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55. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Quoi de plus juste ! […] Cette critique peu équitable n’a pas laissé de plaire au Public, et de réjouir beaucoup nos beaux esprits avides de toute censure juste ou injuste.

56. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Pour achever la justification de son Héros, malgré la bizarrerie des loix & des mœurs, par l’exemple des Grecs, si respectueux pour le Théatre, il compare Moliere à Aristophane, & la comparaison est juste du côté de la religion & de la morale. […] Il pouvoit ajouter, & livré, comme dit Boileau, aux huées d’un vil amas de peuple, & enfin prépare la ciguë au plus juste, au plus sage des citoyens. […] Le crime est certain si l’arrêt est juste, ou une calomnie s’il ne l’est pas. […] Est-elle bien juste ? […] Un adorateur de Voltaire auroit bien dû excepter la divinité que rien n’égale en aucun genre ; mais sa balance n’est pas toujours juste.

57. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

Ses Poètes nous montrent, en agissant ainsi, un discernement juste, & une conduite remplie de sagesse.

58. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

Si nous cherchons parmi les Modernes de quoi appuyer encore ce sentiment, Rousseau nous dira : « Des fictions la vive liberté, Peint souvent mieux l’austère vérité, Que ne ferait la froideur monacale, D’une lugubre et pesante morale. » Ce n’est pas qu’on prétende ici justifier la Comédie dans toutes ses parties : il est un juste milieu entre deux excès également opposés ; les uns sans aucun examen condamnent absolument ce genre d’écrire comme contraire aux bonnes mœurs.

59. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

On perd par degrés le discernement du juste et de l’injuste ; on accoutume son cœur à tout, on lui apprend le secret de ne rougir de rien ; on le dispose à ne pas condamner des sentiments qu’il a excusés et loués dans les autres.

60. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477

Tu blâmes ma douleur, tu l'oses nommer lâche ; Je l'aime d'autant plus que plus elle te fâche, Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

61. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

62. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Ils sont inexcusables d’avoir tant différé à payer un si juste tribut à un auteur du premier ordre, qui illustre le théatre & la nation ? […] Piqué de voir que les comédiens rejettoient opiniâtrement une piéce de sa composition, intitulée le Suborneur, parce qu’il y dévoile un peu trop les artifices des acteurs & des actrices, piéce qu’il avoit plusieurs fois retouchée ; il imagina d’appeller du tribunal des comédiens à celui du parterre, il porta sa cause, & la plaïda lui-même ; il monte sur un banc comme sur la tribune aux harangues, & demande audience à l’assemblée ; surpris de cette nouveauté, tout le monde se tourne vers lui, & l’écoute ; il enfile une nouvelle philipique, se plaint amérement de l’injustice des comédiens, & en particulier du sieur Preville, à qui il s’étoit adressé, qui avoit accepté la qualité de protecteur, & ne l’avoit pas plus ménagé que les autres ; ses larmes, son ton pathétique, la singularité de la scéne, le préjugé fort répandu, & trop juste contre la chambre ardente, dont les décisions dictées, par les présens, l’intrigue, les graces des actrices ont souvent excité des justes plaintes, intéresserent le grave Aréopage. […] Les usages Chinois, perpétués dans le Tonquin, donnent la juste idée de la comédie. […] Il est juste que la vertueuse Arnoud achete à son tour un amant qui lui plaise ; c’est la loi du commerce, après avoir satisfait tant d’honnêtes gens, à un juste prix ; il y auroit de la mauvaise humeur de lui réfuser la liberté de se satisfaire ; mais le théatre y va beaucoup perdre.

63. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Mais, réduits à leur juste valeur, par une soustraction raisonnable, ces morceaux réunis ne font pas le quart du poëme. […] Point de tribunal au monde où la critique soit plus commune, plus sévère et ordinairement plus juste. […] sur cinquante mille vers qu’il a donnés au théâtre, je doute qu’on en trouve cinq cents à l’épreuve d’une juste critique. […] Cependant réduit à sa juste valeur, quel est le fond d’une comédie ? […] Triste mais inévitable dénoûment, qui n’est que la juste récompense de l’auteur, de l’acteur, du spectateur et de la pièce.

64. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur. […] C’est cette seule considération qui me porte à écrire après eux, à attaquer aujourd’hui cet ouvrage par rapport à ses résultats sur nos mœurs, et à montrer combien étaient justes les pressentiments de ces grands hommes, et comment l’objet de leurs craintes s’est réalisé avant, et sans l’influence des nouvelles théories philosophiques.

65. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Ce tableau, ridicule au premier coup d’œil, n’est que trop juste dans son allégorie. […] Qu’à la bonne heure il l’appelle un amusement agréable, un exercice du corps, utile à la santé, qui donne de l’agilité & des graces, pourvu qu’il soit renfermé dans de justes bornes. […] La danse entretient l’harmonie de tous les mouvemens de l’ame ; il se forme de tous ces mouvemens une danse juste & mesurée (il ne dit pas si c’est un menuet ou une courante). […] Enfin Cahusac prétend que les mimes & pantomimes (les plus excellens Acteurs) portèrent la danse à Rome à la plus haute perfection (ce seroit parler plus juste de dire que l’art des pantomimes est un art particulier différend de la danse). […] Le second tome débute par des réflexions politiques sur les aventures des deux Héros de la danse, Pilade & Batile, dont il est juste qu’un amateur zélé relève la gloire.

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