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31. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Les parents doivent lui en parler & se concerter avec elle. […] M. de la Harpe croit faire parler une Actrice qui n’a pu voir son amant. […] Elle se met en train de parler de son amour ; c’est un élixir admirable. […] Jamais quand il vous parle il ne regarde en face. […] Qui a jamais parlé de la sorte ?

32. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

L es Auteurs qui ont entrepris de donner des règles sur le Théâtre, ont été jusques à marquer combien on pouvait faire parler d’Acteurs dans une même Scène. […] Aristote & Horace veulent qu’on ne fasse jamais parler quatre Acteurs ensemble27. […] Il entend que le Poète ne suivra son caprice qu’autant que cela ne préjudirait pas à l’intrigue, & qu’il serait possible de faire parler plusieurs Acteurs sans trouble & sans confusion. […] Si nous adoptions le précepte d’Horace, dont j’ai parlé plus haut, les quinqué, les septuor, de l’Opéra-Bouffon & de la Comédie mêlée d’Ariettes en seraient bannis pour jamais ; & le nouveau Spectacle perdrait son plus bel ornement.

33. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

En quatrième lieu, quand il serait vrai, ce qui n’est pas, que Saint Thomas, à l’endroit que l’on produit de sa Somme, ait voulu parler de la comédie ; soit qu’elle ait été ou n’ait pas été en vogue de son temps, il est constant que le divertissement qu’il approuve doit être revêtu de trois qualités Ibid. art. 2. c. […] Nous avons parlé de la seconde qui regarde les bouffonneries, et la troisième paraîtra quand nous traiterons des circonstances du temps par rapport aux fêtes et au Carême. […] Voilà donc comment Saint Thomas favorise la comédie : les deux passages de sa somme, dont les défenseurs de cet infâme métier se font un rempart sont renversés sur leur tête, puisqu’il paraît clairement, en premier lieu, qu’il n’est pas certain qu’il ait parlé de la comédie ; en second lieu, que plutôt il est certain qu’il n’en a pas voulu parler ; en troisième lieu sans difficulté et démonstrativement, que quand il aurait voulu donner quelque approbation à la comédie, en elle-même, spéculativement et en général, la nôtre en particulier et dans la pratique, est excluse ici selon ses principes, comme elle est ailleurs absolument détestée par ses paroles expresses.

34. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Un maître est interrompu à tout propos par sa servante ; il veut lui donner un soufflet, & la manque ; veut la faire parler, elle se taît, dit qu’elle a parlé à soi-même. […] Ce n’est pas ici un scélérat qui parle, c’est une femme d’honneur qu’on fait parler & agir, une mère dans sa famille, qu’on fait instruire ses enfans, & employer la séduction & le crime pour favoriser leur mariage. […] 11.° La maniere dont parle Tartuffe est d’une indécence scandaleuse. […] Je ne parle pas de la scène abominable où elle entend avec complaisance & consent à exécuter toute sorte d’horreurs. Je parle d’une scène antérieure, où Tartuffe se découvre pour la premiere fois, & où il n’est pas question de masquer la vertu pour démasquer le vice.

35. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Puis-je ne point parler ici des deux Théâtres qu’imagina Curion, ce voluptueux, qui n’avoit d’autre revenu, dit agréablement Pline, que la discorde des Grands ? […] Il y eut des Poëtes Dramatiques du tems de Quintilien, qui ne parle avec éloge que des Comédiens. […] César fit construire le premier sur l’idée qu’avoient donnée les deux Théâtres mouvans de Curion, dont j’ai parlé. […] Ce jugement nous étonne, parce que nous sommes accoutumés à mettre Plaute & Terence au nombre des excellens Poëtes ; je dirai bientôt la raison qui a fait parler ainsi Quintilien. […] Horace est dans l’enthousiasme quand il parle des Grands Poëtes de la Grece, qu’il veut qu’on ait nuit & jour dans les mains.

36. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Un jour qu’au coucher du Roi le Cardinal parlait de ses couronnes poétiques, il ajouta qu’il avait fait comme Benserade. […] Aussi Madame de Motteville, qui fut toute sa vie attachée à la Cour, ne parle de cette prétendue décision qu’en doutant et en gémissant : Si cela est, malheur à nous, dit-elle. […] La Sorbonne ne parle que quand on l’interroge, et le Cardinal ne la consulta pas, Elle ne parle jamais de la conduite de personne, encore moins des Ministres d’Etat. […] Le Pape, dit-il, avait donc un théâtre à lui pour voir la comédie (quoique le Latin n’en parle pas) : il autorise donc, il sanctifie la comédie. […] Fleury et les historiens de l’Eglise Gallicane suppriment cet endroit-là, et ne parlent ni du théâtre ni de l’air Français.

37. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Il avoit fait sa troisieme, & avoit appris le beau latin qu’il fait parler à Diafoirus. […] Combien de dissertations sur ces graves antiquités dans le recueil de ses Mémoires, ouvrage aussi précieux, que tant de contes de Dieux & de Déesses, dont on a tant parlé, & dont on parle sans cesse sur le Théatre ! […] Le Mercure d’avril 1767 parle ainsi de l’Homme de Cour. […] Personne n’a plus parlé que lui des maris malheureux. […] En pensant bien, dit l’illustre Fenelon, il parle souvent mal ; il se sert des phrases les moins naturelles.

38. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Les Lettres Juives (qui en parlent, Tom. […]  1659.) en parle ainsi. […] De quel âge de la comédie, de quels saints Pères prétend-on parler, quand on la dit si différente de la nôtre ? […] du Belloy nous rapprochent au moins du temps lumineux dont nous venons de parler. […] Personne n’a parlé plus fortement contre les spectacles, que les Conciles & les Pères Grecs, S.

39. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

« Qui dissolemnia prætermisso Ecclesiæ conventu, ad spectacula vadit, excommunicetur. » Le troisième Concile de Tolède, au dernier chapitre rapporté aussi dans le Droit, parle encore fortement sur ce sujet. […] Je dis donc que ces Canons dans la prohibition de la danse, n’ont parlé que des divins Offices, parce que les saints Conciles n’ont pas jugé qu’on peut dans un même jour vaquer aux mêmes Offices divins, et s’adonner aux divertissements du monde. […] On pourrait peut-être nous objecter qu’il n’est parlé que des spectacles dans quelqu’unc de ces Canons, et dans quelques lois que nous avons rapportées ; mais cette difficulté est si légère, qu’elle ne mérite pas que nous nous y arrêtions. […] Mais n’est-ce pas assez qu’il y ait des autorités expresses, et des ordonnances formelles qui interprètent celles qui parlent moins clairement, et qui contiennent en propres termes la prohibition de la danse ? Enfin la manière dont les Docteurs ont expliqué ces Canons ne nous laisse aucun doute sur ce sujet, et nous convainc, qu’encore qu’il n’y soit parlé que de spectacles en général, il faut néanmoins comprendre la danse dans ces prohibitions, puisque aucun d’eux ne l’en a jamais exceptée, et qu’ils n’ont jamais douté qu’elle n’y fût comprise.

40. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

« La comédie est un mélange de paroles et d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui, etc. » On ajoute ici dans le texte le terme de comédie, qui n’y est pas : Saint Antonin parle en général « des paroles ou des actions divertissantes et récréatives » : ce sont les mots de ce saint qui n’emportent nullement l’idée de la comédie, mais seulement celle ou d’une agréable conversation, ou en tout cas des jeux innocents : « tels que sont, ajoute-t-il, la toupie pour les enfants, le jeu de paume, le jeu de palet, la course pour les jeunes gens, les échets pour les hommes faits », et ainsi du reste, sans encore dire un seul mot de la comédie . […] il parle expressément des représentations qui étaient en vogue « de son temps », cent cinquante ans environ après saint Thomas : « repraesentationes quae fiunt hodie » : pour indiquer qu’elles étaient nouvelles et introduites depuis peuaa, et il déclare qu’elles sont défendues en certains cas et en certaines circonstances qu’il remarque ; dont l’une est, « si on y représente des choses malhonnêtes : turpia ». […]  ; parce qu’il est « périlleux », et comme il parle, « incitativum ad lasciviam ». […] Et quia repraesentationes quae fiunt hodie de rebus spiritualibus miscentur cum multis joculationibus et trufis et larvis, ideo non congruit cas in ecclesiis fieri, nec per clericos… Sed cum histriones utuntur indifferenter tali exercitio ad repraesentandum etiam turpia, vel vituperandum et irridendum personas spirituales, vel sacramenta et divinum cultum, vel miscentur ibi superstitiones vel periculum vitae, ut tendere arcum super funem et hujusmodi, illicita est ars et eam oportet dimittere. » — D’où il suit que, dans la pensée de saint Antonin, histrionatus ars est bien l’équivalent de ludus scenicus, d’art dramatique, puisqu’il s’agit de repaesentationes, et comme, pour en parler, il s’autorise de saint Thomas, c’est donc qu’à son avis, celui-ci, par histrions, entendait aussi les comédiens.

41. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

On n’avoit alors rien de mieux, & ils ne pensoient, ne parloient que de leurs amours. […] La tragédie grecque a dû être en vers : les dieux y jouent toujours quelques personnages, on doit les faire parler majestueusement comme les oracles, & on leur parle par des hymnes & des cantiques. […] Nous avons assez parlé de cette scandaleuse doctrine, qu’on tâche d’établir par les artifices du théatre. […] Parler peu, à propos, des choses utiles, le bon esprit, la raison sont ici d’accord avec la piété. […] Nous avons parlé des comédies du premier, voici l’esquisse du poëme.

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