C’ est un genre de Spectacle, qui ne consiste qu’en une seule & simple representation.
Souvenez-vous que Jésus dit en l’Evangile, que celui qui regardera une femme en la convoitant a commis l’adultère en son cœur, et que Tertullien ajoute : Regarder et vouloir être regardée, convoiter ou se plaire d’être convoitée, c’est un même genre de péché : Videre et videri velle, est ejusdem libidinis.
Elle se renouvelle vingt fois par an, dans toutes les villes de France, dans toutes les Capitales de l’Europe ; &, quand l’ouvrage est imprimé, il unit à ce grand effet qui lui est particulier, le seul effet que peut produire un bon ouvrage d’un autre genre. […] Il a parfaitement connu la majesté de ce beau genre de Poésie. […] Je dis le premier, car tout le monde doit sentir que des Romans en dialogue sur des faits très-peu importans, ou traités avec l’esprit de la servitude, ne sauroient s’appeler des Tragédies Nationales ; & les Personnes un peu lettrées n’ignorent pas qu’on avoit fait, il y a plus d’un siècle, des tentatives en ce genre. […] Ils doivent y vivre à jamais, au contraire, pour leur inspirer sans cesse une nouvelle horreur, pour armer sans cesse le genre humain contre des fléaux dont le germe est toujours subsistant, quoique souvent il soit caché. […] Je serai toujours persuadé que le but de ce genre si important est de faire aimer la vertu, les loix & la liberté, de faire détester le fanatisme & la tyrannie.
Comparez les temps et jugez ; vous verrez que plusieurs genres de tartufes ont disparu, à la vérité ; mais parce que les vertus qu’il affectaient ont disparu elles-mêmes, ou perdu leur considération après avoir été prostituées dans des portraits scéniques, où tous les excès monstrueux de l’hypocrisie ont frappé si fortement les esprits, ont fait tant de honte, excité tant d’horreur que pour éviter le reproche et même le soupçon d’hypocrisie, on s’en est éloigné jusqu’aux excès contraires, c’est-à-dire jusqu’à préférer l’évidence des désordres, la nudité des vices, ainsi que je l’ai déduit dans la première partie de cet ouvrage. […] Il n’est pas douteux que cette crainte que chacun aurait seulement, ou surtout pour soi-même, ne fût un frein plus puissant que celle qu’on a aujourd’hui en commun avec toute une corporation, quelquefois avec tout le genre humain. […] La commission, moyennant ces précautions et d’autres nécessaires pour éviter le danger des applications particulières et injustes, croira peut-être pouvoir conserver aussi aux théâtres le droit de poursuivre en masse de simples ridicules ; c’est-à-dire, de gloser et s’égayer sur les faiblesses, les défauts, les erreurs, les préjugés, qui sont censés affecter indistinctement toutes les classes de la société ; mais je ne doute pas qu’elle n’encourage plus efficacement qu’on ne peut le faire aujourd’hui, surtout le genre de spectacles convenable à toutes les conditions et à tous les âges ; celui dans lequel la morale est véritablement respectée et défendue, dans lequel le charme du naturel, celui de l’esprit sage et une gaîté décente, s’associent aux convenances et à l’intérêt du sentiment ; dans lequel, par conséquent, on ne souffre point de ces comédies faites bien moins dans l’intérêt de la réforme que dans le goût de la malignité et le sens de la dégénération, où on voit le vice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclats de rire, de la vertu défigurée et avilie. […] Ils verront que les auteurs de tout genre, lorsqu’ils sont connus, sont seuls responsables, coupables, punissables, et au moins aussi infâmes que leurs agents, quand infàmie il y a. […] C’est dans cet ouvrage où, pour appuyer la nécessité du remède que j’y invoque, je prouve par des raisons et par des faits que dans un temps ordinaire, à l’âge de notre société, au degré d’avancement où en sont maintenant les arts, les métiers et le luxe (à moins qu’il ne s’agisse d’introduire chez nous quelque branche essentielle d’industrie, que nous aurions encore à envier raisonnablement à l’étranger), les établissements nouveaux, surtout les grands et ambitieux que la cupidité attache aux corps des anciens, ne sont que des superfétations voraces qui en tirent les sucs, qui détournent la sève industrielle de ses voies ordinaires, entravent la progression naturelle et la plus juste distribution de l’industrie, lesquelles s’effectuent le mieux possible par la succession constante et régulière des maîtres et des établissements particuliers de tous les genres qui, d’ailleurs, réunissent dans leurs nombreuses communautés respectives, et au plus haut degré actuellement, tous les principes, tous les motifs et moyens de l’émulation souvent prétextée dans les fréquents projets de ces accaparements d’industrie ; accaparements encore facilités, pour le malheur des dernières classes, (la déplorable situation actuelle du peuple anglais en fournit une nouvelle preuve incontestable), par la multiplication sans bornes des machines, ou bras de bois, qui paralysent funestement ceux des hommes ; ce que je crois y avoir bien démontré aussi.
