Le rafinement du goût corrompu des Villes, les maximes scandaleuses de la Cour, l’appareil du luxe & la morale épicurienne. […] Il importe au bonheur des hommes qu’on tâche d’arrêter ce torrent de ces maximes empoisonnées & de tous ces ouvrages d’imagination : un Roman qui ne contiendroit rien que d’instructif, seroit sifflé, haï, décrié par les gens à la mode, comme un livre plat, extravagant, ridicule. […] Prévôt d’Exiles 34 a composé un très-grand nombre de Romans qui sont vantés par les amateurs de ces sortes de compositions, dont les meilleures sont toujours très-dangereuses, parce qu’elles ne présentent la vertu qu’en maximes, & offrent toujours le vice en action.
, je quite & j’abandonne derechef ce monde ; pour nous apprendre qu’il a abandonné deux fois le monde ; la premiere fois à sa naissance ; & la seconde fois à sa mort ; dés le moment de sa naissance il commença de quiter le monde en se separant de luy, de ses maximes & de ses coûtumes, par la saintete de sa vie, & par un dégagement de cœur & d’affection, & iterum relinquo, & à sa mort il se separa tout à fait de luy, de sa presence visible & corporelle, & par un abandon de cœur & d’esprit ; & afin d’inspirer son esprit à ses Apôtres & à ses élûs, & les obliger à suivre son exemple, voicy la belle leçon qu’il leur fit avant que de mourir. […] Voicy M. si je ne me trompe, ce qui va paroître de plus facheux & de plus incroyable aux sages du monde ; sçavoir, de les convaincre que les bals & les comedies sont veritablement ces œuvres de Satan, & ces pompes du monde ausquelles ils ont renoncez solemnellement par les vœux du Baptême ; cependant il me semble que pour peu qu’ils veulent entendre raison, & écouter les maximes de religion & de conscience, nous serons bien-tôt d’accord. […] , tous les spectacles publiques, selon toutes les maximes de nôtre Religion, sont censés les œuvres du diable, quomodo ergo, ô Christiane spectacula post baptismum sequeris , avec quelle hardiesse donc ô Chrétiens, oserés vous courir à ces divertissemens aprés vôtre Baptême, qui opus esse diaboli confiteris , vous qui avoüés qu’ils sont les œuvres de Satan.
N’est-il pas encore évident que ce parti dominateur, pour arriver à ses fins, ne recule pas, lorsqu’il faut fouler à ses pieds les principes de la religion chrétienne, et les maximes de l’évangile ?
Elle a d’abord ramassé tous les vers & demi-vers qui ont un air de maxime, dans Shakespear, les a cousus ensemble comme un centon, les a distribués sous divers titres ; & de cet ouvrage de marqueterie, elle a dit, voilà un Evangile. […] Inclination, penchant, habitude, objets, mode, maximes du monde, la vertu a mille obstacles à vaincre.
Cette maxime est incontestable : Une fausseté accompagnée de vraisemblance, et qui ne choque point la droite raison, est préférable à une vérité incroyable. […] Les danses, la symphonie, les spectacles, les vers tendres et passionnés n’inspirent que des sentiments profanes, et directement opposés aux maximes de la Morale Chrétienne, puisque le but de la Comédie, et la principale intention des Comédiens est de donner du plaisir en remuant les passions, et principalement celle de l’amour ; car c’est celle qui règne davantage dans les Comédies ordinaires.
Ils espouuentent le Peuple par leurs maximes fieres & superbes.
Et dans le même temps on disait contre à peu près aussi ce que disent les modernes contradicteurs, tout en rendant justice à l’art et aux talents de nos bons auteurs : que le recueil de ces ouvrages ne contient que des peintures dangereuses des passions les plus entraînantes, que des tableaux corrupteurs ; qu’on y voit l’intérêt sollicité le plus souvent en faveur du crime ; une plaisanterie perfide faisant naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, les conventions théâtrales excluant la vraisemblance, le caprice des auteurs dénaturant les faits et les caractères ; des sentiments outrés, des mœurs postiches et des maximes bonnes pour amollir les cœurs et égarer l’imagination.
Qu’un nouveau Tribonien fasse de même, qu’il compose un Code, un Digeste, des Institutes dramatiques, qu’il compile dans Moliere, Regnard, Poisson, Montfleuri, &c. toutes les sentences, les décisions, les maximes sur le mariage de ces grands Jurisconsultes, comme on a compilé celles de Papinien, d’Ulpien, de Paul, il n’en résultera sur ces articles que le Code Fréderic.
Tel est le livre des Maximes de la Rochefoucault, sur tous les hommes en général, qu’il accuse de n’agir que par amour-propre, mais bien plus élégamment, avec plus de finesse & de modération.
Quel Poëte (fût-il Corneille), quel Orateur approche de l’élévation, du style, de la grandeur des pensées, de la sagesse des maximes, de la force des expressions, de la douceur, de l’insinuation, du naturel même & de la belle simplicité qui font le caractère du langage céleste de celui dont les levres font couler le lait & le miel !
Les Drames du nouveau Spectacle ne suivent guères cette maxime établie de tout tems.