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303. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Voici comme il parle à ce Peuple : « Encore que je sois certain que votre vie ne soit pas moins réglée que votre foi est pure ; cependant parce qu’on ne manque pas en ce temps-ci de gens qui par une flatterie et une indulgence indigne autorisent les vices ; et, ce qui est encore plus horrible, qui abusent même des saintes Ecritures et en corrompent les véritables sens pour justifier des pratiques criminelles, et afin de faire passer pour innocent le plaisir qu’on prend aux Spectacles, quand ce n’est, disent-ils, que pour relâcher l’esprit et en forme de divertissement, (car la discipline Ecclésiastique est énervée jusqu’à ce point, qu’on ne se contente pas aujourd’hui d’excuser les vices, mais qu’on s’efforce de les autoriser,) j’ai cru devoir, non pas vous instruire, car vous êtes suffisamment instruits, mais vous donner quelques avis pour empêcher que d’anciennes plaies, pour n’être pas bien bandées, ne rompent les cicatrices qui commencent à les couvrir. » Ne reconnaissez-vous pas, Monsieur, à ces traits les aïeux des Scolastiques et des Casuistes modernes, que notre Docteur a adoptés pour ses Maîtres ? […] Et notre Docteur lui-même ne devrait-il pas avoir appris à respecter l’autorité de ce grand Homme, et à n’en point abuser pour la défense d’une cause si odieuse, en l’opposant aux décisions des Conciles et aux règles des anciens Pères que saint Thomas lui-même a honorés comme ses Maîtres. […] Quant à Gonet et à Jean de Saint-Thomas, dont notre Docteur mandieh aussi les suffrages, ce sont deux écoliers de saint Thomas, qui auraient tort de mal parler de leur Maître ; mais avec cela je doute fort que saint Thomas voulût être redevable de son crédit à de tels garants. […] « Oui certes, répond Tertullien, et nous le connaissons nous autres Chrétiens : car comme nous connaissons le véritable Maître des créatures, nous connaissons aussi quel est son émule ; et comme nous connaissons leur premier Auteur, nous connaissons celui qui les gâte et qui les corrompt. […] Car quant à l’exemple de Floridor, à qui la Noblesse, dit-on, a été conservée, il ne prouve autre chose, sinon que le Roi est le Maître, et qu’il fait grâce à qui il lui plaît : nous n’empêcherons pas que le Docteur et ses Confrères ne s’adressent de même à Sa Majesté pour se faire réhabiliter, s’ils se sont autrefois piqué de Noblesse ; mais en attendant, il ne faut pas qu’ils se tiennent pour bien lavés de la tache d’infamie qu’ils ont tous sur le corps.

304. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Là certains hommes débauchés, appelés enfants sans souci u, ayant pour but de remplir leur bourse, pour servir leur20 ventre, enseignés par ce maître des arts inventif et industrieux, ramassent et rassemblent en un lieu, tous les instruments des plaisirs et voluptés, par lesquels ils estiment, et non sans raison, qu’ils détiendront et captiveront les esprits des hommes. […] puisque les yeux et les oreilles servent à l’âme ; et si les serviteurs sont pollus ; le maître ne pourra pas être net ». […] On ne doit permettre ni entretenir en public, ce qui détourne les ouvriers et le peuple de leurs ouvrages ordinaires, et les accoutume à l’oisiveté et curiosité au préjudice de leurs familles ; ce qui détourne les jeunes enfants de l’obéissance due à leurs parents : ce qui les divertit de leurs études et autres exercices honnêtes ; ce qui débauche les serviteurs, au préjudice de leurs maîtres, et les rend négligents à leurs devoirs, et désireux d’imiter les fainéants auxquels ils voient qu’on applaudit. […] Il en faudra venir à ce que le comique faisait dire à un bon valet, « O here, quae res non modum habet, nec consilium, ratione modoque tractari non vultee. » Or mon maître, la chose qui n’a ni conseil ni mesure, ne veut pas être maniée par conseil et par mesure. […] « O maître, ce qui ne connaît ni mesure ni sagesse ne veut pas être pesé au poids de la raison et de la mesure », Horace, Satires, II, 3, v. 265-267.

