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95. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

Que si on ajoute à ces sentiments de Saint Antonin, les conditions qu’il exige dans les réjouissances qui sont d’être « excluses du temps de la pénitence et du carême, de ne faire pas négliger l’office divin » Ibid. et 2.

96. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Tous les citoyens, en effet, qu’ils soient comédiens ou non, lorsqu’ils professent la religion chrétienne, n’ont droit aux prières de l’église et aux honneurs sacrés, qu’autant qu’ils se soumettraient aux pratiques religieuses et aux commandements de la morale divine.

97. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Ses appas sont célestes, sa splendeur plus qu’humaine, ses regards divins, sa douceur ineffable. […] De vos regards divins l’ineffable douceur Força la résistance où s’obstinoit mon cœur. […] 4.° L’inutilité de la résistance & de tous les moyens que la religion enseigne pour vaincre la tentation : De vos regards divins l’ineffable douceur Força la résistance où s’obstinoit mon cœur, Elle surmonta tout, jeûnes, prieres, larmes, Et tourna tous mes vœux du côté de vos charmes.

98. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Telle est, en abrégé, la morale évangélique, dont l’empreinte divine caractérise la véritable morale chrétienne. […] Ils ne parvinrent que trop souvent à asservir l’humanité, et à l’abrutir au point de lui faire méconnaître les droits de la raison et étouffer en lui les inspirations divines du simple bon sens. […] Cette déclaration franche, loyale, faite avec une humilité chrétienne, fondée sur la justice, fondée sur l’évangile, fondée enfin sur les divins préceptes de Jésus-Christ, qui a dit formellement mon royaume n’est pas de ce monde, ramènerait infailliblement et en très peu de temps à la communion de l’église romaine, toutes les puissances qui ne s’en sont séparées que par l’effroi que leur ont causé les prétentions et la corruption du clergé catholique.

99. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

C'est le langage le plus théâtral substitué à la majesté des divines Ecritures. […] Polyeucte), l'Auteur de ce bon livre dit très sensément : « Corneille a fait du martyre de ce Saint le sujet d'une tragédie qui est un chef-d’œuvre dramatique ; mais les personnes pieuses ont été choquées de la liberté que le Poète s'est donné de faire monter les Saints sur le théâtre, d'altérer la vérité de l'histoire, de corrompre les vertus chrétiennes, et de mêler la tendresse de l'amour Romain à l'héroïsme de l'amour divin. […] Lorsque le Magistrat touche la porte du lieu sacré, il devient particulier : c'est vous qui commandez au-dedans par une loi divine, à laquelle on ne peut résister sans arrogance.

100. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

celui de Tours tenu en 1583. défend sous peine d’excommunication de représenter en ces jours aucunes comédies farces et autres semblables spectacles, opposés à la sainteté de la Religion « Comedias, ludos scenicos, et Theatrales et alia hujus generis irreligiosa Spectacula sub anathematis pæna prohibet sancta Synodus. » Ce Concile rendant ensuite raison de son Ordonnance, dit : Qu’il est absurde que des chrétiens attirés par les plaisirs vains et trompeurs que le diable leur présente, soient empêchés d’assister au Service Divin ; et soient détournés de la prière, et de la prédication aux jours qui sont particulièrement destinés à se rendre Dieu propice.

101. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Je ne suis pas moins surpris de le voir prosterné aux pieds de La Fontaine avec une vénération qu’on n’a pas dans ce siécle pour les livres saints ; il se tue à excuser son attentat, d’avoir osé travailler après ce prodige, & trouver dans cet auteur divin quelque legere négligence, qu’il a cru ne devoir pas imiter, quelques endroits qu’il a cru devoir retoucher, & qui en effet sont mieux que dans son modele. […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres. […] Tout cela qui est très-édifiant dans le sage Ulysse, dans le divin Homere, & la sage d’Acier, est servi sur des tables & dans des Urnes d’argent, & des coupes d’or ; il boit cependant la liqueur enchantée, il est aussi libertin que les autres ; mais il se possede mieux, il obtient le rétablissement de ses compagnons ; ils furent comme lui, mis dans le bain par les Nymphes, qui selon le modeste homme étoient par leur beauté, dignes des vœux de tous les mortels, & par consequent plus propres que d’autres à être les baigneuses de cette troupe guerriere. […] La sagesse prétendue, tant vantée du divin Ulysse consiste, à ne pas perdre la raison, & ruiner la santé par des excès outrés.

102. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

En effet il se trouve des gens, qui séduits agréablement par les fausses maximes des païens, raisonnent ainsi : Il n’y a, disent-ils, rien d’opposé à la religion dans ce plaisir, que l’on donne aux yeux et aux oreilles ; puisque l’âme n’en souffre aucune atteinte : Dieu n’est point offensé par un divertissement, au milieu duquel l’homme conserve toujours la crainte, et le respect qu’il doit à son divin maître ? […]  » Car bien qu’en cet endroit le Prophète semble parler principalement de l’homme juste, qui n’a voulu prendre aucune part au conseil des Juifs, qui délibéraient de se soulever contre leur divin maître ; on peut néanmoins donner plusieurs significations à l’Ecriture Sainte ; surtout lorsque le sens moral paraît conforme à celui que la lettre présente d’abord. […] la justice humaine condamne donc ces malheureux, malgré le plaisir qu’ils donnent à leurs juges ; puisqu’elle les exclut de toute dignité, et les confine souvent en des lieux horribles et déserts : combien plus rigoureuse sera contre eux la justice divine ? […] Enfin si ce divin maître s’explique ainsi dans la loi : Deut. […] d’autres preuves pour convaincre les véritables serviteurs de Dieu, qu’ils doivent détester tout ce qui appartient aux spectacles ; puisque tout cela déplaît à leur divin maître ?

103. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Car le Concile d’Agde rapporté par Gratien, ordonne à tous ceux qui sont engagés dans cette profession sainte, de n’aller point aux festins des Noces, et de n’assister à ces assemblées, où l’on chante des chansons d’amour, et où l’on danse ; de peur que les yeux, et les oreilles, que la divine vocation applique aux saints ministères, ne soient souillées par la vue des mouvements qui peuvent laisser des impressions d’impureté, ou par des paroles indiscrètes, et lascives.

104. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il nous est défendu d'être spectateurs des duels, de peur que nous ne devenions complices des meurtres qui s'y font: Nous n'osons pas assister aux autres Spectacles, de peur que nos yeux n'en soient souillés, et que nos oreilles ne soient remplies de vers profanes qu'on y récite; comme lors qu'on décrit les crimes, et les actions tragiques de Thyeste, et qu'on représente Terrée mangeant ses propres enfants; et il ne nous est pas permis d'entendre raconter les adultères des Dieux, et des hommes, que les Comédiens attirés par l'espoir du gain, célèbrent avec le plus d'agrément qu'il leur est possible: Mais Dieu nous garde, nous qui sommes Chrétiens, dans qui la modestie, la tempérance, et la continence doivent reluire, qui regardons comme seul légitime le Mariage avec une seule femme, nous chez qui la chasteté est honorée, qui fuyons l'injustice, qui bannissons le péché, qui exerçons la justice, dans qui la Loi de Dieu règne, qui pratiquons la véritable Religion, que la vérité gouverne, que la grâce garde, que la paix protégé, que la parole divine conduit, que la sagesse enseigne, que Jésus-Christ qui est la véritable vie régit, et que Dieu seul règle par l'empire qu'il a sur nous: Dieu nous garde, dis-je, de penser à de tels crimes, bien loin de les commettre. […] Serviteurs de Dieu qui êtes prêts d'entrer au service de sa divine Majesté; et vous qui y êtes entrés par la confession, et par la déclaration que vous en avez fait au Baptême, sachez et reconnaissez que l'état de la Foi, l'ordre de la vérité, et la Loi de la discipline Chrétienne, condamnent absolument le divertissement des Spectacles, comme les autres dérèglements du monde, afin qu'aucun de vous ne pèche par ignorance, ou par dissimulation.

105. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Que s’il a banni de sa République le divin Homère des vers duquel il avait emprunté, pour ne pas dire dérobé, la sublimité de son style : faut-il s’étonner qu’il aitd voulu chasser en même temps les Musiciens, et les Comédiens qui ont un perpétuel commerce avec la divine Poésie ?

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