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27. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Une jeune personne qui aura jusqu’alors vécu dans l’innocence, s’apercevra bien que depuis le temps qu’elle va à la Comédie, la partie inférieure de son âme n’est plus si soumise à la supérieure qu’elle l’était autrefois, qu’elle lâche plus la bride à ses passions qu’elle ne faisait dans un autre temps ; elle forme peut-être quelque léger désir de remédier à ce mal, mais il n’est déjà plus temps. […] Mais un Comédien dans le temps même qu’il moralise le plus, n’a pas un véritable dessein de corriger ni de réformer personne : on ne s’y attend pas, le temps ni le lieu n’y sont pas propres, et on ne prétend pas même qu’il ait ce dessein. […] Non sans doute, en tout temps on a toujours su faire beaucoup de différence de l’un à l’autre. […] N’a-t-on pas raison après cela, de soutenir que dans ce temps aussi bien que du temps de Saint Chrysostome l’attachement qu’ont les Chrétiens pour les Spectacles, leur fait mépriser l’Eglise. « Ut Ecclesiam quoque cortemnant ». […] Il est fâcheux pour vous, que votre Lettre ait paru particulièrement dans le temps de Carême : car il n’y a point eu de Prédicateur qui n’ait pendant ce temps là déclamé contre la Comédie.

28. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Il n’y a point de circonstance de temps, de lieu, de décence, de légèreté, de matiere, qui la sauve, même dans la spéculation. […] Qu’est-ce que les peintures, les statues, les poësies qui nous restent de ces temps gothiques ? qu’étoit-ce que les Troubadours, les seuls Auteurs & Acteurs du temps ? […] Il n’y avoit encore de son temps, il n’y eut de long-temps encore aucun théatre public en Europe, aucun théatre à demeure ; ce n’étoient que des Poëtes ambulans, d’abord Provençaux, dont M. […] Elles devoient être plus retenues du temps de Pline le jeune.

29. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Car au raport de IosephLib. 3, ils occuperent leurs Soldats aussi bien en temps de Paix, qu’en temps de Guerre, & leur faisoient essuyer toutes les fatigues & toutes les rudesses du Métier, pour les leur rendre moins sensibles dans l’occasion. […] Ces Marches estoient ordinairement de vingt-milles, qu’ils faisoient en cinq heures de temps, & quelquefois en quatre, quand ils estoient pressez. […] Pour cela, il faut les faire souvent sans excuser sur le temps ou sur la mode. […] Pour les Excuser, je veux croire qu’ils manquent plûtost d’habitude que de cœur, que leur defaut vient plustost de leur Ecole que de leur naturel ; & qu’enfin ils sont plus propres à la Galanterie qu’à la Guerre, parce qu’ils ont esté plus assidus à la Ruelle qu’au Camp, & qu’ils ont employé plus de temps à faire l’Amour qu’à faire leurs Exercices.

30. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

Le Théâtre recommença par les représentations saintes ou morales : Peu de temps après, la corruption y mêla du profane, et le Public les goûta davantage. Par succession de temps, le profane s’empara entièrement de la Scène, et les représentations saintes cessèrent. […] Les Gouvernements les plus sages ont bien senti le faux du préjugé ; et, sur les plaintes que l’on entendait de toutes parts, ils ont tâché, dans tous les temps, de mettre des bornes à la licence des Théâtres. […] Ce Public cependant, qui pense en général comme nous venons de dire, ne cesse pas de changer d’avis, ou de paraître en changer de temps à autre : lorsqu’il parle de bonne foi, ce n’est pas la correction des mœurs qu’il cherche au Théâtre, il n’y va que pour son plaisir ; mais, si les plaintes contre le Théâtre se renouvellent, son langage n’est plus le même ; il craint qu’on ne resserre la liberté des Poètes, et qu’on ne les réduise à devenir insipides, et par conséquent ennuyeux.

31. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Non pas toujours, quoiqu’il l’ait veritablement quittée : mais il faut que le Confesseur juge s’il n’y a pas sujet de craindre qu’il ne s’y engage de nouveau quand il aura receu l’absolution ; & s’il trouve qu’il y ait fondement d’apprehender, il doit prendre un temps raisonnable pour l’éprouver. […] En second lieu si cela ne se pouvoit faire, il faudroit leur deffendre toute sorte de privauté, leur ordonner de ne se point trouver seuls ensemble, leur imposer quelques prieres & quelque penitence convenable, & les éprouver pendant un temps notable, pour reconnoistre avant que de leur donner l’absolution s’ils se rendent fidelles à ce qui leur aura esté prescrit. […] Que fera le Confesseur si le penitent dit : Ie seray scandalisé si l’on ne me voit pas communier au temps paschal avec les autres ? […] Charles qu’il se confessoit tous les jours, & beaucoup de saintes ames l’ont fait en ces derniers temps 3. ou 4. fois la semaine. […] Des Confesseurs que leur pieté met à couvert de ce peril consument presque tout leur temps à écouter les confessions, & s’en trouvent accablez.

32. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Voltaire dit vrai dans le détail de ces folies, il auroit du ajouter que ce n’étoit là que le théatre dans le goût du tems. […] Tout s’use avec le tems, la voix a ses rides comme le visage, le blanc, le rouge ne peuvent recrépir ses charmes. […] Ce nouveau Roi mourut peu de tems après, on lui substitua Isabelle sa sœur, qu’on maria avec Ferdinand Roi d’Arragon. […] Une bombe qui tomba près la sale de la comédie dans le tems du spectacle, ne l’interrompit point. […] Le Roi fut quelque tems amoureux de la Princesse d’Angleterre, veuve de Charles II refugiée à la Cour après la mort de son mari.

33. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Les temps auxquels elle se joue. […] Veut-il dire que ce sont des gens d’une conversation agréable, qui reçoivent bien leurs amis, et qui passent doucement leur temps, sans souci et sans chagrin ? […] L’Eglise ne s’est point relâchée en ce temps de cette apparente sévérité avec laquelle elle a autrefois traité les Comédiens. […] La profanation des Fêtes et des Dimanches, et celle des sacrés Temps de l’Avent et du Carême, doit rendre les Comédies de ce temps plus odieuses et plus condamnables que celles du temps passé. […] L’on retranche en ces saints temps les nôces et les réjouissances qu’on permet en d’autres.

34. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. […] Ne peut-on pas dire de notre temps ce que ce digne Magistrat témoigna être arrivé au sien ? […] et les femmes sont elles plus retenues et plus Chrétiennes que n’étaient celles de ce temps-là ? […] Mais revenons aux Comédies de notre temps. […] Et si Rome, et le temps m’en ont ôté le rang ; Il m’en demeure au moins le courage et le sang.

35. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Aucun état dans tous les temps ne s’est plus déclaré contre lui qui la Magistrature ; les canons des conciles, les Pères de l’Eglise, les livres de piété n’ont jamais parlé plus fortement et plus constamment. […]  6.) ; il distingue quatre choses dans la comédie, le fond du sujet, le caractère des Acteurs, la manière de représenter, et le temps qu’on y donne. […] Le temps. […] Tout s’y passait avec beaucoup de piété et de décence pour le temps. […] « La corruption du temps était telle, que les Bouffons, farceurs, etc., avaient tout crédit auprès du Roi », dit l’Auteur, qui n’était pas un dévot.

36. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Aussi, de tous les temps, les Théatres ont été sous la protection de ce Dieu ; & il falloit que tous les Poëtes lui rendissent quelque hommage. […] Aussi, dans tous les temps, les Pieces comiques ont elles été l’image des mœurs de la Nation pour qui elles ont été faites. […] C’est que les meilleurs ouvrages de ce temps-là furent faits en cette langue, qui étoit celle des Poëtes Provençaux. […] Cette fiction étoit chantée par les Jongleurs du temps d’Orderic Vital. […] C’est que leurs Auteurs appliquoient les mœurs de leur temps à des siecles entiérement différens.

37. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Il eut un fils qui parvint à un degré de célébrité, car, dès l’âge de huit ans, il fut mis au rang des poètes de son temps. […] A douze ans, il donna un recueil de ses poésies ; quelque temps après, il fut en Angleterre ; on croit que de là il fit un voyage en Perse. Depuis ce temps on n’a pu découvrir ce qu’il était devenu. […] Son fils, qui eût été alors le fils d’un excommunié, aurait-il eu l’honneur d’être le protégé favori de la reine, mère de Louis XIV, Anne d’Autriche, fille de Philippe III, roi d’Espagne, et l’une des princesses les plus pieuses de son temps ?

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