A l’égard de Géta qui, non moins innocent que Justine, succombe comme elle à leur commun malheur, et dont on dit communément que la mort est la catastrophe de la Pièce, je ne suis pas de cet avis ; parce que je donne au terme de Catastrophe un sens tout différent. […] Athalie est dans le même cas ; on peut même dire qu’Andromaque, quoiqu’elle ne meure pas, er qu’elle se mêle peu de ce qui se passe, mérite de donner son nom à la Tragédie : je dirais plus, je trouve la Tragédie de la mort de Pompée bien nommée ; parce que Pompée, quoi que mort avant l’action, sert de motif à tout ce qui se fait ; les amours de César, et la querelle de Cléopâtre avec son frère, n’étant que des épisodes qui naissent de l’action principale. […] La mort, qui finit les supplices, est un soulagement pour les malheureux, et une grace pour les scélérats. […] Je sais bien que l’on m’opposera que c’est une faute nécessaire dans cette Tragédie, pour rendre Créuse en quelque façon coupable, et pour affaiblir la compassion que l’on pourrait avoir de sa mort. […] Malgré cela, les amours de ces deux Princesses, quelques raisonnables qu’ils soient, sont infiniment malheureux ; puisqu’elles se tuent toutes les deux après la mort de leur Amant.
Cette Princesse conduisit son fils Henri III aux plus grands excès, & enfin à une mort tragique. […] Est-ce le préparer à bien mourir, que de s’occuper volontairement d’un adultere, au moment qui précéde la mort ? […] N’est-ce pas l’impénitence finale qui différe sa conversion au moment de la mort ? […] Thomas de Cantorberi, plusieurs siécles après sa mort. […] Le Roi fut quelque tems amoureux de la Princesse d’Angleterre, veuve de Charles II refugiée à la Cour après la mort de son mari.
Elisabeth sa patrône, qui du fond du Cloître ou elle se renferma après la mort, de son mari, ne prévoyoit pas qu’on dût un jour célébrer ainsi sa sainteté. […] Quand un capitaine est mort, on lui choisit un successeur. […] Voilà le pendant de la naissance, la vie, la passion, la mort, la résurrection, l’ascension de J.C. […] Ensuite huit chameaux portant des enfans presque tout nuds, dans des cages de bois, couverts de blessures, morts, ou mourants. Un charriot & un cercuëil ouvert, où est un corps mort.
C’était la coutume qu’on en annonçait la mort à l’Exarque de Ravenne qui gouvernait l’Italie sous l’Empereur qui tenait son Siège à Constantinople : Et voici comme ceux qui représentaient alors le S. Siège s’acquittaient de ce devoir : « Ce n’est pas sans beaucoup de gémissements et de larmes, disaient-ils, que nous faisons connaître à Votre Excellence, que Dieu conserve, qu’il a plu à Dieu qui gouverne le monde par les lois de sa providence, de retirer de cette vie notre très-saint Pontife, dont la mort a causé une douleur si universelle, que tous jusqu’aux pierres mêmes, s’il est permis de le dire, en ont pleuré, "Cujus cuncti verè, et si dicendum est, etiam lapides ipsi fleverunt exitum". Il est mort, poursuivent-ils, le N. de ce mois, et dans l’accablement de tristesse où nous met une telle perte, la seule chose qui nous reste, est d’élever nos yeux vers Jésus Christ, afin qu’ayant pitié de l’abandonnement où nous sommes, il daigne donner un véritable Pasteur à son Eglise qu’il a fondée lui-même, et contre laquelle, selon sa promesse les portes de l’Enfer ne prévaudront jamais. […] « On remercie la divine providence d’avoir converti les gémissements et les pleurs de l’Eglise en des cris d’acclamation et de joie, et d’avoir fait succéder une abondance de consolation à un excès de douleur.… la mort de notre S.
On retira dix personnes mortes, et plusieurs autres blessées très dangereusement, dont dix ou douze moururent. […] La frayeur et le désespoir forcèrent les femmes à se jeter des loges dans le parterre, où l’on était écrasé et étouffé par la chute des décombres embrasées : aussi il y en eut peu qui échappèrent à la mort. […] Ceux qui échappèrent à la mort furent presque tous mutilés ou blessés grièvement. […] Nous ne pourrions nous empêcher de regarder comme un terrible châtiment une mort soudaine arrivée au milieu d’un spectacle, et nous regarderions comme une marque de réprobation de mourir sur un théâtre : ne passons donc pas une partie de notre vie où nous aurions horreur de mourir.
