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36. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

C’est le moyen de perfectionner des talens dont les essais sont d’un heureux présage. […] Nous n’avons pas été assez heureux pour qu’on refusât nos Piéces, parce que nous n’en avons jamais fait.

37. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Cette heureuse métamorphose produisit de nouveaux chefs-d’œuvres. […] Puissions-nous être assez heureux pour les détruire, pour rendre au Théâtre son ancien éclat, & convaincre les jeunes Poétes de l’insuffisance des moyens qu’ils employent, & de la nécessité de les rejetter !

38. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Tu sais ce qui s’est passé mardi : hier, on n’était bien qu’avec moi ; aujourd’hui, on a toujours quelque chose à me dire ; on me parle de toi, on te loue, on soupire : en honneur je crois qu’on veut me faire confidence de ses faiblesses ; car, tout-à-l’heure encore, l’on me disait : — Ma sœur, croyez-vous que je la rende heureuse ? […] Malgré ces heureuses conjectures, j’engage monsieur de Longepierre, qui paraissait disposé à attendre la Tante de mademoiselle De Liane, & à charger son Neveu de ses affaires ; je l’engage, dis-je, à s’en rapporter à mon mari, & à ne pas laisser repartir seul monsieur D’Alzan.

39. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

Dès qu’Agathe a été sortie, mon mari qui ne me quittait pas, qui m’avait pris la main, & qui la pressait faiblement, m’a montré son fils : — Voila, m’a-t-il dit, le gage précieux d’une heureuse union. […] voyez mes transports —… Je les partageais, mon aimable sœur, je les éprouvais aussi vivement que mon époux : ce moment était le plus heureux de ma vie : des soupirs, des cris, des caresses, des larmes délicieuses… Enfin, nous nous sommes remis, & c’est alors que nous avons commencé de sentir tout notre bonheur.

40. (1675) Traité de la comédie « XXXV.  » p. 331

Et la grâce du Christianisme, en ouvrant les yeux de l'âme pour les choses de Dieu, les ferme pour les choses séculières, par un aveuglement beaucoup plus heureux que cette vue misérable que le péché nous a procurée.

41. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXV.  » p. 495

Le péché a ouvert les yeux aux hommes pour leur faire voir les vanités du monde avec plaisir: et la grâce du christianisme, en ouvrant les yeux de l'âme pour les choses de Dieu, les ferme pour les choses séculières, par un aveuglement beaucoup plus heureux que la vue malheureuse que le péché nous a procurée.

42. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Il est facile de conçevoir que le dénouement des Pièces comiques doit être heureux. […] Le Tartuffe accablé de se voir, démasqué, n’est nullement alors un personnage de Comédie ; je voudrais qu’il se promit d’être plus heureux une autre-fois, ou que sa punition fut telle qu’il put en rire. […] Il faut qu’ils soient heureux, c’est-à-dire, qu’aucun des Acteurs n’ait lieu d’être de mauvaise humeur ; autrement il serait impossible de placer à propos un Chœur ou un Vaudeville. […] Lorsqu’ils ne changent point de fortune, au moins ont ils été souvent dans le cours de la Pièce sur le point de se trouver tout à-fait heureux ou malheureux.

43. (1640) L'année chrétienne « Des Recreations, Jeux, et autres di- vertissemens, desquels l’ame Chre- stienne se peut servir durant la journée. Chapitre IX. » p. 851

Le temps qui suit immédiatement après le repas, n’est pas si propre aux affaires, et aux occupations plus sérieuses et importantes : c’est pourquoi, d’ordinaire, on prend alors quelque divertissement en Jeux, conversation, ou autres semblables récréations ; et parfois on en fait le même en certains jours de la semaine : d’autres passent plus avant, prenant en certains temps de l’année, quelque nombre de jours pour se divertir, et égayer un peu leurs esprits et leurs corps, après les travaux et emplois sérieux et pénibles : je veux ici instruire l’âme Chrétienne, à se recréer, et à se divertir, et à faire tellement cette action, que par icelle, non seulement elle ne se fourvoie pas du chemin de l’Eternité bien heureuse, mais plutôt qu’elle s’y avance et mérite un Paradis.

44. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Oui, mes chers auditeurs, il y a autant de distance entre le sommeil, ou plutôt l’assoupissement momentané de la raison, et la sale et dégoûtante ivrognerie, qu’entre la volupté que l’on goûte au sein d’un heureux ménage, et l’infâme débauche ; qu’entre les vertus et la bienfaisance de notre Fénelon, de notre Vincent-de-Paul, et l’atroce charité d’un Saint-Dominique et de ses disciples. Mais condamnerons-nous sans retour notre frère pour un jour d’intempérance passagère, et blâmerons-nous celui qui, cherchant dans le vin, ce présent du ciel, un moment d’oubli des misères humaines, n’a point su s’arrêter à cette douce ivresse, oublieuse des maux et créatrice d’heureuses illusions ? […] Et vous, prêtres aveugles et impolitiques, laissez le peuple se livrer à ses plaisirs innocents ; faites en sorte qu’il se contente de sa position ; qu’il ne compare pas cette position pénible, douloureuse et sans avenir, avec la situation si douce et si heureuse de l’homme riche, et avec l’oisiveté dans laquelle vous vivez vous-mêmes, et que vous ne devez qu’à la nouvelle dîme qui s’exprime de son front. Il est une époque de l’année, consacrée de temps immémorial aux plaisirs tumultueux de la multitude ; tous les gouvernements, et aussi le gouvernement temporel de Rome, les favorisent ; ils consultent même les effets de cette joie périodique, et plus ces saturnales sont bruyantes et animées, et plus ils sont convaincus que les peuples sont heureux et satisfaits de ceux qui régissent leurs destinées. […] Avec quel art, quelle magie, tous les portraits sont présentés à nos regards par notre inimitable auteur comique, quel contraste heureux il leur oppose, et comme tous les vices et les travers sont livrés à notre risée.

45. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Aucun délassement ne conviendroit mieux à la dignité des Princes, des Ambassadeurs, des Officiers généraux, même des Rois ; ce seroit non-seulement varier & multiplier, mais perfectionner, ennoblir, élever, étendre la grande école du Théatre par la création d’un nouveau genre heureux & fécond. […] Ils sont si peu capables de satisfaire le cœur de l’homme, qu’un grand Roi a beau les ramasser tous, prodiguer ses richesses & épuiser celle de tous les arts, il ne rend personne, il n’en est pas lui-même plus heureux. Henri III dit le Noir, Empereur, fut plus heureux & plus sage. […] Il n’a fallu à Moliere qu’un talent médiocre pour réussir ; un heureux hasard a fait les frais de sa réputation. […] Ceux qui avoient mérité d’y être admis par leurs vertus & leurs victoires, y passoient une vie à jamais heureuse dans les jeux, les repas, les plaisirs, la chasse, les exercices militaires, selon les idées & le goût de la nation.

46. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Reconnaissance est un changement subit, par lequel les principaux personnages venant à se reconnaître, conçoivent de la haine ou de l’amitié, et en deviennent plus heureux ou plus malheureux. […] Catastrophe, c’est l’événement heureux, ou funeste d’une Tragédie ; c’est la nature du dénouement. […] Il y a des sujets simples, c’est-à-dire, dont le Héros est toujours heureux ou malheureux depuis le commencement jusqu’à la fin de la pièce. […] L’emploi du Poète est tout différent ; il doit se servir de tout son esprit, et mettre en œuvre toutes les règles de son art, pour jeter le trouble dans l’âme des spectateurs, qui entrent dans tous les sentiments du Héros que l’on expose sur la scène, soit que sa destinée soit heureuse, ou malheureuse. […] La même règle doit être observée pour condamner le vice, qui demeure heureux et impuni : Il faut, au moins, le menacer de quelque grand malheur, et faire des imprécations qui témoignent qu’on le déteste.

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