La nature étant la même par-tout, & dans tous les hommes, savans & ignorans, grands & petits, peuple & non peuple, il n’était pas possible qu’avec le tems, les Spectacles n’eussent pas lieu dans la société humaine : mais de quelle espèce devaient-ils être, pour faire la plus grande impression de plaisir ? […] Il y en a qui ont cultivé l’un & l’autre également, & les Spectacles des deux espèces ont été en honneur chez elles. […] Mais une chose certaine, c’est que dans toute espèce de Spectacle, on veut être ému, touché, agité, ou par le plaisir de l’épanouissement du cœur, ou par son déchirement, espèce de plaisir : quand les Acteurs nous laissent immobiles, on a regret à la tranquilité qu’on emporte, & on est indigné de ce qu’ils n’ont pas su troubler notre repos. […] Pour connaître celles de la première espèce, il ne faut que rentrer en soi-même & s’intéroger : Qu’éprouvons nous au Spectacle ? […] Inventons donc un nom nouveau pour cet art enchanteur, dont le but est nonseulement de nous plaire & de nous corriger, mais d’embellir tous les genres d’expression de l’espèce humaine ; puisqu’aussi bien l’Actricisme est au-dessus de tous les autres arts d’imitation.
« Quand à l’espèce des Spectacles, c’est nécessairement le plaisir qu’ils donnent, et non l’utilité qui les détermine9 ; si l’utilité peut s’y trouver, à la bonne heure. […] Que deviendrait l’espèce humaine, si l’ordre de l’attaque et de la défense était changé ? […] Il ne faut qu’établir dans son espèce les premiers rapports de la société, pour donner à ses sentiments une moralité toujours inconnue aux bêtes. […] Qui dispute que notre espèce n’ait une idée de l’honnête et du beau ?
» Ne peut-on pas se procurer des divertissements plus décents et plus utiles à la santé, dans les promenades champêtres, où l’on se repose de ses travaux, où l’on se remet de l’étourdissement des affaires, « où l’air infecté des spectacles est remplacé par un air bienfaisant, travaillé des mains de la nature ; où, au lieu des émanations léthifères de toute espèce concentrées dans un espace étroit, on ne respire que le parfum de plantes salutairesbi ? […] Les êtres étaient plongés, pendant la nuit, dans une espèce de néant d’où cet astre les tire : il répand ses rayons sur l’hémisphère, comme une source abondante ; mais ses forces diminuent dès qu’il a fourni les deux tiers de sa carrière : un nuage aussi beau que l’aurore l’accompagne jusqu’au bord de l’Océan, et se confond enfin avec les ténèbres qui remplacent le jour. […] Dieu se repent d’avoir créé l’homme ; il est forcé d’en noyer l’espèce criminelle dans les eaux du déluge : une seule famille est jugée digne de vivre et de perpétuer sur la terre la race infortunée des mortels.
Mais puisque c’est une habitude de plaisir et une espèce de libertinage qui se renouvelle tous les ans, nous connaissons que ce n’est plus le temps de se taire, et qu’un plus long silence pourrait vous donner lieu de penser que nous tolérons ce que l’Eglise condamne, et que nous condamnons avec l’Eglise. […] La Providence divine semblait nous avoir mis à couvert pour toujours de cette espèce de séduction, par la chute des premiers qui vous l’apportèrent.
Dans les lieux et dans les temps où il leur a été permis de se marier, les femmes de cette espèce leur furent toujours interdites, sous peine d’irrégularité avant l’ordination, de suspense de leurs ordres après l’ordination, et de déposition de leurs bénéfices. […] Parmi les différentes espèces de bigamie, il en est une qui consiste à épouser une femme veuve, ou une fille corrompue par un autre, ne fût-ce qu’une fois. […] 4.° Quoique par un usage immémorial, devenu une espèce de loi, dont on ne se serait pas dispensé impunément, les grands Magistrats de l’Empire Romain, pour signaler leur entrée dans les charges, fussent obligés de donner des spectacles au peuple, l’Eglise ne le leur pardonnait pas, et si dans la suite, quittant le monde, ils voulaient entrer dans les ordres sacrés, ils étaient censés irréguliers, comme nous l’avons ci-dessus remarqué ; et si par la facilité des supérieurs, ils étaient admis aux saints ordres, fussent-ils élevés à l’Episcopat, eux et leurs consécrateurs étaient déposés, par l’ordre du Pape Innocent III, adressé au concile de Tolède : « Qui ordinati fuerint, cum suis ordinatoribus deponantur. » (Distinct. […] Mais étant tous deux gens de théâtre, ils n’ont rien à se reprocher. » Guyot de Pitaval conclut qu’on devrait avoir plus d’indulgence pour les Comédiennes ; « car, dit-il, il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, sans une espèce de miracle, qu’une Comédienne conserve sa vertu. […] Mais c’était alors une espèce d’insulte et d’impiété, par le mélange des choses saintes avec les plus profanes : la piété des fidèles était encore trop pure, pour n’être pas indignée d’un pareil assemblage.