Bien d'autres s'éloignent du christianisme, moins par la crainte de la mort que par celle d'être privés de leurs plaisirs. On s'attend à la mort, c'est une dette qu'il faut payer ; mais tout le monde aime le plaisir, c'est la douceur de la vie. […] Les particuliers même en célèbrent à la mort de leurs parents. […] Ces honneurs superstitieux et barbares pour les morts sont une vraie idolâtrie. […] On ne peut servir deux maîtres : point de société entre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort.
Il y a un Crucifix que soutient une tête de mort. […] Elle embrasse de ses deux mains la tête de mort. […] La mort de Jesus-Christ est un acte de justice aussi bien que de charité. […] A quoi mène l’idée triviale de la mort, qui revient à tout moment ? […] Parmi le sang, la mort & ses affreux débris.
Après sa mort il est décrié pour ses mœurs & sa religion : il ne le méritoit pas moins. […] Le brave Maurice est mort : cette perte est un malheur public. […] vous donnez la vie & la mort. […] Car à quoi servit tout ce bruit, ni au mort, ni aux vivans ? La mort, si on peut le dire, s’en moquoit.
De quel autre sort en effet pouvaient être suivis le transport imprudent d’Hermione, qui ordonne la mort de Pyrrhus, et l’insolent mépris que la passion violente de celui-ci lui inspire pour celle qui lui est destinée et pour toute la Grèce. […] Mais n’est-ce pas tout quitter que de s’offrir à la mort, plutôt que de renoncer à sa Religion ? […] Rhadamiste de son côté, qui a épousé Zénobie, ne peut l’oublier ni cesser de l’aimer ; quoiqu’il ne doute point de sa mort, l’ayant jetée dans l’Araxe. […] LA MORT DE CESAR, de M. de Voltaire. […] Quant à la passion de Thoas pour la Prêtresse ; si elle est extrême et même extravagante, ce Roi en est puni par sa mort, et par conséquent le Spectateur est instruit, loin d’être séduit ou corrompu.
Apprenez, pauvres misérables, ce qui vous doit arriver après la mort, par ce qui vous arrive durant la vie. […] Où est ce Dieu qui peut secourir les morts, et qui ne saurait aider les vivants ? […] Vous ne portez point de couronnes de fleurs sur vos têtes, et réservez vos parfums pour les morts ; Vous ne mettez pas seulement de guirlandes sur les sépulcres : On vous voit toujours pâles et tremblants ; dignes certes de miséricorde, mais de celle de nos Dieux.
La dépravation n’y fut jamais plus grande que pendant la peste, au lieu de la craindre, on alloit la chercher par le crime, avec les femmes pestiférées, & on se donnoit par le même coup une double mort, du corps & de l’ame, jusques dans les hôpitaux des pestiférés, les femmes mourantes n’étoient pas en sureté dans leur lit ; les hommes ne l’étoient pas davantage, il venoit des femmes de la ville leur offrir le crime, & les malades entr’eux ayant la mort dans le sein, se portoient & recevoient de nouveaux coups. […] Dans la guerre de la succession d’Autriche, après la mort de Charles VI, où presque toute l’Europe étoit en feu, le Roi de Prusse, ce Roi philosophe, qui malgré sa philosophie, deux fois ami & ennemi des deux parties, allié & combattant pour & contre selon ses intérêts, s’étoit emparé de la Saxe, & l’avoit ravagée, avoit chassé l’Electeur, son ami, Roi de Pologne, pris à Pyrna son armée prisonniere de guerre, assiegea Dresde la capitale, & la prit ; il y entra en vainqueur, se rendit au palais, & va rendre à deux Princes, & à trois Princesses, enfans du Roi de Pologne, qui y étoient restés, une visite dont ils se seroient bien passés. […] On ne s’est pas encore avisé de jouer la comédie le jour de l’enterrement, à l’honneur du mort ; mais bientôt ce sera une partie du cérémonial des obséques, & l’on verra sur les cartouches, sur les draps mortuaires, sur les tombeaux des têtes & des ossemens de morts, avec des violons & des masques ; cet assemblage digne de notre siécle, qui est le siécle du théatre, est plus tragique que comique, fait plus gémir que rire, il insulte tout ; mais l’entousiasme du théatre ne connoît point de regle, il brave la bienséance de la Réligion, il mêne de la Messe à la comédie, il peut bien mener d’un enterrement, d’une prison à l’opéra. […] Cir, pendant la vie du Roi, il ne fut pas permis au théatre public de les representer : c’eût été une profanation ; après la mort de Louis XIV. elles furent abandonnées au public ; personne n’en fut jaloux. […] Depuis sa mort tout a changé, Thalie & Melpomene ont étendu leur empire sur les glaces des trois Russies, & en dépit du fondateur de l’Empire, elles y ont une cour brillante, depuis que le sceptre est tombé en quenouifle.