297 La Note [A] est composée de trois entretiens : Le premier a pour objet de prouver la légitimité des Spectacles Dramatiques ; l’on y répond à MM. […] Si la Nation Française, dans les siècles de sa gloire, ne laisse rien à la Postérité qui prouve son goût pour les Spectacles, & l’estime qu’elle fait des chefs-d’œuvres Dramatiques en tout genre dont les Siècles de Louis xiv & de Louis xv l’ont enrichie ; c’est à leur opposition à sa Religion qu’il faut s’en prendre, & à l’espèce d’infamie que cette opposition répand sur le Dramatisme.
Cela est prouvé par les miracles, en tout genre, enfantés en France du temps de Louis XIV, et en Italie au temps de Léon X. […] [NDA] Le système des jachères perd de sa force de jour en jour ; il est prouvé aujourd’hui qu’en confiant successivement à la terre des graines de différentes espèces, elle répond constamment au vœu de l’agriculteur.
On lui nia que cela fût possible, on voulut le tourner en ridicule sur une opinion si extraordinaire : il entreprit, pour la prouver, la tragédie de Phedre, où il réussit si bien à faire plaindre ses malheurs, qu’on a plus de pitié de la criminelle belle-mère, que du vertueux Hippolyte.
Nous allons prouver ce que nous avançons dans l’extrait d’une de nos piéces nouvelles.
En descendant jusqu’à l’Opéra-Bouffon l’on prouve qu’on possède un génie souple, adroit, qui sçait se prêter à tout.
Si la décision de ces auteurs n’emporte pas une interdiction juridique, elle sert du moins à prouver, suivant les lumières de la raison, le danger des spectacles.
Rousseau, pour prouver que Molière n’a pas voulu en faire un homme vertueux, l’effet de cette comédie a dû être pour les trois quarts et demi des spectateurs le même que si cet auteur célèbre avait eu réellement l’intention de se moquer d’un homme vertueux. […] Et si je croyais que ce rejeton dût être aussi fécond que sa tige, je n’en excepterais même pas ceux qui ont le moyen de prouver leur bon cœur par de grands sacrifices ; car l’égoïsme, ou la malignité, saurait trouver aussi quelque principe vicieux à leurs bonnes actions ; et les aumônes faites aux pauvres ne prouveraient pas mieux la pure bienfaisance que les offrandes faites à l’église ne prouvent la vraie religion depuis le jeu qu’on a fait du culte extérieur. […] Ces écrivains célèbres ont prouvé que les leçons particulières, que l’instruction à domicile est souvent préférable à celle qu’on va chercher à la tumultueuse école du théâtre ; puisqu’elle en a l’efficacité sans en avoir les inconvénients.
Cette Histoire prouve qu’on faisait la guerre aux boucs, parce qu’ils étaient apparemment trop nombreux, & qu’on les sacrifiait au Dieu du vin, parce qu’ils détruisaient les vignes ; mais elle ne doit pas faire croire que les hommes n’eussent point encore trouvé dans leurs divertissemens une espèce de Comédie. […] Ils pourraient bien alors avoir raison ; encore serait-il facile de prouver qu’ils ne prennent pas d’assez loin l’origine de la Tragédie. […] L’autre, surnommée Tabernaria parce qu’elle n’était décorée que de maisons simples de pauvres gens, a quelque ressemblance avec notre Opéra-bouffon ; mais ce n’est pas ici le lieu de le prouver.
Je n’ai pas besoin de prouver que le désordre regna par tout, je l’ai assez fait connoître par l’Histoire de la Poësie Dramatique moderne. […] Pour prouver son accusation, il cite l’exemple de notre Hippolyte, qui aime mieux mourir injustement accusé, que de révéler la vérité. […] Son succès & celui de la Mérope Italienne prouvent que les Ouvrages qui approchent le plus de la régularité, sont ceux qui par tout plaisent davantage, & les Poëtes qui en ont le plus approché jusqu’à présent chez nos Voisins, s’étoient familiarisés avec les nôtres.
Dès que l’expérience eut prouvé le contraire, on cessa d’être copiste, & l’on se rendit digne à son tour d’être imité. […] Voici un des couplets des Vaudevilles du Rémouleur d’amour ; ce couplet prouve qu’on chérissait déja beaucoup l’Opéra-Comique.
Après avoir parlé de la paysanne, des équivoques qui tournent l’esprit à de sales pensées et d’autres choses de cette nature, le défenseur des tartufes tâche à prouver par tout cela que Molière est un athée. […] Je n’en dois pas demeurer là, et j’ai trop de choses à dire à l’avantage de Tartuffe pour finir si tôt sa justification, puisque je prétends prouver qu’il est impossible de jouer un véritable dévot, quand même on en aurait dessein et que l’on y travaillerait de tout son pouvoir.