l’espèce renferme le genre ; et sous le nom de ces deux royaumes il comprend tout l’univers. […] On voit par ces titres à quelle idole, et à quelle superstition ces jeux de différente espèce ont été consacrés. […] Or comme ces deux espèces d’idoles sont d’une même nature, d’autant que les morts et les dieux sont même chimère, nous nous abstenons également de l’une et de l’autre idolâtrie. […] Or entre les autres espèces de plaisir, on peut compter les spectacles. […] Il regarde comme une espèce d’adultère tout ce qu’on réforme dans son ouvrage.
il serait ridicule de se l’imaginer, puisque ce terme, en notre Langue, ne désigne, comme je l’ai remarqué plus haut, qu’un chant simple, presque toujours sur le même mode, enfin qu’une espèce de Chansonnette. […] C’est ici le lieu de dire un mot du Vaudeville, puisque l’usage est de terminer la plus part des Poèmes du nouveau Théâtre par une espèce de Chanson, qu’on appelle Vaudeville. […] On l’appella long-tems Vaudevire, comme qui dirait Chanson faite à Vire ; ensuite par corruption, on lui donna le nom de Vaudeville : peut-être aussi pour èxprimer que cette espèce de Chanson est fort en usage dans les Villes. […] Il est certain que toute espèce de chant est peu naturel ; car on peut le regarder comme l’image outrée de la manière dont parlent les hommes lorsqu’ils sont agités de quelque passion : il n’est supportable que dans un Spectacle entièrement consacré au merveilleux. […] On peut considérer l’Ariette comme une espèce de rondeau, dont le refrein doit toujours être amené naturellement.
Quant à l’amour de Pulchérie et de Léonce, outre qu’il ne leur échappe pas la moindre expression qui fasse connaître leur passion, je trouve que c’est une espèce d’amour que ni les Anciens, ni les Modernes n’ont jamais traité avant Corneille. […] Dans les Pièces de cette dernière espèce (s’il y en avait) les gens sages ne trouveraient rien qui pût les scandaliser ; parce que ceux même qui sont les moins scrupuleux, n’y verraient rien qui pût les exciter au mal. […] Quant à ce qui regarde l’instruction, la passion d’amour appartient autant à la Tragédie, à la Tragicomédie, à la Comédie Héroïque, qu’aux autres espèces de Pièces où l’on introduit des gens de qualité, des Bourgeois, des gens du peuple, des paysans, etc. […] Après cette espèce de protestation, je dirais que le Brutus de M. de Voltaire me paraît composé précisément comme il doit l’être, pour nous fournir l’exemple d’un amour capable de corriger et d’instruire En effet, l’amour violent de Titus et de Tiberinus, tous deux fils de Brutus, pour Julie fille de Tarquin, est porté à un tel excès dans cette Pièce, qu’il mérite d’être présenté aux Spectateurs ; afin que chacun d’eux conçoive une juste horreur pour une passion capable d’entraîner après elle tant de crimes et tant de malheurs. […] [NDA] Article quatrième de la seconde espèce de Parodie, page 192, et suivantes.
Condamné à cette espèce d’étranglement, je m’exécute à mon ordinaire. […] [NDA] Le système des jachères perd de sa force de jour en jour ; il est prouvé aujourd’hui qu’en confiant successivement à la terre des graines de différentes espèces, elle répond constamment au vœu de l’agriculteur. […] [NDA] Dans le Chat Botté le jeune Foignet attire et mérite l’attention, par la manière dont il remplit un rôle si varié, que c’est une espèce de Protée.
. ; ou souffrent cruellement dans un réel esclavage, tantôt témoins, tantôt victimes des plus révoltantes injustices, sacrifiés tour-à-tour à l’esprit de parti, aux affections de coterie, à la cupidité, à l’intrigue, à la bassesse, à l’ineptie ; et, ce qui est le comble de la honte et des tourments de leur servitude, trop souvent soumis à cette espèce d’élus devenus leurs chefs, leurs juges, les arbitres de leur sort ! […] Tous ceux, dit-il, de qui le pain d’autrui dépend, ces supérieurs de toute espèce sont d’autres pères de votre création ; achevez donc votre ouvrage ; rendez-les propres à leur destinée ; assurez aussi à leurs enfants ce qu’ils leur doivent ; comme la nature, en formant les siens, a imprimé dans le fond de leurs cœurs des lois auxquelles ils ne peuvent résister sans remords ; ainsi, en formant les vôtres, imposez-leur des devoirs auxquels ils ne puissent manquer sans châtiment.
Nous voyons encore Charlemagne, à l’instar des empereurs romains ses prédécesseurs, rendre une ordonnance, en l’année 789, qui rangeait au nombre des personnes infâmes cette espèce de comédiens histrions auxquels il n’était pas permis de tester, ni de former des accusations en justice. […] Cette liberté reconnaît sans doute une espèce d’intolérance, mais seulement en matière de dogme, de mystères et de croyances : elle autorise les prêtres de chaque religion à refuser, s’ils le jugent à propos, leurs prières et l’administration des sacrements aux religionnaires de leur croyance, qui ne se conformeraient pas aux devoirs religieux qui leur sont imposés.