Baillet qui a si souvent écrit pédérastie tout au long, n’a osé écrire Cocu.
Le Spectateur entraîné par les situations intéressantes qui suivent le changement du caractère de Rodogune, ne l’apperçoit pas ; & nous osons assurer qu’il y en a beaucoup qui n’y ont pas encore fait attention.
N’est-ce pas payer bien cher ses succès que de n’oser les avouer ?
M. de Voltaire osa le prémier enfreindre cette loi gênante dans la mort de César.
Oses-tu te montrer, méprisable A***d Bâtarde d’un hautbois, épouse d’un bandit, D’un imbécile amant, trop insolente idole, D’E*** te doit la mort, Licidas la v[érole] F*** son déshonneur, l’Univers du mépris : Mais quelle autre Beauté ?
Notre siècle qui ne croit pas être obligé de suivre votre jugement en toutes choses, nous donne tous les jours les marques de l’estime qu’il fait de ces sortes d’Ouvrages dont vous parlez avec tant de mépris, et malgré toutes ces maximes sévères que toujours quelque passion vous inspire, il ose prendre la liberté de considérer toutes les personnes en qui l’on voit luire quelques étincelles du feu qui échauffa autrefois ces grands Génies de l’Antiquité.
Dans le siecle passé, Moliere lui-même, que cette raison n’auroit pas arrêté, n’osa point traiter ce sujet : il eût été odieux & révoltant. […] Il n’ignore pas que les Ordonnances de nos Rois ont défendu rigoureusement de jouer les Ecclésiastiques & les Religieux, même d’employer leurs habits ; que Moliere, Corneille, Racine, Quinault ne l’ont jamais fait ; qu’on n’eût osé le faire sous le regne de Louis XIV ; que ces portraits vrais ou faux font mépriser la Religion dans ses ministres : au reste ces portraits sont outrés. […] Les personnes qui ont cru s’y reconnoître ont jetté les hauts cris, jusqu’aux comédiens, gens peu en droit de se plaindre de la censure, & depuis long-temps accoutumés au mépris des gens de bien, & qui ont osé faire le procès à cet intrépide adversaire du vice & de l’irréligion. […] Je reconnois que tous les membres de l’Aréopage, également éclairés & équitables, ont pour les gens de lettres les égards, le respect, la déférence que tout subalterne doit à ses bienfaiteurs & à ses guides ; que toujours fideles à leurs engagemens ils n’ont jamais séparé leurs intérêt de ceux de leurs maîtres, jamais affecté de prédilection offensante, jamais cherché à les désespérer par des tons despotiques & des délais éternels ; que les jugemens de la Troupe, tous inspirés par un goût infaillible, précédé d’un mûr examen, motivés par la plus saine raison, méritent en tout temps les acclamations du public ; que les gestes toujours d’accords avec la pensée, toujours variés comme la déclamation, toujours nouveaux comme les rôles, offrent tour à tour, dans le même acteur, la dignité d’un héros & la lâcheté d’un perfide, les traits mâles d’un sauvage & l’air efféminé d’un Sibarite ; que les femmes du Théatre, ausi chastes que modestes, aussi décentes que desintéressées, aussi vertueuses que sensibles, n’ont jamais séduit l’innocence, dupé la bonhommie, outragé l’hymen, dépouillé les familles, introduit le désordre dans la société ; que dans tous les siecles & chez tous les peuples, la profession de Comédien fut une profession noble & honnête ; qu’on a partout puni l’Ecrivain téméraire & séditieux qui a osé ébranler une opinion si respectable, & que le meilleur moyen d’établir les bonnes mœurs & la vertu, de détruire le faste, le luxe, la dissolution, c’est d’engager le Gouvernement à combler les Comédiens d’honneurs & de richesses.
Sur les aîles du désordre, il perce jusqu’au trône de la lumiere, & revient, si j’ose m’exprimer ainsi, chargé des dépouilles mêmes de la divinité.
Il osa pourtant risquer un subite apparition quelques années après sa disgrace.
Devenez le Peintre fidèle de la Nature ; défendez-vous de la ridicule honte de n’oser nous montrer ses infirmités, ses taches, ses désagrémens.
Je désire beaucoup, Mademoiselle, que vous approuviez mes idées ; j’ose me flatter que vous ne les dédaignerez pas toutes.