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5. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

Que va penser de moi le respectable ami que je ne méritais pas ? […] avoir mérité son mépris, sa haîne, sa vengeance… Eh ! […] … Un goût, que je n’ai pu détruire, joint à des applaudissemens mérités, m’a jeté loin de moi-même… Voila la cause de ma ruine… Ursule ignore mes torts… mais je les sais ; mais le remords me ronge, me déchire… Et cependant, lorsque je promets de renoncer à ***, je la vois sur la Scène, suivie des Grâces, des Ris & des Talens, enviée, adorée, desirée, l’objet des hommages de tous les cœurs… ma résolution s’affaiblit ; le charme renaît… Non, je ne suis pas digne de vivre… Quand je vois Ursule… Ursule, & mon fils que je serais au desespoir qui me ressemblât un jour, je meurs de confusion.

6. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Ce ne sont pas là des vices que la faiblesse humaine enfante, ce sont des crimes, et il n’est pas permis à un particulier d’en parler ni en secret, ni en public ; C’est aux Tribunaux préposés pour maintenir les Loix, et pour décerner les punitions que méritent les Prévaricateurs, qu’il appartient d’en prendre connaissance. […] Pourquoi la fait-on triompher toujours sur la Scène, comme si elle ne méritait pas la moindre correction ? […] Suivant ce principe on croira que je vais rejeter tout le Théâtre comique de nos jours ; je serais assez porté à prendre ce parti : cependant je veux examiner si parmi les Pièces qui subsistent il y en a quelques-unes qui méritent d’être conservées, et si, dans la corruption générale du Théâtre, on peut trouver quelque Comédie où la passion d’amour soit traitée d’une manière instructive comme je viens de le proposer.

7. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Chez les Romains, peu s’en falloit qu’il ne fût aussi glorieux de donner des Spectacles au Peuple, que de mériter les honneurs du triomphe. […] Elles méritent de trouver ici leur place. […] Regardée à Rome comme une chose presqu’étrangère au fond des divertissemens publics, elle n’a pu remuer les ames au point de pénétrer les unes d’admiration & les autres de ce desir noble de la mériter. […] Les couronnes méritées, par leurs Citoyens, leur donnoient quelquefois droit de suffrages dans les délibérations de l’Etat, quelquefois la préséance, quelquefois enfin, elles faisoient lever ces fameux interdits, qui excluoient tout un Peuple, des jeux solemnels & des assemblées générales. […] Enfin les grands hommes ont mérité les regards de leur contemporains, avant les ridicules de la vie privée.

8. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Fille on ne veut que mériter la rose : Epouse on songe à respecter la foi. […] Au lieu de tâcher par une belle émulation de mériter l’estime publique, on ne songeroit qu’a lui plaire : ce ne seroit plus que des coquettes, des ames basses & rampantes, qui n’étudieroit que ses goûts. […] Les concurrentes mêmes qui n’ont pas été préférées n’en sont pas moins estimées : c’est mériter l’estime de tout le monde que d’être jugée digne de concourir. […] Le ciel bénit sa pieuse ferveur, D’un commun choix sa sœur fut la premiere Qui mérita l’heureux nom de Rosiere. […] Louis XIII, Prince recommandable par sa chasteté, voulut assimiler la Rosiere avec les Commandeurs de l’Ordre, croyant que la vertu valoit bien la noblesse, & méritoit des distinctions.

9. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Je ne leur ai fait aucune question sur le premier objet de votre libelle : les matières théologiques sont trop au-dessus de moi : d’ailleurs ce serait entreprendre sur M. d’Alembert ; qui peut mieux que lui réfuter les reproches que vous lui faites, s’ils méritent de l’être ? […] Alcibiade paya ce Comédien comme il le méritait. […] Molière a montré qu’on pouvait être aussi amusant que Plaute, aussi spirituel que Térence sans choquer la bienséance, c’est ainsi que le Théâtre Français peut se glorifier d’être devenu un spectacle digne de tous les hommes, puisqu’il a acquis le degré de perfection qui le rend utile à tous, au lieu que les spectacles des autres nations ne sont bons que pour elles-mêmes et seront toujours bornés à ne plaire qu’à chacune en particulier, tant que les règles établies par Aristote et respectées des seuls Français n’auront pas acquis le crédit qu’elles méritent dans l’esprit des Dramatiques de toutes les nations, et que ceux-ci ne s’attacheront pas comme les Auteurs Français à se rendre utiles, encore plus qu’agréables. […] Il s’agissait de les corriger, s’ils méritent les reproches que vous leur faites : il fallait obvier aux abus de la scène sans la détruire.

10. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Il ne comprend pas en quoi cette troupe académique a pû mériter l’indignation des Pasteurs : ceux-ci ont grand tort de défendre un amusement qui lui paroît très-honnête. […] Moliere n’avoit aucun besoin de cette précaution pour mériter son suffrage : il a joué la dévotion, parce qu’il en manquoit tout-à-fait ; son Tartuffe est le fruit de son impiété. […] Ce sont des Héros que nos Auteurs produisent sur la Scéne, ou du moins ils les donnent pour tels, & les sentimens impies qu’ils leur attribuent doivent charmer les Spectateurs & mériter leurs applaudissemens.

11. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Mais ils ne méritent pas moins d’être proposés pour éxemple. […] Le Poète prétend avoir la préférence ; le Musicien, enorgueilli des applaudissemens qu’on lui prodigue, croit mériter le pas.

12. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Je ne m’étendrai point sur cette question, qui cependant, mériterait d’être d’autant plus éclairée du flambeau de la critique, que des théologiens ultramontains l’ont obscurcie par des sophismes captieux, et ont adopté des principes basés sur l’injustice la plus révoltante et la plus contraire à l’indépendance, aux prérogatives, et à la dignité de l’autorité temporelle. […] Ainsi donc, les prêtres feraient non seulement ce qui ne leur est pas permis par notre législation, mais encore ils contreviendraient aux lois de l’église, en frappant d’opprobre, un cadavre que le prince et les citoyens honorent et qui dans l’ordre social réclame les égards qui sont dus à celui qui, de son vivant, a mérité l’estime de ses concitoyens. […] Telles sont les charitables imputations, les aimables épithètes, et les douces calomnies que notre auteur atrabilaire, prodigue à un célèbre orateur, à un député du Corps-Législatif, à l’occasion d’un discours que ce même député a prononcé avec toute la convenance que le sujet méritait, et sans blesser l’orthodoxie la plus méticuleuse. […] Je ne vois pas pourquoi je me gênerais à son égard ; et pour débuter, je vais l’apostropher à la manière du poète Homère, et je lui lancerai la plus grosse injure, et la mieux méritée. […] Quoi qu’il en soit de ce livre des crimes de la presse ; de ce manifeste des missionnaires de la foi ; de cet avant-coureur de l’anéantissement de la liberté de la presse et de l’établissement d’une censure inquisitoriale, il n’en est pas moins vrai, que ce libelle mériterait à plus juste titre, d’être poursuivi par un réquisitoire, comme contenant des principes dangereux et véritablement nuisibles à l’Etat et à la religion.

13. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

L’Evangile à l’esprit n’offre de tous côtés, Que pénitence à faire, et tourments mérités, Et de vos fictions le mélange coupable, Même à ses vérités donne l’air de la fable. » C’est donc, selon M. […] Pour le reste de ses bévues et de ses sottises il en a reçu la confusion qu’il méritait par le jugement qu’a fait de son libelle l’Auteur des Nouvelles de la République des Lettres que votre fameux P.

14. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

L’utilité de l’art théâtral dans l’ordre social, et les dangers attachés à la profession de comédien, sous le rapport des mœurs, offriraient la matière d’une discussion importante, qui mériterait d’être traitée avec une certaine étendue : mais ce sujet est entièrement hors de la question que je me suis proposé d’éclaircir. […] Ils méritent notre admiration, car tout mortel qui excelle dans un art aussi difficile, est appelé à jouir de la célébrité.

15. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Si un pareil Ouvrage avait pour Auteur un homme grave et respectable par son état ou par sa dignité, il n’en serait pas pour cela plus à couvert de la critique ; elle serait seulement plus ménagée, et se ressentirait des égards que mériterait l’Auteur : mais qu’il vienne de moi qui, pendant plus de quarante ans, ai exercé la profession de Comédien, qui ne suis ni savant ni homme de Lettres, et qui par conséquent ne mérite ni égard ni ménagement ; c’en est assez pour me faire craindre que mon Livre soit mal reçu, ou qu’il fasse peu d’impression sur mes Lecteurs. […] Je suis sûr que dans toute l’Europe, parmi les Pièces soit anciennes soit modernes, on en trouverait peu qui méritassent l’approbation de ces deux Saints Docteurs.

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