Je ne sais s'il a jamais paru sur le théâtre rien de si monstrueux que la tragédie du sieur Arnaud, les Amants malheureux, ou le Comte de Commenges, qu'on prétend donner pour modèle d'un nouveau genre de drame, le sombre pathétique. […] Voudrait-il renouveler le système du philosophe Italien Bernardin Teletius, qui ne donne qu'une âme à tout le genre animal, dans son livre que le concile de Trente a mis au nombre des livres défendus, intitulé, Quod universum animal ab unica anima substantia gubernetur. […] « Et qui prêts à brûler des plus coupables feux, Morts pour le genre humain pensent vivre pour eux. » Le Clergé séculier et régulier est donc fou, libertin et hypocrite, et à charge à la société ? […] Je ne sais si ce Poète a fait son cours de théologie à Genève, mais je sais que sur cette thèse, une Université Catholique ne lui eût pas accordé la palme académique de Docteur, Le Comte de Comminge est, dans le genre sérieux, un second Tartuffe (bien inférieur au premier). […] Les Journaux, qui tous auraient dû s'élever contre cette pièce pour l'intérêt de la vertu, parmi tant d'éloges peu mérités dont ils la comblent, la donnent pour une heureuse découverte, et une nouvelle branche de l'art dramatique, qui en étend la sphère par un nouveau genre de pathétique qu'on appelle le sombre tragique, comme on a depuis peu imaginé le comique larmoyant.
On n’y voit guére de bons éleves qui ne se soient distingués par des compositions de ce genre. […] Il y avoit un rôle qui convenoit à une Actrice, & un plus brillant, mais moins dans son genre.
Les Français verront une critique judicieuse, savante, variée de différents traits, qui sauvent les redites si ordinaires dans ce genre d’écrire, où il est encore moins permis qu’en tout autre de se distraire de son objet. […] On sait que ce genre d’écrire est marqué à un coin différent des autres ; qu’il ne consiste pas, comme l’histoire, par exemple, dans un récit simple et fidèle ; qu’il y faut je ne sais quel brillant qui serve comme de parure au solide, certains tours particuliers soit pour la pensée, soit pour l’expression ; certaines figures qui le caractérisent.
Le profane vulgaire, animal sans yeux, sans réflexion, sans jugement, prit ce genre honteux sous sa protection, & par son affluence journaliere aux Trétaux, parut le consacrer. […] Si au contraire elles sont du second genre, il est absurde, encore un coup, de soutenir que ces seules Pieces ou extravagantes, ou ordurieres, conviennent au bas Peuple. […] Geneviève, l’Ecole de Chirurgie, & quelques autres monumens de ce genre, immortaliseront egalement, & les Rois qui les ont fait construire, & les Architectes qui en ont donné les plans. […] J’en connais plus d’un qui aujourd’hui maudit encore le moment où il a formé la premiere de ce genre ! […] Mais lorsque ce genre sera celui des Hommes de génie & des belles ames, on n’aura aucun sujet de s’en plaindre.
D’ailleurs ; des détails sur tous les genres de Drame, sur la Comédie, la Tragédie, l’Opéra, la Comédie-Ariette, la Parade, la Parodie, les Ballets, eussent trop retardé la marche du Projet de Réformation.
Cette profane apothéose et tout ce qui l’a précédée sont d’un genre de folie assez singulier, pour être publiés par la Renommée sinon par toute la terre, au moins en beaucoup de lieux.
Les Romains suivirent d’abord l’exemple des Grecs jusqu’au règne d’Auguste : il parut alors deux hommes extraordinaires qui créèrent un nouveau genre, & le portèrent au plus haut degré de perfection. […] Malgré tous ces avantages, nous ignorerions peut-être qu’ils eussent existé, & leurs contemporains eussent été privés d’un genre qui fit leurs délices, sans la protection signalée qu’Auguste accorda à leurs Théâtres & à leurs compositions.