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354. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Pour épargner la peine à Votre Grandeur de chercher elle-même l’endroit que j’ai l’honneur de lui citer, je vais mettre ici ses propres termes.

355. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

C’est en empruntant principalement leurs sujets de la fable, qui leur offrait un paradis et un enfer, que les comédiens de l’antiquité, trouvaient si facilement, dans le séjour céleste des dieux du paganisme, et dans le royaume infernal de Pluton, un merveilleux surnaturel propre à relever et agrandir les objets.

356. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Cyprien appelle, magistros & doctores non erudiendorum, sed perdendorum puerorum , des Maîtres & des Docteurs plus propres à perdre & à corrompre la jeunesse qu’à l’instruire & à la bien élever ; quels Chrétiens contre lesquels l’Ordonnance de Charles IX. […] Premierement, il est obligé à la sainteté, parce qu’il est membre du corps mystique de l’Eglise, dont la sainteté est le propre caractere, sancta Ecclesia. […] Voilà la raison pour laquelle on trouve aujourd’huy si peu de sainteté dans le monde, & si peu de Saints parmy les Chrétiens : en effet, M. je soûtiens aprés y avoir bien pensé, & m’en être bien convaincu, qu’il n’y a rien entre toutes les vanités du siecle & tous les plaisirs de la vie, qui soit plus propre à corrompre la pureté du christianisme, & l’innocence des mœurs des Chrétiens, que les divertissemens du theatre & de la comedie. […] Allez aprés cela Chrétiens temeraires qui faites les esprits forts, dire que les spectacles publiques ne font point de mauvaises impressions dans vos cœurs ; pour moy j’estime que la comedie est un spectacle plus dangereux que celuy des Gladiateurs, le sang qui se répandoit dans celuy-cy n’étoit propre qu’à donner de l’horreur ; mais le poison qu’on avale en celle-là, n’est propre qu’à donner la mort avec le plaisir : Car helas !

357. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Imaginez-vous donc de voir d’abord paraître une Vieille, qu’à son air et à ses habits on n’aurait garde de prendre pour la mère du maître de la maison, si le respect et l’empressement avec lequel elle est suivie de personnes très propres et de fort bonne mine ne la faisaient connaître. […] Tout cela fait un effet admirable, en ce que croyant parfaitement convaincre son Beau-frère de la beauté de son choix et de la justice de son amitié pour Panulphe, le bonhomme le convainc entièrement de l’hypocrisie du personnage, par tout ce qu’il dit ; de sorte que ce même discours fait un effet directement contraire sur ces deux hommes, dont l’un est aussi charmé par son propre récit de la vertu de Panulphe, que l’autre demeure persuadé de sa méchanceté : ce qui joue si bien, que vous ne sauriez l’imaginer. […]   Le cinquième Acte commence par le Mari et le Frère : le premier étourdi de n’avoir point trouvé cette cassette, dit qu’elle est de grande conséquence, et que « la vie, l’honneur et la fortune de ses meilleurs amis, et peut-être la sienne propre, dépendent des papiers qui sont dedans ». […] Or cette connaissance d’être plus qu’un autre est fort agréable à la Nature ; de là vient que le mépris qui enferme cette connaissance est toujours accompagné de joie : or cette joie et ce mépris composent le mouvement qu’excite le Ridicule dans ceux qui le voient ; et comme ces deux sentiments sont fondés sur les deux plus anciennes et plus essentielles maladies du genre humain, l’orgueil et la complaisance dans les maux d’autrui, il n’est pas étrange que le sentiment du Ridicule soit si fort, et qu’il ravisse l’âme comme il fait ; elle qui se défiant à bon droit de sa propre excellence depuis le péché d’origine, cherche de tous côtés avec avidité de quoi la persuader aux autres et à soi-même par des comparaisons qui lui soient avantageuses, c’est-à-dire par la considération des défauts d’autrui. Enfin il ne faut pas, pour dernière objection, qu’on me dise que tous les sentiments que j’attribue aux gens, et sur lesquels je fonde mon raisonnement dans tout ce discours, ne se sentent pas comme je les dis ; car ce n’est que dans les occasions qu’il paraît si on les a, ou non : ce n’est pas qu’alors même on s’aperçoive de les avoir ; mais c’est seulement que l’on fait des actes qui supposent nécessairement qu’on les a ; et c’est la manière d’agir naturelle et générale de notre âme, qui ne s’avoue jamais à soi-même la moitié de ses propres mouvements ; qui marque rarement le chemin qu’elle fait, et que l’on ne pourrait point marquer aussi, si on ne le découvrait, et si on ne le prouvait de cette sorte par la lumière et par la force du raisonnement.

358. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Le célèbre Rousseau de Genève semble dire, que le terme Ariette n’est propre qu’aux Drames du nouveau Théâtre ; il voudrait qu’on employât une èxpression plus relevée pour désigner cette partie du chant de l’Opéra-Sérieux, si différente du récitatif. […] Il faut qu’il ne s’occupe en partie que du Musicien ; & celui-ci ne sait que faire d’une pensée fine ; il ne lui faut guères que des mots propres à être modulés : que lui importe le peu de liaison qu’ils ont ensemble, & le peu d’idées qu’ils offrent à l’esprit !

359. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

On prétendait par ce moyen amuser innocemment la jeunesse, l’enhardir et la former à parler en public, et pour mieux corriger ces jeunes gens, on chantait dans les entractes des chansons satiriques sur le compte de chaque Séminariste, même des Directeurs, on lisait à haute et intelligible voix des gazettes ecclésiastiques, remplies d’anecdotes de Séminaire les plus propres à les tourner en ridicule, on faisait de petits jeux où on leur disait leurs vérités, pour leur apprendre à éviter la médisance. […] Ces peuples sont trop sérieux et trop sages pour voir sans indignation la religion donnée en spectacle ; on ne réussirait pas à leur faire regarder comme le souverain bien et le culte de l’Etre suprême, ce qu’ils auraient vu travesti en comédie : rien ne serait plus propre à décréditer le christianisme.

360. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Commençons par la considération de l’institution de ces mêmes Fêtes, et des exercices qui sont propres à la sainteté de ces jours ; afin que nous connaissions par là, si le bal, et la danse sont compatibles avec ces dévotions, et avec ces solennités.

361. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Une vaine curiosité la fit monter dans la ville de Sichem pour y voir les femmes du pays ; elle fut malheureusement rencontrée par le jeune prince, et cette fatale entrevue causa la ruine de tout un peuple et la sienne propre.

362. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On prend droit, pour le mieux confondre, des traits que la vérité arrache à ses propres défenseurs, comme l’a si heureusement exécuté M.

363. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Suivant mon système j’approuve la Pièce du Misanthrope : j’y trouve deux vices fortement attaqués, la Coquetterie, et la Misanthropie, dont le premier est commun et fournit bien des exemples dans Paris, et l’autre est singulier et très rare : il me paraît que tous les deux sont fort instructifs et fort propres à corriger de la manière que Molière les a traités.

364. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Ne vous moqueriez-vous pas de moi, si de ma propre autorité je m’avisais de condamner vos Spectacles seulement à cause de l’affectation que les hommes et les femmes ont d’y paraître avec leurs habits et leurs ornements les plus magnifiques, et à cause du désir qu’ils y portent d’y voir et d’y être vus. […] Comme elles ont éprouvé par leur propre expérience que la Comédie leur a souvent été une pierre d’achoppement elles prennent toute sorte de mesures et de précaution pour n’y pas heurter davantage : voilà ce que j’appelle une véritable horreur pour le péché. […] Mais un Comédien dans le temps même qu’il moralise le plus, n’a pas un véritable dessein de corriger ni de réformer personne : on ne s’y attend pas, le temps ni le lieu n’y sont pas propres, et on ne prétend pas même qu’il ait ce dessein. […] Aussi bien loin de vous l’accorder je dis que puisque de votre propre aveu les Pères ont condamné la Comédie de la même manière que l’intempérance ; il est aisé de conclure que les Pères ont condamné la Comédie que vous vouliez justifier. Et je tire cette conséquence de vos propres sentiments, et du désir que vous témoignez que l’on prenne à l’égard de la Comédie, le même tempérament que vous supposez que l’on a pris par rapport au luxe et à l’intempérance.

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