/ 334
237. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

    Moliere en offre un grand exemple ; L’auguste image de ses traits, Inspire à l’œil qui le contemple, De la tendresse & du respect. […] Cette chanson est du moins dans l’esprit de la fête, dans le caractère du héros, j’ aime mieux Moliere, ou que j’aime mieux Moliere  ; ce refrain est assurément plus convenable que tous les traits augustes, que la couronne des mœurs, que l’immensité, que l’éternité, que l’espace attendus, que l’immensité resserrée, l’aîle du tems qui plane, la demeure du sort, & tout ce fatras où l’auteur ne s’entend pas lui-même, & dont Moliere seroit bien étonné de se voir offrir le burlesque hommage : Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu, Parturient montes, nascetur ridiculus mus.

238. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

A la tête une belle estampe offrira le principal événement ; des vignettes, des culs-de-lampe présenteront les scenes les plus touchantes, & formeront ensemble le tableau de l’action ; chaque volume coûtera 24 livres. […] Il est singulier de supposer que ceux qui ne vont pas au spectacle sont des hypocrites, que les Religieux, les Prêtres, les Magistrats, les gens de bien, que leur âge, leur état, leur façon de vivre en éloignent, ont du goût pour lui, sont affligés d’être obligés de s’en éloigner, qu’ils ont besoin qu’on les console de cette privation, & que c’est leur rendre un service de leur offrir un ouvrage qui soit pour eux un théatre.

239. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Mais tandis qu’on est si délicat sur les justes craintes qu’inspire la religion, on ne veut pas voir que les machines de l’opéra présentent les mêmes choses : démons, magiciens, fées, enfer, &c. que la plupart des tragédies offrent des choses horribles. […] Mais les pieces de théatre ont quelquefois de belles maximes, & débitent une bonne morale ; elles font connoître le monde, peignent le vice & la vertu, offrent des situations intéressantes, le vice y est puni, la vertu récompensée.

240. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Le signal se donne, un coup de sifflet se fait entendre, la toile se leve, le taffetas vole, la statue est découverte, comme si tombée du ciel ou crée par un miracle, elle venoit subitement s’offrir aux regards des mortels. […] Peres, ont condamné les spectacles, en fasse les frais, en offre l’hommage à un prince étranger, & pour lui faire honneur, y assiste en habits de cérémonie, comme à une these savante soutenue sur les bancs.

241. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Offrir de si bonne heure des Evêchés, c’est en être bien prodigue, ou faire bien peu du cas d’un mérite si peu Ecclésiastique, si peu Episcopal. […] N’offrent-ils pas l’hommage de leur cœur aux Déesses des coulisses, toutes enluminées de blanc & de rouge ?

242. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Quelquefois mesme ces Edifices quoy qu’ils ne fussent que de bois, offrirent aux yeux des Spectateurs de si belles choses, que l’on se passoit fort aisément de tout autre ornement.

243. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

On tombe dans le même crime que les Enfants d’Israël, lorsqu’ils adorèrent le Veau d’or, et on met en pièces les deux Tables du Décalogue : On brise la première, qui regarde l’Amour et le culte de Dieu, lorsqu’on partage son cœur, qu’il veut tout entier, entre lui et ces divertissements ; encore avec cette injustice, que l’on leur en donne la meilleure part : Qu’on dresse deux Autels au-dedans de soi-même, où l’on offre plus de sacrifices et avec plus d’affection au Prince usurpateur du monde, qu’à celui qui l’a créé, et à qui en appartient la souveraineté ; Se donnant à peine le loisir d’entendre une basse Messe aux jours où elle est d’obligation, et consacrant le reste à ce cruel Tyran.

244. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Et comme celui qui est attaqué d’une fièvre ardente, sans avoir sujet de se plaindre de ceux qui le servent, est fâcheux à l’égard de tout le monde par la seule violence du mal, rejette les aliments qu’on lui offre, fait des reproches à ses médecins, s’irrite contre ses amis, s’emporte contre ses serviteurs : de même celui qui brûle d’une passion infâme devient d’une humeur fâcheuse, sujet à mille caprices, voit partout l’objet qui a séduit son cœur.

245. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Dans les anciens tournois les Chevaliers allaient prendre l’ordre, la devise, les couleurs de leurs maîtresses, et après le combat venaient mettre les lauriers à leurs pieds, et recevoir le prix de leur victoire : c’est à une Actrice que s’offrent aujourd’hui les hommages et secrets et publics, et depuis que le Maréchal de Saxe s’est paré d’une couronne présentée, non par une Amazone, par une Princesse, par une Duchesse, mais par une … par une … par une Actrice, tout le monde dramatique a retenti et tout le monde militaire a applaudi à cette espèce de triomphe de l’Actrice, plutôt que du Héros, si différent de ceux des Scipion, des Paul-Emile, des Pompée, qu’on ne vit jamais, passant du Capitole au théâtre, faire flétrir leurs lauriers, en les laissant toucher à des mains infâmes.

246. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Mais s’il est vrai que le repos des fêtes est trop long pour le peuple, faut-il dans les spectacles lui offrir l’amorce dangereuse d’un nouvel amusement qui lui fait encore perdre son temps ?

247. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Quel excès de barbarie & d’impiété de lui refuser le secours que Dieu lui offre pour faire une sainte mort, & obtenir le pardon de ses crimes ! […] Mais on voit bien que c’est un trait de satyre, comme c’en seroit un de dire qu’il n’est pas Déiste, qu’il croit à l’Evangile, lui qui doit en être le défenseur & l’Apôtre ; qu’il a de l’humanité, qu’il va au sermon, qu’il entend la messe, lui qui doit être embrasé de charité, annoncer la parole divine, offrir chaque jour le saint Sacrifice.

/ 334