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169. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Voyez les pechez qui se commettent avant que d’y aller, & seulement pour se disposer à paroître dans ces Assemblées. La vanité dans le desir de se montrer, de paroître, & de se faire remarquer par son addresse, par sa bonne mine, ou par quelque autre qualité. 2.  […] Vous voyez donc clairement par vous-mêmes, pourvû que vous vouliez ouvrir les yeux, que ce n’est pas une chose indifferente d’aller au bal, puisqu’on ne se confesse pas d’une chose indifferente, & qui l’on ne craint pas de paroître au jugement de Dieu après une action, qui n’est pas mauvaise, & que nous jugeons absolument n’être point contre la loi de Dieu.

170. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

C’est pourquoi, il ne faut pas espérer de rien faire de régulier de la comédie, parce que celles qui entreprennent de traiter les grandes passions, veulent remuer les plus dangereuses, à cause qu’elles sont aussi les plus agréables : et que celles, dont le dessein est de faire rire, qui pourraient être, ce semble, les moins vicieuses ; outre l’indécence de ce caractère dans un chrétien, attirent trop facilement le licencieux, que les gens du monde, quelque modérés qu’ils paraissent, aiment mieux ordinairement qu’on leur enveloppe, que de le supprimer entièrement. […] Ceux qui avaient espéré de lui trouver des approbations, ont pu voir que la clameur qui s’est élevée contre la dissertation, et par la censure qu’elle a attirée à ceux qui ont avoué qu’ils en avaient suivi quelques sentiments, combien l’église est éloignée de les supporter : et c’est encore une preuve contre cette scandaleuse dissertation, qu’encore qu’on l’attribue à un théologien, on ne lui ait pu donner des théologiens, mais de seuls poètes comiques pour approbateurs, ni la faire paraître autrement qu’à la tête, et à la faveur des comédies. […] , fussent dilatées une seule fois par un mouvement, qui lui paraissait accompagné d’une indécence indigne d’un Dieu fait homme.

171. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

La fable de Melanie a paru un chef-d’œuvre aux cotteries qui en ont entendu la lecture. […] Dans Euphemie il ne paroît point de Supérieur. […] Certainement le ton en paroît mieux assorti à la nature du drame. […] La mère de celle-ci n’y paroît guere propre ; la fille lui en fait injustement le reproche. […] Mais si on confere chez l’Abesse, elle est donc instruite ; comment ne paroît-elle jamais ?

172. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Obligés de paroître au chœur, ils arborent un petit-collet. […] On l’apprit tant bien que mal, enfin elle a paru deux fois sur le théatre, & n’a jamais réussi : il falloit s’y attendre, quelque bonne qu’elle puisse être. […] Cet Auteur ne paroît pas même s’être occupé de corriger ou d’adoucir, par la moindre intention morale, l’indécence de ses comédies. […] Le troisieme avis est le seul qui m’ait paru énoncé d’une manière dure & peu convenable. […] Ces réflexions m’ont paru dignes de votre attention.

173. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

La vue des conspirateurs qui paraissent sur le théâtre avec honneur, qui y sont applaudis et récompensés, diminue l’horreur qu’on a pour la révolte, la fait même regarder comme un devoir sacré, et enhardit à réaliser ce qu’on ne voit qu’en peinture. […] Mais, en supposant que les gouvernements ne puissent pas sans danger supprimer les théâtres, ni en diminuer le nombre, chose qui ne paraît pas croyable, ne courent-ils pas des dangers infiniment plus grands en s’exposant aux atteintes mortelles que leur portent chaque jour des pièces vraiment immorales, qui, à la faveur du plaisir qu’elles procurent, font couler dans l’âme des spectateurs le poison des plus désolantes doctrines, et qui, par des allusions perfides et adroitement ménagées auxquelles l’art des acteurs ajoute encore un merveilleux relief, ne sont propres qu’à nourrir et à fortifier cet esprit d’insubordination qui de nos jours a fait tant de ravages, et qui est encore bien éloigné d’être entièrement anéanti ?

174. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Ainsi il peut bien paraître misérable, mais il ne l’est point. […] Nous ne travaillons point à paraître sages, mais à l’être.

175. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Disons un mot de celle des Francs-Maçons, qui a fait tant de bruit de nos jours, contre laquelle se sont armées toutes les puissances, qui a paru quelque temps anéantie, mais qui renaît de ses cendres. […] Dezprez de Boissi a fait paroître en divers temps plusieurs lettres contre les spectacles, qui ont été très bien reçues, & le méritent. […] Il paroît que la Clairon n’étoit pas à la fête ; aussi la Dangeville n’étoit-elle pas chez la Clairon à la Centenaire. […] La Sallé a été une des plus grandes Danseuses qui aient paru à l’Opéra. […] Le Prince aimoit qu’on parût interdit & tremblant en lui parlant ; il le prenoit pour une marque de respect.

176. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Divers Auteurs ont déjà perdu bien du temps à composer des pieces pour cette scène clandestine ; il en paroît depuis peu un recueil en deux tomes, on en promet bien d’autres. […] Nicaise doit plaire par la hardiesse de ses scènes, & des tours qu’on prend pour dire des choses qu’il paroît presque impossible de dire avec quelque sorte de décence. […] Il ne paroît même dans les conversations que sur le ton de la plaisanterie. […] La maniere de représenter ne rompt point le charme, pas même la jeune Actrice qui paroît en habit d’homme pour réciter un compliment plein d’affectation & de grimaces choquantes. […] Lusignan paroît, tous les cœurs commencent à s’émouvoir à la vue de ce vieillard vénérable.

177. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Les feuilles périodiques, sous le nom de Lettres, qu’il fit paroître pendant deux ans, & qu’on a recueillies en deux volumes après sa mort, ont eu plus de succès. […] L’Auteur, sans doute pour plaisanter, paroît faire grand cas de l’Opéra des Gueux, qu’on a fait passer d’Angleterre en France. […] Mais, dit-on, c’est une des meilleures pieces qui aient jamais paru (pour former les mœurs des femmes), & où regne l’horreur du bas & les étroites bienséances qu’on s’est malheureusement prescrites depuis quelque temps qui ont énervé & anéanti la vraie comédie. […] Ce n’est pas du côté de la belle gloire que l’Auteur paroît avoir envisagé cette affaire. […] L’expression, dit-il, est l’adresse (ce terme n’est pas juste) avec laquelle on fait sentir au spectateur les mouvemens dont on paroît pénétré ; mais si on a le malheur de ressentir véritablement ce qu’on veut exprimer, on est hors d’état de jouer.

178. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Evremont dit dans ses Réflexions sur la Tragédie : Si, à l’exemple des anciens, on introduit des Anges & des Saints sur la scène, on scandalise les dévots, & on paroît un imbécille aux libertins. […] Quel intérêt peut-on prendre dans les démêlés ou intrigues monastiques, si on fait paroître un mauvais Religieux ? […] L’Auteur d’Ericie, qui paroît avoir quelque talent, pouvoit tirer un meilleur parti de sa piece, & en faire cinq actes bien remplis. […] On est encore moins voilé devant son Juge : un accusé y paroît toujours découvert. […] Quoi qu’il en soit de son érudition sacrée & profane, qui paroît médiocre, du moins ignore-t-il les bienséances.

179. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Mais peut-être qu’en qualité d’Ecclésiastiques et de Religieux décidés par état pour la sévérité de la morale, ces trois Ecrivains paraîtront suspects, quoique les Jésuites aient été souvent lavés de la suspicion de sévérité ; mais le fameux Bodin, qu’on n’accusera ni de superstition ni de rigorisme dans sa République (L. […] L’Actrice, Reine en apparence par son rôle, est dans la réalité une femme très commune : Madame de Maintenon, Reine en effet par son mariage et sa faveur, ne paraissait qu’une femme ordinaire. […] L’Empereur Charles-Quint paraît ensuite, qui remue le feu avec une épée, comme pour l’éteindre, et l’allume encore davantage. […] Auguste, moins grand que son père adoptif, se prêta au goût de son temps, parut aimer, peut-être aima-t-il les spectacles, donna beaucoup de fêtes, pour amuser un peuple remuant, dont sa domination naissante avait à craindre les cabales. […] « Mores graves in spectaculis quis requirat ¿ » Pourquoi ces révérendissimes personnes y paraissent-elles ?

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