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414. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « [Lettre] » pp. 1-4

[Lettre] Monsieur, S i la pureté d’intention peut inspirer quelque fierté à tout Ecrivain qu’elle anime ; je crois qu’il m’est permis de prétendre à cette gloire, ainsi que vous.

415. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre VII. De ceux qui sont aux autres occasions de ruine, et de péché. » pp. 30-32

En effet, si quelqu’un a quelque fondement probable, de croire que quelque personne particulière, et certaine, péchera, ou à son occasion, ou à l’occasion de la danse ; qui peut douter qu’il ne soit obligé en conscience de s’en abstenir, et qu’il ne pèche grièvement, s’il ne s’en retire ?

416. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

Cependant un Prélat se croit en sûreté Avec vingt mille écus dont il se voit renté ; Et l’on ne pourra pas à l’Hôtel de Bourgogne, Voir le Rôle plaisant d’un sot et d’un ivrogne, Ou charmé de Corneille au Théâtre Français Aller plaindre le sort des Princes et des Rois.

417. (1667) Traité de la comédie « Préface » pp. 452-454

Et après avoir ainsi justifié leur idée générale de Comédie, ils croient avoir prouvé qu'il n'y a donc point de péché aux Comédies ordinaires, et ils y assistent ensuite sans scrupule.

418. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

 » Mais ces Poètes mêmes quand sérieusement et à la vérité ils se sont mis à parler des Ames, ils n’auraient pas cru qu’elles pussent retourner.

419. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

 » C'est ce qui fait voir qu'il y a une infinité de femmes qui se croient innocentes, parce qu'elles ont en effet quelque horreur des vices grossiers, et qui ne laissent pas d'être très criminelles devant Dieu, parce qu'elles sont bien aises de tenir dans le cœur des hommes une place qui n'appartient qu'à Dieu seul, en prenant plaisir d'être l'objet de leur passion.

420. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

Et après avoir ainsi justifié leur idée générale de Comédie; ils croient avoir prouvé qu'il n'y a point de péché aux Comédies ordinaires, et ils y assistent ensuite sans scrupule.

421. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Comme la passion qu’on a pour ces sortes de choses est naturelle & violente, on s’efforce aussi de la justifier par toutes les raisons, que l’amour propre ne manque pas de suggerer ; jusque-là qu’à moins de rendre absolument criminels tous les divertissemens, de quelque nature qu’ils puissent être, on croira toûjours que ceux-cy doivent être comptez entre les plus innocens. […] Non, me direz-vous, car la précaution que vous avez prise, vous ôte tout sujet de croire, que ce soit une occasion prochaine, ou bien un danger évident ; puisque ces spectacles sont tout autres que ceux des Anciens ; qu’on ne peut souffrir qu’on y represente le vice avec cette impudence, qui faisoit rougir alors les personnes qui avoient quelque teste de pudeur ; que dans les comedies mêmes les plus boufonnes, ou les plus enjoüées, on n’y peut supporter les paroles libres & équivoques ; que l’effronterie & l’immodestie ne se souffrent point dans les bals & dans les assemblées, & quoyque ces assemblées soient composées de personnes de different sexe, il est rare qu’on y voye rien qui soit ouvertement contre la bienseance ; & pour ce qui est des comedies, contre lesquelles les personnes zelées se déclarent le plus hautement, ne donne-t-on pas cette loüange à nôtre siecle, d’avoir purgé le Theâtre, de tout ce qui pourroit soüiller l’imagination, soit dans les paroles, soit dans les actions, soit même dans les sujets que l’on accommode au goût & aux mœurs de ce temps ? […] Que si l’on regarde la condition des Grands de la terre comme dangereuse au salut, parce qu’ils sont nez dans l’éclat, que le monde se presente à leurs yeux avec tout ce qu’il a de plus engageant, & qu’il leur faut faire de continuels efforts sur eux-mêmes, pour en détacher leur cœur ; que doit on croire, ou penser de ceux qui le recherchent au lieu de le fuir ? […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux écueïl où vous puissiez donner, de croire, contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter. […] Or c’est ce que nos spectacles, tout innocens qu’on les croit, ont de commun avec ceux des premiers temps, contre lesquels les saints Peres se sont récriez avec tant de force ; aussi pressoient-ils cette raison, quand on leur alleguoit que tous les spectacles n’étoient pas criminels, qu’il y avoit des jeux, des combats de Lions contre d’autres bêtes feroces, des courses de chevaux, & des Tournois qui étoient plus innocens que nos bals & nos comedies : ces Peres répondoient, qu’ils étoient toûjours dangereux à un Chrétien, qui y reprenoit insensiblement l’esprit du siecle, qu’on ne revenoit pas si facilement de la dissipation d’esprit où l’on s’étoit jetté, en se permettant ces divertissemens trop mondains, & que les personnes de pieté devoient s’en éloigner comme d’un écueïl funeste à la dévotion.

422. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Sachez donc & croyez, insensés fanfarons, Qu’elle vous chaussera bientôt ses éperons ; Elle fera l’appas, mais d’une telle sorte, Qu’il vous faudra sortir par une fausse porte. […] Il n’y a de nouveau que le nom de Flore, car ce n’est qu’un recueil de recettes qu’on trouve dans un grand nombre de livres, on a cru piquer la curiosité & donner la vogue, par un long titre : il a mis pour Epigraphe des vers de Boileau, dont le choix n’est pas heureux ; ce poëte dit, en parlant de l’Idille, Art. poët. […] Il faut telle couleur à la Blonde, telle à la Brune, telle à la Pale, telle à la Rouge, &c. on croit d’abord que le hazard, la mode & le caprice placent les rubans, tout cela sans doute y entre pour beaucoup ; mais l’essentiel & la fin de l’art, c’est le choix & la position des couleurs savamment appropriées à celle du visage, pour l’animer ou la tempérer, & la faire sortir avec avantage. […] Une femme est réellement, & se croit une idôle, dont tout adore les charmes ; elle est sa premiere & sa plus dévote adoratrice, & prêtresse ; son autel est son miroir, & son image l’objet de ses transports réligieux, elle en attend d’aussi vifs de tous ceux qui la voient, & pour les obtenir elle épuise tout ce qu’elle croit pouvoir l’embellir, & le fard lui en paroît un moyen assuré ; l’idolâtrie de son côté, croyoit ne pouvoir mieux honorer ses Dieux, qu’en les embéllissant, les fardant, les enluminant comme les femmes.

423. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

La comédie renaissant au quatorzième & quinzième siècle, à l’ombre de la dévotion & des mystères, se sentit bien-tôt de la nature du théatre, & ne tarda pas à allarmer la piété même grossière, qui trompée par les apparences, avoit cru devoir l’autoriser. […] Je n’attaque point les vivans, je veux croire qu’ils n’imitent pas les mœurs de ceux dont ils se font un mérite d’imiter les ouvrages. […] N’est-ce pas une présomption digne de l’abandon de Dieu, de se croire assez fort pour se défendre d’une tentation certaine & librement recherchée ? […] Quel malheur, si on se croit innocent & fort ! […] On ajoûte avec charité : Ces scrupuleux réformateurs savent bien se dédommager en particulier ; ces loges grillées d’où ils voient sans être vûs, ces lectures de tous les Poëtes dramatiques ; ces pieces représentées dans les Couvens & les Collèges disent assez qu’ils ne croient pas le mal aussi grand qu’ils le disent.

424. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

En croira-t-on Voltaire, dans son Epître à la le Couvreur ? […] On croit voir un palais de fées. […] Celui-ci, qui s’étoit monté sur le ton de la dévotion, ne crut pas pouvoir mieux la montrer qu’en se déclarant contre le théatre & ses appartenances (p. 2. pag. 56.). […] On ne peut croire quelle destruction il s’en fit dans tout l’Indostan. […] On auroit cru voir les obseques d’un grand Seigneur.

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