Avertissement Les passages des Pères qu'on emploie dans cet ouvrage pour montrer que la Comédie est un divertissement défendu à ceux qui font profession de la Religion Chrétienne, sont de trois sortes. Ou ils sont contre les Spectacles en général, dans lesquels la Comédie est comprise, où ils entrent dans le détail des différentes sortes de Spectacles, et ils n'y oublient jamais la Comédie, ou bien ils sont particulièrement contre la Comédie, sans parler des autres Spectacles. […] la défend, parce que les Chrétiens ignorent toutes sortes de réjouissances. […] condamne toute sorte de concupiscence et de volupté ; que l'esprit de l'homme n'est pas assez insensible pour n'être pas agitéChap. 15.
Reste donc à examiner si ces sortes de divertissements sont licites, et s’ils ne sont point accompagnés de circonstances et défauts qui les rendent illicites et condamnables ; et pour cet effet considérons-les, et les regardons dans l’esprit, et selon la règle des plus saints hommes qui nous aient précédés. […] Après ce saint Evêque, je vous prie, mon cher Lecteur, d’entendre Tertullien, sur les sentiments que les Chrétiens de son temps avaient de ces sortes de divertissements ; voici comme il en parleLib. de spectat. c. 10 [Tertullien, Des spectacles, chapitre 10.] : « Pour bien faire connaître, dit-il, qu’est-ce que le théâtre, et en déclarer l’essence, on peut dire que c’est le temple de Vénus, où la volupté est traitée, estimée, honorée et adorée comme une divinité ; c’est la citadelle ou le fort où toutes sortes d’impuretés se pratiquent avec toute licence et effronterie » : ensuite de quoi il rapporte un exemple d’une femme chrétienne, dans le corps de laquelle le diable entra, pendant qu’elle assistait aux spectacles : car comme on faisait les exorcismes pour chasser cet hôte cruel, le chargeant de malédiction de ce qu’il avait été si cruel, que d’entreprendre sur une personne fidèle, il répondit toujours, ‘Dieu l’a ainsi permis, pour rendre témoignage de l’abomination de ces lieux infâmes, et quand j’en ai ainsi usé, ça a été avec justice, l’ayant trouvée sur ma terre, et dans un lieu où je suis le Seigneur et le maître’. Je n’en veux pas dire davantage sur ce sujet, en ayant parlé ci-devant assez amplement, joint que les deux Auteurs que je viens de produire, Salvian et Tertullien s’en sont suffisamment expliqués, pour faire connaître à un chacun que les spectacles et les théâtres ne doivent jamais passer chez les vrais Chrétiens pour divertissements, puisqu’ils traitent ceux qui y assistent d’apostats, de prévaricateurs des Sacrements, de gens qui retournent vers le diable leur premier maître, qui préfèrent le démon à Dieu, qui font banqueroute à la foi de Jésus-Christ, qu’ils sont plus criminels que les païens, qu’ils sont sans Religion, qu’ils ne cherchent qu’à repaître leurs yeux adultères ; gens enfin qui se jettent volontairement dans le fort et la citadelle où se commettent toutes sortes d’impuretés.
Et c’est ce qui fait qu’il n’arrive gueres qu’on en sorte avec la même pureté d’ame qu’on y est entré. […] Lui qui est l’auteur de la verité, il n’aime point la fausseté : il regarde toute sorte de déguisemens, comme une alteration, comme une falcification. […] Mais il est à craindre que ces sortes de divertissemens ne donnent lieu à quantité de crimes énormes, en Espagne, en Italie & dans les autres païs, où les gens sont plus adroits & plus rusez, à cause de la subtilité des esprits. […] Le Parlement de Toulouse a souvent défendu par ses Arrests à toutes sortes de pernes de vendre ni porter des masques. […] A quel danger la chasteté n’est-elle point exposée dans ces sortes d’assemblées ?
En vérité, tout homme qui peut parler de cette sorte est bien déclaré. […] Cette sorte de critique est fort prudente. […] On n’en trouve pas toujours qui soient capables de ces sortes d’agréments. […] « Enfin, que faut-il que nous lisions si ces sortes d’ouvrages sont défendus ? […] Et vous, vous ne connaissez qu’une sorte de plaisir dans la vie ; la lecture des romans et des comédies.
Le maître de la maison offre aux convives toute sorte de parfums. […] Il y condamne le luxe ordinaire dans ces sortes de fêtes, habits, repas, meubles, parures, &c. qu’il interdit aux filles Chrétiennes. […] Le corps est susceptible de toute sorte de sensations, ou plutôt l’ame ; le corps n’est que l’instrument. […] L’enfer est un cloaque où s’écoule toute sorte de corruptions. […] Au contraire le Ciel est un jardin de délices, où comme dans le Paradis terrestre qui en étoit l’image, on cueille toute sorte de fleurs & de fruits.
De cette sorte il couvrit du titre de temple un ouvrage profane, et se moqua de la police sous un vain prétexte de religion. […] Les victimes qu’on immolait de la sorte étaient regardées comme un sacrifice fait à l’honneur des parents défunts. […] Voici encore l’argument d’un homme que j’entendais dernièrement subtiliser de la sorte. […] Quelle étrange sorte de jugement, que de condamner un homme pour les mêmes choses, pour lesquelles on l’estime ! […] S’il défend toute sorte de simulacres, combien plus défendra-t-il, qu’on défigure son image ?
