils y seront logés & entretenus : pour cet effet, on prendra un bâtiment convenable, ressemblant aux Cloîtres de nos Moines, où la Troupe en entier sera rassemblée, sous le gouvernement d’un Supérieur pour les hommes, & d’une Maîtresse pour les femmes.

156. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Suite des effets des Passions. […] Les passions théâtrales sont si inutiles à la vertu, qu'elles ne produisent pas même dans l'occasion l'effet qui leur est propre, et qu'elles en produisent de tout contraires. […] Ses admirables effets ne durent, que pendant la pièce. […] Et n'est-ce pas l'infaillible effet de la séduction, de ne le sentir, ni le pouvoir, ni le vouloir ?

157. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Plus on en raisonne, plus on en trouve l’effet surprenant. […] Il nous paroît également nécessaire de dessiner à part les caractères, & de les opposer l’un à l’autre, pour s’assurer de l’effet qu’ils peuvent produire.

158. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

D epuis la renaissance du Dramatisme, le goût des Spectacles n’avait pas encore été si général qu’aujourd’hui ; par conséquent jamais leur influence sur les mœurs ne fut si grande, & jamais l’on ne dut autant espérer ou craindre de leurs effets. […] On a raison de dire, que ce Plan entraîne d’énormes dépenses ; Mais cet inconvénient se réduit presqu’à rien, lorsque l’Etat exécute au-dedans, des travaux dont le coût ne lui fait rien perdre, puisqu’il n’a d’autre effet que de rendre plus vive la circulation des espèces.

159. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

L’on ne peut excuser l’intention, lorsque l’effet s’en trouve mauvais ; puisque c’est toujours contribuer au mal tout ce qu’on peut de sa part. […] C’est que ces jeunes gens ne seront mis en ces Jeux, qu’une fois ou deux pendant le cours de leurs études : Ce qui pris tout ensemble ne peut produire aucun mauvais effet comparable à ceux des Comédiens publics.

160. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Elles sont toutes les deux analogues à la Lettre que ce célebre Académicien donna au Public en 1759, & qui est rapportée toute entiere, page 477 de ce Volume, comme un monument précieux, & capable de fixer les idées sur l’effet moral de nos Spectacles.

161. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

Nicole, qui est la semence de la vie, & la parole du diable qui est la semence de la mort, ont cela de commun qu’elles demeurent souvent longtems cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible… Le diable se contente quelquefois de remplir la mémoire des images (du spectacle) sans passer plus avant, & sans en former encore aucune tentation sensible : mais ensuite après un long tems, il les excite & les réveille sans même qu’on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter des fruits dignes de mort, Rom.

162. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Les effets, la course admirable De ce bel Astre infatigable, Désireux de revoir un jour Athènes et la Philosophie, Je vous laisse Amants de Sophie L’honneur de cet heureux séjour.

163. (1576) De la Censure. pp. 611-613

Je tais aussi l'abus qui se commet en souffrant les Comiques, et Jongleurs, qui est une autre peste de la République des plus pernicieuses qu'on saurait imaginer : car il n'y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs, et la simplicité, et bonté naturelle d'un peuple, ce qui a d'autant plus d'effet, et de puissance, que les paroles, les accents, les gestes, les mouvements, et actions conduites avec tous les artifices qu'on peut imaginer, et d'un sujet le plus ord, et le plus déshonnête qu'on peut choisir, laisse une impression vive en l'âme de ceux qui tendent là tous leurs sens. brief on peut dire, que le théâtre des joueurs, est un apprentissage de toute impudicité, lubricité, paillardise, ruse, finesse, méchanceté.

164. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

Au morne silence, premier effet de la frayeur, succédèrent bientôt des cris affreux, lorsqu’au retour de la lumière, on aperçut l’horrible tableau des ravages de la foudre.

165. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65

Esculape les rejettera parce que dans celui-ci, le mal qu’il souffre est une juste punition de ses crimes, et dans les autres, c’est un effet de leurs dérèglements.

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

L’effet de la mythologie dans les théâtres est d’embellir les aventures romanesques : la religion n’y est traitée qu’avec indécence.

167. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Une femme contente de sa toilette seroit bien mortifiée de ne produire que l’effet superficiel d’un bon livre ou d’un bon tableau ; elle veut faire des conquêtes, gagner des cœurs, inspirer des passions, c’est-à-dire, séduire & perdre. […] Triste & subit effet de la parure. […] Y allât-elle d’abord modeste, la seule fréquentation lui en inspirera la fureur, & avec elle tous les vices qui en sont le principe ou l’effet ; elle y perdra toutes les vertus qui produisent & entretiennent la modestie, & qu’à son tour la modestie forme & entretient. […] La chasteté n’y court pas moins de risque : croit-on que les rêveries, les espérances sur l’effet que produisent ses charmes, que la douce & molle impression qu’ils produisent sur elle-même, laissent un cœur bien chaste ? […] Les autres péchés sont l’effet rapide, souvent imprévu, de la tentation & de la surprise.

168. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Je les considère ces divertissements mondains, dans leur nature, dans leur étendue, et dans leurs effets. Or je soutiens, comme vous l’allez voir, qu’ils sont presque tous, ou impurs et défendus dans leur nature, c’est la première partie ; ou excessifs dans leur étendue, c’est la seconde partie ; ou enfin scandaleux dans leurs effets, c’est la troisième et la dernière partie. […] Parce que dans les nécessités publiques l’aumône coûteroit, et que le jeu en pourroit souffrir, on ne connoît point ce commandement ; on est témoin des miseres du prochain, sans en être ému, ou si le cœur ne peut trahir ses sentiments naturels, l’esprit n’est que trop ingénieux à imaginer des prétextes pour en arrêter les effets ; on est pauvre soi-même, ou volontiers on se dit pauvre lorsqu’il y a des pauvres à soulager, mais on cesse de l’être dès que le moment et l’occasion se présente de jouer. […] Achevons, et disons enfin que la plupart des divertissements du monde sont condamnables, parce qu’ils sont scandaleux dans leurs effets : c’est la troisieme Partie. […] Car en premier lieu, si tout divertissement du monde a l’un de ces trois caracteres que j’ai marqués, ou d’être criminel en lui-même, ou d’être excessif dans son étendue, ou d’être scandaleux dans ses effets, il n’y a point dans le monde de divertissement que vous ne deviez avoir en horreur, bien-loin de le chercher et de vous le procurer : pourquoi ?

169. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Elles ne manquerent pas de causer sur les Romains les mauvais effets qu’elles avoient produits contre leurs propres Auteurs. […] La musique qui produisoit de si grands effets sur le Théâtre Grec, fut fort négligée des Latins, qui lui substituerent la déclamation, comme plus naturelle & plus propre que le chant, selon eux, à ces représentations ; ils ne l’employerent que comme nous, dans les intermédes, sans la lier au sujet.

170. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Il suffiroit de dire, que, suivant simplement les pensées de ces grands hommes, le divertissement de la comedie n’est pas tout-à-fait innocent ; néanmoins, sans faire le Casuire, pour conclure, si la comedie prise en elle-même est peché, je maintiens, qu’on n’y peut gueres aller sans pecher, & je n’ay pour cét effet à alleguer, que des raisons plausibles, conformes au bon sens, & convaincantes. […] Si ce principe donc, que j’ay avancé, est recevable, l’application en étant faite à la comedie, je vous laisse le jugement du peché, qui se peut commettre en y allant, l’effet, qui part d’un principe, tenant toûjours de la nature de son principe.

171. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Elle est héroïque, si elle est l’effet de l’âme portée à un degré extraordinaire jusqu’à un certain point. […] On ne saurait blâmer les Poètes de choisir pour sujet de leurs imitations les effets des passions qui sont les plus générales, & que tous les hommes ressentent ordinairement : or de toutes les passions, celle de l’amour est la plus générale ; il n’est presque personne qui n’ait eu le malheur [ou le bonheur, c’est selon] de la sentir, du moins une fois en sa vie.

172. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Ils établirent leur théâtre dans une salle de l’hôtel de la Trinité, et ils obtinrent à cet effet des lettres patentes, datées du 4 décembre 1402. […] Les évêques, dans les conciles et dans leurs diocèses, firent des réclamations, qui ne furent pas sans effet pour plusieurs.

173. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVII. Du gouvernement & de la Police intérieure du Théâtre. » pp. 12-18

Ils les jouent en les composant ; sans cela, comment jugeroient-ils de l’effet qu’ils doivent faire ?

174. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Regardera t-on désormais comme l’effet d’un zele outré les descriptions vives que nous avons faites de cette foule de dangers qu’on court aux Spectacles ?

175. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Car si dans le Balet, la Dance haute, la legereté & la force, ont quelque effet particulier ; dans le Bal, la majesté & la bonne grace ne s’y font pas moins remarquer.

176. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Si la lecture muette guerdonne les travaux d’un Hercule, d’un Bacchus, d’un Thésée, et les rend satisfaits d’avoir un étudiant témoin de leur valeur ; la récompense que nous leurs donnons n’est-elle pas beaucoup plus excellente, publiant leurs mérites en la présence des plus rares esprits de ce siècle, qui contemplent et l’histoire et le geste, représentant au vrai les effets de l’ancienne générosité ?

177. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Nous sommes, à la verité, dans un siecle, où l’on garde des mesures de bienseance plus que jamais ; jamais les dehors ni les apparences de la vertu & de la probité n’ont été menagez avec plus de soin ; & comme l’on apporte toutes les précautions que l’on peut, pour conserver sa reputation, on témoigne de l’indignation contre les vices grossiers, & contre tout ce qui choque l’honnêteté ; mais comme les mœurs sont aussi corrompuës qu’elles l’ont jamais été, cette horreur que l’on marque pour tout ce qui blesse la pudeur, ou qui enseigne ouvertement le crime, est plûtost un effet de la politesse du siecle, que de sa probité ; de maniere que les spectacles de ce temps sont d’autant plus dangereux, que le mal y est plus caché, & plus subtilement déguisé. […] Ainsi comme l’on tient un livre pour dangereux, lorsqu’à la faveur de quelques sentimens Orthodoxes, qui y sont bien touchez & répandus çà & là, on en fait couler d’autres qui sont impies ou suspects ; parce qu’on juge avec raison, que c’est un serpent caché sous des fleurs, & que le venin, sans cet artifice, en seroit sans effet ; pourquoy n’en diroit on pas le même de ces Tragedies, où le profane est confondu avec le sacré, & où les maximes les plus opposées au Christianisme sont mises en la bouche de ces Chrétiens de Theâtre, qui soutiennent si mal le personnage qu’ils representent ? […] Il n’est pas moins inutile d’ajoûter, que quoyque l’on ne voye guere de pieces de Theâtre sans amour, & que pour l’y faire entrer, on n’a pas même égard à la verité de l’Histoire, pourvû qu’on ne sorte point de la vray-semblance ; neanmoins on n’y represente que des passions legitimes, qui ont pour fin le Mariage, que Dieu même a authorisé, & institué le premier ; parce que l’esprit de ceux qui les voyent representer, ne s’attache qu’à ce qui luy plaît, & fait abstraction des circonstances qui les peuvent justifier ; car ce n’est pas une chose que les Acteurs puissent regler dans ceux qui écoutent, ni arrêter dans les limites qui sont permises, comme fait le Poëte dans ses Vers ; au contraire les spectateurs n’en reçoivent souvent que ce qu’elles ont de criminel ; & elles agissent ensuite selon la difference des dispositions qu’elles rencontrent ; & l’on peut dire, que souvent la representation d’une passion couverte de ce voile d’honnêteté, a plus infailliblement son effet, que les autres les plus illegitimes, parce qu’on est moins sur ses gardes, qu’on s’en défie, & qu’on s’en défend le moins ; aussi agit-elle plus à coup sûr, & sans qu’on se précautionne des remedes qui pourroient en empêcher l’impression : d’où il s’ensuit que ces spectacles sont toûjours dangereux pour tout le monde, & qu’un Chrétien ne doit jamais se fier à sa propre vertu. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long temps, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

178. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

.), parle au long des parfums connus de son temps, dont il détaille un grand nombre leur espece, leur nom, leur origine, la maniere dont on les fait, leurs bons ou mauvais effets. […] La marche partit à la pointe du jour, & dura toute la journée, des troupes innombrables de gens de toute nation & de tout état, des animaux de toute espèce, de jeunes garçons, de jeunes filles, des Faunes, des Satyres, des Nymphes, des Bacchantes, des danseurs, des danseuses, des Musiciens, des joueurs d’instrumens sur des théatres élevés sur des roues, traînés par des chevaux, qui dansoient, chantoient, jouoient continuellement, & faisoient retentir l’air ; des statues de tous les Dieux & de toutes les Déesses, avec leurs autels, leurs Temples mobiles, leurs Prêtres & Prêtresses, leurs victimes & sacrifices traînés par des lions, des tigres, des éléphans ; des forêts ambulantes, des parterres, des champs, des vignes, des tonneaux immenses comme des foudres d’Allemagne, remplis de vin & de lait, qui dans toute la marche en faisoient couler des fontaines ; des cuisines, des tables mouvantes pour donner à manger ; toute sorte de meubles, d’armes, d’ustenciles, tous les habits d’or ou de soie, tous les effets d’or ou d’argent, on eût dit que c’étoit la marche de la Nation entiere ; son Roi à la tête, qui avec sa Cour & sa Famille la terminoit. […] De cet effet naturel il conclud que la mauvaise odeur est une punition du crime, relative à la mauvaise odeur de la réputation & du scandale ; & il est vrai que la plupart des châtimens, comme la mort, la maladie, la misere, la pauvreté, sont accompagnés de mauvaises odeurs : Ater cum fulmine odor . […] Cet effet n’est pas naturel ; que dans tous les siecles, dans tous les pays du monde, un nombre infini d’hommes, sans exception, exhalent une mauvaise odeur, c’est une punition visible de l’horrible Déicide, dont ce peuple infortuné se rendit coupable ; & l’on remarque que si un Juif se convertit, cette odeur cesse au moment de son Baptême : Abluitur Judæus odor Baptismate Christi .

179. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Nous sommes, à la verité, dans un siecle, où l’on garde des mesures de bienseance plus que jamais ; jamais les dehors ni les apparences de la vertu & de la probité n’ont été menagez avec plus de soin ; & comme l’on apporte toutes les précautions que l’on peut, pour conserver sa reputation, on témoigne de l’indignation contre les vices grossiers, & contre tout ce qui choque l’honnêteté ; mais comme les mœurs sont aussi corrompuës qu’elles l’ont jamais été, cette horreur que l’on marque pour tout ce qui blesse la pudeur, ou qui enseigne ouvertement le crime, est plûtost un effet de la politesse du siecle, que de sa probité ; de maniere que les spectacles de ce tems sont d’autant plus dangereux, que le mal y est plus caché, & plus subtilement déguisé. […] Ainsi comme l’on tient un livre pour dangereux, lorsqu’à la faveur de quelques sentimens Orthodoxes, qui y sont bien touchez & répandus çà & là, on en fait couler d’autres qui sont impies ou suspects ; parce qu’on juge avec raison, que c’est un serpent caché sous des fleurs, & que le venin, sans cet artifice, en seroit sans effet ; pourquoy n’en diroit on pas le même de ces Tragedies, où le profane est confondu avec le sacré, & où les maximes les plus opposées au Christianisme sont mises en la bouche de ces Chrétiens de Theâtre, qui soutiennent si mal le personnage qu’ils representent ? […] Il n’est pas moins inutile d’ajoûter, que quoyque l’on ne voye guere de pieces de Theâtre sans amour, & que pour l’y faire entrer, on n’a pas même égard à la verité de l’Histoire, pourvû qu’on ne sorte point de la vray-semblance ; neanmoins on n’y represente que des passions legitimes, qui ont pour fin le Mariage, que Dieu même a authorisé, & institué le premier ; parce que l’esprit de ceux qui les voyent representer, ne s’attache qu’à ce qui lui plaît, & fait abstraction des circonstances qui les peuvent justifier ; car ce n’est pas une chose que les Acteurs puissent regler dans ceux qui écoutent, ni arrêter dans les limites qui sont permises, comme fait le Poëte dans ses Vers ; au contraire les spectateurs n’en reçoivent souvent que ce qu’elles ont de criminel ; & elles agissent ensuite selon la difference des dispositions qu’elles rencontrent ; & l’on peut dire, que souvent la representation d’une passion couverte de ce voile d’honnêteté, a plus infailliblement son effet, que les autres les plus illegitimes, parce qu’on est moins sur ses gardes, qu’on s’en défie, & qu’on s’en défend le moins ; aussi agit-elle plus à coup sûr, & sans qu’on se précautionne des remedes qui pourroient en empêcher l’impression : d’où il s’ensuit que ces spectacles sont toûjours dangereux pour tout le monde, & qu’un Chrétien ne doit jamais se fier à sa propre vertu. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long tems, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

180. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Les fortes émotions vinrent remplacer les effets d’une gaîté souvent licencieuse, et le mélodrame acheva de tourner la tête à ces pauvres enfants. […] L’effet théâtral, qu’on acquiert à ce prix, est souvent funeste dans ses suites ! […] Mes deux champions étaient déjà rentrés dans Paris, je n’avais pas même jeté les yeux sur la carte que le jeune homme m’avait glissée dans la main, en me laissant à ma place, livré aux plus philosophiques des réflexions sur les effets, les causes et les suites de ce qu’on veut bien nommer le point d’honneur. […] Nouvelle matière à réflexion : voilà, me dis-je encore, un effet de la maudite influence !

181. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Il suffiroit de dire, que, suivant simplement les pensées de ces grands Hommes, le divertissement de la comédie n’est pas tout-à-fait innocent ; néanmoins, sans faire le Casuite, pour conclure, si la comédie prise en elle-même est péché, je maintiens, qu’on n’y peut guéres aller sans pécher, & je n’ay pour cet effet à alléguer, que des raisons plausibles, conformes au bon sens, & convaincantes. […] Si ce principe donc, que j’ay avancé, est recevable, l’aplication en estant faite à la comédie, je vous laisse le jugement du péché, qui se peut commettre en y allant l’effet, qui part d’un principe, tenant toûjours de la nature de son principe.

182. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Leurs effets sont donc tellement répugnants à leur préceptek en ceci que tout homme d’esprit mettra aussi peu de foi aux uns qu’aux autres. […] Ils reprennent en main le collège de Bourges en 1604 et leur retour a manifestement provoqué des tensions dont ce conflit théâtral est l’un des effets.

183. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. […] « L’effet moral des théâtres ne saurait jamais être salutaire, ni bon en lui-même ; puisqu’à ne compter que leurs avantages, on n’y trouve aucune sorte d’utilité réelle sans inconvénients qui la surpassent. […] Mais, comme ces connaissances, que des Rois doivent acquérir à la représentation de Britannicus, semblent plus appartenir à la méditation qu’au sentiment, considérons dans les mêmes spectateurs l’effet immédiat du spectacle….

184. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Mais ces peintures pieuses contrasteroient trop avec les tableaux que l’on aime, & condamneroient les effets criminels qu’ils produisent. […] Il est évident que les statues des Dieux doivent produire les mêmes funestes effets que les autres, & plus funestes encore. […] La leçon la plus naturelle qui en résulte, c’est que les images lascives produisent les plus prompts, les plus grands, les plus coupables effets sur les cœurs, par la passion qu’elles font naître, & sont par conséquent un très-grand danger du théatre ; où elles sont de toute part étalées. […] Doutez-vous des effets que ses objets produisent, examinez le caractère de leurs adorateurs, sont-ce les gens de bien qui les placent, les contemplent, les admirent ? […] Le Concile a si peu cru que Flore, Venus, Mercure dussent produire cet effet religieux, qu’il les condamne séverement, & dit expressément qu’on y évite toute sorte d’immodesties ; omnis lascivia vitatur, il ne veut pas même qu’on donne aux figures un air galant, des atours de toilette, une élégance immodeste : Procæci venustate non Fingantur.

185. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

7. « Dans les effets que les Spectacles produisent infailliblement au regard même des personnes les plus innocentes, une grande dissipation d'esprit, un éloignement des choses de Dieu, une froideur pour la Prière, un dégoût des Livres de piété, un amour du monde.

186. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Si cette retenue et cette sincérité ne produisent pas un effet fort agréable, on espère du moins qu’elles paraîtront estimables à quelques-uns, et excusables à tous.

187. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Il ne pouvait mieux exprimer l’effet de ces réjouissances, qu’en disant qu’elles donnent entrée « à une troupe de vices » : ce n’est rien, pour ainsi dire, en particulier ; et s’il y fallait remarquer précisément ce qui est mauvais, souvent on aurait peine à le faire : c’est le tout qui est dangereux ; c’est qu’on y trouve d’imperceptibles insinuations, des sentiments faibles et vicieux ; qu’on y donne un secret appât à cette intime disposition qui ramollit l’âme et ouvre le cœur à tout le sensible : on ne sait pas bien ce qu’on veut, mais enfin on veut vivre de la vie des sens et dans un spectacle où l’on n’est assemblé que pour le plaisir ; on est disposé du côté des acteurs à employer tout ce qui en donne et du côté des spectateurs à le recevoir.

188. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

C’est un Traité du Discernement des effets naturels d’avec ceux qui ne le sont pas, avec l’Histoire Critique des Pratiques superstitieuses qui ont séduit les peuples et embarrassé les Savants.

189. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Pour cet effet, il fit venir chez lui des femmes débauchées, comme pour en abuser. […] Tels sont les funestes effets de ces voluptueuses agitations.

190. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

L’Imitateur peut apporter deux sortes d’obstacles à ce triple effet. […] Une première faute considérable, produira le même effet que deux. […] Quant à la Femme-jalouse, on ne peut se lasser de la relire : quel effet cette Pièce n’aurait-elle pas, si la Représentation l’animait ? […] Rousseau le prétend, les bons effets des Représentations dramatiques seraient infaillibles sur le Théâtre réformé. […] Ce Spectacle aurait eu un effet surprenant aux Théâtres majestueux de la Grèce.

191. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Vous voulez nous prouver que l’inconstance, le libertinage, la futilité, l’impertinence sont leurs attributs essentiels, et les effets de leur nature ? […] Monsieur, tant de Lettres passionnées, tant de Romans attendrissans, n’ont pu faire aucun effet sur votre ame ! […] Une douleur continuelle aigrit son sang, blessa sa raison ; il se sentait fait pour être heureux, il voyait mille coquins merveilleusement constitués, il fut indigné du bonheur des méchants ; l’attrait de la révolte devint sa consolation ; l’imagination ne put s’arrêter ; de la haine des causes, il passa à la haine des effets, et il abhorra tout l’Univers.

192. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Désespérant de jamais pouvoir subjuguer les philosophes, ils déposèrent toute honte en se déterminant à les accabler par les effets irrésistibles de la loi du plus fort. […] C’est en excitant le mécontentement général que l’autorité répand elle-même parmi le peuple les semences de la révolte, dont à chaque instant elle peut craindre les funestes effets. […] Les théologiens qui, jusqu’à présent, ont voulu traiter cette question de la réunion des schismatiques à l’église de Rome, pour la plupart soumis à l’empire des préjugés, n’ont jamais bien envisagé cette question difficile dans son véritable point de vue ; ils n’ont présenté que des raisonnements faibles ou sans justesse, qui toujours ont été, et seront toujours sans effet.

193. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Voilà de quelle manière et par quels motifs j’en ai conçu l’idée ; et je crois que c’était précisément à un homme tel que moi qu’il convenait d’écrire sur cette matière ; et cela par la même raison que celui qui s’est trouvé au milieu de la contagion, et qui a eu le bonheur de s’en sauver, est plus en état d’en faire une description exacte, et de fournir les moyens de s’en garantir que tout autre qui n’en aurait pas éprouvé les funestes effets.

194. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Étrange effet de la prévention ! […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres. […] Ulysse & ces vaillans hommes se trouvent si bien dans cette dévote compagnie, qu’ils allerent mettre à sec, & désagréer leurs vaisseaux, ils emmagasinent leurs effets, ne pensent plus à leur voyage, & passerent un an dans cette Isle, à se réjouir. […] Madame d’Acier a-t elle pu enseigner une morale différente, & traduire en François un poëte qui l’enseigne, sans y mettre un corréctif absolu, qui fasse connoître un poison dangereux, & en empêche l’effet ?

195. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Il est une époque de l’année, consacrée de temps immémorial aux plaisirs tumultueux de la multitude ; tous les gouvernements, et aussi le gouvernement temporel de Rome, les favorisent ; ils consultent même les effets de cette joie périodique, et plus ces saturnales sont bruyantes et animées, et plus ils sont convaincus que les peuples sont heureux et satisfaits de ceux qui régissent leurs destinées. […] Sans doute, nous y reconnaissons plus facilement nos voisins, mais il est impossible que nos traits échappent à nos regards, et si nous détournons la tête lorsque nos yeux les rencontrent, c’est déjà un des salutaires effets de la comédie. […] Il semblerait que, ne se fiant point à la justice de Dieu, et se servant du pouvoir qu’ils prétendent avoir reçu de lier dans le ciel ce qu’ils ont lié sur la terre, les prêtres veuillent par leur malédiction anticipée, usurpatrice, paralyser, anéantir les effets de la miséricorde divine. […] comme il n’est pas dans notre cœur de repousser l’anathème par l’anathème, nous vous supplions d’arrêter les effets de ces menaces que votre divin Fils adresse aux faux interprètes de sa loi, et encore de celles qui terminent cette terrible allocution.

196. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Voici quelques exemples frappants des effets du spectacle sur la jeunesse […] Le désintéressement et la vertu des Actrices, les bons effets que produisent sur le théâtre leurs vertus apparentes et leur saine morale sur la jeunesse qui s'y trouve, s'y font aisément sentir. […] C'était un Ex-Jésuite, qui longtemps Régent et ensuite dans le monde, connaissait les pièces de Collège et les effets pernicieux que produit le théâtre sur un jeune cœur. […] Ces Demoiselles prirent si bien les airs de la Cour, et représentèrent si naturellement Andromaque, que la Fondatrice s'en aperçut et craignit des effets opposés à ses vues.

197. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Presque tous les Interprettes conviennent que ce passage est la condamnation du fard & des ornemens que les femmes emploient pour parer leur sein & leur visage, parure que l’Esprit saint appelle des fornifications & des adulteres, parce qu’elles sont l’attrait le plus puissant qui y porte les hommes, & l’effet ordinaire du péché commis par les femmes, soit par les pensées dont elles sont remplies en le faisant, soit par le desir d’en exciter de pareilles dans ceux qui les voient. […] S. beauté avoir produit le même effet. L’admiration & l’amour jettent dans une espece d’extase & de stupidité ; c’est l’ordinaire effet des passions violentes. […] Tout le corps du Paganisme & de la Poësie n’est guere que la débauche & ses effets tournés de mille manieres, pour apprendre cette loi essentielle qu’il faut fuir la volupté pour n’en être pas infecté. […] Il n’y a dans la délivrance des Juifs par Esther, qu’une intrigue de Cour ; dans l’établissement de Ruth qu’une aventure champêtre ; dans les guerres des Machabees que des actes héroïques d’une valeur singuliere, dont, peu de tems auparavant, les guerres d’Alexandre, & dans le même tems les guerres de la République Romaine, avoient donné une infinité de traite aussi admirables qui avoient produit d’aussi grands effets.

198. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Nous n’adorons pas ces dieux, nous ne sommes pas soumis à ces princes, il est vrai ; l’effet de ces exemples sera moins rapide, mais on le sentira tôt ou tard. […] C’est un effet naturel & physique de la nature de l’homme. […] Effet ordinaire d’une vanité aveugle. […] Les effets en sont très-souvent sensibles, par la langueur, l’ivresse, les larmes, les gestes d’un grand nombre de spectateurs, ravis, hors d’eux-mêmes. […] Voilà l’heureux effet que devroit produire la critique ; mais à Paris il y a actuellement quatre procès entre les Comédiens & les auteurs, parce que la troupe a cru que quelques-uns de ses membres y doivent être désignés par leurs pieces.

199. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Les riches voudront toujours se distinguer des pauvres, & l’état ne sauroit se former un revenu moins onéreux & plus assuré Si le riches renoncent à leurs dépenses superflues, pour n’en faire que d’utiles, alors l’assiette des impôts aura produit l’effet des meilleures loix somptuaires Croiroit-on que cette même Encyclopédie qui met les spectacles au nombre des objets de luxe & d’oisiveté, sur lesquels il faut asseoir les impôts, qui traite les baladins, chanteurs (l’opéra), histrions, de professions oiseuses dont le seul usage est de se montrer  ; croiroit-on, dis-je, que cette même Encyclopédie fasse l’apologie & le plus grand éloge du théatre, conseille à la ville de Geneve, qui n’en a jamais eu, d’en bâtir un, de soudoyer une troupe de comédiens, comme la chose la plus nécessaire à l’état, une école de vertu & de politesse, ce qui a occasionné une dispute très-vive entre d’Alembert & J. […] Charge volontaire, dont personne n’auroit à se plaindre, dont la levée facile ne coûteroit rien, & produiroit le plus heureux effet, si elle pouvoit dégoûter d’une occasion prochaine de tant de péchés. […] Dans un pot-pourri que le Mercure de décembre 1774, rapporte comme un ouvrage à l’honneur du nouveau Roi, après mille folies sur les coquettes, les prudes, les bergeres, le bal, le brelan, l’intendant d’un seigneur, les gascons, les normands, les femmes, les maris infideles, qu’on donne comme autant d’effets du nouveau regne, le chansonnier en vient au comédiens. […] Hogard est un Moliere : ces tableaux peuvent produire un bon effet, pourvu que la décence y soit gardée ; car si l’on peint à découvert les crimes de la courtisanne, ils feront beaucoup de mal : & tel est le poison de la comédie. […] Quel peut être l’effet de l’espece humaine, non-seulement informe, mais corrompue à l’excès, dont on souille sans cesse la scène ; de ces fables scandaleuses & ridicules des dieux & des déesses du paganisme, dont on étale les débauches ?

200. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Rousseau, sur l’effet moral du Théatre, par M. […] Nicole ; c’est de notre part l’effet d’une distraction. […] Rousseau a éclairé sur les mauvais effets des Théatres une foule de gens à Geneve. […] Les Apôtres de l’impiété craindront les effets de cette justice, dont M. […] Et les vieillards, bons patriotes, loin de s’en offenser, en desiroient les effets.

201. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

C’est à ce titre que, rempli d’espérance à la vue des miracles qui chaque jour se développent à nos regards étonnés, j’ose m’élever moi-même contre tout ce qui pourrait encore arrêter l’effet des desseins magnanimes du Héros qui les produit.

202. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement général du personnel et des revenus de l’ancien clergé séculier et régulier de france.  » pp. 351-362

Quelques-unes de ces abbayes furent sécularisées ; les autres étaient des ordres suivant Saint Augustin, Saint Benoît, Citeaux et Prémontré ; elles jouissaient, seulement pour les menses abbatiales, d’un revenu annuel de 5.109.100 pour leurs menses conventuelles. 2.000.000 … 7.109.100 Indépendamment des abbayes citées ci-dessus, il y avait d’autres abbayes et prieurés réunis à des évêchés, séminaires, collèges, hôpitaux et autres établissements, à l’effet d’augmenter leurs revenus.

203. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

La prose chantée en l’honneur de ces coursiers, veloces super dromedarios a, a eu en français et en latin, de nombreuses variantes, et dans quelques églises, on ne disait rien sur l’effet du bâton in clunibus eorum b.

204. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Ce n’est pas sans fondement, ou par caprice, que je conseille de faire usage de la Scène des deux petites filles dans Œdipe : j’ai représenté, il y a trente ans, une pure traduction de l’Œdipe de Sophocle ; et je sais, par expérience, le grand effet que cette Scène fit sur le Théâtre, et combien elle arracha de larmes. […] De son temps le goût et le cœur de la plus grande partie des Spectateurs étaient également corrompus par l’effet d’une longue habitude à ne voir, sur le Théâtre, que des personnages livrés à tous les emportements de la passion d’amour. […] Je conclus donc que les personnages qui meurent peuvent être innocents, et que les Spectateurs peuvent s’en affliger tant qu’ils veulent ; pourvu qu’à côté de la compassion marche toujours, suivant le besoin, ou l’horreur du vice, ou l’amour de la vertu ; et c’est l’effet de ce sentiment, qui constitue la catastrophe.

205. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Si les Comédiens ne cessent donc point de jouer à Paris, ce n’est pas une marque de l’approbation que Monseigneur l’Archevêque leur donne, mais bien un effet de leur désobéissance aux Ordres de l’Eglise, et d’un aveuglement pitoyable qui leur fait préférer un métier infâme, et l’intérêt d’un gain sordide, à une bonne renommée et à leur propre salut. […] Le voici : « C’est, dit-il, que les pauvres qui ne vont point à la Comédie, ne pèchent pas moins que les riches qui ont le moyen d’y aller, et que par conséquent la Comédie ne produit aucun mauvais effet dans ceux qui s’y rencontrent. » Beau raisonnement pour un Docteur Confesseur ! […] En vérité, pour raisonner ainsi, il faudrait non seulement avoir fermé les yeux à toutes les règles de l’Eglise, mais avoir même renoncé à la raison et au bon sens : c’est de quoi néanmoins personne n’accusera saint Thomas ; et ainsi ce ne peut être qu’un effet de l’entêtement de notre Docteur, à qui la Comédie plaît beaucoup plus que le Carême. […] Et la raison qu’il en apporte, c’est qu’il est très absurde qu’aux jours qui sont destinés pour obtenir les effets de la miséricorde de Dieu, les Fidèles soient détournés par les charmes dont le Diable se sert pour séduire les âmes ». […] Peut-être que mes réflexions n’en auront pas pour cela moins de force, puisque le ridicule en certaines rencontres vaut mieux, et a plus d’effet qu’un grand sérieux : « Ridiculum acri, etc.»

206. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Elle a adopté un Code pénal religieux, dont les effets sont civils et politiques, sans la permission du souverain temporel et légitime. […] On sait combien le parti fanatique, réuni à la faction jésuitique, s’agite et s’intrigue pour s’en emparer, principalement pour faire précéder les cérémonies religieuses, à des actes qui sont purement civils, qui ne doivent avoir que des effets civils, et qui, sous ce rapport, sont entièrement indépendants des religions.

207. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Le fanatisme goûtait sans doute cette douce jouissance que lui fait éprouver le trouble qu’il excite et sur lequel il fonde son importance ; mais heureusement le gouvernement, dans sa sagesse, prévint les funestes effets que l’intolérance indiscrète du curé de Saint-Laurent devait produire.

208. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Reste donc à examiner si ces sortes de divertissements sont licites, et s’ils ne sont point accompagnés de circonstances et défauts qui les rendent illicites et condamnables ; et pour cet effet considérons-les, et les regardons dans l’esprit, et selon la règle des plus saints hommes qui nous aient précédés.

209. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Je sais en quelle considération ils sont dans le monde, et quels bons effets ils peuvent produire dans un Etat.

210. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Ces effets obscurs ne soutent point de la province. […] La plupart des passions portées à leur dernier période, s’expriment par le silence : cette passion muëtte est plus expressive que l’éloquence la plus vigoureuse C’est le premier effet parlant des sensations (il a dû dire le dernier). […] Le moment du silence n’est pas le seul, & il ne peint rien par lui-même : c’est une mort, un anéantissement ; effet de la violence qui l’a précédée. […] Il avance que la danse, la poësie, la musique sont intimement unies, ont la même origine, même objet, le même effet : elles imitent la nature, & rendent les sentimens & les faits.

211. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Je ne garantis pas les faits qu’il rapporte, mais il y auroit de la cruauté de refuser à ceux qui en ont le goût la liberté d’y suppléer par une belle queue traînante avec un joli caudataire, ou du moins un joli chariot & de petits rubans, comme aux moutons d’Affrique, ce qui feroit un très-bon effet sur le théatre. […] Ces queues font sur-tout un effet admirable, lorsqu’à l’Opéra quelque Déesse monte au Ciel ; ou en descend. […] Tel étoit l’effet des grands canons, du falbala, des juppes piquées, des grands paniers que les femmes ont porté pendant plusieurs années Ils leur donnoient un volume énorme.

212. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Soit parce que la vérité y est toujours altérée, & les divins oracles prophanes, ce qui porte atteinte à la pureté de la Foi & de la morale, & autorisé l’erreur & le vice, les Protestans dans leurs principes y doivent être infiniment opposés, & ce n’est qu’un effet trop ordinaire de la contradiction entre les mœurs & la créance, de l’avoir quelquefois tolère. […] La différence des vices des rois & des vices des sujets n’est pas facile à comprendre ; les mauvais exemples produisent par-tout le même effet, & ceux de particuliers sont plus dangereux, parce qu’ils sont plus à la portée, & plus faciles à imiter. […] Quel mauvais effet, selon lui-même, doit produire ce mêlange !

213. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Mais cet empoisonnement des cœurs, qui les rend ou gais ou tristes, au gré des Poètes, est le plus puissant effet de la Comédie, et les Poètes n’ont garde de s’offenser quand on leur dit qu’ils empoisonnent, puisque c’est leur dire qu’ils excellent dans l’art, et qu’ils font tout ce qu’ils veulent faire. […] Non, vous n’êtes pas seulement ému, et votre Muse n’a point peur de cette effroyable impiété, ni des effets malheureux qu’elle peut produire. […] Reconnaissez donc, Monsieur, que la Traduction de Térence est bien différente des Comédies de Desmarets, et qu’une Traduction si pure, qui est une preuve de doctrine et un effet de charité, ne saurait jamais être un fondement raisonnable du reproche que vous faites à ceux que vous attaquez.

214. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Tout cela ensemble (valant bien autres dix millions) était d'une telle force de lumière et d'un tel éclat, que la vue en supportait à peine l'effet, et ne figurait pas mal le lieu qu'on suppose être la source de la lumière. […] Tous les plaisirs violents produisent le même effet. […] Que cette sage retenue qui pese tout au poids du sanctuaire est imposante, et produit d'heureux effets !

215. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Et, comme par leur effet sur les mœurs, elles peuvent être rangées dans la classe des Pieces de Théatre, il nous a paru à propos de donner ici épisodiquement sur ce genre de productions la notice historique que nous avons annoncée page premiere de ce volume. […] Ce sont des empoisonneurs publics, d’autant plus dangereux, que le poison qu’ils préparent, leur survivra & produira ses cruels effets jusque dans les derniers temps. […] Ils établirent leur Théatre dans une salle de l’Hôtel de la Trinité, & ils obtinrent à cet effet des Lettres-Patentes datées du 4 Décembre 1402. […] Ces réclamations ne furent pas sans effet pour ceux qui dans le temps y furent attentifs, & par la suite elles produisirent de plus grands fruits. […] Mais, comme l’a dit M. l’Abbé de la Bletterie 48, « ils l’étoient plus par pédanterie que par libertinage, & ce n’étoit que l’effet de l’admiration où ils étoient d’avoir découvert les Peres de la bonne Littérature ».

216. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Rosalie est encore un effet très-stérile ; mais un jour sa beauté pourroit le rendre utile. […] Si les vices produisent aussi des effets ridicules, ce qui est ordinaire, la Comédie ne peut-elle pas les saisir & les livrer, avec leur cause, à la risée publique ? Ainsi Moliere trouve dans les vices odieux de l’hypocrisie & de l’avarice des ridicules dont il fait deux comédies ; l’importance des courtisannes, l’aveuglement de leurs amans, sont des effets de la débauche : effets ridicules dont la Scène s’empare. […] Si le Théatre remplit rarement cet objet politique, ce n’est pas la faute de l’art ; c’est sur-tout l’effet de cette indifférence avec laquelle on abandonne le jugement & le choix des pieces, à des hommes qui ne calculent que l’agrément & la recette. […] Je dois vous répéter encore qu’ayant essayé l’effet de ma comédie sur les personnes les plus distinguées par leur naissance & leur mérite, j’ai cru remarquer qu’en général on la regardoit, non-seulement comme un ouvrage d’une morale très-pure, mais je vous l’ai déjà dit, comme un ouvrage nécessaire.

217. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

Felix, le plus ancien de nos Auteurs, « qui faisons profession d'une vie honnête, nous nous abstenons de vos Pompes, de vos Spectacles, et de tous les mauvais plaisirs que l'on prend, dont nous savons bien que l'origine est un effet de votre superstition, et que leurs agréments sont condamnables ; Car dans le Cirque qui peut souffrir la folie de tout un peuple qui se querelle ; dans les Gladiateurs le cruel art de tuer les hommes, dans les Jeux Scéniques une prodigieuse turpitude ?

218. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Pour appuyer des prétentions aussi excessives, cette secte impie et régicide, accorde encore aux prêtres le droit d’employer des anathèmes et des excommunications dont les effets sont civils, politiques ou matériels dès ce bas monde, et peuvent susciter des guerres de religion ; ils se croient autorisés à employer enfin tous les moyens, même les plus criminels et les plus inhumains, pour parvenir à leurs fins.

219. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Ces peintures satiriques font un tout autre effet que les exhortations les plus pathétiques ; tel qui est vicieux ne veut pas être ridicule.

220. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Saint Charles Borromée, qu’on veut faire passer pour un protecteur de la Comédie, a fait composer un livre particulier contre les Comédies, qui prouve qu’elles sont mauvaises à cause des circonstances qui les accompagnent, et de leurs effets, et que c’est pour cela qu’elles sont défendues.

221. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous défendons aussi de mêler des paroles profanes et qui sentent le libertinage du siècle, dans la Symphonie si on en emploie, et dans les Programmes qui restant dans les mains du public peuvent faire un mauvais effet s’ils ne sont exacts.

222. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Sur l’échafaud l’on y dresse des autels chargés de Croix et ornements Ecclésiastiques, l’on y représente des Prêtres revêtus de surplis, même aux farces impudiques, pour faire mariages de risées : L’on y lit le texte de l’Evangile en chant Ecclésiastique, pour, (par occasion,) y rencontrer un mot à plaisir qui sert au jeu : Et au surplus il n’y a farce qui ne soit orde sale et vilaine, au scandale de la jeunesse qui y assiste, laquelle avale à longs traits ce venin et poison, qui se couve en sa poitrine, et en peu de temps opère les effets, que chacun sait et voit trop fréquemment.

223. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Quoiqu’il en soit, un pareil spectacle doit produire de terribles effets sur des libertins et des incrédules qui voient changer la face de l’enfer en une Scène comique. […] Dryden dans son bel Opéra, il peut y avoir un endroit tel qu’est l’enfer ; et si cela est, des démons qui s’entretiennent, etc. ne sont plus l’effet de la force seule de l’imagination : l’effet de la force seule de l’imagination, c’est une histoire feinte, c’est un tissu de choses qui réellement ne subsistent point. […] Où sont les principes, où sont les effets d’une éducation à laquelle on a apporté tant de soins ? […] Or, les témoins de ces sales discours peuvent-ils n’en pas ressentir les effets ? […] Quels effets d’ailleurs peut avoir le secours de la divine parole pour ceux qui sont plus préparés à rire du Prédicateur qu’à pratiquer ce qu’il enseigne ?

224. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Il n’est pas surprenant que Corneille, en bon Normand, ait fait l’éloge du mensonge, du moins est-il sincère dans l’aveu du mauvais effet que produit cette piece, & convient fort naïvement que la comédie, faite pour plaire, n’a pas ce mélange d’utilité pour les mœurs ; elle viole la maxime touchant la récompense des bonnes actions & la punition des mauvaises. […] Dans les principes, c’est la haine, la malignité, l’envie, l’ambition, l’impureté, & toutes les passions qui font la guerre à la vérité ; dans les effets, par le scandale qu’il donne, le tort qu’il fait, selon les circonstances & les personnes ; dans les espèces, joyeux quand il amuse, officieux quand il sert, pernicieux quand il nuit, soit par des paroles, soit par des actions, par des signes trompeurs.

225. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Or cette imitation étant de soi vaine & frivole, venant à se mêler à ce qu’il y a de vain & de frivole en nous, peut-elle produire autre chose que des effets très-frivoles ? […] C’est en conséquence de cette Réflexion, & après avoir vu l’effet que produisoit Œdippe sur les Spectateurs, qu’Aristote a conseillé aux Poëtes les Sujets les plus terribles, & a écrit les trois morceaux que je dois encore rapporter. […] Il ne faut pas non plus introduire un méchant homme, qui de malheureux qu’il étoit, devienne heureux : car il n’y a rien de plus opposé au but de la Tragédie, cela ne produisant aucun des effets qu’elle doit produire, c’est-à-dire, qu’il n’y a rien en cela de naturel ou d’agréable à l’homme, rien qui excite la Terreur ou qui émeuve la Compassion. […] Je réponds que la grande douleur produit un effet tout contraire : elle rend l’homme immobile, & comme insensible, suivant ce que dit ce Vers de Boileau, A force de douleur il demeura tranquille. […] Il ajoute que dans la Catastrophe on a égard à la morale : mais, dit-il, cet hommage passager que nous rendons à la Raison, ne détruit pas l’effet des Passions que nous avons flatées dans le cours de la Tragédie.

226. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

En ôtant le rouge avant la catastrophe, ou dans les grands malheurs, nos Acteurs sont parvenus à réparer cet inconvénient autant qu’il pouvait l’être : c’est une faible image de l’effet que dut produire le changement de masque chez les Anciens.

227. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Nous avons jusqu’à maintenant parlé des danses, et des Comédies, comme des choses qui sont défendues, parce qu’elles sont mauvaises ; au moins à cause des circonstances qui les accompagnent, et de leurs effets.

228. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

A peine Achille est entré sur la Scene, qu’on connoît ses Mœurs par sa réponse à Ulysse, Dans les champs Phrygiens les effets feront foi, &c. […] Après ce que je viens de dire sur la Musique ajoutée à la Tragédie ; & après avoir établi dans tout ce que j’ai dit jusqu’à présent sur la Poësie Dramatique, qu’elle a deux objets, ou de faire pleurer ou de faire rire, dans quelle espece mettrai-je une Poësie qui aidée de la Musique, ne produit aucun de ces effets ? […] La Musique, dira-t-on, étant une imitation de la Nature, comme la Déclamation, doit produire sur nous le même effet. […] Je réponds qu’elle agit sur nous par les vibrations de l’air agité suivant une certaine mesure : elle produit ses effets, par des instrumens, & elle les produit encore mieux par la voix Humaine, dont les sons nous frappent plus agréablement que tous ceux des instrumens de Musique.

229. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

La Tragédie est l’Histoire du malheur des Rois, des amours & de la faiblesse des Heros ; elle apprend à craindre l’effet des grandes passions, & à redouter la foudre, même à l’ombre du dais.

230. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mon zèle pour la personne sacrée des Rois me les ferait plutôt allumer, et bien loin de réclamer contre la juste sévérité des Magistrats, je suis persuadé qu’en bonne politique, même en matière de tyrannicide, ils ont trop d’indulgence pour les spectacles ; que cette doctrine pernicieuse qu’ils ont redoutée dans le théâtre Latin de Sénèque et del Rio, mérite encore moins de grâce dans les théâtres de Corneille, de Racine, Crébillon, Voltaire, Marmontel, Héros de la scène tragique, à qui l’Académie Française a donné des provisions de l’office de bel esprit utile à l’Etat : doctrine qui débitée publiquement, dans tout le royaume, dans des représentations et des volumes innombrables, avec toute l’élégance, la pompe et le pathétique possibles, doit produire sur tous les esprits un bien plus mauvais effet que la tragédie et le commentaire del Rio, que personne ne connaît. […] Rien de plus forcené que les trois premières scènes : ce n’est pas une femme et des hommes, c’est une furie et des démons qui parlent : « La cause de ma haine est l’effet de la rage. […] Au seul nom de César, d’Auguste, d’Empereur, Vous eussiez vu leurs yeux s’enflammer de fureur, Et dans le même instant, par un effet contraire, Leur front pâlir d’horreur, et rougir de colère. […] L’Académie Française vient d’approuver, d’applaudir, récompenser, couronner, de la manière la plus brillante, au-dessus de plusieurs autres ouvrages qu’elle-même a déclaré exceller, l’Epître d’un Père à son Fils, par le sieur de Champfort, où en effet il y a de très beaux vers, entre autres celui-ci, où pour montrer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus, on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, et de Caton, qui l’éleva : « C’est du fils de César que Caton fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu, le tyrannicide est-il un crime ? […] Hé bien qu’à ces remords de prompts effets succèdent.

231. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

je ne crains point de le dire : si l’Eglise Gallicane est plus sévère sur ce point que quelques autres, c’est que, par un effet de la miséricorde de Dieu, dont nous ne méritons que trop d’être privés, la religion a été jusqu’ici mieux connue, & la morale de Jésus-Christ enseignée avec plus de pureté parmi nous que par-tout ailleurs. […] Depuis long-temps je les fréquente ; & jamais je n’ai ressenti les funestes effets qu’on leur attribue. […] Le venin que vous recevez dans votre ame ne produira peut-être pas son effet sur-le-champ : mais ses progrès, pour être plus lents, n’en seront pas moins sûrs, & la corruption de votre cœur ne sera pas moins dangereuse pour être moins apperçue.

232. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

La poudre avec ses pommades & ses essences, forment sur la tête une pâte qui produit le même effet ; delà bien des migraines, des vapeurs, souvent d’apoplexies, par le défaut de transpiration à la tête, que cette pâte intercepte. […] C’est un art chez les femmes de faire, de choisir & de placer les mouches ; on en fait de toutes sortes de figures, rondes, ovales, triangulaires, en croissan, en fleche, de toute grandeur ; invisibles, petites, médiocres, grandes : on en fait de plusieurs couleurs, selon la nature du teint ; la plupart sont noires, on les place de mille manieres : solitaire, simétrisée, en couronne, en ligne, en grand nombre, en petit nombre, selon le goût ou les desseins qu’on se propose, & les conquêtes qu’on médite ; on en met sur toutes les parties du visage, jusques sur le bout du nez : ces emplacements sont de la derniere importance, pour favoriser & faire mieux sortir les traits de la phisionomie, la fraîcheur & le coloris du teint ; chacune selon sa figure, sa grandeur, sa situation produit un effet bien différent, qu’on étudie avec le plus grand soin ; elles donnent un air galant, modeste, sérieux, enjoué, triste, majestueux, effronté, ce qui leur a fait donner des noms différents, qui formeroient un Dictionnaire de Toilette. […] La couleur des habits est aussi un des plus grands objets de la profonde politique de la toilette, parce qu’elle modifie differemment le teint, plus que les meubles, qui n’agissent pas de si près, ni si continuellement, puisqu’on porte partout ses habits, & plus que les rubans, qui ne forment pas une masse si considérable, ni par consequent un si grand effet.

233. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Ils ont beau dire, d’après Martial & la Fontaine, lasciva est nobis pagina vita probra, c’est une chimère, les mauvais discours corrompent les mœurs, & sont une preuve & un effet de la corruption. […] Je ne sens point ces funestes effets ; le spectacle n’est qu’un amusement qui ne blessa jamais mon cœur. […] Comment le mondain jugeroit-il de l’affoiblissement de l’ame, de la perte de la grace, des effets du péché ?

234. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Il y a cent comédies qui sous différens titres produisent le même effet, & sont jouées à la même fin. […] Voilà la comédie & ses pernicieux effets. […] Elles permettent de déshériter les enfans qui se marient sans le consentement de leurs parens ; elles déclarent, quant aux effets civils, ces mariages invalides, & les enfans illégitimes.

235. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

quel effet doivent produire sur les assistans les vapeurs pestilentielles qu’exhalent les corps de tant d’hommes voués, la plûpart, au libertinage, et malades des suites qu’il a toujours ! […] J’ai peine à achever un tableau qu’il faut finir, pour vous convaincre de plus en plus des effets que doivent avoir tant d’infamies. […] Les effets que produit l’assiduité aux spectacles forains sont, tous funestes ; perte de temps, faux jugemens sur de objets graves, négligence des devoirs, libertinage, en voilà les principaux, et ils sont communs aux deux sexes (avec les différences que les deux sexes comportent nécessairement) et des individus ils s’étendent à la Nation entière.

236. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Ce n’est point vn effet d’impuissance, ou vne marque d’inferiorité d’esprit : c’est vn certain temperament de discours & de sens rassis, où l’esprit agit tout entier, quoy qu’il y agisse sans violence ; où il regne, quoy que ce soit en Souuerain pacifique, & qu’il ne braue personne, où il s’exerce dans vne carriere limitée, & ne laisse pas de faire de belles courses, quoy qu’il s’esloigne des extremitez de l’Eloquence Oratoire, & des precipices de la Poësie heroïque. […] Et c’est alors que veritablement il est Art : C’est alors que les embusches font effet, quand elles ne font point d’éclat ; si on les descouure, elles ne sont plus embusches.

237. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Tout empire : le luxe introduisit la licence, le théâtre leur donna des ailes, elles vengèrent l’univers vaincu : « Sævior armis, luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem. » Enfin sous les Néron, les Caligula, les Héliogabale, le désordre étant monté à son comble, le spectacle, qui en fut toujours et un effet et un principe, ne connut plus les lois de la pudeur, jusqu’à ce que les Empereurs Chrétiens éteignirent cet incendie, ou plutôt jetèrent quelque poignée de cendres sur ce brasier, en le renfermant dans certaines bornes de bienséance. […] Il est certain que la fureur des spectacles a été un des plus grands désordres, et une des principales causes de la perte de cette grande ville, et même de l’empire Romain, en Orient et en Occident, et elle produira les mêmes pernicieux effets, surtout pour la religion, partout où elle sera dominante.

238. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend ; afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs qui sont des personnes du monde qui en ont les maximes et l’esprit. […] On répond donc premièrement, que la distinction que l’on fait de la chose représentée d’avec la manière de la représenter ; ou de l’habileté de l’Acteur qui fait bien son personnage, d’avec ce qu’il représente, est l’effet d’un raisonnement spéculatif et trop subtil, dont l’application ne peut avoir lieu dans la pratique, en matière d’impureté. […] De plus, si ce sentiment ou si cette distinction avait lieu, on aurait facilement éludé la force du raisonnement des Pères de l’Eglise contre les Spectacles et contre ceux qui les fréquentaient, et tout leur zèle serait demeuré sans effet, parce qu’avec une subtilité pareille, ceux qu’ils condamnaient, pouvaient répondre qu’ils ne prenaient de plaisir que par rapport à la manière dont on avait inventé les choses et qu’on les représentait, et non aux choses mêmes. […] Elle doit craindre que cette occasion ne l’engage au péché, et ne l’y porte insensiblement ; ou que peut-être ce ne soit un effet de son endurcissement et de l’abandon de Dieu, si elle ne sent pas les méchantes impressions que cette occasion fait dans les autres. Quoiqu’il en soit, quand on supposerait même qu’une personne serait assurée de ne point offenser Dieu en allant à la Comédie ; c’est-à-dire, que la Comédie ne produirait en elle aucun des mauvais effets qu’elle produit dans les autres, il ne suit pas de là qu’elle n’est pas coupable du péché des Comédiens.

239. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Tel est, Mademoiselle, le malheureux effet de la Mythologie, dont le Théâtre embellit les avantures romanesques ; les Auditeurs se laissent attendrir, tandis qu’ils sont froids en écoutant la parole de Dieu ; ont court aux Spectacles, & l’Eglise est réduite à une solitude.

240. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Peut-être dira-t-on, que l’usage de boire, n’était abus qu’en apparence ; qu’il en résultait une consommation, dont l’effet refluait jusqu’au Cultivateur.

241. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Rien n'est plus propre à faire sentir quels effets la comédie est capable de produire qu'une expérience exprimée si vivement, mais si humblement.

242. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Quand même l’effet de cette Pièce serait assuré par rapport au vice de l’avarice ; quand même on supposerait qu’elle doit faire une égale impression sur l’esprit de tous les jeunes gens, (et il pourra s’en trouver plusieurs pour qui l’avarice aura de l’attrait, malgré le tableau affreux qu’on leur en aura présenté) il n’en est pas moins incontestable que le mauvais exemple des deux enfants de l’Avare est un poison mortel pour la jeunesse, devant qui cette Pièce est représentée : les jeunes personnes de l’un et de l’autre sexe n’effaceront jamais de leur esprit ni de leur cœur les idées et les sentiments que les enfants de l’Avare y auront gravés ; et ils s’en souviendront jusqu’à ce qu’ils aient fait l’essai d’une leçon si pernicieuse.

243. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ce même Journal (juillet) suivant les progrès du théatre à Varsovie, dit en gémissant : On a promulgué une loi qui défend aux Entrepreneurs du spectacle, bal, jeu, &c. de s’établir ailleurs que dans le palais du Prince Salkonski, Palatin de Gnesne & Membre de la délégation, lequel pour cet effet leur affermera à son profit les appartemens dont ils auront besoin. […] Cet ouvrage est écrit d’un style aisé, libre, simple, d’un homme de Cour que donne l’usage du grand monde plus que l’étude, le travail & même le génie, mais plein de traits hardis & mordans contre tout ce qu’il y a de respectable : le premier y donne du poids, mais le second les décrédite, ils sont préférables à quantité d’autres Mémoires qui ne sont que des romans, il y a réduit en système la morale lubrique ; les principes des actions humaines ne sont pas, selon lui, le vice ou la vertu, la tentation ou la grâce, le bon ou le mauvais usage de la liberté, ce sont les appetits naturels ; les passions ou la raison, le tempérament ou la fortune & l’habitude ; un vrai méchanisme ; distinction peu philosophique, les passions ne sont que les appetits naturels portés à l’excès ; l’un & l’autre effet naturel du tempérament, c’est à quoi il attribue tout ce qui s’est passé dans les événemens qu’il raconte, il suppose dans la Cour de France le système suivi du despotisme absolu dont il attribue le principe à Henri IV, malgré sa popularité souvent poussé trop loin par Richelieu, par Mazarin, & enfin consommé par les Colberts & Louvois & autres Ministres de Louis XIV pendant un long règne qui y a accoutumé pour toujours un peuple foible & docile. […] Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris. […] Le Roi a voulu avoir part à la gloire, il a fait de la comédie une affaire d’État, il a acheté tout le vaste terrein de l’Hôtel de Condé, inutile au logement du Prince, il y fait bâtir un hôtel magnifique pour la comédie, & il en fait libéralement present à la ville de Paris, il est vrai qu’elle en fera les frais, & que le Roi lui permet d’emprunter à cet effet quinze cents mille livres, & donner à toute la maison de Condé le spectacle gratis, & les Comédiens sont trop reconnoissans pour ne pas y ajouter bien des pots de vin pour les Officiers : ainsi la salle de l’opéra a été bâtie aux dépens du public, au profit de l’Hôtel d’Orléans.

244. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Quant à l’origine de la Comédie, quelques-uns croient qu’elle est un effet de la sagesse des Grecs, qui dans la politique aussi bien que dans les sciences, ont été les maîtres des Romains et des Gaulois, et qui ont porté les belles lettres à Rome et à Marseille. […] Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend : afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs, qui sont des personnes du monde, qui en ont les maximes et l’esprit. […] Que la distinction que l’on fait de la chose représentée d’avec la manière de la représenter, ou de l’habileté de l’Acteur qui fait bien son personnage, d’avec ce qu’il représente, est l’effet d’un raisonnement spéculatif et trop subtil, dont l’application ne peut avoir lieu dans la pratique, en matière d’impureté. […] Il doit craindre que cette occasion ne l’engage au péché, et ne l’y porte insensiblement ; ou que peut-être ce ne soit un effet de son endurcissement et de l’abandon de Dieu, s’il ne sent pas les mauvaises impressions que cette occasion fait dans les autres. Quoiqu’il en soit, quand on supposerait même qu’une personne serait assurée de ne point offenser Dieu en allant à la Comédie ; c’est-à-dire, que la Comédie ne produirait en elle aucun des mauvais effets qu’elle produit dans les autres, il ne s’ensuit pas de là qu’elle ne soit pas coupable du péché des Comédiens.

245. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Ne faut-il pas avoir perdu le goût des bonnes choses pour n’aimer point la promenade, qui a de si bons effets ? […] Mais comme quoi me direz-vous, se pouvait-il faire, que l’harmonie d’un seul instrument eut un tel effet ? […] De combien de crimes celui-là est-il coupable, qui abuse d’une chose qui nous a été donnée de Dieu pour de si admirables effets ? […] Les Danseurs qui savaient bien que cet horrible spectre n’était point du jeu, s’arrêtèrent tout court, et ne doutèrent point que ce personnage ajouté ne fut la prédiction de quelque malheur : ils furent du moins aussi bons Prophètes qu’ils avaient été bons Danseurs ; car à quelques jours de là on en vit l’effet. […] Quand le bal n’aurait point d’autre bon effet que d’être le père des plus beaux mariages, il devrait être permis.

246. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Il convient mieux à des Chrétiens, dit un Concile1 de Paris, en 829, de gémir sur leurs égaremens passés, que de courir après les bouffonneries, les discours insensés, les plaisanteries obscènes des Histrions ; le moindre effet que leur représentation produise, est d’amolir le courage pour la vertu, & d’écarter les Spectateurs de l’exactitude qu’ils devroient avoir, de remplir leur esprit de vanités frivoles, & de les livrer à des ris immoderés, si contraires aux loix de la modestie ; il n’est pas permis de se souiller par des Spectacles de cette nature, neque enim fas est hujusmodi Spectaculis fœdari. […]  14) être citoyen sans être fidéle, en France où la seule Religion Catholique est soufferte ; & si vous permettez à l’Eglise, sans le concours des Magistrats, d’excommunier publiquement le fidéle, les effets de cette sorte d’Excommunication influent nécessairement sur le citoyen : par conséquent vous faites dépendre l’Etat des volontés de l’Eglise.

247. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Outre que la question ayant été depuis peu réveillée dans cet auguste Parlement de Paris, touchant la réception de Laffémas 1que l’on accusait de l’avoir exercée, (sans preuve toutefois), où les plus beaux esprits de la Cour assistèrent, et nombre de Docteurs en Théologie pour vider ce différend ; il fut conclu et arrêté, après les diverses contestations d’une part et de l’autre,s que la Comédie n’ayant plus rien du Paganisme et de contraire aux bonnes mœurs, elle pouvait être reçue entre les honnêtes récréations, puis même que le Concile de Trente ne l’avait décidée que comme action indifférente ; Et que quant au regard dudit Sieur de Laffémas soit qu’il l’eût professée ou non, il jouirait pleinement de la charge de Lieutenant Civil, avec injonction et défense de ne jamais opposer ce reproche à ceux qui voudraient être admis aux offices de judicature, comme superflu et de nul effet ; Jugez par là si ce Docteur particulier, a raison de vouloir contester une proposition que les plus savants de la Sorbonne ont définie. […] Mais ce qui le rend encore d’autant plus blâmable, c’est de vouloir choquer une profession, dont il ignore l’effet et la cause.

248. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ce n’est que pour s’en jouer qu’un Acteur en porte, et ils ne produisent d’autre effet que de faire rire ; il n’en est pas ainsi de l’habit militaire ou bourgeois, dont personne n’est frappé, des habits anciens ou étrangers, les plus bizarres, dont personne ne se moque, tout différents qu’ils sont de nos modes, parce que ce n’est que l’observation du costume. […] Il est vrai que ni la distinction ni la confusion ne sauraient empêcher les mauvais effets que produit dans les cœurs la corruption des spectacles ; mais du moins on sauve par ces ténèbres l’éclat et le scandale.

249. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Néron, ce monstre de cruauté, de débauche et d’extravagance, est un monument effrayant des funestes effets du théâtre sur les personnes les plus éminentes, les mieux élevées, et douées des plus grandes qualités. […] Grégoire de Nazianze, qu’il donne pour une des plus fortes preuves et des plus pernicieux effets de son apostasie.

250. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Leur sous-caissier en a joué une qui ne les fait pas rire : il a disparu, & a emporté quarante mille livres du trésor de la Troupe, & autant d’effets, qu’il a eu l’adresse, sur le crédit de la Comédie, de tirer de divers marchands. […] Effet ordinaire de la danse, le bal masqué & paré, les danses autour du chêne antique sont toujours très-licencieuses. […] Les abus de la danse, quels qu’ils soient, méme les baladoires (voilà bien de l’étendue) seroient encore moindres que l’abus de la Religion dont nous parlions (c’est-à-dire, les péchez innombrables d’impureté qui s’y commettent font un moindre mal que la sévérité indiscrete du confesseur qui l’interdit), s’il y en a, votre devoir est de tâcher de les prévenir (sans doute ; mais comment prévenir l’effet certain d’une occasion prochaine qu’en la quittant ?)

251. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Ceux qui roulent sur les choses saintes, ou les Ministres de l’Eglise, produisent un mauvais effet, en inspirant du mépris pour eux et pour la religion. […] Ces vérités, quoiqu’évidentes, ces mauvais effets, quoique très réels, frappent peu de personnes. […] A plus forte raison ces tableaux animés, si chargés et si vifs, doivent être d’autant plus religieux et modestes, que leurs effets sont plus rapides.

252. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Pour cet effet, je ne me contenterai pas de vous rappeller notre Confession de Foi ; vous la traiteriez peut-être comme celle de Messieurs de Genève.

253. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Quel effet a dû produire le Spectacle du Menteur ?

254. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Le moyen que je viens de proposer, pour rendre utile le Théâtre-Ephébique, n’est pas le seul ; il en est un autre, peut-être moins avantageux pour les jeunes Acteurs, mais dont l’effet serait plus présent pour le Public : Qu’on abandonne tout-à-fait le mauvais genre de Pièces, adopté, faute de pouvoir mieux par le Néomime soumis au caprice des Grands-Comédiens : au lieu d’intrigues communes & triviales, de passions froides, dont l’expression est aussi gauche que messéante dans la bouche des Enfans-acteurs, qu’ils jouent de petites Pièces plus proportionnées à leur âge ; par exemple, que ces nouvelles Atellanes peignent les passions, les goûts, les défauts de l’Enfance : qu’on prenne encore des sujets naïfs dans les Fables de Lafontaine de Lamotte &c.

255. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Et pour les Tragédies ils en faisaient d'ordinaire l'ouverture, ou bien en soutenaient la catastrophe par leur présence, soit pour dénouer les intrigues qui paraissaient indissolubles, soit pour apaiser la douleur, l'horreur et les autres passions violentes, ou pour donner des assurances des bons effets qui devaient suivre les choses qu'on avait vues dans le trouble.

256. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Collier fait des Poètes anciens, et les louanges qu’il donne au Théâtre Français du siècle passé, auront peut-être ces deux bons effets.

257. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté.

258. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

On prétend que Cratès de Thebes ne connaissait que trois remèdes pour guérir de la maladie d’amour ; la faim, le temps et la corde : l’Histoire du Vieillard de Parme nous apprend que la Comédie est un quatrième remède, non moins infaillible que les trois autres, mais qui mérite toute préférence, parce qu’il est bien plus aisé à prendre et qu’il produit son effet en divertissant le malade.

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