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454. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Il est vrai, l’Ecriture sainte ne la defend pas expressément ; & ce fût ce prétexte, dont on se servoit du tems de saint Cyprien, pour authoriser le divertissement du theatre : mais ce ne fût qu’un faux prétexte : car l’Ecriture, répond ce grand Saint, Verecundiam passa plus interdixit, qui tacuit ; veritas, si ad hæc usque descenderet, pessimè de fidelibus suis sensisset. […] Si la Verité éternelle dit vrai, qu’est ce qui assure les personnes sur qui tombent ces arréts foudroians ?

455. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Elle est donc opposée à la sanctification des fêtes ; la conséquence est évidente, le principe est certain et reconnu de tout vrai Chrétien. Aucun qui n’en soit persuadé, qui ne s’en confesse, qui n’y renonce, quand il rentre en lui-même, surtout à l’heure de la mort, où tout se montre dans son vrai jour.

456. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Dans cette solennité, les prêtres permettent que les diables et que toutes les divinités du paganisme fassent partie inhérente de la procession, et que le saint sacrement, objet de la vénération et de la piété des vrais chrétiens, soit porté dans cet assemblage, dans cette réunion d’hommes masqués, déguisés en personnages les plus sacrilèges et les plus réprouvés par notre législation ecclésiastique. […] Le grand jeu des diables, ou le roi Hérode ; c’est ici une des mascarades les plus bruyantes et les plus scandaleuses ; ce sont des portefaix déguisés et masqués en diables, ils ont un corset et de très longues culottes noires, cousus ensemble, et des flammes rouges peintes sur ces habillements ; leur têtière est noire et rouge, avec de longues cornes, formant une vraie tête de diable, et représentant des têtes horribles d’animaux ; ils sont affublés de deux rangs de sonnettes qu’ils portent en bandoulière et en sautoir, et qui produisent un tintamarre vraiment infernal : ils ont tous des fourches à la main. […] Ils entrent dans l’église, leurs têtières (ou masques) à la main, et après la messe, ils vont tous en sortant au grand bénitier ; là ils jettent eux-mêmes de l’eau bénite sur leurs masques en faisant des signes de croix, parce que, dit-on, ils ont peur de se trouver un de plus, lorsqu’ils se comptent, ce qui serait alors le vrai diable, ainsi que cela a eu lieu, prétendent-ils, il y a longtemps ; ils mettent ensuite leurs têtières ou masques, et font leur jeu devant l’image de la Vierge, qui est au milieu de la grande porte de l’église. » Ici le clergé avouera bien qu’il y a et profanation des lieux saints, et profanation des choses saintes ! […] Mais encore quelles folies, telles en vérité qu’elles seraient incroyables, si nous n’avions les évêques et les docteurs de ce temps-là pour témoins, qui disent que c’étaient d’horribles abominations, des actions honteuses et criminelles, mêlées par une infinité de folâtreries et d’insolences ; car il est vrai que si tous les diables de l’enfer avaient à fonder une fête dans nos églises, ils ne pourraient pas ordonner autrement que ce qui se faisait alors. » Voilà un théologien, voilà un chancelier de l’Eglise de Paris, qui se rend digne de son ministère, et qui ose blâmer hautement de telles pratiques ! […] Toi Dieu et héros, riche fleur, rosée vivante, gouverne-nous, conduis-nous aux trônes célestes et à la véritable joie ; Toi dignité et vertu, toi le juste et le vrai, toi le saint et le bon ; Toi le Seigneur véritable et suprême, à toi soit la gloire.

457. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Quand donc ils ont défendu les Spectacles comme une idolâtrie, c’était parce qu’on y faisait parler les faux Dieux, qu’on les y représentait avec cet air de Majesté qui n’est dû qu’au vrai Dieu ; et qu’enfin il y en avait qui n’étaient guères differents de ceux d’aujourd’hui. […] Examinons maintenant s’il est vrai, comme l’Auteur de l’Approbation le fait sonner si haut, que les Comédies d’à présent sont tellement épurées et modestes, qu’elles peuvent passer pour des Écoles de vertu. […] On introduit une Actrice, qui d’un air plein de respect pour la Divinité qu’elle invoque, chante au milieu d’une symphonie parfaite en ses accords, des Vers à sa louange : Cette fausse Divinité ne les entend pas, mais le vrai Dieu les entend. […] Il n’est donc pas vrai que les Comedies telles qu’on les joue à présent soient si réformées, si modestes, et si bien réglées que le prétend celui qui leur a composé une nouvelle Apologie : il faut dire, au contraire, qu’elles sont très mauvaises ; que ceux qui les jouent sont des gens qui ont toujours été regardés comme infâmes, et que ceux qui y vont, mettent leur salut en grand danger. […] Le repos qu’il est permis à l’homme de prendre, pour honorer celui de Dieu, n’est pas afin qu’il s’abandonne à la fainéantise, qu’il donne toute liberté à ses yeux, qu’il s’expose à des objets capables d’émouvoir ses passions ; mais afin qu’il rentre en lui-même, qu’il médite la Loi du Seigneur, qu’il interrompe les idées terrestres dont il a été occupé les autres jours ; pour rendre à son Créateur ce culte que les vrais adorateurs lui doivent rendre en esprit et en vérité.

458. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Au reste,en lui refusant une intelligence égale à celle qui caractérise les vrais hommes à talens, nous ne prétendons pas l’en dépouiller absolument.

459. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Il n’est pas plus vrai que les traits brillants qui distinguent les Poëtes qui ont paru avant nous, nous indiquent la seule route à prendre en cette carriere.

460. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Cela n’est point vrai en entier, plus de la moitié de ces traits de satyre tombent sur d’autres personnes.

461. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Les fameux Tragiques d’Athènes, & Aristophane même, tout outré qu’il est souvent, nous montrent dans leurs écrits, combien ils s’éfforçaient aussi d’être vrais dans le Sujet, dans l’Intrigue, & sur-tout dans le Dialogue.

462. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Le premier est, que la dépense retrancheroit toûjours quelque chose de leur foule, que leur oisiveté & leur pretendu droit rendent tousiours plus grande que celle des vrais curieux & des bons.

463. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Rien n’est plus vrai, que les paiens en representant ces spectacles prétendoient d’honorer les fausses DivinitésSalv.

464. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Il est donc évident que ceux-là pèchent grièvement qui vont aujourd’hui au bal, et qui fréquentent la danse, à cause des dangers qui en sont inséparables, et auxquels ils s’exposent : car quand il pourrait se rencontrer quelque bal où l’on n’appellerait que les seuls parents, ou les seuls amis ; néanmoins il est vrai de dire absolument qu’il n’y peut avoir aujourd’hui aucune assemblée pour la danse où il n’y ait du danger, à cause de la corruption du siècle et des mauvaises coutumes qui s’y sont introduites, ne se tenant plus aucun bal où la jeunesse ne se rende, et où elle n’entre de gré ou de force ; et cet usage a si fort prévalu, que si on fait quelque assemblée pour la danse où on veuille faire ce choix des personnes honnêtes, parentes ou amies, et fermer la porte aux étrangères, on heurte insolemment, et on fait mille outrages et mille affronts au maître de la maison.

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