Vous en appelleriez à vos Casuistes, qui prétendent qu’on doit moins s’arrêter à ces bons Docteurs, pour ce qui est de la Morale, qu’à vos nouveaux Auteurs qui ont mieux connu qu’eux le génie de ces derniers siècles. […] » Que si la raison seule peut faire avoir ces sentiments, combien en doit-on plutôt avoir de semblables dans l’école de Jésus Christ, qui est une école de mortification et de renoncement à tous ces vains plaisirs ; Et que peut-on concevoir de plus indigne de la Religion d’un Dieu mourant sur la Croix, que de prétendre honorer un de ses Pontifes par une troupe de baladins, que Cicéron aurait pris pour une troupe de fous ou de gens ivres. […] » Je ne prétends pas, Mes Pères, que vous ayez dû ni vous ni vos Ecoliers vous réduire sur ce pied-là, dans la réception de votre Pasteur.
Le prétendu Théologien ne les a point déguisés ; et Dieu a permis qu’il soit arrivé aux Comédiens en cette rencontre, ce qui arriva au malheureux Balac Numer. […] N’avons-nous donc pas lieu de conclure des principes mêmes posés par le prétendu Théologien ? […] Non, Messieurs les Comédiens ne le prétendent pas ; et il n’y a que le nouveau défenseur de la Comédie, qui n’excepte aucun jour. […] Et le prétendu Théologien viendra nous dire que sa doctrine n’est pas sa doctrine, et qu’il n’a d’autre sentiment que celui des Pères, et de S. […] Qu’il est condamnable par ses propres principes, pour avoir prétendu justifier la Comédie contre la discipline de l’Eglise clairement exposée dans les derniers Conciles de France, dans les Rituels presque de tous les Diocèses, principalement dans celui de Paris, et dans les Statuts Synodaux même les plus récents, tels que ceux de Besançon en 1676. titre 2.
Dites-nous donc, Monsieur, prétendez-vous que les faiseurs de romans et de comédies, soient des gens de grande édification parmi les chrétiens ? […] Et n’est-ce pas les louer selon leur goût, que de leur reprocher de faire ce qu’ils prétendent ? […] Que voulez-vous donc dire, et que prétendez-vous par cette grande exagération qui fait la moitié de votre lettre ? […] Et si vous prétendez qu’on l’ait loué parg une simple excuse de civilité que lui fait M. […] Vous voyez donc, Monsieur, que vous ne faites rien moins que ce que vous prétendez ; et je ne pense pas que personne demeure convaincu sur l’histoire des deux Capucins, sur les louanges qu’on a données à M.
Elle a enfin poussé la barbarie, jusqu’à prétendre avoir le droit de relever les peuples du serment de fidélité envers le prince légitime, lorsqu’il est excommunié, d’inviter les sujets, leur ordonner même de désobéir à leur prince, de lui faire la guerre, de courir sus, de l’assassiner enfin, par trahison, faute d’autres moyens, et le tout pour la gloire de Dieu et l’intérêt de la religion, comme si le ciel avait besoin de crimes pour maintenir le vrai culte ! […] C’est dans ces différents repaires que les jésuites, pères de la foi et missionnaires universels, prétendent former l’opinion publique, s’en emparer pour la diriger. C’est là qu’ils prétendent régler les intérêts des souverains, des gouvernements et des peuples. […] Il est une vérité reconnue de tout temps, que deux pouvoirs, qui chacun prétendent à l’indépendance, ne peuvent longtemps subsister à côté l’un de l’autre, sans se nuire réciproquement, sans se faire la guerre. […] Il prétendra que j’ai voulu exciter la haine contre les bons prêtres, néanmoins si respectables à mes yeux, lorsqu’ils mettent en pratique la charité, cette vertu divine qui est au-dessus de la foi, ainsi que l’a dit saint Paul (voyez ci-dessus page 17).
