Page 60 Réflexions sur la position politique de la sainte alliance. […] Page 216 Noms des saints conciles cités dans le livre des Comédiens et du Clergé.
Il est du moins peu vraissemblable dans un Pape aussi saint que Benoît XIII, ni dans aucun Pape. […] Cette même cour favorise si fort les spectacles, & les croit si nécessaires, que peu de tems après, les grands Vicaires permirent de travailler toute la semaine sainte & les trois fêtes de Pâques, que le théatre vaquât, à réparer la salle, les décorations, les habits, &c. pour pouvoir représenter d’abord après les fêtes, afin que la comédie ne manque pas un seul jour, & pour adoucir l’abstinence du spectacle pendant la quinzaine ; abstinence plus rude que celle du carême, qu’on ne connoît pas. […] Cette actrice couronnée causa les plus grands maux dans l’Eglise & dans l’Etat : elle soutint l’hérésie des Eutichéens, fit déposer & mourir le Pape St.
Les saints Peres qui ont parlé si fortement contre l’impureté des spectacles, lors même qu’on n’y trouvoit pas cet indécent & périlleux mêlange de sexe, que diroient ils aujourd’hui de cet amas de dangers que le vice a rassemblé sur un théatre ? […] Dans les choses saintes c’est une impiété : Existimasti domum Dei, pecuniâ possideri. […] C’est se jouer très-indécemment des choses les plus sainte.
La sainte Eglise a ses caprices comme une autre. […] Il se moquoit des Martyrs & des Saints Jesuites. […] Rousseau travaille depuis quatre ans à une vaste collection contre l’histoire sainte, le christianisme, la cour de Rome.
Il fait aussi danser les saints Innocens au-tour de leur berceau, qu’ils arrosent de leur sang. […] Basile a parlé de la joie des Saints & des Anges sous la figure d’une danse, comme on le dit, il ne dissimule pas les dangers de la danse des hommes : J’ai vu, dit-il à Chilon son disciple (Epist. […] 11.) : Rien n’est plus prompt que les progrès de la licence ; les institutions les plus saintes dégénèrent en peu de temps en pratiques folles & nuisibles.
L’opposition dont on accuse les Poëmes dramatiques, aux regles de la foi, ne l’embarrasse point ; c’est une imputation qu’il ne daigne pas approfondir, parce qu’il fait peu de cas de nos saintes maximes, parce qu’il manque de Religion, ou du moins sa religion est vaine.
« Comme la loi de Dieu est juste et sainte, on ne doute de sa justice que parce qu’on est dans les ténèbres ; et on ne s’expose jamais à la violer pour en faire l’épreuve, qu’en méritant de tomber dans des ténèbres infiniment plus grandes.
Comme la Loi de Dieu est juste et sainte, on ne doute de sa justice, que parce qu’on est dans les ténèbres ; et l’on ne s’expose jamais à la violer pour en faire l’épreuve, qu’en méritant de tomber dans des ténèbres infiniment plus grandes.
Ces expressions où l’on emploie les deux sens plus familiers de l’esprit, où la parole est animée de l’exemple, où l’on voit ce qu’elle enseigne seraient extrêmement efficaces pour porter les hommes à la vertu, et les théâtres feraient en cela plus que les prédications, si l’on n’y représentait, comme autrefois, que les choses saintes.
La piété devança sa raison, son enfance ne fut occupée qu’à des saints exercices ; la prison de son pere, la fin tragique du Connétable de Montmorenci son oncle la détacherent des vanités du monde. […] Puisque vous étes née grande sur la terre, faites vous sainte dans le ciel, & répondez à la grace extraordinaire que Dieu a répandue dans votre ame. […] Le reste de sa vie ne fut qu’un tissu de bonnes œuvres, de confessions fréquéntes (l’auteur ne parle pas de fréquentes communions, elles n’étoient pas du goût de Port-Royal), des lectures lectures de piété, des oraisons multipliées, des humiliations profondes, des pénitences rigoureuses, des conversations saintes, des lettres édifiantes aux Carmelites & à la Visitation, des fondations pieuses, des maladies causées par ses austérités, des épreuves intérieures, des scrupules, du courage, de l’obéissance à ses confesseurs, ses complaisances pour son mari, lors même qu’il modéroit son zele, la modestie de ses habits, le soin de sa maison & de ses vassaux, l’aveu de ses fautes, son assiduité au service divin, sa facilité à pardonner les injures, tout est édifiant dans le panégyrique que fait l’historien. […] On dit que ses confesseurs lui avoit ordonné, comme à Sainte Thérese, d’écrire ce qui se passoit dans son cœur, pendant une grande retraite qu’on lui fit faire.
L’histoire du Saint homme, étant faite de cette sorte, et par une bouche très fidèle, puisqu’elle est passionnée, finit son caractère, et attire nécessairement toute la foi du Spectateur. […] La Vieille, encore entêtée du saint personnage, n’en veut rien croire, et sur cela enfile un long lieu commun « de la médisance et des méchantes langues ». […] Conclusion, à ce que disent ceux que les bigots font passer pour athées, digne d’un ouvrage si saint, qui n’étant qu’une instruction très chrétienne de la véritable dévotion, ne devait pas finir autrement que par l’exemple le plus parfait qu’on ait peut-être jamais proposé, de la plus sublime de toutes les Vertus évangéliques, qui est le pardon des ennemis. […] Cela étant, et puisque les Philosophes les plus sensuels n’ont jamais douté que la Raison ne nous fût donnée par la Nature, pour nous conduire en toutes choses par ses lumières ; puisqu’elle doit être partout aussi présente à notre âme, que l’œil à notre corps, et qu’il n’y a point d’acceptions de personnes, de temps ni de lieux auprès d’elle : qui peut douter qu’il n’en soit de même pour la Religion, que cette lumière divine, infinie comme elle est par essence, ne doivent faire briller partout sa clarté : et qu’ainsi que Dieu remplit tout de lui-même, sans aucune distinction, et ne dédaigne pas d’être aussi présent dans les lieux du monde les plus infâmes, que dans les plus augustes et les plus sacrés ; aussi les vérités saintes, qu’il lui a plu de manifester aux hommes, ne puissent être publiées dans tous les temps et dans tous les lieux où il se trouve des oreilles pour les entendre, et des cœurs pour recevoir la grâce qui fait les chérir ? […] La Religion a ses lieux et ses temps affectés pour ses sacrifices, ses cérémonies et ses autres mystères ; on ne peut les transporter ailleurs sans crime : mais ses vérités qui se produisent par la parole, sont de tous temps et de tous lieux ; parce que le parler étant nécessaire en tout et partout, il est toujours plus utile et plus saint de l’employer à publier la vérité et à prêcher la vertu, qu’à quelque autre sujet que ce soit.