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84. (1675) Traité de la comédie « XX.  » pp. 306-308

Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir, ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir, et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

85. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

C’est l’usage dans tout l’Orient de donner aux femmes, comme par une espece d’éloge, des raresse, de galanterie, des noms agréables qui annoncent leur beauté. […] C’étoit d’abord des cornes de bœuf ; mais les Dames firent faire ensuite de pôts de toute espece de matiere précieuse. […] C’étoit une espece d’apothéose pour chacun. […] La vivacité, la correction, la naiveté, la douceur sont une espece de coloris. […] Cette domesticité établit l’esprit servile dans cette espece de nation plus nombreuse que celle qu’elle sert, & cependant les remplit d’une fierté & d’une ridicule molesse.

86. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

L’ordre de la providence fut toujours de distinguer les espèces, les sexes & les individus par des traits qui les rendissent reconnoissables. […] Il en est de même dans les animaux, non-seulement dans les genres d’oiseaux, de poissons, de quadrupedes, de papillons, de reptiles, d’insectes, & dans leurs diverses espèces, mais dans chaque individu ; dans le plus nombreux troupeau le berger distingue son mouton, dans la plus nombreuse meute le piqueur appelle son chien, dans la plus nombreuse armée le soldat reconnoît son cheval. Les êtres insensibles suivens la même loi ; il n’y a pas deux plantes dans une campagne, deux fleurs dans une prairie, deux fruits dans un jardin, deux feuilles dans les arbres d’une forêt, qui soient parfaitement semblables, quoique chacun dans son espèce soit composé des mêmes parties, arrangées dans le même ordre & pour les mêmes usages. […] C’est tromper la foi publique, c’est démentir la nature, c’est une espèce de sacrilège abominable : Mendacium fidei, mendacium naturæ, sacrilegium abominabile. […] Dans le vieux Recueil d’Arrêts d’amour, livre burlesque du seizieme siecle, fort inutilement orné d’un commentaire latin d’un savant Jurisconsulte, où l’érudition de toute espèce est prodiguée à pure perte, on trouve l’Arrêt 42. qui traite burlesquement la matiere de masquerie, suivie d’unu ordonnance comique.

87. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3

[Introduction] ON a pu remarquer dans le nombre infini d’anecdottes de toute espece, répandues dans cet ouvrage, que tout s’éleve contre le théatre, ceux même qui le louent & le fréquentent.

88. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Il n’y a pas jusqu’à la table de sa Somme, qui est bien faite, qui même en est une espèce de commentaire, au grand répertoire de Rainerius de Pisis, Pantholog. […] Qu’on cherche la moindre preuve de gravité dans ces bouffonneries, ces ris immodérés, cet excès de passion, cette ivresse de plaisir, ce ravissement du chant, cet éblouissement des décorations, cette espèce d’extase où l’homme hors de lui-même, absorbé dans ces objets, n’est occupé que de ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il sent dans ces momens de plaisir : Gravitas totaliter relaxatur. […] de différentes espèces de jeux. […] Il n’y a pas jusqu’à cette espèce de lumiere magique, artistement graduée & distribuée, qui retrace, embellit, met dans le vrai jour d’une maniere si frappante, que rien n’échappe aux yeux & au cœur.

89. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Les Acteurs estoient nommez & choisis : & il y avoit vne espece de sort qui regloit le rang & l’ordre de leur course. […] Il le donnoit auec une espece de voile blanc, que l’on deployoit en le jettant. […] Par exemple, quand apres avoir parcouru un certain espace, le Cavalier s’apercevoit que son cheval s’afoiblissoit, il estoit de sa dexterité de sauter subtilement sur vne espece de relais qui l’attendoit, & de changer ainsi de coureur avec tant de prestesse, que le changemẽt fût presque imperceptible & sans perte de tẽps. […] On leur donnoit une espece de chapeau, pour marque de leur pleine liberté.

90. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Si on voulait y réfléchir on y apercevrait des dissonances choquantes, qu’on pourrait en quelque sorte comparer à une espèce de hurlement et d’aboiement, d’autant plus remarquables, qu’ils tendraient à faire connaître les différentes nuances de l’hypocrisie et de la corruption du cœur humain. […] N’est-on pas en droit de demander si les dénominations et les qualifications, si dignes de respect : Pères de la foi…, Missionnaires…, en deviennent plus recommandables lorsqu’on sait qu’elles servent à désigner les membres qui composent ces jacobinières jésuitiques de Montrouge, de Saint-Acheul, etc., etc., qui inondent la France et qui ont des clubs correspondants en Suisse et dans tous les gouvernements qui sont assez imprévoyants et assez faibles pour se laisser mener et subjuguer par ces espèces de coteries religieuses qui sont autant de foyers d’intrigue et d’ambition ? […] C’est une espèce de commérage sous la direction de confesseurs curieux qui ont ordre de questionner adroitement les maris et les épouses, les enfants et les valets ; ils savent tout ce qui se passe dans l’intérieur des maisons et connaissent les actions et surtout la manière de penser de chaque particulier. […] Les principaux séides de ce Vieux de la montagne sont des espèces d’envoyés extraordinaires accrédités en divers pays, auprès des puissances étrangères qui sont assez simples et assez dupes, pour payer elles-mêmes les frais de ces sortes d’ambassades.

91. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Voilà pourquoy non content de rappeller dans sa memoire l’histoire de tous les siecles passés, il veut encore par une espece de magie que la comedie a inventée, tirer les morts de leurs tombeaux par une fausse resurrection, & les faire paroître sur le theatre sous des visages inconnus, sous des figures étrangeres, & avec des habits empruntés. […] L’on peut dire aussi que celuy qui assiste à la comedie, commet une espece d’idolatrie, parce qu’il se rend coupable par sa presence de toutes les profanations qu’on y fait du Christianisme & de la Religion. […] Ne nous arrêtons point icy M. à la decoration exterieure du theatre, qui ne represente rien que de profane aux yeux ; examinons la comedie dans son fond, & faisons une espece de dissection anathomique de sa nature, de ses circonstances & de ses representations. […] En effet, comme la canonization des Saints est une ceremonie sacrée par laquelle l’Eglise sur des témoignages authentiques de miracles & de vertus, declare qu’un tel homme ou qu’une telle femme est morte en état de grace, & en odeur de sainteté, & permet qu’on luy rende un culte public, qu’on fasse ses images & ses portraits, qu’on fasse son éloge & son panegyrique, & qu’on luy adresse des prieres & des vœux : de même la comedie étant une espece d’apotheose, ou de canonization de ces illustres Payens, tant vantez dans la mitologie, & dans les metamorphoses, dans les fables & dans les romans, & qui se sont rendus plus fameux par leurs vices que par leurs vertus. […] Cependant cét homme de qualité se feroit un crime contre l’honnesteté de n’y pas mener cette Dame, & cette Dame se feroit un plus grand scrupule d’honneur que de conscience, de refuser la civilité du galant-homme, & de se refuser à elle-même ce plaisir, ils y vont donc de compagnie, & en traînent plusieurs à leur imitation : d’où il arrive que cét exemple forme une espece de loy dans une ville, l’Artisan & le Bourgeois y voudront aller aussi bien que le Gentilhomme & le Magistrat, & alors on verra dans tous les quartiers, & dans toutes les assemblées, ce qu’a prevû, & predit S.

92. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Elles sont de deux espèces. […] C’est ainsi qu’on viole les bienséances de la premiere espèce.

93. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Il prie les personnes qui liront son drame, de lire aussi sa dissertation : espece de portique en ce genre, à l’exemple de Fontenelle pour les Eglogues, de Lamothe Houdart pour les Fables, de Voltaire sur le poëme épique, &c. […] Il faut certainement beaucoup de génie & de fécondité pour ce tableau musical : c’est une espece de pantomime pour l’oreille qui a fort bien réussi : la piece lui doit tout. […] Dans toute la Gascogne le peuple agit & parle comme lui ; cette espece de bons mots y naît comme les oranges en Provence, les châtaignes en Limousin : la qualité du Prince en fait tout le prix. […] Personne qui, dans son état, ne forme de projet de toute espece : mais les rêves d’un homme de bien, comme ceux de l’Abbé de Saint-Pierre, ne firent jamais un grand homme. […] Un poëte à cru dire quelque chose de fort ingénieux & de fort glorieux à Henri, dans une espece d’antithese.

94. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

J’ai feint de croire qu’on était convenu de n’insérer dans ces Poèmes que des Hèros communs & populaires, puisqu’on n’en voit presque que de cette espèce.

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