Mais beaucoup de gens prétendent qu'il n'y a rien de si différent que la Comédie des siècles passés, qui a été l'objet de leur colère et de leur indignation, et la Comédie moderne. […] Y a-t-il une Ecole d'athéisme plus ouverte que le Festin de Pierre, où après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée, qui a beaucoup d'esprit, l'Auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ; Et il prétend justifier à la fin sa Comédie si pleine de blasphèmes, à la faveur d'une fusée, qu'il fait le ministre ridicule de la vengeance divine; même pour mieux accompagner la forte impression d'horreur qu'un foudroiement si fidèlement représenté doit faire dans les esprits des spectateurs, il fait dire en même temps au valet toutes les sottises imaginables sur cette aventure. […] c'est une volupté interdite aux Chrétiens ; mais surtout dans les chapitres 28, 29 et 30 de son traité contre les spectacles, il établit merveilleusement quels doivent être les plaisirs des Chrétiens, par opposition à ceux dont il prétend leur défendre l'usage.
Le Théologien prétendu veut justifier la Comédie par des passages de saint Thomas ; il fait aussi ses efforts pour établir que les saints Pères n’ont condamné les Spectacles des Païens, qu’à cause de la seule idolâtrie. La Lettre de ce prétendu Théologien ayant paru à Paris en 1694 durant le Carême, plusieurs Prédicateurs zélés pour le salut des âmes, persuadés qu’ils devaient s’opposer à tout ce qui pouvait leur nuire, s’élevèrent contre cette Lettre. Le premier ouvrage contre la Lettre du prétendu Théologien, a pour titre, Réponse à la Lettre du Théologien défenseur de la Comédie, imprimée à Paris, chez Girard, en 1694.
» En vain lui diroit on que la réprésentation de ces passions trop amies de la corruption du cœur ne les excite qu’indirectement ; il prétend que le soutenir, c’est combattre les régles des grands maîtres. « Le premier principe, ajoûte-t-il ; sur lequel agissent les Poëtes tragiques & comiques, c’est qu’il faut intéresser le Spectateur ; & si l’Auteur ou l’Acteur d’une Tragédie ne sait pas l’émouvoir & le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il ? […] » Il ne nous convient pas & il est inutile d’examiner ici s’il est aussi châtié qu’on le prétend.
Si nous cherchons parmi les Modernes de quoi appuyer encore ce sentiment, Rousseau nous dira : « Des fictions la vive liberté, Peint souvent mieux l’austère vérité, Que ne ferait la froideur monacale, D’une lugubre et pesante morale. » Ce n’est pas qu’on prétende ici justifier la Comédie dans toutes ses parties : il est un juste milieu entre deux excès également opposés ; les uns sans aucun examen condamnent absolument ce genre d’écrire comme contraire aux bonnes mœurs. Les autres prennent hautement sa défense dans toutes ses parties : enfin des gens plus raisonnables prétendent qu’il faut regarder la Comédie sous deux points de vue tout à fait différents.
Voilà ce qu’on peut répondre à ceux qui prétendent pouvoir assister aux spectacles, parce qu’ils ne s’y sentent pas émûs. […] Le théâtre est-il, comme on le prétend, indifférent en soi ? […] Par où donc enfin prétend-t-on se justifier ? […] On le prétend, on nous le dit : Seigneur, décidez entre nous. […] C’est bien aussi ce qu’on prétend, & on n’y réussit que trop bien.
Nous les écouterons très-volontiers, & nous croirons gagner beaucoup, si avec le plaisir, nous trouvons encore en elle cette utilité qu’ils prétendent. […] Il ne prétend pas qu’on ne doit jamais mettre sur le Théâtre un Personnage souffrant des maux qu’il ne mérite pas. […] Maffei, dans la Préface de sa Merope, prétend qu’il faut supprimer le τοιοῦτων de sa définition. […] Si on prétend que les Tragédies ne peuvent pas être d’un grand fruit pour les mœurs, la sincerité m’obligera d’en demeurer d’accord. […] Je n’y ai jamais prétendu justifier les Représentations publiques.
J’Ai constaté, Mademoiselle, dans ma derniere Lettre, l’Excommunication des Comédiens : en vain par l’organe de votre Avocat, prétendez-vous en faire porter tout le poids aux Farceurs, pour en décharger votre troupe ; la différence des premiers & de celle-ci est purement accidentelle. […] Mais la foi de Corneille & de Racine n’a jamais été suspecte, on prétend même qu’ils ont eu l’un & l’autre des alternatives de piété, en travaillant pour le Théâtre : comment donc ont-ils avancé tant de maximes blasphématoires ? […] On n’a jamais prétendu justifier le vœu de Jephté : c’étoit un insensé, dit Saint Jerome1, quand il le fit, & un impie, un tyran de l’avoir exécuté.