faut-il qu’après avoir passé ma vie avec honneur, je me dégrade au bout de ma carrière ?
Augustin a dit, sur ce qu’on l’avait exercé en sa jeunesse à réciter les fables des Poètes, « qu’il y a plusieurs manières différentes de sacrifier aux Anges rebelles » ; et que si les comédies de notre temps ne se représentent pas en l’honneur d’un Mars, d’un Jupiter, et d’un Neptune, elles sont pourtant uniquement consacrées à l’amour profane, au plaisir de ceux qui les regardent, et à l’avarice et à la cupidité de ceux qui les représentent.
Et Couvretout pour montrer combien il profite sous un tel Maître, répond à Bellami qui voudrait tirer de lui un mensonge : « Monsieur, foi de pécheur, je vous ai déjà donné ma dernière bourde ; il ne m’en reste plus qu’une pour me faire honneur, comme j’espère d’être sauvé, Monsieur. […] après quelque délibération simulée entre la vertu et le crime, se détermine avec beaucoup de franchise pour le dernier : « Le parti que doit prendre une femme qui a de l’honneur, c’est de déshonorer son mari.
M’étant donné l’honneur de leur en écrire, sur les bruits que ces gens en faisaient courir, ils repoussent fortement cette calomnie, et me disent expressément « qu’ils ont été surpris, ayant vu en la mienne qu’on employait leurs noms pour autoriser une vanité mondaine, laquelle tous les jours, selon que les textes se rencontrent, ils condamnent en leurs chaires, avec les autres dissolutions, et œuvres infructueuses de ténèbres, entre lesquelles ils la mettent ». […] j , que les attribuant à l’ire de ces fausses Divinités, ils les apaisaient entre les autres moyens par des jeux qu’ils faisaient jouer en leur honneur, dont les Tragédies et les Comédies faisaient partie. […] De vrai, on nous allègue, que plusieurs qui sont gens d’honneur et de probité s’y rangent, et aucuns même du plus haut degré, jusques là que ces divertissements sont autorisés ès Cours des Princes, qui avec leurs plus considérables Ministres s’y rendent parfois pour s’y chercher du relâche, après les fatigues de leurs soins, pour la conduite de leurs Etats. […] Rendons honneur à César comme à César, mais premièrement il faut craindre Dieu ».
Elle ne perd pas l’honneur, pour renoncer à la vanité ; ny n’est degradée de noblesse, pour se familiariser auecque le Peuple, & se mesler des affaires populaires.
se peut-il qu’on s’en fasse & un plaisir & un honneur ?
L’honneur de pouvoir vaincre toutes les difficultés, & la douceur de pouvoir se dire à soi-même, qu’on n’a rien fait contre les règles, doivent nous animer d’une noble émulation, & nous engager à n’épargner ni nos veilles ni nos soins.
Dans ce mesme endroit, il donne l’honneur à Cesar d’avoir le premier de tous fait bastir un Theatre qui fut appellé Amphitheatre.
Pour nous nous avons l’honneur d’être son peuple et les brebis de sa bergerie.
C’est-là le poinct d’honneur de l’Art, & l’ordinaire écueil des esprits les moins vulgaires. […] On n’a plus eu d’égard aux divers talens des Danceurs, on a méprisé la finesse & la singularité du pas ; & ce qui est pis, que tout, on a voulu plaire à la Cour & aux Dames, qui sont les deux écüeils du bon sens, & qui font les mauvais destins des beaux Ouvrages, dans cette maudite veuë, on a chargé le Theatre de gens de qualité à qui l’interest ou la vanité a fait briguer & solliciter honteusement l’honneur d’y paroistre, seulement pour se décharger sur eux d’une partie de la dépense. […] Il en arrive outre cela deux choses dangereuses à l’honneur d’un Entrée ; La premiere, que la figure n’en est pas juste d’abord, & qu’elle demeure imparfaite par la faute de celuy qui a manqué.
Il semble qu’elle veuille faire son aporhéose, Canonisatio capitis, honneur que leur conduite ne leur procurera jamais. […] Le dommage spirituel de l’ame est bien plus grand que celui du corps, de l’honneur, & de la fortune, dont la reparation est d’une obligation si étroite.