L’inquiétude même où ce tendre pere étoit de savoir si sa fille abandonnoit une fausse Religion pour la vraie, y auroit encore contribué ; mais on vient de voir un Prince rassuré sur la foi de sa fille, exciter ses amis à partager sa fermété, remettre son sort & celui de ses enfans entre les mains de son Dieu ; & tout-à-coup ce Héros oublie son intrépidité, succombe à sa joie, & expire.
C’est à ce prix qu’on devient un héros, & que les piéces qu’on présente sont des chefs d’œuvres.
La Scène ne forma jamais de héros.
Le sort même des Rois & des Héros qui ne sont plus, vous avertit de votre derniere fin.
Je me contenterai de citer Sophocle : sa Pièce d’Ajax est assurément très-belle ; mais on y voit un Monologue que fait ce Héros avant de se tuer, qui n’a aucun rapport ni avec ce qui précède ni avec ce qui suit.
Les Jeux Olympiques sont rapportés communément à Saturne, aux Corybantes par Pausanias, et à Hercule par Pindare, Polybe et beaucoup d'autres, qui veulent que ce Héros entrant au nombre des Dieux, en donna la charge à Castor et Pollux.
Le second tome débute par des réflexions politiques sur les aventures des deux Héros de la danse, Pilade & Batile, dont il est juste qu’un amateur zélé relève la gloire. […] Les mœurs des héros de la danse étoient dignes de leur état.
Des mœurs & du plaisir arbitres éclairés, vous avez en tout temps illustré nos contrées ; vous changiez en héros nos stupides aïeux ; c’étoit pour mériter un regard de vos yeux, un mot de votre bouche étoit leur récompense ; on vous rendoit un culte, & les honneurs suprêmes vous élevoient encore au-dessus de vous-mêmes. […] Quel héros, un héros de théatre dont la débauche est la vertu !
ce n’est qu’en se mettant lui-même à la place du héros qu’il peint, du personnage qu’il représente : il faut donc qu’il s’échauffe vivement de cette idée, qu’il se frappe de l’action, qu’il en prenne les motifs, qu’il en conçoive les passions : quelle chaleur de génie tout cela ne demande-t-il pas. […] Quand il s’agit de se mettre exactement dans les situations différentes que l’on peint : non de jouer le héros, mais de l’être : non d’offrir une image, mais de montrer l’objet : non de payer en figure, mais de donner la vérité & de s’anéantir absolument dans son rolle : n’est-ce pas ce qu’on doit appeller chef-d’œuvre de génie. […] On a beau dire que les caractéres son enflés, les héros bouffis, que la marche est trop rapide pour que l’illusion prenne en même-tems dans tous les esprits.
D’un Héros soupirant là chacun prend la place ; Et c’est dans tous les cœurs que la scène se passe. […] Ainsi, de quelque honnêteté apparente dont les Comédies tâchent de la revêtir, on ne peut nier qu’en cela même elles ne soient contraires aux bonnes mœurs, puisqu’elles impriment une idée agréable d’une passion vicieuse, et qu’elles en font même une qualité héroïque, n’y en ayant point qui paroisse avec plus d’éclat que celle-là dans les héros de Théâtre. […] On ne voit même paraître qu’un instant la fille qu’on destine au héros de la Pièce. […] Sans aller chercher les héros de la fable, les Muses en avaient de plus réels à célébrer ; la matière était assez abondante pour qu’on se passât aisément de sujets étrangers, et d’incidents profanes et dangereux.
Quels sont les héros des pieces mêmes où l’amour profane ne regne pas perpétuellement ?