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264. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

La plus probable est celle-ci : Les herbes, les drogues de Medée, les eaux de Jouvence, qui rajeunissent, ne sont que le fard dont se servent les femmes, pour donner à leurs cheveux, à leurs yeux, à leur peau, des couleurs vives, pour remplir les creux des rides, & répandre un air de fraîcheur & de jeunesse : c’est une espece d’enchantement, on fait venir des pays les plus éloignés, les drogues, les liqueurs, les pommades, les essences, les pâtes, &c. le secret ne réussit pourtant pas toujours : bien loin d’embellir, ordinairement il tue la beauté, en rendant plus laides celles qui s’en servent. […] le grand Corneille, le grand Rousseau, le petit Dom-Pelegrin, &c ont exercés leur verve sur ces anciens modeles, des magiciennes du théatre : la peinture, la musique, la danse n’ont eu garde de négliger un si riche fond ; ce n’est, il est vrai, qu’un tissu de forfaits horribles, & assez peu vraissemblables, dans des Princes qu’on n’auroit jamais du représenter ; il n’en sont que plus au goût de la scéne, & des Medées qui les remplissent, qui s’y peignent si naturellement elles-mêmes & leurs Jasons.

265. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Personne dans le monde n’en est plus rempli. […] On saisit tous les sens par les objets de la volupté, l’esprit y est occupé de folies, le cœur rempli de sentimens ; & on se flatte que Dieu fera des miracles pour nous sauver, que nous n’aimons que Dieu, que nous lui plairons, le servirons, obtiendrons ses récompenses : Stultorum infinitus est numerus.

266. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Aussi nous vous disons dans notre chaire apostolique : « Exécutez les commandements de Dieu, adorez et glorifiez notre Père qui est aux cieux, pratiquez la morale de l’Évangile, aimez votre prochain comme vous-mêmes, et vous aurez accompli la loi de Jésus-Christ. » Et nous ajoutons : « Vous êtes membre de la société pour laquelle vous avez été créés : si cette société vous impose des devoirs, en échange elle vous procure des jouissances et des plaisirs ; remplissez vos devoirs, et livrez-vous ensuite sans crainte aux jouissances et aux plaisirs qu’elle vous présente. […] Parmi les délassements que nous présente la société civilisée ; parmi les distractions qui peuvent remplir les moments de repos et d’oisiveté même que laisse à l’homme la suspension de ses occupations journalières, en est-il de plus nobles et de plus dignes de son intelligence que les représentations théâtrales ?

267. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Ces titres remplissent bien l’idée de ce qu’on appelle honneur ! […] Don Carlos l’emporte encore sur Mustapha ; quoiqu’il soit donné pour un homme qui a de la naissance et de la raison. « La nature, dit-il, a donné à Sancho une tête creuse, mais en récompense la fortune a rempli ses coffres : ce qui fait au juste tout le bien d’un Milord en fonds de terre et d’esprit.

268. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

L’or & l’argent abonderent, mais le luxe courut sur les pas de la richesse (à l’exemple du prince le plus magnifique & le plus libertin), l’ancienne simplicité que l’on traita de rudesse & de grossiereté, disparut On trouva les habitations de ses peres trop étroites & ses possessions trop bornées, on joignit maison à maison, héritage, à héritage, on eut des palais, des jardins magnifiques ; les chevaux défendus par la loi, se multiplierent, & le pays se remplit de chars brillans & de superbes attelages, & les lits d’ivoire mollement garnis remplacerent les couches des anciens ; le bissus, le fin lin, les laines choisies furent employées dans les vêtemens ; l’hyacinthe, l’écarlate, la pourpre en rechausserent l’éclat & le prix ; les filles de Sion, autrefois si modestes, se montrerent dans les rues & dans les places, & y étalerent la richesse de leur parure ; les mantes, les écharpes, les dentelles précieuses, les colliers, les bracelets, les ceintures garnies de pandeloques, les ajustemens, les bijoux de toute espece, & plus encore leurs démarches & leurs regards, tout annonça leur désir de plaire, la vanité & la mollesse ; elles apprirent à relever leur taille par la hauteur de leur coëffure syrienne, ornée de rubans en forme de couronne, les pierreries brillantes dans leurs cheveux frisés, les anneaux à leurs doigts, & l’or à leurs chaussures ; à l’antique frugalité succederent de somptueux repas, où les vins exquis se servoient sans mesure dans des vases précieux, pour la matiere & pour la forme, couronnés de fleurs, parfumés d’essence ; les riches voluptueux les commencerent avec le jour, les prolongerent jusques dans la nuit, au son de la lyre, de la guittare, de la flûte, du tambour ; au son des instrumens ils joignirent la voix des chanteuses, & ils se flatterent d’égaler dans leurs concerts domestiques le goût & la magnificence des rois. […] La premiere, beaucoup plus savante & remplit de recherches. […] Un auteur nouveau a proposé & tâché de remplir cette idée, par de petits contes dont chacun porte agréablement sa morale.

269. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Délicatesse d’une part, scrupule de l’autre : voilà de grands obstacles dans l’esprit d’un homme aussi rempli que vous de modestie & de religion. […] Il avoit trop de religion & de probité pour se permettre ces maximes licentieusés qui remplissent nos Opéra, & qui, graces à la corruption du cœur humain, sont devenues autant de proverbes contre la sagesse & la vertu. […] Son attachement pour Cléofile remplit toute l’étendue de son ame.

270. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Car quelqu’agréable qu’elle soit, outre qu’elle lasse, qu’elle fatigue, c’est que par elle-même elle est peu propre à remplir ; il y a toujours un vuide sensible attaché à son caractére, vuide qui pese & qui à la fin nous tourmente. […] Un homme en s’occupant de ses affaires, ne cultive chez lui que l’ambition & l’intérêt ; une femme appliquée à son ménage n’exerce que son intelligence & son œconomie ; le jeune homme plongé dans l’étude ne pense qu’à son éducation, à son esprit ; la fille bornée à son ouvrage, n’acquiere que des talens domestiques ; l’âge mûr rempli de ses projets, ne vise qu’à s’agrandir ; & l’âge avancé ne cherche dans ses réflexions que le repentir & la sagesse. […] Chacun rempli de cette idée, va-t-il complaisamment la déposer pour y prendre des vues d’utilité, substituer ainsi par un intérêt mal entendu, à un plaisir agréable & touchant, une étude pénible & laborieuse.

271. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Dans les occasions de scandales dont le monde est rempli, nous ne sommes pas sollicités au mal en même temps par tous les endroits par lesquels nous en sommes susceptibles : mais comme remarque Salvien, ou l’esprit seul est attaqué par des pensées contraires à la pureté, ou les yeux sont frappés par des objets déshonnêtes, ou l’oreille est flattée par des discours messéans ; desorte que si quelqu’un de ces sens se laisse engager dans le péché, les autres peuvent en même-temps en être exempts, & servir à l’ame de moyen pour se relever de cette chûte : mais dans les bals, dans les danses, le démon attaque l’esprit des jeunes gens par tous les endroits par lesquels il peut inspirer le vice. […] Comme Dieu attache souvent le salut de certaines personnes à une de ses paroles qu’il a semée long-temps auparavant dans leur ame, & qu’il y ranime pour lui faire porter des fruits de vie ; l’esprit de ténébres se contente quelquefois de remplir la mémoire de paroles qui paroissent n’y faire aucune impression, mais qu’il saura bien réveiller dans la suite pour produire des fruits de mort. […] J’y ai renoncé par les vœux de mon Baptême, j’y renonce plus que jamais ; je le jure à la face de vos saints Autels : soyez le témoin & l’appui de mes promesses, & remplissez-moi de votre esprit, afin que ne m’occupant plus que de ce qui est saint, je puisse vous être fidele sur la terre, & jouir un jour du spectacle de votre gloire dans le Ciel. […] Le théâtre forme donc, il délasse l’esprit d’abord j’en conviendrai, si c’est former l’esprit de le repaître de vanités, de mensonges & de fables ; j’en conviendrai, si c’est former l’esprit de le remplir de sentimens outrés, qui font de l’héroïsme une chimere, qui enflent les passions jusqu’à rendre l’homme méconnoissable à l’homme même, & qui défigurent jusqu’à travestir en Romans toute l’Histoire ; & je défie personne de méconnoître le théâtre le plus châtié à ces traits. […] Ames chrétiennes, qui vous souvenez que vous avez renoncé au démon & à ses pompes, & qui remplissez fidellement la condition de l’alliance que vous avez faite avec le Seigneur, vous du moins vous nous consolerez ; que ces deux réflexions vous animent à persévérer dans le bien que vous avez commencé.

272. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

La Comédie & la Tragédie souffrent un sujet rempli d’incidens ; elles éxigent même qu’on ait toujours soin d’en faire naître plusieurs les uns des autres ; elles ne veulent pas néanmoins des faits incroyables ou compliqués, comme ceux de l’Etourdi & d’Héraclius, mais de simples & de naturels.

273. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

C'est là que chacun de vous remporte toutes ces ordures dont les paroles licencieuses, les vers impudiques, et les ris dissolus ont rempli vos âmes.

274. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Je n’aurais rempli qu’imparfaitement ma tâche, si je ne cherchais sur notre situation particulière, ce qui résultera de l’établissement d’un Théâtre dans notre ville.

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