Comme si les vives images d’une tendresse innocente étaient moins douces, moins séduisantes, moins capables d’échauffer un cœur sensible, que celle d’un amour criminel à qui l’horreur du vice sert au moins de contrepoison ! […] Et comme celui qui est attaqué d’une fièvre ardente, sans avoir sujet de se plaindre de ceux qui le servent, est fâcheux à l’égard de tout le monde par la seule violence du mal, rejette les aliments qu’on lui offre, fait des reproches à ses médecins, s’irrite contre ses amis, s’emporte contre ses serviteurs : de même celui qui brûle d’une passion infâme devient d’une humeur fâcheuse, sujet à mille caprices, voit partout l’objet qui a séduit son cœur.
L’amphithéâtre était adossé à une montagne qui dominait la ville, et qui elle-même servait d’amphithéâtre, puisque des fenêtres des maisons, bâties sur la croupe, on pouvait voir les Acteurs. […] 5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L.
Metus est le mot dont les Interprétes Latins d’Aristote se servent ordinairement : Castelvetro s’est servi d’ispavento, & non de terrore. […] Il se contente de dire qu’il n’est point agréable, & n’excite ni Crainte, ni Pitié ; & j’observe que le mot a été ici rendu par Crainte, le Traducteur n’ayant pu se servir du mot Terreur pour rendre ces termes Φόβος περιτων ὅμοιων. […] C’est la raison pour laquelle il exhorte les Poëtes Tragiques à chercher des Sujets terribles, & c’est peut être ce qui nous faisant croire qu’il regardoit la Terreur comme la Passion essentielle à la Tragédie, nous a accoutumés à rendre toujours par Terreur le mot ϕόβος dont il s’est servi. […] Il y soutient que pour rendre l’homme heureux, il est nécessaire de remuer ses Passions ; que la Raison seule ne sert qu’à nous affliger par ses réflexions & ses remontrances, & que la tranquillité de l’Ame, qui est l’ouvrage de la Raison, est un état de langueur qui conduit à la tristesse.
Cinna, Rhodogune, ne nous coutent point de larmes, notre grand Corneille nous fait rarement pleurer ; mais pour me servir du terme de Madame de Sévigné, il nous fait souvent frissonner, il nous tient toujours dans l’admiration, presque jamais dans la douleur.
prirent dans la suite ce nom de Jongleurs comme le plus ancien, et les femmes qui s’en mêlaient celui de Jongleresses : ils se retirèrent à Paris dans une seule rue qui en avait pris le nom de rue des Jongleurs, et qui est aujourd’hui celle de saint Julien des Ménétriers ; on y allait louer ceux que l’on jugeait à propos pour s’en servir dans les fêtes ou assemblées de plaisir.
» Or la Comédie est le plus charmant de tous les Divertissements, Elle ne cherche qu’à plaire à ceux qui l’écoutent, Elle se sert de la douceur des Vers, de la beauté des expressions, de la richesse des figures, de la pompe du Théâtre, des habits, des gestes et de la voix des Acteurs ; Elle enchante tout à la fois les yeux et les oreilles : et pour enlever l’homme tout entier, Elle essaye de séduire son esprit après qu’elle a charmé tous ses sens.
Les acteurs qu’il a formé étoient tous médiocres comme lui, il n’a composé aucun traité sur aucune partie de son art ; il s’en faut donc de beaucoup qu’il ait été un modèle achevé de l’art du théatre ; eût-il été bon acteur, la déclamation ne subsiste pas comme la piéce imprimée ; elle ne peut donc servir de modèle qu’au moment qu’on agit. […] Ce valet de la comédie recommande au président l’auteur qui va lire sa piéce, parce qu’il l’a servi autre fois, & qu’il en a reçu des instructions pour ses gages : se faire recommander par un valet, payer ses gages en leçons sur l’art dramatique, c’est sans doute une peinture vraie de la maniere dont les poëtes payent leurs dettes, & dont les comédiens rendent la justice distributive sur leur tribunaux ; mais ces traits sous lesquels le sieur Abbé Schrone se peint lui même, lui sont-ils bien honorables ? […] Le Pautheon renfermoit tous les Dieux reconnus, jamais il n’a servi pour les apothéoses. […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie.
Que sert à un homme sans talent & sans mérite, l’éclat de la naissance & de la fortune ? […] Il les servit si bien par sa belle plume, que leur reconnoissance le fit monter au poste de Secretaire d’Etat, quand ils furent les maîtres, Bolinbrock l’estimoit, & rendoit justice à ses talens. […] Il est faux qu’on ne puisse combattre les passions que l’une par l’autre ; il est très-faux qu’on doive se servir de ce moyen, très-faux qu’il produise un bon effet. […] Les Espagnols ont introduit leur théatre, & en perfectionnant la scene, ils l’ont corrompue ; ils ont aiguisé les traits des passions & servi le poison dans des coupes dorées : attaque moins bruyante, mais blessure mortelle du cœur ; comme si dans nos villages au lieu des danses tumultueuses, des exercices & des jeux fatigans des fêtes locales, on faisoit jouer des comédies, & on donnoit des bals masques ou parés pour amuser les villageois ; ce seroit porter le dernier coup à la dépravation de leurs mœurs.
Ainsi, la critique de Riccoboni, sa Réformation, tout cela ne servirait de rien, sans l’honestation du Comédisme ? […] Il est donc faux que la Comédie, pour être goûtée par un Peuple, doive fomenter ses penchans vicieux ou servir des passions desordonnées, comme la haîne contre telle & telle Nation : une Pièce, qui, même en temps de guerre, dirait de grossières injures à nos ennemis, serait fort mal reçue en France. […] Il falait à ceux-ci des titres qui servissent d’appui à leur usurpation. […] Ainsi les sujets d’imitation ayant considérablement augmenté dans le nouveau culte, les Enfans prennent toujours les plus frappans : ils les secularisent, si l’on peut se servir de cette expression. […] Ces fortes de Gladiateurs servaient encore à donner de combats simulés, pour le plaisir du Peuple Romain ; Claude en donna un dans le Champ de Mars, qui représentait la conquête d’Angleterre ; précédé d’une Naumachie sur le lac Fucinus, aujourd’hui Celano.
Tout cela, selon lui, sert comme de souffre pour allumer le feu, en une jeunesse, dont l’âge etle sang bouillant l’en rendent trop susceptibles. […] Ou de celle de saint Louis, qui « exila aussi de sa Cour les Bateleurs, et farceurs, vu qu’ils ne servaient qu’à corrompre les mœurs. […] Cela posé, on ne peut nier qu’ils ne soient compris sous le Commandement, « Tu ne paillarderas point » ; car le Législateur n’a pas entendu défendre l’action seule de la paillardise, mais généralement tout ce qui peut y servir d’amorce. […] De vrai, cette Discipline lui en sert d’un fidèle et assuré, sans lequel sa nef ne tarderait guère à être emportée par les vents que les premiers séditieux y feraient souffler, et à périr par naufrage. […] Bernard de Girard Du Haillan, L’Histoire de France [1576], (Genève), P. de Saint-André, 1580, livre XI, p. 921 : « Il chassa de sa cour les Bastelleurs, Farceurs et toutes sortes de gens, qui ne servent qu’à donner plaisir et à corrompre les mœurs.
Il est à craindre que ceux dont vous parlez, ne soient du nombre de ceux qui croient pouvoir servir deux maîtres, « Nemo potest duobus Dominis servire. » Dieu, et le monde ; et ne ressemblent aux Pharisiens que Jésus-Christ compare à des sépulcres blanchis.