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326. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Si elle représentait une rue ou la campagne, on n’y serait pas pour cela règner une nuit obscure ; une lueur assez forte éclairerait les objets, répandrait autour d’eux l’éclat nécessaire ; & ce serait à la Lune qu’on s’imaginerait la devoir, ou à d’autres causes étrangères. […] Ils ont cru qu’étant nécessaire de jetter de l’intérêt dans un Drame, & l’Opéra-Bouffon, ou la Comédie-mêlée-d’Ariettes n’étant fondés presque sur rien, il fallait doubler les personnages, afin que la variété des objets le rendit au moins supportable.

327. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

L’Auteur peut donc se dispenser de travailler au traité qu’il nous a promis, à moins qu’il ne nous prouve qu’il est nécessaire de substituer l’admiration à l’objet de la Tragédie ; c’est à lui d’examiner si cette innovation sera bien reçue.

328. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Ce début audacieux découvre l’application fausse & injurieuse, qu’on entend faire de ce qui sera établi dans tout l’Ouvrage au sujet de l’Excommunication contre les Comédiens En abusant des maximes sages, & en confondant les objets, on attaque l’autorité de l’Eglise, & fait injure à celle du Souverain.

329. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Les attraits, l’indécence, la facilité, l’invitation des actrices, la scandaleuse multitude des objets séduisans dont on est environné, des piéges qui y sont tendus, dont presque personne n’échappe, ce corps de péché en donnoit horreur, comme il en donne encore aux Chrétiens, excitoit le zele des ministres, & allumoit les foudres de l’Eglise, comme il fait encore.

330. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Un Frère est assez barbare pour envoyer à son Frère une boète remplie de poudre, & disposée de façon qu’en s’ouvrant elle fasse périr le malheureux objet de sa rage ; nous en sommes assurés ; pourtant un pareil tableau mis sur la Scène, révolterait tous les Spectateurs ; parce qu’il peindrait des choses trop éloignées de la Nature : il est possible qu’un Père, livré au fanatisme, ait pendu lui-même son Fils, mais on refusera toujours de croire une pareille probabilité.

331. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

C’est avec raison que j’employe le terme peindre, puisque la plupart des Auteurs de Poètique appellent un Drame un tableau : le Poète n’est donc que le Peintre, & le Comédien prend réellement la ressemblance des objets qu’on lui indique.

332. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Le miroir ne révolte pas, quoiqu’il réfléchisse fidèlement tous les objets ; il nous permet de voir dans autrui ce que l’amour-propre nous empêche de découvrir en nous.

333. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Presque toutes les Villes un peu considérables ont déja un Théâtre : il ne s’agirait plus que de quelques Décorations, objet peu dispendieux pour nos Comédies ordinaires.

334. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Le spectacle par lui-même n’est point mauvais ; on ne peut donc le condamner d’une manière absolue ; mais il est plus ou moins dangereux suivant les circonstances, et l’objet des pièces qu’on y joue ; on ne peut donc approuver ceux qui ont l’habitude de le fréquenter : on doit même l’interdire à toutes les personnes pour lesquelles il devient une occasion prochaine de péché mortel.

335. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

On ne les verrait pas d’un côté pensionnés par le gouvernement et de l’autre un objet d’anathème ; nos Prêtres perdraient l’habitude de les excommunier et nos bourgeois de les regarder avec mépris ; et une petite République aurait la gloire d’avoir réformé l’Europe sur ce point, plus important, peut-être, qu’on ne pense.

336. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Cette sensibilité impérieuse l’entraînoit vers tous les objets agréables, qu’il savouroit avec réflexion, & qu’il rendöit avec une hardiesse p us que philosophique : il peignoit ce qu’il éprouvoit. […] Le titre d’Essais qu’il donne à son livre, promet quelque chose de suivi sur l’objet qu’il entreprend de traiter ; mais il le quitte d’abord, & voltige sans suite & sans ordre sur cent autres choses. […] C’est, dit-il, le plus élevé & le plus beau Théatre qui soit dans l’univers : l’imagination n’a jamais pu se représenter une Scène aussi variée & aussi magnifique ; il n’est point de lieu sur la surface du globe d’où l’on puisse contempler à la fois tant d’objets ravissans : toute la surface de notre hemisphere se réunit comme dans un point. […] C’est une équivoque ; ce ne sont pas là des passions, ce sont des vertus ; une passion est un mouvement violent, désordonné pour un mauvais objet ; il n’en est aucun de ces caracteres qu’il soit utile d’allumer.

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