, éprouver tout, et retenir ce qui est bon, et nous abstenir de tout ce qui a quelque apparence du mal. […] Il ne nous est point avantageux de vous donner des assurances mal fondées. […] Son Altesse en reçut une joie extrême ; et la nuit suivante s’étant trouvé extraordinairement mal d’une grande oppression de poitrine, il fit appeler M. […] Autres passages de Saint Augustin mal entendus par l’Auteur de la Dissertation. […] Thespis lui répondit, qu’il n’y avait point de mal de faire, ni de dire ces choses par jeu et par divertissement.
, que vous n’y faites aucun mal, comme si vous n’étiez pas coupable du mal que commettent ceux qui n’y vont qu’à votre exemple. […] Cet exemple devrait bien détromper ceux qui se flattent qu’ils n’y feront aucun mal. […] Thomæ male intellecto. […] Car qui dira jamais que ce soit un mal, de réciter en public des Vers ou de la Prose ? […] Thomæ male intellecto.
D’un autre côté, l’homme, naturellement malin, s’est toûjours plû à voir le mal de ses semblables, ne fût-ce qu’en peinture. […] Elle ne se fait pas un amusement du mal : Non gaudet super iniquitate. […] Sans prendre ici le ton de Prédicateur, est-il douteux que la médisance ne fasse de très-grands maux, & ne soit un grand péché ? […] C’est un scandale pour tous ceux qui l’entendent, soit en leur découvrant le mal qui en est l’objet, soit en leur montrant l’exemple de sa malignité, leur faisant boire le poison, & leur enseignant à le répandre. […] Pour peu qu’on aime son salut & celui du prochain, peut-on se dissimuler ou voir avec indifférence ces maux extrêmes, & applaudir au théatre, qui les multiplie, les perpétue, les rend dominans & irréparables ?
Et quand même ces effets, que je n’ose faire entrevoir, ne s’en suivraient pas, n’est-ce pas un terrible mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente passion ? […] Ils disent qu’il est vrai que la Comédie est une représentation des vertus et des vices, parce qu’il est de la fidélité des portraits de représenter leurs modèles tels qu’ils sont, et que les actions des hommes étant mêlées de bien et de mal, il est par conséquent du devoir du Poème Dramatique de les représenter en cette manière : mais que bien loin qu’il fasse de mauvais effets, il en a de tout contraires, puisque le vice y est repris, et que la vertu y est louée, et souvent même récompensée. […] Mais il ne croit pas que sa vertu soit dans un degré assez haut, s’il ne fait monter sa piété vers Pompée, jusques à l’impiété et au blasphème envers les Dieux de l’antiquité ; car il la fait parler dans la première Scène du cinquième Acte aux cendres de son mari, en cette manière ; « Moi je jure des Dieux la puissance suprême, Et pour dire encore plus, je jure par vous-même ; Car vous pouvez bien plus sur ce cœur affligé, Que le respect des Dieux qui l’ont mal protégé. » Et sur la fin de la Scène quatrième du même Acte : « J’irai, n’en doute point, au partir de ces lieux, Soulever contre toi les hommes et les Dieux : Ces Dieux qui t’ont flatté, ces Dieux qui m’ont trompée, Ces Dieux qui dans Pharsale ont mal servi Pompée, Qui la foudre à la main l’ont pu voir égorger : Ils connaîtront leur crime, et le voudront venger ; Mon zèle à leur refus, aidé de sa mémoire, Te saura bien sans eux arracher la Victoire. » « Ce serait une fort méchante excuse à cette horrible impiété, de dire que Cornélie était Païenne ; car cela prouve seulement qu’elle se trompait, en attribuant la divinité à des choses qui ne la possédaient pas : mais cela n’empêche pas que supposé qu’elle leur attribuât la divinité, elle n’eût pas des sentiments effroyablement impies. Cette estime pour Cornélie que le Poète a voulu donner en cet endroit aux Spectateurs, après l’avoir conçue lui-même, vient du fond de cette même corruption qui fait regarder dans le monde comme des enfants mal nés et sans mérite, ceux qui ne vengent pas la mort de leurs pères, ou de leurs parents, en sorte que le public attache souvent leur honneur à l’engagement de se battre contre les meurtriers de leurs proches ; qu’on les élève dans de si horribles dispositions, et qu’on mesure leur mérite à la correspondance qu’on trouve en eux, au sentiment qu’on prétend leur donner ; que ces sortes de représentations favorisent encore d’une manière pathétique, et qui s’insinue plus facilement que tout ce qu’on pourrait leur dire d’ailleurs. […] Je ne puis vous trop recommander cet avis, ni vous exprimer comme il faut, les maux que causent les Chansons malheureuses qui font tout le divertissement et toute la joie de ceux qui suivent les maximes du siècle.