305. (1647) Traité des théâtres pp. -

Si ceux-là y étaient Maîtres passés, ceux-ci ne le sont pas moins. […] Ceux donc qui conduisent ou envoient là leurs filles, les remettent à de mauvais Maîtres, et les adressent à une école très dangereuse. […] Ainsi les Théâtres qu’ils ont condamnés n’ont pas été ceux des Païens, qui n’avaient plus l’autorité publique pour présenter des spectacles, comme lorsqu’ils étaient les Maîtres, mais ç’ont été ceux des Chrétiens, qui par une mauvaise coutume s’étaient laissé emporter à l’exemple des autres, et même les Empereurs, ainsi que nous 1’apprendrons de saint Augustin, au chapitre dernier. […] Nous exhortons donc là-dessus, tous ceux qui aujourd’hui se flattent en l’opinion de l’indifférence des Théâtres, d’écouter la raison, parlant par la bouche de ces hommes Sages, à qui le sens naturel, sans autre Maître, a fait connaître le préjudice qu’ils apportent aux bonnes mœurs, Ainsi il ne faut pas qu’ils estiment, que quand les Anciens les ont défendus, ou lorsque nous les blâmons aujourd’hui, ce soit une humeur chagrine, et une sévérité qui retienne du farouche, plutôt qu’une connaissance bien informée. […] « Les Romains règnent sans reconnaître votre Dieu, ont tout le monde sous leur puissance ; Sont maîtres de vous en particulier.

306. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Si l’Auteur, ou l’Acteur d’une tragédie, ne le sait pas émouvoir & le transporter par la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n’est dans le froid, dans l’ennuyeux, dans le ridicule, selon les régles des maîtres de l’art ? […] C’est donc combattre les régles de l’art, & les principes des maîtres, que de dire… Que le Théatre n’excite que par hazard & par accident, les passions qu’il entreprend de traiter. […] dit Bossuet. » Un Consesseur donneroit-t-il une grande confiance à son malade, si en lui présentant à l’article de la mort le Crucifix, il lui disoit,… Voilà ce Jesus, cet aimable Sauveur, qui est mort pour vous, voilà ce divin Maître, pour l’amour duquel vous avez été tant de fois à la Comédie ?

307. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Ajoutez à ces belles regles une multitude d’invectives, de sarcasmes & de grossiéretés contre les maîtres, les peres, les maris.

308. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

L’Ambassadeur avoit ordre d’emprunter un million au Grand-Seigneur ; le Grand-Visir répond : Mon Maître sait donner quand il veut ; mais il est au-dessous de sa dignité de prêter : on fournira abondamment au Roi de Suede tout ce qui est nécessaire pour son voyage, on lui fera des présens.

309. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Selon le conseil du Saint Esprit, j’interrogerai les Pères de l’Eglise, que Dieu m’a donnés pour maîtres.

310. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

On ne se contente pas de faire le procès du maître, on condamne aussi le valet, pource qu’il n’est pas habile homme et qu’il ne s’explique pas comme un docteur de Sorbonne.

311. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Un Maître à danser ordinaire dit toujours à ses écolières : Mademoiselle, avancez la poitrine, effacez les épaules légèrement, marquez scrupuleusement la cadence, les yeux fixés sur ceux de votre Cavalier, que tous vos mouvements peignent avec grâce un sentiment, souriez agréablement.

312. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

On l’accusait d’avoir du goût pour les combats et la chasse des bêtes féroces, et il les fit tuer toutes à même temps : « Omnes feras uno momento jussit interfici. » On disait qu’il aimait les jeux du cirque et du théâtre, il n’y parut plus, il ne les permit plus, même les jours solennels de sa naissance et de son couronnement, où ils étaient d’usage : « Ne solemnibus quidem natalibus, vel imperialis honoris gratia putabat celebrandos. » Tant il savait être son maître, et dans l’âge le plus tendre égaler la force et la sagesse des vieillards : « Adolescentem videres senilem ferre sententiam. » Il y avait à Rome une Courtisane d’une beauté parfaite, qui corrompait la jeune noblesse, d’autant plus dangereuse que c’était une Comédienne (car dans toutes les affaires de galanterie il se trouve toujours quelque héroïne de théâtre) : « Scenicæ cujusdam forma et decore Romæ adolescentes nobiles deperire. » Valentinien ordonne qu’on la fasse venir à la Cour.

313. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Es Saturnales qui se faisaient en vendanges, les maîtres licenciaient leurs serviteurs de tout faire et tout dire, et même de les brocarder.

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