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77. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Il en traduit des scènes entieres ; il a seulement eu la précaution de changer le titre & le nom des actrices : pour Inès, Béatrix, &c. on trouve Armande, Henriette, Catau. […] Le glorieux titre de créateur, d’inventeur, d’original, de nouveauté, qu’on prodigue si aisément aux plus minces productions, parce qu’on n’a lû que les brochures du jour, cette gloire factice disparoît, à l’incommode flambeau de la nouvelle traduction, qui met sous les yeux les pieces de comparaison, & semble faite exprès pour dissiper les nuages de la charlatanerie. […] La noblesse & la science sont rarement réunies, souvent même un titre d’exclusion. […] La barriere vient enfin d’être levée : un seigneur italien, le Comte Campi, croyant apparemment trouver un titre de noblesse dans le libertinage du théatre, a composé à Modene une Phedre italienne, sous le nom de Biblis & de Caunus son frere, dont elle est amoureuse. […] C’est une danse de l’esprit de l’Abbé, qui, par les cabrioles & les entrechats, lui assure le titre de roi du bal autour du chêne antique.

78. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Ces titres remplissent bien l’idée de ce qu’on appelle honneur ! […] La licence et l’irréligion ont-elles donc toujours été des titres glorieux sur le Théâtre ? […] Je ne voudrais point d’autre titre que celui-là pour traiter un homme de faquin ; son père l’eût-il laissé Duc en mourant. […] Mais le Français l'a particularisé aux seuls titres, lettres, et enseignements publiques d'un corps, comme d'un Royaume, pays et Province, d'une ville, communauté, Eglise, chapitre et semblables. […] Qui sont les titres du Domaine, Incorporations, Acquets, Reversions, Apannages concernant la Couronne de France, etc.

79. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Nous a fait exposer qu’il désirerait faire imprimer et donner au Public un Ouvrage qui a pour titre, Essai sur la Comédie moderne, où l’on réfute les nouvelles Observations de M.

80. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Les Acteurs se pourvurent à la Cour, & pour se la rendre favorable, erigerent leur Société en Confrairie, sous le titre de la Passion de Notre Seigneur. […] Elle fut imprimée en 1523, sous ce titre, Comedia nobilissima è ridiculosa per il Reverendissimo Cardinale da Bibiena : cette Piéce ridiculosa paroissant faire beaucoup d’honneur à son Auteur, Reverendissimo. […] Le titre de ces Piéces dans lesquelles il y avoir des Danses & des Chants, fait juger qu’elles furent à l’imitation de ces Divertissemens qui se firent à Florence du tems de Laurent de Medicis, & qui étoient appellés Mascherate, parce qu’ils se faisoient dans le tems du Carnaval.

81. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Une infinité de pièces, je ne dis pas de la Foire, mais des Comédiens Français, portent des titres dans ce goût ; que peut-on attendre de sensé de la Famille extravagante, les Fêtes nocturnes, les Folies de Cardenio, la Métempsycose des Amours, la Guinguette, le Carnaval, le Roi de Cocagne, Cartouche, l'Esprit follet, les Fous divertissants, Ragotin, le Mirliton, le Baron de la Crasse, les Bottes de sept lieues, etc. Qu'on parcoure les tables de l'Histoire du théâtre, on verra que la plupart des titres des pièces dont on parle, même dans ces derniers temps, ne sont que des impertinences. […] Je n'imagine pas à quel titre on voudrait soustraire le théâtre au jugement de Dieu, et à l'anathème de l'Evangile ?

82. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance comme aussi à tous Imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lesdits Livres ci-dessus exposés, en tout, ni en partie, ni d’en faire aucuns Extraits, sous quelque prétexte que ce soit, d’augmentation, correction, changement de titre, ou autrement sans la permission expresse et par écrit de ladite Exposante, ou de ceux qui auront droit d’elle : A peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers à ladite Exposante, et de tous dépens, dommages et intérêts.

83. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

La faveur & le théatre sont deux titres auxquels les honneurs littéraires sont assurés. […] Les mêmes titres lui procurerent les honneurs Typographiques du Louvre, accordés à presque sous les théatres, & à tous les discours de reception dans les Académies. […] Elle deshonore le coupable, trouble les familles, ruine les fortunes, altere la santé, & entraîne à ses suites les plus grands désordres ; mais elle plait aux cœurs corrompus, titre sacré sur le théatre. […] Cette farce, qui ne mérite d’être ni enlevée ni réclamée, fut composée sous le titre de Veillée, ou Mariage de Fagonde, à Sceaux, pour amuser la Duchesse du Maine, & qu’elle eût la bonté de trouver bonne pour récompenser le zele de l’auteur, & cent autres bagatelles, dont on a fait un recueil, que personne ne lit.

84. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

L’École des Maris & l’École des Femmes de Moliere, dont le fonds est pris des Adelphes de Térence & du Décameron de Bocace, & qui ont servi de modelle à vingt autres comédies, l’École des Pères, l’École des Mères, des Filles, des Garçons, des Jaloux, des, &c. semblent par leur titre promettre de sages leçons & une bonne morale sur le mariage ; mais les paroles des Comédiens, comme celles des amans, Jupiter s’en moque, perjuria ridet Jupiter ; toutes ces écoles prétendues sont l’école la plus pernicieuse pour les mœurs, singulierement pour le mariage. Ces titres sont donnés au hasard, on enseigne aussi-bien les maris que les femmes, ou plûtôt les filles, à qui on apprend à secouer le joug de l’autorité, & tromper leurs parens & leurs tuteurs par des fourberies & des mensonges, & à se faire enlever par leurs amans, & même à s’aller jeter entre leurs bras avec la plus grande indécence. […] Je n’examine pas le mérite poëtique de ces deux farces, selon moi fort médiocre, quoique ses enthousiastes les élèvent jusqu’aux nues ; je ne les regarde que du côté des mœurs, avec d’autant plus de raison, que leur titre d’école les annonce comme des ouvrages didactiques faits pour instruire, & non pas jetés au hasard pour divertir sans conséquence, & il est certain qu’indépendamment des grossieres indécences d’actions & de paroles qui révoltent les honnêtes gens & font les délices des libertins, on ne sauroit donner à la jeunesse de plus mauvaises leçons & de plus mauvais exemples. […] Ce soupçon outrageant est devenu par son moyen un titre de maison.

85. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

., les uns sous le titre d’Irrégularités defectu bonæ famæ, d’autres sous celui d’Irrégularités ex delicto ; on trouvera les suffrages unanimes pour déclarer le Théâtre indigne de l’Autel. […] L’époux et l’épouse, quoique tous deux Comédiens, n’en prennent pas le titre, qui aurait pu jeter des ombrages dans l’esprit du Curé. […] l’infamie de leur métier, le désordre de leur conduite, donneraient-ils un titre d’exemption d’une loi qu’ils rendent plus nécessaire ? […] Qu’on lui érige, si l’on veut, une statue sur le Parnasse de M. du Tillet, à côté de Sophocle et d’Euripide, quoique après tout deux ou trois pièces de quelque mérite sont un fort petit titre ; à la bonne heure, peu importe à la religion ; mais qu’on place aux pieds des autels le mausolée d’un Histrion, qui ne devrait pas y avoir la sépulture, pour canoniser en quelque sorte le théâtre, que la religion et les mœurs ne cessent de condamner, peut-on imaginer de plus indécente apothéose ?

86. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Quel meilleur titre ? […] Ce titre ne signifie rien, & il est faux. […] A cela s’enchassent très à propos les amours de Cyrus & de Cassandane, qui malgré le titre du livre ne le laissent point en repos ; car l’amour & la musique se prêtent un secours mutuel. […] Tous ces ouvrages ne sont qu’une farce du Pont-neuf, où il n’a fait qu’imprimer des titres, des divisions d’actes, & de scenes. […] Tout cela est outré sans doute ; mais il n’est que trop vrai que le mérite du Théatre est le titre le plus certain à la faveur, que le mérite des gens du monde n’est qu’un mérite de Comédien, leur vie, leurs passions, leurs plaisirs, leurs intrigues, de vraies comédies, & le plus souvent des farces ridicules.

87. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

C’étoit alors des titres d’exclusion : on est aujourd’hui plus indulgent. […] Ces attentats sacriléges sont-ils des titres à la gloire ? […] Le titre d’Essais qu’il donne à son livre, promet quelque chose de suivi sur l’objet qu’il entreprend de traiter ; mais il le quitte d’abord, & voltige sans suite & sans ordre sur cent autres choses. […] Ce titre est très-canonique au Théatre. […] Il n’y a point de lieu après Paris où le libertinage soit plus grand qu’à Amsterdam : les lieux publics y sont permis, des matrones en titre y gardent les filles en communauté ; on entre dans une espece de dortoir où sur la porte de chaque cellule est le portrait & le prix de la personne.

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