Mais ces Jeux Scéniques des Romains ne furent pas tellement abandonnés au divertissement de la populace, que les Patrices et les personnes d'honneur et de qualité n'y pussent prendre quelque plaisir ; car on y joignit dans la suite des temps trois sortes de représentations plus magnifiques, plus ingénieuses et plus honnêtes. […] La Comédie fut considérée comme une peinture naïve et plaisante de la vie commune, et la Tragédie, comme un portrait magnifique et sensible de la fortune des Grands ; et ces deux sortes de Poèmes se récitaient plus ou moins sérieusement, selon la qualité des personnages que l'on y représentait ; mais sans danser ni chanter, sinon en quelques endroits où le chant de quelques vers pouvait faire quelque partie agréable et comme nécessaire de la représentation. […] entendre l'excès de quelque turpitude, « qu'un Mime ne la pourrait représenter, qu'un Bouffon n'en pourrait faire un Jeu, et qu'un Atellan ne la pourrait prononcer » : car n'y comprenant point ces deux autres sortes d'Acteurs, il montre bien que les choses honteuses ne se mêlaient point aux grâces de leurs représentations, bien que le plaisir n'en fût point banni.
Généralement parlant il y a eu trois sortes de Spectacles, des Danses, des Combats, des Récits, qui tous se sont accredités dans le monde d’une même manière. […] Que David jouait devant le Seigneur avec toute sorte d’instruments de Musique :2. […] « Plus il parloit de la sorte, et plus Paphnuce le pressait de lui dire ; si au milieu de ses voleries, il n’avait point fait par hasard quelque bonne œuvre. […] C’est dans le second Point du Sermon qu’il a fait en l’honneur de l’Immaculée Conception, où parlant de ceux qui n’ont pas soin de ménager la grâce, il s’explique de la sorte. […] Il n’y a pas un si grand nombre de personnes qui s’expose à perdre tous leurs biens à ces sortes de jeux, comme il y en a qui exposent leur salut à la Comédie.
DE LA COMEDIEa Toutes ces sortes de Poésies amusent quantité de Gens ; D’autres sont d’avis qu’on ne devrait guère s’occuper ni à en composer ni à en lire : Ils tiennent tout cela pour folie ou pour vanité ; mais c’est une opinion trop chagrine et trop sévère. […] Les Comédies de toutes les sortes ont eu tant d’applaudissement, qu’elles ont scandalisé les Personnes dévotes, qui ont cru qu’elles n’étaient recherchées que parce qu’elles flattaient les vices et les enseignaient au Peuple. […] On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ? Si on dit que ceux de sa sorte ne représentaient que des Tragédies ou des Tragi-comédies qui étaient des Pièces sérieuses, cela suffit-il pour faire croire que ceux qui les représentaient devaient passer pour hommes sérieux et sages ? […] On ajoute une proposition assez judicieuse qui est, que comme l’on examine toute sorte de Livres avant que de permettre de les imprimer, et de les communiquer au public, il faudrait qu’il y eût un Magistrat qui examinât, ou qui fît examiner par Gens experts, les Pièces que l’on voudrait faire jouer devant le peuple, afin que leur représentation ne pût nuire à personne : Mais des Censeurs inexorables diront que d’ériger une Académie pour les Comédiens, ce serait autoriser leur Profession, comme si elle était fort nécessaire au public ; Et pour ce qui est du reste, qu’au lieu de donner la peine à un Magistrat d’examiner les Comédies dignes d’être représentées, il vaudrait mieux les condamner entièrement ; Que par ce moyen on ne craindrait ni brigue, ni surprise, et l’on ne se mettrait point au hasard d’en recevoir du dommage.
« Vous savez, dit-elle, Seigneur, que je n’ai jamais eu d’inclination pour aucun homme, et que j'ai conservé mon âme pure de toute sorte de convoitises. […] Et si quelques-uns d’entre eux n’ont pas exprimé cette sorte d’exercice, et ce spectacle particulier, ce n’est pas qu’ils l’estimassent innocent ; mais parce que le peuple du pays dans lequel ils vivaient n’y était pas adonné, comme il est dans le nôtre. […] Hoc itaque modo omnia symboli Sacramenta solvantur, et totum quod in symbolo sequitur, labefactatur, et nutat : nihil enim sequens stat, si principale non steterit. » Ce sont les expressions de cet Auteur célèbre, qui dit beaucoup d’autres choses importantes et puissantes, et contre les spectacles, et contre toute sorte de jeux et de divertissements mondains. […] « Il faut, dit-il, éviter toute sorte de spectacles, non seulement de peur que nos cœurs qui doivent être purs et paisibles, ne soient corrompus ou troublés par quelque affection vicieuse, mais encore de peur que nous ne nous attachions au plaisir, et qu’ainsi nous ne soyons divertis de Dieu et des bonnes œuvres. » Arnob. advers. […] Talem choream ordinavit Satan post adorationem vituli. » Il poursuit, et continue à montrer que tous les péchés se rencontrent dans la danse, et que personne, quelque pure, et quelque sainte qu’elle puisse être, ne saurait y assister, qu’elle n’en sorte chargée de quelque péché.
Il en est de deux sortes : Les vns en ont un passager & si i’osois user du mot de Montagne, prinsautier, qui frape d’abord qui saute aux yeux, & qui s’evanoüit aussitôt. […] Ie voudrois tascher de faire marcher d’une belle ordonnance à toute sorte de commandement. […] Mais au moins retranchant toute bassesse, à l’égard des Grands, je veux qu’on retranche pareillement toute sorte de malice, à l’égard des égaux ou des petits. Le secret de reüssir en ces sortes de Vers consiste en deux seules choses, dont la premiere, est la brieveté : la seconde, la justesse. […] Toutes ces sortes de commoditez dis-je, n’y ont pas esté oubliées.