S’il est démontré que les Drames modernes sont remplis de difficultés, il est clair qu’ils éxigent des règles, un art inconnu du vulgaire qu’on ne peut se dispenser d’apprendre ; faut-il donner la torture à son esprit pour tirer cette conséquence ? […] Doivent-ils se piquer d’en faire d’avantage que les Auteurs des divers Théâtres, qui s’écartent, le plus qu’il leur est possible, des avis que le Philosophe Grec, qu’Horace, & d’autres Sages tels que lui, s’éfforcent de leur donner ?
Nous a fait remontrer, qu’il auroit composé un Livre intitulé, l’Idée des Spectacles Anciens & Nouveaux, qu’il desireroit donner au public, s’il nous plaisoit luy en accorder la permission, & iceluy faire imprimer, requerant nos Lettres à ce necessaires : A ces causes, desirant favorablement traiter l’Exposant : Nous luy avons permis & octroyé, permettons & octroyons par ces Presentes, de faire Imprimer le dit Livre par l’un de nos Imprimeurs par nous choisis & reservez, que bon luy semblera, en tel marge, volume & caractere, & autant de fois qu’il voudra, durant le temps de sept années, à commancer du jour qu’il fera achevé d’imprimer ; pendant lequel temps, faisons tres-expresses deffences à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes de quelque qualité & condition qu’elles soient, de l’imprimer ou faire Imprimer, vendre & distribuer en aucun lieu de nostre Royaume, Païs & Terres de nostre obeïssance, sans le consentement dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de luy : à peine de deux mille livres d’amande, aplicable un tiers à l’Exposant, un tiers à Nous, & l’autre tiers à l’Hôpital General de nostre Ville de Paris, de confiscation des Exemplaires contrefaits, & de tous despens, dommages & interests ; à la charge qu’il en sera mis deux Exemplaires en nostre Bibliotheque, un en celle de nostre Cabinet, de nostre Chasteau du Louvre, & un autre en celle de nostre Amé & Feal, le Sieur Seguier, Chevalier, Chancelier de France, avant que de l’exposer en vente, & que ces Presentes seront registrés sur le Livre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs. Si vous mandons, que du contenu en ces Presentes, vous ayez à faire jouyr ledit Exposant, pleinement & paisiblement, cessant & faisant cesser tous troubles & empeschemens au contraire : Voulans en outre que mettant au commencement ou à la fin dudit Livre, coppie des Presentes ou Extrait d’icelles, elles soient tenuës pour bien & duëment signifiées ; commandons aussi au premier nostre Huissier ou Sergent sur ce requis : faire pour l’execution des Presentes, tous Exploits necessaires, sans pouvoir demander autre permission, nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires Car tel est nostre plaisir : Donné à Paris, le jõur de l’an de grace, mil six cent soixante-sept, & de nôtre Regne le vingt-cinq.
Le gage précieux de notre tendresse, ce fils que je lui ai donné n’a pas retardé ce cruel changement ! […] Votre fille & mon fils se portent bien : la petite Sophie demande sa maman ; elle dit qu’elle la veut, du même ton dont elle se fait donner sa poupée.
… Non, de la part d’une femme timide, craintive, je ne m’attendais pas… à tant d’héroïsme, car voila le nom qu’il faut donner à ton action. […] Après avoir donné les marques d’un attachement si pur, enveloppée dans ta vertu, tu dois voir avec indifférence les jugemens du vulgaire, & jusqu’à l’ingratitude de l’époux.
Meurs ou tue, tel est le conseil barbare qu’un père chrétien donne à son fils. […] [NDE] Ce paragraphe est donné comme une citation de Rousseau par Desprez de Boissy, op. cit., vol. 1, p. 224-226.
Le theatre prenoit une partie de cette Ovale : les uns la moitié, les autres plus ou moins, selon les choses qui devoient y paroistre, ou selon la magnificence de ceux qui les entreprenoient & qui vouloient y donner du divertissement. […] L a Religion a donné la naissance & la durée à ces divertissements, T. […] D’un mot de ces Etruriens est venu celuy qu’on a donné aux Mimes, car comme ils appelloient leurs Farceurs Histres, ils ont depuis fait passer le nom d Histrions à tous leurs Boufons. […] La solidité de l’Edifice donna tant de ioye à tout le Peuple, que cette nouveauté eut encore plus de reputation que toutes les autres. […] Cette ombre ainsi recherchée donna son nom Grec à tout ce qui cacha les Acteurs, & à tous les Ieux où l’on en usa de cette forte.
La malice naturelle aux hommes, est le principe de la Comédie : nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mêlée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeans pour exciter la compassion, ni assez révoltans pour donner de la haîne, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi. […] Rousseau le remarque, par la nécessité de donner le dernier coup de pinceau à son Personnage… Sur le Chariot de Thespis, la Comédie n’était qu’un tissu d’injures adressées aux passans, par des Vendangeurs barbouilés de lie (injures qui pouvaient avoir pour objet, soit leurs vices connus, soit leurs défauts corporels, soit enfin leurs ridicules). […] Là ce ne sont point des ridicules courans ; ce sont des singularités personnelles, qui donnent prise à la plaisanterie ; & le vice dominant de la Société, est de n’être pas sociale. […] Le Bas-comique au contraire, est susceptible de délicatesse & d’honnêteté ; il donne même une nouvelle force au Haut-Comique ; ainsi qu’au Comique-Bourgeois, lorsqu’il contraste avec eux. […] Quelque critique, pour condanner ce genre, a osé dire qu’il était nouveau ; on l’en a cru sur sa parole, tant la légèreté & l’indifférence d’un certain Public, sur les opinions littéraires, donne beau jeu à l’ignorance & à l’effronterie.
