Vincent de Paul) bâtissait des hôpitaux, fondait des séminaires, instituait une Congrégation de Missionnaires pour annoncer la parole de Dieu, une Congrégation de filles pour aller de toutes parts secourir les malades ; et un Cardinal de l’Eglise Romaine établissait une académie de Missionnaires du vice de l’un et de l’autre sexe : les Actrices de l’opéra et des Sœurs de la charité ; des Acteurs, et des Lazaristes ; des hôpitaux et des théâtres ; des sommes immenses répandues d’un côté pour soulager des pauvres, de l’autre pour payer des Musiciens et des Danseurs, etc.
Qu’aurait-il juge de nos Opéra, et aurait-il cru moins dangereux de voir des Comédiennes jouer si passionnément le personnage d’Amantes, avec tous les malheureux avantages de leur sexe ?
Les femmes, voyant les adorations qu’on ne cesse d’y prodiguer à leur sexe, se pénètrent tellement de ces idées nouvelles, s’enfoncent tellement dans cette nouvelle atmosphère, que bientôt elles prennent en dégoût les affaires de leur famille et les choses de la vie commune : lorsqu’elles rentrent chez elles, l’esprit plein de ces brillantes extravagances, tout leur déplaît, et surtout leurs maris qui, occupés de leurs affaires, ne sont pas toujours d’humeur à leur prodiguer ces complaisances ridicules dont elles sont les objets dans tous les romans, dans toutes les pièces de théâtre et dans tous les ouvrages où une vie idéale est substituée à la vie véritable.
On l’appellera un petit Roman tant qu’on voudra ; je la regarderai toujours comme un excellent ouvrage, et comme une Ecole où le sexe et les hommes en général peuvent apprendre à faire marcher la passion d’amour dans la route que la bonne morale et les égards de la société lui ont marquée.
» Daignera-t-on nous apprendre pourquoi un Etat ne serait pas bien gouverné par des femmes, quand les deux sexes auront reçu la même éducation ?
L’affaire du bal et du jeu étant déjà expédiée, et l’un et l’autre étant déjà banni de la conversation Chrétienne, il est aisé de conclure que le déguisement en doit être retranché tout à fait ; il en est de plusieurs sortes ; mais il n’en est point de bons : Les uns déguisent leur sexe, les autres leur visage, quelques-uns leur parole, et tous leur habit et leur condition. […] premier déguisement que l’Ecriture appelle abominable, est celui du sexe, il va directement contre les lois de la nature qui a mis de la différence entre l’homme et la femme ; on remarque que depuis le commencement du monde toutes les nations, même les plus barbares ont été fort exactes à leur donner des habits différents. […] Sardanapale, quoiqu’il fût Roi, est encore l’opprobre des Assyriens pour avoir vécu sous une robe de femme, et d’avoir travaillé de l’aiguille et du fuseau en une compagnie de filles : C’est la marque d’un courage efféminé, et d’un cœur qui n’aime que l’ordure : Pour peu qu’on porte l’habit d’un autre sexe, on se sent changé. […] Une infinité d’autres filles ont dissimulé leur sexe pour conserver leur pureté ;Raderus in Viridario. […] Quoique les autres déguisements de visage, de parole, de condition, soient un peu plus tolérables que celui du sexe, ils ne laissent pas pourtant d’être répréhensibles ; et si les lois étaient dans leur vigueur, il n’y aurait pas seulement la conscience et la crainte du péché pour nous en retenir.
Les gens de spectacle des deux sexes sont si récalcitrants et si libertins qu’il est impossible d’imaginer et d’établir des lois capables de les contenir. […] N’aurait-il pas été honteux que des gens de l’un et de l’autre sexe eussent rempli de pareils rôles aux yeux du Public ?
Il n’est rien que la corruption n’empoisonne, que la plaisanterie ne travestisse au théatre, même chez le sexe dévot.
Le premier, probablement, parlait des anciennes Tragédies Grecques, où l’on voit les trahisons, les meurtres, les incestes, les parricides ; des Pièces satyriques d’Aristophane ; des Comédies de Plaute & de Térence, qu’une Française lui abandonne de bon cœur : l’autre n’a sans doute en vue que de conserver à sa bicocque de Genève, dont je me soucie très-peu, son urbanité suisse, le droit de s’ennivrer, l’agrément de médire à son aise, & le plaisir, un peu plus réel pour la jeunesse des deux sexes, de danser quelquefois ensemble.
Il n’y aurait que les libertins qui pussent voir les pièces déshonnêtes ; les femmes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur, au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux et plus caché que l’autre qu’elles avalent sans le connaître, et qu’elles aiment lors même qu’il les tue.
Mais ce sexe est sans force ; on l’opprime sans crainte. […] On y a répandu une vivacité, une hardiesse, une audace, des erreurs, des expressions philosophiques, qu’on ne voit point dans les filles, & qui écartent toute idée de séduction, qui ne sont ni de son âge, ni de son sexe, ni de son état.