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325. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Quoi qu’il en soit, cette multitude d’animaux qui dansent au milieu des ruines d’une ville superbe, font une image affreuse. Elle l’est de plus d’une façon, non-seulement par la désolation de cette grande ville, devenue le repaire des animaux, mais parce que ces animaux représentent les mœurs, les crimes, la vie débordée de ses habitans, bêtes féroces que le vice rendoit plus méprisables que les bêtes : Replebuntur domus eorum draconibus, habitabunt strutiones, pisori saltabunt, & Syrenes indelubris voluptatis.

326. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Jerusalem est prise, saccagée, ruinée ; les pechez de cette Ville ingrate sont les premiers autheurs de ses malheurs, le Prophete Isaye ne nous permet pas d’en douter. […] S’ils doutoient de la santé d’un voyageur dans un temps de contagion, ils seroient obligez de le faire retenir jusqu’à une entiere assurance qu’on peut le laisser entrer dans le Royaume ou dans une Ville sans danger ; ils sont obligez de faire jurer, ou signer les personnes mesmes les moins suspectes pour soûlager les particuliers de l’apprehension & du danger d’estre trompez. […] Les bons prennent quelquefois le goût du mal en voyant representer ces Pieces ambiguës, le mal s’insinuë jusques dans leur cœur, à la faveur de ces belles apparences, sans qu’ils s’en soient presque apperçus : Des ennemis déguisez sont quelquefois dans le cœur de la ville, sans que personne les ait vû entrer ; & comme on ne reconnoist que ce sont les ennemis, que quand ils commencent à tuer, à brûler, à piller, ces personnes ne remarquent les méchantes qualitez de ces Pieces, que quand leur cœur est pris, & qu’il est passé de la vertu à l’indifference, de l’indifference au peché, du peché quelquefois à la coûtume, à l’insensibilité, à l’impudence.

327. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

s’embarquer sur une mer orageuse, s’enfermer dans une ville pestiférée, c’est être prudent ! demeurer dans le port, s’éloigner de cette ville, c’est être téméraire. ! […] Le mari, homme sensé, qui ne reconnoît point les Religieux à ces traits, lui représente que la ville & Cour s’engagent sans scrupule dans cet état, & que s’il étoit si affreux, ceux qui l’ont embrassé ne s’empresseroient pas de faire des prosélytes, & par quel intérêt voudroient-ils entraîner dans le piege, au lieu d’en détourner ?

328. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Dalembert, sur son article Geneve, dans le septieme volume de l’Encyclopédie, & particulierement sur le projet d’établir un théâtre de comédie en cette ville, à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, 1758.

329. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Ne vous extasiez pas de ces vastes palais, de ces temples magnifiques, de ces villes superbes, de ces jardins enchantés, toute cette pompeuse architecture n'est qu'une aune de toile peinte, l'illusion de la perspective en fait tout le prix.

330. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Elle a passé en effet de la cour à la ville, des vieillards aux jeunes gens, et des riches aux pauvres. […] En effet, ne faut-il pas être doué d’une excessive vertu, d’une extrême délicatesse, être bien austère, bien rigoriste, avoir beaucoup d’humeur et plus d’impatience encore qu’Alceste ; c’est-à-dire, être plus grand Misantrope, pour s’abandonner à gourmander, à satiriser indistinctement les personnes, ou leurs vices, leurs défauts, leurs travers et les goûts, les habitudes, les écrits, des paroles, des mots, des frivolités ; à frapper sans mesure, sans égards, des traits cruels du ridicule, la cour et la ville, hommes, femmes, tous les rangs, tous les ordres ?

331. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Quelques-temps après les désordres se renouvellerent, les spectacles furent rétablis, & Dieu pour punir ce peuple infidele le livra à Genseric, Roi des Vendales, qui prit la ville de Rome, la pilla pendant quatorze jours, en emporta des richesses immenses, y fit une infinité d’esclaves, & S. Léon ne put obtenir du vainqueur, sinon qu’il ne mît pas le feu à la ville, & ne massacrât pas les habitans.

332. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Cet homme avoit débuté par des sermons qui d’abord furent bien reçus ; mais comme ils étoient farcis des anecdotes galantes de toutes les femmes de la ville qu’il savoit mieux que l’Evangile ; on s’en dégouta ; il fut interdit ; se plongea dans la débauche le reste de sa vie qui ne fut pas longue. […] Jeanne Gaussin avoit toutes les graces les plus séduisantes ; elle eut un succès extraordinaire & régna trente-trois ans ; fut appellée à grands frais, & admirée dans plusieurs villes du royaume.

333. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Les Lacédémoniens, plus sages, ne voulurent jamais souffrir le théatre dans leur ville, non plus que la République de Genève, & dûrent à cette utile police la conservation de la franchise, de la fermeté, de la pureté des mœurs qui les faisoient admirer, tandis que les Athéniens, comme Solon l’avoit prévû, devinrent si menteurs, que leur duplicité passa en proverbe.

334. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Si vous étiez élevé sur une haute montagne, les plus grosses villes vous paraîtraient à peine comme des hameaux, leurs Palais les plus superbes et les plus magnifiques comme des huttes et des cabanes, et les hommes des fourmis, si toutefois vous pouviez les apercevoir, tel est celui qui habite déjà dans le Ciel par l’ardeur de ses désirs ; toute la grandeur humaine n’est pour lui que bassesse, qu’un atome éclatant, un point qui en impose aux yeux par quelque apparence d’enflure, il a peine à comprendre l’excès de folie et l’ensorcellement des hommes qui se laissaient captiver et transporter par ces niaiseries, si quelque objet sollicite son cœur par quelque monstre de beauté pour s’en faire aimer, il le dépouille aussitôt de ce fard et de cette vaine apparence qui pourrait l’éblouir parce qu’il est homme, et lui dit vous n’êtes rien, vous n’avez qu’une faible lueur de cette lumière immense, de cette beauté originale qui est en Dieu, lui seul mérite d’occuper nos esprits et nos cœurs, adorons-le ; il lui tarde que nous soyons tous arrivés à ce jour qui sera le dernier de tous, où Dieu seul paraîtra grand, « exaltabitur Deus solus in die illa »Isai.

335. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Les autres jeux ont été institués pour amassert le peuple, lorsque la famine avoit saisi la ville, comme Comédies, et Tragédies, et ces jeux furent puis après dédiés à Cérès et Bacchus, et aux autres Idoles et morts.

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