Le scandale, qui alors avait lieu dans les processions profanes et obscènes, ainsi que dans les églises et sur les théâtres où se donnaient ces comédies pieuses, mais accompagnées de farces licencieuses, était tout à fait nuisible à la religion. […] Tant de moyens de répression, seront véritablement infaillibles pour donner raison au jésuitisme, et pour imposer silence aux courageux adversaires, des infâmes casuistes de la société ignacienne, qui n’ont cessé et ne cessent encore de prêcher la morale la plus dépravée, et d’autoriser le régicide. […] . — (Page 132), « Il y a créé de sottes attaques, pour se donner les honneurs du triomphe. » — (Page 135), Il lui reproche « un horrible blasphème ; il a nié Dieu, il a été athée. » — (Même page), « Il a appuyé son horrible doctrine par des sophismes ». […] Ne pourrait-on pas lui donner aussi des qualifications, qu’on ne pourrait taxer, tout au plus, que de médisance ? […] Ils auraient alors donné l’exemple de prêtres chrétiens, pratiquant l’humilité évangélique, et se montrant en même temps12, sans rancune, contre l’immortel auteur de la Charte.
Elles ne donnent pas toujours de l’amour, mais elles préparent à en sentir : elles ne choisissent peut-être pas dans le moment la personne qu’on doit aimer, mais elles forcent à faire ce choix. […] Quand le patricien Manilius fut chassé du sénat de Rome pour avoir donné un baiser à sa femme en présence de sa fille, à considérer cette action en elle-même, qu’avait-elle de répréhensible ? […] L’homme sans doute ne peut exister sans passions, parce qu’il ne lui est pas donné d’ôter à son âme les sentiments du plaisir et de la douleur, qui sont les principes de toutes les autres passions ; mais il doit en faire un bon usage en les rapportant à des objets légitimes ; et, lorsque pour une fin honnête on veut les exciter dans les autres, on doit le faire d’une manière qui ne soit ni vicieuse ni dangereuse. […] Leurs riches et pompeux ornements, plus ou moins indécents suivant que l’exige la scène, donnent encore un tel pouvoir à leurs charmes, qu’on ne peut guère les considérer sans s’y laisser prendre. […] Ajoutez la confusion et la négligence des spectateurs, le lieu même qui invite à la volupté, tout ce qu’on entend avant que ces femmes paraissent et après qu’elles ont paru ; ajoutez le son des instruments de diverse espèce, les charmes d’une musique dangereuse, qui amollit l’âme, qui dispose les hommes et les rend plus faciles à se laisser prendre aux attraits des courtisanes qui se donnent en spectacle.
Mais toute la morale qui en résulte, c’est que le soin & l’attention à éloigner les jeunes gens des dangers du crime, ne servent qu’à leur en donner plus d’envie, & à leur faire chercher les moyens de se satisfaire. […] Je pense, répondit-il, que votre majesté mérite tous les éloges qu’on lui donne ; mais je ne puis comprendre comment elle peut souffrir qu’ils soient chantés par une troupe de faquins, dans le temple du vice & de la débauche. […] Ils se gardent bien de flétrir l’opéra, qu’ils fréquentent, & de condamner les spectacles, qui leur donnent tant de plaisir. […] Il y est même beaucoup moins répandu & fréquenté qu’en France, où chaque bourgade croit du bel air de jouer la comédie, sans penser qu’elle la donne en la jouant. […] Les partisans du spectacle, qui font tant valoir les exemples que nous donnent les italiens, voudroient-ils encore suivre celui-ci ?
Selon le conseil du Saint Esprit, j’interrogerai les Pères de l’Eglise, que Dieu m’a donnés pour maîtres. […] Tous ces débauchés ne cherchent qu’à se donner des complices ; ils enseignent à tromper, à séduire la jeunesse, à mépriser les parens, &c. […] Point d’examen de conscience on le spectacle ne soit compris, point de Confesseur qui en donne l’absolution ; c’est participer à l’excommunication des Comédiens, les entretenir dans leur révolte, payer leurs scandales, y entraîner par votre exemple, répondre des péchés qu’on y commet. […] Le bal, les spectacles sont une académie publique pour apprendre l’impureté & donner des leçons d’une malheureuse science qui ne s’apprend que trop d’elle-même ; les jeunes gens s’y accoutument à prendre des libertés avec les femmes, & les filles auparavant sages & modestes à perdre la modestie & la pudeur ; où personne n’entre sans le plus grand danger de perdre l’innocence. […] Il s’y donne lui-même, on le voit, on l’aime, on le possede à jamais.