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294. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Obliger des Princes à qui on à tout enlevé, de se divertir, & d’aller à l’opéra dans le fort de leur désastre ; peut-on se jouer plus indecemment de l’humanité & des bienséances ?

295. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Une Nation peut aimer de jolis riens ; mais elle veut que ces riens ne durent qu’un moment : lorsqu’on l’oblige à considérer long-tems des choses frivoles, elle en vient enfin à les trouver maussades.

296. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Si Moliere revenoit à la tête de cette troupe orgueilleuse, il seroit obligé d’ajuster son génie sur la mesure de leur ignorance. […] L’auteur, qui a consulté des Avocats, a pris la voie légale, pour les obliger à la jouer. […] Obligés de paroître au chœur, ils arborent un petit-collet. […] Elles ont vu, avec la finesse naturelle de leur sexe, que l’indécence n’étoit pas de jouer la comédie des Courtisannes, mais de s’y refuser ; qu’une plaisanterie maligne s’appliqueroit infailliblement aux scrupules déplacés, & qu’enfin le Public pourroit trouver étrange que la Comédie Française, après avoir joué les Philosophes, & & même les Dévôts, se crut obligée à des ménagemens envers les Courtisannes.

297. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Le métier de Comédien, est un emploi indigne d’un Chrétien, ceux qui l’exercent, sont obligés de le quitter… cette profession est contraire au Christianisme. […] Je supposé même pour un moment, qu’un Souverain ordonne des spectacles, pour empêcher de plus grands désordres, seriez-vous obligé d’y aller, ou autorisé à y paroître ? […] Un Monsieur plus âgé, & beaucoup plus réservé, ne trouvant pas expédient d’objecter des faits de cette nature, m’obligea à mettre fin à ma morale. […] POur moi, dit-il, je suis plus sincere, & j’avoue, qu’on prouve qu’on n’a rien de bon à dire, quand on est obligé de recourir à des faits, qui se détruisent d’eux-mêmes. […] Obligés encore plus que les autres à s’interdire la fréquentation des spectacles… ne se rendent-ils pas coupables devant Dieu, de toutes les suites, qu’elle peut avoir, à l’égard de leurs enfans ?

298. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

En effet ils louèrent cet Hôtel aux Comédiens Italiens et Français, qui furent obligés de se servir de ce lieu, sans pouvoir jouer ailleurs ; et se contentèrent d’y réserver une loge pour eux en 1676. […] On n’est pas seulement obligé d’éviter le péché, mais encore les choses qui nous y portent ordinairement, dit Saint Chrysostome Chrysost. […] Il y a quelque sorte de pacte entre ceux qui représentent la Comédie et ceux qui y assistent, qui rend le péché des uns commun aux autres ; ceux qui donnent leur argent sont censés engager les Comédiens à jouer ; c’est pourquoi les Comédiens seraient obligés par titre de justice à rendre l’argent qu’ils auraient reçu, s’ils ne représentaient pas la Comédie, comme il est arrivé quelquefois qu’ils n’ont point joué, quand ils n’ont pas eu assez grand concours de monde, et qu’ils ne pouvaient pas faire un gain assez considérable pour se dédommager des dépenses qu’il fallait faire, et pour se récompenser de leurs peines. […]  » Il est toujours certain que la Comédie amollit et attendrit le cœur, et le rend non seulement moins fort pour résister aux impressions des plaisirs défendus, mais encore elle éloigne l’homme Chrétien de la pratique de la pénitence qu’il est obligé de faire depuis le péché, et qui consiste dans une vie laborieuse et dure à soi-même. « Qui est-ce, dit Cassiodore Cassiod. lib. […] Ainsi comme on est obligé d’éviter le péril du péché, et particulièrement celui où l’on offense Dieu ordinairement, on ne peut point aller à la Comédie.

299. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

L’histoire de l’Empire Romain nous apprend que, lorsque les Spectacles y étoient protégés par le Gouvernement, on s’y livroit avec une telle fureur, que souvent on fut obligé de les supprimer. […] Toutes les précautions d’Auguste n’empêcherent pas que Tibere ne se vît obligé de chasser de Rome, & même de toute l’Italie, les Comédiens & Pantomimes, à cause de leur débauche scandaleuse. […] Néanmoins ces Requêtes furent rejettées par les souverains Pontifes ; & par ce refus, c’étoit déclarer qu’ils condamnoient ce qu’ils se voyoient avec peine obligés de tolérer dans leurs Etats. […] Les Poëtes dramatiques en général se croient toujours obligés de céder à la nécessité. […] Cependant, comme Historien, il y étoit obligé.

300. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent, qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser, & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.

301. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent ; qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser ; & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.

302. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

On ferait une édition de toutes les Pièces telle qu’il serait permis de les jouer ; et les Troupes de Province, seraient obligées de s’y conformer sans réserve.

303. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Elle se repent de sa faute, elle fait tout ce qu’elle peut pour obliger Don Juan à se convertir, elle ne paraît point sur le théâtre en pécheresse, mais en Madeleine pénitente.

304. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Quand on pense que les comédiens passent leur vie toute entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant les spectateurs, l’image de quelque vice, et qu’ils sont obligés d’exciter en eux des passions vicieuses, on ne peut s’empêcher de reconnaître que la comédie est par sa nature même une école et un exercice du vice, et qu’il est impossible d’allier ce métier avec la pureté de la religion ; que c’est un métier profane et indigne d’un chrétien.

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