On a beau dire, pour justifier les Tragédies des Anglois, pleines d’Episodes inutiles, & leurs Comédies où l’on voit au moins deux intrigues qui n’ont ensemble aucune liaison, que la simplicité & l’unité d’Action ne plaît qu’à des François, au lieu que les Anglois qui aiment à être occupés, savent porter un esprit d’attention jusques dans leurs amusemens. […] Ce récit peu favorable à la Mérope Italienne, & le jugement qui en est porté dans les Observations de l’Abbé Desfontaines, dans celles de Lazarini imprimées à Rome en 1743, & dans une Lettre écrite à M. de Voltaire qui se trouve dans ses Œuvres, fera demander pourquoi une Piéce qui produisit si peu d’effet à la Représentation, & dans laquelle les Critiques ont relevé tant de défauts, fut quand elle parut, si vantée par les Gens de Lettres de l’Italie, & même parmi nous.
Ces larmes précèdent donc de la source de l'amour naturel que nous nous portons les uns aux autres. […] Il y a donc des Chrétiens qui sont si malheureux que d'aller aux Spectacles, et d'y porter un si saint nom pour leur condamnation ; Mais vous qui n'y allez pas, criez sans cesse après Jésus-Christ pour implorer son assistance.
Il a dansé, chanté, représenté des comédies ; son plus grand plaisir a été de jouer le rôle d’un infâme baladin, de remporter une couronne d’acheb chez les Grecs, de se livrer aux regards de l’amphithéâtre : « Gaudentis fœdo peregrina ad pulpita saltu, prostitui Graiœque apium meruisse coronæ. » Allez donc, illustre Héros, arborer vos glorieux trophées, mettez vos couronnes aux pieds de la statue de votre père Domitien, le masque et l’habit d’Acteur que vous portiez quand vous faisiez le personnage d’Antigone et de Thyeste, et suspendez votre luth à la statue colossale que vous vous êtes fait élever : « Ante pedes Domiti longum tu pone Thyestæ syrma, et de marmoreo citharam suspende colosso. » Voudrait-on vous excuser par l’exemple d’Oreste, qui tua sa mère ? […] Oreste n’a jamais joué ni chanté de pareil drame : « Troica non scripsit Orestes. » Néron porta la prodigalité jusqu’à faire couvrir de feuilles d’or tout le vaste théâtre de Pompée, édifice immense, qui contenait plus de quarante mille spectateurs, et à faire tendre sur tout cet espace des voiles teintes en pourpre, parsemées d’étoiles d’or, comme une espèce de ciel.
Mais tous ces malheurs ont été glorieusement séparés par la brillante association de la comédie Françoise avec l’Académie Françoise, qui porta au comble la gloire des deux troupes le 30 mars 1732. […] Son génie fut favorablement secondé par l’excès auquel les ridicules étoient portés de son temps. […] Enroutte les ornemens que les femmes portent au bal sont comme couronnés pour les victoires que le Diable a eu contre les enfans de Dieu.
Une expression ménagée, et un peu de retenue dans la posture agit plus sûrement, et l’Acteur ou l’Actrice par ses manières délicates, et sous ses apparences de pudeur ne manque point de porter le coup mortel. […] Quant à ceux qui ne font qu’y porter leur argent, l’Eglise les attend au tribunal de la pénitence, pour prononcer à leur égard : si elle en excommunie quelques-uns, ipso facto, c’est toujours à cause des circonstances ou du temps, ou du lieu, ou des personnes. […] Ainsi, le Prince voyant que la plupart de ses sujets n’ont pas l’éducation qui convient à des Chrétiens, et craignant que faute d’occupation l’activité de leur esprit ne les portât à des excès qui renverseraient toute la société, il tolère la Comédie telle que nous la voyons accommodée aux sens et aux passions, comme un mal beaucoup moindre que ceux qu’il appréhende.
Je les adopte avec vous ; & je voudrois que vous les eussiez suivies dans le jugement que vous avez porté de Messieurs les Ministres de Genève, & de la Religion Protestante en général.
Ces autorités ne vous persuaderont pas, Mademoiselle, vous les prendrez pour des déclamations vagues, qui ne portent point sur les représentations de la Comédie Françoise : ainsi je dois leur donner pour appui un principe que vous ne puissiez contester.
Ce langage n’est point en la seule bouche de Moliere, c’est le refrain périodique du Théâtre ; l’original est dans l’Ecriture ; mais c’est le langage de ces impies que la Justice divine abîma en un déluge de feu, dans les délicieuses contrées de la Pentapole, puisque la1 vie est si courte, disoient-ils, & notre fin incertaine, usons des créatures, enyvrons-nous des vins exquis, que notre jeunesse ne se passe point sans en avoir cueilli la fleur ; prenons les roses du printemps pour nous en faire des couronnes, avant qu’elles se fanent ; que tous les lieux de délices retentissent de nos douces clameurs, & portent les marques de notre joie & de nos excès.
Que les Prédicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au péché, auxquels les personnes qui suivent le dérèglement d'une coutume dépravée se laissent emporter si facilement; que les Prédicateurs s'efforcent de rendre ces choses odieuses; qu'ils représentent au peuple combien est grande l'offense et l'injure que Dieu en reçoit; que c'est de là que viennent tant de maux; que c'est ce qui cause les calamités et les misères publiques, et une infinité de malheurs.
L’unique motif qui m’a porté à l’entreprendre, c’est le mérite de l’original si reconnu en Angleterre, que je me suis aisément persuadé que la traduction n’en déplairait pas en France : j’ai même cru qu’elle pouvait être en quelque sorte nécessaire aux deux Nations conjointement.
» « Le Régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice, et selon la coutume, on avait soupé par compagnies : la plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent après le souper dans la Place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, Officiers et Soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les Tambours et Fifres, et ceux qui portaient les flambeaux.