« La déclamation théâtrale n’est pas une sèche répétition où la mémoire fait tout ; c’est une nouvelle composition.
Cette liberté de la Comédie cessa lorsqu’Athenes eut perdu la sienne : la nouvelle Comédie fut très-différente. […] Le rire n’est pas toujours le témoignage de la joie, & dans la véritable joie, comme celle que nous cause une heureuse nouvelle, nous ne rions jamais.
Le glorieux titre de créateur, d’inventeur, d’original, de nouveauté, qu’on prodigue si aisément aux plus minces productions, parce qu’on n’a lû que les brochures du jour, cette gloire factice disparoît, à l’incommode flambeau de la nouvelle traduction, qui met sous les yeux les pieces de comparaison, & semble faite exprès pour dissiper les nuages de la charlatanerie. […] Plusieurs célebres anglois, Grai, Pope, Venburton, avoient donné des observations sur des drames de Shakespear, personne n’avoit embrassé tout son théatre ; un allemand vient de faire pour lui ce que Voltaire a fait pour Corneille, une nouvelle édition de ses œuvres, avec un commentaire perpétuel, dix fois plus long que le texte, tels qu’étoient autrefois ceux de Saumaise, de Scaliger, de Lambin, sur les anciens auteurs, où le texte étoit noyé. […] Ils s’en font honneur par une sotise nouvelle. […] Cette nouvelle bagatelle n’est que l’Emile de Rousseau, travestie à la maniere, & montée sur le ton plaisant qui lui est propre. […] Cette législation, cette instruction morale est de nouvelle création.
Je sais qu’on prétend que le Chœur fut banni de ce qu’on appelle la nouvelle Comédie ; mais je ne vois pas ce que l’on peut de là inférer, vu que le Plutus d’Aristophane, où il y a un Chœur, est renfermé dans la nouvelle Comédie. […] Mais alors le Poète lui donne des qualités dignes de son rang, et ajuste ses sentiments à sa situation nouvelle : il le fait abjurer ses désordres, se repentir de sa vie passée, etc. […] » Il ajoute que la vieille Comédie débitait des saletés, mais que la nouvelle les évitait et avait plus de retenue ; que ce dernier usage plaisait infiniment plus que l’autre ; que le tabarinageaq ne doit guère être moins sujet à la correction qu’un outrage insigne ; que celui qui est dominé par son humeur bouffonne et qui ne cherche qu’à faire rire est un ridicule ; qu’un homme de sens et qui a de l’éducation refuserait même d’entendre une bouffonnerie. […] Le Colonel Sancho qui brille en ce genre sublime dit que Dalinda sa nouvelle épouse n’est plus Dalinda, mais Dalila la Philistine.
« Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des spectacles publics où les pères et mères ont l’imprudence de les conduire.
Pendant cette nouvelle fermentation, du genre de la première, quoique moins grande, la voix d’un seul ennemi pouvait aussi donner à un homme de bien qui respectait véritablement les mœurs la teinte de cet autre monstrueux tartufe qui a l’intention d’outrager et déshonorer l’épouse de son meilleur ami, qui est amoureux fou, et cependant s’aliène par avarice les domestiques de celle qu’il convoite, dont il a besoin pour parvenir à satisfaire sa nouvelle passion naturellement plus puissante que la passion factice de l’or, et qui fait injure à un oncle bienfaisant, s’associe à un vil usurier et complote avec lui pour dépouiller son frère ; qui est donc, à la fois, malgré sa jeunesse et l’aisance dans laquelle il est né, imposteur, traître, luxurieux, adultère, ingrat, dénaturé, avare, usurier, escroc ! […] D’ailleurs personne n’ignore qu’habituellement d’autres hommes déguisés en amis simplement ont les mêmes vues ; et il n’y a que des insensés qui, connaissant les hommes capables de cette dernière ruse, ne voient pas qu’ils sont capables aussi de la première, et qu’il est prudent de se tenir sur ses gardes vis-à-vis toute personne que l’on ne connaît point parfaitement ; et ces aveugles là n’ont pas même pu profiter de l’avis donné sous la nouvelle forme, ou ils en ont abusé.
La description en est trop exacte dans Lipse, pour en entreprendre une nouvelle. […] l’appelle une Nouvelle invention. […] On les couvrit ensuite de terre nouvelle & choisie, dont la loüable substance ayant reveillé, la seve de ces troncs transplantez, leur fit bien-tost jetter de nouvelles faciles.
Mais rien ne prouve mieux son mérite réel, indépendamment des Editions multipliées qui en ont été faites, que l’empressement qu’on témoigne depuis long-tems d’en voir paroître une nouvelle.
Vaine chimère, ridicule prétexte ; comme si un poison était un antidote, comme si une nouvelle blessure en fermait une ancienne, et ne portait pas à l'âme un coup mortel !
Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force au spectacle, où l’on s’empresse de les mener. […] Si le dérangement est grand, elle sera chassée sans pension. 5.° Aucune femme ne dansera sur le théatre, même les Actrices. 6.° Toute piece nouvelle subira quatre examens ; l’un de la police, pour juger si elle contient quelque chose contre les loix ; l’autre des Théologiens, pour voir s’il n’y a rien contre la religion ; un troisieme des Poëtes, pour la partie littéraire ; un quatrieme des Comédiens, pour l’exécution théatrale. […] Il faut métamorphoser des hommes, & paîtrir d’une pâte nouvelle des Acteurs & des spectateurs. […] Et si les hommes d’aujourd’hui abandonnent la scène, une nouvelle génération s’en accommodera.
Il prétend que « Nicole ne composa son traité que pour se venger du grand Corneille, qui se déclarait hautement contre la nouvelle secte. » En effet il prend dans Corneille tous les vers qu’il cite comme contraires aux bonnes mœurs. […] 3.° Ainsi parlait tout le public, lorsque parut le Festin de Pierre, nouvelle batterie que dressa le théâtre contre la religion, en faisant semblant de la défendre. […] « La multitude, toujours avide du merveilleux, dit-il, séduite par le jeu des Actrices, frappée d’une nouvelle espèce de tragicomédie, fit grâce à ce mélange monstrueux de religion et d’impiété, de morale et de bouffonnerie » (Histoire du Théâtre, tome 9. […] Tous ses discours sont une nouvelle dérision.