« Je ne ferai pas à Dancourt l’honneur de parler de lui. […] plus on parle et plus on s’avilit.
La conséquence que la Glose a tirée de cette loi générale, est que toute espece de Comédiens, sous quelque nom qu’ils se produisent, sont atteints de plein droit du vice dont nous parlons, sic putat Glossa quod Joculatores omnes sunt infames ipso jure .
C’est de lui que l’âne dont parle Boileau, diroit avec raison (car qu’y a-t-il de plus méprisable qu’un bouffon sur le Théatre, & des spectateurs imbéciles qui l’admirent ?)
O n rencontre au Théâtre plusieurs genres de Drames dont on doit parler séparément, parce qu’ils diffèrent en quelque chose des Poèmes sur lesquels on peut jetter un coup d’œil général.
Nous avons le chant de l’Eglise, les Hymnes, et les Processions pour exprimer la véritable joie, que le saint Esprit inspire à nos cœurs ; et ce sont les seuls témoignages de joie que l’Eglise a reçus, et approuvés ; Au lieu qu’elle a traité les danses, lorsqu’elle en a parlé dans ses Canons, comme des divertissements indécents, et entièrement honteux.
Quand je parle si avantageusement des matières saintes, je ne prétends pas exclure les Sujets profanes, quand ils sont traités sagement, et purgés de tout ce qui peut offenser la pudeur, et révolter le Spectateur raisonnable.
Ou ils sont contre les Spectacles en général, dans lesquels la Comédie est comprise, où ils entrent dans le détail des différentes sortes de Spectacles, et ils n'y oublient jamais la Comédie, ou bien ils sont particulièrement contre la Comédie, sans parler des autres Spectacles.
L’Eglise même retranche dans les jours de tristesse et de deuil les solennités de son culte, les parures de ses autels et de ses Ministres, la douceur même et la gaieté de ses chants ; et vous irez repaître vos yeux des agréments affectés et du pompeux ajustement de quelques femmes licencieuses, et prêter l’oreille à la voix et aux récits passionnés de ces Sirènes dont parle Isaïe Isaie 13. 22.
Nous avons parlé ailleurs du Pape Leon X, des Médicis, par rapport à la comédie, ces noms fameux par des richesses immenses, acquises dans le commerce, a été célébré par tous les litérateurs, parce que cette famille opulente par une libéralité jusqu’alors inconnue, fesoit des pensions aux gens de lettres, moins à la vérité pour amour pour les sciences, ils n’ont rien écrit, ils n’étoient pas savant, par que magnificence & par vanité ; elle est encore plus fameuse par les statues, les tableaux infâmes dont elle a rempli ses palais, la ville de Florence & toutes les écoles de peinture & de sculpture ; par les maux que deux Papes de ce nom ont fait à l’Eglise, & deux Reines, sur-tout la premiere, ont fait à la France. […] Le théatre Espagnol, depuis Philippe II, tout imparfait qu’il étoit (car il n’avoit pas un Voltaire) l’emportoit sur celui des autres Nations ; (car elles n’avoient pas un Voltaire,) il servit de modele à celui d’Angleterre, & à Shakespear son plus fameux auteur, & lorsqu’ensuite la tragedie parut en France avec quelque éclat Corneille, Rohon & même Moliere emprunterent beaucoup de la scene Espagnole ; sans en dire mot : l’histoire, les romans y furent traités avec succès, on peut dire de même de la Théologie ; mais nous ne parlons point de la Religion. […] sans parler de sa revolte contre son Roi, qui n’est pas un trait bien héroïque, sa disgrace, sa retraite, sa maladie, sa conduite, son imbécillité, sa mort : voilà un Héros ! […] Les Jansenistes n’ont commencé à parler de théatre, que dans le tems de Nicole & de Racine, après la mort de Mazarin, qui d’ailleurs les laissoit fort tranquilles ; il est vrai que les Sinodes & les Ministres protestants, Port Royal, & les Ecrivains Jansenistes, ont condamné la comédie, & ils ont raison.
Personne ne doit pouvoir y élever la voix ni parler au public1, excepté les acteurs. […] S’ils veulent parler de la religion, ils ne peuvent mettre en scone que les prêtres de Jupiter, d’Apollon et de Céres, des Druides, des Bonzes et des Bramines. […] Les comédiens François n’ont-ils pas fait quitter le titre de Théatre François au théâtre du Palais-royal, comme si cet adjectif François ne pouvoit pas être appliqué sans distinction à tous les théâtres, sur lesquels on ne parle ni hébreu, ni grec, ni latin, ni allemand, ni anglois, ni italien, etc. […] Audinot n’a pu, pendant long-temps, faire parler que des marionettes ; on lui a permis ensuite de leur substituer des enfans.
Séparée de son mari, fugitive en Angleterre, elle se jetta entre ses bras, Charles II lui laissa gagner sa vie à tenir un brelan, nous en avons parlé ailleurs. […] Dans ce double recueil d’extravagance on parle de la parure de ces deux héroïnes. […] Henri Henriques, Portugais, d’abord Jésuite, & ensuite Dominiquain, enfin redèvenu Jesuite, a composé une Somme Théologique, éloignée des deux excès, du rélâchement & de la sévérité ; c’est un Casuiste judicieux, méthodique, clair & précis, habile Canoniste : il parle, L. 8, C. 56, de ceux à qui on doit réfuser, même publiquement, la Communion, il décide comme tout le monde, qu’il faut la réfuser aux pécheurs publics, selon ces paroles de l’Evangile : ne donnez pas les choses saintes aux chiens ; il distingue les différentes especes de notorieté, & de connoissance personnelle, qu’on peut avoir du crime, & donne des exemples de plusieurs sortes de pécheurs publics, qui ne méritent pas de communier ; la plupart ne sont pas l’objet de cet ouvrage.