Je sais que les Poètes Comiques n’ont besoin que du ridicule des hommes pour faire rire les Spectateurs ; mais si de plus ils ont la louable intention de corriger et d’instruire, alors ils auront tort de se borner à mettre le ridicule des hommes sur la Scène, ils ne feront qu’effleurer l’écorce, et n’iront pas jusqu’à la racine du mal. […] on dirait sûrement que l’Auteur fait le contraire de ce qu’il doit faire : qu’il ne sait pas son métier, puisqu’il va contre les règles de la raison et du bon sens : qu’il blesse les bonnes mœurs, loin de les faire respecter : qu’il mérite d’être regardé comme un séducteur qui approuve le vice, en confirmant le vicieux dans le mal par le succès, enfin qu’il faut le bannir comme un ennemi de la République.
C’est mal connoître la nature de l’homme de ne lui donner qu’un culte décharné qui le laisse dans un vide, un désert où il ne peut s’attacher à rien. […] On ne peut assez parler du luxe des habits, dant l’excès est grand, & on en parle toujours inutilement, tant le mal est enraciné & incapable de remède. […] On se trompe, l’impureté que le fard irrite, & qu’on veut irriter, est un mal d’un autre genre & bien plus dangereux ; le fard moral lui-même quand il va jusqu’à tromper & à faire du tort est-il légitime ? […] Dieu punit l’usage du fard par un effet contraire à celui que la vanité s’y propose, il fait plus de mal que de bien, même à la beauté, au lieu d’embellir il défigure. 4.° Cette annonce approuvée par les Docteurs de la Faculté des Perruquiers, contredit les autres annonces du fard par eux également approuvées, par lesquelles on assure que le fard ne gâte pas la peau ; les fards se combattent, les faiseurs se détruisent, les amateurs se contredisent. […] Le Pape Urbain VIII entendant parler d’un petit maître Romain qui se vermillonnoit pour cacher la jaunisse que lui causoit ce que nous appellons mal de Naples, & qu’en Italie on appelle mal de France, dit de lui : cet homme est bien enluminé, il a dans le corps le rouge de France, & sur la peau le rouge d’Espagne.
La plupart de nos ancetres se sont mal conduit. Le premier Roi ne valoit pas mieux que les autres, c’étoit la tête la plus legere, l’homme le plus mal habile. […] J’avois grand besoin de la Pologne : ce pays est fort peuplé, de peuple dur, grossier, ignorant, mal vêtu, mal nourri, &c. […] Il disoit toute sorte de mal du Pape, il traitoit S. […] Je fais manœuvrer, je passe entre les rangs, je loue quand il fait bien, je passe quand il fait mal, & je punis.
A peine, dit-il, les hommes étoient sortis des mains du Créateur, qu’ils chantèrent & dansèrent, sans doute assez mal (pourquoi mal ? […] Après qu’ils en furent chassés, le repentir de leur péché, la nécessité de travailler la terre, la foule des maux dont ils furent accablés, ne leur laisserent guère ni le loisir ni l’envie de donner le bal. […] le délire de leur imagination, ou plutôt la corruption de leur cœur, a-t-elle si mal rencontré ? […] L’Eglise voyant les désordres & les crimes de la danse sacrée, fut obligée, pour extirper le mal, d’oser avec outrage la défendre absolument. […] Les repas & les bals n’offroient qu’un assemblage fortuit de danseurs la plupart ignorans, mal faits, mal habillés, mal assortis, sans goût, sans exercice, sans grace, sans oreille ; c’étoit une cohue qui sautoit, trépignoit, faisoit du bruit, & fatiguoit plus qu’elle ne divertissoit.
Le Pape interdit la chaire à ce grand Prédicateur ; tant la calomnie cause de maux. […] Quel mal ne fait-il pas à sa femme, & à sa famille, ainsi qu’à lui-même ? […] L’art de l’empoisonner en fait tout le mal. […] Quel mal les femmes ne se font-elles pas à elles mêmes ! […] La providence leur en a menagé l’élégant témoignage, pour leur découvrir la source de leurs maux.
En voici un tiré de l’Epître de Saint Cyprien à Donat : « C’est là, dit-il, qu’on apprend les adultères en les voyant représenter, et que par la contagion d’un mal publiquement autorisé une Dame qui était chaste quand elle est entrée au spectacle, en revient impudique et corrompue ; car combien le geste et l’action du Comédien sont-ils capables de souiller le cœur, d’inspirer la débauche, de nourrir les vices et le libertinage ? […] » Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485. qui s’exprime en ces termes : « Que le Prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien ; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur ; qu’il fasse voir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes ; qu’il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l’Evangile et aux règles de la discipline chrétienne ; qu’il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien ; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu’il emploie l’autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome.
C’est pourquoi, dit ce Père, les Théâtres causent dans les Villes de grands maux, que l’on ne comprend pas. […] Chaque Prédicateur en donnera de l’horreur, les détestera, et montrera combien ils attirent de maux sur le peuple Chrétien. […] » Prédicateur, dit-il, montrera fortement les maux qui en proviennent, et qui se répandent sur le peuple. […] A l’égard des Magistrats qui tolèrent la Comédie, c’est par prudence et pour éviter un plus grand mal. […] » l’avait dit autrefois dans le même esprit : que l’on tolérait des choses mauvaises pour empêcher de plus grands maux.