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227. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Mais, quand ils se convertissent, on les a toujours reçus comme des brebis égarées qui rentrent dans le bercail, comme l’Enfant prodigue qui revient à la maison paternelle. […] Ce divin Lafontaine n’est que l’enfant gâté de la nature.

228. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Le moindre enfant, le plus stupide villageois, le sauvage le plus féroce, jusqu’aux Horentors & aux Caffres, les animaux même, se plaisent à la danse. […] Les plaisirs de la danse, plus bruyans qu’agréables, plus dignes de pitié que d’envie, font plutôt le supplice que la joie de ceux qui s’y livrent, les fatiguent plus qu’ils ne divertissent ; c’est la joie d’un frénétique qui attriste le Sage, ou l’amusement d’un enfant qui fait rire.

229. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Quoiqu’il ait vu tomber ses Autels et ses Dieux Profanés par l’horreur d’un désordre odieux ; Quoiqu’il ait vu le sang des enfants et des mères Se confondre en coulant avec celui des pères ; Quoiqu’il voie aujourd’hui ses temples démolis, Sous des débris affreux ses Chefs ensevelis, Les palais renversés, les maisons écrasées, Par la faux des Soldats ses Campagnes rasées, Peut-être qu’il perdrait ce triste souvenir, S’il pouvait se flatter d’un plus doux avenir ; Mais il connaît trop bien que des horreurs nouvelles Lui présagent encore des épreuves cruelles. […] Je passerai légèrement sur les reproches que vous faites encore au Théâtre, de porter les jeunes gens à mépriser les vieillards ; le Théâtre n’apprend à mépriser que les vicieux ; et lorsqu’un vieillard est vicieux, son âge n’est pas un titre qui doive le mettre à couvert du mépris ou du ridicule ; mais il est juste de faire respecter et applaudir des vieillards tels que le Père du Menteur, celui du glorieux, celui de l’enfant prodigue, de Zaïre, de Guzman, de Nanine ; aussi le fait-on : consultez tous ceux qui ont lu les Scènes de l’aimable vieillard es ; combien ne leur font-elles pas regretter que M. 

230. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

S’ils donnent l’aumône, tant mieux pour les pauvres qui la reçoivent : mais l’Eglise la leur conte pour rien, parce qu’elle sait que demeurant Comédiens, ils ne peuvent être touchés des biens qu’elle propose à ses enfants. […] Pour l’honneur des Comédiens il prétend que les Cabaretiers dont on fait aujourd’hui « d’honorables Hommes », de bons Bourgeois, des Echevins, ont été autrefois déclarés « infâmes » ; que les Médecins mêmes, dont les enfants sont aujourd’hui si honorablement placés, ont eu la même note d’infamie.

231. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

, que « certains Barbares ayant entendu parler de ces jeux de Théâtre, et du plaisir que prenaient les Romains à les voir représenter, dirent ces paroles dignes des plus grands Philosophes (Il faut que les Romains, quand ils ont inventé ces sortes de voluptés, se soient gardés comme des personnes qui n’avaient ni femmes ni enfants) » et on loue Alcibiades, entr’autres choses, d’avoir fait jeter dans la Mer un Comédien trop libre, appelé Eupolis, pour avoir récité en sa présence des vers infâmes, ajoutant à ce châtiment ce beau mot qui perdrait de sa force s’il était rendu en notre langue : Tu me in Scena sæpe mersisti, et ego te semel in mario. […] Les Médecins mêmes, dont les enfants remplissent des places considérables dans l’Eglise, dans l’Epée et dans la Robe, n’ont-ils pas été chassés de Rome comme infâmes ? […] Ses enfants furent présentés au baptême par des personnes de haute naissance, et l’un d’eux fut prêtre habitué à Saint-Sauveur.

232. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il nous est défendu d'être spectateurs des duels, de peur que nous ne devenions complices des meurtres qui s'y font: Nous n'osons pas assister aux autres Spectacles, de peur que nos yeux n'en soient souillés, et que nos oreilles ne soient remplies de vers profanes qu'on y récite; comme lors qu'on décrit les crimes, et les actions tragiques de Thyeste, et qu'on représente Terrée mangeant ses propres enfants; et il ne nous est pas permis d'entendre raconter les adultères des Dieux, et des hommes, que les Comédiens attirés par l'espoir du gain, célèbrent avec le plus d'agrément qu'il leur est possible: Mais Dieu nous garde, nous qui sommes Chrétiens, dans qui la modestie, la tempérance, et la continence doivent reluire, qui regardons comme seul légitime le Mariage avec une seule femme, nous chez qui la chasteté est honorée, qui fuyons l'injustice, qui bannissons le péché, qui exerçons la justice, dans qui la Loi de Dieu règne, qui pratiquons la véritable Religion, que la vérité gouverne, que la grâce garde, que la paix protégé, que la parole divine conduit, que la sagesse enseigne, que Jésus-Christ qui est la véritable vie régit, et que Dieu seul règle par l'empire qu'il a sur nous: Dieu nous garde, dis-je, de penser à de tels crimes, bien loin de les commettre.

233. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

C’est une hérésie antichrétienne des plus manifestes, de la part de l’ultramontanisme, de vouloir s’ingérer dans les gouvernements de ce bas monde ; d’affecter une espèce de suzeraineté terrestre au-dessus de tous les trônes de la terre ; d’avilir les couronnes et les placer au-dessous de la tiare ; d’entretenir dans tous les Etats une foule de prêtres et de moines qui si souvent dans les affaires temporelles se montrèrent désobéissants envers l’autorité séculière ; d’entretenir enfin auprès des cours l’espionnage jésuitique des enfants de Loyola, afin de tâcher, par des moyens de corruption et par toutes sortes d’intrigues criminelles, influencer et régenter les ministres d’Etat, dans les opérations politiques qui ne doivent dépendre que de la volonté du prince.

234. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

On rit, dit Horace, d'un enfant qui fait des boules de savon et va à cheval sur une canne.

235. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

→ Textes : chap. 8 « De la concupiscence des yeux et premièrement de la curiosité » (p. 45-55) ; chap. 9 « De ce qui contente les yeux » (p. 56-70) ; chap. 31 « De ces paroles de saint Jean : Je vous écris, pères ; je vous écris, jeunes gens ; je vous écris, petits enfants. […] Cruauté des parents qui destinent leurs enfants au théâtre », p. 364-386, in Mélanges de politique et de littérature, extraits des journaux de M. l’abbé de Feller, t.  […] Montaigne, « De l’Institution des enfants », 1580 • Montaigne, Michel de (1533-1592) : « De l’institution des enfants », in Essais, I, 26, D. […] Varet, De l’éducation chrétienne des enfants, 1666 • Varet, Alexandre-Louis (1632-1676) : De l’éducation chrestienne des enfants selon les maximes de l’Écriture sainte et les instructions des Saints Pères de l’Église, Paris, Pierre Promé, 1666, in-12, (ff.) 400 p.

236. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

L’écriture avoit dit il y a bien des siécles un enfant de cent ans mourra. […] Souvent il en faudroit plusieurs pour en former une piece raisonnable ; c’est ce que Boileau reprochoit aux poëtes Espagnols qui faisoient un drame de la vie d’un héros, le montrant successivement dans les divers âges, enfant au premier acte, & barbon au dernier : cette idée n’est pas nouvelle, il n’y a de nouveau que la dénomination de theatre, appliquée à des dialogues.

237. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Que ce même acteur parle en Iroquois, il se fera siffler, qu’il parle en scélérat, il sera applaudi ; un enfant bien né souffrira-t-il que pour se réjouir on représente à ses yeux la mort de son pere ? […] Un enfant, un homme délicat, sera plutôt épuisé qu’un autre ; & un excès de passion, bien loin de produire la douce impression du plaisir, fait fremir les spectateurs, ils detournent les yeux de cette tête de Gorgone, qui au lieu de les amuser, les pétrifie.

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