C’est sans doute un bien d’épargner au spectateur les indécences du peuple. […] J’avoue , dit-il, que la comédie peut corrompre les mœurs quand la gayeté degenere en licence ; ce qui n’arrive que trop souvent, ou plutôt ce qui arrive toujours de mille manieres par le reste de la piéce, le libertinage des acteurs & des spectateurs, l’immodestie des actrices, des décorations, &c.
Ce blason est plus facile à entendre & à exécuter, il est plus du goût des acteurs & des spectateurs. […] Les spectateurs en rirent qui n’en auroit pas ri ?
Au lieu de phiole à chaque touche répond une cassolette qui exhale ou retient son parfum à volonté, selon qu’on baisse ou lève la soupape, & comme les odeurs montent, & que les liqueurs descendent ; au lieu du canal conducteur on met sous le clavecin une pyramide creuse ou un entonnoir renversé ; on place le nés au sommet où les odeurs vont aboutir comme dans l’orgue savoureuse, on place la bouche au bout du tuyau conducteur où les liqueurs vont se rendre ; cela ne se fait pas sans rire : un homme au bout d’un tuyau qui avale une ariette, ou à la pointe d’une pyramide qui hume une chacone, une gigue fait avec celui qui touche l’orgue, une scène très-comique, mais un grand inconvénient, c’est qu’on ne peut régaler qu’une ou deux bouches, un ou deux nez à la fois, & qu’à mesure que la liqueur s’écoule, il faut en verser des nouvelles, au lieu que l’air & la lumière fournissent sans se consumer à une foule d’auditeurs ou de spectateurs. […] Les Romains qui portoient le luxe à l’excès pour embaumer leur théatre, y faisoient couler pendant le spectacle des fontaines d’eaux de senteur, & en faisoient tomber une pluie sur les spectateurs.
Il n’en est point parlé dans les premiers chapitres de la Genese, d’où on a pris le poëme d’Abel, & il faut convenir qu’avec le peu d’habits dont les premiers hommes étoient couverts, ces licences eussent été bien dangereuses ; & sur le Théatre où les actrices, comme les premieres femmes, sont à demi-nues, ce seroit pour elles, les acteurs & les spectateurs des tentations bien délicates, & un péché inévitable. […] L’Abbé de Voisenon, un des Quarante de l’Académie Françoise, & Envoyé de l’Evêque de Spire, est mort le premier décembre 1775, Le Théatre y perd un compositeur & un spectateur ; mais la perte de l’Eglise est légere.
Grand nombre des spectateurs ne valent pas mieux ; les honnêtes gens devraient rougir de leur compagnie. […] Pour les Acteurs, c’est toute la vie ; pour les spectateurs, quatre ou cinq heures de suite, plusieurs fois la semaine, les fêtes, comme les autres jours, etc.
Ce ne sont que des occupations d’enfant, de spectateurs vains, des Acteurs insensés. Ces jeux ne peuvent être ni honnêtement représentés, ni honnêtement regardés ; on ne sait qui des deux est le plus coupable, l’acteur ou le spectateur : « In ludis theatricis rara est gravitas, abest modestia, prompta scurilitas, vanitas, statiloquium, mendacia, verba otiosa, vanæ inspectiones, levitas, libidinosæ tractationes, brevis lætitia, parvum gaudium, magna temporis jactura, puerilis occupatio, spectator vanus, lusor insanus, ludorum qui nec honeste geruntur, nec honeste spectantur, adeo ut ignoremus an sit actor infamior an spectator. » Ce Prélat assurément n’aurait pas fait un titre de noblesse de la qualité de Comédien, comme l’Arlequin de Berlin, et n’aurait pas invité les Magistrats à la comédie.
ils ne trouveraient ni des spectateurs ni du pain. […] Les Comédiens représentaient que ce spectacle, quoique étranger, tronqué, passager, leur faisait tort, en diminuant le nombre des spectateurs, qu’ils n’avaient pas besoin de lettres patentes, que dans les plaisirs du Roi, bal, comédie, etc., il suffit que le Prince marque son goût, sans aucune formalité.
Je me rappelle à ce propos d’avoir lu dans quelqu’endroit, qu’une Actrice célebre prononçant ces mots d’une Tragédie, il m’en souvient, & s’étant arrêtée quelque tems pour faire sentir davantage la force de ces paroles, un Spectateur du parterre s’impatienta de la longueur du silence de l’Actrice, & dit tout haut : ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient gueres.
Le Spectateur entraîné par les situations intéressantes qui suivent le changement du caractère de Rodogune, ne l’apperçoit pas ; & nous osons assurer qu’il y en a beaucoup qui n’y ont pas encore fait attention.
Oui : car l’on voit que tout ce qui se représente pour l’ordinaire en tels Jeux, sont des pièces d’amour déshonnête qui paraît avec la plus grande effronterie qui se puisse imaginer, et se débite avec tant d’art et d’adresse affectée, qu’il ne fait pas peu d’impression sur l’esprit des spectateurs, et dont ils peuvent retenir de très pernicieux exemples.
Et j’admirais en secret la conduite de ces Pères qui vous ont fait prendre le change, et qui ne sont plus maintenant que les spectateurs de vos querelles.